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Des mineurs gisant sur le sol après que la police ait ouvert le feu à la mine de Marikana le 16 août. Bilan 34 morts
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Le président sud-africain Jacob Zuma a écourté un séjour au Mozambique pour rentrer d'urgence en Afrique du Sud après le sanglant affrontement entre la police et des mineurs en grève qui a causé 34 morts. Des violences avaient déjà eu lieu une semaine auparavant, causant 10 morts, dont deux policiers.
La mine de platine où a eu lieu l'incident est située à 100 km dans le Nord ouest de Johannesburg et appartient à la firme Lonmin. La police avait été envoyée pour mettre fin à une grève lancée par 3000 mineurs réclamant de meilleurs salaires. Payés actuellement entre 400 et 500 euros par mois, les mineurs réclamaient une augmentation de 1000 euros.
Les circonstances qui ont poussé la police à ouvrir le feu restent floues, mais selon le Sunday Times, un journal sud-africain, après que les négociations entre un syndicat minier, l'AMCU et les mineurs soient arrivées au point mort, la police a donné dix minutes aux manifestants pour s'en aller. Les syndicalistes souhaitaient que les mineurs retournent au travail.
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Au lieu de s'en aller, les mineurs ont formé une ligne et, accroupis, ont frappé leurs machettes, lances et barres de fer aiguisées à terre, créant un bruit de guerre. La ligne s'est lentement avancée vers la police, et a tenté de franchir la barrière que la police avait mis en place. La police a ouvert le feu lorsque les grévistes ont attaqué un véhicule blindé Inyala.
La police a d'abord utilisé des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc - mais quand un mineur a été vu entrain de sortir un fusil de chasse et de tir à la police, la police a commencé à utiliser les balles réelles. Etant donné que la police était armée de pistolets et d'armes automatiques, c'est un véritable carnage qui a eu lieu.
Après douze heures de silence, le ministre de la police, Nathi Mthethwa a confirmé qu'au moins 30 personnes étaient mortes et que beaucoup d'autres avaient été blessées. Dans un éditorial publié en première page, le journal "The Sowetan" s'est demandé ce qui avait changé depuis 1994, année où Nelson Mandela était devenu président. Le président Zuma a fait savoir dans un communiqué qu'il était "choqué et consterné", mais n'a pas critiqué l'action de la police. "Nous pensons qu'il y a assez d'espace dans notre ordre démocratique pour que tout litige puisse être résolu sans qu'il y ait besoin de violer la loi ou d'avoir recours à la violence".
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Un mineur prêt à l'affrontement avec la police
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Le porte-parole de la police, Zweli Mnisi, a défendu l'action des policiers : "Nous avions une situation où des gens qui étaient armés jusqu'aux dents, attaquaient et tuaient d'autres personnes, parmi lesquelles des policiers" a t-il déclaré dans un communiqué jeudi soir. "Que devrait faire la police dans de telles situations quand les personnes auxquelles elle doit faire face sont des criminels purs et durs armés qui assassinent la police ?" a t-il ajouté. Une enquête va être ouverte sur les conditions de l'incident.
Par ailleurs, la situation aurait été exacerbée par la rivalité entre deux syndicats : l'AMCU (Association of Mineworkers and Construction Union) et la NUM (National Union of Mineworkers). La NUM est proche de l'ANC (le parti au pouvoir) avec lequel elle a combattu lors de l'apartheid. Certains leaders de l'AMCU ont été critiqués pour avoir dit aux mineurs membres de leurs syndicats (dont un bon nombre sont analphabètes) qu'ils étaient prêts à mourir plutôt que d'arrêter d'occuper la mine où avait lieu la grève.
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Des femmes protestent contre la réplique de la police qui a tué 34 mineurs jeudi en Afrique du Sud
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La première flambée de violences au cours de laquelle dix personnes ont trouvé la mort serait due à cette rivalité entre les deux syndicats. Dimanche, deux gardes de sécurité ont été retrouvés morts dans leur voiture de patrouille. Un autre homme a été poignardé à mort cette nuit là. Un quatrième homme a été retrouvé le corps criblé de balles le lundi; Deux policiers envoyés dans la zone ont été abattus lundi après-midi.
L'Afrique du Sud est le premier producteur mondial de platine dont elle détient 80% des réserves prouvées. La société Lonmin, 3ème producteur mondial de platine, dont le siège est basé à Londres, a dû arrêter toutes les opérations dans les mines sud-africaines qu'elle exploite (12% de la production mondiale).
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