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Après le football spectacle, le business de la Footafrique 
13/07/2010
 

Si la première Coupe du Monde de football organisée sur le continent africain à laquelle ont participé six pays africains a un temps laissé place au spectacle, ce « football business » ne dit pas faire oublier le versant plus sombre du football en Afrique, celui que certains nomment déjà la Footafrique : la non reconnaissance du poids du football africain à l’échelle internationale et le pillage des plus jeunes talents dans des conditions pour le moins controversées
 
Par Hugo Breant
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Les joueurs africains font la fierté des plus grands clubs européens. Samuel Eto’o, Didier Drogba, Emmanuel Adébayor, Yaya Touré, etc. Mais ces quelques réussites éclatantes sont la partie émergée d’un iceberg gigantesque dont la partie immergée est encore trop méconnue mais que cette Coupe du Monde 2010 a involontairement permis de médiatiser.

Le football, formalisé dans ses règles modernes en Angleterre au 19ème siècle, s’est étendu peu à peu en Afrique. D’abord timidement puisque les fédérations africaines et les clubs du continent étaient interdits par les colons européens. Seule l’Égypte a pu dès le début du 20ème siècle participer aux compétitions internationales de football. En 1910, l’Accra Hearts of Oak est le premier club d’Afrique subsaharienne à voir le jour au Ghana, suivi par l’Espérance sportive en Tunisie en 1919.

Mais très vite, après la Seconde Guerre mondiale, avec l’assouplissement de la domination coloniale, la folie footballistique envahit tout le continent. Avant la décolonisation, plusieurs joueurs d’origine africaine commencent à venir jouer en France. C’est le cas du Sénégalais Raoul Diagne au Racing Club de Paris ou du Marocain Larbi Ben Barek à l’Olympique de Marseille. Tous deux intègrent l’Équipe de France, respectivement en 1931 et 1937. Le jeune mozambicain Eusebio a suivi le même parcours en faisant la gloire du Benfica de Lisbonne et en portant le maillot de la sélection portugaise dans les années 1970.

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Larbi Ben Barek  
Larbi Ben Barek
 

Plus encore, le football se lie très rapidement à la politique puisque les équipes nationales précèdent les indépendances officielles. L’histoire de Rachid Mekloufi est à cet égard révélatrice. Né à Sétif, il est repéré à 18 ans, en 1954 par un recruteur du club de Saint-Etienne. Avec le français d’origine camerounaise N’Jo Léa, il devient le meilleur buteur de l’équipe. Il devient par la suite champion du monde militaire avec l’équipe de France en 1957.

En avril 1958, alors qu’il est sélectionné pour jouer en équipe de France, il fuit et rejoint clandestinement l’équipe du FLN. En 1962, il retrouve Saint-Etienne, devient le meilleur buteur de l’histoire du club puis finit sa carrière à Bastia. Il est sélectionné à onze reprises par l’équipe algérienne dont il devient sélectionneur. Avec l’Algérie, il bat l’Allemagne lors de la Coupe du Monde de 1982. En 1988, il devient président de la Fédération algérienne de football.

Dès 1957, l’Égypte, le Soudan et l’Afrique du Sud font pression auprès de la FIFA (Fédération Internationale de Football) pour imposer la Confédération Africaine de Football et la Coupe d’Afrique des Nations. Mais la reconnaissance est timide puisqu’en 1966, la FIFA n’accorde qu’une seule place en Coupe du Monde pour les trois continents que sont l’Océanie, l’Asie et l’Afrique. L’Afrique boycotte même un temps la coupe du monde. Il faut attendre 1970 pour que le Maroc joue dans la compétition, puis le Zaïre en Allemagne de l’Ouest en 1974 et la Tunisie en 1978 en Argentine. 1998 est une année marquante puisque le Maroc, le Cameroun, l’Afrique du Sud et la Tunisie participent au tournoi. 2010 est à ce titre une année historique puisque six équipes africaines participent au mondial.

George Weah  
George Weah
 

Mais parallèlement à ce mépris de la FIFA, le football devient populaire en Afrique et les plus grands clubs européens s’arrachent les joueurs africains. Les succès incontestables du Camerounais Roger Milla, du Ghanéen Abedi Pelé ou du libérien George Weah en sont des illustrations flagrantes. Nés en Afrique, formés dans leur club local puis repérés par les recruteurs européens, voilà le parcours classique de ces footballeurs africains évoluant dans les championnats européens.

Et les conditions de ces voyages en Europe sont parfois déplorables. Samuel Eto’o a connu ces déboires. À 14 ans, il quitte Yaoundé pour le Vaucluse dans l’espoir de trouver un club. Sans papiers et sans employeur, il est contraint de revenir au Cameroun. À 30 ans, il est aujourd’hui l’un des joueurs les plus en vue et les mieux payés de la planète football. Ce type de destin fait rêver plus d’un jeune africain. Et nombreux sont ceux qui tentent l’aventure, sans succès.

Alors que le Sénégal, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Cameroun tentent de créer et de professionnaliser des centres de formation, beaucoup de recruteurs restent peu scrupuleux et promettent beaucoup à des jeunes qui se retrouvent rapidement sans rien. À Yaoundé, l’on compte pas moins de 200 à 400 structures plus ou moins officielles et sérieuses. Peu nombreuses sont les structures rigoureuses, comme celle créée en 1994 par l’ancien international Jean-Marc Guillou, en Côte d’Ivoire. Dans son centre, ce dernier propose une formation scolaire en parallèle de la formation footballistique.

 
 

Officiellement, les règles de la FIFA interdisent ces pratiques. Les recruteurs officiels mandatés par les clubs européens sont chargés de dénicher des talents. Ils doivent obtenir l’accord du club formateur en Afrique, signer un certificat de transfert et payer des indemnités d’environ 90 000 euros par année d’apprentissage au centre de formation. Par la suite, ils touchent une commission de près de 7 à 10% du salaire du joueur. Ceci constitue le parcours officiel qui devrait, théoriquement, fournir de l’argent aux centres de formation et aux clubs africains pour leur permettre de se développer. Mais il arrive très fréquemment que les joueurs partent sans même avertir leurs formateurs ou employeurs africains.

Mais appartenir à une école reconnue par la FIFA, cela veut dire être dépendant de celle-ci pour décrocher un contrat en Europe. Beaucoup de jeunes décident alors de prendre des voies parallèles et de faire confiance à des individus sans scrupule qui s’intronisent et s’improvisent agents ou recruteurs du jour au lendemain. Cela permet aussi de partir en étant mineur, alors que la FIFA interdit cette pratique, officiellement.

Les jeunes talents repérés doivent alors payer des sommes impressionnantes pour partir en Europe et signer des contrats bien souvent fictifs. Dans le meilleur des cas, les jeunes garçons, ou filles puisque le phénomène s’étend petit à petit au football féminin, atterrissent dans un petit club alors qu’on leur avait promis la gloire et les projecteurs d’un Real Madrid ou d’un Arsenal. D’autres, se retrouvent contraints de faire du porte à porte pour trouver un centre de formation.

 
 

Beaucoup se retrouvent alors laissés à l’abandon en Europe, en situation irrégulière bien souvent. Bien loin donc des promesses de triomphe et d’argent faites par les agents à leur départ. Falsifications d’identité, extorsion de fonds, immigration clandestine, surendettement, toutes ces réalités sont quotidiennes pour les footballeurs africains attirés par l’Europe et ses clubs médiatiques.

Après l’ouvrage Le marché des footballeurs de Raffaele Poli ou Football et mondialisation de Pascal Boniface, l’ancienne championne olympique de saut en hauteur, Maryse Ewanjé-Epée vient de publier un ouvrage édifiant sur ce sujet : Les négriers du foot. D’après elle, il est difficile de savoir combien de jeunes sont concernés tous les ans par ces phénomènes.

Mais il est facile de considérer que pour quelques « success story » l’on compte beaucoup –trop- d’histoires sordides. Les associations « Foot Solidaire » ou « Manifootball » recensent quant à elles plus de 200 cas de maltraitance et d’escroquerie chaque année. En France, l’on compterait déjà pas moins de 1200 « enfants-foot » qui ont connu ce parcours. En septembre 2009, « Foot Solidaire » et « France Terre d’Asile » effectuaient d’ailleurs une tournée en Afrique pour sensibiliser les jeunes aux risques de ces exploitations de plus en plus courantes.


En 2007, la Commission Européenne publiait un livre blanc appelant à la vigilance face aux transferts des joueurs et à la protection des mineurs. Trois ans plus tard, ce phénomène s’étend pourtant. Si la Coupe du Monde 2010 a au moins le mérite d’attirer à nouveau l’attention sur ce phénomène, il devient urgent que tous les acteurs, clubs, fédérations nationales et internationales mais également États, prennent en compte ces réalités et qu’elles tentent de les endiguer. Preuve une fois de plus que football et politique sont très liés, surtout à l’heure où le « football business » représente un chiffre d’affaires de plus de mille milliards d’euros, soit plus de la moitié de l’économie mondiale du sport.

       
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afrique   afrique du sud   footafrique   
 
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