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Dogad Dogoui : « Il faut former une nouvelle génération d’élus noirs en politique »
25/06/2012
 

Acteur politique depuis près de 20 ans, fondateur de plusieurs associations dont Africagora et le Cercle de la Diversité Républicaine, Dogad Dogoui revient sur les dernières législatives et appellent les Noirs de France à s’engager davantage en politique
 
Par Paul Yange
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Dogad Dogoui  
Dogad Dogoui
 

On a eu aujourd’hui (lundi 18 juin NDLR) le résultat du second tour des législatives. Plusieurs députés issus de la diversité ont été élus. Qu’est ce que tout ça vous inspire ?

La première chose c’est de dire que le long combat commence à porter ses fruits. Lors de la dernière législature, il n’y avait qu’une élue issue de la diversité dans l’Hexagone. Ce n’était pas grand-chose. On passe à dix, ça veut dire que les choses évoluent.Mon autre commentaire c’est qu’ils sont tous à gauche. Ça veut dire que la droite qui a ouvert une brèche avec Nicolas Sarkozy n’a pas su transformer l’essai. Ça veut dire que ce que le président Sarkozy voulait faire n’est pas forcément suivi par le parti.

Troisième enseignement : ce sont quasiment tous des gens d’expérience, des militants qui ont labouré le terrain, qui ont pris leur place à l’intérieur de leur parti. Donc il vaut mieux penser à une approche par les partis, en faisant de l’entrisme pour un jour avoir sa place au soleil.

Ma priorité est de faire en sorte qu'il y ait plus de Noirs en politique
Dogad Dogoui


La quatrième leçon c’est que les Africains français sont en minorité, voire inexistant puisqu’il n’y a que Seybah Dagoma qui a été élue, et tous les Noirs qui sont là sont des femmes. Il y a peut être un travail pour les hommes noirs à faire pour pouvoir prendre leur place au sein des partis, ce qui n’est pas le cas pour les hommes maghrébins [puisque eux réussissent à s’imposer]. [Il faut] un travail de négociation, de discussion, d’évaluation du rapport de force. Il y a encore du pain sur la planche.

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Eugénie Diecky, George Pau Langevin (ministre déléguée à l'éducation), Kag Sanoussi et Amina Niakhate  
Eugénie Diecky, George Pau Langevin (ministre déléguée à l'éducation), Kag Sanoussi et Amina Niakhate
 

Il y a un mois vous avez organisé un colloque à l’assemblée nationale qui avait pour thème "Les Noirs de France dans l’action politique", dix ans après un premier forum que vous aviez organisé sur la place des Noirs en politique. On a vu lors du colloque qu’il y avait beaucoup de candidats à ces législatives 2012, mais peu ont transformé l’essai...

Comme je l’ai dit lors du colloque, voir autant de Noirs candidats montre une appétence pour la politique. Ce que j’appelais l’auto exclusion était entrain de disparaître. Il va sans dire que 2012 c’était aussi beaucoup de candidatures de témoignages, de gens qui n’étaient pas préparés et formés, ça nous donne l’idée qu’il va falloir s’organiser pour mieux structurer tout ça, faire en sorte que les candidats présentés par les partis aient eux même été formés, soient implantés sur un territoire, et s’imposent.

Au lieu d’être cooptés, qu’ils soient choisis, y compris dans les primaires locales par les sections de leurs partis...

Justement, vous avez pour projet de former la relève politique issue de la diversité ou faisant partie des Africains Français. Comment comptez-vous vous y prendre ?

Je ne peux pas tout dévoiler. Je vais juste dire que je suis entrain de structurer une fédération des élus noirs pour la république. Elus qui vont être des compétences par ailleurs. J’ai vu passer après quinze années d’action avec Africagora des cadres, des dirigeants, des entrepreneurs, qui fuient la politique.

Claudy Siar, Kareen Guiock et Dogad Dogoui lors du colloque  
Claudy Siar, Kareen Guiock et Dogad Dogoui lors du colloque
© grioo.com
 

Mon travail c’est de leur dire de venir aussi à la politique car leurs affaires, la place de leurs enfants dans la société française passe aussi par la politique. Venez donner cinq, six ans ou dix ans de votre vie à la politique. Il faut qu’on puisse former ces médecins, architectes, ingénieurs, cadres [à la politique], leur apprendre les rouages et faire en sorte qu’ils rentrent dans les partis politiques avec un bagage qui est celui de leur parcours professionnel ou économique.

Et faire en sorte qu’ils puissent parler à égalité avec l’ensemble des instances, que ce ne soit pas toujours des gens qui découvrent le champ politique, qui n’ont pas le même niveau – je ne dis pas que ceux qui sont aux affaires aujourd’hui ne sont pas au niveau mais il y en a beaucoup qui ont appris sur le tas.

Les personnes qui ont des parcours de réussite dans notre communauté ne doivent pas fuir la politique, mais y entrer
Dogad Dogoui


Il faut faire en sorte que les gens qui ont des parcours de réussite s’intéressent à la politique, que des professions libérales issues de notre communauté y viennent également. L’objet de ce forum est d’être un espace de formation, de promotion et de lobbying pour diriger ces candidats vers les partis de gouvernement. Il va sans dire que l’objectif à gauche, à droite et au centre c’est d’occuper les places. Et pour occuper les places, il vaut mieux aller dans les partis qui ont un jour ou l’autre le potentiel pour être aux manettes.

De g à d : Sega Doucouré, Eugénie Diecky (modératrice), Caroline Adomo et Kag Sanoussi lors du colloque ''Les Noirs de France et l'action politique''  
De g à d : Sega Doucouré, Eugénie Diecky (modératrice), Caroline Adomo et Kag Sanoussi lors du colloque ''Les Noirs de France et l'action politique''
 

A quoi est du le frein que les Noirs éprouvent à entrer en politique ?

C’est du à l’auto-exclusion, à l’histoire personnelle des familles, à des problèmes de culture politique, on considère que cet espace politique n’est pas le nôtre. La nouvelle génération a compris que les choses se décident aussi dans l’espace politique. Tout le monde ne peut pas être un élu, mais tout le monde peut être un militant. Dans la vie associative, dans la vie politique…Nous sommes là avec un peu d’expérience pour transmettre le flambeau à des plus jeunes, pour attirer des compétences professionnelles, et leur donner les clés.

A titre personnel, vous étiez à l’UMP, vous avez créé le CDR, où en êtes-vous avec tout ça ?

Je suis parti de l’UMP et du CDR à la fin 2010 puisque je ne pouvais plus accepter le discours ambiant. Quand on ne peut pas changer les choses on s’en va. Aujourd’hui Je reviens en réactivant France Diversité un mouvement politique que j’avais créé en 2004, qui me permet d’avoir une position plus large, ouverte, pour toucher tout le monde.

A partir de là, lobbying et accompagnement dans tous les partis, constituent aujourd’hui mon agenda. Demain on verra lorsque la droite se sera recomposée, ou quand le centre se sera mis en œuvre. Pour l’instant, j’ai décidé de consacrer du temps à faire en sorte qu’il y ait plus de Noirs en politiques, pas à l’arrière de la salle, mais aux manettes, au devant de la scène et qui puissent prendre des places démocratiquement en faisant des groupes à l’intérieur des partis, en étant présent dans les sections des partis, et encore une fois je répète des partis de gouvernement, car sinon au-delà de ça, il ne s’agit que de témoignage.

Coumba Dioukhane, Patrick Lozes, Eugénie Diecky (modératrice) et Dogad Dogoui lors du colloque sur ''les Noirs de France et l'action politique''  
Coumba Dioukhane, Patrick Lozes, Eugénie Diecky (modératrice) et Dogad Dogoui lors du colloque sur ''les Noirs de France et l'action politique''
 

Vous savez qu’il y a en France un discours qui stigmatise ce qu’on appelle le "communautarisme". Est-ce que vous n’avez pas peur de subir ce type de critiques qui peuvent empêcher votre initiative d’être prise à sa juste mesure ?

J’ai eu cette critique là avec Africagora également. Il y en aura toujours. Le plus important c’est de faire ce qu’on a à faire. Pour répondre sur le fonds, je ne suis pas entrain de créer un groupe qui va aller en politique en tant que tel, en tant que Noirs, ce n’est pas un parti politique. Je suis entrain de donner aux partis politiques traditionnels des Noirs compétents. Ils devraient me féliciter de leur apporter des gens préparés, formés à la chose politique, qui connaissent les rouages et qui seront des bons candidats et des bons militants. Il faut faire en sorte qu’ils entrent dans les partis et qu’ils apportent leurs compétences au sein des partis.

A titre personnel, comptez-vous vous-même briguer un mandat électif ?

Oui je pense que je serai sur une liste apolitique dans ma campagne normande en 2014 aux municipales. Mais je dirais que ce n’est pas le plus important. Ce qui m’importe c’est de faire le tour de France, de rencontrer mes relais et mes contacts dans mon réseau, et faire en sorte que toutes ces personnes s’investissent encore plus longtemps dans la politique. Mon cas personnel arrivera après. Et à un moment il faut passer le flambeau.

Ce n’est pas à bientôt 50 ans qu’on commence une carrière politique. Ce qui m’intéresse dans la politique ce n’est pas d’être élu. J’aurais pu depuis longtemps en étant élu local le faire. Ce qui m’intéresse, c’est de passer du temps pour que le paysage change. Et je crois que je suis plus utile à la France et à ma communauté en étant un acteur national plutôt qu’un acteur local.

 
© grioo.com  

En parlant de changement, vous faites de la politique depuis longtemps, plus d’une quinzaine d’années. Avez-vous perçu une évolution quant à la façon dont les Noirs en particulier étaient considérés et une évolution en ce qui concerne leur place dans la vie politique française ?

Il est vrai que les choses changent, dans la perception de la population. Parceque par ailleurs sur le plan médiatique, professionnel, économique, la société française voit bien que de plus en plus de Français sont noirs et prennent leur place dans la vie du pays.
Là où les choses ne changent pas, c’est le regard des dirigeants politiques. Eux ont plutôt peur de l’arrivée de nouveaux concurrents, minimisent cet aspect et ne font rien pour faciliter l’intégration de nouvelles ressources.

Quelqu'un disait quand il y en a un ça va, quand il y en a trop bonjour les dégâts. Donc leur objectif c’est de faire en sorte qu’il n’y en ait pas trop. Mon objectif à moi est de faire en sorte qu’il y en ait de plus en plus. Le potentiel est là. Il faut juste faire en sorte que ce potentiel puisse éclore et s’engager.


Voir en photos le colloque "Les Noirs de France et l'action politique" qui s'est tenu le 1er juin 2012 à l'assemblée nationale

       
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  Photos :Colloque : les Noirs de France dans l'action politique 1er juin 2012
 
Mots-clés
diaspora africaine   diversité   dogad dogoui   législatives 2012   
 
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