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France : quand le Medef repense ses relations avec l’Afrique
17/07/2011
 

A l’occasion du forum « Rethink Africa France » qui s’est tenu la semaine dernière
 
Par Paul Yange
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Au siège du Medef (Mouvement des Entreprises de France, la principale organisation patronale française) se tenait mardi 12 juillet dernier une journée sur le thème des relations économiques entre la France et l’Afrique. Le thème de la journée était intitulé "Rethink Africa France : ensemble, repensons les relations économiques entre la France et le continent africain".

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Un partenariat équitable ?
 
 

La tonalité des débats vis-à-vis du continent africain était plutôt positive, à la suite d’un rapport de McKinsey publié en 2010. Selon le rapport, la croissance que connait actuellement bon nombre de pays du continent sera durable. De plus, la rentabilité des investissements est plus élevée en Afrique que dans les autres régions en développement tandis que parallèlement, le continent assiste à l’émergence d’une classe moyenne.

Les entreprises françaises étaient invitées par plusieurs des participants, chefs d’entreprises connaissant bien le continent, à se positionner rapidement, sous peine de se voir devancer par les entreprises chinoises, indiennes, mais aussi turques ou brésiliennes. Serge Villepelet, président de Price Waterhouse France a appelé à une attitude différente, sans arrogance et d’égal à égal.

Jean-Michel Severino, actuel gérant de la société Investisseurs et Partenaires Conseil (et ancien président de l'Agence Française de Développement) a abondé dans le même sens en disant que le continent avait changé, les acteurs aussi, que des entreprises africaines avaient émergé et s’imposaient, ce qui n’était pas le cas il y a 30 ans : "il faut revenir en Afrique avec des idées neuves, et non avec les idées acquises lors des années post-coloniales".


"L’Afrique souhaite être traitée comme un partenaire et non comme un mineur sous tutelle" a dit pour sa part Mohamed El Kettani, président de la banque marocaine Attijariwafa Bank qui a racheté 12 banques sur le continent au cours des cinq dernières années. Mohamed El Kettani a également souligné qu’il fallait faire appel aux ressources humaines locales car l’Afrique était capable de générer une élite managériale. Au cours de ces dernières années, Attijariwafa a énormément investi dans les ressources humaines a-t-il ajouté : "les investissements dans les hommes sont plus importants que les investissements dans les process. Dans chacune des banques rachetées, il n’y a pas plus de trois Marocains" a-t-il souligné pour montrer que la banque utilisait les ressources humaines locales dans les pays où elle s'implantait.

Thierry Tanoh, vice président à la SFI (Société Financière Internationale, filiale de la banque mondiale), a souligné que les opportunités étaient nombreuses en Afrique et a insisté sur le fait qu’une relation d’affaires de longue durée devait être équitable : "penser qu’on va tirer avantage du fait que certaines personnes n’aient pas toutes les compétences pour signer un deal juteux ne mène nulle part car la transaction sera remise en question plus tard" a-t-il précisé, évoquant l’exemple des contrats miniers.

Selon lui, les deux régions les plus rentables pour la Banque Mondiale sont l’Afrique et l’Amérique latine. Il est donc parfaitement possible de gagner de l’argent sur le continent africain, à la condition d’avoir une présence locale et à long terme pour faire du transfert de compétences en nouant des partenariats locaux.




 

 



Albert Yuma, président de la FEC (Fédération des Entreprises Congolaises) a souligné que l’Afrique souffrait encore de certains handicaps majeurs (insécurité juridique, problèmes d’infrastructures, climat des affaires, sous bancarisation de l’Afrique francophone, difficulté à trouver des partenaires économiques fiables...) même si elle comptait de nombreux atouts comme une croissance forte ou une meilleure intégration régionale. Il a dit à ses homologues français qu’il ne fallait pas attendre un environnement idéal des affaires pour venir.

Il a aussi tenu à souligner que les Africains étaient aujourd’hui en mesure de comparer l’attitude française avec celles d’autres pays du monde. Obtenir un visa pour la Malaisie se fait sans problème comparativement à un visa pour la France : "demandez à chacun des patrons africains ici présent quel est le parcours du combattant nécessaire pour obtenir un visa [pour la France]". En Malaisie, lorsque les étrangers s’en vont, un message disant ceci est visible : "nous avons du mal à vous quitter, revenez vite". On peut donc en déduire que les partenaires africains y sont visiblement mieux accueillis qu'en France.

Revenant sur les propos d’Albert Yuma, Jean-Michel Severino a reconnu que "Le gouvernement français devait changer ses méthodes en matière d'immigration sous peine d'enfoncer les relations France Afrique". Les entreprises françaises ont aussi été invitées à sortir de leur zone de confort : Dominique Lafont, managing Director de Bollore Africa Logistics a souligné que son groupe avait décuplé ses affaires au Nigeria(de 30 à 300 millions d'euros) où il est présent depuis dix ans. Alain Taieb, PDG de AGS Mobilitas, société bien implantée en Afrique du Sud après avoir démarré en Afrique francophone allait dans le même sens, tout en appelant les entreprises françaises à réfléchir sur leurs erreurs passées et la façon d'éviter de les répéter de nouveau afin de gagner des marchés en Afrique, dans un contexte de concurrence croissante.

Une perception du risque en Afrique qui ne correspond pas à la réalité

L’un des principaux problèmes du continent demeure le fait qu’il soit perçu comme extrêmement risqué par les investisseurs. Or cette perception ne correspond pas toujours à la réalité a souligné Luc Riggouzo, chef de cabinet du ministère français de la coopération.

A l’époque où il travaillait chez Proparco, sur 2 milliards d’euros de crédits accordés par l’agence sur le continent africain, seuls 4% étaient douteux. La moitié de ces crédits douteux était recouvrée, ce qui fait qu’au final, seulement 2% des crédits accordés par Proparco passaient en pertes. Selon lui, les retours sur investissements dans le secteur bancaire en Afrique sont plus élevés que dans le reste du monde (+ de 30%). Les secteurs comme ceux de l’énergie, les infrastructures, la banque, l'agro-alimentaire, sont les plus rentables : "tout nouveau entrant qui y travaille proprement fait de bons bénéfices" a-t-il dit.

La prime de risque que les agences de notation font payer à l’Afrique (des taux plus élevés de 5 à 7%) ne correspond pas à la réalité du terrain et aux statistiques réelles, mais malheureusement, le risque perçu, qui n’est qu’une perception, a tendance à être considéré comme le risque réel.


Evoquant également le problème de la perception du risque, Francis Perani directeur financier des projets au Cameroun chez Rio Tinto a déclaré que pour sa société, le risque en Afrique n’était pas plus élevé qu’ailleurs. "Pour un industriel, il faut se demander si les fondamentaux sont là pour investir des milliards de dollars (...) cela fait 50 ans que nous y sommes[en Afrique], si c’était risqué, on n’y serait plus". Rio Tinto va investir 15 milliards de dollars en quatre phases au Cameroun, ce qui fera rentrer le pays dans le top 5 mondial des producteurs d’aluminium. Fabriquer de l’aluminium demande beaucoup d’énergie et il faut investir sur de longues durées de très grosses sommes : "Les actifs durent 75 ans et créent de la valeur au bout de 20 ans".

C’est le fait que l’investissement soit à très long terme qui le rend risqué a précisé Francis Perani qui a évoqué la méthode utilisée par Rio Tinto pour minimiser les risques : inviter l’Etat au capital (50% au Cameroun, ce qui permet de partager les dividendes), respecter les communautés locales, "camerouniser" le management : sur 700 personnes au Cameroun, seulement 9 sont des expatriés. Les experts camerounais de l’aluminium sont recherchés et s’exportent très bien a-t-il souligné.




Une dynamique positive en Afrique malgré les nombreux défis

Les débats se sont achevés sur une intervention de Lionel Zinsou, président de PAI Partners. Ce dernier a souligné qu'il y a à peine cinq ans, dire qu’il y avait du dynamisme, des opportunités de croissance et de développement en Afrique était presque perçu comme un crime de lèse-majesté.

Selon lui, l’Afrique a sorti une grande partie de sa population de la pauvreté, mais ces progrès ne sont pas perçus comme il se doit parceque la croissance démographique fait en sorte que le nombre de pauvres reste élevé : "Au Bénin, au lendemain des indépendances, il y avait 1 million de pauvres sur une population de 2 millions d’habitants. Aujourd’hui, sur une population de 10 millions de personnes, 2,5 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ce qui représente 25% de la population (50% au lendemain des indépendances). En pourcentage de la population totale, le nombre de pauvres a baissé, mais en valeur absolue il a augmenté a précisé Lionel Zinsou.

Lors d’une interview accordée à l'hebdomadaire "Le Point" avant le sommet de Gleneagles (au cours duquel Tony Blair avait fait de l’Afrique une priorité) il y a quelques années, Lionel Zinsou avait fait part des avancées positives qu’il voyait en Afrique. Suite à la parution de l'interview, il avait reçu un coup de fil d’Aminata Traoré (avec laquelle il entretient par ailleurs de bonnes relations) qui lui avait dit qu'il était le bien le seul à voir autre chose que des bidonvilles et une pauvreté galopante à la descente d’un avion arrivant sur le continent. "Il y a encore cinq à six ans, dire que l’Afrique avait un potentiel considérable de développement et qu’elle était entrée dans une phase nouvelle était quelque chose qu’on ne croyait pas plus en Europe qu’en Afrique même ou au sein de la diaspora" a conclu Lionel Zinsou.

 
William Nkontchou de Emerging Capital Partners explique pourquoi certaines entreprises françaises ont du mal à trouver des partenaires fiables en Afrique : "Si les entreprises françaises ne font déjà pas confiance aux Africains compétents en France, ce sera encore plus difficile d'aller les trouver en Afrique"
 


 
Intervention de William Nkontchou (Emerging Capital Partners)
 


 
De G à D : Patrick Obath (Kepsa), Jean-Michel Severino (gérant, Investisseurs et Partenaires Conseil), Mohamed El Kettani (Pdg, Attijariwafa Bank), Olivier Zegna Rata (Directeur relations extérieures, Canal+)
 


 
Intervention de Swaady Martin-Leke de General Electric ; de G à D : Paul Mercier (DG Afrique Michael Page), Amine Tazi Riffi (Associé McKinsey), Alain Taieb (PDG d'AGS Mobilitas), Swaady Martin-Leke (Stratégie Afrique General Electric) Antonin Fotso (Secrétaire Général Afrique Total)
 


 
Intervention de Nadine Tinen, associée de Price Waterhouse au Cameroun
 


 
de G à D : Charles Thiemele, (managing director Damalex SA), Gerard Wolf, (directeur développement international EDF), Olivier Wybo (dir Afrique Landwell Associés/Pwc), Mike Spicer (CEO Busa), Olivier Stintzy (Associé, Edifice Capital), Carlos Braga (directeur pour l'Europe Banque Mondiale), Dominique Lafont (DG Afrique, Bolloré Africa Logistics)
 


 
Lionel Zinsou (Pai Partners) a conclu les débats
 


Audio : Intervention de Lionel Zinsou au forum ''Rethink Africa'' du 12/7/11



       
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