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Aliesh Pierce maquilleuse de célébrités à Los Angeles
Aliesh Pierce parle de son métier avec passion. Une passion qui l’habite depuis son plus jeune âge.Dès quatorze ans, elle a décidé qu’elle serait maquilleuse professionnelle. C’est donc sans hésitation qu’elle a quitté les Etats-Unis pour l’Italie où elle a appris son métier. De retour dans son pays, elle a collaboré avec les plus grands magazines : Vogue, Vanity Fair, Elle, Essence, Marie Claire ou encore Elle. Pour Grioo Pour Elle, Aliesh Pierce revient sur son parcours.
 22/06/2008 Par Lize Moudouthe
 
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Aliesh Pierce
   
Aliesh, pouvez-vous vous présenter aux Grioonettes ? D’où venez-vous, que faites-vous ?
Je m’appelle Aliesh Pierce, et je travaille dans le secteur de l’esthétique depuis plus de vingt ans. Je suis artiste maquilleuse et experte en soins de la peau. Je suis née à Omaha, dans le Nebraska, dans le mid-ouest des Etats-Unis, et je vis aujourd’hui à Los Angeles, en Californie.

Avez-vous toujours été attirée par l’art du maquillage et l’esthétique ?
J’ai décidé que je deviendrais artiste maquilleuse à l’âge de quatorze ans, et j’ai commencé à travailler deux ans plus tard. J’ai débuté dans un salon de coiffure où je divertissais les clients qui attendaient de se faire coiffer.

A l’âge de vingt ans, vous avez décidé de quitter les Etats-Unis et de partir seule en Italie. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
J’étais en deuxième année d’économie à Fisk University, et j’ai voulu orienter mes recherches vers les grands noms de l’industrie du maquillage. J’ai appelé Franck Experton, de Clinique, à Paris, Rick Baker à Los Angeles, et un artiste maquilleur de théâtre à New York. Mais quand j’ai contacté les studios Diego Della Palma à Milan, la personne qui m’a répondue m’a dit : « Venez. Venez, on vous trouvera quelque chose quand vous serez là ». Donc je me suis inscrite à un programme d’échange universitaire,et je suis partie en Italie. Une fois là bas, je suis tombée amoureuse d’un Nigérian, et je suis restée en Italie quatre ans et demi.

J’ai appris l’italien, puis j’ai pris rendez-vous avec l’Agence Battaglia de Milan. Ils ont à peine jeté un œil à mon portfolio avant de dire « non ! », mais j’ai persévéré. J’ai loué un canapé dans un appartement habité par des étudiants nigérians, et en moins de trois mois je déménageais. Je travaillais seulement pour Bella (un hebdomadaire féminin), mais au moins j’avais un emploi.


   

India Arie maquillée par Aliesh Pierce pour le magazine Essence

Ainsi, vous avez appris à parler italien, mais également l’art et la culture de ce pays. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?
Les six premiers mois, je vivais à Sienne dans une famille traditionnelle, donc j’étais bien obligée de parler la langue. Je faisais aussi beaucoup de tourisme, et cela m’a ouvert les yeux. J’ai été très influencée par les travaux de Caravaggio, la manière dont il illuminait les peaux colorées, la façon dont Botticcelli jouait avec les lumières et les ombres. Mon propre travail s’inspire de tout cela.
Je pourrais aussi mentionner le racisme dont j’ai été victime pendant mon séjour en Europe, mais ce serait un peu lourd.

Après l’Italie, vous êtes allée à Paris, à Londres, à Zurich. Quels souvenirs gardez-vous de cette période ?

En réalité, j’ai travaillé dans toutes ces villes pour l’agence de Milan. Claudia, ma responsable, était un génie : c’est elle qui me mettait en contact avec les autres agences. Un photographe avec lequel je voyageais m’a emmenée dans les bureaux parisiens de Vogue. A seulement vingt-trois ans, ce fut une expérience très enrichissante.

Vous avez collaboré avec des personnes célèbres et des magazines connus, comme Elle, Essence, Marie Claire, Vanity Fair et Vogue. Comment êtes-vous parvenue à cette reconnaissance professionnelle, et comment la vivez-vous ?

Vous savez, j’utilisais une technique appelée Visualisation Créative, de Shakti Gawain, pour obtenir des bookings. Je m’imaginais travailler avec Linda et Christie, et c’était alors plus facile de les contacter. Mais cela m’a demandé beaucoup d’efforts.

Quand j’ai déménagé à New York, Essence ne voulait pas m’embaucher parce que je n’avais pas de visages ethniques dans mon portfolio. Donc je suis sûrement plus fière de mes couvertures de Lenny(Kravitz ndlr), [b India (Arie ndlr), Omar Epps et Morris Chestnut.



Modèle maquillée par A.Pierce
   
Vous avez aussi travaillé pour le cinéma, comment était-ce ?
Mon expérience dans ce domaine a été brève (un seul film important). J’ai vraiment aimé travailler avec les acteurs. Ils sont tellement exubérants ! J’étais leur faire-valoir.
Compte-tenu de votre expérience européenne, que pensez-vous de l’industrie cosmétique consacrée aux femmes noires ? Et des mannequins noirs dans l’industrie de la mode ?
Eh bien, la situation s’est améliorée depuis mon départ. Je suis retournée en Europe avec des clients, et il est clair que les personnes d’origine africaine ont connu de grandes avancées sociales et professionnelles.

Mais la disponibilité de produits cosmétiques de bonne qualité pour les femmes de couleur reste un problème international. Nous avons besoin d’une pigmentation dense pour équilibrer un teint inégal, dans des formules non toxiques pour éviter les inflammations. L’industrie cosmétique a encore du chemin à faire.

J’adore toujours participer à des défilés quand je peux joindre l’équipe d’un ami. C’est comme un bond en arrière dans mes années de lycée, quand je faisais partie de la troupe de théâtre (Kuumba House à Houston, au Texas). De l’Eglise de Dorothy Towles à Naomi (Campbell ndlr), en passant par Pat Cleveland, les femmes noires ont donné le ton pendant des décennies. L’absence de visages noirs dans l’univers de la mode est un phénomène éphémère. Je me demande souvent si la popularité de la culture urbaine a incité les créateurs à se dissocier complètement des images de personnes noires.

C’est la seule chose que je n’ai jamais aimé dans le monde de la mode, le manque de diversité. Je me souviens d’un booking à New York, pendant la pause déjeuner. Le styliste, le photographe et moi parlions des concepts sur lesquels nous aurions aimé travailler. Je disais que j’aurais voulu travailler avec une belle Asiatique, cela ne faisait pas souvent. Le styliste a répliqué : « les Asiatiques ? Ils sont toujours dans le coup ? » J’étais horrifiée ! J’ai rétorqué : « s’ils dépensent toujours leur argent dans la mode, ils devraient être représentés dans l’industrie. »

Quelle est votre principale activité, aujourd’hui ?
J’évolue. Mes amis m’appellent la Gourou ou l’intello des produits de beauté. Je suis plus intéressée par la véritable essence de la beauté, à présent. J’ai développé une ligne de cosmétique pour les femmes de couleur.

Quelle est la prochaine étape ?
Maintenant j’ai surtout besoin de fonds, donc si vous connaissez de bons investisseurs…
Pour en savoir plus
GPE a consacré une galerie photos au travail d'Aliesh Pierce

www.alieshpierce.com
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