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Jeremiah Wright, ex-pasteur de Barack Obama, a été l’objet de critiques au sein de la communauté afro-américaine pour ses sorties médiatiques allant du 25 avril 28 avril.
On se souvient que le lundi 28, Jeremiah Wright avait livré une conférence de presse où loin de calmer le jeu, il avait remis de l’huile sur le feu en déclarant qu’il ne renierait pas Farrakhan, que le gouvernement américain était capable de tout, et que Barack Obama avait rejeté ses commentaires par posture politicienne, pour ne pas perdre des voix. Ce qui avait valu une réaction forte d’Obama qui avait qualifié les propos de son ancien pasteur de "consternants", et coupé les ponts avec lui.
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Attention au pêché de vanité révérend |
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Un journaliste du Chicago Tribune |
Ce n’est pas tant le fond des propos de Jeremiah Wright qui fait débat, mais surtout le timing choisi par celui-ci pour s’exprimer alors que les premières polémiques sur ses propos avaient éclaté mi-mars. Même si le montage était discutable (ce n’est pas les sermons entiers qui étaient diffusés et resitués dans leur contexte), Wright était notamment vu dans son église entrain d’appeler à ce que "Dieu maudisse l’Amérique" ("God damn America"). Présentés comme anti-américains, ses propos risquaient d'entraîner des dégâts irréparables pour Barack Obama. Ce dernier avait magistralement traité l’affaire, en faisant un discours sur les relations raciales qui fut l’un des grands moments de la campagne. Obama prenant même le risque inouï pour un homme politique briguant la Maison Blanche de ne pas couper immédiatement les ponts avec son ancien pasteur. |
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Clarence Page, un journaliste afro-américain du "Chicago Tribune", revenant sur la controverse, a estimé que Jeremiah Wright avait pourtant eu une opportunité en or de corriger l’image qui était donnée de lui, mais qu’il l’avait gâchée. Selon lui, Wright aurait pu profiter de cette exposition médiatique pour faire gagner des voix à Obama, ce qu’il n’a pas fait.
"Tout d’abord, nous avons vu Jeremiah Wright interviewé sur la chaîne PBS pendant une heure [vendredi 25 avril NDLR]. Egalement mise en ligne sur pbs.org, c’était la première interview de Wright depuis que la controverse avait éclaté. Lors de l’interview, il est apparu comme un universitaire réfléchi, diplômé de l’université Howard, comme quelqu’un qui a fait grandir sa congrégation, qui comptait 78 membres à l’origine dans les années 70, en la faisant passer à plus de 8000 membres aujourd’hui."
"Les photos diffusées pendant l’interview ont révélé que le pasteur Wright a servi comme technicien cardiopulmonaire dans les marines dans un hôpital du Maryland. Il a par exemple assisté les docteurs qui opéraient le président Lyndon B Johnson et une photo le montrant dans la salle d’opération a été diffusée. Jeremiah Wright a également eu l’occasion de parler de la théologie de la libération noire en mettant en perspective le rôle de la religion chez les Noirs américains, d’une façon qui n’était pas effrayante pour les Blancs raisonnables." |
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Le bon temps : Jeremiah Wright et Barack Obama
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foxnews.com |
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"Mieux vaut tard que jamais : le programme de Bill Meyer donnait l’occasion de voir, que l’on soit d’accord avec lui ou non, que Wright n’était pas un débile. Malheureusement, le bien que Wright s’est fait à lui-même dans l’émission de PBS a été largement rabaissé par la conférence de presse donnée le lundi 28 avril au National Press Club à Washington."
"Comme le jeune Mohammed Ali, Wright a joué avec le public en provoquant ses adversaires conservateurs. Mais au lieu de calmer la controverse pour le bénéfice d’Obama et le sien, (...) Wright a donné à la conférence de presse l’ambiance d’une réunion politique couplée à une messe d’église de résurrection. Il a défendu les attaques de Louis Farrakhan contre le sionisme, il a assimilé les critiques à son égard à des critiques contre l’église afro-américaine en général. Au lieu de retirer ses accusations paranoïaques selon lesquelles le SIDA serait la conséquence d’un complot gouvernemental contre la population noire, il a cité d’autres scandales historiques pour accréditer son hypothèse."
"Wright a le droit d’avoir ses opinions" disait encore Clarence Page. "Cependant, en tant que champion de la cause noire, il est difficile de croire qu’il ne voit pas, ou ne s’intéresse pas, aux dommages qu’il pourrait causer au premier afro-américain disposant d’une réelle chance d’être élu président."
"Attention au pêché de vanité, révérend", concluait Page. |
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Jeremiah Wright avait fait partie d'une délégation éclésiastique reçue à la Maison Blanche sous Clinton
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Le "Los Angeles Times", au lendemain de la prestation de Jeremiah Wright au National Press Club, écrivait que certains leaders de l’église afro-américaine étaient frustrés par le fait que Wright ait entrepris de faire une mini tournée médiatique ayant pu diminuer les chances d’avoir un premier président noir aux Etats-Unis. D’autres se sont plaints du fait que Wright parle au nom de l’ensemble de l’église afro-américaine au lieu de parler en son nom personnel.
Cité par le LA Times, Franck Madison Reid III, pasteur d’une église épiscopale méthodiste à Baltimore a déclaré : "j’aurais aimé que Jeremiah, mon ami, garde un œil sur la récompense suprême. Et la récompense suprême pour l’Amérique, pour tous les américains, c’est de pouvoir élire pour la première fois un homme noir à la présidence".
Le "New York Post" citant une source connaissant bien la congrégation du pasteur à Chicago, a essayé d’expliquer l’attitude de ce dernier : "Après 20 années passées à aimer Barack comme s’il était un membre de sa propre famille, pour Jeremiah, le voir répéter encore et encore qu’il ne savait pas, qu’il ne connaissait rien de ses opinions pendant ces années, qu’il n’en était pas familier, qu’il avait manqué l’église ce jour là, ou qu’il n’était pas présent et n’avait pas entendu ce que disait Jeremiah, est perçu par ce dernier comme du n’importe quoi et de la trahison (...) Jeremiah ne fait pas attention au fait qu’il puisse faire dérailler la candidature de Barack. Il sait ce qu’il fait. Evidemment, il n’est pas idiot. Il sait qu’il n’aide pas." |
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Barack Obama dans l'Indiana le 1er mai 2008
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daylife |
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Le père Michael Pfleger, qui connaît à la fois Barack Obama et le révérend Wright, a déclaré que le pasteur n’avait pas l’intention de causer du tort à Barack. "Il aime Barack" a-t-il dit sur CBS à Chicago. "Je pense que la douleur et le moment présent ont pris le dessus. Quelques fois vous êtes pris dans une réponse émotionnelle parceque vous avez mal, parceque vous êtes blessés" concluait-il.
Roland Martin, animateur d’une émission sur la radio WVON, a déclaré que les gens proches du pasteur lui avaient fortement déconseillé de tenir la conférence de presse : "Nous savions quelles genre de questions il allait avoir". Selon lui, le pasteur est apparu pompeux et arrogant aux yeux de certains. Martin concluait en disant que les gens continuaient de se demander, comment en tant que pasteur, sachant qu’un membre de son église était en position de faire ce qu’aucun autre afro-américain n’avait fait dans l’histoire des Etats-Unis, Jeremiah Wright avait continué à n’en faire qu’à sa tête, comme si cette opportunité historique n’était pas grand-chose.
Lors de la conférence de presse, le pasteur disait avoir discuté avec certains de ses amis du fait qu'Obama ait nié partager ses vues (avant la rupture définitive survenue après la conférence NDLR) : "ils m'ont dit, tu sais, c'est un homme politique, et on sait que s'il n'exprime pas son désaccord avec toi, il ne sera pas élu". Wright avait continué en disant que lui n'était pas un homme politique et qu'il disait ce qu'il avait à dire. "Si Dieu a décidé que Barack Obama devienne président, alors il le sera" concluait-il, apparemment sans comprendre qu'il n'aidait pas Obama dans sa tâche. |
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