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Kedar Massenburg est originaire de Brooklyn où il a grandi dans une famille monoparentale, à Flatbush, un quartier difficile. Il commence à travailler chez Pepsico où il passe deux ans, à un poste de marketing ("District sales manager"), puis travaille au sein de la firme pharmaceutique SmithKline Beecham pendant un an.
Ces postes sont relativement bien payés, mais Massenburg garde un oeil sur le monde de la musique, qui le passionne et économise pour aller dans une école d'avocats :
"Une des raisons pour lesquelles j'ai voulu être avocat c'est que j'ai réalisé que tout dans le business de la musique était régi par le droit" expliquera t-il. De fait, Massenburg entre à la North Caroline School of Law-Chapel Hill, où il obtiendra un diplôme en droit de avant de lancer une petite société de management artistique en 1991 avec 1700 dollars. La société à ses débuts se résume à un fax, un téléphone, un bureau et une photocopieuse.
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J'ai voulu être avocat quand j'ai réalisé que tout dans le business de la musique était régi par le droit |
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Kedar Massenburg |
Sa passion pour la musique remontait au lycée quand il s’est associé avec le rappeur Daddy-O des Stetsasonic pour monter une petite société de productions, Okedoke Productions, (qui s'illustra par la suite en faisant notamment des remixes pour des artistes comme Mary J Blige ou Chante Moore).
Quatre ans plus tard, en 1995 Kedar Entertainment Inc devient un label de disques qui impose le mouvement "neo-soul". Sur son label, il signe deux artistes alors inconnus du grand public à l’époque : Erykah Badu et D’Angelo qui introduisent un style nouveau dans le monde du R&B. Le jeune rappeur A+ sera aussi une trouvaille de Massenburg. Le succès fulgurant de ses artistes lui vaut la reconnaissance du monde de l’industrie musicale où il acquiert la réputation de dénicheur de talent et de manager. |
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Kedar Massenburg et India Arie
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Massenburg explique son succès en partie par son agressivité : "j'entendais parler de groupes par le bouche à oreille, le buzz de la rue. Et puis j'allais à leur rencontre, un peu comme un agent de joueur va superviser un joueur. je bousculais..." Dès 94, Massenburg négociait des contrats valant 1 million de dollars, avait un salaire à six chiffres et avait embauché deux assistants.
En 1999, Massenburg, alors âgé de 35 ans, se voit confier la direction de Motown Records par Universal Records qui l'a racheté quelques années auparavant à Berry Gordy son créateur. Avant Massenburg, Andre Harell, auréolé de succès avec Jodeci ou Mary J Blige avait essayé de redresser la compagnie, mais avait jeté l’éponge au bout de deux ans.
Chez Motown, Massenburg a lancé ou relancé des artistes comme Brian McKnight, Michael McDonald, BeBe Winans, India Arie…Motown vendra plus de 65 millions de disques, connaissant un renouveau après une décennie de pertes.
Aujourd’hui, Massenburg est retourné à ses racines entrepreneuriales. Sa société Kedar Entertainment Group, qu’il vient de relancer, a pour activités principales la gestion d’un label indépendant, le management d’artistes, la production de contenu à destination de télévision.
Elle a réalisé un chiffre d’affaires relativement modeste pour 2007 (1 million de dollars). Mais Massenburg compte donner un coup d’accélérateur à ses activités en 2008. Il s’est ainsi associé au chanteur de R&B Joe et à Chico Debarge qui vont partager les risques et les bénéfices avec lui. |
Sur sa politique de gestion des artistes, Massenburg dit : "il faut lancer faire grandir les artistes et les lancer quand ils sont prêts. Nous voulons développer des artistes complets, mais c’est impossible de le faire dans les majors de l’industrie du disque car elles ont trop peur de ne pas remplir leurs objectifs financiers trimestriels."
Ses artistes sont formés au média training, ils reçoivent des conseils financiers et des cours sur l’industrie musicale : "nous les préparons à la rue et aux conseils d’administration" disait-il lors d’une interview en 2007.
La musique n’est pas son seul champ d’action. Massenburg a d’autres idées d’affaires en tête : En 2005, il a créé une société de vin, Kedar Beverages LLC, qui veut introduire le vin auprès d’un public afro-américain ou de novices. Massenburg a pour cela acheté un vignoble dans la région de Bordeaux et travaillé sur le projet pendant plusieurs années.
Selon lui, les afro-américains consomment du cognac et du champagne, mais ne représentent que 10% du marché du vin aux Etats-Unis. Le potentiel de croissance existe car les afro-américains représentent 60% des consommateurs de cognac aux Etats-Unis :
"Tout le monde fait du champagne ou de la vodka, je veux leur donner quelque chose de différent." a-t-il dit au cours d’une interview en 2007. |
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Avec sa Ferrari 430 Spider
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Massenburg s’est associé avec le français Jean-Sébastien Robicquet dans une Joint Venture dont il possède 70% des parts. Kedar Beverages produit les vins Korus qui sont vendus aux Etats-Unis depuis novembre 2007, dans neuf Etats parmi lesquels la Californie, une région où les vins français ont habituellement de la difficulté à s’imposer du fait de la concurrence locale.
Massenburg a aussi dans ses cartons un reality Show qui pourrait s’intituler "fallen", une émission qui mettrait le focus sur des artistes qui ont disparu du devant de la scène, et qui pourrait les remettre sur les rails. Massenburg a pensé à deux artistes avec lesquels il a travaillé dans le passé, D’Angelo et Chico Debarge afin de les relancer.
Interrogé par "Black Enterprise Magazine" (mars 2008), Massenburg avoue porter une grande attention à son style personnel quand il va à des rendez-vous d’affaires et son attirail vestimentaire n’est pas à la portée de toutes les bourses : Costumes Gucci, chemises Ascot Chang sur mesure, chaussures Berluti (les fameuses chaussures qui valurent tant d’ennuis à Roland Dumas), montres Audemars Piguet (dont le tarif varie de plusieurs milliers d'euros à plusieurs centaines de milliers d'euros!). Il explique cette extrême attention portée à son apparence :
"vous n’avez qu’une seule chance de faire bonne impression. Il ne faut pas votre habillement compromette vos opportunités d’affaires". |
Kedar Massenburg avec Joe et Chico Debarge, et des collaborateurs (photo Black Enterprise) |
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Devant l'entrée de sa résidence dans le New-Jersey |
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