L'ancien président est accusé du détournement de plus de 1,7 milliard de kwachas (environ 11 millions de dollars US) et son procès traîne depuis 2006, à cause de l'état précaire de sa santé.
Depuis qu'il a quitté ses fonctions en 2004, au terme de deux mandats officiels de cinq ans à la tête du pays, M. Muluzi fait la navette entre les hôpitaux britanniques et sud-africains, pour un mal de dos.
Le juge de la Haute cour, MacLean Kamwambe, a signifié jeudi au directeur de ACB, Alexious Nampota, assisté de l'avocat privé Clement Mwala, qu'il était grand temps que l'état de santé de M. Muluzi soit évalué par un groupe de médecins recommandés par le Conseil de l'Ordre du Malawi.
'Nous estimons que ce procès traîne depuis trop longtemps', a déploré M. Nampota, accusant les avocats de M. Muluzi de se dissimuler derrière les problèmes de santé de l'ex-président pour retarder le procès.
Mais les avocats de l'ex-président se sont opposés à la requête de ACB, affirmant que leur client avait déjà une série de rendez-vous médicaux en novembre.
'Nous jugeons cette demande plustôt prématurée, car Dr Muluzi retournera en novembre à l'hôpital et nous nous reverrons en décembre pour étudier son dossier médical', ont-ils répondu.
Le juge Kamwambe avait auparavant convoqué ACB et les avocats de M. Muluzi pour le 8 décembre, aux fins d'examiner le dossier médical de M. Muluzi.
Le procès de M. Muluzi porte sur des fonds offerts par un certain nombre de pays donateurs et agences, destinés à financer des projets de développement et qui, selon ACB, ont d'une manière ou d'une autre fini dans les comptes privés de l'ex-chef d'Etat.
M. Muluzi, qui avait plaidé non coupable, avait accusé l'administration de son sucesseur qu'il a choisi lui-même, le président Bingu wa Mutharika, d'utiliser ACB pour le persécuter.
M. Muluzi a personnellement adoubé M. Mutharika comme candidat de l'ancien parti au pouvoir, le Front démocratique uni (UDF) à l'élection de 2004.
Mais M. Mutharika, qui s'est brouillé de façon spectaculaire avec M. Muluzi, avait abandonné l'UDF, neuf mois après son accession à la présidence et fondé sa propre formation politique, le Parti démocratique progressiste (DPP), arguant du fait que ses amis politiques désapprouvaient sa lutte contre la corruption.
Outre M. Muluzi, un certain nombre d'officiels de son régime, notamment l'ancien ministre des Finances, Friday Jumbe, actuel président par intérim de l'UDF, ont maille à partir avec la justice pour un certain nombre de charges liées à la corruption. |