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Le Premier Ministre ivoirien à Sciences Po Paris : la bonne version des faits
25/04/2013
 

Retour sur la conférence de Daniel Kablan Duncan à Sciences Po
 
Par Lagassane Ouattara
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Cet article a pour but d’apporter quelques éclaircissements relatifs à l’intervention du Premier ministre ivoirien à Sciences Po Paris le mercredi 17 avril 2013, suite à de nombreuses informations erronées rapportées par certains journaux et sites d’information ivoiriens proches du pouvoir comme de l’opposition.

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Une conférence qui s’est déroulée dans une bonne ambiance
Le premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan lors de son intervention à Sciences Po  
Le premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan lors de son intervention à Sciences Po
 

Le mercredi 17 avril 2013, de 10h à 12h, à l’invitation conjointe de deux associations d’étudiants de Sciences Po (l’Association Sciences Po pour l’Afrique (ASPA) et l’Association du Programme Europe-Afrique de Sciences Po (APEAF)), le premier ministre de la république de Côte d’Ivoire, M. Daniel Kablan Duncan, a animé à Sciences Po Paris, une conférence-débat sur le thème « Deux ans après la crise : quelles perspectives pour la Côte d’Ivoire ? ».

L’invitation de Monsieur Daniel Kablan Duncan répondait à la volonté des étudiants de Sciences Po de mieux comprendre la situation politique, sociale et économique de la côte d’ivoire, deux ans presque jour pour jour après la grave crise post électorale qui a secoué le pays entre décembre 2010 et avril 2011.

Dans l’ensemble, la conférence a tenu toute ses promesses. A travers un exposé liminaire et une séance de questions/réponses, le premier ministre ivoirien a couvert plusieurs aspects de la situation actuelle de la côte d’ivoire : la question sécuritaire, le processus de réconciliation nationale, l’implication de l’opposition dans la vie politique, la réduction de la pauvreté, le programme national de développement (PND) 2012-2015, la formation et l’emploi des jeunes etc. L’événement s’est déroulé dans une bonne ambiance sans incident majeur.

Mauvais traitement de l’information

Toutefois, le lendemain 18 avril 2013, dès les premières heures de la mâtiné, c’est avec beaucoup de regrets que l’on a constaté à travers une revue de presse, que certains journaux et sites d’information ivoiriens proches du pouvoir comme de l’opposition, se sont adonnés à un exercice de désinformation, à la limite de l’intox. D’évidence, les auteurs de ces articles truffés d’informations erronées n’ont ni assisté à l’événement, ni cherché à savoir ce qui s’est réellement passé au sein de l’amphithéâtre qui abritait l’événement, avant de produire leur chef-d’œuvre.

En effet, se basant certainement sur la présence active de quelques manifestants (moins d’une dizaine) proches de l’ex président déchu Laurent Gbagbo qui tenaient vaille que vaille à faire remarquer leur présence à l’entrée de l’école, les auteurs de ces articles se sont bornés à décrire la demi journée du premier ministre à Sciences Po comme une scène de confrontation violente entre partisans de l’actuel président Alassane Ouattara et ceux de l’ex président Laurent Gbagbo.

Daniel Kablan Duncan lors d'une réunion avec la direction de Sciences Po  
Daniel Kablan Duncan lors d'une réunion avec la direction de Sciences Po
 

Ainsi, pouvait-on lire le jeudi 18 avril 2013, dans les colonnes du quotidien « Le Patriote » proche du pouvoir, dans un article intitulé « Conférence de presse du Premier ministre à Paris : Des pro-Gbagbo sèment le désordre », le paragraphe suivant: « Malheureusement, cette conférence n’a pas pu aller à son terme par la faute de pro-Gbagbo qui ont mis un point d’honneur à empêcher le Premier ministre d’instruire les étudiants français sur les avancées de la Côte d’Ivoire. Notamment en matière économique et sécuritaire.

Venu spécialement pour semer le désordre et non pour participer, les partisans de Laurent Gbagbo ont passé tout leur temps à perturber la rencontre et à huer le Premier ministre. Le chef du gouvernement a demandé que les perturbateurs soient vidés de la salle. Mais il s’est heurté à l’obstination des activistes proches de l’ancien président de la République. Soutenus en cela par certains étudiants présents dans la salle. C’est donc naturellement que le Premier ministre ivoirien a décidé de mettre fin à sa conférence. Dans un cafouillage monstre. »

Nous notons dans cet article, un flagrant délit de mensonge. Dès le titre de l’article, l’on se rend d’ailleurs compte que l’auteur est totalement hors-sujet, puisqu’il parle de conférence de presse alors qu’il ne s’agissait que d’une occasion d’échange entre les étudiants et le premier ministre. En cinq phrases, nous soulignons quatre informations (voir parties en gras) totalement fausses que nous tenons à rectifier :



1. La conférence est bien allée à son terme et le premier ministre a même eu une séance de travail avec les organisateurs à l’issue de la conférence.
2. Le premier ministre n’a demandé l’expulsion d’aucune personne de la salle.
3. Il n’y a pas eu de perturbation tout au long de l’intervention du premier ministre, à l’exception d’une intervention ponctuelle agitée d’une dame visiblement proche de l’ancien président Laurent Gbagbo (nous y reviendrons).
4. Aucun étudiant n’a soutenu qui que ce soit dans son activisme.

Du coté de la presse de l’opposition, il est tout aussi regrettable de noter le même son de cloche. Le quotidien « Notre Voie », proche de l’ex Président Laurent Gbagbo titrait à sa une du jeudi 18 avril 2013 : « Duncan humilié à Paris, l’école (Sciences Po) au bord du chaos ». Le site d’information « connectionivoirienne.net », réputé proche de l’opposition, s’inscrit également dans le même projet de désinformation dans un article intitulé : « Avant Banny à Londres, Duncan dans la merde à Science Po Paris ». L’auteur de cet article reprend exactement mot pour mot le paragraphe issu du quotidien « Le patriote » cité plus haut, preuve que ce dernier n’a fourni aucun effort de recherche.
Evidemment, comme mentionné plus haut, tous ces écris ne reflètent en rien l’ambiance conviviale qui a régné durant le passage de monsieur Daniel Kablan Duncan à Sciences Po Paris.

Le seul article auquel nous avons eu accès et qui nous a semblé objectif dans le traitement de l’information est une production du site internet « Le banco » dont le titre reprend d’ailleurs une phrase du premier ministre : « Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan devant les étudiants de Science Po-Paris: « Il n’est pas question pour nous de choisir entre la paix et la justice » »

« CPI : Free Gbagbo »

Pour comprendre la réaction des auteurs des articles cités plus haut, il convient de revenir sur un incident négligeable ayant eu lieu durant l’événement.
Précisons avant de poursuivre, qu’au regard de la situation socio-politique encore fragile en côte d’ivoire, et pour éviter tout désagrément, la direction de Sciences Po, en accord avec les associations organisatrices, avait décidé de restreindre la participation de l’événement aux étudiants et anciens étudiants de l’école. Le risque de dérapage était donc à la base réduit. Toutefois, quelques minutes après le début de la conférence, une dame, visiblement proche de l’ex président Laurent Gbagbo, a réussi à tromper la vigilance des agents de sécurité pour s’inviter dans l’amphithéâtre abritant la conférence. Dès sont entrée, cette dame toute agitée portant un tee-shirt sur lequel était inscrite la mention « CPI : Free Gbagbo », c'est-à-dire, « CPI : libérez Gbgabo », ne cessait de murmurer.

Les services de sécurité ayant remarqué sa présence dans la salle l’ont poliment invité à sortir. Devant son refus d’obtempérer et pour éviter de perturber la conférence, il a été demandé aux services de sécurité de renoncer à leur intention. Par la suite, la salle est redevenue calme et la conférence a continué de plus belle jusqu’à la phase des questions/réponses. Et c’est à ce stade que, cette dame, voulant réagir à une intervention du premier ministre sur le processus de réconciliation, a brusquement interrompu l’intervention de ce dernier en proférant violemment des propos discourtois à son endroit. C’est alors qu’il lui a été demandé de prendre calmement le microphone et de dérouler son argumentation.

Lagassane Ouattara, ancien president de l'ASPA et Daniel Kablan Duncan  
Lagassane Ouattara, ancien president de l'ASPA et Daniel Kablan Duncan
 

Toutefois, elle n’a cessé de s’agiter et de s’adresser de manière agressive au conférencier. Les agents de sécurité ont alors décidé de la faire sortir pour de bon, contre le gré du premier ministre qui ne cessait de demander qu’on laisse cette dame en place et qu’on lui donne la parole malgré son écart de comportement. Après cela, la conférence a continué de plus belle jusqu’à la fin. Pendant ce temps, un groupe de 5 à 10 personnes tenant des posters de l’ex président Laurent Gbagbo, étaient attroupés à l’entrée de l’école en scandant des formules favorables à ce dernier, sans que cela n’ait d’impact sur l’événement.


Une presse plus responsable…pour une stabilité sociopolitique plus durable

Quelques heures après la publication de l’article du quotidien « Le patriote » sur le site « abidjan.net », l’on a assisté à une avalanche de commentaires violents et haineux des internautes sur le forum du site. Un véritable spectacle désolant de joutes écrites entre partisans des deux bords : opposition et parti au pouvoir. Spectacle d’autant plus désolant que ces commentaires sont émis sur la base de fausses informations produites par des journalistes qui n’ont aucune notion de la déontologie du métier.

De telles attitudes peu responsables affichées par ces hommes de média, ont pendant longtemps contribué à aggraver les crises sociopolitiques chroniques en Afrique. En effet, durant des décennies, de nombreux journalistes, voulant rendre service aux leaders des lignes politiques qu’ils défendent, n’ont cessé de produire de fausses informations où d’exagérer délibérément dans le commentaire de certains incidents hypothétiques. Ce qui a très souvent eu pour conséquence, l’aggravation des clivages ethnico-politico-sociaux, point de départ de la plus part des crises que notre continent a connu depuis plus de 5 décennies.

S’il est vrai que les leaders politiques ont très souvent tendance à influencer le choix des lignes éditoriales de certains journaux sous leur contrôle, je suis de ceux qui pensent que pour la plupart du temps, ces journalistes, en manque d’autonomie intellectuelle et de sens de la responsabilité professionnelle, agissent de leur propre chef en voulant trop plaire à leurs mentors. En effet, ils peuvent bien faire l’économie de certains commentaires inutiles, sans rompre le lien avec leur ligne politique et préserver la cohésion sociale. Ceci est d’autant plus vrai que de plus en plus, certains leaders politiques condamnent des positions de medias qui leur sont favorables lorsqu’ils les jugent trop exagérées.

Durant des décennies, de nombreux journalistes, voulant rendre service aux leaders des lignes politiques qu’ils défendent, n’ont cessé de produire de fausses informations où d’exagérer délibérément dans le commentaire de certains incidents hypothétiques
Lagassane Ouattara



Et pourtant, les responsables de ces médias ont cru leur rendre service en affichant de telles positions. Dans le cadre de la Côte d’Ivoire par exemple, le président de la république a récemment annulé la décision de la télévision nationale de censurer le dernier album de l’artiste ivoirien BILIBILI qu’elle jugeait trop sévère envers le chef d’Etat. Il est donc apparu clairement aux yeux de l’opinion publique, que la décision des responsables de cette télévision qui pensaient protéger l’image du président, n’a pas été dictée depuis le palais présidentiel.

La construction d’une démocratie durable est un long processus auquel doit prendre part toutes les couches de la société. Confier exclusivement cette lourde responsabilité aux seuls leaders politiques comme on l’a toujours fait en Afrique, c’est repousser sans cesse l’atteinte de son point d’achèvement. C’est la somme de petites actions « anodines » posées par des citoyens ordinaires, qui conduira à l’émergence de nations fortes et démocratiques en Afrique. Personne n’oblige par exemple l’enseignant à réclamer un billet de banque au candidat à l’oral du BAC en échange d’une note supérieure à la valeur de ce dernier.

Personne ne met la pression sur le médecin qui demande une somme d’argent colossale aux parents d’un malade agonisant, avant de se pencher sur le sort de ce dernier. Personne encore, n’en voudra au policier si ce dernier refuse d’accepter le pot-de-vin que lui propose le chauffeur de taxi qui circule sans permis de conduire etc. Face à une situation donnée, tous ces acteurs importants de la société arbitrent seul entre les diverses suggestions de leur conscience, et décident d’agir malheureusement très souvent, en faveur de leurs intérêts égoïstes et immédiats.

La construction d’une démocratie durable est un long processus auquel doit prendre part toutes les couches de la société
Lagassane Ouattara



Et pourtant, en agissant avec un minimum de sens de l’intérêt général, ces derniers constitueraient un contre pouvoir suffisamment fort pour réduire le pouvoir tant redouté des dirigeants que l’ont accuse très souvent à tort ou à raison, d’être la cause de tous nos malheurs.

Dans la perspective de la quête perpétuelle de la cohésion sociale, les hommes de medias disposent d’un redoutable pouvoir qu’ils devraient penser à utiliser au service de toute la société.

Lagassane Ouattara
Diplômé de Sciences Po Paris
Ancien Président de l’Association Sciences Po pour l’Afrique









       
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afrique   aspa   côte d'ivoire   daniel kablan duncan   lagassane ouattara   sciences po   
 
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