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Louis Schweitzer, président de la Halde
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La Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations) a désigné nommément des entreprises coupables de pratiques discriminatoires lors de leur recrutement. Ces conclusions sont arrivées à la suite de testings pratiqués sur le site Accor Jobs (site de recrutement du groupe Accor et ses filiales), chez le Crédit Agricole et chez Mercuri Uval (cabinet de recrutement).
Accor Jobs est épinglé pour un traitement discriminatoire à l'égard des "personnes d'origine africaine", le crédit Agricole et Mercuri Uval à l'égard des candidats les plus âgés.
Les tests ont été réalisé entre juillet et décembre 2007 et ont porté sur vingt (20) entreprises qui avaient été tirées au sort. Parmi les vingt, quinze (15) entreprises du CAC 40 et cinq (5) cabinets de recrutement ou d'intérim.
La Halde avait choisi des offres d'emploi émanant des différentes entreprises et élaboré des candidatures susceptibles d'être discriminées à cause de l'origine (prénoms du Maghreb et d'Afrique subsaharienne) ou de l'âge des candidats.
Sur l'ensemble des vingt entreprises citées, les candidats qui étaient susceptibles d'être discriminés en raison de leur origine avaient 22% de chances en moins d'être convoqués à des entretiens. Les seniors eux avaient 42% de chances en moins que les autres candidats d'être convoqués à un entretien.
La Halde a noté que des écarts de traitement chez plusieurs entreprises, mais Accor, le Crédit Agricole et Mercuri Uval ont été cités car les résultats du testing pratiqué sur ces trois entreprises étaient jugés suffisamment significatifs pour qu'il soit urgent de tirer la sonnette d'alarme. La Halde compte utiliser à nouveau le testing lors de prochaines opérations. A noter que les entreprises mises en cause contestent les résultats (voir ci-dessous).
Voir la présentation des résultats sur le site de la Halde |
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Les entreprises pointées du doigt contestent les résultats... |
Accor, le Crédit Agricole et Mercuri Uval étaient informés des résultats de ces testings depuis plusieurs mois. Mais ont été surprises par la déferlante médiatique, qui n'est évidemment pas bonne pour leur image.
Contactées par le journal "20 minutes" (11 juin 2008), elles ont contesté le testing (une méthode qui a pourtant une valeur scientifique NDLR). Chacune a trouvé une bonne raison de questionner le travail de la Halde : Mercuri Uval a mis en cause la "mauvaise qualité des candidatures fictives" qui auraient faussé le jeu. Le Crédit Agricole lui considère que l'échantillon était trop faible et ne reflétait pas la "réalité" des 7500 recrutements réalisés chaque année.
Accor qui selon le testing a un problème avec les candidats d'origine africaine et maghrébine a qualifié le travail de la Halde de "pathétique et d'inutile", via sa directrice des ressources humaines, Cathy Kopp. Cette dernière a même affirmé "réfléchir à un recours en justice", s'inquiétant par ailleurs de l'impact de l'affaire sur l'image de la société, ses clients et ses collaborateurs.
Significativement, on peut noter qu'aucune des entreprises mises en cause n'a reconnu le moindre problème dans ses processus de recrutement. Et c'est peut-être cela le plus inquiétant. Pour un peu, on en reviendrait à l'époque pas si lointaine où tout le monde affirmait la main sur le coeur que la discrimination à l'embauche n'existait pas...
Voir le rapport de 19 pages de la Halde
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