|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Nicolas Sarkozy lors du dîner du CRIF
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mercredi 13 février 2008, à l’occasion du dîner du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France), où il s’est rendu en compagnie de 20 ministres du gouvernement, Nicolas Sarkozy annonce son projet de faire porter à des élèves de CM2 la mémoire de 11000 enfants juifs de France déportés par les Nazis.
Sur le coup, personne sur place n’y trouve rien à redire. Simone Veil qui assiste ce jour là au dîner, n’est pas particulièrement hostile même si elle déclare qu’il faudrait prendre quelques précautions. Ce qui tranche nettement avec les positions qu’elle prendra un peu plus tard, déclarant que l’idée de Nicolas Sarkozy lui a "glacé le sang". Certains qualifieront cette volte-face de "double discours".
Initialement, François Hollande, secrétaire général du PS trouve tout à fait acceptable la proposition de Nicolas Sarkozy. Il changera finalement d’avis en disant qu’il n’y a pas eu de préparation et de concertation, et que le projet a créé une polémique. |
|
Sur le site internet du journal "Le Figaro" même les internautes qui ont voté Sarkozy manifestent leur incompréhension. Certains parents écrivent qu’ils "interdiront à leurs enfants d’assister à ces cours". L’opinion ne comprend pas très bien le sens de la proposition de Nicolas Sarkozy, qui apparaît comme opportuniste étant donné le contexte (annonce faite lors du dîner du CRIF, élections municipales approchant, volonté de redorer son blason, annonce d’un futur grand discours en Israël etc)
Dans l'émission "N’ayons pas peur des mots" sur I-Télé, Nicolas Domenach de l’hebdomadaire "Marianne" critique férocement l’initiative du président de la république, déclarant que ce dernier "confond le CRIF avec l’ambassade d’Israël". et que c'est "comme ça qu'on fabrique de l'antisémitisme". Le journaliste Eric Zemmour se prononce également contre la proposition Sarkozy –c’est dire !- et ajoute que cette proposition est la porte ouverte à toutes les surenchères (de maghrébins avec la guerre d’Algérie, de français noirs avec l’esclavage et la colonisation, ou même de français d’ascendance arménienne qui pourraient demander la même chose).
Sur des radios comme Africa Numéro 1 ou RFI, les critiques à l’égard de Nicolas Sarkozy fusent. Certains auditeurs rappellent que ce dernier a fait du "refus de la repentance" son leitmotiv pendant la campagne présidentielle, et constatent que toutes les communautés ne pèsent pas du même poids en ce qui concerne le devoir de mémoire. |
Emmanuelle Mignon, directrice de Cabinet du président, a beau expliquer dans le "Journal Du Dimanche" (17/02/2008) que le but de l'initiative était avant tout de transmettre la mémoire de la Shoah, que des milliers de petits enfants ont été marqués par "le journal d’Anne Franck" qu’on peut lire "quand on a 10 ans", rien n'y fait. "Il ne s’agit ni de traumatiser, ni de culpabiliser les enfants, mais il ne faut pas non plus les infantiliser en permanence". précisait-elle encore.
Interrogée par le JDD, l’historienne Annette Wieviorka parle de la proposition de Nicolas Sarkozy comme d’une "lubie, d’un coup mémoriel raté" (...) : "en entendant la proposition du président de la république, j’ai d’abord été choquée, puis révoltée. Que veut-on faire ? Jumeler un enfant vivant avec un enfant mort ?"
(...) "La façon dont Nicolas Sarkozy intervient dans le débat aboutit à faire de ces sujets, sur lesquels il y avait accord, des sujets de discorde. Parcequ’il s’agit de sa part d’injonctions qui ne sont ni pensées, ni conçues dans la concertation. Encore une fois ce sont des coups. Il n’ y a ni réflexion, ni profondeur." |
De fait, la proposition de Nicolas Sarkozy se révèle être un fiasco : hostilité dans la classe politique à droite comme à gauche, hostilité de l’opinion, hostilité du landerneau journalistique. Derrière l’apparente fermeté ("l’Elysée ne reculera pas"), le projet a déjà été amendé, et la probabilité qu’il soit mis en place dans sa version initiale est quasi-nulle. Plutôt que de confier la mémoire d’un enfant mort à un enfant vivant (idée initiale de Nicolas Sarkozy), un parrainage par des classes et la création d’une commission, pour définir la démarche et la façon dont les enseignants pourront travailler sont annoncés. Le ministre de l’éducation, Xavier Darcos va essayer de faire passer la pilule, sans que son patron ne perde la face.
Ci-dessous quelques vidéos sur l'affaire
|
Nicolas Domenach et Eric Zemmour critiquent la proposition de Sarkozy |
|
La proposition de Nicolas Sarkozy |
|
La réaction initiale de Simone Veil |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Donnez
votre opinion ou lisez les 3 réaction(s) déjà écrites
Version
imprimable de l'article
Envoyer
l'article par mail à une connaissance
Partager sur:
Facebook
Google
Yahoo
Digg
Delicious
|
|
|
Les dernières photos publiées sur Grioo Village |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Top |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|