Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Vendredi 19 Avril 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesOpinionsArticle
Que vaut la « paix » aux Soudans ?
12/09/2012
 

Les deux Soudans ont apparentement conclu début août dernier un accord pour le partage de la manne pétrolière après une longue crise politique et militaire. Comment a-t-il été possible d’y arriver ? Cet accord est-il pérenne ?
 
Par Giuliano Luongo
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 

Les deux Soudans ont apparentement conclu début août dernier un accord pour le partage de la manne pétrolière après une longue crise politique et militaire. Comment a-t-il été possible d’y arriver ? Cet accord est-il pérenne ? Giuliano Luongo montre dans cette contribution comment cet accord est le produit de pressions à la fois internes et externes. Il souligne aussi la fragilité d’un tel accord en raison de la persistance de conflits territoriaux.

 Publicité 
 
 
 

Avant tout, il faut rappeler brièvement les origines du conflit. Le Soudan du Sud avait stoppé l’exportation de pétrole via les oléoducs passant à travers le territoire du Nord à cause de l’augmentation des tarifs de transit imposées par son voisin. Ce différend s’est rapidement transformé en guerre localisée, du fait aussi d’autres différends territoriaux dans les zones les plus riches en pétrole - notamment, le site d’Heglig dans la zone d’Abyei.

Un accord pour résoudre cette crise a été confirmé le dernier 4 août (deux jours après la date butoir de l’ONU), après une visite de la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. Les détails de cette entente n’ont pas encore été rendus publics par le médiateur de l’UA Thabo Mbeki (ancien Président de l’Afrique du Sud), mais selon des révélations du gouvernement de Juba, le Soudan du Sud paiera à Khartoum 9,48 dollars par baril de pétrole exporté via le Soudan pour les trois ans et demis à venir ; en outre, il devra payer à Khartoum 3,2 milliards de dollars de compensation pour la perte – à cause de la sécession - de trois quarts de ses réserves de pétrole. Juba se dit très satisfaite par l’accord ; de même pour le Soudan, ses représentants jugeant l’accord « raisonnable ».

Il est clair que cet accord est le produit d’un ensemble de pressions intérieures et extérieures qui ont mené les deux Soudans à résoudre – au moins pour le moment – ce différend.

Les intérêts à la « paix »
 
© getty  

Les USA ont poussé fortement pour la réconciliation des deux pays et ainsi pour la reprise de l’activité pétrolière et économique. Leur action entre dans la stratégie africaine de Washington, qui cherche à stopper l’influence chinoise croissante et ce, par le biais d’actions diplomatiques. Ces actions incluent souvent le soutien à la pacification et au développement économique des pays africains, pour démontrer les « meilleures intentions » américaines (1) et montrer les avantages potentiels de l’alliance avec les USA par rapport à la Chine.

Les pressions jointes de l’Union Africaine et de l’ONU ont aussi été très importantes. Le médiateur de l’UA Thabo Mbeki a commencé en avril dernier à attirer l’attention du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la crise soudanaise, et ces derniers accords économiques ont émané d’une conférence-cadre organisée par l’Union Africaine elle-même. L’Union a besoin de faire cesser cette crise, vu la difficile situation humanitaire qui a été générée.

En outre, la fermeture et la possibilité de la destruction d’un site pétrolier majeur sont des éléments d’importance stratégique considérable pour le continent entier, sans oublier les risques de terrorisme. L’ONU a joué son rôle typique de pression extérieure avec l’imposition – ou surtout la menace d’imposition – de sanctions : ce n’est pas un hasard si l’accord pétrolier est arrivé très près de la date limite imposée par les Nations Unies.


Le médiateur de l'U.A Thabo Mbeki avec les présidents des deux Soudan  
Le médiateur de l'U.A Thabo Mbeki avec les présidents des deux Soudan
© reuters
 

Mais, à coté de tout cela, il faut rappeler le facteur principal probable de cet accord : la crise économique croissante dans les deux pays, mais surtout au Sud. Cet arrêt de la production a privé le jeune Etat de 98% de ses ressources et entraîné une forte poussée de l'inflation.

Les crises économiques se transforment souvent en crises politiques, et un gouvernement jeune comme celui du Soudan du Sud n’avait sûrement pas besoin de cela, vue aussi la constante instabilité socio-politique de ces territoires. Khartoum a aussi de bonnes raisons pour accepter l’accord, vu que son économie a été ébranlée à partir de la crise – et plus encore à partir de la sécession du Sud.


La paix définitive ?

En tous cas, à coté de cette « paix énergétique », il faut tenir en compte du fait que les différends territoriaux sont encore un problème évident entre les deux parties. Les négociations visent une délimitation territoriale précise et acceptée par les parties concernant la zone d’Abyei, zone riche de pétrole et théâtre du dernier conflit armé. Pendant les dernières négociations, les deux parties ont continué de s’accuser mutuellement de poursuivre des attaques sporadiques et de soutenir des factions terroristes et séparatistes sur le territoire de l’autre, un signal que la vraie dissension est encore à venir.

Ces signaux eux-mêmes montrent que le cadre de maintien du récent accord économique est très fragile : l’accord a été obtenu pour des raisons économiques dans une situation typique de « couler ou nager » dans laquelle les pays pouvaient difficilement faire autrement. De simples actes de violences localisées pourraient contribuer à raviver à nouveau les tensions et replonger la région dans la crise.

Les résultats des négociations sur la délimitation de la zone d’Abyei seront la clé pour comprendre si vraiment les deux pays veulent pacifier leurs relations et surtout veulent reprendre le cours du développement économique. Les acteurs internationaux se sont déjà engagés avec un nouveau projet d’accord pour l’accès humanitaire, mais la voie est longue – et surtout elle passe par la volonté des gouvernements et des chefs locaux.


Or, le 1er septembre, le gouvernement du Sud Soudan s’est encore une fois opposé à la proposition de Khartoum de diviser la région d’Abyei...

Giuliano Luongo est un économiste de l'Université Federico II en Italie et analyste sur www.UnMondeLibre.org


(1) Il faut aussi rappeler que, comme dans les années de la Guerre Froide, les USA vont utiliser ces pays de la « nouvelle alliance » comme territoires pour construire un réseau de bases militaires. Ces installations sont/seront utilisées comme point de départ dans la « lutte contre le terrorisme » et pour offrir un soutien potentiel dans les conflits localisés.

Publié en collaboration avec UnMondeLibre.org


       
Mots-clés
afrique   soudan   sud soudan   thabo mbeki   union africaine   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 1 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version