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Stokely Carmichael (1941-1998), un leader du Black Power 
13/07/2010
 

Militant convaincu de la cause afro-américaine et défenseur des intérêts africains, Stokely Carmichael a inventé le terme de « Black Power ». Un temps marié à la chanteuse Miriam Makeba, il a partagé sa vie entre Trinidad-et-Tobago, les États-Unis et la Guinée.
 
Par Hugo Breant
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Stokely Carmichael  
Stokely Carmichael
 

Stokely Carmichael est né le 29 juin 1941 à Port-of-Spain, dans la petite île caribéenne de Trinidad-et-Tobago. Son père Adolphus, charpentier, et sa mère Mabel, hôtesse de l’air, quittent le pays, laissent leur enfant avec sa grand-mère et tentent d’améliorer leur situation économique aux États-Unis.

En 1952, alors âgé de onze ans, il part avec ses trois sœurs et rejoint ses parents à New York, dans le quartier de Harlem. Il devient le seul noir de la bande d’enfants de sa rue. Plus tard il dira qu’il était « le bon petit nègre avec qui tout le monde était gentil ». Malgré le manque de ressources de ses parents, il parvient à intégrer certaines bonnes écoles du Bronx, où la famille s’est installée rapidement, comme la Bronx High School of Science. Son père meurt peu après son arrivée aux États-Unis. Plus tard, Carmichael dira de son père devenu chauffeur de taxi qu’il a payé un grand prix pour son émigration, et tout cela pour travailler pour sa mort et finir comme il avait commencé, « pauvre et noir ».

Après avoir refusé des bourses pour entrer dans des écoles blanches réputées, il part étudier la philosophie et la science politique à l’Université. Il découvre notamment les travaux du socialiste afro-américain Bayard Rustin. Et c’est lors de son entrée à l’Université de Howard à Washington que Stokely Carmichael a commencé à s’engager, rejoignant ainsi les actions d’étudiants qu’il avait admiré durant les années précédentes. Il a d’abord rejoint la branche locale du Comité de coordination des étudiants non-violents (Student Nonvsiolent Coordinating Committee, SNCC).

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Donnant un cours sur le panafricanisme  
Donnant un cours sur le panafricanisme
 

Lors de sa première année, il participe également à des « Freedom Rides » organisées par le CORE (Congress of Racial Equality) pour lutter contre la ségrégation dans les bus ou à des sits-in en Virginie ou en Caroline du Sud, ce qui lui vaut plusieurs arrestations et peines d’emprisonnement. Il a par exemple passé 49 jours dans la prison de Jackson, dans le Mississipi. Il avoue même avoir stoppé le décompte de ses arrestations au bout de la 32ème. Il a poursuivi son action dans le Sud du pays, et notamment en Alabama, où il a participé à la fondation du « Lowndes County Freedom Party ».

Contrairement aux militants noirs modérés, soutenant Martin Luther King, qui prônaient la non-violence comme un principe, Carmichael l’envisage plutôt comme une tactique. Lui ne revendiquait pas une simple intégration des Noirs-Américains dans un monde blanc mais plutôt une reconnaissance de la culture afro-américaine. Ceci ne l’a toutefois pas empêché de participer à la célèbre « Freedom March » organisée par Martin Luther King.

Il critique notamment ce qu’il appelle le « racisme institutionnel » qui sévit aux États-Unis dans les années 1960 à la fois dans les institutions publiques, les entreprises et les universités. D’après lui, il existe dans le pays « une incapacité collective d’une organisation à procurer un service approprié et professionnel à des individus en raison de leur couleur de peau, de leur culture ou de leur origine ethnique ».

Stokely Carmichael  
Stokely Carmichael
 

En 1967, il renonce à la direction du SNCC, qu’il occupait depuis 1965 à la suite du modéré John Lewis, et écrit, avec Charles Hamilton, un livre intitulé Black Power. Il rejoint alors le Black Panthers Party fondé en 1966 par Huey Newton et Bobby Seale. Ce parti, inspiré par l’action de Malcom X se rapproche très rapidement des idéologies marxiste et maoïste. Il critique à plusieurs reprises la guerre du Vietnam. Le magazine Time raconte notamment que lors d’un séjour à Cuba, il déclarait : « Nous ne voulons pas la paix au Vietnam, nous voulons que les Vietnamiens battent les États-Unis ».

En 1968, il devient maréchal puis Premier ministre honoraire des Black Panthers et voyage au Vietnam du Nord, en Chine, à Alger, Prague ou Paris. Il a notamment participé au Congrès « Dialectics of Liberation » à Londres et à la Conférence de la OLAS (Organizacion Latinoamericana de Solidaridad) à Cuba. Alors qu’il est accueilli à la Havane par Fidel Castro comme un héros révolutionnaire à qui le pays offre même l’asile, il annonce clairement ses intentions : « Nous sommes en train de préparer des groupes de guérilla urbaine pour la défense de nos villes. Il s’agira bientôt d’un combat à mort ». À son retour aux États-Unis, les autorités saisissent son passeport.

Son arrivée au sein des Blacks Panthers coïncide avec les problèmes de Huey Newton, emprisonné en octobre 1967 après avoir été accusé d’avoir tué un policier à Oakland. Sa présence crée très rapidement des dissensions au sein du mouvement. Notamment autour de la question de la possible présence de Blancs dans les manifestations des Blacks Panthers. Carmichael y est lui totalement hostile. Il critique ainsi l’alliance du Black Panthers Party avec le groupe à majorité blanche Peace and Freedom. Il préfère mettre en place un Black United Front censé unir tous les Noirs, de gauche comme de droite.

Miriam Makeba et Stokely Carmichael (à droite) en septembre 1968  
Miriam Makeba et Stokely Carmichael (à droite) en septembre 1968
© afp/getty
 

Alors que la répression contre les Black Panthers s’étend, le parti fusionne avec le SNCC. L’orientation que prend le parti est de plus en plus radicale. Les arrestations de membres se multiplient et Newton demande à tous de défendre leur logement, par la violence s’il le faut. C’est également le concept de « black power » qui fait l’objet de nombreuses critiques. Certains y voyant l’annonce d’une guerre raciale anti-blanche très destructrice. Le magazine Time le décrivait ainsi comme un raciste à l’envers et « un pourvoyeur de négritude et de nihilisme ».

Marié à la chanteuse sud-africaine et militante anti-apartheid, Miriam Makeba, il déménage en 1969 en Guinée, donne quelques cours à l’Université de Conakry et devient conseiller du président Ahmed Sekou Touré. Quant à Makeba, elle devient représentante de la Guinée auprès de l’Organisation des Nations-Unies. Ce mariage a d’ailleurs scellé la rupture entre la chanteuse et les États-Unis puisque dès l’annonce de son union avec le leader du mouvement noir, plusieurs contrats et concerts ont été annulés. D’après Carmichael, le FBI suivait régulièrement le couple dans ses moindres déplacements. Carmichael et Makeba se séparent dès 1973.

Avant de partir en Guinée, il fonde une antenne américaine au « All-African People’s Revolutionary Party », un groupe panafricain établi un an plus tôt en Guinée. Convaincu par les idéaux socialistes et panafricanistes, Stokely Carmichael fait publier en 1971 un livre intitulé Stokely Speaks : Black Power Back to Panafricanism. Cet ouvrage marque l’apogée de sa vision internationaliste. D’après lui, la fin du racisme aux États-Unis devait aussi passer par la fin de l’impérialisme des grandes puissances internationales contre les pays du Sud, et plus particulièrement africains.

 
 

Lorsqu’il définit le « black power », Carmichael explique : « nous voulons le contrôle des institutions des communautés où nous vivons, et nous voulons contrôler la terre, et nous voulons arrêter l’exploitation des populations non-blanches à travers le monde ».

Il se marie avec Marlyatou Barry, une médecin guinéenne avec qui il finit par divorcer. En 1978, il change de nom et se fait appeler Kwame Ture, en hommage à deux figures de l’indépendance africaine, Kwame Nkrumah et Sekou Touré. À la mort de Sekou Touré, il est emprisonné à plusieurs reprises, et sans raison, par le régime militaire montant en Guinée.

Même si l’état de Trinidad-et-Tobago et le leader musulman Louis Farrakhan ont participé au financement de ses soins à Cuba, il meurt à l’âge de 57 ans d’un cancer de la prostate, à Conakry, le 15 novembre 1998. D’après lui, ce cancer aurait été introduit dans son corps par les « impérialistes américains » du FBI.

Son ami de longue date, Bob Brown dit de lui qu’il était un battant qui « a lutté toute sa vie. Il a lutté jusqu’à la dernière seconde de la dernière minute de la dernière heure de son dernier jour ». Son fils Bokabiro avouait lors de ses funérailles que son père aurait été très content de rester en Guinée. Stokely Carmichael repose donc aujourd’hui dans un cimetière de Conakry. En 2003, ses mémoires ont été publiées à titre posthume sous le titre « Ready for Revolution ».

Les fichiers du FBI concernant Stokely Carmichaël

http://foia.fbi.gov/foiaindex/carmichael_stokely.htm

Stokely Carmichael, alias Kwame Ture, vu ici le 23 janvier 1969, était l'ex Black Panther qui a inventé l'expression ''Black Power'' (photo AP)




Stokely Carmichael évoque le black power et la guerre du Vietnam sur le campus de la Florida A&M university le 16 avril 1967 (AP Photo/stf)




Stokely Carmichael aux côtés de Martin Luther King en juin 1966 lors de la marche contre la peur dans le Mississippi (Photo Flip Schulke/Corbis)




Quelques livres de Stokely Carmichael :

1967 : Black Power : The Politics of Liberation (Le Black Power : pour une politique de libération aux Etats-Unis)

1967 : Black Power and the third world

1971 : Stokely Speaks: From Black Power to Pan-Africanism

2003 (à titre posthume) : Ready For Revolution: The Life And Struggles Of Stokely Carmichael (kwame Ture) 



       
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Mots-clés
black panthers   droits civiques   guinée   miriam makeba   stokely carmichael   
 
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