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Issa Hayatou, président de la CAF
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La CAF a annoncé samedi que le Togo était suspendu pour les deux prochaines éditions de la coupe d'Afrique des Nations suite à son retrait peu avant le début de la compétition en Angola. On se rappelle que suite à l'attaque du bus togolais dans l'enclave de Cabinda le 8 janvier 2010, deux membres de la délégation avaient perdu la vie tandis que plusieurs autres avaient été blessés.
Estimant que la sécurité des joueurs n'était pas garantie, le gouvernement togolais avait demandé à la délégation de rentrer au pays. Une "interférence politique" qui serait à l'origine de la suspension annoncée ce samedi conformément au règlement de la CAF qui prévoit qu'un forfait annoncé moins de 20 jours avant le début de la compétition expose à 50 000 dollars d'amende et à une suspension de l'association nationale concernée pour les deux éditions suivantes.
Selon Issa Hayatou, la décision de rentrer au Togo n'était pas due à la volonté des joueurs, mais des autorités togolaises : C'est exactement comme le cas du Nigeria en 1996 quand les autorités politiques avaient retiré l'équipe nationale (le dictateur Sani Abacha, critiqué par l'Afrique du Sud avait décidé que les Super Eagles ne disputerait pas la CAN qui se déroulait au pays de Nelson Mandela NDLR). C'était une interférence politique et nous avions sanctionné l'équipe nationale du Nigeria pour deux éditions.»
«Il n'y a pas de circonstances exceptionnelles à partir du moment où ce sont les autorités politiques qui les ont retirées, a-t-il encore dit. Si les joueurs togolais avaient décidé de partir, devant cette émotion, devant cette peine, on aurait compris".
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Du côté du gouvernement togolais, aucune réaction officielle n'a été enregistrée suite aux déclarations du président de la CAF. Un responsable du ministère des sports a fait savoir sous couvert de l'anonymat que la nouvelle avait été apprise via les médias internationaux et que la notification de la décision était attendue.
L'international togolais Emmanuel Adebayor n'y va pas par quatre chemins. Réagissant samedi après-midi, il déclare que le président de la CAF, Issa Hayatou, a "totalement trahi" la sélection togolaise et demande son départ : "M Hayatou a beaucoup servi l'Afrique, mais aujourd'hui il doit dégager. Cette décision est monstrueuse. Ils se foutent de la gueule du monde (...) C'est notre chef de l'État (Faure Gnassingbé) qui nous a envoyés à la CAN pour défendre les couleurs de notre nation. Il a jugé que la menace entourant notre sélection n'était pas écartée et il nous a rappelés au pays. Nous, nous sommes seulement des ambassadeurs. Nous étions obligés de rentrer, et il n'y avait rien à y faire."
Le coach français de la sélection togolaise Hubert Velud se demande si "Platini et Blatter vont laisser passer une telle décision" et appelle à une réaction des instances internationales du football devant la décision de la CAF. Il est fort probable que ce ne soit pas nécessaire car la sanction frappant le Togo devrait bientôt être annulée. Pourquoi l'avoir annoncée alors ? Certainement par volonté de la CAF de montrer qu'en matière de football en Afrique, c'est elle qui décide, et non les autorités politiques.
Si l'argument est compréhensible dans le fond, la manière de le faire passer laisse complètement à désirer. Tout comme la réaction initiale de la CAF qui avait consisté à blâmer les éperviers pour la fusillade.
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