Arthur Bruce Tesler, qui avait été reconnu coupable de fausses déclarations dans l'affaire du meurtre de Kathryn Johnston, vieille dame noire de 92 ans, mais acquitté des inculpations de meurtres, a été condamné le 20 mai à passer quatre ans et six mois derrière les barreaux.
Le 21 novembre 2006, deux jours avant Thanksgiving, trois officiers de police étaient entrés par effraction chez Kathryn Johnston, une dame noire de 92 ans, à Atlanta, en Géorgie, pour être reçus par un coup de feu. Ils étaient munis d'un "no knock warrant", mandat délivré par un juge, autorisant des policiers à pénétrer dans une propriété privée sans frapper et sans s'annoncer en tant que tels. Aucun d'entre eux n'avait été blessé. Par contre, ils avaient abattu la vieille femme dans son salon. Il avait été établi par la suite que Kathryn Johnston n'avait tiré qu'une seule et unique balle, alors que ses adversaires avaient fait feu à 39 reprises vers elle, lui logeant pas moins de six balles dans le corps. L'un des policiers, Gregg Junnier, avait avoué au FBI que certaines informations utilisées pour obtenir le mandat étaient fausses. En clair : les policiers avaient pénétré chez Mme Johnston avec un mandat obtenu crapuleusement pour de fausses raisons.
Le chef de la police d'Atlanta, Richard Pennington, a déclaré qu'il ferait tout son possible pour qu'un tel évènement ne se reproduise plus jamais. Pennington avait témoigné pour l'accusation, indiquant que cette affaire avait eu « un énorme impact sur le département [de police d'Atlanta, NDLR] ».
Beaucoup, parmi la communauté noire de la ville, se sont indignés que Tesler ait été acquitté des inculpations de meurtre, arguant qu'il s'agissant une fois de plus de discrimination. Les trois policiers – Tesler, ainsi que Gregg Junnier et Jason R. Smith déclarés coupables du meurtre – étaient blancs, tandis que la vieille femme était noire. « Ce procès a révélé que, non seulement Arthur Tesler était bien un criminel, mais que les véritables responsables étaient toutes ces politiques défectueuses, les procédures, la mauvaise utilisation des informations confidentielles », s'est insurgé Markel Hutchins, activiste et porte-parole de la famille Johnston. De son côté, le révérend Al Sharpton a estimé que « ce procès avait confirmé ce que nous avançons depuis des années, à savoir qu'il y a un vrai problème de corruption ». |