Le 27 janvier 2006, Le Parisien consacre une page aux Noirs de France à l’occasion d’une double actualité. La première clôt un incident en faisant mention de l’abrogation par Jacques Chirac de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 sur le rôle positif de la colonisation. La polémique qui prend ainsi fin est bien résumée par Louis Georges Tin au cours d’un magazine sur la question noire en France, diffusé le 24 janvier 2006 sur Arte. Cet universitaire et enseignant à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres d’Orléans invite à imaginer des colons qui arrivent dans un village, installent une nouvelle autorité, massacrent les hommes qui se rebellent, prennent leurs femmes et leurs champs. La contrée ainsi ‘pacifiée’, ils agrandissent le jardin qu’ils ont trouvé, obligent les paysans à cultiver les produits dont ils ont eux besoin, à construire des routes vers les ports pour acheminer ces produits dans leurs pays d’origine, ajoutent des pièces à la maison qu’ils ont occupée, construisent un dispensaire pour soigner les paysans blessés sur leurs chantiers… Peut-on considérer ces aménagements comme des faits positifs ? C’est en tout cas ce que nous invitait à faire le texte adopté par des députés français ! Il n’en sera rien, grâce à la forte mobilisation que cette initiative malheureuse a suscitée au sein et en dehors de la communauté noire de France.

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