La France a interdit de vol sur son territoire Cameroon Airlines (Camair) pour dit-on, des raisons de sécurité. Dans la foulée, Air France a renoncé vendredi à atterrir à Douala en invoquant un défaut possible d'assistance sur cet aéroport. De sources concordantes, Air France aurait craint des mesures de rétorsion à Douala, après le bannissement de Camair. Cet incident qui est loin d’être clos rappelle le conflit qui a opposé le Nigéria à la Grande Bretagne au temps du dictateur Sani Abacha. Nigeria Airways ayant été suspendu de vol sur le ciel britannique, les nigérians firent valoir le parallélisme des formes en interdisant pendant 15 mois aux aéronefs de British Airways d’atterrir à Lagos. A l’époque, Air France se frotta les doigts. La compagnie Française en effet gagna beaucoup d’argent en développant son business sur les lignes Lagos-Londres pour palier au vide dont a horreur la nature. Depuis, le trafic aérien est rétabli entre le géant de l’Afrique et le Pays de la reine Elisabeth. God save the queen ! Se voulant rassurant, le directeur général de l'Autorité aéronautique du Cameroun, Ignatius Sama Juma, a lancé un appel au calme. «Il n'y a pas de guerre camerounaise contre Air France et la situation va se normaliser rapidement». Mais à Douala, on jure que les ailes de la compagnie aérienne française ne flotteront sur le ciel camerounais que quand Cameroun Airlines volera au dessus du ciel français. Et quand on connaît l’attachement quasi-biologique des camerounais pour leur compagnie, on peut dire que la bataille des airs vient de commencer.

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