La mondialisation libérale ne fait qu’amplifier les séquelles de l’esclavage et de la colonisation, 2 crimes qui ont vidé le continent africain de ses forces vives pendant plusieurs siècles. Si le pillage du Sud se poursuit, les migrations du désespoir vers l’Occident vont gagner en ampleur, malgré toutes les barricades. LES images terribles de jeunes Africains se servant d’échelles de fortune pour franchir des clôtures barbelées dans leurs tentatives d’entrer en Europe ont démontré le désespoir de la génération future d’un continent d’échapper à ce qu’elle considère comme une situation sans issue chez elle. Mais cette méthode d’émigration peu orthodoxe souligne aussi l’ampleur d’un sérieux malaise africain dans le contexte du tant vanté Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et du peu d’attention accordée par la communauté internationale aux Objectifs du développement du millénaire, particulièrement en ce qui concerne la réduction de la pauvreté Les vagues du désespoir Jusqu’à présent, les émigrés s’infiltraient par les frontières nord-africaines pour entrer en Europe, particulièrement en Espagne en raison de ses lois plus ouvertes sur l’immigration, mais ces dernières semaines ont vu des vagues de jeunes Africains, ayant perdu tout espoir dans leurs pays, tenter de s’introduire de force dans les enclaves espagnoles du Maroc. Au cours de ce processus, des membres des forces de sécurité marocaine et espagnole ont tiré à balles réelles et tué une dizaine de ces immigrés potentiels. Alors que les autorités des 2 pays enquêtent sur ces fusillades, l’Espagne a dû faire appel à des troupes de l’armée portant des armes automatiques pour patrouiller dans les 2 villes de Ceuta et Melilla frontalières avec l’Afrique du Nord