C’était au Palais des Congrès de Yaoundé, à l’ouverture de la première conférence semestrielle des gouverneurs de province pour l’année 2006. Une conférence marquée par la "participation inédite ", signe des temps, des procureurs généraux des dix Cours d’Appel de la République. Aux côtés des principaux responsables de la chancellerie.

"…Dans le cadre de la consolidation de l’Etat de droit et de la gouvernance démocratique, et en vue des prochaines échéances, la réforme du système électoral figure en bonne place dans l’agenda du gouvernement, avec comme axes d’action, l’élaboration d’un code électoral, d’une part, et d’autre part, l’informatisation des opérations électorales dont le schéma directeur est d’ores et déjà disponible. " Propos du ministre d’Etat, en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya, a l’ouverture de la dite conférence.

Dans cette optique, l’institution préfectorale, en particulier, parce que plus proche des citoyens, " doit, a affirmé le MINATD, sinon se remettre en cause, du moins s’adapter pour faire face et répondre aux multiples défis d’un Etat en profonde mutation ". C’est-à-dire, un Etat démocratique et social, économiquement viable. D’où le thème de ces assises : " Autorités administratives, réformes et modernisation de l’Etat ". En effet, la modernisation de l’Etat s’effectue déjà au travers des réformes de grande ampleur. A l’instar, entre autres, de la réforme des conditions de délivrance du titre foncier, un document dont l’obtention relevait jusque-là d’un véritable exploit ; celle envisagée du système électoral ; l’approfondissement du processus de décentralisation ; l’intensification de la lutte contre la corruption - cette gangrène qui annihile tout effort de développement du Cameroun- et la promulgation du nouveau Code de procédure pénale dont l’entrée en vigueur est prévue le 1er août prochain.

Et pour Marafa Hamidou Yaya, " la bonne application de ce texte novateur, voire révolutionnaire, passera sans doute par une administration capable de garantir la liberté et la sécurité des citoyens, une administration encore plus respectueuse des droits de l’homme. "

Pour mieux préparer les autorités administratives à relever ces défis de la modernité, le MINATD a invité certains de ses collègues membres du gouvernement à faire des communications hier dans les matières relevant de leur domaine de compétence. Ainsi, le vice- Premier ministre, ministre de la Justice, garde des Sceaux, Amadou Ali, a présenté le nouveau Code de procédure pénale; le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, le Pr. Maurice Kamto, a planché sur la mise en cause des autorités administratives devant les tribunaux judiciaires. Tandis que le secrétaire d’Etat Emmanuel Ngafesson s’est appesanti sur les raisons du rattachement de l’Administration pénitentiaire (elle faisait partie jusqu’en décembre 2004 du MINATD) au ministère de la Justice. La présence des magistrats chevronnés, procureurs généraux des Cours d’Appel, dans la salle des travaux a probablement contribué à enrichir les débats et de mieux édifiés les patrons de province sur les enjeux de l’heure. Pour sa part, Louis-Marie Abogo Nkono, le ministre des Domaines et des Affaires foncières a expliqué aux gouverneurs les tenants et les aboutissants de cette mini révolution opérée le 16 décembre 2005, date de la signature du décret présidentiel, sur le titre foncier, avec notamment une simplification des procédures jusque-là centralisées au niveau de Yaoundé.