Cela est clairement démontré par leur accès limité à l’éducation, à la santé, à l’emploi et aux autres services sociaux. En réalité, la plupart des régions dans lesquelles se trouvent des Afro-colombiens connaissent les pires indicateurs socio-économiques. Et les principales victimes du conflit armé interne sont les communautés Afro-colombiennes.

Les violations des Droits Humains des Afro-Colombiens ont été commis à la fois par les acteurs appartenant à l’État et d’autres non étatiques, même si elles sont interdites par la nouvelle Constitution, approuvée en 1991, et par les traités des droits humains ratifiés par l’État. Cependant, leurs effets sur les Afro-Colombiens n’ont pas été explorés de long en large.

Il ne fait aucun doute que la Colombie profiterait abondamment des points de vue économique, social et politique de l’application de stratégies publiques et privées en vue d’éliminer les violations des droits humains. Mais très peu d’actions ont été menées dans ce sens comme le prouve l’absence de documents faisant l’étude de leur impact négatif sur les Afro-colombiens.

Un des indicateurs évidents de l’exclusion des Afro-Colombiens, qui représentent 30% de la population totale – plus de 12 millions de personnes- est leur manque d’accès aux institutions qui prennent les décisions importantes. Un autre indicateur est leur manque d’accès aux marchés de l’emploi et aux services de bases comme un toit, de l’eau potable et des conditions sanitaires adéquates.

Les pratiques racistes sont les principales causes de cette situation désavantageuse des droits humains, qui s’est empirée suite au conflit armé interne.

Les sources officielles confirment qu’il existe une énorme différence entre les services de santé publiques dans les régions “Afro-Colombiennes” et ceux offerts dans le reste du pays. L’accès à de tels services est plus restreint pour les Afro-Colombiens qui ont l’habitude de devoir faire face à d’autres problèmes tels que les soins déplorables et des centres de santé sans confort. Cette situation a été confirmée par les Afro-Colombiens à travers tout le pays, ce qui indique clairement que les différences socio-économiques augmentent selon l’origine ethnique.

La plupart des inégalités en Colombie ne sont pas uniquement causées par l’illettrisme ou par la mauvaise qualité de l’éducation des minorités ethniques de la nation, mais principalement par les pratiques racistes dont elles sont victimes. C’est la raison pour laquelle il n’est pas surprenant de constater que les inégalités ne baissent que légèrement lorsqu’on compare les Afro-colombiens avec d’autres ayant le même niveau d’éducation.

Le racisme et la discrimination raciale contre les Afro-Colombiens persistent malgré le cadre des droits humains au niveau national qui les protègent en tant que minorité ethnique. L’indéniable environnement raciste a eu un impact extrêmement nocif sur l’ensemble de la société Colombienne, ralentissant le développement de la nation et ayant évidemment pour conséquence des pertes en terme de productivité économique, comme de nombreux documents et rapports des institutions financières internationales et des spécialistes en développement l’indiquent.

Il faudrait signaler qu’au cours des 17 dernières années, l’État et la société ont maintenu la même idée raciste historique de la suprématie “blanche” et “métisse” aux niveaux public et privé. Les Afro-colombiens sont exclus des postes importants. Ils sont également largement exclus des prêts et des bourses permettant de faire de études supérieures.

Certaines universités disposent de ressources financières pour créer des programmes d’actions affirmatives et promouvoir l’éducation des Afro-colombiens, mais ces institutions ne sont pas intéressées à le faire. Ils ne considèrent le racisme ni comme un problème ni comme une violation grave des droits humains.

Malgré l’existence de lois antiracistes et de droits humains, les nouvelles générations Colombiennes continuent d’être “éduqués” sous l’influence d’un système éducatif qui reproduit les stéréotypes raciaux et discrimine régulièrement les Afro-colombiens.

Il enseigne aux élèves et aux collégiens les pratiques racistes. L’idéologie raciste qui touche la nation est également encouragée par de nombreuses familles colombiennes.

Ce qui rend le cas des Afro-colombiens plus complexe, c’est précisément le fait que la plupart des gens ne perçoivent pas le racisme comme une violation des droits humains. C’est la raison pour laquelle les préjugés racistes ont été perpétués, renforçant l’exclusion des Afro-colombiens à tous les niveaux.

Pour surmonter les pratiques racistes et d’autres violations des droits humains qui affectent les Afro-Colombiens dans le contexte du conflit armé, les activistes et les officiels du gouvernement devraient demander que les acteurs impliqués dans la guerre arrêtent de prendre pour cible les communautés Afro-Colombiennes.

Les afro-Colombiens ont également besoin que l’actuel gouvernement applique une stratégie efficace pour mettre fin au racisme pour construire un multiculturalisme démocratique véritable qui protège la diversité ethnique proclamée dans la Constitution Nationale.

Leonardo Reales est un Afro-Colombien activiste, un leader communautaire et un conteur. Il prépare un Ph.D. en science politique à la New School for Social Research à New York. Il a travaillé avec le Mouvement National Afro-Colombien Cimarrón et l’Union des Organisations Afro-Colombiennes pendant 10 ans. Leonardo peut être joint par mail à leonardo_reales@yahoo.com.

http://vidaafrolatina.com/Afro-Colombian_Rights_ar.html