Ainsi commence la journée à Cayo Chachahuate, un endroit luxuriant qui fait partie des Cayos Cochinos, d’où les petits partent pour Cayo Menor avec l’aide des adultes pour se nourrir de savoir au quotidien.

Les conditions dans lesquelles se développe cette activité au quotidien est évidemment différente de ce qui se passe ailleurs au pays. Ici, une chaloupe remplace l’autobus et les enfants s’impliquent directement dans toutes les activités du centre scolaire.

Le départ des élèves est fixé à 6.30 du matin, soit une demi-heure avant le début des classes.

"Dináhama", montez, dit en langue garífuna l’un des élèves inquiets, qui en signalant la présence de l’objectif de LA PRENSA accélère la marche et s’approche de la chaloupe qui porte le nom de "Jagüei, atudihatiñu", transport des élèves.

Pendant les 15 minutes du voyage en haute mer, tous suivent attentivement les instructions de Jimy Benett, le capitaine de l’embarcation qui s’occupe d’eux et leur demande de rester sages pour arriver dans les meilleures conditions à leur destination finale.

A bord, certains mangent du poisson avec du manioc et des avocats, d’autres révisent leurs leçons, sous le regard vigilant de ceux, plus âgés, qui se sentent les leaders du groupe.

"Je suis en deuxième année", répond l’un d’eux à une des petites filles alors que l’embarcation vogue sur les eaux calmes de la Caraïbe.

Le maître Francisco Velásquez, qui dirige depuis 20 ans l’école Doctor Alfonso Lacayo, attend gentiment les enfants, déjà prêt à donner les instructions du jour à cayo Stend.

"Nous utilisons une méthodologie d’étude très participative avec les enfants. A leur arrivée, ils s’occupent de la propreté des lieux, ce qui les implique tous, les grands coupent le bois et les petites filles se chargent de préparer le goûter scolaire", dit-il.

Dans un espace de deux classes se regroupent l’ensemble des élèves des six niveaux, dans lesquelles le travail se fait en groupe pour avancer sur la tâche journalière.

"Ce sont de bons élèves, ils montrent de l’intérêt, le fait de faire ces voyages complexes en dit long sur leur personnalité et sur ce qu’ils sont capables de réussir, puisqu’ils ne disposent pas du confort dont bénéficient d’autres élèves", indique-t-il.

Un des défis auquel il faut faire face est celui de la maintenance de la chaloupe dans laquelle voyagent ces élèves exemplaires, car si elle tombe en panne, le transfert au centre éducatif se complique, la plupart des chefs de famille se consacrant à la pêche.



Les frais pour le combustible sont élevés, et c’est la raison pour laquelle, grâce à une aide internationale, ils ont réussi à monter une structure typique de cabanes appelées "Laru Beya ou Orillas de la playa(Bord de plage)" gérée par la communauté, dont les fonds acquis par location à des touristes sont destinés en partie à l’achat du combustible et pour une autre partie à la couverture des besoins de l’école.

"On espère que les gens viendront ici, en feront la connaissance et apporteront leur aide à l’école de cette manière, car si ça baisse, les élèves auront des problèmes", indique Donaldo Guerrero Bernárdez, un des responsables de l’école.

La journée culmine entre additions et soustractions, l’apprentissage de nouveaux mots et les activités habituelles de chaque jour.

Scène de vie à Cayo Chachaute




Sur les coups de 1 h 30 de l’après midi, les enfants rentrent dans leurs manacas, maisons traditionnelles que l’on retrouve à Chachahuate et dans d’autres communautés voisines, où en plus de leurs parents, la mère nature semble leur dire : "mission accomplie, vous pourrez vous reposer après fait vos devoirs du lendemain". Ainsi va le quotidien rempli de travail du groupe d’écoliers qui défient tous les obstacles pour étudier.




Et lorsque la météo prévoit le mauvais temps, les enfants arrivent plus tôt à al cayo, en emmenant avec eux une quantité d’aliments fonction du climat prévu.




Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga




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