Par Aisha Brown

Traduit de l’Anglais par Guy Everard Mbarga

La simple présence du président Obama en tant que fils d'un éleveur de chèvre kényan et leader du monde libre était la preuve d’un puissant changement symbolique dans la politique globale. Lors de son premier message présidentiel adressé au continent africain, le Président Obama a promis le soutien des États-Unis pour les dirigeants démocratiques africains et pour son développement socio-économique.

Il a déclaré que "l'histoire est en marche" et que "l'avenir de l'Afrique est entre les mains des Africains." Le président a aussi tendu la main de l'Amérique comme partenaire de l'Afrique en déclarant que "... au 21e siècle, nous sommes appelés à agir selon notre conscience et notre intérêt commun" pour ce faire.

Le discours du président Obama en Afrique, bien qu'empreint d’espoir, reflétait tout de même la même arrogance, le déplacement du blâme et le paternalisme que les dirigeants Occidentaux montrent depuis que les nations indépendantes du continent ont commencé à émerger.

Les puissances Coloniales restent fermement impliquées dans l’avenir des Africains parce qu'elles ne sont jamais parties. Après la mort du colonialisme traditionnel, le néo-colonialisme lui a succédé dans son règne sur le continent.

Les monarques et les chefs d'État européens ont vite été remplacés par les directeurs généraux, les sociétés multinationales et les investisseurs privés. En ébranlant davantage l'autonomie africaine, le Fonds Monétaire international (le FMI) et la Banque Mondiale sont intervenus pour noyer les espoirs de développement intérieur de l'Afrique avec les milliards de dollars de prêts à taux élevés et des Programmes d'Ajustement Structurels (PAS), qui coupent des programmes sociaux essentiels centrés sur l'éducation et la santé maternelle et de l’enfant, pour promouvoir la privatisation et le commerce avec ses anciens colonisateurs.

Les Africains ne peuvent pas contrôler leur avenir parce qu'il a été acheté par les sociétés multinationales appartenant aux Occidentaux et par des institutions financières globales depuis des décennies. En outre, les allégations d'abus commis contre les Africains par les sociétés néocoloniales sont nombreuses.

Le 8 juin 2009 la compagnie pétrolière Shell (Royal Dutch Shell) a payé 15,5 millions$ aux populations d’Ogoni au Nigeria après avoir été reconnue complice de violation de leurs droits humains, incluant l'exécution en 1995 de l'activiste et auteur Ken Saro-Wiwa et de huit autres personnes.

Pendant ce temps en Afrique du Sud, des compagnies européennes spécialistes de l’exploitation minière de diamants et d'or continuent de compromettre la sécurité et la santé de leurs employés; beaucoup ne fournissant pas les soins de santé adéquats ou des environnements de travail sécuritaires à leur personnel.

Et au Congo, la quête de la France pour l’acquisition des ressources minérales et les minéraux comme le coltan, utilisé pour alimenter les téléphones cellulaires, les iPods et les ordinateurs portables a alimenté des décennies de guerre civile dans le pays.

Tout comme les colonisateurs dessinèrent la carte coloniale il y a une génération, les néo-colonialistes sont en train de partager les ressources du continent de manière à approfondir les conflits ethniques et les conflits liés aux frontières nationales créés il y a 50 ans. Le président Obama a déclaré dans son discours à l’Afrique que "la Liberté est votre héritage. Maintenant, c'est votre responsabilité de construire sur la fondation de la liberté."

Mais l'Occident n'a pas libéré l'Afrique. Les chaines d'il y a un siècle restent visibles. Le paternalisme doit mourir pour que les Africains puissent réclamer cette liberté. Ce sont chacun des dollars de dette internationale et chaque de ces sociétés étrangères qui contrôle ses ressources. Si la liberté est l’héritage de l'Afrique, alors, le vieux modèle Occidental de néo-colonialisme et de paternalisme doit mourir pour que les Africains puissent la mériter.

Aisha Brown - Fondatrice du Projet Global Awareness et Associée du Programme Racial Wealth Divide de Institute for Policy Studies