Commentant les propos du Ministère de la Femme affirmant que les entreprises de pompes funèbres se rendaient coupables d’actes racistes en embauchant des afropéruviens comme porteurs de cercueils, Carrillo a indiqué que ce travail est très digne, mais qu’il ne doit pas être associé à un rôle exclusif de ce groupe social.

“C’est un type de travail assigné aux afrodescendants qui reproduit les stéréotypes coloniaux d’un groupe déterminé. Le message que j’adresse aux entreprises de pompes funèbres c’est de disposer des groupes mixtes, de ne pas seulement offrir des afrodescendants. Ces emplois ne doivent pas être réservés.”

Dans une conversation avec Andina, Carrillo reconnait que l’effort de toute personne, sans distinction de sa couleur de peau ou de ses traits physiques peut le mener à réaliser des activités importantes dans la société et à occuper, par exemple des postes de gestion dans les entreprises.

Elle a ajouté que pour cela, il faudrait garantir l’existence de conditions adéquates pour l’accès au marché du travail pour tous de manière égale, la responsabilité des entreprises et mettre de côté ces concepts qui font référence aux “rôles stéréotypés ” attribués à certains groupes raciaux.

“Il ne faut pas encourager l’existence de ce type de services différenciés. Nous sommes tous prêts à faire n’importe quelle activité et on ne doit pas créer des places ni des emplois spécifiquement pour la population afro” a indiqué la représentante de Lundú.

Lorsqu’on l’a consulté à ce sujet, Óscar Benavides, représentante de l’entreprise funéraire du même nom a indiqué que si dans certains cas on emploie des afrodescendants comme porteurs de cercueils c’est pour leur bonne stature et leur bon travail.

S’il a précisé qu’il existe des groupes de porteurs funèbres mixtes, c’est-à-dire de races différentes, il a indiqué à el país que 85% des entreprises funéraires utilisent des porteurs par l’intermédiaire de ce qu’on appelle des services, et non en les contractant ou en les sélectionnant directement.

Pour sa part, la ministre de la Femme et du Développement social, Nidia Vílchez, estime qu’il est nécessaire qu’un changement d’attitude se produise au sein des entreprises de pompes funèbres.

Selon une étude de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) citée par Lundú, les travailleurs afrodescendants d’Amérique Latine peuvent recevoir un salaire jusqu’à 35% inférieur à ceux des descendants des autres races.

Entre 8 à 10% de la population péruvienne est afrodescendante selon les estimations.

Traduit de l’espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/