Côte d'Ivoire


Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté, lundi, à l’unanimité, la reconduction des sanctions contre la Côte d’Ivoire. Le pays restera un an de plus soumis à l’embargo sur les armes et à l’interdiction d’exporter des diamants. L’Onu devrait réexaminer sa décision au plus tard en Avril 2008.


Ce texte, rédigé par la France, « renouvelle jusqu’au 31 Octobre 2008, l’embargo sur les armes, les restrictions sur le déplacement, le gel des avoirs imposés initialement par la résolution 1572 (2004), et l’embargo sur l’importation de diamants bruts de Côte d’Ivoire imposé par la résolution 1643 (2005) », précise un communiqué de la représentation permanente de la Côte d’Ivoire à l’ONU.


Indépendamment du régime de Gbagbo, qui ne trouve pas grâce à mes yeux, il faut quand même remarquer le zèle éhonté de la politique française vis-à-vis de la Côte d'Ivoire, un zèle qui s'émousse fortement lorsqu'il s'agit des élections législatives au Togo par exemple, ou pour des régimes beaucoup plus sanglants et dictatoriaux que celui de Gbagbo ; je ne parle même pas du royaume du Gabon....


J'ai du mal à comprendre pourquoi on autorise les paris en Afrique pour des courses de chevaux, domaine dans lequel je n'ai aucune compétence. En revanche, je parierais volontiers, avec de bonnes chances de l'emporter, sur les résultats des élections présidentielles et législatives en Afrique francophone.






Zimbabwe


Kenneth Kaunda, ancien Président de Zambie, rappelle certaines responsabilités, trop souvent oubliées, de la Grande Bretagne dans la situation actuelle au Zimbabwe. Kenneth Kaunda était présent lors de la rencontre de Lancaster House sur invitation de la « dame de fer », Margaret Thatcher.


Dans un article de la BBC du 12 Juin 2007 : http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/6728015.stm, Kenneth Kaunda rappelle notamment à ceux qui diabolisent Robert Mugabe, que c’est le gouvernement britannique qui n’a pas respecté ses engagements en matière de redistribution des terres. En effet dans les « accords » de Lancaster House de 1979 pour l’indépendance, il avait été « convenu » que le nouveau gouvernement zimbabwéen « acceptait » de ne pas traiter lui-même les affaires de redistribution des terres, mais que la Grande Bretagne « engageait » toute sa responsabilité pour faire disparaître ces injustices (sic !!!). Elle ne la pas fait avant, mais ....


Sous l’accord de Lancaster House de 1979, des garanties économiques et politiques sont octroyées à la minorité blanche pour une période de 10 ans : toute expropriation de fermiers blancs et nationalisation généralisée est exclue. Un quota de députés et sénateur blancs est maintenu jusqu’en 1994. Les Blancs, soit 1% de la population, continuent alors de posséder plus de 70% des terres fertiles et le gouvernement britannique s’engage à rémunérer les fermiers blancs qui passeraient la main aux Noirs.


Et oui, comme à chaque fois, celui qui a « volé » doit être dédommagé, sinon la victime ne pourra « malheureusement » pas récupérer sa terre, et en outre elle doit rester tranquille.


L’accord de Lancaster House proclamait une amnistie générale, empêchant toute poursuite en Grande-Bretagne pour des actes commis sous le régime raciste de l’ex-Rhodésie entre le 11 Novembre 1965 et le 12 Décembre 1979 : les criminels racistes pouvaient ainsi quitter le pays et se mettre à l’abri en Grande Bretagne.


Il convient ici de se rappeler que juste avant la proclamation de l’indépendance du Zimbabwe le 18 Avril 1980, une amnistie fut proclamée pour tous les crimes de sang commis avant le 1er Mars 1980 ; c’est-à-dire amnistie pour tous les crimes commis jusqu’à l’élection de Mugabe.


Alors quand le gouvernement britannique a montré qu’il n’en avait cure des Zimbabwéens et de leur problème de terre, la patience du gouvernement de Mugabe qui avait attendu pendant plus de 10 ans a atteint ses limites. Le mépris colonial et raciste ne pouvait continuer à s’imposer avec pareille condescendance dans un pays libéré.


Mais, comme nous le montre la longue histoire colonio-esclavagiste, quiconque ose s’affranchir de la domination coloniale....


Comme bien d'autres, Mugabe n'est pas un saint, mais il n'est ni pire, ni meilleur que les autres.


Qu'on les balaie tous, ou qu'on les traite tous comme ils sont, des dictateurs !