Mort de sans papiers
Malien, Baba Traoré était âgé de 29 ans. Il était arrivé en France en 2004 pour donner un rein à sa soeur, aujourd'hui âgée de 40 ans, qui souffre d'une insuffisance rénale. C'est un professeur de médecine de l'hôpital Necker à Paris, qui l'avait fait venir pour effectuer cette transplantation.
Aujourd'hui, il est mort en en se jetant à l'eau à la suite d'un contrôle d'identité. Ne pas avoir ses papiers, c'est être un criminel selon qu'on a la peau basanée. En revanche, ceux qui conduisent sans papier - sans permis de conduire, devrais-je dire - peuvent dormir tranquilles !!!
En Août 2007, Ivan, un enfant de 13 ans d'une famille russo-tchéchène déboutée de l'asile, est resté quelque temps dans le coma après avoir tenté avec son père de fuir, par le balcon, la police venue à leur domicile.
En Septembre, Chulan Zhan Lui, une femme chinoise, est décédée après s'être jetée par la fenêtre de son immeuble, prise de panique à l'arrivée de policiers venus interroger son logeur.
En Février, John Maïna, un Kenyan, s'est pendu après avoir appris le rejet définitif de sa demande d'asile.
Elisabeth Guérin, cette Béninoise de 38 ans qui s'était vu refuser par le préfet d'Indre-et-Loire le renouvellement de sa carte de séjour après la mort de son mari français, a appris, dimanche matin 6 Avril, par la radio, qu'elle allait être régularisée. Est-ce possible ?
L'état de droit et la Somalie
Loin de moi, l'idée que la piraterie est bien. Je veux juste comprendre 2 choses :
- pourquoi les autorités locales somaliennes déclarent-elles la présence de 3 à 5 morts, qu'on peut associer à la phrase du général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées, qui prétend qu'il faut éradiquer ce genre d'individus. Cela signifie t-il qu'en France, on arrête les criminels, y compris les meurtriers et assassins, mais qu'en Afrique, on peut tirer sur des voleurs ?
- si la France officielle a tué, il faut le reconnaître, on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeuf. Sinon l'image de la France en Afrique, pas brillante jusque-là (se rappeler les démentis d'Alliot-Marie lorsque l'armée française avait pourtant tiré sur la foule en Côte d'Ivoire en 2004) va définitivement sombrer...
- enfin, je voudrais comprendre pourquoi des Somaliens qui agissent dans leurs eaux territoriales, donc chez eux, doivent-ils être jugés en France ? Bob Denard a t-il été jugé en Afrique ? Les sans papiers africains sont-ils jugés dans leur pays pour manquement aux règles de l'État français. Pourquoi n'envoie t-on pas la police, l'armée ou les groupes d'élites pour aller récupérer nos nombreux ressortissants emprisonnés, quelles qu'en soient les raisons, aux États-Unis, en Chine, en Allemagne, en Russie, il y aurait même un Français condamné à mort en Indonésie, une Française condamnée à 100 ans au Mexique, etc... Où est Zorro Sarko ?
- pourquoi joue t-on les fiers à bras lorsqu'il s'agit de pays africains, y compris non francophones. Si ces pays n'ont pas de droit – et pourquoi pas de légitimité ? -, pourquoi félicite t-on tout le temps la régularité d'élections où des autocrates – des rois nègres devrais-je dire – peuvent se maintenir plus de 40 ans à la tête de leur pays, grâce à nous.
La France qui se targue d'imposer aux Africains la bonne gouvernance et le respect de l'état de droit, devrait commencer à se l'appliquer à elle-même !!!
Arche de Zoé
Venez, servez-vous, il ne coûte rien, ou si peu, d’enlever de petits Africains. C’est, en somme, le message que vient de délivrer le président tchadien, Idriss Déby, à tous ceux qui souhaitent venir faire leur marché sur le continent. Aussi louables leurs motivations soient-elles dans l’absolu - sauver des enfants de la misère -, les actes des membres de l’Arche de Zoé, à commencer par son président Eric Breteau, méritaient une condamnation exemplaire. Car la justice tchadienne comme la presse internationale avaient mis à jour les errements des six humanitaires français.
Arrêtés le 26 Octobre par les autorités tchadiennes, les membres de l’Arche de Zoé avaient été jugés par la justice du pays pour « enlèvement d’enfants tendant à compromettre leur état civil, faux et usage de faux en écritures publiques et grivèlerie » et leurs quatre complices tchadiens et soudanais pour « complicité d’enlèvement d’enfants ». Le tribunal de Ndjamena avait condamné les Français, le 26 Décembre, à huit ans de travaux forcés.
Mais la raison d’État, les intérêts d’un pouvoir chancelant sont quelquefois supérieurs à ceux de la justice. Le président tchadien, Idriss Déby, menacé par une coalition rebelle, estimait ne pouvoir se passer du soutien militaire et logistique de son allié français. Il avait permis qu’ils fussent extradés quelques heures après le verdict de la justice de son pays. Et aujourd’hui, il les gracie. Il donne ainsi raison à Nicolas Sarkozy qui, dès le 6 Novembre, avait déclaré qu’il ramènerait les membres de l’Arche de Zoé en France « quoi qu’ils aient fait ».
Cette affaire et son épilogue pourraient n’être qu’un énième et banal épisode du grand feuilleton de la Françafrique, s’ils ne risquaient d’être interprétés comme un signal fort par tous les pseudos travailleurs humanitaires en mal de causes : l ’autorisation de faire n’importe quoi au Tchad et au-delà pour peu que l’on soit riche, occidental, et animé des meilleures intentions du monde.
D'ailleurs, les gendarmes français jouent déjà aux cow-boys en Somalie (voir ci-dessus).
Ave Césaire
Un article de Nicolas Brimo dans Le canard enchaîné du 23 Avril (page 8), rappelle les relations compliquées entre Césaire et la métropole :
- Césaire avait refusé de rencontrer Sarko lors de la polémique sur la loi de Février 2005 sur les bienfaits de la colonisation,
- c'est l'inverse qu'avait fait Giscard lors de son septennat au cours d'un voyage à Fort de France, où il refusa d'aller saluer Césaire dans sa mairie,
- il fut quasiment interdit de prononcer le nom de Césaire dans la radio-TV d'État pendant près de 20 ans,
- le « Discours sur le colonialisme » oeuvre magistrale d'Aimé Césaire, déjà censurée sous la IVème république socialiste, fut retirée du programme national des classes terminales (François Bayrou était le Ministre de l'Éducation Nationale de l'époque) - comme quoi dans ce domaine à droite comme à gauche, il y a bien consensus pour une même censure -,
- c'est seulement depuis 1986 que les citoyens des DOM bénéficient des mêmes avantages sociaux que les métropolitains ; encore faut-il nuancer, puisque dans les TOM un Réunionais a un RMI moindre qu'en France parce que les conditions de vie y sont moins chères, mais pour un fonctionnaire métropolitain, son traitement (salaire) y sera plus élevé qu'en France parce que les conditions locales de vie y sont plus difficiles : tout est dit !!!
Que pensez-vous d'Ayan Hirsi Ali ?
Au-delà de l'aspect humanitaire et de son combat qui doit être défendu, je suis un peu scandalisé par la médiatisation d'une personne qui demande la nationalité française - pourquoi la lui donnerait-on, puisqu'elle est Néerlandaise ? - et qu'on s'apprête à lui donner alors que Abdoulaye Coulibaly (voir l'hebdomadaire Marianne du 26 Janvier 2008 page 37) français par son père et sa mère, marié à une Française, père d'un enfant français, installé en France depuis 45 ans était menacé d'expulsion au Mali (son pays d'origine) alors qu'il est inscrit au barreau d'Aix en Provence depuis 1980 (je rappelle qu'il faut obligatoirement être Français - Européen depuis 2002 - pour exercer cette profession en France.
Je ne suis pas d'accord. On fait du tapage pour une personne alors que de nombreux autres, qui pourraient justifier de raisons plus conformes à la législation actuelle française, ne peuvent en bénéficier et sont même parfois expulsés. Tout le monde connaît au moins un cas personnel qui illustre ce qui précède.
Pourquoi pas l'asile politique ? Elle est déjà européenne. Nous devrions payer pour un individu, alors que nous fermons les yeux sur des drames autrement plus important (chaque jour des milliers d'enfants meurent et cela ne nous préoccupe pas plus que cela). La France est prête (le Royaume -Uni l'a fait) à expulser un enfant victime d'une maladie génétique rare.
Pourquoi ne demande t-elle pas la nationalité britannique, puisqu'elle ne parle même pas français alors que c'est une des conditions des nouvelles lois sur l'immigration pour venir en France dans le cadre d'un regroupement familial ?
On fait beaucoup de tapage pour quelqu'un, pour fermer les yeux sur le reste.
Gaston Flosse en Polynésie a fait avec Oscar Temaru, ce que Laurent Gbagbo a fait avec Guillaume Soro en Côte d'Ivoire : les Polynésiens comme les Africains montrent que si on leur en laisse l'occasion, ils savent se prendre par la main, et ne pas choisir la France comme intermédiaire. Qui doit les blamer alors qu'on arrête pas de leur dire qu'ils doivent ne compter que sur eux-mêmes.
Pourquoi l'UMP rompt avec un homme au motif qu'il trahirait ses convictions.
Qu'a fait Sarkozy avec certaines personnalités socialistes ?
L'UMP et le PS n'ont-ils pas scellé une alliance contre nature pour faire voter le Traité européen contre l'opinion française ?
Où est Patrick Devedjian ?
Je n'apprécie pas, loin s'en faut Gaston Flosse, mais je remarque (en Afrique c'est également paradoxal) que ce sont parfois les anciennes générations qui défendent le mieux (en fonction de leur marge de manoeuvres possibles) les intérêts de leur pays, alors que les nouvelles générations mettent en avant leur expérience au FMI pour exiger des postes, dont l'unique fonction est de rembourser rubis sur l'ongle une dette, sans se préoccuper du bien-fondé de celle-ci.
Trouver des arrangement, quels qu'ils soient en dehors de la France officielle, est la meilleure façon aujourd'hui de prendre en mains son destin. En Afrique après 50 ans de « tutorat » français, les résultats sont scandaleux. Et même si ces dirigeants ne font pas mieux, ils ne pourront pas faire pire et en tous cas se cacher derrière un « impérialisme » français. Ils seront responsables de leurs choix et de leurs actes.
Ngarlejy Yorongar
Comme je l'avais indiqué il y a près d'un mois, on est resté sans nouvelles de deux opposants tchadiens, ce qui n'a pas empêché Sarkozy de se rendre au Tchad. C'est plus facile d'octroyer la nationalité française à une femme inconnue pour ses compatriotes, et qui en dehors de critiques sur la religion musulmane, n'a aucune utilité sociale, alors que les opposants sont autrement plus importants (candidats à la présidence de la république).
Yorongar est finalement arrivé en France (ce qui permettra de le « canaliser »- voir ci-dessous -), mais Saleh est toujours introuvable.
http://www.alterinfo.net/-Arche-de-Zoe-Le-depute-Ngarlejy-YORONGAR-ecrit-a-Sarkozy_a13368.html
Voilà l'impression que les évènements du Tchad laissent à chacun, étant entendu que généralement ce qui compte n'est pas la vérité, telle qu'elle est, toute crue – personne ne la connaît (voir ci-dessus) -, mais l'impression que chacun en a retiré, malgré les démentis formels et/ou officiels qui pourront arriver ultérieurement.
On sait que par le passé, l'aviation militaire française a déjà tiré sur les colonnes rebelles, alors qu'il n'existe pas d'accord de défense entre la France et le Tchad (même les journalistes et les militaires le reconnaissent, mais généralement lorsque le temps est passé).
On sait qu'Idriss Déby a affirmé sa personnalité vis-à-vis de la France, ce qui signifie qu'il n'est plus « la chose » de l'armée française (comme d'autres, il a fait deux ans à l'ancienne école de guerre de Paris – ce qui créé des liens -), les ressources en pétrole lui octroyant une relative indépendance (lorsque la France ne fait plus les fins de mois, son message passe de plus en plus mal, pour parler en termes diplomatiques).
L'affaire de l'Arche de Noé n'en est qu'une dernière illustration, Sarkozy ayant annoncé préalablement qu'il allait chercher tout le monde. Il avait dû battre en retraite, n'ayant pu ramener que les journalistes.
Imaginons que les rebelles aient pu avancer (ils l'ont d'ailleurs fait) sans que l'armée française intervienne1, en prétextant qu'il s'agisse non de rebelles tchadiens (ce qui signifierait que la France s'immisce dans les affaires internes tchadiennes), mais des Soudanais, ce qui justifierait son intervention en vertu des accords de « coopération »2.
Les rebelles sont dans N'Djamena. Comme tout le monde l'a entendu, Idriss Déby était en contact permanent avec Sarkozy (pour discuter de quoi ? D'une évacuation, cela ne trompe personne ? Pour rappeler que jouer avec le feu (ne pas rester soumis) est un grand risque qu'il prend compte-tenu de l'histoire (le Tchad comme la Centrafrique sont un peu l'arrière-cour des militaires français).
Quoiqu'il en soit Déby ayant vu la mort de près, a dû lui aussi avaler des couleuvres, le reste (médiation de Khadaffi et de Compraoré, condamnation de l'ONU) n'étant qu'habillage juridico-diplomatique pour que tous (rebelles y compris – on aura peut-être besoin d'eux plus tard -) sauvent la face. En outre, selon la France, le fait que l'ONU s'époumone lui donnerait le droit d'intervenir directement ? Mais c'est la France qui a eu l'initiative de la résolution de soutien du gouvernement légal (mais non légitime) à l'ONU (comme elle le faisait contre la Côte d'Ivoire) pour agir directement, non pas au nom de la France, mais de l'ONU.
Tout cela ne trompe personne ; quel zèle y aurait-il à appliquer certaines décisions de l'ONU, tout en en oubliant d'autres : la condamnation depuis 1975 de la situation de Mayotte, la condamnation des élections au Togo en 2005, etc...
Bien entendu, le Figaro, le Monde et Libération ont une autre vision des choses (pourrait-il en être autrement ?), reconnaissant toutefois certaines des indications citées plus haut, mais ils préfèrent mettre l'accent sur le fait que la France devait rester neutre le plus possible, pour conforter ses partenaires européens dans la mise en place de l'Eufor au Darfour, ceux-ci étant plus que réticents ne voulant pas financer une opération dont la seule la France tire profit en Afrique.
Mais l'un n'empêche pas l'autre, les intérêts de toute nature, ceux-là y compris, n'interférant pas dans ce qui a été dit.
A ce que je sache, les rebelles tchadiens sont chez eux (pas les militaires français). Comment des Tchadiens, quelles que soient leurs intentions, ne peuvent-ils pas utiliser leur aéroport. J'imagine mal dire à des Français qu'Orly ou Roissy sont interdits d'accès au motif qu'un commando lybien, ivoirien ou gabonais sécurise le périmètre pour exfiltrer leurs ressortissants. C'est pourtant ce qui se passe régulièrement dans certains pays d'Afrique. Souvenez-vous même, que certains militaires français ont à certains moments, contrôlé les papiers d'identité d'Ivoiriens chez eux.
On passe toujours sous silence ces aspects des choses, qui évidemment augmente à la frustration de tous les Africains, y compris les francophiles.
En fait contrôler l'aéroport sous prétexte d'évacuation (non pas en France, mais au Gabon, ce qui prouve que les Tchadiens n'en veulent pas aux Français), permet surtout aux hélicoptères de Déby de fonctionner (les rebelles les auraient immobilisé ou confisqué dans le cas contraire), mais ce n'est jamais dit explicitement.
Il y a toujours des gens pour dire que sous la colonisation c'était mieux que sous le joug de seigneurs de guerre. C'est oublier un peu vite, qu'il existe de nombreux Africains compétents et honnêtes, qui pourraient assurer un développement harmonieux de leur pays respectifs, le problème étant que cela ne se ferait pas forcément avec la France officielle et c'est bien là le problème pour la France et donc accessoirement pour les Africains.
Je suis contre Idriss Déby pour tout ce qu'il a fait et n'a pas fait pour son pays. Je suis par ailleurs conscient qu'avec les rebelles, la situation n'aurait pas changé pour la population : c'est bonnet noir et noir bonnet.
Mais je suis aussi tout contre les gesticulations ou argumentations françaises sur l'état de droit3, les élections, etc...
Le Tchad est un pays démocratique aujourd'hui, donc on ne peut l'attaquer impunément. Il y a à peine un mois avec l'affaire de l'Arche de Zoé, le Tchad était une république bananière. Ou le droit est respecté dans tous les cas de figure (y compris lors des élections truquées), ou les Tchadiens n'ont que la force à opposer à celle de Déby.
En 1990, Déby soutenu par le Soudan avait délogé Hissène Habré et la France n'avait pas crié au scandale.
De toutes ces élucubrations, bonnes ou mauvaises, il faudra faire le point.
Déby sort-il affaibli (la France l'a quand même soutenu indirectement même si elle affirme le contraire) ou renforcé (la France a attendu de savoir qui l'emporterait avant de s'impliquer officiellement avec lui). L'avenir prochain nous le dira, mais la France doit comprendre, que même si les situations sont différentes (au Kénya, on combat le principe des élections truquées, pour éviter la guerre civile, même si en apparence cela y ressemble), les Africains ne veulent plus de cette Afrique ou des dirigeants s'installent à vie sur le fauteuil présidentiel pour s'y engraisser.
Pourquoi en Europe, on limite de fait (aux États-Unis c'est en droit4) le nombre de mandats, alors que les Africains eux devraient supporter 40 ans un Bongo (par exemple) qui sauf erreur de ma part, n'est pas le Roi du Gabon (on m'aurait menti ?).
Enfin, aucun journal français télévisé à ma connaissance, ne fait de lien entre le soutien de l'armée française à Déby et la grâce à venir à certains membres de l'Arche de Noé. Pourtant cette grâce arrive tellement tôt après les évènements du Tchad, qu'il est légitime d'y voir un lien de cause à effet.
Tous les dictateurs africains doivent désormais demander à Sarko d'exercer son droit de grâce à l'encontre de tous les Africains emprisonnés en France qui ont commis des délits ou crimes de même nature que ceux de l'Arche de Zoé.
La morale de l'histoire :
- la France joue toujours les fiers à bras en Afrique,
- les dictateurs africains continuent de se porter à merveille, et grâce à la France, peuvent éliminer les seules oppositions non militaires, ce qui permettra à tous de dire, qu'il n'y a rien en dehors de ces dictateurs. Qui se rappelle pourtant combien étaient et sont quasiment incultes les Bongo, Mobutu, Bokassa, Eyadéma, Conté et consorts... Dire qu'il n'y a pas d'opposants à ces analphabètes, c'est faire montre d'un cynisme qui ne pourra plus durer, les USA, la Chine, voire l'Inde vont occuper la place et même s'ils ne sont mus eux aussi que par leurs intérêts, en revanche l'arrogance et l'esprit de suffisance n'est pas de mise.
- les dictateurs africains continuent de donner l'image d'une Afrique bananière, où le chef décide de tout (y compris de la vie et de la mort de ses concitoyens), et comme ils ne veulent pas partir pacifiquement, il faudra bien les enlever à coup de pompes dans le c...
Notes:
1 - Certains rebelles accusent la France d'être intervenue militairement, ce qu'a démenti la France, mais tout le monde se rappelle ce que cela peut vouloir dire. Se rappeler les démentis à propos de la Côte d'Ivoire.
2 - Qui peut m'expliquer ce que signifie « la France fera son devoir », alors que les accords de coopération ne prévoient jamais un engagement des militaires français aux côtés de l'armée régulière.
3 - Que fait la France par exemple pour Njarjély Yorongar, un civil hostile au régime d'Idriss Déby et arrêté par les troupes de Déby, alors qu'il défend la prise de pouvoir par les urnes ? De même pour Oumar Mahamat Saleh ? La France fait semblant de croire que ce sont des rumeurs. S'ils sont liquidés – pratique courante en Afrique, et au Tchad en particulier -, affirmera t-elle qu'elle ne savait pas. On liquide l'opposition non armée, pour dire ensuite qu'il n'y a pas d'opposition autre que les rebelles.
4 - Ces vingt dernières années toutefois, seules les familles Bush et Clinton, ont occupé le devant de la scène.
Quelle que soit la moralité de Raila Odinga, il n'a le choix qu'entre 3 solutions :
- accepter la victoire truquée (c'est reconnu de tous, y compris la « communauté » internationale) de son adversaire Mwai Kibaki. Mais dans ce cas, à quoi servent les élections si elles sont jouées d'avance,
- refuser la victoire truquée de son adversaire, pour mettre un terme définitif (en faisant oeuvre de duplication pour les autres pays africains) à ces pratiques scandaleuses, mais cela suppose des manifestations populaires souvent réprimées dans le sang, pour cause de sécurité (de qui ?),
- subir une médiation internationale qui consiste en la constitution de gouvernements d'union nationale, mais ceci implique que les présidents en place (tricheurs et donc dictateurs potentiels) conservent leur poste et nomment leurs opposants comme premiers ministres.
L'ennui avec cette dernière méthode, pour qui connaît la réalité des pouvoirs des premiers ministres en Afrique, c'est :
- d'une part de considérer que les opposants ne visent que des places où ils pourront « bouffer » et qu'ils n'ont pas d'autres projets que celui-là (on doit reconnaître qu'il fût un temps où ces pratiques ont existé ; elles perdurent peut-être dans certains petits esprits, mais on doit aussi admettre qu'il existe des personnes d'envergure supérieure – eux ou leur entourage – et qu'il faut leur donner la chance de l'exprimer) ;
- d'autre part de tout changer pour que rien ne change ; au bout du compte le tricheur doit « tolérer » mais pour un temps seulement, le temps que la fièvre des élections retombe, un concurrent, mais il reste le seul maître à bord (ne devant partager que pour un temps le « gâteau »).
Ce système d'union nationale permet à des dictateurs de rester en place (un Idriss Déby par exemple), car il choisit en outre ceux avec qui il peut partager le pouvoir (par exemple Ngarlejy Yorongar n'en fait pas partie). Il permet à d'autres de s'imposer en maquillant une pseudo-démocratie au prétexte que gouvernement d'union nationale signifie que tous sont d'accord (tous ne voulant pas dire la population, tenue à l'écart), mais des aventuriers où des opportunistes tels que décrits plus haut. De vrais opposants sont soigneusement tenus à l'écart (la famille Olympio au Togo par exemple). Cette solution-miracle ne fonctionne jamais (se rappeler également la Côte d'Ivoire).
Si on fait le bilan, on constate que parmi ces 3 solutions, la première n'est plus acceptée aujourd'hui, y compris parmi les grandes puissances, leurs intérêts communs devenant de plus en plus lâches.
La dernière solution pose problème, c'est devenue la plus courante, mais finalement, il y a peu de différence avec la première, seul l'habillage est différent et présenté comme convenable, mais n'empêche aucunement des dictateurs de se pérenniser au-delà de 20- 30 ans (plus de 40 pour Bongo au Gabon), bref des royaumes en république. Le risque est d'imaginer que ces républiques bananières deviennent dans les faits des quasi royaumes (Faure Éyadéma et Joseph Kabila avaient moins de 40 ans : devra t-on les supporter 40 ans encore ?).
Évidemment cette dernière solution arrange les puissances occidentales, puisqu'elle ne remet pas en cause la « division internationale du travail ». Guy Labertit par exemple, ancien Monsieur Afrique du PS à l'époque de Mitterrand affirmait il y a 6 mois dans un article du Monde daté du 18 Août 2007, qu'Areva paie l'uranium du Niger au tiers de sa valeur sur le marché mondial : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-945242,0.html.
Il ne reste donc que la dernière solution, celle qui consiste à faire couler le sang, pour faire comprendre que cela suffit (Odimba a par ailleurs déjà été le Ministre de son concurrent et sait que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent).
Bien sûr, personne ne souhaite que des innocents disparaissent à cause de la cupidité et de l'avidité de quelques aventuriers considérés par l'Occident et reconnus comme tels comme des chefs d'état (certains sont analphabètes, il convient de le rappeler).
Mais existe t-il une autre solution, celle tout simplement, qui consiste à respecter le résultat des élections, cela a l'air banal de le dire, et pourtant ...
Selon Julie Connan (Le Figaro du 8 Novembre 2007), dans un édito au vitriol, le prestigieux quotidien américain, le New York Times dénonce une « nouvelle loi hideuse » et dresse un parallèle avec certaines lois de la France de Vichy.
« Les questions d’immigration font ressortir les pires instincts des hommes politiques qui devraient être plus raisonnables ». Dimanche, le New York Times a publié un éditorial corrosif intitulé « Bigoterie pseudo-scientifique en France », pour vilipender le projet de loi sur l’immigration de la France, et notamment la mise en place de test ADN, qualifiée de « loi hideuse ».
« Les tests ADN peuvent être utiles pour établir la culpabilité ou l’innocence dans une affaire criminelle. Mais ils n’ont rien à faire dans une loi sur l’immigration », peut-on lire.
Leçons de l’histoire
Le quotidien ne comprend pas que la France n’ait pas retenu les leçons de son histoire. « Des notions pseudo-scientifiques de lignée pure ont été introduites avec de conséquences tragiques, sous l’occupation par les Nazis et leurs collaborateurs de Vichy ».
Fort de ce constat, le New York Times estime que Nicolas Sarkozy « aurait pu intervenir pour stopper ce projet de loi à n’importe quel instant, et en a encore la possibilité », mais « ne le fera sans doute pas ».
« Alors qu’il est lui-même le fils d’un immigré hongrois, Mr Sarkozy s’est fait un nom politique avec ses critiques acerbes sur les immigrés récents, et notamment sur ceux originaires d’Afrique du Nord », affirme le quotidien qui voit dans cette thématique un levier électoral.
Et de conclure : « Nicolas Sarkozy veut être considéré comme un homme d’Etat. Qu’il agisse en tant que tel ».
Cela a le mérite d'être clair, pourtant personne n'en a fait l'écho, ce qui est guère surprenant.
On sait pourtant comparer nos futures lois restrictives de liberté à des pays occidentaux bizarrement moins permissifs que nous, et ceci pour faire passer en douceur des textes régressifs.
On aurait donc pu citer les États-Unis pour lesquels nos dirigeants sont en pâmoison, en montrant qu'ils savent rester critiques – y compris lorsque cela concerne leur propre pays -.
Pour ceux qui auraient encore des doutes sur les agissements gouvernementaux actuels, vous pouvez lire l'article de la Cimade « Cela s'appelle une rafle » : http://www.cimade.org/regions/languedoc-roussillon/nouvelles/325-Cela-s'appelle-une-RAFLE fr
Dans son numéro de Janvier 2008, le Monde Diplomatique relate dans un article intitulé « l'Afrique qui dit non » que l'argent est le nerf de la guerre, et que grâce à la Chine qui y investit massivement, et à la flambée des prix de certaines matières premières, l'Afrique a désormais la possibilité de refuser les diktats européens et autres contrats léonins.
Qu'il en soit ainsi.
Que va-t-il arriver à l'Arche de Zoé ?
L'accord en matière judiciaire entre la France et le Tchad du 6 Mars 1976 (http://www.doc.diplomatie.gouv.fr/BASIS/pacte/webext/bilat/DDD/19760066.pdf fr)
et notamment son article 29 régle la question du transfèrement (c'est le terme juridique) de détenus : si l'une ou l'autre Partie contractante en fait la demande, tout ressortissant de l'un des deux Etats condamné à une peine d'emprisonnement ou à une peine plus grave sera, sous réserve de son consentement, remis aux autorités de l'Etat dont il est ressortissant.
Autrement dit si la France en fait la demande (par le Garde des Sceaux, via le ministre des affaires étrangères) et que les six condamnés sont d'accord, point qui ne pose aucun problème, le transfèrement est de droit. Il ne peut pas être refusé par les autorités tchadiennes.
Je ne connais pas à ce jour de ressortissant Africain extradé après une condamnation en France pour aller purger sa peine chez lui. J'ai plutôt entendu la double peine : un Français d'origine africaine fait sa peine en France parce que Français. Ensuite il est déchu de la nationalité française, s'il l'a obtenu par naturalisation, et expulsé dans son pays d'origine.
Je suis loin d'être un fan de Philippe Bilger, un Procureur « généralement aux ordres » du pouvoir, si possible de droite, mais pour une fois, je tire les mêmes conclusions que les siennes dans son blog : http://www.philippebilger.com/blog/2007/12/une-justice-de.html#comments fr
Quant aux dommages-intérêts, cela ne regarde pas l'État français. C'est aux familles des enfants de faire exécuter le jugement en France selon les voies d'exécution de droit : des saisies par huissier. On sait ce que cela coûte et on imagine le budget des paysans tchadiens.
Politiquement, il y a gros à parier que l'État français mettra la main à notre poche, et encore plus gros à parier qu'Idriss Déby touchera la majeure partie de cette somme.
Ce ne sont pas en effet des insultes qui changeront quoi que ce soit à l'Afrique (les blogs non plus, même s'ils sont lus) ; chacun est libre de son opinion et doit pouvoir l'exprimer : c'est ce que nous voulons pour l'Afrique. Il s'agit de convaincre (ou d'essayer de le faire), pas de contraindre, sinon à quoi bon critiquer Bongo et les autres.
C'est maintenant ce que je vais m'employer à faire.
Concernant la note de StarFruit, je ne conçois ce concept de discrimination positive que pour être en mesure de défendre les intérêts de la communauté qu'on dit représenter, sinon cela ne sert à rien.
Je n'approuve pas la politique de Rachida Dati et le fait qu'elle soit beurette ne change rien à l'affaire. De même une Rama Yade pour noire qu'elle soit, doit se sentir concernée par les amendements ADN, sinon elle ne représente pas les « minorités visibles ».
De la même façon que je ne me sens pas représenté par des députés dont les intérêts sont contraires aux miens, je ne me sens pas représenté par des personnes qui défendent des idées contraires aux miennes, quand bien même ils représenteraient les minorités visibles.
Je ne me sens aucune affinité pour les Biya, Eyadéma, Bongo, Déby, Conté et consorts, bien qu'ils soient noirs.
Il y a des imbéciles partout (pour parler poliment), et ce indépendamment du sexe, de la race, de la nationalité ou de la religion.
Concernant la note de Greg, je crois qu'il n'a pas compris le sens du billet : il n'y a pas photo entre le système judiciaire français et n'importe quel système africain. Cela ne signifie pas qu'il faille faire n'importe quoi en Afrique, sous prétexte que les niveaux de développement sont différents. Les étrangers qui commettent des crimes et délits en France sont jugés, condamnés et enfermés en France, puis expulsés à l'issue de leur peine. Trouverait-on normal qu'une criminelle africaine, coupable d'excision en France, soit non jugée en France mais expulsée dans son pays d'origine pour ne pas y être jugée, du fait des pratiques locales.
Par ailleurs, on trouve toujours la justice tchadienne impartiale lorsqu'elle valide les élections truquées d'Idriss Déby. Faisons encore aujourd'hui avec cette même justice.... puisqu'elle est impartiale !!!
Concernant la note de Spider, je crois qu'il ne faut pas se tromper de victimes, le problème n'est pas de savoir si ceux de l'Arche de Noé auront un procès équitable ou non (ce sont des choses qui ne sont que la conséquence de leurs actes). Si tu ne fais rien de répréhensible, tu ne te poses pas la question de savoir si ton procès sera équitable. Évoquer le problème de l'impartialité, c'est déjà reconnaître qu'on est coupable de quelque chose.
Ceux de l'Arche de Noé ont commis un crime ou un délit, il faut qu'ils en assument les conséquences, point barre, qu'ils soient Français, Tchadiens, Chinois, Américains ou autres.
Quand tu parles d'émotion, de quoi parles-tu : de celle des Tchadiens qui ont été trompés, ou de nos politiques et journalistes qui se posent des questions sur le sort réservé aux .... coupables.
Sous Sarko, dans les banlieues, on se préoccupe peu du sort des délinquants, et on compatit à juste titre pour les victimes. Pourquoi en irait-il autrement au Tchad ?
En Afrique, les procès ne sont équitables pour personne. Tout le monde le sait. Il faut donc en tenir compte avant de faire quoi que ce soit. Il existe même des pays en Afrique où on est seulement coupable d'exister.
Le racisme des élites signifie dans mon esprit que jusqu'à présent, seuls les Français moyens assumaient leur racisme, décomplexés qu'ils étaient par un Le Pen. Aujourd'hui, même nos dirigeants (de droite comme de gauche), qui autrefois, gardaient la mesure quant à leur propos, se lâchent et se comportent comme des habitués du café du commerce.
« Le bruit et l'odeur » de Chirac est resté un cas isolé. Aujourd'hui, on t'explique que les immigrés ne sont pas compatibles. Ils oublient qu'un Américain ou un Suisse est également un immigré, mais tout le monde comprend pourtant qui se cache derrière ce vocable « d'immigrés ».
Ceux qui viennent de l'autre rive de la Méditerranée, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, ne sont pas compatibles. Les musulmans, c'est aussi comme ça qu'on les appelle, ont des moeurs particuliers (ils mangent notre pain, mais ils ne mangent pas de porc). On ne critique pourtant jamais les Indonésiens, les Koweitiens, les Saoudiens... qui sont aussi musulmans, mais qui achètent nos technologies.
Je veux qu'on m'explique ce que signifie être non compatible, et quelles conséquences cela doit-il avoir. Je connais beaucoup de couples non compatibles et qui vivent en intelligence, si vous voyez ce que je veux dire.
Cécilia n'est plus compatible. Qu'on l'expulse !!!
Concernant la note de Pobobo, je suis entièrement d'accord avec toi quand tu dis qu'il faut laisser le temps à cette partie du monde de sortir de la préhistoire, et bien entendu, il faut lui laisser le faire SEULE, si tu vois ce que je veux dire !!!
Enfin les derniers commentaires stériles (notamment ceux du 20 Novembre et suivants), mâtinés de racisme primaire, n'ont rien à faire sur ce site.
Je déteste Le Pen, mais je suis heureux qu'il puisse s'exprimer parce qu'il représente des gens. Il faut convaincre ces gens qu'ils ont tort, mais pas les écraser par la force parce qu'ils pensent mal.
En Afrique, on sait ce qu'il advient de ceux qui pensent mal (au Gabon, Cameroun, Tchad, Togo, Guinée...), ce n'est pas ce que nous voulons. Il faut apprendre ICI en France (c'est le meilleur endroit) ce qu'est la démocratie (même si elle est loin d'être parfaite), pour essayer de l'installer là-bas.
Sinon, il ne sert à rien de plaindre si on veut soi-même mettre de côté des gens (du fait de leur couleur de peau ou de leurs idées) parce qu'aujourd'hui on est du mauvais côté de la barrière.
Reprocher à autrui ce que l'on ferait soi-même demain n'est ni constructif, ni guère encourageant pour l'avenir. J'ai espoir que les jeunes générations fassent évoluer l'Afrique positivement. Avec des discours pareils, il vaut mieux rester chez toi... c'est-à-dire... en France !!!
Courage les gars, il y a beaucoup de choses à faire pour l'Afrique... mais ce n'est pas ce chemin là qu'il faut prendre.
Il y a 11 ans en Novembre 2006, alors que l'ambassadeur zaïrois Raymond Ramazani Baya traversant Menton à tombeau ouvert pour rejoindre au plus vite Mobutu, et écrasant deux enfants au passage jouissait selon la Convention de Genève d'une quasi immunité totale, ce qui signifie qu'il pouvait donc comme n'importe quel diplomate, quasiment tout faire sans être inquiété (sauf flagrant délit), Mobutu avait autorisé la levée de son immunité pour qu'il soit jugé en France (deux ans de prison avec sursis). C'était quasiment une première.
En revanche, la justice française n'a pas le même zèle pour lever d'autres immunités... Pourquoi a t-il été jugé en France ? Parce que les faits s'y sont déroulés. Vous voyez ce que je veux dire.
Pour quelle raison – sinon un racisme ambiant de plus en plus affiché donc assumé – devrait-on juger nos compatriotes de l'Arche de Zoé en France alors que les faits se sont déroulés au Tchad ?
La France officielle affirme qu'il existe un texte permettant l'extradition de ses ressortissants, mais :
- il faut l'accord du Tchad, arrière-cour de l'armée française (après 50 ans de coopération militaire, les Tchadiens ne peuvent toujours pas se prendre en charge seuls ; on se demande bien à quoi sert la coopération ?), ce qui interviendra sans aucun doute, le Tchad étant quasiment une néo-colonie française qui a peu de moyens de refuser les pressions ;
- l'existence d'un texte ne signifie pas application : la France officielle est bien placée pour le savoir, elle qui piétine chaque jour nombre d'engagements qu'elle a pris, aussi bien bien en interne, que sur le plan international ;
La gauche y compris, réclame un jugement en France et même certains blacks (les « bounty » ou les « peaux noires, masques blancs » tels Rama Yade). Il y a de quoi désespérer de ce racisme de plus en plus assumé, et qui va au-delà de l'arrogance.
Imagine t-on un instant une dizaine de Tchadiens dans la même situation en France avec 103 enfants français blancs. Que ne dirait-on pas ? C'est une affaire qui occuperait les médias un mois durant, sinon plus, où seraient évoqués le cannibalisme, les sacrifices humains.... parce que dans l'imaginaire collectif, seuls les blancs peuvent adopter, alors que c'est monnaie courante en Afrique, où l'oncle élève ses neveux ou nièces, voire les enfants d'un ami ou voisin, etc...
Bizarrement – ou volontairement – personne n'évoque ce cas de figure, oh combien improbable.
Au-delà du fond de l'affaire, que je ne connais pas, et pour laquelle je ne souhaite pas me laisser intoxiquer par une presse à laquelle je ne fais plus confiance (les news sont devenues des marchandises), la forme de l'affaire veut que l'affaire soit jugée au Tchad....
Nous y reviendrons sans doute ultérieurement... mais on peut déjà dire que la population tchadienne qui ne donne pas son avis sait ce qu'un jugement en France signifie :
- Bob Denard a été relaxé pour ses nombreux services rendus à .... l'Afrique !!!
- les protagonistes de l'affaire Elf (André Tarallo, promotionnaire de Chirac à l'ENA en 1957, pour ne citer que lui) a dû ne faire que deux mois de prison, si mes souvenirs sont bons (la préventive n'étant pas en pratique et selon les circonstances et les personnes comptabilisées de la même façon), pour raisons médicales. Près de deux ans et demi plus tard, celui qui est toujours en vie, mais qui est toujours hospitalisé au moment de ses comparutions, a été condamné définitivement et n'a pas remboursé un centime. Quant aux autres protagonistes qui sont également définitivement condamnés (André Guelfi, Alfred Sirven aujourd'hui décédé – qu'ont-ils payé ou remboursé ? -) ;
- je passe sur les nombreux crimes individuels non élucidés par la justice française concernant des ressortissants français (le juge Bernard Borrel à Djibouti, l'ambassadeur de France au Zaïre Philippe Bernard pour ne citer que les plus connus), je ne parle même pas ceux concernant les Africains (Sylvanus Olympio, Thomas Sankara, Patrice Lumumba, et les dirigeants de l'UPC : Félix Moumié, Ruben Um Nyobé, Ernest Ouandié, Ossendé Afana – à croire qu'on a voulu les éradiquer tous -), a fortiori pour des crimes pourtant commis sur le territoire français (Mehdi Ben Barka, Dulcie September et Outel Bono).
La justice française dont on loue les mérites est pourtant régulièrement condamnée par la Cour européenne des Droits de l'Homme (il est vrai que les magistrats ici ne sont pas aux ordres) et n'a pourtant rien à envier à la justice tchadienne. S'intéresse t-on d'ailleurs aux complices tchadiens de l'Arche de Zoé. Que deviennent-ils ? Sont-ils poursuivis ? Arrêtés ? Personne n'en parle ici, pourtant si les conditions pénitentiaires sont dures pour nos compatriotes, elles le sont également pour les Tchadiens. Qui s'en émeut ?
Enfin une brève incursion dans l'affaire des Tarterêts avec le fameux témoin sous X, bien qu'elle concerne la France et non l'Afrique. Cette affaire est scandaleuse, on ne le dit pas assez. Imaginez un blanc qui doit reconnaître un noir ou un asiatique. Pour lui, ils sont tous pareils (il n'y a qu'à regarder toutes les erreurs judiciaires concernant des blacks dans le couloir de la mort aux États-Unis). Pour inventer des preuves, il n'y a pas mieux, car il suffit de trouver un fantôme dont on ne saura jamais rien..... y compris s'il était un policier déguisé !!!
Cette note étant déjà assez longue, j'attend la décision du Conseil Constitutionnel relative à l'affaire ADN avant d'en faire quelques commentaires.
Côte d'Ivoire
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté, lundi, à l’unanimité, la reconduction des sanctions contre la Côte d’Ivoire. Le pays restera un an de plus soumis à l’embargo sur les armes et à l’interdiction d’exporter des diamants. L’Onu devrait réexaminer sa décision au plus tard en Avril 2008.
Ce texte, rédigé par la France, « renouvelle jusqu’au 31 Octobre 2008, l’embargo sur les armes, les restrictions sur le déplacement, le gel des avoirs imposés initialement par la résolution 1572 (2004), et l’embargo sur l’importation de diamants bruts de Côte d’Ivoire imposé par la résolution 1643 (2005) », précise un communiqué de la représentation permanente de la Côte d’Ivoire à l’ONU.
Indépendamment du régime de Gbagbo, qui ne trouve pas grâce à mes yeux, il faut quand même remarquer le zèle éhonté de la politique française vis-à-vis de la Côte d'Ivoire, un zèle qui s'émousse fortement lorsqu'il s'agit des élections législatives au Togo par exemple, ou pour des régimes beaucoup plus sanglants et dictatoriaux que celui de Gbagbo ; je ne parle même pas du royaume du Gabon....
J'ai du mal à comprendre pourquoi on autorise les paris en Afrique pour des courses de chevaux, domaine dans lequel je n'ai aucune compétence. En revanche, je parierais volontiers, avec de bonnes chances de l'emporter, sur les résultats des élections présidentielles et législatives en Afrique francophone.
Zimbabwe
Kenneth Kaunda, ancien Président de Zambie, rappelle certaines responsabilités, trop souvent oubliées, de la Grande Bretagne dans la situation actuelle au Zimbabwe. Kenneth Kaunda était présent lors de la rencontre de Lancaster House sur invitation de la « dame de fer », Margaret Thatcher.
Dans un article de la BBC du 12 Juin 2007 : http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/6728015.stm, Kenneth Kaunda rappelle notamment à ceux qui diabolisent Robert Mugabe, que c’est le gouvernement britannique qui n’a pas respecté ses engagements en matière de redistribution des terres. En effet dans les « accords » de Lancaster House de 1979 pour l’indépendance, il avait été « convenu » que le nouveau gouvernement zimbabwéen « acceptait » de ne pas traiter lui-même les affaires de redistribution des terres, mais que la Grande Bretagne « engageait » toute sa responsabilité pour faire disparaître ces injustices (sic !!!). Elle ne la pas fait avant, mais ....
Sous l’accord de Lancaster House de 1979, des garanties économiques et politiques sont octroyées à la minorité blanche pour une période de 10 ans : toute expropriation de fermiers blancs et nationalisation généralisée est exclue. Un quota de députés et sénateur blancs est maintenu jusqu’en 1994. Les Blancs, soit 1% de la population, continuent alors de posséder plus de 70% des terres fertiles et le gouvernement britannique s’engage à rémunérer les fermiers blancs qui passeraient la main aux Noirs.
Et oui, comme à chaque fois, celui qui a « volé » doit être dédommagé, sinon la victime ne pourra « malheureusement » pas récupérer sa terre, et en outre elle doit rester tranquille.
L’accord de Lancaster House proclamait une amnistie générale, empêchant toute poursuite en Grande-Bretagne pour des actes commis sous le régime raciste de l’ex-Rhodésie entre le 11 Novembre 1965 et le 12 Décembre 1979 : les criminels racistes pouvaient ainsi quitter le pays et se mettre à l’abri en Grande Bretagne.
Il convient ici de se rappeler que juste avant la proclamation de l’indépendance du Zimbabwe le 18 Avril 1980, une amnistie fut proclamée pour tous les crimes de sang commis avant le 1er Mars 1980 ; c’est-à-dire amnistie pour tous les crimes commis jusqu’à l’élection de Mugabe.
Alors quand le gouvernement britannique a montré qu’il n’en avait cure des Zimbabwéens et de leur problème de terre, la patience du gouvernement de Mugabe qui avait attendu pendant plus de 10 ans a atteint ses limites. Le mépris colonial et raciste ne pouvait continuer à s’imposer avec pareille condescendance dans un pays libéré.
Mais, comme nous le montre la longue histoire colonio-esclavagiste, quiconque ose s’affranchir de la domination coloniale....
Comme bien d'autres, Mugabe n'est pas un saint, mais il n'est ni pire, ni meilleur que les autres.
Qu'on les balaie tous, ou qu'on les traite tous comme ils sont, des dictateurs !
Des différents articles relatifs à la visite de Sarkozy en Afrique sub-saharienne, que pouvons-nous en déduire au-delà des mots creux et expressions vides de sens destinés à flatter l'opinion des dirigeants locaux ?
Une nuance est déjà faite entre la colonisation qui « fut une grande faute » et la traite négrière et l'esclavage « un crime contre l'humanité toute entière », a reconnu le chef de l'État français.
Le choix des termes n'est pas innocent – il faut faire confiance à Sarkozy, avocat de profession faut-il le rappeler -, le crime contre l'humanité toute entière sous-entendant que même ceux qui en ont profité, font partie des victimes.
En outre, une faute qui a duré soixante quinze ans peut-elle toujours être considérée comme une faute. Il faut relire les articles liés à la chute du communisme, là aussi une « faute » de quasi même durée, pour se rendre compte qu'il y a deux poids deux mesures, le communisme étant considéré comme un crime indélébile, alors qu'il y a peu, on trouvait en France que la colonisation n'avait pas été si mal que ça : pour qui ?
La colonisation « n'est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique », qui a « sa part de responsabilité dans son propre malheur », a fait valoir Sarkozy.
C'est bien connu, les difficultés actuelles des pays d'Europe centrale et orientale, voire de Russie, tombent du ciel : c'est parce qu'ils sont nuls, ou qu'ils votent mal, le régime communiste n'y est pour rien.
« ...La colonisation n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux, des génocides, des dictateurs, du fanatisme, de la corruption et de la prévarication... ».
- les guerres, desquelles parle t-on, de celle du Biafra par exemple, soutenue par la France pour déstabiliser le Nigéria, et éventuellement récupérer les ressources pétrolières de cette région ?
- les génocides : ce ne sont pas les Africains qui ont expérimenté la solution finale nazie,
- les dictateurs : mais qui s'est empressé de reconnaître la victoire de Faure Éyadéma, un des fils du dictateur togolais ayant régné 38 ans, alors que la TV française filmait en direct les fraudes électorales ?
- la corruption : Angolagate, Carrefour du développement, diamants de Bokassa, Elf ... pour ne citer que les affaires liées à l'Afrique et où le corrupteur n'est pas celui qu'on croit,
- les gaspillages : il suffit de lire les rapports annuels de la Cour des comptes pour se rendre compte que l'élève n'a pas encore dépassé le maître en termes de coûts.
Sarkozy ajoute qu'il n'était pas venu parler de « repentance », « de ressasser le passé ». A ses yeux, « nul ne peut demander aux générations d'aujourd'hui d'expier ce crime perpétré par les générations passées... Nul ne peut demander aux fils de se repentir des fautes de leurs pères », a-t-il ajouté.
C'est oublier un peu vite, d'une part que cette même analyse n'a pas été retenue pour ce qui concerne le peuple juif européen victime du nazisme. Ce dernier a obtenu – et à juste titre - réparation des fautes et des spoliations subies ? Mais alors ? ce qui serait bon pour le peuple juif européen blanc cesserait-il de l’être pour les Africains noirs. Il convient de préciser la couleur, quand on sait l'Europe très engagée contre un dictateur, Robert Mugabe en l'occurrence, au Zimbabwe, au prétexte qu'il spolie des Africains, qui eux ont la « chance » d'être blancs, donc dignes de considération ?
C'est oublier d'autre part, que l'existence de despotes n'est certes pas de la responsabilité de nos pères, mais de nous-mêmes. Comment croire que nous en France, ne puissions supporter 14 ans de Mitterrand et 12 ans de Chirac, mais que les Africains eux s'accommoderaient d'un Éyadéma, Bongo, Biya, Mobutu, Sassou N'Guesso... ? Qui ose croire, pour qui connaît les relations franco-africaines, qu'un Faure Éyadéma, dont plus personne ne parle aujourd'hui, est tombé du ciel tel un messie, soutenu par sa population, et vu son jeune âge pourrait rempiler pour une quarantaine d'années ?
Enfin comble de l'hypocrisie, Sarkozy exhorte les jeunes Africains formés en Europe à revenir dans leur pays pour « bâtir l'Afrique .... Il faut mettre un terme au pillage des élites africaines dont l'Afrique a besoin pour se développer », a-t-il souligné.
Mais qui pille l'Afrique : certains Africains (mais aussi Asiatiques ou autres nationalités étrangères, si possible colorées) obtiennent une carte de résident de 10 ans après deux ans de master en France (en informatique par exemple), alors que certains de leurs compatriotes, qui ont parfois passé plus de 10 ans en France (certes dans la clandestinité), ont du mal à faire valoir leurs droits.
On sait bien sur cette question de l’immigration, que Sarkozy a l’intention d’aller à la pêche aux cerveaux et aux jambes (pour le football et l’athlétisme) d’Afrique.
« Voulez-vous que cesse l'arbitraire, la corruption, la violence ? Voulez-vous que la propriété soit respectée, que l'argent soit investi au lieu d'être détourné ? », a également rajouté Sarkozy.
Qu'on m'explique comment s'y prendre, sauf à procéder comme l'Union européenne vis-à-vis du Hamas palestinien, c'est-à-dire contourner l'État pour donner directement aux populations. Pourquoi ce qu'on peut faire en Palestine aujourd'hui n'a jamais été possible en Afrique jusqu'à maintenant ?
« C'est à vous de le décider et si vous le décidez, la France sera à vos côtés comme un ami indéfectible, mais la France ne peut pas vouloir à la place de la jeunesse d'Afrique », a-t-il lancé.
Mais lorsque la jeunesse d'Afrique, guinéenne en particulier, en Janvier 2007, a demandé des comptes à son président dictateur (près de 24 ans de règne à son actif), le bilan fut de plus de 300 morts après répression à balles réelles. Où se trouvait la France (officielle s'entend) ?
Mais après avoir été négatif – peut-il en être autrement ? -, il faut néanmoins évoquer certains points positifs à l'actif de Sarkozy, dont on peut espérer que cela symbolise une « nouvelle vague ». Il eût été impossible de tout modifier d'un seul coup, mais peut-être prévenir d'une rupture progressive mais réelle : c'est tout ce qu'il faut souhaiter.
En effet, à défaut de rupture tonitruante avec les usages du passé, on a pu noté des inflexions à Paris depuis l’arrivée de Sarkozy à l’Elysée. Saisie par des ONG, qui les accusent de détourner l’argent public, la justice française a récemment décidé d’enquêter sur le patrimoine immobilier des présidents Bongo et de son beau-père congolais Sassou N’guesso, à Paris.
Autre première : deux Rwandais, recherchés par la justice internationale pour leur responsabilité dans le génocide de 1994, viennent d’être arrêtés en France, dans l’attente de leur éventuelle extradition. Enfin, le « suicide » du juge Borrel à Djibouti a été requalifié en « assassinat », au lendemain de la réception à l’Elysée de sa veuve.
On reste donc vigilant et attentif pour la suite ....
Les candidats prétextent eux aussi que les Français ne s'intéressent pas aux enjeux internationaux, ce qui explique que ces sujets n'occupent pas le devant de la scène dans la campagne, en oubliant que si l'on en parlait davantage, il y a de fortes chances que les électeurs se passionnent pour des débats y afférent.
Fort habilement, cela permet aux candidats de ne pas trop exposer leurs intentions ou leur vision de l'Afrique. On est donc conduit à voter pour quelqu'un dont on ne sait pas ce qu'il compte faire avec les autocrates : l'un considère que la France n'a pas besoin de l'Afrique (on se demande alors ce qu'elle attend pour en partir, et pourquoi elle critique la percée chinoise, voire américaine), l'autre parle de co-développement sans que quiconque puisse expliquer en quoi cela consiste concrètement.
En fait la sous-information arrange bien nos gouvernants : ils font ce qu'ils veulent...