Je commence par m’excuser. Je n’ai rien contre les daltoniens. Il s’agit d’un handicap, et il n’est pas politiquement correct d’être contre les handicapés. Surtout que j’en suis. Le daltonisme dont il est question ici est celui dont souffrirait mon alter ego « patriarche » dans l’extrême sud-est de la France.

Mon petit frère affirme, en effet, que Thierry Henry n’est pas black. Il paraîtrait qu’il soit né à Ulis d’un père authentiquement français (en tout cas pas moins français que certains qui briguent la magistrature suprême). Il paraît aussi que le cher Trézégol soit né à Rouen, une ville qui n’est pas située au milieu de la forêt tropicale. Mon petit frère me fatigue parfois. Il ne comprend pas que quand on est métissé on soit qualifié de Blanc en Afrique, et de Noir en France. Il tient absolument à me donner les bio de tous les pros qui composent l’équipe dont l’emblème est le coq. Les Eric Abidal, Thuram, Govou, Malouda, en passant par les Dhorasoo, les Barthès, Zidane, Wiltord, Anelka, etc…. seraient tous des bleus, des véritables gaulois. Comme l’étaient leurs prédécesseurs Giresse, Tigana, Platini, Pirès, Deschamps, Dessailly...... Jusqu’ici il n’y a qu'en tennis qu’on était blanc quand on gagnait et Noir quand on perdait. Noah en sait quelque chose. Dans le foot, c’est la première fois que quelqu’un porte sur la place publique la couleur des joueurs (même si quelques autres patriarches ont déjà fait allusion à une Marseillaise que certains joueurs n’aiment pas chanter). Ces notes discordantes ne devraient pas semer la dysharmonie trop longtemps. En effet, à ce qu’il paraît, il n’y aurait dans l’équipe de France de foot ni Noirs, ni Blancs, et encore moins des jaunes. Il n’y a que des bleus. A ce qu’il paraît, la seule condition serait de savoir bien shooter dans un ballon (intelligemment quand même) pour permettre au drapeau tricolore d’être hissé haut.

Donc, mon patriarche de l’extrême sud-est qui voit des noirs et des blancs au sein de l’équipe de France serait daltonien. A moins qu’il ne soit atteint d’un glaucome. Dans le cas du daltonisme je ne sais pas quoi lui conseiller. Mais dans le cas du glaucome, je peux lui donner l’adresse de mon chirurgien. En effet, comme tous les autres qui cherchent la référence de la nationalité dans la couleur de la peau, il faudra qu’il sache que les français ne peuvent pas être définis en fonction de leur épiderme ou de leurs origines, mais uniquement en termes d’appartenance à une communauté de destin. Un point, un trait.