Nguick, communauté rurale de Sakal à 35 km de Louga accueille depuis hier jeudi, les fidèles musulmans pour sa Ziarra annuelle. Ces journées dénommée « fêtes des âmes » par son éminent initiateur Cheikhna Abass Sall at Tidjani, sera en sa 51e édition. Le guide religieux de Louga inscrivait ces retrouvailles, à l’image des autres rencontres qu’il a initiées à Kaahira ou à Taaba, sous le signe du recueillement. Mais surtout d’hommage à ses illustres précurseurs qui reposent du sommeil du juste dans le cimetière de Nguick. Il s’agit d’El Hadj Ahmadou Wade, le premier érudit du Ndiambour à accomplir le pèlerinage à La Mecque et qui fut un grand frère pour El Hadj Malick Sy. Sokhna Fatou Wade, mère de Serigne Abass Sall qui, dit-on, récitait vingt mille « Salatoul Fatiha » par jour, Ahmadou Dame Wade qui lisait le Coran en entier chaque matin au retour de la mosquée mais aussi Serigne Mayoro Sall qui fut le premier chef religieux à organiser un Gamou au Ndiambour, entre autres. Les quatre jours seront surtout un moment d’expiation et de purification de l’âme. Pas moins de 800 kamils ( récitation intégrale du saint coran) seront récités sous la direction de Serigne Mansour Sall, khalife de Cheikhna Abass Sall et par les disciples de Serigne Mamoune Ndiaye de Saint Louis. Cet exercice sera assorti par des séances d’invocation des plus Noms et Attribut les plus exaltées de Dieu ou Zikroullah.

En marge de ces actes de dévotion, des consultations gratuites seront également menées en direction des populations par des médecins ainsi que la distribution de dons de vêtements. L’initiateur de cet acte de dévotion est CheikhAbass que l’on appelle affectueusement « Mara », est une des figures marquante de l’Islam au Sénégal et comme « fils spirituel » d’Ahmad At-Tidjani (Rta), le fondateur de la tarikha Tidjanya.

Celui que l’on appelait affectueusement « Mara » a vu le jour il y a exactement cent ans. En plus de sa stature d’homme de Dieu, il a été particulièrement actif toute sa vie durant par sa grande érudition au service de la voie tidiane et de ses concitoyens. Il était d’ailleurs considéré comme un éveilleur de consciences. On peut le constater dans son incommensurable production littéraire et ses 270 recueils de poèmes et ses 11 000 vers écrits en arabe et Wolof. Dans ses fameux « Wolofal » il s’est érigé comme un véritable critique social en s’attaquant au fanatisme et l’obscurantisme dans la société. Le témoignage de Mamadou Dia, ancien président du conseil, en 1996 est à ce sujet des plus éloquents« Me revenant, les heures que je passais avec ce grand érudit, devisant de chara, de sunna. Au contact de cet homme de Dieu, j’ai frissonné tel le naïf qui découvre la science…L’analyse de l’œuvre de Serigne Abass Sall-paneygrique du Prophète ( Psl), et de Cheikh Ahmed Tidianni, réflexion sur le taxwhid, la moralité en islam, l’ésotérisme,- met en pleine lumière la culture raffinée de Cheikhna Abass Sall. »

Rappelé à Dieu en 1990, son œuvre est aujourd’hui perpétuée dans les villages de Taaba et Kaahira qu’il a fondé mais aussi à Ndié (Louga), Saint-Louis ou encore à Niomré ( Louga). Elle est entretenue et préservée par sa famille et son khalife Serigne Mansour Sy Sall

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