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vendredi 15 janvier 2010

______France : "Existe-t-il un conflit entre mémoire juive et mémoire noire ? les Noirs ont été à la base de la civilisation égyptienne,l’Egypte antique, ce sont des Noirs.

Aujourd’hui, une question se pose en France avec les incendies d’hôtels à Paris et les émeutes de novembre. On a vu que la population noire était toujours au coeur de ces problèmes. Est-ce qu’il y a un problème d’intégration en France ?

Je pense que le problème noir n’est pas qu’un problème français, c’est un problème global. L’identité noire se ressemble un peu partout dans le monde. En France, il ya eu des incendies et pas mal de Noirs, jeunes ou moins jeunes, sont morts. C’est vrai aussi que l’émotion suscitée n’a pas été à la hauteur de la gravité des faits. Les gens ne saisissent pas ce décalage. [Le vrai problème en France, c’est que la population noire n’a jamais revendiqué les choses, et en ce moment justement, les gens revendiquent parce qu’il y a une génération de Noirs conscients de ce décalage, qu’il y a un problème lié à l’Histoire]. C’est quelque chose de nouveau et les gens ne comprennent pas, il faut leur expliquer, car, quelque part, c’est normal qu’il ne le comprennent pas. Cette génération de jeunes noirs, c’est son boulot d’éduquer les autres, de les sensibiliser sur ce sujet, de leur faire comprendre que quelque chose ne va pas. Je suis persuadé que la majorité des gens ne sait pas ce que vivent les Noirs. Si on ne leur explique pas, les choses ne changeront pas. Depuis que le débat s’est enclenché, les gens commencent à comprendre et les choses bougent.

Que pensez-vous du projet de loi sur l’immigration de Sarkozy, qui prévoit un durcissement pour l’entrée et le séjour des immigrés ? Il y en a qui parlent de “ migration jetable ”.

Quand on s’intéresse aux propositions de Monsieur Sarkozy, on constate qu’elles se raprochent beaucoup de celles du FN. Il veut faire croire que les problèmes en France, ce sont les étrangers qui les créent. Il est important de bien comprendre l’Histoire car elle est, selon la formule consacrée, un éternel recommencement. De tout temps, quand il y a eu des difficultés économique, on a ressorti la problématique de l’étranger et, comme les gens méconnaissent l’Histoire, ils se font prendre au piège. Si on regarde la réalité, les étrangers ne créent pas de problèmes, au contraire, sans eux, la France ne pourrait pas aller de l’avant. Certaines personnes ne sont pas conscientes de ça, pour eux, immigration égal seulement danger. Si chaque français connaissait sa propre histoire, il saurait que si la France a gagné la Première guerre mondiale, c’est aussi grâce aux armées coloniales. Durant la Seconde guerre mondiale, si le général De Gaulle a pu organiser la France libre, c’est en partant de l’Afrique. économiquement aussi, l’immigration a eu un rôle positif : il suffit de voir qui a reconstruit la France après la guerre. Comme toujours, c’est en jouant sur l’ignorance des populations qu’on les manipule.

Que pouvez vous nous dire de cette accusation qui porte sur l’antisémitisme de Dieudonné. Existe-t-il un conflit entre mémoire juive et mémoire noire ?

Dieudonné, en voulant soulever la problématique de l’oubli de l’esclavage dans la mémoire collective en France a fait une bonne chose, mais il s’est trompé complètement en voulant mélanger ou opposer les deux mémoires. Je crois qu’on peut parler tranquillement de l’esclavage sans parler de la mémoire des juifs, même si historiquement la Shoah a été une sorte de réplique de l’esclavage, du moins dans sa justification. En effet, l’esclavage s’est basé sur la supériorité des Blancs sur les Noirs. On a voulu faire passer les Noirs pour des sauvages afin qu’il devienne normal qu’ils soient esclaves, qu’on les exploite. Et de même, dans l’idéologie d‘Hitler, les Juifs sont des sous-hommes. Donc quelque part, il y a un lien. Mais seulement à ce niveau là. Ensuite, les paroles de Dieudonné ont débouché sur des malentendus comme l’antisémitisme des Noirs. Quand vous étudiez l’Histoire, vous constatez que les Noirs n’ont jamais voulu exterminer les Juifs. Le système politique allemand n’était pas dirigé par des Noirs, l’inquisition en Espagne n’était pas non plus commanditée par des Noirs. Il est donc stupide de penser que les Noirs sont antisémites en se basant sur le discours de Dieudonné.

Quelles sont, selon vous, les actions à mener pour combattre cette forme de racisme ?

Comme les intervenants de la conférence nous l’ont montré, le racisme anti-Noir est donc d’abord lié à l’esclavage, et ensuite, au colonialisme. Je crois que pour combattre ce fléau, il faut savoir d’où il vient, analyser le sujet pour trouver la réponse. Je pense que la bonne réponse est dans la connaissance de l’Histoire, sans laquelle on ne peut pas progresser. Cette connaissance est fondamentale pour tous les Hommes et surtout pour la population noire qui est victime de cette image négative dans laquelle on l’a enfermée. étant donné le caractère intellectuel du racisme, intellectuel parce que construit par des penseurs et des hommes de lettres, j’ai la conviction que l’éducation scolaire est cruciale pour pouvoir mener une reflexion profonde sur la réalité du racisme anti-Noir. ce qu’il nous faut, c’est déconstruire cette image négative qui est encore fort présente dans l’inconscient occidental.

Combien de gens savent qu’à la base, l’Egypte antique, ce sont des Noirs ? Combien de personnes savent qu’au Soudan, il y a de nombreuses pyramides ? L’idée, c’est que si on apprenait, avant de parler de l’esclavage, l’histoire de l’Afrique, et que [les Noirs ont été à la base de la civilisation égyptienne], laquelle a déteint sur la grecque, berceau de la notre, cela aiderait les enfants noirs à se faire une idée plus valorisante de leurs origines. D’autre part cela montre bien que l’on apprend toujours des autres.

Comment expliquez-vous le fait que les Noirs soient plus touchés par le racisme alors qu’ils sont une minorité, dans le sport comme dans la société ?

Justement, pour les Noirs, ce n’est pas une question de nombre, mais plutôt de visibilité. Dans une foule, s’il y a un Noir, c’est lui qu’on remarque. Pour les gens, les Noirs forment une population homogène, on dit : “ les Noirs sont comme ça, les Noirs font comme ça, les Noirs savent ou ne savent pas faire ça ! ” C’est intéressant d’observer ce qui se passe quand ces gens veulent vexer les Noirs, ce qu’ils font comme gestes, comme bruits, et à quelle période de l’Histoire ils se réfèrent. Et bien, vous verrez, c’est toujours la même chose, c’est-à-dire l’utilisation de vieux clichés coloniaux et du temps de l’esclavage. Par exemple, pour quelle raison imitent-ils les singes ? Ils pourraient faire autre chose n’est-ce pas ? Ce n’est pas par hasard qu’ils agissent ainsi, cela fait partie du folklore esclavagiste et colonial.

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______Quels sont les effets de la traite négrière, de l’esclavage et de la colonisation sur les représentations des Noirs en France ?Quelles traces ces phénomènes historiques ont-ils laissé dans les constructions identitaires antillaise et africaine

« Je suis de père sénégalais et de mère française. Jusqu'à l'âge de 6 ans, je ne voyais pas ma couleur. J'étais un petit blanc français. Au CP, une fille, Anne-Lise, je me rappellerai toute ma vie de son nom... Je lui ai demandé une serviette, elle m'a dit : « sale noir, retourne dans ton pays ». J'ai senti la différence. J'ai vu que je n'étais pas comme eux, alors que je me considérais comme eux depuis tout petit... Depuis que je suis connu, c'est une autre discrimination... C'est de la condescendance. Un ton gentil pour eux mais complètement insultant pour moi. » Disiz La Peste.

  • Aimé Césaire, poète et homme politique (7 min 30)

Le penseur martiniquais revient sur le choc des cultures latines et africaines au XVeme siècle. Il explique le racisme comme une méconnaissance, et donc une méfiance, des autres cultures. Il préfère avancer l'idée de « fraternité noire » plutôt que de « communauté noire », même s'il ne nie pas l'existence de cette dernière. Enfin, il déclare se considérer comme un homme d'Afrique avant de se considérer comme un martiniquais. Pascal Blanchard, historien

  • Gaston Kelman, écrivain français auteur de Je suis noir et je n'aime pas le manioc (16 min 30)

Gaston Kelman analyse l'intégration des communautés noires au sein de la société française. Il dénonce le système de « discrimination positive », courant dans les pays anglo-saxons, qui selon lui entraîne un assistanat de la minorité, et se montre favorable à l'idée d'identité française qui prime sur la couleur de peau. Il évoque également les clichés, censés aider à l'intégration, émis par les communautés noires et blanches. Enfin, il met en garde contre les comportements qui poussent à voir le racisme de toute part.

Le Paris noir, 1926 - 1936 (5 min 30) Paris va être une des villes fondamentale dans l'affirmation de la « communauté noire ». Dans les années 1920, l'élite internationale politique et artistique siège dans la capitale française et va rencontrer les populations noires s'étant installées en métropole après la guerre.

La colonisation, l'Histoire et la morale (4 min 30) L'historien se prononce sur le récent débat concernant les aspects positifs ou négatifs de la colonisation. Il considère qu'il est impossible et irresponsable de juger ce trait de l'histoire, tant les paradoxes et les ambiguïtés sont nombreux.

La représentation des Noirs et des Africains en France (36 min) Un rappel historique sur les sociétés antillaises et africaines, des liens entre métropole et ces territoires, et l'analyse de la venue et de la présence des noirs sur le sol français.

  • Entretien avec Arnaud Ngatcha

Pourquoi ce film ?

J’avais ce projet en maturation depuis un an. Après avoir lu un article du Monde sur l’esclavage, je me suis demandé comment on pouvait se positionner par rapport à cette question quand on est noir ou métis. J’ai commencé à lire des ouvrages et à me renseigner sur cette période de l’histoire qu’on ne m’avait pas enseignée à l’école. En avril 2005, Le Nouvel Observateur a consacré un dossier spécial à ce sujet, qui mettait l’accent sur la mobilisation et les revendications de la communauté noire. La question de l’esclavage est revenue sur le devant de la scène et j’ai voulu comprendre pourquoi. J’ai une part d’africanité en moi, car mon père est d’origine camerounaise. Je n’avais pas envie de faire un film historique, qui raconterait l’esclavage comme une sorte de fresque, je voulais travailler autour de la question de l’identité noire. Y-a-t-il une histoire commune aux Noirs ? Quels sont les effets de l’esclavage et de la colonisation dans la représentation des Noirs dans la société française ? Comment vit-on le fait d’être noir aujourd’hui ?

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_____RDCONGO :La faute de ce jeune Président réside sur son incapacité d'apprécier les contours... vu sa place stratégique en terme d'espoir pour la nouvelle Afrique.De donner une chance à ces jeunes de devenir chef d'états ou ministres un jour

Paris, le 4/08/2009

Lumumba qui fut notre héros national qu'il est jusqu'à preuve du contraire, son nom est cité dans des manuels et livres de référence et des universités portent avec fierté pour la RDC. Films et documentaires relatant son périple autour l'émancipation des Nègres. En guise de reconnaissance de la Nation à cette figure de proue et l'emblème d'une doctrine avant-gardiste du renouveau de l'Afrique. Une statue surplombe l'entrée du boulevard qui porte son nom. L'intérêt de planter cet épouvantail ne cadre pas dans la reconnaissance héroïque du symbole qui fut cet homme de bravoure et de caractère.

Il aurait été préférable de bâtir un mémorial dédié à son œuvre héroïque, et que les étudiants, patriotes et chercheurs pendront la peine visiter et accomplir leurs travaux universitaires ou encore, les touristes qui trouveront un intérêt évident à le visiter. En suscitant également par la même occasion, un apport touristique pour ce grand pays qui souffre de son image d'un manque criant des installations touristiques.

Le discours ou attitude héroïque de Lumumba lors cette conférence pour l'octroi de l'indépendance du Congo Léopord-Ville a simplement retarder l'avènement économique et fonctionnel de ce pays sur le plan international, au nom du patriotisme et liberté d'expression. Effectivement, cette référence lumumbiste ne peut pas me laisser sans réaction. C'est l'une des périodes la plus sombre de notre histoire et provoque en certains congolais avertis, une réaction épidermique suivi des quelques éruptions cutanées.

Il est d'usage d'applique la diplomatie conciliante qui donne des meilleurs résultats que d'avoir libre court à des propos vindicatifs à l'encontre des Nations puissantes. Il est souvent dit : les politiciens ont souvent une culture rancunière à l'encontre des adversaires qui sapent leurs intérêts ou aux agitateurs idéologiques (grandes gueules). Le cas de notre Patriote Emery Patrice LUMUMBA a plongé la RDC par ricocher dans la situation que nous nous trouvons aujourd'hui avec la déliquescence de la Patrie. Quels sont nos bénéfices qui découlent de ce trait union historique et ses retombées ?

Brève historique de la Belgique, puissance coloniale d'Europe La colonisation du Congo s'opéra durant la période comprise entre la première exploration du Congo-Kinshasa par Henry Morton Stanley (1867) jusqu'à l'annexion du pays par la prise de possession par le roi Léopold II de Belgique (1885). Ce fait historique ne pouvait pas s'effacer avec un discours destructeur et tonitruant à caractère irresponsable de notre Référence Nationale.

Dans l'unanimité de plusieurs anthropologues, historiens et politologues, l'immaturité politique de Lumumba n'a fait que retarder à la RDC le processus de sa démocratisation et de ces organes vitaux à savoir : L'économie, politique et sociale. Le discours du sage et diplomatique de Kasa-Vubu a prévalu sur celui retentissant de Lumumba qui a condamné le Congo au concert des Nations. Le petit pays qui était la Belgique en 1960 était l'un pays le plus puissant et influent de l'Europe coloniale. Consultez les documents historiques vous en serez convaincu.

Textes historiques de l'influence de la Belgique en Europe esclavagiste :

En 1876, Léopold II organisa une conférence géographique internationale à Bruxelles, invitant des délégations de toutes les sociétés scientifiques de l'Europe entière pour discuter de problèmes scientifiques et philanthropiques tels les méthodes de cartographie, pour prévenir la ré-émergence du trafic d'esclave sur la côte occidentale de l'Afrique, et pour discuter de la meilleure façon de fournir un support médical au continent.

A la clôture de la conférence, Léopold proposa qu'ils établissent un comité international philanthropique, et il se proposa modestement d'en assurer la présidence. Pour les apparences, il fit tenir une autre conférence l'année suivante, mais dès ce moment, l'Association Internationale Africaine fut simplement une façade des ambitions de Léopold. Il créa une série d'organisations subsidiaires annexes, dont la plus notoire fut l'Association internationale du Congo, qui n'avait qu'un seul actionnaire : Léopold lui-même.

Peu après que Stanley fut de retour du Congo, Léopold essaya de le recruter. Stanley, toujours en attente d'un intérêt de la part du Royaume-Uni, rejeta ses propositions. Cependant, Léopold insista et Stanley céda. Léopold était, semble-t-il, le seul Européen disposé à financer le rêve de Stanley : la construction d'un chemin de fer à travers les Monts de Cristal de la mer jusqu'au Pool Malebo, à partir duquel des bateaux pourraient remonter le fleuve sur quelque 1 600 kilomètres au cœur de l'Afrique. Stanley, plus habitué aux rigueurs du climat africain et aux complexités des structures sociales africaines que Léopold, le persuada que la première étape devait être la construction d'une voie de chemin de fer et d'une série de postes fortifiés.

Léopold fut d'accord, et dans le plus grand secret, Stanley signa un contrat de cinq ans avec un salaire de 1 000 livres par an, et se rendit à Zanzibar sous un nom d'emprunt. Pour éviter d'être découvert, le matériel et les travailleurs furent acheminés par différentes routes, et les communications entre Stanley et Léopold furent confiées au Colonel Maximilian Strauch. C'est seulement à ce moment que Stanley fut informé de l'ampleur des ambitions de Léopold :

Stanley ne devait pas seulement établir des comptoirs commerciaux, il devait secrètement édifier un État complet. Les instructions étaient directes et claires : " Il est question de créer un nouvel État, aussi étendu que possible, et l'organiser. Il doit être clairement compris que dans ce projet, il n'est pas question de garantir le moindre pouvoir politique aux populations nègres. Ce serait absurde. " Faites les recherches sur la suite de sa suprématie auprès du Musée Bellevue en Belgique. Le Musée Bellevue de Bruxelles est l'actuel musée d'Histoire de la Belgique, de l'indépendance (1830) à nos jours. Il est situé au sein de l'Hôtel Bellevue, dans le prolongement du Palais royal de Bruxelles, formant le coin entre la place des palais et la place Royale. L'hôtel et les collections qu'il abrite sont gérés par la Fondation Roi Baudouin.

Le discours de Patrice Lumumba, une immaturité politique

Le discours de Lumumba n'était pas prévu, ni n'ayant reçu l'aval de son gouvernement et moins de son Président et par conséquent, avait signé son arrêt de mort et celui de la RDC.

Le choc de discours qui ne cadré pas avec les circonstances diplomatiques avait créée une onde de choc au sein de la communauté coloniale de l'époque. Sans mesurer les conséquences de ce désastre, il part dans ses diatribes à l'encontre de l'occupant. Une humiliation faite à la Belgique et les autres Nations coloniales par un petit Nègre du Congo. Les conséquences seront imprévisibles et catastrophiques pour le devenir de la RDC. L'histoire est là pour nous rafraîchir la mémoire :

Un petit extrait de son discours :

" A vous tous, mes amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cours, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l'histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.

Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd'hui dans l'entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d'égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c'est par la lutte qu'elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n'avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. C'est une lutte qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l'humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force.

Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire.

Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d'élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu'à un noir on disait " Tu ", non certes comme à un ami, mais parce que le " Vous " honorable était réservé aux seuls blancs ?

Il est vrai ce beau discours à un caractère bien patriotique avec un idéalisme débordant, mais un discours truffé amateurisme aux contours discourtois dépourvu de diplomatie. Avec des répercussions que nous connaissons. Après l'indépendance, la RDC n'a pas été accompagnée pour son apprentissage dans l'économie du marché. Un fait historique : la Belgique à cette époque de l'indépendance avait une puissance diplomatique, économique et très influente en tant que Royaume. Des ramifications et connections dans l'ensemble des royaumes qui comptaient dans l'espace Européenne.

Mobutu est venu avec 32 ans d'un régime sans partage, totalitaire qui a définitivement hypothèque le peu d'espoir en sacrifiant par la même occasion plusieurs générations. Aujourd'hui ce peuple croule sous le crépitement de tirs croisés d'une grande belligérance au monde. Les répercussions sont souvent difficiles à mesurer quand l'émotion est mise au devant de la scène. La pensée politique, est une pensée froide et réfléchie. On ne doit pas arrêter le progrès, et la pensée idéologique et philosophique mais il faut d'abord déterminer si un changement de mentalité est vraiment un progrès.

L'exemple à suivre du défunt Président Gabonais

A l'exemple du Gabon avec son défunt Président Omar BONGO qui a su combiner la clairvoyance et la manipulation des occidentaux au profit de son Pays. Le Gabon a joué et joue un rôle capital dans la politique française. Un élément caractéristique de sa politique fut le limogeage de Jean-Marie Bockel Ministre français de la Coopération, et le contrôle de la Présidence Française. Aujourd'hui c'est un pays stable et épargné par des guerres fratricides avec une croissance extraordinaire la plus élevée des pays d'Afrique par habitant : Le Gabon, peut se targuer d'un PIB par habitant de 5 000$ (soit à peine moins que l'Afrique du Sud et tout de même deux fois plus que les pays du Maghreb.

Les dividendes tirés de cette bonne gouvernance qui permet aujourd'hui aux Gabonais d'exceller dans la stabilité socio-économique de leurs pays. Octroi des bourses en matière d'études universitaires dans toute l'Europe avec une respectabilité certaine. Le Gabonais ne trouve aucune utilité et l'intérêt de travailler à l'étranger et de se fourvoyer dans des combines et malveillance à l'instar des autres Africains résidants dans l'hexagone. Ils sont les bâtisseurs de leurs Nation.

Un aventurier à la tête de la RDC

Mobutu lâché, et lègue par la force de choses le pays à un aventurier de Laurent Désiré KABILA qui nous remet la sauce Marxiste et idéologique sans détenir un programme claire de gestion de la chose politique. Il ouvre la porte à la prédation de ses voisins qui attendaient le moment venu pour mettre le grappin sur sa proie. Une seconde catastrophe pour la pays meurtri par la crise et les troubles intestines liés à ces fameux secrets accords signés avec ces partenaires saboteurs. Un cheval de trait ne deviendra jamais un Yearling. (Yearling) : est un anglicisme désignant un cheval de course pur-sang anglais

Toujours au nom de la liberté d'expression, il se permet dans sa grande fragilité politique, de renvoyer sur les roses l'ancien secrétaire état américain, madame Madeleine Albright. En se moquant d'elle en publique et de l'avoir humilié en lui raccrochant au nez. Quelle folie ! Le résultat, on le connaît avec sa mort prématuré et un héritage tragique du Nord - Kivu. Qui paiera la facture de cette hétérodoxie caractérisée ?

Le discours " hors protocole " de Lumumba comme il est souvent dit, est une faute grave de goût diplomatique. On ne peut pas joué aux apprentis sorciers si on n'a pas bien ficelé son balai.

La Côte d'Ivoire du Veux Houphouët

Le vieux, comme on l'appelait si affectueusement (Houphouët-Boigny) en Côte a su jouer la sagesse combinée avec une bonne dose d'intelligence pour l'expansion économique de sa grande métropole. Tous les Ivoiriens sont en unissons avec les œuvres laissées par le patriarche. Il avait souvent l'habitude d'utiliser ce dicton en disant : Il n'y a rien, c'est l'homme qui a peur…

Il avait légué aux Ivoiriens, un pays multiconfessionnel et culturel acceptant toutes les diversités ethniques en commençant les Burkinabés qui ont fait de l'économie de ce pays est un modèle de réussite et un bon compromis dans la sous région Ouest Africaine. Portant le pays ne dispose pas des richesses scandaleuses comme certains de ses voisins, il a su capitaliser ses investissements et ses ressources (Café et Cacao). Il avait même hissé à la tête de son pays en tant que Premier ministre le Burkinabé d'origine LASSANE WATARA.

Vous connaissez la suite avec cette histoire de liberté d'expression prônée par le dangereux et immature Laurent Gbagbo au cursus douteux, qui a conduit le pays avec une présence massive de casques bleus. En conséquence de cause, le pays est devenu ingouvernable coupé en deux entre le Nord et le Sud, comme son grand frère la RDC. L'orgueil le poussait au nom du patriotisme et de liberté d'aller défier le gouvernement français avec une certaine arrogance propos aux incompétents.

Est-ce que Joseph KABILA a-t-il compris la leçon de la gouvernance aux sauces aigres étrangères ?

Est-il est parti pour durer ? Avec une constitution faite sur mesure au profil des intérêts de ceux qui ont concoctés cette fameuse ineptie. Qu'est elle dit ladite constitution pour le pouvoir Présidentiel : le mandat du Président de la République n'est renouvelable qu'une seule fois, mais aussi, il exerce ses prérogatives de garant de la Constitution, de l'indépendance nationale, de l'intégrité territoriale, de la souveraineté nationale, du respect des accords et traités internationaux ainsi que celles de régulateur et d'arbitre du fonctionnement normal des Institutions de la République avec l'implication du Gouvernement sous le contrôle du Parlement

Au regard de ce qui se passe dans " plusieurs démocraties " les lois constitutionnelles seront-elles changées pour permettre à ce Président de durer dans le temps ? Il faudra vous rappelez de la somme dégagée pour les élections truquées de ce jeune Président africain au cursus étonnamment caché comme un secret d'état (575 million de dollars). A la veille de l'annonce des résultats du premier tour par la CEI (Commission électorale Indépendante), le service sérieux de presse de Vatican avait annoncé en scoop la victoire cuisante de JP BEMBA sur Joseph KABILA à la stupeur de la communauté internationale qui voulait faire triompher son poulain en un seul tour.

La tension était telle que, peur de créer une grande insurrection dans la capitale, le deuxième tour a été à la déconvenue des instigateurs de cette mascarade, organisé. Les dispositions au préalable été prises pour mater dans le sang celui qui oserait braver cette mise en scène théâtrale. En mettant à la tête de la ville, pour la première fois dans l'histoire de la république, un Gouverneur militaire, l'Amiral LIWANGA en remplacement de MAZUNG KEMBIMBI qui depuis lors, occupe la place qui n'a jamais quitté jusqu'à ce jour pour aider son Président à faire avancer son projet (FIVE CHANTIERS).

En cache misère d'un toit qui se craquelle, la communauté internationale apporte le ciment et chaux pour colmater les imperfections de sa démocratie imposée aux congolais. A coup de milliard, celle-ci a mis l'accent sur octroie d'aide pour la reconstruction de la RDC et la chine n'est pas du reste. Les 32 ans d'amère expérience sous la dictature de Mobutu a formaté la population à des pratiques d'anti-valeurs tels que : la gabegie, le vol et clientélisme, une culture encouragée par le discours de ce même Président donné au stade du 20 mai sous les acclamations de la population en liesse. (Boyiba mais ndambu), Traduction : Voler mais avec réserve. Comme le ridicule ne tue pas, il reviendra sur son discours en disant en substance : Nalobaki boyiba nioso té (De n'est pas tout voler). Parce qu'après son discours les caisses étaient les passoires chinoises, provocant une grande inflation jamais maîtrisée jusqu'au départ de ce renégat.

Ça vous donne la mesure et la probité des gens qui nous gouvernaient à l'époque. Les mêmes personnes sont promues aujourd'hui aux postes clés du Pays qui veulent nous donner les leçons de la bonne gouvernance, allez y comprendre ! Un peuple n'est peut en aucun cas avoir la mémoire stimulée par son ventre et le mercantilisme du conscience. Cela donnera le résultat qu'on connaît aujourd'hui avec la dépravation de mœurs à l'image biblique de SODOME ET GOMORRHE.

Incapacité de J. Kabila à gérer l'immense Congo La faute de ce jeune Président réside sur son incapacité d'apprécier les contours géopolitiques et géographiques de la région et la perception belliqueuse des ennemis de la RDC qui en définitif le met hors-jeu de par son incompétence avérée et jouent avec son absence de constance. Le Congo est un très grand pays convoité et enclin au devenir de l'Afrique centrale.

D'où, un Président fort, mature, aguerri dans la diplomatie active, en développant un dialogue sincère avec ses concitoyens, en mettant en avant les prérogatives qui sortiraient cet immense terrain de chasse de tout sorte de braconnage au regard de son potentiel. Mobutu à son époque avait fédéré tout le Congo - Zaïre à une Nation de modèle culturel avec sa rencontre mensuelle, en créant une synergie et une communion avec la population. A défaut d'une bonne gouvernance, il créa autour de lui une grande sympathie de la population. Cette capitale sympathie manque cruellement au nouveau capitaine du navire Congo.

A-t-il peur d'aller au contact de la population ? Oui ! Cela se justifie par son manque de connaissance et d'ouverture à la culture Kinoise, qui est caractérisée par la confrontation amicale et directe. La tare de la langue joue un rôle extrêmement prépondérant au véhicule de son image de marque qui est souvent altérée par les arrestations arbitraires, assassinats, le matraquage de la population via ses généraux, ses sbires et son service de sécurité ANR décrié par les organisations humanitaires.

D'après les observateurs avertis, Ce jeune Président essaye tant bien que mal de parer aux désagréments causés par l'immensité de ce territoire et ses difficultés endémiques dues à l'absence d'une administration cohérente de surcroît gangrené par la corruption et son renoncement aux intérêts inhérents à sa survie.

On ne peut pas demander à une belle femme de donner plus que ce qu'elle a en. Si Joseph Kabila réussit son pari et le défi de la reconstruction et imposer la paix à l'Est de la RDC, ces atouts et réalités couperaient le sifflet à tous les opposants et ses détracteurs. D'après les dernières informations venant d'une indiscrétion de son cabinet, il s'affaire à récupérer tous les opposants de renoms et certains hommes et femmes de la diaspora afin de baliser son terrain pour les nouvelles élections.

La raison de l'envoi des deux ambassadeurs en Belgique et celui de la France, pour jouer également la croie de transmission entre la RDC et les 3 Capitales (Bruxelles, Paris et Londres) qui donneraient les insomnies au Prince de Kinshasa. Et servir également de l'anti-chambre à l'ANR afin de pourchasser à l'aide peut être la ciguë et de répertorier toute velléités d'opposition qui toucherait à l'image écornée du Président.

Il est vrai que Joseph KABILA, d'après les faits historiques sur la guerre en RDC, n'est pas directement instigateur et complice de cette sale guerre qui frappe la RDC mais y participe à créer deux blocs en RDC, Est et Ouest, pour mieux diriger. Il a hérité de cette sale guerre avec son inexpérience dans le commandement de l'armée le pousse à commettre un nombre incalculable de bévues. Il est vrai qu'il essaye d'éradiquer ce conflit tant bien que mal aux multiples visages.

Le lègue indirecte des accords de LEMERA, l'a fragilisé. Ces accords consistaient à donner aux trois pays limitrophes de l'Est, la gestion de 900 km à l'intérieur du Pays. Il a acheté, le semblant de paix avec le Ruanda à coup 250, 000 000 $ (Deux cent cinquante millions de dollars américains) récupérée en 2 tranches par le fameux James KABAREBE en mettant provisoirement " hors jeu NKUNDABATWARE ". On ne paye jamais une rançon, on restera toujours à la merci de ses ravisseurs et bourreaux.

Ses inquiétudes de mal-aimé sont-elles justifiées pour l'achat de conscience à coup de dollars des opposants ou ses détracteurs ?

Le défaut chronique qui est propre à ce Président serait, le manque de communication pour attirer la sympathie de la population et fédérer les gens et la population autour de lui. Pour pallier à ce triste constat, il utilise les méthodes les plus ingrates propre aux adeptes de corruptions, l'achat de conscience. Un autre handicape de taille, serait la controverse sur sa nationalité qui n'a nul doute aux yeux des congolais. Et son cursus universitaire qui est un sujet tabou.

Comme disait le député Moïse Nyarugabo : Sa propre famille même conteste sa filiation que dirait un simple citoyen ? Pour enfoncer le cloue, il dira pour terminer : Moi j'ai terminé mes études de droit à Lubumbashi, il est facile de vérifier mon cursus et pour Kabila, cette histoire devient un secret d'état ! Le décès par assassinat non élucidé de son "père", et les investigations au ralenti par son appareil de la police judiciaire contrôlé aujourd'hui par une main séculaire étrangère et également son appareil judiciaire qui vient par le non respect des procédures, d'être dépoussiéré en mettant à la rue, une cohorte de magistrats qu'il qualifie de plaie pour la bonne marche de la magistrature et institutions.

KABILA, un homme providentiel pour la RDC ? Les inquiétudes se situent au niveau de ses réalisations, s'il parvenait à faire sortir de la terre son 2/3 de ses 5 chantiers, quelle serait la réaction de l'opinion publique et internationale ? En 32 ans du passif de Mobutu, auquel cet individu et ennemi des congolais n'a jamais érigé qu'aucune petite école encore moins un hôpital, et ce jeune Président tant dénigré en restant toujours de marbre et stoïque comme son palais ave un cynisme déconcertant propre à lui, venait à le faire ? Alors, les dés seront jetés et gagnera-t-il la partie par la force de choses ? Le problème de son hypothétique nationalité ne serait-il pas relégué au second plan ?

La réflexion d'un sociologue française d'origine camerounaise m'a faite sur la nationalité du Président KABILA en ce terme :… Si celui qu'on qualifie d'imposteur venait à pacifier et à apporter un havre de paix, la fierté et le développement nécessaire aux congolais que nous espérons tous, vu sa place stratégique en terme d'espoir pour la nouvelle Afrique. Peut-on continuer à se formaliser dans des considérations bassement ethno raciste ou identitaire ?

Elle continua dans sa réflexion sur la nouvelle génération africaine qui perce en Europe, et se positionne en politique. Cette jeunesse a des frontières identitaires pour occuper une place au sein de ces gouvernements respectifs ? Peut-on accepter au nom de la diversité culturelle et intellectuelle de donner une chance à ces jeunes de devenir chef d'états ou ministres un jour, comme ce fut le cas avec la France et ce qui se passe actuellement dans d'autres cieux ? Est - ce que la France a crié au scandale quand RAMA YADE d'origine sénégalaise et FADELA, la beurette du banlieue d'origine maghrébine sont devenus ministres de la République des blancs ? Nos enfants nés d'une seconde génération peuvent-ils subir ce que vous faites subir à votre Président qui jusqu'à preuve du contraire est congolais. Pour terminer, elle rajoute en disant : l'Afrique n'a pas finie avec ses querelles de basses zones ?

L'élève de Kigali apprend vite sauf avec ses méthodes dignes d'un gestapiste (relatif à la gestapo, à la police politique hitlérienne), pour faire plier de force toute vindicte populaire ou rébellion contre son régime autoritaire. De par son acceptation sans condition des exigences occidentales, son soutien est indéfectible. L'affaire de BEMBA illustre bien les choses ! Personne veut prendre le risque de recevoir chez lui l'opposant qui a toujours l'aura à la lumière des obsèques de son père.

Ce que je redoute d'une manière générale, que Président présentera son bilan comparativement à celle de son prédécesseur. Son bilan sera saluer par la communauté internationale son mentor et la population un gage de victoire et le tour sera jouer.

L'avenir nous le dira !

BONGOS Roger Rédacteur en Chef : www.diasporacongolaisedefrance.com

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______Le problème du blanchiment de peau, hélas n’est pas que sanitaire, il est surtout social. "Ces Noirs qui veulent blanchir à tout prix"

27.11.2008

Ces Noirs qui veulent blanchir à tout prix.

Depuis quelques temps, les pouvoirs publics sont très actifs contre les marchands de produits très dangereux utilisés par certains Noirs pour blanchir leur peau. Des procès pour vente illégale de ces produits à base de corticostéroïdes (des substances qui agissent sur presque tous les organes du corps humain), sont en cours et des condamnations sévères sont prononcées.

Le problème du blanchiment de peau, hélas n’est pas que sanitaire, il est surtout social. Il serait vain de ne pas se demander pourquoi des personnes qui connaissent parfaitement les risques encourus, passent outre. C’est que la pression sociale du « colorisme » est encore très forte de nos jours. L’ascenseur social n’est pas déconnecté de la couleur de la peau en France, d’où cette volonté de paraître « le plus clair possible » ou « le moins noir possible »

Je me souviens de cette jeune fille noire qui me disait n’avoir jamais entendu quoi que ce soit de positif sur les Noirs! Elle avait 20 ans.

En France, la peau sombre reste un handicap dans la société et même en matière de beauté. Or rien n’est fait contre ce phénomène. La politique de l’autruche sur les conséquences sociales et psychologiques de cette pression de couleur n’est pas digne de notre grand pays.

Il ne servirait à rien de ne stigmatiser que ces Noirs qui veulent blanchir. La question du blanchiment de peau n’interroge pas uniquement les Noirs. Cette question concerne tous nos concitoyens. Il est donc temps qu’une campagne d’information à destination de tous, soit lancée sur le sujet.

En effet si la société française dans son ensemble ne se pose pas la question de l’image des Noirs qu’elle renvoie aux Noirs et au Blancs de notre pays, alors les marchands de produits qui tuent à petit feu, ont encore de beaux jours devant eux.

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_____Peau noir sur un perchoir : Gaston Monnerville président du Sénat en mai 1968 ..? "Derrière le rouge du front Populaire vient le Noir"

Depuis que Barack Obama est en position de devenir président des Etats-Unis, il ne se passe pas un jour sans qu’un journaliste bien intentionné ne nous pose THE question à 100 balles : "Est-ce possible en France ?"

La réponse habituelle et convenue est bien sûr "non".

Et pourtant...

Techniquement et pendant quelques heures, la France A EU UN PRESIDENT NOIR....

Le 19 mai 1968 au matin, le général De Gaulle embarque dans un hélicoptère, puis disparait. De 11 heures à 18 heures, absolument personne ne sait ce qu’il est devenu, ni où il se trouve. Techniquement il n’assure plus sa fonction, et constitutionnellement le premier ministre de l’époque, Georges Pompidou, aurait pu décréter la vacance du pouvoir. La Constitution française est très claire : en cas de vacance du pouvoir, quelle qu’en soit la raison, c’est le président du Sénat qui assure l’intérim en attendant de nouvelles élections. Ce fut le cas à deux reprises en 1969 et 1974, et les deux fois, Alain Poher a assuré ce rôle et a été effectivement président de la République.

Mais qui est le président du Sénat en mai 1968 ? Il se nomme Gaston Monnerville, il est originaire de Guyane, né d’un père martiniquais métis, mais petit fils d’une esclave, et d’une mère elle-même fille d’esclave. Cet avocat métis à la peau noire s’est illustré dans les années 30 en plaidant dans l’"affaire Galmot", puis surtout en devenant sous-secrétaire d’état aux Colonies en 1937 et 1938, ce qui lui vaudra les insultes des gouvernements italien et allemand : "derrière le rouge du front Populaire vient le Noir"

Héros de la Résistance, Il est réélu de manière quasi ininterrompue à la présidence du Sénat de mars 1947 à octobre 1968, soit plus de 21 ans. Alors qu’il avait activement participé au retour du Général de Gaulle au pouvoir, il s’éloigne de lui après le référendum de 1962 et pendant 12 ans (jusqu’à sa nomination au Conseil Constitutionnel et son retrait de la vie politique) il devient un farouche opposant au Général et joue sans doute un rôle non négligeable dans l’échec du référendum sur la réforme du Sénat de 1969.

Le 28 avril 1969, le Général De Gaulle démissionne et Alain Poher devient président de la République. Si cette démission s’était produite 6 mois et 26 jours plus tôt, la France aurait eu officiellement son premier président de la République à la peau noire.

Gaston Monnerville était un homme politique brillant et charismatique. La couleur de sa peau n’a jamais été un obstacle (ni d’ailleurs un avantage) pour qu’il arrive aux plus hautes fonctions de la République. D’autres après lui ont été élus du suffrage universel, ministres. Un jour nous aurons notre Barak Obama, mais comme celui des américains, il ne le devra pas à la couleur de sa peau mais à sa personnalité, à ses idées et à sa capacité à unir les français derrière lui sans a priori et sans communautarisme.

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_____La politique française ne compte pas de Noir capable de jouer au sommet... Ou s'interdit d'en avoir, Voilà les nouvelles gueules. La France n'est plus blanche, elle est de partout. Et la négritude se construit, foisonnante. ?

Ils sont antillais ou enfants des anciennes colonies, français ou étrangers, ils appartiennent à tous les milieux. Ce qui les lie : la couleur de la peau. Et aussi l'expérience des préjugés et des discriminations. Le fait nouveau ? Ces Noirs de France - 2 à 5 millions, selon les estimations - sont de plus en plus nombreux à affirmer leur identité. A revendiquer leurs droits. Des combats du Conseil représentatif des Associations noires (Cran) à l'émergence d'une nouvelle élite médiatique, en passant par les dérives ethnocentriques à la Dieudonné, « l'Obs » raconte l'irruption d'une « fierté noire» à la française.

Ils ne sont pas seulement pauvres, ils sont noirs, et c'est pour ça qu'ils meurent. A l'été 2005 des immeubles vétustes flambent dans Paris, on ramasse les corps calcinés d'enfants africains de France. «Ce sont des Noirs qu'on entasse dans ces taudis et, s'ils crèvent, le pays les ignore, rage Rama Yade, huit mois plus tard.

Plus personne ne pense à eux. On a dit qu'ils étaient squatters, polygames, que c'était de leur faute!» Colère intacte - et pourtant Rama va bien, belle et bourgeoise, et une place au coeur du pouvoir.

Rama Yade, 29 ans, est la nouvelle secrétaire nationale à la francophonie de l'UMP, nommée par Nicolas Sarkozy au nom de la diversité. Bonne pioche. Rama joue l'affirmation identitaire dans des associations où poussent les élites des « minorités visibles » : «Tout marche au réseau et au piston.» Née au Sénégal, grandie à Colombes, elle dit qu'elle aurait pu être communiste, si elle n'avait pas rejoint l'UMP. «Quand j'étais petite, on profitait du Secours populaire.» Pas dupe d'elle-même et de son ascension : le « système » veut du Noir, une session de rattrapage pour République sclérosée. Certains en profiteront.

Harry Roselmack à TF1, elle à l'UMP. Et pourquoi pas ? Elle a fait Sciences-Po, une brillante fonctionnaire. La considère-ton ? Rama n'a jamais oublié cet enseignant qui s'étonnait qu'elle, l'Africaine, puisse si bien comprendre l'Allemagne et parler l'allemand...

Rama est rassurante d'ambition joyeuse, et puis déconcertante, tant la colère remonte vite :

«Quand va-t-on montrer l'Afrique autrement qu'en parlant du sida ou de la guerre? Ce qu'on dit sur nous est insupportable!»

France, voici tes Noirs. Il faut apprendre à dire ce mot. Les Noirs, plus les «immigrés africains» et nos «compatriotes antillais». Des Noirs français et qui ont mal à la France. Leur identité se forge dans le regard de l'autre.

L'autre ? «Ces gens qui touchent dans la rue les cheveux afro de mon fils, raconte l'éditrice Hortense Nouvian, fondatrice du magazine «Citéblack». Ces policiers qui contrôlent systématiquement mon frère parce qu'il a le look black. Cet autre flic qui m'arrête quand je suis au volant de ma Golf, en m'expliquant que c'est la voiture la plus volée. [Evidemment, une Noire qui conduit une voiture a dû la piquer]!»

Petites et grandes humiliations. Réelles ou fantasmées. Les photos terrifiantes des casseurs noirs. Un reportage sur France-Inter où l'assassin de Sohane est décrit comme «un noiraud». Même la promotion de Roselmack, parfois vécue comme une nouvelle vexation : «On le prend parce qu'il est noir, et juste pour ça», se fâche Lise, jeune assistante sociale dans l'Essonne, républicaine venue de Guadeloupe. Elle se raconte sans pathos. Mais se souvient encore d'un contrôle d'identité, où elle se fit arrêter, quand ses deux copines, blanches, passaient au travers. «L'une était portugaise, l'autre, yougoslave, j'étais la seule Française, mais c'était moi qu'on interrogeait!» Elle n'en fait pas une histoire. Mais tout de même...

« La question noire explose à la figure de ce pays», affirme Patrick Lozès, militant UDF, et fondateur du Cran, ce Conseil représentatif des Associations noires, lancé l'automne dernier. L'histoire a des retournements... Le père de Lozès organisa l'indépendance du Bénin. Patrick, lui, affirme la place des Noirs dans l'ancienne mère patrie : la France, son pays. Vocation récente. En 2002, ce pharmacien centriste, en campagne législative à Paris, rencontre des électeurs noirs qui se moquent du vote, puisque cette société, disent-ils, les ignore et les exclut. C'est alors qu'il part en guerre. Objectif : forcer la France à affronter sa question ethnique. Vaste programme. Son Cran n'a pas d'assise populaire, et rassemble des intellectuels français de tradition girondine ? «Aux Etats-Unis aussi les revendications ont d'abord été portées par des gens intégrés», affirme Pap N'Diaye, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales et ami de Lozès...

  • Le Noir peut réussir sa vie et rester crédible.

Des cadres supérieurs, des modèles auxquels s'identifier.» Adji, 27 ans, né au Burkina Faso, est médiateur pour un organisme HLM.

Il s'est déjà vu refuser l'accès à un appartement, parce qu'une locataire s'effarait de voir un Noir derrière la porte ! Qu'y faire ? «Ne pas se lamenter.»

Il vient du 19e arrondissement, une cité qui fut de chaude réputation. Il y a plus de quinze ans la France découvrait - déjà - une menace noire, des gangs ethniques à l'américaine, violents et violeurs... C'étaient les « Black Dragons », les « Requins vicieux ». Certains étaient de ce quartier, vers le métro Riquet. En ce temps-là, Adji Ahoudian et ses copains étaient des «petits».

En grandissant, ils n'ont pas créé un gang, mais une association : les Braves Garçons d'Afrique. Férus d'histoire noire, de voyages, de conférences et de féminisme... Des autodidactes positifs, aux antipodes des clichés sur les Noirs des cités... Belle mutation ? Pas unique. A Sarcelles, près de la gare, «dans le ghetto», comme ils disent, la culture du gang a muté en économie de marché. Il y a quinze ans prospérait la redoutée « Secte Abdoulaye », où s'associaient maîtres des rues et seigneurs des mots.

La secte est devenue le label rap Secteur Ä, celui de Stomy Bugsy et de Passi. Le porte-parole de la secte, Kenzi, est désormais un tycoon des médias à Trace TV. Exemples à suivre. Il y en aura d'autres. Des Noirs de France. Ainsi Mamadoulamine Sonogo, 30 ans, dit K-6 depuis son enfance, homme d'affaires et modèle sarcellois.

Un géant mince, directeur adjoint d'une maison de quartier. Mais également patron d'une marque de streetwear, qui produit en Chine et recrute ses modèles sur le bitume du 95 ! Le nom, « Thug » (« voyou », en anglais), transcende le passé de la cité : «Tout homme est unique dans le ghetto.» C'est une histoire de France. Le père de K-6 est venu de Côte d'Ivoire pour « gagner 1500 francs avant de rentrer au pays».

Il est resté plus de trente ans. Gamin, K-6 se perdait. Et puis l'envie de travail, la chance d'un emploi-jeunes... Sa soeur est élue au conseil municipal. «Vous devenez blancs», lancent aux Sonogo ceux qui n'y arrivent pas. «Les Noirs qui se plaignent du racisme cherchent des excuses, lance K-6. Le racisme, cela existe. Mais moi, j'ai plutôt été aidé, comme si les gens voulaient compenser.»

C'est la vie. Riche. Ambiguë.

La France noire est une floraison de cultures et de sons, de destins et de mots, souvent inattendus. L'Afrique recolonise la France, par en dessous, par les rythmes importés des banlieues. Ainsi le « coupédécalé » des fêtards ivoiriens - danse fétiche de Drogba après ses buts - aux origines un peu marlou : couper et décaler, c'est arnaquer et se sauver. Prends l'oseille et tire-toi... Dans les cités d'ici, et même d'ailleurs, chacun se déhanche sur ce rythme, popularisé par Claudy Siar - Antillais de France, pape de la musique afro-caribéenne sur RFI... Et militant de la défense des Noirs, «les paillassons de la France», jusqu'au soutien à Dieudonné, «parce qu'on le ressentait comme un Noir qui se faisait lyncher», dit-il aujourd'hui. Siar a lâché Dieudonné, las de la folie de l'homme. A 40 ans, il est désormais préposé à l'« Eurovision » avec Michel Drucker.

Lui qui manifestait contre France 2, jadis, furieux de la diffusion d'une interview de Charles Trenet expliquant que les Noirs étaient de grands enfants...

Voilà les nouvelles gueules. La France n'est plus blanche, elle est de partout. Et la négritude se construit, foisonnante.

Des sites internet - Grioo.com, Amadoo.com, Afrik.com. Des associations, des regroupements, des rivalités.

Antillais militants, défenseurs jaloux de la mémoire de l'esclavage, contre africanistes, plaidant le destin commun de tous les Noirs. Néo-Egyptiens, qui cherchent dans Cheikh Anta Diop - ce chercheur sénégalais qui affirma la négritude des pharaons - de quoi nourrir leur fierté.

On cherche. On se fait du bien.

Un samedi après-midi, à la Cité des Sciences de la Villette, une petite foule applaudit fièrement. Un journaliste raconte comment Joséphine Baker, belle Noire venue des Etats-Unis, vola la vedette à Maurice Chevalier ! Le cadre ?

Un «hommage aux femmes» - aux femmes noires - organisé par les Braves Garçons d'Afrique. Les gars du 19e ont réuni un beau plateau. Amelia Robinson, vétéran du Mouvement des Droits civiques américain ; Marthe Moumié, veuve d'un héros de l'indépendance camerounaise, assassiné par des réseaux français ; mais aussi Rosa Amélia Plumelle- Uribe, auteur d'un livre-brûlot, « la Férocité blanche » (Albin Michel), où elle soutient que la furie nazie était de petit calibre comparée à la haine antinoire. Etrange juxtaposition. C'est la marque de la période, indécise et curieuse.

Pas l'explosion que redoute Patrick Lozès, mais une latence. Passionnante et risquée. «On nous a caché notre histoire, explique Eddy, un des Braves Garçons, comptable de 25 ans, d'origine guadeloupéenne.

On ne nous a pas raconté les grandes heures de l'Afrique. Alors, pourquoi croire les médias? Nous apprenons par nous-mêmes.»

C'est le revers de la médaille. Eddy est en recherche de dignité. Mais d'autres construisent la haine en tordant leurs sources. Ainsi, la « Tribu KA », qui pousse jusqu'à l'horreur les thèses de Cheikh Anta Diop sur l'antériorité des civilisations noires.

Ce groupuscule excommunie les «leucodermes» - les Blancs - et leurs complices. Il soutient Dieudonné. Après la mort d'Ilan Halimi, la « Tribu » a menacé la communauté juive : «Suite à la mort du vendeur de portables Ilan Halimi, une véritable chasse à l'homme se dessine envers Youssouf Fofana .... Que notre frère soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d'aventure il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul des cheveux du frère ... nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins.»

Des imbéciles ? Mais qui menacent également les journalistes Stephen Smith et Géraldine Faes, explorateurs de la France militante noire (1). Pap N'Diaye, coupable d'avoir défendu l'historien de l'esclavage Olivier Petré-Grenouillau sur Grioo.com, a, lui, été insulté par des internautes. L'écrivain Gaston Kelman, qui moque l'idéologie du «black is beautiful», est régulièrement vilipendé. «Nos forums internet sont pollués par une minorité véhémente», dit Hervé Mbouguen, responsable de Grioo.com. Cet informaticien, ancien de Normale Sup, se désole d'être assimilé aux radicaux.

L'extrémisme est le malheur des militants noirs pris en otages. Dieudonné - «un homme dangereux», dit Lozès - ou le publiciste Claude Ribbe, qui est allé chercher une référence outrée aux chambres à gaz pour dénoncer l'horreur du rétablissement de l'esclavage par Bonaparte, désespèrent les défenseurs de l'histoire. «Il y aura forcément une représentation des Noirs en France, affirme N'Diaye. Soit nous l'emporterons, soit les extrémistes s'imposeront. C'est une course de vitesse.»

Pap N'Diaye plaide pour sa paroisse. Aidez le Cran pour conjurer l'horreur ! Le chercheur exprime l'angoisse des « élites » noires. Des pionniers qui se heurtent aux limites de la France. Et s'en exaspèrent, tant elles nient ce qu'euxmêmes construisent. C'est le désarroi de Basile Boli, footballeur glorieux devenu homme d'affaires et producteur de télévision, quand il constate l'obsédante blancheur de la télé fétiche du foot : «Canal+ vit sur les exploits de sportifs noirs, et il n'y a pas un seul journaliste noir dans leur service des sports.» Précisons bien : Boli est tout sauf un pleurnicheur. Mais un homme comblé, strict républicain, qui organise parfois le retour au pays de la deuxième épouse d'un foyer polygame. Mais que vaut sa réussite si elle n'essaime rien ? Le Noir peut galérer à Sarcelles. Mais à Neuilly il gère une solitude. C'est moins une affaire de remords que le sentiment de l'inutile.

Pascal Agboyibor a connu cette expérience. A 39 ans, il fait partie des maîtres de l'économie, associé chez Orrick, une des grandes law firms américaines implantées à Paris. Il combat dans un monde dur et fascinant. Mais ce fils d'un avocat et homme politique togolais n'a jamais rayé l'Afrique et les Noirs de son agenda. «Quand j'ai commencé, on comptait les Noirs dans les cabinets d'affaires sur les doigts d'une main.» Agboyibor a créé un club, le club Kleber - comme l'avenue chic où il habitait - où se retrouvent ses amis. Ses pairs. Africains d'origine, quelques Antillais. Avocats et associés, jeunes, riches et brillants. Ils parlent politique, Afrique. Et diversité. Un de leurs amis, excellent avocat dans un cabinet français, est parti au Cameroun, pays de ses ancêtres où il n'avait jamais mis les pieds, travailler pour des Américains. A paris, il se croyait barré. «Les entreprises anglo-saxonnes ont compris l'enjeu de la diversité, dit Pascal Agboyibor. En France, on est dans le déni. Le plafond de verre existe toujours. Il faut crever l'abcès. Que mon milieu soit ouvert ne sauvera pas les gens en difficulté. Mais je dois travailler là où je suis...» Logique.

  • La France d'en haut, puisqu'elle échappe au malheur social, n'aurait aucune excuse de ne pas s'ouvrir.

Le club Kleber, désormais, interpelle les politiques. Dominique Strauss-Kahn a été le premier : «Si vous entrez à l'Elysée, allez-vous enfin confier à un Noir un ministère majeur, régalien, pas un strapontin?» lui a-t-on demandé.

DSK a parlé du manque de ressources, des rythmes propres de la politique. Triste honnêteté. Car, de fait, l'oiseau rare n'existe pas encore.

La politique française ne compte pas de Noir capable de jouer au sommet°... Ou s'interdit d'en avoir, ayant consciencieusement enfermé ceux qui aurait pu passer la barrière.

Parfois Christiane Taubira soupire sur l'étrangeté de son destin. Révélation de la présidentielle de 2002, la député de Guyane pourrait être une figure majeure de la gauche. Elle reste pourtant bloquée sur le créneau ethnique.

Sa faute, pour avoir porté avec tant de talent la cause noire, depuis sa loi sur la traite négrière ? Christiane Taubira connaît trop son histoire, elle cite Fanon ou Césaire avec tant de talent, elle possède son Delgrès, ce colonel guadeloupéen qui en appellait aux Lumières quand les troupes de Richepance ravageaient son île pour rétablir l'esclavage...


** «Mais je ne fais pas que ça, dit-elle. Je travaille sur le Sud. Sur le nucléaire. Mais les médias ne me sollicitent que pour parler des Noirs!»

En 2002, à Sarcelles, des ménagères antillaises, sollicitées par des militants socialistes, se pinceaient la peau, pour montrer qu'elles voteraient Christiane au premier tour, cette femme qui leur ressemblait. Ce fut sa chance, son malentendu, et sa prison. Le PS, échaudé par sa performance, la soupçonne de jouer une carte ethnique pour remettre ça en 2007. Elle jure le contraire. On ne la croit pas. «Je ne serai jamais une candidate des Noirs.

Ce n'est pas un enjeu.

La France va tout droit vers un affrontement entre les possédants, les abrités, et les barbares que l'on confine aux portes des villes. Cela dépasse la question noire, même si ça la recoupe. On a le choix entre l'égalité, une refonte de notre société ou la catastrophe collective.»

Si la guerre vient entre les nantis et les gueux, Christiane Taubira a déjà choisi son camp. L'entendrait-on mieux si elle était blanche ? (1) « Noirs et français », Editions du Panama.

  • Les pères fondateurs"diasporatus"

beau mulâtre, champion d'escrime et excellent musicien, est une star avant l'heure. Ses compositions (notamment ses Concer-tos pour violon) lui valent le surnom de Mozart noir.

  • Jean-Baptiste Belley. On ne sait pas grand-chose de lui, simplement que Saint-Domingue l'a élu pendant la

Révolution à la Convention (1794) puis aux Cinq-Cents, sous le Directoire. Cela en fit le premier parlementaire noir français. Il fut immortalisé par un célèbre portrait de Girodet.

  • Toussaint Louverture (1743-1803). Esclave affranchi, devenu général révolutionnaire, il se retourne contre les

Français lorsqu'ils veulent rétablir l'esclavage. Vaincu, il mourra prisonnier au fort de Joux, dans le Doubs. Son compagnon Dessalines poursuit son combat en proclamant l'indépendance d'Haïti en 1804.

  • Béhanzin (1844-1906). Le roi du Dahomey (l'actuel Bénin) a résisté héroïquement à la colonisation de son pays par

la France. Vaincu, il est envoyé en exil, avec sa cour, en Martinique, qu'il quitte en 1906. Il meurt sur le chemin du retour, en Algérie, avant d'avoir revu sa terre natale.

  • Blaise Diagne (1872-1934). Né à Gorée, au Sénégal, il sera, en 1914, le premier député d'origine africaine à

l'Assemblée nationale. Franc-maçon, il intègre le cabinet de Clemenceau (1917) et oeuvre à l'incorporation des Africains dans les troupes françaises. Il finira sa carrière comme sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.

  • Félix Eboué (1884-1944). Administrateur colonial d'origine guyanaise partisan de l'assimilation, il devient le premier

Noir gouverneur : à la Guadeloupe puis au Tchad. Dès le 18 juin 1940, il se rallie à de Gaulle et fait de l'Afrique- Equatoriale le premier territoire de la France libre. Il repose au Panthéon.

  • Gaston Monnerville (1897-1991). Avocat né à Cayenne (Guyane) et militant des droits de l'homme, il se consacre à

la question coloniale dès les années 1930. Sénateur de la Guyane, puis du Lot, il obtient la création des départements d'outre-mer. Il deviendra président du Sénat (1958-1968) et membre du Conseil constitutionnel (1974-1983).

conscience noire et s'engage dans la Résistance avant d'entamer une carrière politique. Député et membre de plusieurs gouvernements sous la IVe République, il deviendra, en 1960, le premier président du Sénégal qu'il gouvernera jusqu'en 1980. Son oeuvre littéraire lui vaudra d'être élu à l'Académie française en 1983.

  • Aimé Césaire (né en 1913). Normalien, il s'affirme, dès le début des années 1930, comme le poète inspiré et le

théoricien engagé de la « négritude », qui transcende les clivages entre Afrique et Antilles. Homme de gauche, longtemps maire de Fort-de-France et député, il demeure le patriarche respecté des Antilles françaises.

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