_____Thomas Sankara ..? Au 21ème anniversaire de la mort du leader burkinabé, le mystère reste entier sur les conditions de son assassinat..
Par http://www.777-mafia.com/us/home, jeudi 25 mars 2010 à 10:22 :: __«!i…» last day of the lights and the beginning of the darkness - The-dark-knight :: #3266 :: rss
- Qui a tué Thomas Sankara ?
Au 21ème anniversaire de la mort du leader burkinabé, le mystère reste entier sur les conditions de son assassinat
Le Burkina Faso célèbrera, le 15 octobre, le 21ème anniversaire de l’assassinat de son leader le plus emblématique, Thomas Sankara. Chef d’Etat du Burkina Faso de 1983 à 1987, il incarna la révolution burkinabé, luttant contre l’impérialisme des puissances coloniales. Il fut assassiné le 15 octobre 1987 dans des circonstances encore non élucidées. Les soupçons portent lourdement sur l’actuel président du pays, Blaise Compaoré, ancien ami et successeur de Thomas Sankara à la tête de l’Etat.
Qui a tué Thomas Sankara ? Vingt-et-un ans après la disparition du leader révolutionnaire, la justice burkinabé n’a toujours pas rendu son verdict et aucune explication officielle n’a été proposée. Thomas Sankara a été assassiné à l’âge de 37 ans, avec une dizaine de ses camarades, lors du coup d’Etat qui a porté au pouvoir son ancien ministre de la justice et deuxième homme du régime, l’actuel président Compaoré.
Alors que la famille de l’ancien chef d’Etat accuse l’actuel président Blaise Compaoré d’être derrière ce complot, les autorités burkinabé ont toujours démenti ces accusations. Dès 1997, la CIJS, Campagne internationale justice pour Sankara, a entamé au nom de la veuve et des enfants de Sankara, une procédure judiciaire auprès du Burkina. Déboutée par les institutions juridiques burkinabé, la CIJS, regroupement d’avocats autour de la famille Sankara, s’est ensuite tournée, dès 2002, vers le Comité des droits de l’Homme de l’ONU. Trois ans plus tard, en 2005, le Comité a rendu un verdict historique et sans précédent déclarant que « le refus de mener une enquête sur la mort de Thomas Sankara, la non-reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille, et la non-rectification de l’acte de décès, qui faisait mention d’une « mort naturelle », constituaient un traitement inhumain à l’égard de Mme Sankara et ses fils. » Victoire pour la CIJS qui n’avait demandé que la reconnaissance du lieu de sépulture ainsi qu’une compensation financière. Le Comité est allé plus loin que prévu redonnant espoir à la famille et à l’association.
Pourtant l’ONU fait aujourd’hui marche arrière. Le Burkina Faso a versé des indemnités minimes à la famille, le lieu de sépulture n’est toujours pas prouvé et l’érection d’une statue à sa mémoire se fait attendre. Le mot « naturelle » a été ôté de l’acte de décès mais la procédure d’enquête sur la mort de Sankara n’a jamais été ré-ouverte. Le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies a pourtant reconnu en avril 2008 que l’Etat du Burkina Faso avait rempli ses exigences avec satisfaction.
« Il s’agit clairement d’une régression. L’ONU a voulu réhabiliter Blaise Compaoré »
Dans un entretien accordé à Afrik.com, Bruno Jaffré, biographe de Thomas Sankara, a déclaré : « George Bush a adoubé Blaise Compaoré ». Selon lui, le volte-face de l’ONU n’est pas sans lien avec le récent rapprochement des Etats-Unis et du Burkina Faso. Formation de soldats burkinabé en échange de dénonciation de membres d’Al Quaida sur le sol du Burkina ; renforcement de l’influence américaine au Burkina contre le véto des Etats-Unis au Conseil de sécurité sur l’affaire Sankara, telle est la thèse défendue par les détracteurs du président Compaoré. Bruno Jaffré va jusqu’à faire du Burkina Faso une arrière base américaine de surveillance des agissements des Touaregs au Mali et au Niger.
En faisant obstruction à une éventuelle procédure judiciaire, le régime de George Bush aurait trouvé un moyen de contrer l’influence de la France en Afrique francophone et de maintenir l’opacité sur les responsables de ce crime.
Alors que la culpabilité de Blaise Compaoré dans le crime de son ancien ami et successeur faisait l’unanimité depuis longtemps, la communauté internationale se rétracte aujourd’hui. Lobbying diplomatique autour de l’actuel président ? Aucune poursuite judiciaire n’est en tous cas engagée à ce jour pour son soutien au Libéria dans la guerre sierra léonaise. Il aurait en effet livré sans état d’âme Charles Taylor, ex-chef d’Etat du Liberia, à la Cour Pénale Internationale en 2004.
Alors que le vingtième anniversaire de la mort de Sankara avait rassemblé les foules à Ouagadougou, on attend beaucoup de monde cette année également. L’engouement récent pour Thomas Sankara serait dû, selon Bruno Jaffré, à son charisme et son intégrité. « On pouvait croire en cet homme pour construire son pays, il disait ce qu’il faisait ». Surnommé le « Che Guevara africain », il attire encore aujourd’hui la jeunesse autour du mythe qu’il a édifié.
Images d’archives
Burkina Faso : Un coup d’Etat fomenté par le capitaine Blaise CAMPAORE, n°2 du régime, a renversé le Président Thomas SANKARA, qui a été assassiné lors de ces événements. Commentaire sur images d’archives et interview au téléphone de Alain DESCHAMPS, Ambassadeur de France au Burkina Faso.
Interview de Blaise CAMPAORE, le nouvel homme fort du Burkina Faso. Une semaine après le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir et l’assassinat durant ces évènements de son prédécesseur le capitaine Thomas SANKARA, son ancien frère d’armes, le nouveau chef de l’Etat s’explique sur la nouvelle situation de son pays, sur les conditions de la mort de T. SANKARA et sur les causes de ce coup de force.
Qui a tué Thomas Sankara ? -
http://www.thomassankara.net/spip.php?article252
Charles Taylor était président du Libéria, pas de la Sierra Leone. Affirmation sans fondement que celle d'affirmer que Blaise a livré Charles Taylor à la CPI, Où sont les faits dans votre argumentation ? Que faites-vous de l'implication du colonel libyen Muammar Khadafi et de l'entourage de l'ex-président ivoirien Houphouet Boigny dans la guerre civile sierra-léonaise ? Peut-être vous abreuvez-vous à la même source que celle qui affirme que Taylor était président sierra-léonais ? Du sérieux svp !
- Mobutu était il impliqué dans le meurtre de sankara?
Interview de Bruno jaffré, biographe de Thomas Sankara dans l’hebdomadaire ROUGE
- Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, capitaine révolutionnaire et président du Burkina Faso (Haute-Volta), est assassiné lors d’un coup d’État. Pour la jeunesse africaine, il reste incontestablement un symbole de dirigeant intègre et populaire. Pourquoi ?
Bruno Jaffré
- -Il tranchait fortement par rapport aux autres dirigeants africains de l’époque - les Mobutu, Houphouët-Boigny, Eyadéma ou Bongo vivaient dans l’opulence.
Les jeunes chômeurs et les paysans se souviennent que Sankara était soucieux de leur sort et qu’il montrait l’exemple. Certains de ses ministres avaient remplacé leur Mercedes par des Renault 5 ; beaucoup de directeurs circulaient en mobylette. Il a redonné l’espoir, par-delà les frontières du Burkina Faso, à toute une génération. Sankara s’était opposé à la France sur la question kanak, ainsi qu’à la tutelle du FMI, tout en pratiquant l’auto-ajustement (revenir à des finances équilibrées) sur des objectifs discutés lors des conférences nationales des comités de défense de la révolution (CDR). Il s’agissait de compter sur les possibilités réelles du pays, en mobilisant la population sur des projets concrets et en luttant contre la corruption. C’est pour cela qu’il a marqué les esprits.
Le 4 août 1983, la Haute-Volta connaît à nouveau un coup d’État. Tu affirmes dans tes livres que celui-ci est différent des autres. Est-ce la résultante d’une crise révolutionnaire ?
B. Jaffré
- -Au sein de l’armée, les anciens officiers coloniaux, puis ceux de droite, se disqualifient et s’excluent au fur et à mesure de leur passage au pouvoir.
Beaucoup d’étudiants, qui ont vécu en France après 1968 et milité à la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF), reviennent au pays et fondent des organisations politiques révolutionnaires. Ils s’engagent dans les syndicats et les radicalisent. En 1980, un putsch militaire reçoit le soutien d’un parti local lié à l’Internationale socialiste. Les officiers révolutionnaires s’organisent clandestinement autour de Sankara, qui devient de plus en plus populaire, et ils tissent des liens suivis avec le PAI et d’autres groupes révolutionnaires. Le groupe de Sankara obtient une première victoire avec sa nomination comme Premier ministre. Il sera finalement arrêté et mis en résidence surveillée, le 17 mai 1983, jour où le conseiller Afrique de Mitterrand, Guy Penne, est en visite officielle. Le 4 août est donc le résultat d’un long processus, mais aussi celui de la montée en puissance d’un mouvement populaire lié à des secteurs avancés de l’armée. La population affirme massivement son soutien les jours suivants, et elle s’organise en CDR.
Les droits des femmes ont été un des grands chantiers de la révolution...
B. Jaffré
- - Au niveau des droits des femmes, il a eu des discours très radicaux contre l’excision, la prostitution et l’hypocrisie qui l’alimentait.
Sankara a essayé d’agir concrètement, en créant, par exemple, un marché local autour du coton, permettant aux femmes d’avoir des revenus du tissage artisanal, et obligeant les fonctionnaires à acheter les habits ainsi confectionnés. De façon symbolique, il a lancé des « journées des maris au marché », pour que les hommes connaissent le prix des denrées alimentaires. Des femmes sont entrées au gouvernement. Mais Sankara a été aussi mis en minorité sur certains projets, comme la question du salaire vital, qu’il défendait en argumentant que la libération des femmes burkinabés viendrait de leur libération économique vis-à-vis des hommes.
Sankara a été critiqué à propos des emprisonnements de syndicalistes et de l’interdiction du droit de grève. Pourquoi cet affrontement entre le régime sankariste et certains syndicats ?
B. Jaffré
- -C’est en partie dû à la place du PAI dans la révolution. Ce parti avait cinq ministres et dirigeait le principal syndicat burkinabé.
Les premières oppositions sont apparues quand Sankara a voulu créer des comités de défense de la révolution dans les entreprises. Cela heurtait de fait la présence syndicale en tant que seule représentante des salariés. Les CDR, qui étaient élus, organisaient la vie des quartiers, la formation politique et mobilisaient les populations.
En sait-on aujourd’hui un peu plus sur les circonstances de l’assassinat de Sankara et la prise du pouvoir par Blaise Campaoré ?
B. Jaffré -Non. Il y a eu l’émission « Rendez-vous avec X », sur France Inter, intitulée « Vie et mort de Thomas Sankara » - que je conseille. Il y a un an, au cours d’une séance du tribunal de l’ONU sur la Sierra Léone, un général a évoqué la complicité de Charles Taylor dans l’assassinat de Sankara. Cela confirme l’implication de Compaoré dans le trafic de diamants, plusieurs fois évoquée par l’ONU. Aussi, Foccart et ses réseaux ne pouvaient supporter qu’un jeune trublion vienne déranger les intérêts français en Côte d’Ivoire voisine. Mais des enquêtes poussées restent à mener.
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