Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  News pays     Contact   Qui sommes-nous ?     

Créer votre blog | Administrer votre blog |Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi 25 octobre 2010

____Monnaie , Servitude et liberté ” sous-titrée “la répression monétaire de l’Afrique “1. Cette oeuvre monumentale est la somme d’une réflexion sur les institutions de Bretton Woods, notamment le Fmi où il a été fonctionnaire__. ”

Monnaie , Servitude et liberté ” sous-titrée “la répression monétaire de l’Afrique “1. Cette oeuvre monumentale est la somme d’une réflexion sur les institutions de Bretton Woods, notamment le Fmi où il a été fonctionnaire. ”

QUI EST TCHUNDJANG POUEMI?

Il est camerounais, né le 13 novembre 1937 au village Bangwa en pays Bamiléké. Il est le premier au Cameroun admis à l’agrégation de droit et sciences économiques – option sciences économiques et gestion . Il est l’auteur d’une œuvre monumentale : ” Monnaie , Servitude et liberté ” sous-titrée “la répression monétaire de l’Afrique “1. Cette oeuvre monumentale est la somme d’une réflexion sur les institutions de Bretton Woods, notamment le Fmi où il a été fonctionnaire. ” Monnaie, Servitude et Liberté ” marque une rupture radicale avec cette institution qu’il quitte volontairement après avoir constaté qu’elle appauvrit l’Afrique plus qu’elle ne contribue à son développement . ” Monnaie, Servitude et Liberté ” est dédiée ” A tous les enfants d’Afrique que l’intolérancea privés de la joie de servir la terre nourricière ” 2.

http://cameroonwebnews.com/business/lafrique-dit-on-ne-sera-pas-au-g20-mais-notre-these-voudrait-dire-que-l-afrique-noire-a-travers-deux-de-ses-fils-va-hanter-comme-un-spectre-ce-sommet-mondial-baptise-g20-a-travers-le-savant/


****

Pourquoi dit-on que les noirs sont de grands enfants ?

Meilleure réponse

Tout d'abord pour leur oisiveté qui devient marque de fabrique (antillais comme africains, il n'y a qu'a voir simplement le débit de parole égal a celui d'un lémurien)

Ensuite pour le fait d'être assisté par une mère adoptive (La France) qui les nourris, loge, et tente d'intégrer....mais qu'ils finiront pour la plupart par rejeter quand il n'y aura plus assez a soutirer.

Le fait est que la France à déja ses propres enfants à nourir.

Pourquoi dit on que l afrique n a pas d histoire ?

C'est une stupide ( mais compréhensible ) restriction du terme histoire qui sous entends que son étude s'appuie sur les écrits. Comme l'afrique est plutot de tradition orale certains font le raccourci qui consiste à déduire que pas d'écrits donc pas d'histoire...

Ainsi la définition de la préhistoire (de l'apparition de l'homme jusqu'à l'invention de l'écriture) mettrait les populations de tradition orale dans la préhistoire ( et donc pas dans l'histoire ! ou au minimum apres la colonisation européenne ou l'islam )

C'est pas initerressant comme sujet mais c'est un peu glissant pour le professeur qui corrige et dans certains bahuts s'il n'explique pas clairement le paradoxe ( en fait l'occident ne reconnait pas l'histoire de tradition orale ), c'est lui qui risque de se faire corriger ! lol !

Monnaie , Servitude et liberté ” sous-titrée “la répression monétaire de l’Afrique “1. Cette oeuvre monumentale est la somme d’une réflexion sur les institutions de Bretton Woods, notamment le Fmi où il a été fonctionnaire. ”

QUI EST TCHUNDJANG POUEMI?

Il est camerounais, né le 13 novembre 1937 au village Bangwa en pays Bamiléké. Il est le premier au Cameroun admis à l’agrégation de droit et sciences économiques – option sciences économiques et gestion . Il est l’auteur d’une œuvre monumentale : ” Monnaie , Servitude et liberté ” sous-titrée “la répression monétaire de l’Afrique “1. Cette oeuvre monumentale est la somme d’une réflexion sur les institutions de Bretton Woods, notamment le Fmi où il a été fonctionnaire. ” Monnaie, Servitude et Liberté ” marque une rupture radicale avec cette institution qu’il quitte volontairement après avoir constaté qu’elle appauvrit l’Afrique plus qu’elle ne contribue à son développement . ” Monnaie, Servitude et Liberté ” est dédiée ” A tous les enfants d’Afrique que l’intolérancea privés de la joie de servir la terre nourricière ” 2.

QUI EST JEANMARC ELA ?

Il est né en 1936 à Ebolowa,en pays Bulu. Il est l’auteur d’une oeuvre immense, monumentale, rythmée par plusieurs ouvrages . Qu’est ce qui unit Tchundjang Pouemi, l’économiste de renom au théologien Jean Marc Ela ? Tous les deux sont des savants avérés animés d’une même passion vive , ardente et savante pour l’Afrique qu’ils interrogent à partir d’un rapport historique nourri d’une extrêmeviolence et que décrit le philosophe allemand Hegel : ” Le seullien essentiel que les nègres aienteu, et ont encore, avec les européens c’est celui de l’esclavage “.3. De là, le titre du maître ouvrage de Tchundjang Pouemi ” Monnaie, Servitude et Liberté “. De là aussi cette thèse de Jean Marc Ela ” Si jepouvais résumé le message véhiculé par mes livres, je dirais que c’est un message de libération . Notre situation est marquée par une souffrance qui prend des formes variées selon les époques. Elle exige un effort de rupture de la servitude à la liberté “.4 Servitude et Liberté telle est la séquence conceptuelle et existentielle à travers laquelle nos deuxauteurs pensent la souffrance du peuple noir dans son rapport au monde.

Conçu à partir de la dialectique maître/esclave , formulée par Hegel, Tchundjang Pouemi écrit : ” De l’Afrique, l’Histoire retiendra qu’après avoir été vidée de sa population la plus saine pour développer le Nouveau Monde , elle a fait l’objet d’un partage à Berlin et que le pacte colonial qui la livrait en morceaux au monde ” civilisé ” l’a meurtrie politiquement, humiliée moralement et appauvrie économiquement pendant trois quart de siècle. Mais que, à cause des divisions internes, le réveil du lion africain qu’appelait l’empereur Haïlé Sélassié à la naissance de l’Organisation de l’unité africaine n’a pas eu lieu, et que dans un monde en profondemutation, où les pays les plus puissants se regroupent pour élargir leurs marchés et produire à grande échelle , l’Afrique se désagrège à la cadence des égoïsmes des micro Etats dont aucun, même pas le Nigeria, ne peut valablement affronter la compétition internationale.

L’Histoire retiendra que de l’Ethiopie à l’ Afrique du sud en passant par le Zimbabwe, 20 ans après la libération d’une fraction importante de sa terre, l’Africain de 1980 est encore, au mieux , étranger chez lui. L’Histoire retiendra que ceux de ses fils qui ont tenté de la faire respecter, ont péri l’un après l’autre par les mains africaines , sans avoir le temps de la servir. L’Histoire retiendra aussi que, pour ainsi l’asservir, l’ instrument à varié dans le temps : le colon aventurier, le missionnaire, le militaire, l’administrateur, le mercenaire, les coopérants techniques , l’expert en développement. Elle devra retenir qu’un seul instrument plus important n’a pas changé de nom : la monnaie “5. Ce texte qui a 20 ans d’ âge – il est écrit en 1980 – est d’une actualité historique inouïe en même temps qu’il est prémonitoire.

S’y déploient la question vitale du destin fédéral de l’Afrique noire, en même temps que l’idée centrale et nécessaire d’une monnaie unique pour l’Afrique. Ce texte de Tchundjang Pouemi vaut d’être médité ici et maintenant . Economiste de renom, Tc h u n d j a n g Pouemi, observateur attentif de la scène mondiale note : ” Telle qu’elle se présente à l’ heure actuelle, la structuration des relations monétaires internationales demande, et c’est l’ objectif des propositions de cette seconde partie, que l’Afrique s’organise pour une véritable défense monétaire. Il n’est pas excessif de considérer la situation présente comme une situation de guerre, la guerre des monnaies . Les armes stratégiques en sont le taux de change , le 4ème prix de la monnaie et l’inflation”.6 Cette guerre prévue et prédite par le savant Tchundjang Pouemi est déjà là qui nous frappe massivement et douloureusement. De là l’actualité des thèses du savant penseur Tchundjang Pouemi: ”

Aujourd’hui, faute d’accorder aux questions monétaires l’attention qu’elle mérite, l’Afrique inflige à ses enfants, et plus encore à ceux qui ne sont pas encore nés des souffrances tout à fait gratuites”7. Pour le savant panafricain, cette situation paradoxale est intellectuellement et moralement insupportable, impensable : ” Avec sa terre généreuse, ses incalculables ressources énergétiques et du sous sol, ses hommes réputés pour leur force physique et mentale mais aussi pour leur humanisme, l’Afrique mendie, se déchire, se détruit, ou plutôt détruit les chances de ce que les combattants de notre indépendance , en donnant hier et aujourd’hui leur sueur , leur sang et souvent leur vie, ont voulu offrir au monde : une terre accueillante et chaleureuse mais retrouvée, une Afrique forte mais paisible, diverse mais unie autour de ce qui lui a été toujours le plus cher : l’ amour, le dialogue, la tolérance “8. Ici s’expriment avec vigueur et rigueur le panafricanisme, l’humanisme, le patriotisme du savant et du penseur. C’est un testament politique et éthique qu’il lègue à la jeunesse africaine. Son existence qui est une alliance forte de l’éthique, de l’engagement et de l’ esthétique voilà ce qui peut constituer pour la jeunesse, en quête de repères, un idéal du moi.

Au centre de la préoccupation intellectuelle de Tchundjang Pouemi, il y a la volonté de produire l’Homo -économicus africain, tel est l’ enjeu majeur de son oeuvre : ” l’Afrique a produit des poètes, des savants dans tous les domaines , des médecins et des ingénieurs de réputation mondiale, des hommes politiques et des diplomates redoutés elle n’a pas encore réussi à avoir des comptables et des licenciés pour gérer ses banques, et d’abord ses banques centrales . Le contrôle de sa monnaie lui échappe ” 9. Or c’estau coeur de la monnaie que se joue le destin historique de l’Afrique. D’où cette thèse centrale du savant penseur : ” l’Afrique se fera par la monnaie ou ne se fera pas”10.

D’où l’urgence et la nécessité historique de construire , ici et maintenant, l’unité monétaire et politique de l’Afrique noire : ” En résumé, une union économique a d’autant plus de chance de réussir qu’elle est soutenue par une coopération monétaire étroite, une zone monétaire viable. Cette coopération soulève deux catégories de problèmes : techniques et politiques. Une fois le principe décidé, les écueils techniques peuvent être valablement gérés par les spécialistes si on veut bien les écouter. Il n’y a aucune raison de supposer qu’il n’y en a pas d’honnêtes. Quant aux obstacles politiques, ils se limitent, dans l’union telle que nous l’avons définie, à une perte de souveraineté dans certains domaines, la discipline collective plus précisément sans laquelle aucune construction solide n’est possible.

L’essentiel de la liberté, la liberté de battre monnaie, serait préservé. Aucun chef d’Etat ne cesserait de l’être . A long terme , cependant, l’interpénétration favorisée par les mouvements de biens, de capitaux et de personnes pourrait bien aboutir à la nécessité d’une union politique entraînant une monnaie unique”11. Tel est l’idéal ou l’utopie politique du savant Tchundjang Pouemi.

D’où cette interrogation : ” Alors est ce vraiment trop demander ? Les générations futures n’ont-elles pas le droit de choisir l’Afrique dans laquelle elles entendent vivre ? A-ton seulement le droit de décider pour ceux qui arrivent ? Ne seraitil pas plus sage de préparer l’ avenir et de les laisser choisir ?”12 Le savant pacifiste et panafricaniste Tchundjang Pouemi découvre avec effroi que l’ application de sa doctrine économico politique passe par un bouleversement violent des institutions. D’où sa thèse : ” Dans tous, les cas il Tchundjang Pouemi aura appris que l’application de sa théorie passe par un bouleversement violent des institutions politiques et qu’il aurait du, avant d’ arriver à l’ économie, commencer par uneécole de guerre “.13

Un prophète armé donc pour réaliser l’oeuvre théorique dusavant Tchundjang Pouemi? Ce défi politique requiert violemment l’attention de ses disciples mais reste qu’au plan éthique et philosophique, le discours savant du professeur Tchundjang Pouemi a un bel avenir. Au coeur de ce discours savant se joue le destin historique du panafricanisme aux prises avec la crise actuelle du système néolibéral en proie à des contradictions insurmontables. Tchundjang Pouemi, on l’a vu, avait senti puis pensé les convulsions à l’oeuvre dans le système néolibéral et prescrit pour l’Afrique noire le chemin à suivre : l’union monétaire et politique de l’Afrique. Tchundjang Pouemi partait du rapport maître/ esclave, par quoi le philosophe Hegel pense la rencontre brutale entre le monde occidental et le monde noir. Le système monétaire international perpétue ce rapport tandis que l’Etat français le consacre dans et par sa monnaie qu’elle impose aux Etats francophones d’Afrique : ” La France, écrit le savant, est, en effet, le seul pays au monde à avoir réussi l’extraordinaire exploit de faire circuler sa monnaie, et rien que sa monnaie dans les pays politiquement libres”.14

Jean Marc Ela part aussi de la dialectique maître/esclave ; il écrit : ” Le véritable drame de l’Afrique c’est que depuis la traite des esclaves, le droit à la dignité et à la grandeur n’a cessé d’être nié et refusé par tous les codes noirs qui se réajustent à chaque étape de l’exploitation dans les nouvelles plantations où le sang des noirs nourri les négriers modernes. Aujourd’hui, après trois siècles d’épuisement d’hommes assimilés à des bêtes de sommes, ceux qui ont contribué à la prospérité de l’occident par leur labeur sont réduits à l’état de mendiants et d’assistés mondiaux dans un contexte où, quand ils ne sont pas traités de toute présence dans les lieux d’inventions où se construit le nouveau monde”15. Pour le savant théologien Jean Marc Ela, le monde fondé sur le rapport maître/esclave s’effondre. Un nouveau monde émerge, surgit sur les ruines de l’ancien monde. La crise mondiale actuelle constitue la figure extrême et brutale de cet effondrement.

Comment l’Afrique noire peut-elle participer à la construction de ce nouveau monde ? Pour l’occident savant, l’ancien monde s’est déjà effondré avec les institutions qui l’ont historiquement façonné. Le philosophe français Bernard Henri Levy note : ” C’est un moment tout à fait extraordinaire. Un monde qui tremble sur ses bases, un système que nous pensions non moins assuré que l’air que nous respirons et qui lui aussi, en quelques jours, perd ses repères, ses évidences etsemble aspiré par le trou noir “16.

Déjà l’écrivain politique français, Claude Imbert évoque l’idée d’une utopie concrète : ” L’utopie d’une gouvernance mondiale exige, pour commencer, une réforme profonde des institutions internationales. Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale ne disposent pas de pouvoirs suffisants d’anticipation et de pilotage. Les accords de Bretton-Woods sont, si l’on ose dire, démonétisés. Le FMI et la Banque Mondiale ne sont pas les instruments d’une autorité internationale représentative et incontestée”. 17

Si Tchundjang Pouemi découvre dans l’union monétaire et politique de l’Afrique les instruments stratégiques pour participer à la construction de ce nouveau monde, Jean Marc Ela pose comme acteur historique majeur de cette construction le paysan africain. Pour Jean Marc Ela, Théologien, anthropologue et sociologue, le paysan dans le processus de la déconstruction pratique de la dialectique maître/esclave constitue la force historique la plus indocile et la plus indomptable. C’est sur le monde paysan, constitué en bloc historique, qu’il faut partir pour détruire l’Etat post colonial, instrument de domination du système néolibéral.

C’est sur le bloc historique paysan qu’on doit s’appuyer pour bâtir le nouveau monde : ” Si le courage se réveille chez les paysans africains, alors ils vont prendre en main leur vie et grandir ensemble car le paysan qui parle et se met debout cela peut changer le paysage politique, économique et social d’une région. Aujourd’hui, seuls les groupes conscients de leur droit peuvent prendre la parole et dénoncer les atteintes à leur vie. Ce sont ces groupes dont l’Afrique des villages a besoin pour cesser d’être une terre de paria”.18

Avec l’Etat postcolonial le paysan est entré dans une dialectique de la lutte à mort. Il est revenu à Jean Marc Ela de conceptualiser cette lutte : ” Ce qui intéresse l’Etat quand il pénètre dans la brousse c’est de savoir comment contrôler la production paysanne pour son développement. Je procède à une sociologie de la domination que l’Etat exerce sur un groupe social qui produit les richesses dans l’économie africaine. En même temps je montre comment le paysan élabore des stratégies pour échapper aux contrôles que l’Etat exerce sur le monde rural. Dans cette perspective j’analyse les réponses que les paysans apportent à la crise au moment où l’économie officielle est en panne. L’Afrique renaît à partir des villages grâce à un dynamisme des paysans qui font preuve d’une grande créativité dans lesmanières de vivre qu’ils inventent pour relever le défi”19.

Et Jean Marc Ela, l’une des figures extrêmes, sublimes et ultimes de la doctrine de la théologie de libération de s’instituer l’intellectuel organique du pauvre qu’est le bloc historique paysan : ” Face aux défis qui obligent l’homme africain à retrouver sa dignité et sa créativité dans l’histoire en train de se faire, on voit l’urgence d’une théologie de la dissidence permettant aux chrétiens et à l’église de mettre en lumière la crédibilité du message chrétien à partir des situations d’exploitation et d’exclusion qui sont une blessure profonde aux flans de l’humanité contemporaine. Des nouvelles tâches s’imposent aux communautés chrétiennes locales face à l’aggravation des mécanismes de paupérisation et d’oppression dans le pays où le sang de nombreuses victimes crie vers le ciel. Pour rendre compte de l’espérance qui est en nous et du potentiel subversif de l’Evangile de Jésus de Nazareth le moment est venu de nous soumettre au devoir de désobéissance et de résistance contre tout ce qui détruit et avilit l’être humain en Afrique “.20

Désobéissance civile et résistance telle est la séquence éthique à laquelle Jean Marc Ela nous convoque pour briser la dialectique maître/esclave, cette tragédie historique qui rythme et rime la vie du peuple noir depuis cinq siècles. Commentant son ouvrage intitulé ” le cri de l’homme africain ” Jean Marc Ela écrit : ” C’est un ouvrage de théologie de libération à partir du contexte africain. Dans ce livre auquel je tiens beaucoup, je suis parti d’un évènement traumatique : l’histoire du peuple noir est une longue histoire de souffrance et j’en ai fait l’expérience en participant à la vie des Kirdis au Nord du Cameroun “. 21

A l’économiste Tchundjang Pouemi est revenu la tâche théorique de porter au concept le système monétaire international dans lequel se déploie aujourd’hui cette souffrance du peuple noir : ” Les vrais problèmes à l’heure actuelle s’appellent inflation, chômage, déséquilibre de balance de paiements, taux de change désordonnés avec pour corollaires les révoltes, la criminalité, la délinquance, etc. Qui en souffre ? Tout le monde. Leurs foyers ?

Les pays industrialisés. Leurs sources ? La monnaie “.22 Cette thèse du savant Tchundjang Pouemi date de 1980 dans son maître ouvrage ” Monnaie, Servitude et Liberté ” La crise du système néo libéral actuel montre combien Tchundjang Pouemi avait raison et justifie l’urgence de la tâche historique qu’il assigne aux hommes d’Etats africains : bâtir une union monétaire et politique de l’Afrique pour affronter le monde tel qu’il se déployait sous ses yeux attentifs. Le savant avait alors détecté le vice rédhibitoire du système de Bretton Woods dont la crise financière actuelle constitue la figure extrême et ultime. Devant une telle situation, l’occident cherchera à assurer sa croissance en tentant de réformer le système de Bretton Woods : ” Ce dont il s’agit c’est la croissance convergente des pays qui ne sont pas sous développés.

Ensuite seulement, on soutiendra celle de ceux qui le sont, les africains en tête. On créera pour eux des mécanismes particuliers, les fonds fiduciaires, les financements compensatoires et autres stocks régulateurs qui les réjouiront. D’où viendra l’argent ? Mystère. Chiffres à l’appui, les économistes montrent que l’aide économique diminue, elle diminue parce que pour aider il faut avoir ; or, c’est de plus en plus admis qu’aucun pays n’a ; tout le monde cherches “23. Tel est le diagnostic du savant Tchundjang Pouemi. Le remède ? Union monétaire et politique de l’Afrique noire. Que la jeunesse s’empare de cette idée normative et régulatrice, qu’elle en fasse son projet politique, qu’elle s’initie à la science politique et économique et surtout à l’art de la guerre et devient ainsi le prophète armé au sens de Machiavel.

lire la suite

_____Les banlieues Françaises, cible des stéréotypes: Mais diable, pourquoi ont-elles si mauvaise image? Pourquoi sont elles vues comme ''un monde à part''? D'où viennent tous ces stéréotypes et préjugés? La police et les jeunes des banlieues

Les origines des banlieues

Les banlieues françaises sont apparues environ dans les années 1940. Ce type d'habitat était occupé en majorité d'étrangers et de personnes touchées par la guerre. Les banlieues assuraient à ce moment un logement minimum, mais ensuite le confort et les équipements collectifs, furent négligés. Par après, la situation s'est aggravée et on peut observer que depuis le début du 21ème siècle la dégradation des banlieues deviennent de plus en plus importante, même si on constate que le phénomène est en baisse depuis quelques années. Elles sont de nos jours des villes dans une ville, c'est à dire qu'elles sont exclues de la vie communale, tout comme ses jeunes qui y vivent et qui ont une très mauvaise image.

L'exclusion des jeunes de banlieues et le rôle des médias

Les gens pensent que les banlieues sont peuplées par des jeunes qui sont à la fois violents et destructeurs, que ce sont tous des délinquants ou encore des jeunes qui ne vont jamais à l'école. Les médias jouent un grand rôle dans ces stéréotypes car ils interprètent souvent certains faits d'une manière négative. Souvent ils ne montrent que les côtés négatifs des banlieues...

Témoignage d'un habitant de banlieue

Pour un peu plus d'éclaircissements nous avons recueillis le témoignage d'un jeune vivant dans une banlieue. Il nous dit: Nous sommes la cible de tout le monde, cela devient invivable, en plus les politique en rajoutent une couche, pas étonnant qu'il y ait autant de stéréotypes sur nous!

Les gens ont une très mauvaise image des banlieues, et en particulier des jeunes qui y vivent. L'influence des médias joue certainement un rôle...

  • Sources : "Rapport 3: la banlieue",paru sur le site internet www.pagesperso-orange.fr , Belgique, consulté le 01 novembre 2008.

"Stéréotypage,stéréotypes", paru sur le site internet www.books.google.be, Belgique, consulté le 01 novembre 2008.

http://www.jeunesjournalistes-belgique.net/index.php?option=com_content&view=article&id=263:les-banlieues-cible-des-stereotypes

Il a souvent été reproché aux sociologues qui cherchaient à déconstruire les stéréotypes visant les jeunes des banlieues difficiles (et à comprendre les causes de leurs comportements) de pratiquer une politique de l’excuse, de vouloir les déresponsabiliser. Cette critique est mal fondée. Mieux connaître et comprendre n’est pas excuser, mais se donner les moyens de l’action : à quelles conditions un changement est-il possible ? Les stéréotypes abusivement employés, comme la volonté de se placer de façon simpliste sur le seul registre du bien et du mal, empêchent au contraire les uns et les autres de s’accorder de façon dépassionnée sur le diagnostic et les solutions appropriées. C’est le cas notamment en ce qui concerne les relations entre les jeunes et la police qui intervient dans ces quartiers.

Ce qui manque, par contre, ce sont des études équivalentes concernant la police. Comme pour les habitants des quartiers difficiles, trop d’a-priori circulent, d’amalgames. De plus, les comportements inacceptables de certains (« bavures », harcèlement ou manque de considération pour les jeunes des cités), comme les tensions avec certains citoyens peuvent s’expliquer en partie par des causes structurelles, organisationnelles et politiques. Le jugement moral simpliste (par exemple « tous les policiers sont des racistes ») est ici tout aussi infondé qu’inutile pour l’analyse. S’il y a encore peu de policiers « beurs », les policiers d’origine antillaise sont un peu plus nombreux et bien acceptés par leurs collègues. Ils sont par contre souvent les premiers à recevoir les remarques racistes de la population (« sale nègre » a ainsi été entendu plusieurs fois en observation) ou l’agressivité des jeunes (« traître à ta race » ; « qu’est-ce que tu fais dans la police »...).

Pas plus que les jeunes des banlieues ne sont tous des « casseurs » ou des délinquants, tous les policiers ne sont pas des racistes harcelant les jeunes. D’ailleurs, le syndicat se réclamant de l’extrême droite, la FPIP (Fédération Professionnelle Indépendante de la Police), n’a obtenu que 5,48% des voix dans le corps de maîtrise et d’application aux dernières élections professionnelles de 2003. Pourtant les relations entre jeunes des quartiers et policiers restent souvent marquées par une tension plus ou moins latente suivant les périodes. Des deux côtés, il y a une catégorisation de l’autre au « pire de sa catégorie », des amalgames qui entretiennent rumeurs et mécontentement. Ainsi, plusieurs émeutes, comme celles que nous avons connues en novembre dernier, ont éclaté, ces dernières années suite à des rumeurs d’implication des forces de police dans le décès d’un jeune. Que la rumeur soit fondée ou non, le résultat semble le même, comme si la culpabilité de la police était acquise d’emblée pour les jeunes.

De même, des policiers qui ne professent pas particulièrement des opinions racistes (par comparaison avec d’autres milieux de travail la police n’est pas le lieu où ont été entendues le plus de remarques racistes) peuvent être amenés à suspecter assez systématiquement les jeunes « blacks » ou « beurs », notamment s’ils ont un « look banlieue » et se déplacent en groupe. Des routines auto-confirmatrices se développent ainsi : plus souvent contrôlés et surveillés, ces jeunes risquent plus souvent d’être impliqués dans des affaires délictueuses ; d’autant que le contrôle lui-même peut être source de tensions, d’outrage voire de rébellion. Toutes choses qui viennent en retour « confirmer » les soupçons initiaux. Chaque groupe nourrit à l’égard de l’autre des a priori qui pèsent d’emblée sur la relation en imposant une méfiance réciproque 1.

Des difficultés liées au mode de légitimation de l’action policière

Au sein de la police, ces mécanismes de catégorisation sont fortement liés à la façon dont le métier est collectivement vécu, plutôt qu’à des caractères individuels. La police, en France, comme ailleurs, entretient avec la population une relation complexe. D’une part, les citoyens attendent de la part de la police assistante et protection, tout en rejetant, généralement, d’être l’objet du contrôle et des sanctions policières. D’autre part, les policiers attendent soutien et respect de la part de la population, tout en étant conduit, par habitude et expérience professionnelle à se méfier des citoyens (« on voit tout ce qui ne va dans la société » ; « on apprend à ne plus avoir confiance... »). De plus, la montée de la petite délinquance depuis plus de 50 ans a affaibli la légitimité de l’action policière : En 1950, la police enregistrait 190 000 plaintes pour vol. En 1992, ce chiffre est passé 2 600 000 ! Du coup, le taux d’élucidation est passé de 36% à 14 %. Mais si l’on tient compte du fait que sur la période le nombre de gendarme et de policier a été multiplié par deux, on peut en conclure que le nombre moyen de faits élucidés par gendarme ou par policier a été multiplié par 2,85 ! 2 Cette situation est paradoxale : d’une part, la productivité moyenne de chaque gendarme ou policier a augmenté, mais dans le même temps, l’idée que la police est capable de supprimer la délinquance semble de moins en moins tenable.

Face à ces difficultés de légitimation le groupe policier a été amené à développer plusieurs « mécanismes collectifs de défense ». Le premier d’entre eux, bien étudié par les sociologues américains de la police 3 est le repli sur « l’entre soi » : Nous ne sommes pas aimés, les gens nous sont hostiles, les non policiers ne peuvent pas comprendre notre travail, il faut donc se soutenir entre nous. L’entraide entre collègues et la solidarité sont en effet des valeurs fortement affirmées et souvent concrétisées dans de nombreux commissariats. Cette caractéristique, qui permet bien souvent de faire face à une activité stressante et au mépris de certains usagers, évite le recours au soutien psychologique. Mais la solidarité peut aussi avoir des aspects plus négatifs comme la tendance à couvrir les agissements répréhensibles ou violents de certains collègues (même si on les condamne en son for intérieur). Toutefois, globalement, des rapports tendus et un manque de reconnaissance dans le collectif de travail se traduisent, d’après nos observations 4, par des relations plus conflictuelles avec les usagers, une plus grande tendance à réagir aux « provocations ». Au contraire, les patrouilles où règne une bonne ambiance, où le turn over est faible, où jeunes et anciens s’entendent bien, sont des patrouilles où les incidents sont rares. Une division du travail et une entraide se font spontanément entre policiers qui permettent de faire face, en gardant son calme, à des usagers difficiles, voire provocateurs.

Le deuxième mécanisme, lié au premier, est l’attachement et l’affirmation d’un sens moral clair et sans ambiguïté au travail. Cela conduit les policiers à présenter, pour eux-même et pour autrui, leur mission en termes de répression du crime, de protection des gentils contre les agissements des méchants. La « belle affaire » qui permet de se valoriser, d’augmenter l’estime de soi, celle pour laquelle on accepte de prendre des risques physiques, est celle qui débouche sur l’arrestation d’un vrai bandit. Le « vrai méchant » faisant en retour le « vrai policier ». Or le travail quotidien des brigades de police secours est bien souvent éloigné. De nombreuses interventions sont en effet liées à des troubles mineurs à l’ordre public, des différends familiaux ou entre voisins, des incivilités, des problèmes sociaux liés à la précarité et à l’exclusion. Les jeunes des cités, et notamment les mineurs, apparaissent aux yeux des policiers comme des « clients » peu intéressants. Non seulement les actes commis et le mérite qu’il y a à les interpeller sont de faible envergure, d’autant que du fait de la nature de ses actes et de leur âge des poursuites ne sont pas toujours possibles. Ensuite parce que les policiers ont le sentiment qu’on leur fait jouer un rôle qui n’est pas le leur : pallier le manque éducatif des parents, jouer les assistantes sociales... Enfin, parce que dans ce cas, leur travail consiste moins en l’application de la loi qu’en l’obligation d’imposer une certaine autorité.

Le travail avec les jeunes est vécu comme peu valorisant

Ces mécanismes de défense expliquent tant le rejet de la police de proximité que le malaise et le sentiment de dévalorisation lié aux relations avec les jeunes des banlieues. Ces derniers, en effet ne sont pour les policiers ni des « vrais méchants », ni des gentils. A l’opposé de l’image du « grand bandit », l’on trouve celle du jeune de cité, qualifié suivant les endroits de « branleur », de « petit merdeux », voire parfois de « crapaud ». Ces jeunes sont les « mauvais » méchants parce qu’ils ne se comportent pas selon les règles du jeu établies par les policiers. Ils manquent de respect, n’acceptent pas les sanctions, négocient les éléments de leur mise en cause, etc. Les interactions policières avec ce public sont différentes et peuvent conduire là aussi à des mécanismes renforçant les représentations. Les policiers les abordent avec moins d’égards que ceux qu’ils considèrent comme les « vrais » méchants, et renforcent ainsi les possibilités d’apparition de comportements de rébellion ou d’outrage.

Lors de nos observations, nous avons ainsi été confrontés à plusieurs interactions de ce type. Un exemple permet d’en saisir la banalité et la signification : « Après dix minutes de discussions, alors que les gardiens de la paix se préparent à rédiger la procédure et le télex pour les feux de voitures, nous voyons partir la BAC à toute vitesse. « Il y a une bagarre au centre commercial près de la gare ! Tout de suite, l’équipage que j’observe bondit à leur suite « vite, si on se dépêche, on peu arriver avant la BAC ». Nous prenons les petites rues en coupant par le centre « La BAC, ils connaissent moins bien ces rues là, on a peut-être une chance d’arriver en premier ! » L’objectif est d’éviter les feux rouges que devrait subir la BAC en passant par un autre chemin. En fait, nous arrivons exactement en même temps que la BAC. Mais il n’y a pas de bagarre à l’endroit indiqué, seulement quatre jeunes (trois marocains et un sénégalais) assis par terre et qui boivent de la bière. Les policiers leur font mettre les mains au mur, contrôlent les identités, les fouillent (pas d’armes) vident les bouteilles de bière au sol. Il y a au moins 12 policiers (BAC, Police secours, CRS) pour quatre jeunes. Les jeunes oscillent entre la dénégation, l’excuse et la provocation : « On faisait rien, m’sieur, on n’a rien fait... On est juste content parce que le Maroc a gagné au foot contre le Mali en demie-finale de la coupe d’Afrique des nations, on a rien fait... » L’un d’eux, plus ivre que les autres est plus provocateur et multiplie les remarques désobligeantes et ironiques, il finit par dépasser la « limite » que peuvent supporter les policiers -qui de leur côté ne sont pas non plus spécialement aimables, même s’ils restent corrects- et se fait embarquer « pour dégriser pendant deux ou trois heures ». Pendant que les policiers de la BAC l’emmènent, ses copains lui disent : « Oh Omar, tu l’as bien cherché, Omar, tu l’as bien cherché... T’inquiète pas dans quatre heures ils te relâchent... »

Cette histoire est exemplaire à plusieurs titres : Tout d’abord, la déception liée à la mauvaise information sur la nature exacte de l’événement : il n’est pas rare que ceux qui appellent la police exagèrent volontairement les faits dans l’espoir d’une intervention plus rapide. Au lieu d’une affaire « intéressante » (une bagarre), les policiers se trouvent un peu ridicules devant ces quatre jeunes pris de boisson. Si les jeunes ne sont pas contents d’être dérangés par les policiers, ces derniers sont aussi énervés d’avoir pris des risques (d’accident de la route) pour une « affaire de merde ». D’où la tension et l’énervement réciproque. L’observation montre bien un jeu de subtile provocation de la part des deux groupes (jeunes et policiers) visant, dans leur esprit, à garder la face mais conduisant à l’interpellation d’un jeune.

Les rencontres entre jeunes et policiers sont d’autant plus frustrantes pour ces derniers qu’elles les conduisent à faire un travail qui leur semble dévalorisant, peu productif et en dehors de leur « vraie mission » : éducation, travail social, médiation... A ce titre, l’expression « nettoyer au karcher » du ministre de l’Intérieur est insultante tant pour les jeunes des cités que pour les policiers ; eux qui se plaignent si souvent d’être pris pour « les serpillières de la société » !

Une police de proximité qui ne s’est jamais imposée

La police de proximité a souvent été présentée comme une solution aux tensions entre police et jeunes, mais celle-ci n’a pas été appliquée avec suffisamment de moyens et de conviction 5. Surtout, sa mise en place n’a pas tenu compte des problèmes d’identité et de légitimité des policiers, ce qui explique pour une part son échec relatif.

Faire de la police de proximité, c’est s’assurer d’une présence régulière et soutenue sur un territoire déterminé. En entretenant des contacts avec la population, les policiers seraient en mesure de prévenir la criminalité plutôt que de la contenir. Les patrouilles se font à pied, les unités administratives sont délocalisées dans des « postes de police », disséminés dans les zones dites sensibles. L’usager est pensé comme un « proche » (et non un étranger), dont on partage le territoire, et avec qui on peut avoir des échanges cordiaux ou intéressés. C’est la coopération volontaire de la population qui est recherchée.

Cependant, beaucoup de policiers qui ont été affectés à la police de proximité ont cherché à se réapproprier leurs nouvelles missions pour les faire entrer dans le cadre mythique du jeu du « gendarme et du voleur ». Ainsi, le fait de se reprocher de la population, de gagner sa confiance, n’est pas interprété comme une fin en soi (être plus proche des citoyens et de leurs besoins), mais comme un moyen éventuel d’avoir des informations qui permettraient de dénicher une « belle affaire », donc de faire un vrai travail policier. Dans la culture policière et surtout dans la hiérarchie, le simple travail de proximité n’est pas très valorisé, d’autant qu’il ne produit pas de résultats tangibles immédiats (on ne peut pas compter le nombre de mains serrées ou l’amélioration de l’image de la police dans la population). Ainsi, il n’est pas rare que la police de proximité soit utilisée comme « bouche-trou » pour des tâches pour lesquelles on ne veut pas mobiliser des effectifs des brigades de roulement : par exemple porter un pli à la préfecture ou garder un malade hospitalisé.

Les expériences de police de proximité racontées par les policiers de Pandore et Serbourg (dans lesquelles elles ont d’ailleurs été volontairement stoppées) ont toujours été vécues sur le mode négatif, avec quantité de récits douloureux : « on nous a brûlé le poste plusieurs fois ». Ces expériences sont relatées sur le mode de l’intrusion en territoire étranger, avec le minimum de protection et de capacité de mise en scène. La police de proximité est à l’opposé du jeu du « gendarme et du voleur ». Une interpellation musclée avec des services extérieurs (BAC, CRS) au quartier peut venir ruiner les patients efforts des fonctionnaires locaux pour gagner la confiance des jeunes. A l’inverse pour les policiers extérieurs, les rapports avec les jeunes perçus comme délinquants peuvent sembler suspects. A Villedieu, lors de l’observation de la PUP, un gardien a demandé au chercheur des renseignements sur le BAFA afin de pouvoir encadrer des camps de vacances organisés par la police pour les jeunes de certains quartiers difficiles. Ce gardien a ensuite précisé au chercheur qu’il ne fallait absolument pas qu’il évoque devant les autres policiers cette demande : « Ils ne comprendraient pas ! »

Une politique répressive à l’esprit gestionnaire

Avec la « politique du chiffre » et le tournant répressif initié par Nicolas Sarkozy, c’est une toute autre politique qui a été lancée. La mesure de la performance de l’activité policière est devenue avec les ambitions de modernisation de l’institution un objectif des plus dignes. Pensée traditionnellement (Le principe de « l’index 4001 » existe depuis plus de trente ans) sur le mode du contrôle chiffré de l’activité, à l’instar des entreprises productives de biens matériels, la performance se mesure au nombre d’interpellation et au taux d’élucidation (nombre de dossiers résolus sur nombre de dossiers ouverts). Ces principes se sont accentués ces derniers temps avec les objectifs sécuritaires fixés à la police et l’introduction d’une notion directement reprise du management des entreprises privées : l’attribution de moyens aux circonscriptions qui le justifient. A priori, cela n’est pas contradictoire avec la représentation de la police comme jeu du « gendarme et du voleur ». Mais le risque est justement de trop prendre au sérieux cette représentation et de saper le travail, notamment des anciens, visant à donner un sens positif aux activités des brigades de roulement. A Grandeville, un certain nombre d’anciens ont ainsi exprimé leur malaise face à la demande de « faire du chiffre » : « On ne va pas inventer la délinquance. L’objectif c’est quand même faire baisser la délinquance. Par exemple, sur le parking d’un grand supermarché, vous avez des délinquants qui cassent des voitures. On va surveiller pour essayer de les interpeller. Ce qui nous intéresse c’est toutes les formes de délinquance. Par exemple, des jeunes qui fument, on va être présent. Etre réactif, ce n’est pas le problème des chiffres. Si on est réactif, après ça tombe tout seul de toute façon. » (Brigadier, Grandeville, province). « Il n’y a aucune gloire dans le travail que l’on fait. C’est vu par les gens comme de la répression. On n’est pas là pour se faire aimer, on est habitué à endosser. Ça c’est pas du stress on est habitué avec le temps, le négatif c’est avec la hiérarchie. Il y a des primes aux mérites, on est dans une usine. Il faut faire des interpellations, faire du chiffre. Tout dans l’ombre, tout sans suite. C’est les « buchettes » (gardien, Grandeville, province).

Enfin, la volonté politique de faire du chiffre a poussé au développement de services spécialisés, notamment les BAC, qui non seulement ont tendance à prendre les « belles affaires » aux brigades de roulement, ce qui peut développer un sentiment de concurrence déloyale (ils sont en civil, ce qui favorise les flagrants-délits), mais permettent le développement d’une évaluation quantitative qui dévalorise le type de travail fait en police secours ou en police de proximité : « Les relations entre la section et la BAC sont devenues plus tendues, car avant c’était qu’eux le chiffre. Maintenant c’est eux et nous. Donc c’est plus que de la compétition, c’est de la rage. Le service de proximité c’est la section la plus dévalorisée par rapport aux autres sections, car c’est une section pas spécialisée. Or il faut savoir tout faire et on n’est pas reconnu. On nous appelle toujours parce qu’il y a un problème. » (gardien, Grandeville, province). Pour les BAC, le jeu du gendarme et du voleur est moins un mythe que pour les unités de Police-Secours.

Le cercle vicieux des interventions difficiles

L’absence de police de proximité et la volonté de faire du chiffre poussent les brigades de police à entretenir des relations tendues avec les habitants des quartiers difficiles. Si ces quartiers ne sont pas des zones de « non droit » (les policiers peuvent y circuler, même s’ils restent vigilants par rapport au jet de projectiles), les interpellations et les contrôles y sont difficiles, la peur du débordement (les jeunes du quartier qui se rassemblent pour empêcher une arrestation) ou de la « bavure » (par exemple chute d’un jeune poursuivi parce qu’il ne portait pas de casque sur son scooter) sont toujours présents et bloquent l’action, générant ainsi des frustrations. Quand une interpellation doit toutefois être réalisée, la seule « solution », dans le contexte actuel, est de venir en force (plusieurs voitures de police, soutien des CRS). Cela peut provoquer le sentiment des jeunes du quartier d’être agressés par la police ; d’autant que certains policiers pourront en profiter pour se « rattraper » de tous les contrôles et interpellations qui n’avaient pu être faits auparavant. Le cercle vicieux de la méfiance réciproque et de la tension s’aggrave alors un peu plus.

Pour finir, il est à noter que pour gérer ces quartiers difficiles, on trouve essentiellement des fonctionnaires jeunes et sans expérience. A Serbourg, dans une des trois brigades, le plus vieux a 25 ans et deux ans d’ancienneté. C’est « l’ancien » comme le plaisantent ses collègues. Mais en patrouille, il n’a pas l’expérience pour jouer ce rôle. Plusieurs fois, pendant l’observation, nous verrons son équipage renoncer à des interventions ou reculer devant des provocations des « jeunes », de peur de se lancer dans des situations qu’il ne saurait pas gérer (tant sur le plan relationnel et sécuritaire que sur le plan juridique). A chaque fois, c’est la frustration et le sentiment d’impuissance qui en ressort. Peut être que chez certains cette frustration accumulée pourra rejaillir de façon mal contrôlée à l’occasion d’une intervention « musclée ».

Cette situation est d’autant plus critique que la répartition des effectifs de police sur le territoire national n’a pratiquement pas été revue depuis cinquante ans 6 ; du coup, les banlieues qui comptent le plus grand nombre d’actes de délinquance sont parfois moins bien pourvues, en policier ou gendarme par habitant, que des départements ruraux plus calmes. La police peut alors difficilement assurer une présence régulière dans les quartiers difficiles et reste perçue comme étrangère.

Au total, « plusieurs éléments contribuent à construire un mur d’incompréhension entre les policiers et les jeunes ou les immigrés : l’attitude effectivement raciste d’une minorité de policiers, l’utilisation par certains délinquants de l’accusation de racisme qui leur permet de se dédouaner de leurs actes et surtout les modes d’action des patrouilles de police. Quand celles-ci interviennent, surtout dans les quartiers dits difficiles, leurs interventions sont brèves, par manque de temps disponible, « musclées » dans le sens où, faute de mieux, le policier invoque des arguments d’autorité, et souvent sans effet » 7. Tant que les conditions politiques, structurelles et organisationnelles qui expliquent le maintien de ce mode d’intervention ne seront pas abordées, il semble utopique de demander de meilleures relations entre la police et les jeunes des quartiers difficiles comme d’exiger une baisse importante de la délinquance.

Marc Loriol, Valérie Boussard, Sandrine Caroly 8

lire la suite

___A bon entendeur!! à ceux qui crachent dans la soupière ! ... hallal police d'état, Africains = paresseux ?, le témoignage de Mohamed étudiant malien... Stop aux clichés !

Mohammed Sogodogo, 29 ans, est venu du Mali à Paris en 2006 pour préparer un Master pro gestion de l’humanitaire: développement et gestion des ONG qu’il a obtenu avec mention Très bien le 17 décembre dernier.

Il n’est pas aisé de parler de clichés quand on n’a pas été soi-même exposé ou victime. Dans ce cas, j’évoquerai un que j’ai plusieurs fois entendu dans les foyers ou au cours des discussions faites avec différents groupements d’immigrés. Ce cliché n’est autre que la paresse. Pour ma présentation, je suis une personne de race noire (black si vous voulez!), j’ai le nez pas très gros, des lèvres légèrement charnues (en tout cas, pas comme celle du bonhomme de banania) et j’aime pas les bananes mais j’adore les pommes. Revenons à l’essentiel, je n’ai que 14 mois de séjour en France et je compte très bientôt rentrer dans mon pays le Mali. Ces quelques mois de séjour me permettent d’avoir un recul par rapport aux observations que je vous fait part dans ce mail.

La paresse est un mot qui veut dire goût à l’oisiveté ou le comportement d’une personne qui évite et refuse l’effort. En général, le cliché utilisé pour qualifier les personnes vivant en Afrique subsaharienne ou noire est la paresse (et un peuple qui n’a pas d’histoire, j’éviterai d’en parler pour ne pas verser dans la polémique du discours hégélien de Sarko). A partir d’un constat généraliser des efforts fait en matière de développement, les pays d’Afrique n’ont toujours pas pris leur envol. Est-ce à partir de ce constat qu’on parle d’oisiveté des jeunes? Je suppose qu’il serait simpliste de se baser sur ce postulat pour tirer un jugement hâtif.

En Afrique, particulièrement au Mali, il y a un très faible investissement dans le secteur industriel. Ce qui justifie quelque part le manque d’emploi, une pauvreté chronique et une forte émigration. Cette émigration, parfois clandestine se passe très difficilement pour acquérir une meilleure condition de vie. Cette émigration est tournée vers des cieux cléments notamment la France. Je ne pourrai pas dire « l’eldorado » car je sais que ce n’est vraiment pas ça. Les immigrés subviennent à leurs besoins et parviennent à réaliser des actions de développement dans leur pays d’origine. Vous remarquerez que quelque soit l’heure à laquelle vous prenez le métro, il n’est pas rare de rencontrer un immigré. Alors pour conclure, je dirai que le travail est nécessaire dans le sens où l’on vit de lui et l’on ne peut faire autrement.

http://www.stopauxcliches.fr/2007/12/18/africains-paresseux-le-temoignage-de-mohammed-etudiant-malien/

lire la suite