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mardi 9 novembre 2010

______Identité africaine et mondialisation/ Pour ne plus être prisonniers de leur négritude, comme des citoyens du monde.. reconstruction d’une identité nègre malmenée par des siècles d’esclavage et de discrimination territorial dans les citées.

Dossiers nouveaux français diasporate.

Identité africaine et mondialisation De notre partenaire Africulture lundi 1er octobre 2007






Dossier : "Nouveaux Français"



Il s’agit moins de subir la mondialisation que de recréer le monde : l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop en appelle à la résistance des créateurs africains. Par Boubacar Boris Diop

Au début des années 90, le jeune réalisateur burkinabé Idrissa Ouedraogo lançait une phrase restée célèbre : "Je ne suis pas un cinéaste africain, je suis un cinéaste tout court". Depuis, il est devenu banal de voir des romanciers, peintres et musiciens africains de la nouvelle génération se présenter, pour ne plus être prisonniers de leur négritude, comme des citoyens du monde. La coïncidence entre cette attitude et la fin de la Guerre froide n’est sûrement pas fortuite. Venant de créateurs négro-africains, ces déclarations rompaient très nettement avec les décennies antérieures au cours desquelles les intellectuels du continent n’ont paru avoir d’autre souci que la reconstruction d’une identité nègre malmenée par des siècles d’esclavage et de colonisation. Pourquoi leurs héritiers ont-ils brusquement eu envie de recracher leurs racines comme un fruit amer ? Ce Meurtre du Père procédait peut-être de l’instinct de survie. La chute du Mur de Berlin n’annonçait pas seulement l’effondrement du communisme mais aussi le passage de relations commerciales inter-étatiques à une économie mondialisée. Peu désireux de rater un tournant majeur, les jeunes producteurs culturels africains ont refusé de s’enfermer dans un discours jugé passéiste, pour ne pas dire complexé.

Ils étaient surtout dans l’air du temps. Tout se passant comme si la mort - toujours affirmée, jamais prouvée - des idéologies signifiait la mort de la pensée elle-même, la globalisation est devenue du jour au lendemain la mesure de toute réflexion, au point d’apparaître aux yeux de certains comme un’nouvel obscurantisme’. Il serait cependant excessif d’y voir le mal absolu. Les artistes de tous les continents l’ont même crue capable de combler leur attente d’une humanité homogène et apaisée. Ils se sont mis à peindre, filmer ou écrire en pensant à leurs semblables dispersés aux quatre coins de la planète et cela a donné un sens nouveau et stimulant à la modernité artistique.

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______L’Afrique ou la poubelle à vaccins. Vous êtes industriel pharmaceutique et vous ne savez que faire de vos vaccins contre la grippe A ? Pas d’inquiétude, l’OMS se charge d’écouler vos stocks.

Un haut représentant du ministère de la Santé qui se fait piquer devant une flopée de médias pour lancer une campagne de vaccination contre la grippe A, on connaît. Sauf quand la scène se passe… au Togo, en avril, et se répète, cet été, en République centrafricaine et au Niger.

À la baguette, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui écoule les « généreux » dons de vaccins contre le virus H1N1 des laboratoires pharmaceutiques et des pays du Nord. Sur place, du côté des personnels de santé et des ONG, c’est l’incompréhension. Pourquoi vacciner dans des pays où aucun cas de H1N1 n’a été enregistré ? L’OMS rétorque qu’il peut encore y avoir un risque, surtout dans les pays africains, où les populations sont fragiles. Étrange puisque la fin de la pandémie mondiale de grippe A a été déclarée le 10 août 2010, par… l’OMS, justement !

« Ce n’est pas parce qu’aucun cas de grippe A n’a été répertorié qu’il n’y en a pas eu », explique doctement Gregory Hartl, le porte-parole de l’OMS chargé des pandémies et épidémies. Selon lui, il suffit de se fier au cas de l’Afrique du Sud, dont le système de détection passe pour être le plus performant d’Afrique : plus de 12 000 cas et 93 décès y ont été enregistrés en décembre 2009. « Le virus ne s’arrête pas aux frontières ! » Certes.

L’Institut français de veille sanitaire, qui n’a produit aucun rapport sur l’évolution du H1N1 en Afrique, estime quant à lui qu’il est « difficile d’évaluer l’épidémie dans ces pays-là ». Précisément parce qu’« on n’a pas de boule de cristal », raille un membre d’une ONG française. Et le même de poursuivre : « Faut-il, face à un ennemi invisible, vacciner sans en évaluer la pertinence et en identifier les risques ? »

Un spécialiste des vaccinations concède que ces campagnes anti- H1N1 en Afrique ne sont « pas pertinentes du tout ». D’abord parce qu’il y a effectivement d’autres priorités, comme le paludisme ou encore la grave épidémie de rougeole qui a frappé un certain nombre de pays africains à la même période. Ensuite parce que le vaccin contre le H1N1 offre une protection de courte durée comparé à d’autres vaccins. Celui contre la rougeole, par exemple, dont une monodose protège le patient pendant dix ans.

Pis, ces campagnes ont mis au pied du mur les professionnels de la santé présents sur place. Rémunération du personnel chargé d’administrer les vaccins, conditionnement et transport des doses : tout cela a un coût. Selon l’OMS, les pays donateurs ont participé à des fonds pour la mise en œuvre de la vaccination. Et puis, « quand on a des dons disponibles, il faut bien les utiliser ». Imparable.

Souvenons-nous : en janvier 2010, la polémique enfle en France autour de la surévaluation des stocks de vaccins contre le H1N1. Roselyne Bachelot se retrouve avec des millions de doses sur les bras. Au même moment, selon la direction générale de la Santé, la France commence discrètement à livrer à l’OMS son surplus de vaccins. Nombreux sont les pays à l’imiter, comme les États-Unis. Dans la foulée, les firmes pharmaceutiques font un « geste ». Le laboratoire britannique GlaxoSmithKline donne 50 millions de doses à la grande prêtresse de l’OMS, Margaret Chan. Sanofi Pasteur, Baxter et Novartis promettent également 10% de leur production. La plupart des vaccins contre le H1N1 étant périmés à la fin 2010, c’est ça ou la poubelle !

© bakchich.info : Chloé Demoulin http://www.camer.be/index1.php?art=12026&rub=13:1

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______- Sujet d'actu : « L’Afrique, un continent toujours périphérique en mal de développement ? »

L’Afrique, le proche et le moyen Orient

1. Géopolitique de l’Afrique, du proche et moyen Orient 2. La diversité culturelle 3. Les enjeux du développement

A- Sujet

« L’Afrique, un continent toujours périphérique en mal de développement ? »

Essec 2007

Essayer de penser encore une fois à la dynamique du sujet. Nous ne pouvons condamner l’Afrique comme espace géopolitique ou économique. Dans cette optique, il faut pouvoir aller du négatif au positif. Dans un premier temps, cerner le problème de développement de l’Afrique largement tributaire, à la fois, d’un contexte historique et politique, mais aussi de problèmes intrinsèques aux systèmes politiques et économiques africains. Enfin, faire preuve d’optimisme économique dans la mesure où ce continent peut prendre place dans le système économique international et contribuer à améliorer sa croissance. En tant que futur dirigeant économique, vous devez démonter que vous êtes pleinement conscient des difficultés et des potentialités du continent Africain. D’un diagnostic et d’une mise en perspective négative, il faut se diriger vers une vision positive et proactive, qui implique donc des propositions pour intégrer l’Afrique aux dynamiques mondiales économiques et politiques.

Contexte historique / Faiblesses structurelles et actuelles /Atouts et stratégies

Mettre en exergue les raisons de ces sous-développements, les phénomènes

Si vous analysez les termes du sujet, on vous parle de « maux » car la question reste l’Afrique est-elle en mal de développement ? Le mot « périphérique » renvoie à l’histoire africaine, aux théories internationales de développement, et à la place contemporaine de l’Afrique dans l’économie mondiale. Les raisons du non-développement sont principalement économiques et politiques. Ces raisons sont à la fois internes et externes aux pays africains.

B- Récapitulatif des notions essentielles

Il est nécessaire de revenir sur l’histoire de l’Afrique et le contexte de son développement par rapport à la colonisation.

I - Contexte Historique et géopolitique de l’Afrique

a) Contexte historique

On ne peut saisir les problèmes de développement sans analyser l’histoire du continent africain dans ses relations avec l’Europe ou les Amériques. L’Afrique a pu être au long de l’histoire un berceau de la civilisation. L’Egypte fut un pays culturellement, historiquement, économiquement très développé. L’empire arabe, constitués par le Moyen-Orient et les pays de l’Afrique du nord, a aussi constitué un vivier de sciences et de découvertes. La puissance, qu’elle soit culturelle, économique ou politique, se déplace toujours dans l’histoire. Il ne faut pas oublier ce passé glorieux de l’Afrique. Une analyse géopolitique doit incorporer ses aspects historiques en rappelant que l’Afrique n’est pas l’exemple archétypal de la pauvreté qu’on peut dépeindre de nos jours.

Les dynamiques historiques ont néanmoins déplacés la puissance vers l’Europe, puis les Amériques, ce qui a réduit l’Afrique à une position subalterne. Les facteurs historiques sont primordiaux parce qu’ils vont marquer la conscience africaine. L’histoire africaine est par exemple irrémédiablement liée à l’histoire de l’esclavagisme et de la colonisation.

L’Afrique est un continent qui s’est trouvé sur les principaux réseaux de communication de l’histoire. Elle a pu représenter, outre une ressource humaine, un enjeu géostratégique dans le commerce avec les Amériques.

Dans le dernier quart du XVIIIe siècle, le trafic de la traite des Noirs culmine à des chiffres jamais atteints : 80 045 captifs en moyenne sont transportés, chaque année, d’Afrique en Amérique et aux Antilles. L’économie de tous les pays européens est alors liée à ce commerce et presque tous pratiquent le transport négrier.

Ces intérêts européens considérables sont essentiellement économiques et commerciaux et non politiques. La présence des Européens, limitée aux côtes, se manifeste de trois façons : à terre par des forts et des comptoirs, et, en mer, par des bateaux qui viennent charger les captifs à la côte et dans les embouchures de quelques rivières.

Suite logique de la traite des noirs, La colonisation européenne en Afrique se situe entre 1880-1939. Jusqu’en 1914, L’Europe est à la conquête de l’Afrique. Les puissances coloniales disent remplir une mission civilisatrice. Leurs actions semblent portées par des arguments politico-moraux mais en fait les arguments économiques et matériels sont primordiaux. Les relations internationales sont marquées par la compétition et l’Afrique constitue un puissant levier pour des débouchés économiques, pour l’exploitation des ressources, pour l’investissement militaire. Par ailleurs, la domination européenne sur l’Afrique renforce le sentiment nationaliste en Europe et aiguise la confiance dans la supériorité nationale.

De 1914 à 1939, c’est l'apogée de la colonisation européenne en Afrique. Tout le continent est partagé par les puissances coloniales ou presque (Libéria). Un système d'exploitation colonial est mis en place qui assure aux européens l’organisation et la propriété de toutes les ressources africaines y compris humaines.

b) Le développement du Nord en dépit du Sud ?

Les relations entre les pays du Nord et les pays du Sud ont été symbolisées par les relations entre l’Europe et l’Afrique. Ses relations n’ont pas été en faveur des africains. Elles sont constitués une domination inacceptable et une appropriation des ressources de l’Afrique

La théorie du « système-monde » d’Immanuel Wallerstein définit ses relations Nord-Sud en termes de Centre/Périphérie. Le développement du centre (Europe) dépend de l’exploitation des périphéries. Le centre se sert des périphéries pour asseoir son développement. En concluant sur la situation du Nord et sa responsabilité dans le sous-développement du Sud, Wallerstein déclare : « Nous sommes riches parce qu’ils sont pauvres ». Cet angle de vue sera déterminant pour comprendre la mission des institutions internationales dans le rattrapage de l’Afrique. Les européens ont une charge en vue de développer l’Afrique car, malgré le fait qu’ils ont développé des infrastructures, ils n’ont pas créé les conditions de l’autonomie et de la paix africaines. Que cela soit dans les stratégies de développement interne à l’Afrique ou les stratégies économiques ou diplomatiques en direction de l’Afrique, on ne peut faire table rase du passé.

C’est la question de la dépendance du Sud vis-à-vis du Nord. Est-ce que l’Afrique peut-elle sortir d’une dépendance vis-à-vis de l’aide internationale. Au nom de l’histoire, les pays africains préconisent de supprimer la dette internationale car celle-ci n’a pas été crée par des échanges équilibrés. La question du développement africain est surtout la question de savoir s’il est possible de construire politiquement et économiquement une relation équilibré entre deux partenaires si différents mais si liés par une histoire meurtrie.

Plus globalement, est-ce qu’il est possible par exemple de construire un système économique international où il n’existe ni de centre ni de périphéries ? L’économie politique internationale n’implique pas toujours un centre et des périphéries, des gagnants et des perdants ?

Si nous devions réaliser un bilan des deux derniers siècles, on pourrait penser que l’Afrique est un grand perdant de la compétition internationale, mais ce serait oublier maintes aspects du développement qui vont compter de plus en plus dans le futur.

A l’aube du 21ième siècle, l’Afrique ne serait-elle le continent qui contient les principaux atouts de la croissance ?

Analysons d’abord les faiblesses avant de s’intéresser aux atouts du continent africain.

II- Les faiblesses de l’Afrique

a) Les indicateurs économiques

1) La position de l’Afrique dans l’économie mondiale

Les indicateurs économiques se sont dégradés depuis les indépendances.

L'Afrique est la seule région du monde, avec le sous-continent indien, où la pauvreté s'étend et c'est la seule à ne pas être parvenue à enclencher le processus de développement. C'est surtout l'Afrique subsaharienne qui est confrontée à cette situation : la croissance du PIB réel par habitant y est négative depuis vingt ans (ou faiblement positive si l'on exclut l'Afrique du Sud et le Nigeria), contrairement aux situations qui prévalent en Afrique du Nord et en Asie (y compris en Inde).

Le revenu par habitant à la fin du 20ème siècle (699 dollars EU de 1995 par habitant pour la période 1997-1999, 535 dollars en Afrique subsaharienne, 301 dollars en excluant l'Afrique du Sud) est, en moyenne, inférieur à ce qu'il était dans les années soixante, la pauvreté absolue (moins de un dollar EU de revenu par habitant par jour) affecte 44% de la population (et 55% en Afrique subsaharienne, où elle est plus forte en zones rurales - 59%).

Sur la période 1970-1998, sur 32 pays dans le monde qui ont eu une croissance moyenne annuelle négative, 25 sont africains, et sur les 43 qui ont eu une croissance entre 0% et 2%, 19 sont en Afrique. En d'autres termes, l'Afrique est la région du monde dont le taux d'accroissement du PIB par habitant a été le plus faible. Les seules exceptions notables concernent l'Egypte et la Tunisie, Maurice et le Botswana - mais ce pays est, par ailleurs, ravagé par le SIDA - et, dans une certaine mesure, l'Afrique du Sud. En revanche, les pays africains de la zone franc ne font pas exception au tableau général. Enfin, il faut relever que les taux de mortalité infantile sont particulièrement élevés en Afrique subsaharienne, plus du double de ceux de l'Afrique du Nord et de l'Asie du Sud (sans l'Inde, où ce taux n'est pas très éloigné de celui de l'Afrique).

Il demeure que le sous-développement de l'Afrique est criant (les améliorations de la croissance dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix étant dues à la remontée des prix des produits de base et non à une véritable reprise).

Le constat du non-développement de l'Afrique, voire de son recul, est malheureusement devenu presque banal. Essayer de comprendre pourquoi ce continent ne parvient pas à se développer, quarante ans après les indépendances - ce "gel du Sud" dont parlait Pierre Moussa dans le "Caliban naufragé" -, relève d'une entreprise qui pourrait paraître présomptueuse. Expliquer le non-développement implique en effet, au moins implicitement, de savoir ce qu'il aurait fallu faire alors que les acteurs du développement, au Nord comme au Sud, ne réussissent pas à surmonter cette difficulté. Formuler un certain nombre d'hypothèses sur les raisons pour lesquelles l'Afrique, du Nord au Sud, tarde encore à enclencher le processus de son développement

2) Expliquer le phénomène de sous-développement : Raisons et facteurs

a) Perspectives internationales

Reste alors à expliquer pourquoi la croissance ne s'est pas enclenchée en Afrique. On peut avancer des explications économiques, qui font appel aux raisonnements classiques et qui sont pertinents, et politiques, ainsi que des raisons culturelles, qui permettent de comprendre pourquoi l'économie classique ne fonctionne pas sur le continent africain comme ailleurs. Il ne s'agit pas de présenter une approche en termes de relativisme culturel mais de constater qu'il existe en Afrique un environnement qui lui est propre, produit d'une histoire et d'une culture spécifique, au sens de représentation du monde, dont il n'a pas toujours été tenu compte.

Il existe une multitude de raisons susceptibles d'expliquer pourquoi l'Afrique n'est pas parvenue à engager son développement. Toutefois, la situation varie d'un pays à l'autre tandis que nombre de ces raisons n'ont pas empêché, sous d'autres latitudes, que le développement économique s'enclenche néanmoins. Il faut donc tenter de hiérarchiser ces raisons, pour comprendre où se trouvent les principaux éléments de blocage.

Le facteur principal du non-développement peut être ramené à l'insuffisance de la croissance du PIB (qui est, cependant, sous-estimée dans les statistiques car elles ne prennent pas en compte le secteur informel, qui peut représenter une part non négligeable de l'activité économique), quand ce n'est pas son recul, comparée à la croissance démographique. La création de richesses est rare sur le contient africain et, quand elle existe, elle ne suit pas l'augmentation de la population.

Or, les économistes s'accordent pour estimer qu'un simple processus de rattrapage - ce qui est différent du rattrapage proprement dit - impliquerait une croissance annuelle du PIB d'environ 6-7% sur une longue période, au moins 20 ans (un taux de croissance de 3,5% par an pendant 20 ans équivaut à un doublement du PIB de départ ; comme la population augmente pendant la même période, au rythme de 2,5% en moyenne mais avec des pointes supérieures à 3% dans certains pays, on voit bien qu'il faut un effort de croissance considérable pour modifier la situation de départ ; et un doublement du PIB par habitant, actuellement de 699 dollars EU, ne conduirait pas pour autant à une situation satisfaisante).

C'est dire que le différentiel entre la réalité et l'objectif est très important. Il l'est d'autant plus que, même si l'on constate aujourd'hui une tendance à la baisse de l'aide publique au développement, les pays africains, particulièrement d 'Afrique subsaharienne, ont été les plus aidés au monde (12% du PIB en moyenne), l'aide n'ayant cependant pas toujours eu pour finalité, loin s'en faut, le développement.

Les restrictions d'accès aux marchés des pays développés sont d'autant plus graves qu'elles touchent l'essentiel des productions africaines.

Aux handicaps de compétitivité des économies africaines s'ajoutent les problèmes d'accès aux marchés des pays développés. Même si ceux-ci se sont largement ouverts, sur les plans tarifaire et quantitatif, à la suite des différents cycles de négociations commerciales et des conventions de Lomé, il existe encore des restrictions par produits et/ou par calendriers qui, s'ils sont peu importants par exemple pour les pays de l'Union européenne, touchent de manière spécifique les pays africains : le sucre, la banane et les produits textiles, qui font encore l'objet de restrictions d'accès, figurent en effet parmi les principaux produits d'exportation de ces pays.

De plus, pour les textiles, les règles d'origine pénalisent aussi les pays exportateurs. En principe, l'accord de Cotonou, qui a pris la suite des conventions de Lomé, devrait conduire à une levée des dernières restrictions, que l'Union européenne a décidé d'anticiper dès maintenant au profit des pays les moins avancés dans le cadre de l'initiative "Tout sauf les armes".

Par ailleurs, certaines réglementations ont pour effet de freiner, quand ce n'est pas d'empêcher, l'accès des produits des pays africains, en particulier dans le domaine phytosanitaire. Le bien fondé de telles réglementations n'est pas en cause mais leur édiction ne s'accompagne pas d'une assistance technique à la mise aux normes des pays tiers en développement.

b) Les économies africaines souffrent d'un manque d'offre et de compétitivité

1) L'agriculture est retardataire et sous-capitalisée,

L’agriculture est l’activité africaine qui a les rendements les plus bas (en partie parce qu'il est peu fait appel aux engrais) de tous les pays en développement (70% de la population, 30% du PIB en moyenne), et reste fondée sur la rente : 70% des recettes d'exportation proviennent de neuf produits tropicaux (café, cacao, banane, arachide, coton, caoutchouc, thé, sucre tabac) ; or les marchés de ces produits sont plus vite saturés que ceux des produits manufacturés et ils ont peu d'effets d'entraînement sur le reste de l'économie).

2) Les taux d'investissement sont insuffisants

On constate un insuffisant investissement en Afrique. 12% en moyenne, mais 2% seulement pour l'investissement privé, avec des coefficients de capital (qui exprime le nombre d'unités de capital nécessaires pour produire une unité de PIB) très médiocres et un problème majeur de durabilité des investissements lié à la faiblesse de la maintenance ; on rappellera que le processus d'investissement soutenu a été un élément central dans le développement du Japon et des autres pays d'Asie.

3) Manque de stratégies économiques des entreprises africaines

En général, les opérateurs africains ne maîtrisent pas les techniques d'approche des marchés extérieurs et les coûts de transaction qui y sont associés sont plus élevés qu'ailleurs, exprimant en cela les déficiences de la gestion publique dans ces pays (ports, aéroports, armements maritimes, procédures douanières, faiblesse des capacités de commercialisation.

c) Des facteurs structurels à l'origine des difficultés

1) problème de formation

Le niveau du capital humain est très insuffisant, conséquence des déficiences des appareils d'éducation et de formation (à cet égard, il faut relever qu'au lendemain des indépendances plusieurs pays africains disposaient d'un bon niveau d'encadrement intermédiaire, ce qui n'est pratiquement plus le cas aujourd'hui).

2) La faiblesse de l'investissement productif

Il s'explique à la fois par les politiques budgétaires suivies par nombre de ces pays, qui ont eu un effet d'éviction pour les investisseurs domestiques (niveau des taux d'imposition et contrôles bureaucratiques des investissements), ainsi que par le délabrement des infrastructures financières ; à cela s'ajoute une caractéristique très largement répandue : la préférence pour le financement du commerce plutôt que les investissements longs, ce qui permet de réduire les risques ; de ce fait l'épargne intérieure, outre qu'elle est insuffisante, est soit captée par les pouvoirs publics pour financer des dépenses improductives, soit affectée à d'autres emplois également non productifs.

3) Des marchés peu solvables

Les investisseurs ne misent pas sur l’Afrique car il y a une certaine étroitesse des marchés de la plupart des économies africaines (20 sur 53 pays ont moins de 15 millions d'habitants), au demeurant peu solvables, et l'enclavement de certaines d'entre elles (c'est le continent qui compte le plus grand nombre de pays enclavés), handicaps auxquels il faut ajouter l'insuffisance des infrastructures de transport et le niveau particulièrement élevé des droits que les pays africains appliquent à leurs importations respectives, ont aggravé les difficultés.

4) Mauvais choix de politiques économiques

a) Au plan macroéconomique

Les politiques budgétaires, monétaires, de change, de prix et commerciales ont pendant longtemps créé un environnement défavorable pour la croissance et les investissements ; cette situation a commencé à évoluer dans un sens positif mais beaucoup reste à faire et les économies africaines sont encore trop - mal - régulées pour permettre une véritable expansion de l'initiative individuelle, ce qui explique le faible niveau des créations d'entreprises.

b) Les choix au lendemain des indépendances

Nombre de dirigeants d'alors assimilaient le capitalisme au colonialisme. L'agriculture a été sacrifiée au profit des villes (taxation des exportations de produits primaires, souvent jusqu'à 60% ou plus, maintien à un niveau peu élevé - en dessous des cours mondiaux - des prix versés aux producteurs, absence de politiques de réduction des coûts de production et d'investissements publics). c) Le droit de propriété individuelle

Il n'est pas suffisamment reconnu, encore moins garanti, ce qui freine la création d'unités de production, particulièrement dans l'agriculture, et le développement du crédit puisqu'il s'avère pratiquement impossible de constituer des sûretés réelles (cette situation existe aussi sur d'autres continents mais les techniques de " contournement " qui s'y sont développées sont très peu utilisées en Afrique).

d) Dépendance et diversification

Dépendant fortement des exportations de produits primaires, l'Afrique est particulièrement pénalisée par la dégradation des termes de l'échange et la volatilité des cours des produits de base

L'Afrique a connu, depuis les années 1970 une dégradation continue des termes de l'échange : pour un indice 100 en 1995, ils sont passés de 128 pour les années 1970-1979 à 97 en 1999 (157 et 99 pour l'Afrique du Nord, 122 et 97 pour l'Afrique subsaharienne). A cela s'ajoute la très grande volatilité des cours des produits de base, dont on a vu que l'Afrique est très fortement dépendante pour ses recettes d'exportation.

Cette situation est évidemment un important facteur de fragilité économique. Cependant, peu a été fait pour tenter d'y remédier : les efforts de diversification des économies ont été très limités, alors que les cours des produits de base s'inscrivent dans une tendance de long terme à la baisse du fait des modifications structurelles que connaissent les marchés des pays consommateurs, les politiques agricoles des pays producteurs ont peu porté sur les améliorations techniques des conditions de production ou la réduction des coûts, avec l'introduction de nouvelles technologies, enfin le recours aux techniques financières de couverture reste peu développé en Afrique. Quant aux mécanismes de garantie des recettes d'exportation, ils ont surtout eu pour conséquences de différer les réformes.

Exercice

Tableau statistique et Extraits: Analyse des exportations

Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement-Genève 2003- Disponible à partir de http://www.unctad.org/fr/docs/gdsafrica20031_fr.pdf

Rapport sur la « Conférence des Nations-Unies sur le développement économique en Afrique Résultats commerciaux et dépendances à l’égard des produits de base »

Extraits de l’analyse de la conférence :

b) Au-delà de l’économie, contexte politique et sociale

Le contexte politique, sociale et culturel est déterminant pour l’activité économique. Les performances économiques de l’Afrique s’expliquent aussi par les facteurs sociétaux qui montrent la difficulté de penser la prospérité et le développement sans recourir à des réformes profondes des sociétés africaines en ce qui concerne la santé, les institutions, la pacification.

1) Entre éducation et santé, le développement humain africain

 Près de 34 % de la population africaine souffre de carence alimentaire grave, soit presque deux fois plus que pour le reste des pays en développement.  L’espérance de vie en Afrique est de 46 ans; au Canada, elle est de 80 ans.  Dans neuf pays d’Afrique, l’espérance de vie est de moins de 40 ans.  C’est en Afrique subsaharienne que l’on retrouve les 2/3 des nouveaux cas de VIH et les ¾ des décès qui y sont liés.  Vingt-huit millions de personnes – chiffre de peu inférieur à celui de la population du Canada – sont aujourd’hui infectées par le virus. Certains pays de l’Afrique, notamment ceux de l’est et de l’ouest, enregistrent un ralentissement de la propagation du VIH/sida depuis quelques années. Seulement 58 % de la population africaine a accès à de l’eau potable. Plus de 85 % de la population de l’Afrique du Nord a accès à des sources d’eau améliorées.

En matière d'éducation, le taux de scolarisation primaire a baissé de 1980 (80%) à 1993 (72%), moins d'un quart de la population d'âge scolaire suit des études secondaires et de nombreux adultes n'ont pas d'instruction ; s'agissant de la santé, l'Afrique partage avec l'Asie du Sud les taux les plus élevés de mortalité infantile, c'est aussi le continent qui a le plus faible nombre de médecins rapporté à la population, et le SIDA touche 22,5 millions de personnes (pour 33,4 millions de personnes infectées dans le monde), provoquant chaque année le décès de deux millions de personnes (sur 2,5 millions de décès dans le monde), dont un quart d'enfants, ce qui conduit à une baisse de l'espérance de vie dans presque un tiers des pays africains ; plusieurs autres maladies endémiques touchent aussi les populations africaines (malaria, tuberculose, etc.), parfois par suite du développement du SIDA.

L'Afrique, au Nord comme au Sud, a ainsi les plus faibles indicateurs de développement humain (indicateur synthétique élaboré par le PNUD à partir de l'espérance de vie, du niveau d'instruction et du revenu par habitant, corrigés des différences de pouvoir d'achat) au monde, avec l'Asie du Sud.

Ce recul s'accompagne d'une marginalisation croissante sur les plans commercial et financier : l'Afrique subsaharienne représente 10% de la population mondiale mais 1% du PIB mondial - son PIB est d'ailleurs équivalent à celui de la Belgique, avec 650 millions d'habitants -, 2% du commerce mondial, 1% des investissements directs, elle compte 34 des 49 pays les moins avancés et 36 des 45 pays à indice de développement humain faible, et on y dénombre 180 millions de personnes sous-alimentées. C'est d'ailleurs en Afrique subsaharienne que les apports caloriques journaliers par habitant sont les plus faibles, ceci expliquant cela.

2) Le plan politique de la gouvernance

Quelle que soit la pertinence de ces explications de nature économique, et elle paraît peu contestable, il semble bien pourtant que la véritable raison du non-développement de l'Afrique soit d'une autre nature : la bonne gouvernance, c'est-à-dire la manière dont sont gouvernés ces pays. Il y a, à cet égard, deux éléments majeurs dont découlent tous les autres : Du point de vue sociopolitique, les sociétés africaines ne connaissent pas ou peu l'Etat, au-delà des apparences formelles. Les structures étatiques sont le plus souvent, avec des exceptions (notamment au Sénégal, pays qui bénéficie d'une certaine homogénéité humaine et culturelle), des moyens de domination ethnique, l'Etat étant alors un instrument de patrimonialité. La colonisation n'a d'ailleurs pas contribué à forger un Etat démocratique dans ces pays, avec son administration tournée plus vers la domination que la gestion, fortement personnalisée, avec un pouvoir discrétionnaire, souvent arbitraire, la négociation et les arrangements prévalant sur la règle.

a) La corruption

C'est un fléau considérablement répandu en Afrique, à tel point que les agences de coopération multilatérales s'accordent pour estimer qu'environ 40% des aides extérieures sont détournées (estimations effectuées à partir d'études portant sur les flux enregistrés dans les balances des paiements) ; ce fléau n'est évidemment pas propre à l'Afrique mais, d'une part, contrairement à ce qui se passe en Asie, les ressources détournées ne sont pas réinvesties sur place, d'autre part, par rapport à la richesse des pays africains, la part détournée est beaucoup plus importante ; il est évident qu'aucune politique d'aide ne peut être efficace dans de telles conditions ;

b) Les conflits

L'Afrique compte environ une quinzaine de pays en conflit sur 53 ; une étude a montré, en s'appuyant sur les cas de croissance prolongée et soutenue qu'ont connus plusieurs pays africains dans le passé, qu'à chaque fois le processus s'est interrompu par suite de conflits politiques, internes ou externes.

La capacité de gouvernement constitue ainsi un problème central dans le développement de ces pays, surtout dans un contexte fortement marqué par le tribalisme. Ainsi, dans un pays comme le Nigeria, qui a connu plusieurs dictatures militaires dans le cadre desquelles la corruption a, de notoriété publique, particulièrement sévi, après deux années de gouvernement civil démocratique, aucun des anciens responsables n'a été poursuivi pour des faits de corruption, encore moins arrêté (seule la famille de l'ancien dictateur Abacha a dû restituer une partie des sommes détournées). Cette situation n'est pas propre à ce pays. Pourtant, bien qu'il ait engrangé 280 milliards de dollars américains de recettes d'exportation depuis 30 ans, le Nigeria demeure un des 25 pays les plus pauvres de la planète, avec un PIB par habitant de 230 dollars sur 1997-1999.

3) Des défaillances qui se répercutent sur le plan économique

a) Les déficiences de la gestion économique

Elles sont largement imputable au manque de compétences et d'expertise (ce qui renvoie aux problèmes d'éducation et de formation), tant au niveau public (en Asie, selon des formes diverses selon les pays, les stratégies de développement économique ont été élaborées et mises en œuvre de manière technocratique - et le plus souvent dans le cadre de dictatures - par des équipes ramassées d'experts nationaux de très haut niveau auxquelles les gouvernements en place avaient donné une assez large délégation) que des entreprises (dans un pays comme la Côte d'Ivoire, à titre d'exemple, selon les données d'une filiale locale d'une grande banque française, 80% des PME sont en contentieux). La bonne administration de l'aide est aujourd'hui un important problème dont on ne connaît pas véritablement les solutions : d'une part, si les besoins sont considérables, il est tout aussi vrai que la plupart des pays africains ne dispose ni des ressources humaines, ni des infrastructures institutionnelles pour gérer de tels financements (qui impliquent la gestion d'autant de procédures qu'il y a de bailleurs de fonds, ce qui est une gageure dans des pays dont la capacité institutionnelle est faible) ; d'autre part, on ne peut manquer de s'interroger sur le fait que l'un des pays d'Afrique les plus performants aujourd'hui en termes de croissance ne relève d'aucun des modèles préconisés et bénéficie d'une aide extérieure quasiment nulle : le Soudan, qui affiche des taux de croissance du PIB de 7% en moyenne annuelle, depuis peu il est vrai.

b) L'insécurité juridique

Associé à l’insécurité juridique, les "défaillances" du système judiciaire, largement affecté par la corruption (notamment avec les pratiques de partage des honoraires), ce qui a notamment pour conséquence de rendre très difficile le recouvrement des créances.

c) L'absence de culture de contrat

C’est une notion juridique largement étrangère à ces pays, ce qui freine évidemment la vie des affaires. La faiblesse de la régulation du marché du travail ou des échanges commerciaux est un véritable problème pour penser le développement économique et le développement humain.

d) Démocratie et Etat de droit

L’absence de véritable démocratie et de garantie des droits ne favorise pas l’accueil des capitaux étrangers.

Au total, ce sont tout autant les insuffisances de l'assistance technique, l'échec des efforts de diversification des économies et les défaillances institutionnelles qui sont à déplorer et qui expliquent en grande partie le non-développement de l'Afrique. Cependant, l'environnement intérieur de ces pays s'avère particulièrement peu propice au développement, d'autant plus que cette réalité a souvent été ignorée par les dispensateurs de l'aide.

Les indicateurs économiques et sociaux, les considérants structurels (infrastructures, contexte institutionnelle) sont certes alarmant par rapport à la situation des autres pays en développement. Toutefois, malgré ces constats, le tableau de l'Afrique n'est pas complètement négatif. L'Afrique peut se prévaloir de quelques résultats positifs

III- Progrès et atouts du continent africain

Vers un développement africain

C’est une partie plus difficile que la deuxième car il faut savoir faire preuve de plus de discernement qu’un simple diagnostic.

a) potentiel de croissance

1) Certains indicateurs sociaux ont connu des améliorations

D'une manière générale, on a assisté à un allongement de l'espérance de vie, notamment pour ce qui concerne la proportion des jeunes enfants qui survivent, même si la situation actuelle est encore loin d'être satisfaisante. Ce phénomène est l'expression de l'entrée de l'ensemble des pays africains dans le processus de transition démographique (baisse de la mortalité avec l'introduction des techniques sanitaires et maintien d'un niveau élevé de la natalité, bien que celle-ci tende à baisser dans un certain nombre de pays).

Par ailleurs, même si cela reste encore limité, certaines pandémies ont pu être maîtrisées, comme l'onchocercose en Afrique de l'Ouest. Quelques pays donnent aussi l'exemple dans ce domaine, comme le Sénégal qui, par des campagnes d'information et d'explication, est parvenu jusqu'à maintenant à empêcher l'extension du sida.

La réduction des conflits est elle aussi significative. En 1998, 14 pays étaient en situation de conflits armés; en 2004, on n’en compte que six.

De par ses facteurs de progrès, l’Afrique a connu un triplement de sa population depuis les indépendances et le sextuplement de sa population urbaine. L’Afrique a une population de 900 millions d’habitants, et les 53 Etats africains constituent une réserve de voix importante à l’Organisation des Nations Unies (ONU), et jouent un rôle important dans les affaires internationales. D'ici 20 ans, le continent comptera un milliard d'habitants, dont la moitié aura moins de 20 ans. Ce qui constitue un formidable potentiel de ressources humaines. L’aspect de la jeunesse de la population permet d’espérer une créativité et une innovation sans pareil si bien sûr les conditions sont réunies, notamment l’amélioration de la santé et les conditions de la bonne gestion économique.

2) L’aide internationale

Les pays africains sont ceux qui ont été les plus aidés dans le monde en développement : l'aide extérieure a représenté 10% du PIB en moyenne ces vingt dernières années, avec de fortes variations d'un pays à l'autre, et 5% en moyenne depuis 1996.

Les aides ne cesseront pas car c’est une responsabilité historique des pays colonisateur. L’Afrique est un enjeu déterminant de la stabilité mondiale notamment au regard de sa population jeune et des flux d’émigration que cette population implique. Le renforcement des mesures d'annulation de la dette de dette ces dernières années est positif, quelles qu'en soient les limites.

3) Les ressources

L’Afrique est le second continent par son étendue géographique, les ressources naturelles telles que le diamant, l’or, la phosphorite, la Bauxite, l’uranium, le cuivre, le pétrole et le bois sont abondantes et constituent une « trésorerie de ressources naturelles ». L’Afrique est également un important producteur de cacao, de café, d’huile de palme, de coton, de thé, de sisal et de la gousse, un fournisseur essentiel de matières premières industrielles pour le monde entier, un pilier indispensable assurant le bon fonctionnement de l’économie mondiale et un contributeur principal pour la croissance économique planétaire.

b) Le régionalisme africain dans la mondialisation

Les Etats africains recherchent avec ardeur une voie de développement propre à leur situation réelle, s’efforcent à s’unir, à retrouver et maintenir la paix, la stabilité et le développement. L’Union africaine fondée en 2001 a élaboré le « Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique », illustrant le plan gigantesque du renouveau et du développement de l’Afrique. Globalement, la situation politique en Afrique est maintenant stabilisée, les conflits régionaux s’apaisent progressivement, la croissance économique redémarre et le marché grandit, ce qui contribue à la stabilité et la croissance économique mondiale. Depuis 1995, l’Afrique a maintenant plus d’une décennie de croissance à vitesse moyenne, qui s’est accéléré depuis 2003 pour dépasser les 4% par an et atteindre 5,9% en 2006.

1) Facteurs internes

a) Les institutions africaines

L’Afrique est dans un processus de construction politique et économique. Les institutions régionales de l’Afrique entament un travail extrêmement positif pour la pacification (régulation des conflits) et la prospérité humaine et économie du continent.

Plus le continent africain sera unifié, plus il pourra organiser son développement et peser dans le jeu international. Conscient de leurs intérêts, les Etats africains prennent graduellement conscience de leurs intérêts communs dans le jeu de la mondialisation.

Analyse Tableau : Le régionalisme africain

b) Stratégie de développement

Le continent a mis en œuvre nombre de réformes économiques et politiques, et le secteur informel a pu apparaître comme un amortisseur des crises et des difficultés même si son extension représente un recul (fuite devant l'impôt, pratiques financières spoliatrices, atteintes aux droits les plus élémentaires, concurrence déloyale au secteur moderne, etc.) en termes de développement économique et social. Enfin, l'Afrique peut se prévaloir de quelques succès techniques, comme l'amélioration de certaines variétés de cultures (riz, maïs). Par ailleurs, on a assisté à un développement des infrastructures.

Les Etats africains promeuvent aujourd’hui le NEPAD, Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique. Le NEPAD a pour ultime objectif de combler le retard qui sépare l'Afrique des pays développés. Cette notion de fossé à remplir (bridging gap) est le cœur même du NEPAD. Par là, les dirigeants africains considèrent que l’Afrique doit prendre toute sa place dans la mondialisation. Elle n’est pas en marge de l'évolution du monde mais celui-ci l'a marginalisée au point qu'elle ne représente que 1.7% du commerce international, qu'elle est apparue comme le dernier des continents en termes de croissance et de développement et comme le continent le plus pauvre.

c) Idée et propositions

Sans prétendre définir ici des éléments d'une stratégie de développement pour l'Afrique, ce rapide survol suggère quelques pistes majeures :

 Il n'y aura pas de développement sans entreprises viables, ce sont elles qui sont à l'origine du processus d'accumulation, et cela commence par le soutien aux activités génératrices de revenus : l'environnement économique et social devrait donc être construit en fonction de cet objectif, en particulier l'Etat, qui reste à édifier et dont la mission est non seulement d'assurer le respect des droits fondamentaux et de la démocratie, mais aussi la sécurité juridique et judiciaire nécessaire à l'expansion du secteur productif.  Les ressources humaines sont un élément déterminant du processus de développement et devraient donc être traitées comme tel (éducation, formation, santé, etc.).  Le regroupement des Etats, que ce soit à travers la coopération ou l'intégration régionale, est une nécessité, un grand nombre de pays africains n'étant pas véritablement viables et supportant des coûts de structures disproportionnés par rapport à leur taille.  Enfin, il ne peut pas y avoir de développement sans respect des cultures de tous ces pays, quand bien même elles sembleraient constituer un frein : il faut donc laisser aux Africains le soin de définir leur modèle de développement et ne pas exporter les modèles du Nord, il conviendrait d'introduire une approche sociale et sociologique dans les programmes et projets pour appréhender les conditions qui permettraient leur appropriation, leur internalisation, par les populations, quand bien même, en agissant de la sorte, on prendrait le risque de ralentir l'aide au développement, et il y aurait lieu d'accompagner cet effort d'une assistance technique à la mesure des besoins.  Le développement est un processus de changement social qui doit être traité comme tel et qui va au-delà de la lutte contre la pauvreté. C'est aussi un humanisme, ce qui exige de ne pas méconnaître les cultures des autres peuples.

2) Facteur externe

La compétitivité internationale implique des alliances géostratégiques. Le continent africain car il représente un potentiel fort de croissance et un nouvel ensemble régional est l’objet de convoitise de la part de la Chine et de l’Inde. Les dirigeants africains souhaitent aujourd’hui s’émanciper d’une dépendance, à l’égard de la France par exemple, qui n’a pas favorisé leur développement économique.

La convoitise de ces pays envers les marchés africains va permettre à l’Afrique des investissements et de réformes qui vont favoriser le développement de certains de ces secteurs.

c) Les atouts de l’Afrique dans une nouvelle géopolitique

Les atouts de l’Afrique dans une nouvelle géopolitique sont nombreux.

Parce qu’elle est le berceau de l’humanité, elle représente symboliquement quelque chose comme le foyer de l’humanité. La spiritualité, la nature, l’ethnicité font de sa diversité une force. La mosaïque africaine offre une grande variété de situations, et ceci est une force dans une mondialisation plurielle.

Enfin, son ancrage traditionnel et naturel fait de ce continent un enjeu pour penser un développement durable dans une mondialisation qui sache concilier les niveaux local et global, les traditions et la nouveauté.

C - Correction sujet

« L’Afrique, un continent toujours périphérique en mal de développement ? »

Encore une fois, bien noter les emplois des termes « mal » et « périphérique », il s’agit de mettre en perspectives les maux africains et de s’interroger sur sa place centrale ou périphérique dans la mondialisation. Qu’en est-il de son passé, de ses réformes présentes et de ses potentiels futurs dans une économie mondiale en constant bouleversement ? Rien n’est inéluctable et le mal de développement de l’Afrique non plus. Si l’Afrique est tributaire d’une difficulté presque structurel de développement, elle n’est pas pour autant un acteur probable de la scène mondiale dans les prochaines décennies. Mieux vaut s’appuyer sur deux parties claires et distinctes qui mettront en exergue. C’est un plan faiblesse/atout, ou si vous voulez, en reprenant les termes du sujet, on peut affirmer que OUI, l’Afrique est un continent périphérique en mal de développement mais les évolutions démographiques ou politique, les réformes économiques et les ajustements géostratégiques vont probablement lui permettre d’entrer dans le jeu mondial.

Exemple de reformulation du sujet :

L’Afrique est-elle condamnée au sous-développement ?

Malgré son histoire, quelles sont les perspectives de l’Afrique dans la mondialisation ?

I - Contexte Historique et géopolitique de l’Afrique

a) Contexte historique

b) Le développement du Nord en dépit du Sud ?

II- Les faiblesses de l’Afrique

a) les indicateurs économiques

b) Au-delà de l’économie, contexte politique et sociale

III- Progrès et atouts du continent africain

Vers un développement africain

a) Potentiel de croissance

b) Le régionalisme africain dans la mondialisation

c) Les atouts de l’Afrique dans une nouvelle géopolitique

D - Pour aller plus loin

Une bonne conclusion serait une réponse à la problématique. Elle consistera à reprendre les termes du sujet, leurs articulations pour démontrer la justesse d’un raisonnement cohérent et argumentée.

Penser par ailleurs que l’ouverture peut très bien constituer une totale reconfiguration du sujet.

Par exemple :

 Est-il possible pour un pays de sortir d’un rôle périphérique dans l’économie mondiale ?  Peut-on imaginer une économie mondiale sans centres et économies périphériques ?  Les relations économiques internationales sont-elles toujours vouées à des rapports de force, de domination, de hiérarchie. Peut-on imaginer une économie où il n’y ait que des gagnants ?

http://geopoeconomique.centerblog.net/6525134-L-afrique-un-continent-toujours-peripherique-

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______«La famille noire est toujours un problème pour ce culturalisme» La dérive des cités sensibles a-t-elle une dimension culturelle?.. «la démonstration» d’Hugues Lagrange «ne tient pas».

Société 27/09/2010 à 00h00 «La famille noire est toujours un problème pour ce culturalisme» InterviewEric Fassin, sociologue à Normale sup :

5 réactions Par CATHERINE COROLLER



Eric Fassin est sociologue à l’Ecole normale supérieure. Il estime que «la démonstration» d’Hugues Lagrange «ne tient pas».

La dérive des cités sensibles a-t-elle une dimension culturelle, comme l’écrit Hugues Lagrange dans le Déni des cultures ? Son constat n’est pas original : comme d’autres, il traite de la «nouvelle question sociale» qui monte depuis trente ans, et dont les émeutes de 2005 ont été le symptôme. Mais son interprétation est bien en rupture avec les sciences sociales actuelles, auxquelles il reproche leur «déni des cultures» : il révise les analyses néoconservatrices, aux Etats-Unis, sur la «culture de la pauvreté», à la lumière d’un culturalisme anthropologique des années 1930. Les inégalités socio-économiques n’expliquent pas tout, dit-il - et ceux qui, comme moi, s’intéressent à la «question raciale» ne peuvent qu’être d’accord. Mais il va plus loin : les discriminations raciales ne suffiraient pas à expliquer les différences entre «sous-cultures». Il mobilise donc l’«origine culturelle». Et d’expliquer ainsi la situation des immigrés noirs du Sahel. Or sa démonstration ne tient pas : la précocité des différences scolaires entre groupes, annonçant les mêmes différences en matière de délinquance, ne s’expliquerait par l’origine culturelle que si la socialisation primaire n’avait rien à voir avec la société d’accueil. Or l’école et la famille sont tout autant traversées par les logiques de racialisation qu’entraînent discriminations et ségrégation.

La culture n’expliquerait rien selon vous ? La culture n’est pas une explication ; c’est ce qu’il faut expliquer. Lagrange lui-même finit par se contredire : il bascule de «l’origine culturelle», héritage du passé, à «l’ethnicisation», effet du contexte présent. D’un côté, il croit trouver dans la famille noire américaine contemporaine les traces des Africains «de la forêt». De l’autre, il parle de «néotraditionalisation» plus que de tradition : c’est le contexte français de stigmatisation de l’islam qui «démodernise» les Turcs laïcs. Lagrange affirme à la fois l’affaiblissement du modèle patriarcal chez les Maghrébins et son renforcement chez les Sahéliens : l’explication n’est donc pas du côté de l’origine !

Pourtant, ce livre rencontre un réel écho… Il est hélas d’actualité par ses thèmes (immigration et délinquance) et par sa grille d’interprétation : la cause du problème, c’est «eux» plus que «nous» - leur culture, plutôt que notre politique. Ainsi, il distingue deux catégories de Noirs : aux États-Unis ou aux Antilles, le père serait trop absent. En métropole, avec les immigrés sahéliens, ce serait le contraire : le père serait trop présent. «Matrifocalité» ou «patriarcat», pour ce culturalisme, la «famille noire» est donc toujours un problème. Or à droite, lors des émeutes de 2005, Gérard Larcher et Bernard Accoyer, actuels présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, mettaient eux aussi en avant la polygamie. Certes, Lagrange rejette l’exclusion des immigrés. Mais ce n’est pas son plaidoyer multiculturaliste qui fait son succès. S’il séduit les médias, c’est qu’il conforte le sens commun par un livre savant censé briser un tabou en disant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

http://www.liberation.fr/societe/01012292610-la-famille-noire-est-toujours-un-probleme-pour-ce-culturalisme

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______Afrique Renouveau; Développement durable : L'eau, l'assainissement et le logement ... Les vicissitudes du développement durable. Problèmes d'eau en Afrique sont aigus et complexes",

Afrique Renouveau, Vol.18#2 (Juillet 2004), page 19

Les vicissitudes du développement durable

L'eau, l'assainissement et le logement figurent parmi les priorités de l'Afrique

Par Gumisai Mutume

Plus d'une décennie après la Conférence des Nations Unies sur le développement durable tenue à Rio de Janeiro (Brésil), le monde s'efforce toujours d'atteindre les ambitieux objectifs qui y ont été fixés. Selon les estimations, 1,5 milliard de personnes n'ont toujours pas accès à l'eau potable et quelque 2,5 milliards n'ont pas accès à des services d'assainissement. Près d'un milliard de personnes vivent dans des bidonvilles, chiffre qui devrait doubler au cours des 30 prochaines années.

C'est le sombre tableau qui a été présenté à la 12ème session de la Commission du développement durable, tenue à New York du 14 au 30 avril. La Commission a pour fonction de surveiller l'application des accords de Rio mais les représentants ont également examiné les progrès accomplis en matière d'adduction d'eau, d'assainissement et d'établissements humains, comme cela avait été décidé au Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg en 2002.

L'eau : des problèmes graves

Si la situation mondiale est loin d'être encourageante, celle de l'Afrique est encore plus grave. Dans cette région ­ la plus pauvre du monde ­ la plupart des indicateurs montrent que les progrès demeurent des plus lents.

Plus de 300 millions d'Africains n'ont pas accès à de l'eau salubre.

Photo : ©iAfrika Photos / Eric Miller


Bien que l'un des objectifs fixés au sommet de Johannesburg consiste à réduire de moitié la proportion des personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement d'ici à 2015, plus de 300 millions d'Africains n'ont toujours pas accès à de l'eau salubre et 14 pays du continent connaissent des pénuries d'eau. Trente-cinq des 55 pays au monde où la consommation quotidienne d'eau par personne est inférieure à 50 litres (le minimum fixé par l'Organisation mondiale de la santé) se trouvent en Afrique. Près d'un Africain sur deux souffre d'au moins une des six principales maladies d'origine hydrique.

Selon le Programme des Nations Unies pour le développement, la proportion de citadins ayant accès à l'eau potable en Afrique subsaharienne n'a baissé que légèrement, passant de 86 % en 1990 à 83 % en 2000.

"Les problèmes d'eau en Afrique sont aigus et complexes", a déclaré le Ministre nigérian de l'eau, Mukhtari Shehu Shagari, à la session de la Commission du développement durable. Les plans d'eau se rétrécissent en Afrique. La superficie du lac Tchad, par exemple, est passée de 25 000 km2 dans les années 60 à moins de 3 000 km2 aujourd'hui, ce qui a une incidence sur plus de 20 millions de personnes.

Pourtant, l'Afrique disposerait d'abondantes ressources en eau qui ne sont pas efficacement utilisées. Dotée de 17 grands fleuves et de plus de 160 lacs majeurs, l'Afrique n'utilise que 4 % environ de sa quantité annuelle totale de ressources renouvelables en eau pour l'agriculture, l'industrie et les besoins ménagers. Le problème, dit M. Shagari, consiste à amener l'eau là où on en a le plus besoin, à un coût abordable et de manière efficace. A l'heure actuelle, 50 % environ des ressources en eau urbaines sont gaspillées, tout comme 75 % des eaux d'irrigation.

Investissements nécessaires

Lors d'une conférence panafricaine sur l'eau tenue à Addis-Abeba (Ethiopie) en décembre 2003, les ministres africains chargés de l'eau et les planificateurs du développement ont indiqué que le manque de ressources et de technologies étaient les principaux obstacles à la recherche d'une solution au problème de l'eau et de l'assainissement en Afrique. "Entre 1990 et 2000, les investissements annuels dans le domaine de l'eau et de l'assainissement se sont élevés en moyenne à 4,6 milliards de dollars, soit 40% du montant nécessaire pour satisfaire les besoins fondamentaux," a déclaré à la réunion M. K.Y. Amoako, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique.

Nombreux sont les pays qui ne disposent pas des crédits nécessaires. Au cours des 20 dernières années, l'Afrique a enregistré de faibles taux de croissance économique, avec pour conséquence des difficultés financières et des ressources publiques sans cesse décroissantes mises à rude épreuve par des besoins antagoniques. Les allocations budgétaires aux services sociaux tels que la santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau et l'assainissement en ont ainsi pâti. Qui plus est, les apports des donateurs dans ce secteur ont aussi baissé.

La réunion d'Addis-Abeba a débouché sur l'élaboration d'un cadre pour la gestion de l'eau sur le continent dénommé "Africa Water Vision 2025", qui appelle à allouer davantage de ressources à ce secteur. Selon ce plan, le continent doit investir au moins 20 milliards de dollars par an au cours des 20 prochaines années pour atteindre ses objectifs. Sur ce montant, au moins 12 milliards de dollars devraient être consacrés aux services d'adduction d'eau et d'assainissement de base. "L'eau est la clé de voûte de la réalisation de l'objectif consistant à réduire de moitié la pauvreté et la faim d'ici à 2015," dit M. Shagari, Ministre nigérian de l'eau.

Les participants à la conférence d'Addis-Abeba sont donc convenus de créer des équipes spéciales nationales pour établir des plans nationaux indiquant les cibles annuelles en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement. Les ministres se sont engagés à allouer 5% au moins du budget national à l'eau et à l'assainissement dans un délai de cinq ans. Ils ont également décidé de créer un fonds, le Fonds africain pour l'eau, en vue de mobiliser, d'ici à 2008, plus de 600 millions de dollars pour des programmes relatifs à l'eau et à l'assainissement.

Toutefois, si la plupart des gouvernements prennent pour prétexte le manque de ressources financières, le problème tient en fait à la façon dont les crédits sont dépensés, dit M. Gourisankar Ghosh, Directeur exécutif du Conseil de concertation pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement, organisation non gouvernementale internationale. Selon M. Ghosh, environ 5 milliards de dollars d'aide fournie par les donateurs sont consacrés chaque année à l'eau et à l'assainissement tandis que les gouvernements des pays en développement y consacrent à peu près le même montant. "Le problème, c'est que l'assainissement est une question de caractère très local qui touche chaque ménage et chaque individu ; pourtant, dans la recherche de solutions, les gouvernements adoptent une approche du sommet à la base sans y associer les populations," a déclaré M. Ghosh à Afrique Renouveau. "Et quand cela ne réussit pas, on évoque le manque d'argent comme étant le problème."

Par ailleurs, poursuit-il, de nombreux gouvernements traitent la question de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement comme un phénomène distinct plutôt que comme un aspect d'un programme élargi de développement qui englobe l'éducation, l'autonomisation des femmes, la participation communautaire, la promotion de marchés viables et la mise en valeur des ressources humaines. "L'assainissement est une question multiforme. Ça ne consiste pas seulement à construire des latrines."

Multiplication de bidonvilles

La Directrice exécutive de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains, Anna Kajumulo Tibaijuka, a abondé dans le même sens, s'agissant de la participation des gouvernements et des collectivités. "Les pauvres ne sont pas de simples objets passifs," a-t-elle déclaré. "Très souvent, ils règlent leurs problèmes eux-mêmes, mais les gouvernements ne reconnaissent pas leurs efforts. Au lieu d'exploiter leur énergie, ils dissuadent les pauvres de participer à l'amélioration de leurs propres conditions de vie."

Nombreux sont les exemples établis de collectivités qui prennent en charge leurs besoins en matière de logement, avec peu ou pas du tout d'aide des pouvoirs publics. En Afrique du Sud par exemple, un mouvement populaire dénommé 'South African Homeless Peoples Federation' encourage les populations locales à s'organiser en groupes d'épargne informels en vue de construire leur propre logement. Créée au début des années 90, la fédération a permis à d'anciens habitants de bidonvilles, dont la majorité de femmes, de construire 14 000 logements à faible coût à travers tout le pays. Elle appuie actuellement des groupes d'épargne semblables au Ghana, au Kenya, à Madagascar, en Namibie, en Ouganda, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe.


Nairobi (Kenya) : 60 % des habitants de la ville vivent dans des bidonvilles.

Photo : ©AFP / Getty Images / Marco Longari


Dans certaines zones urbaines en Afrique, diverses questions de gouvernance compliquent davantage les problèmes de logement, ce qui entrave une gestion urbaine efficace. La faiblesse de l'Etat et des municipalités favorise une situation où "personne n'assume la responsabilité, personne n'offre une orientation," nous a déclaré Mme Rosemary Rop, de l'organisation non gouvernementale kényane Maji Na Ufanisi.

Qui plus est, les gouvernements ne dégagent pas suffisamment de ressources pour trouver des solutions aux problèmes des bidonvilles existants, ce qui en fait encore plus des terreaux de la surpopulation, de la pauvreté et de l'exclusion sociale. "Les pouvoirs publics se contentent de qualifier ces établissements informels d'illégaux et ne leur fournissent pas de services," dit Mme Rop. A Nairobi, 60 % de la population vit dans des bidonvilles qui ne représentent que 5 % du territoire de la ville. Il en est ainsi de la plupart des grandes villes africaines, dont 40 % à 70 % des habitants vivent dans des bidonvilles.

La tâche à accomplir semble insurmontable. Alors que les dirigeants du monde se sont engagés à améliorer les conditions de vie de plus 100 millions d'habitants des bidonvilles d'ici à 2020, le nombre de personnes vivant dans des établissements informels devrait doubler au cours des 30 prochaines années, passant à 2 milliards.

Pour que l'Afrique réalise ses objectifs de développement durable, elle doit trouver des solutions faisant intervenir tous les secteurs, dit le Conseiller spécial de l'ONU pour l'Afrique, M. Ibrahim Gambari. "S'il est un enseignement qu'on a tiré concernant le développement, c'est le caractère indispensable du partenariat entre les secteurs public et privé et la société civile," ajoute-t-il. "L'eau, l'assainissement et les établissements humains se prêtent à diverses formes de partenariat." Toutefois, indique-t-il, "l'action communautaire ne saurait ni ne devrait se substituer à une politique d'intérêt général efficace. Les gouvernements devraient ouvrir la voie en s'acquittant des engagements qu'ils ont pris."


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http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afrec/vol18no2/182environfr.htm

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_____Le problème énergétique africain... Cheikh Anta DIOP La science, la technique et le développement de l’Afrique - l’Afrique et son avenir ou réacteurs à neutrons rapides.

Communication de Cheikh Anta Diop au Symposium international de Kinshasa, 20 – 30 avril 1985 :

Faisons une projection dans le proche avenir et demandons-nous quelle sera la physionomie énergétique du monde, dans 30 à 40 ans, aux confins des années 2010 à 2020. Si le rythme actuel de la consommation mondiale est maintenu les experts sont à peu près d’accord pour prévoir une pénurie croissante dans le domaine des sources d’énergie primaires fossiles, c’est-à-dire celui des hydrocarbures, du gaz naturel, du charbon, des tourbes etc., même en faisant la part des nappes et mines importantes restant à découvrir au niveau des continents. En même temps, la pollution atmosphérique en gaz carbonique qui a atteint une échelle géochimique, ira s’accentuant. La physique de l’atmosphère est très mal connue, et une modélisation correcte de l’évolution des phénomènes reste très difficile. Cependant on sait que le gaz carbonique en provenance de la combustion des sources fossiles tend à former dans l’atmosphère un écran produisant un « effet serre » sur le rayonnement solaire. Il pourrait s’en suivre, à la longue, une légère élévation de la température du globe avec toutes les catastrophes qui en découleraient. Donc l’épuisement progressif des sources d’énergie classiques et les impératifs écologiques amèneront l’humanité dans un avenir, non très lointain, à envisager sérieusement un changement de vecteur d’énergie. Tous ces facteurs et tant d’autres aidant, les hydrocarbures deviendront, de plus en plus, des matières premières de synthèse pour l’industrie chimique, protéines animales, fibres etc. En effet, l’épuisement des sources d’énergie fossile, non renouvelables, y compris l’uranium, va coïncider selon toute probabilité avec l’opérationnalité des centrales solaires hélio- voltaïque ou à un cycle thermodynamique et surtout avec la faisabilité de la réaction thermonucléaire, d’abord la réaction tritium-deutérium, puis deutérium-deutérium. Le tritium étant obtenu, à partir du lithium 6, la quantité totale de deutérium à fusionner dans le cas de la première réaction dépendrait des réserves de lithium disponibles sur la planète. Or, on sait que celles-ci sont limitées.

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Mais dans le cas de la seconde réaction (deutérium-deutérium) l’humanité disposerait d’une source d’énergie quasi inépuisable, c’est-à-dire pour un milliard d’années. Cette durée correspond à la quantité de deutérium contenue dans les océans (2 1017 kg avec une concentration de 0.02 %). Le deutérium ou hydrogène lourd nécessaire à l’alimentation des réacteurs thermonucléaires serait extrait comme l’hydrogène léger par électrolyse de l’eau de mer, pour une somme modique. Ceci n’est pas tout à fait un rêve : en France avec une configuration Tokamak et par un chauffage du plasma par radio-fréquences, on vient d’atteindre il y a deux ans, à Fontenay-aux-Roses, une température de 20 millions de degrés avec une densité de matière de 200 000 milliards de particules par cm3. Certes, le « critère de Lawson » est loin d’être satisfait et nous sommes conscients des immenses progrès qui doivent être réalisés encore pour que la fusion thermonucléaire soit domestiquée. C’est aussi à la même époque, vers l’horizon 2020 que la quasi totalité des grandes chutes d’eau africaines seront équipées pour la production de l’hydroélectricité : Inga au Zaïre en particulier ; peut-être aussi qu’à la même époque le procédé japonais qui consiste à fabriquer de l’hydrogène en utilisant directement le rayonnement solaire pour casser la molécule d’eau commencera à sortir du laboratoire.

Le rapprochement de ces deux tableaux montre que l’humanité sera amenée à changer de vecteur énergie, pour l’essentiel. Un auteur comme M. Jacques Percebois envisage trois vecteurs possibles : le vecteur classique qu’est l’électricité qui subsistera toujours, mais deviendra insuffisant pour l’ensemble des besoins d’activités, le méthanol dont la production pourrait être accrue par des moyens bioénergétiques mais que nous écartons ne serait-ce que pour des raisons de pollution. Cette solution que le Brésil tente d’appliquer (construction de voiture fonctionnant au méthanol) en ce moment, par la culture de la canne à sucre pour faire face à la pénurie du pétrole, montre au moins l’actualité du problème, solution précaire : des aléas climatiques ont forcé le Brésil à amender son projet. Enfin, le vecteur hydrogène que beaucoup de spécialistes considèrent comme susceptible de devenir la solution de demain, en association bien sûr avec l’électricité. Cette solution serait la meilleure pour l’Afrique, pour les raisons suivantes : Certes l’hydrogène n’est pas une énergie primaire et en brûlant il restitue moins que l’énergie dépensée pour le produire, car la conversion énergétique est toujours accompagnée de pertes. Mais, en cela, elle est identique au vecteur méthanol.

Pour que son usage devienne opérationnel, il faudra donc disposer d’immenses sources d’énergie renouvelables pour le produire. Tel pourrait être le cas de l’Afrique associant l’hydroélectricité de ses grands barrages aux centrales solaires (devenues opérationnelles), dans une trentaine d’années, avant même l’exploitation commerciale de l’énergie thermonucléaire. A l’époque coloniale, les ingénieurs belges avaient déjà calculé que le barrage d’Inga entièrement équipé permettrait à lui seul d’assurer l’éclairage de tout le continent Sud Américain, ou tous les besoins énergétiques du continent africain en temps de paix. Ils avaient calculé aussi qu’en élevant la tension du courant produit à Inga au seuil du million de volts et en le redressant pour le transporter en continu à travers toute l’Afrique, le Sahara jusqu’en Espagne, au Portugal et au sud de l’Italie, ils pourraient le moduler encore pour

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obtenir de l’alternatif et que le kWh, ainsi vendu à l’Europe pauvre, resterait encore compétitif malgré les pertes en lignes. Donc, soit dit en passant, l’Afrique ne manque pas d’énergie, mais celle-ci est mal identifiée et mal distribuée ; l’interconnexion du réseau africain pour la création d’un marché intégré de l’énergie est un impératif économique. Il nous faudra calculer le nombre de véhicules à hydrogène de puissance moyenne fonctionnant huit heures par jour que l’on pourra faire marcher en disposant du 1/3 de l’énergie des grands barrages africains pendant un an : Inga, Cabora-Bassa, Konkouré, Sanaga, etc. L’hydrogène est un bon propergol et donne une impulsion spécifique supérieure à celle du kérosène, car les gaz sont chauds et légers à la sortie des tuyères. Il peut donc servir sous forme liquide à la propulsion de tous les engins mobiles (automobiles à hydrogène, avions, dernier étage des fusées en particulier).

Ses inconvénients sont surtout sa légèreté qui obligerait à utiliser de grands réservoirs ou à faire des escales plus rapprochées et sa température d’ébullition (-233° Celsius) qui est très basse. Il pourrait servir pour les avions à réaction.

Un supersonique à hydrogène ne verserait que des tonnes d’eau dans l’atmosphère tandis que le même type d’appareil utilisant du kérosène éjecte dans l’atmosphère en trois minutes plus de gaz carbonique que la forêt de Fontainebleau (France) ne peut en absorber en une journée. Evidemment, la technologie de l’hydrogène comme vecteur d’énergie n’est pas si simple, et si le continent africain veut jouer le rôle de pionner dans ce domaine, c’est dès maintenant qu’il doit s’y prendre en créant les structures de recherche et de formation appropriées. Certains grands pays africains comme le Nigeria, le Zaïre (Congo Kinshasa)* et même d’autres peuvent créer des départements spécialisés dans leurs enseignements supérieurs pour la maîtrise de cette technologie : telle école polytechnique et tel pays africain pourrait déjà s’organiser pour gérer dans cinq ans une petite centrale solaire à cycle thermodynamique, au bord de la mer afin de se familiariser avec les techniques de production des deux variétés d’hydrogène (lourd et léger) par électrolyse de l’eau de mer et fractionnement isotopique, de liquéfaction, de stockage, de transport, d’utilisation dans de nouveaux moteurs d’invention locale pour propulser de petites fusées expérimentales, de petits engins divers : automobiles, avions, fût-ce au stade du modèle réduit d’abord.

Si l’Afrique sort des sentiers battus, grâce à une identification précoce et saine de ses particularités énergétiques, elle pourra peut être demain avec l’avènement de l’hydrogène comme vecteur d’énergie, jouer un rôle analogue à celui des pays arabes ou pétroliers en matière de production ou de fourniture d’énergie. L’Afrique, à elle seule, pourrait fournir le deutérium nécessaire au fonctionnement de tous les réacteurs thermonucléaires de la planète, lorsque la fusion sera devenue opérationnelle. Mais dans ce dernier cas, est-ce que l’exploitation d’une telle énergie sera interdite aux pays en voie de développement. Je ne le crois pas, car si les études au niveau des prototypes sont onéreuses, les modèles commercialisables de réacteurs thermonucléaires avec une configuration Tokamak seront vraisemblablement d’un prix abordable pour nos pays à ANKH n° 14/15 2005-2006

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condition qu’au préalable, soient formées au niveau des départements de physique des plasmas des universités africaines, des équipes capables de prendre en charge de telles machines après un minimum d’adaptation.

Autant je deviens réservé lorsqu’il s’agit du nucléaire même des surrégénérateurs (ou breeders, piles couveuses)† qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, autant je pense que le choix de l’Afrique pour les réacteurs thermonucléaires de demain doit être ferme dès à présent. En effet, une centrale nucléaire n’est encombrante qu’une fois hors d’usage ; les matériaux restent contaminés pour une durée géologique de 24000 à 100000 ans et dans l’état actuel de la technique on ne connaît aucun procédé satisfaisant pour se débarrasser de ces déchets. C’est pour cela aussi que l’Afrique devra refuser que l’on vienne les ensevelir dans son sol, moyennant quelque malheureux argent.

Par contre la radioactivité induite des matériaux des futures centrales thermonucléaires sera incomparablement plus réduite, et on pourra s’ingénier à utiliser des matériaux ne donnant naissance qu’à des éléments artificiels de courtes périodes en général. Bien sûr, la pollution thermique subsiste, mais, est de beaucoup moins grave. Il suffirait de compléter ce bref tour d’horizon par la liste des principales matières premières qui vont disparaître presque complètement de la surface des continents dans deux générations comme le cuivre, l’aluminium etc., pour saisir de façon aiguë les particularités de l’ère cosmique où nous sommes entrés sans le savoir toujours. De petits pays qui ressemblent à des Koweïts africains seront des caisses vides dans moins de cinquante ans. Seule une organisation continentale, ou régionale réalisant l’intégration de nos économies à une échelle suffisante, pourra les sauver de l’effacement.

Des organismes politiques coordinateurs sont nécessaires à l’échelle continentale en vue de créer à temps des économies complémentaires non concurrentes. Il y a lieu aussi de dire un mot sur l’incidence des microprocesseurs, de la robotisation de l’industrie et de l’informatisation de la vie sur les formes classiques d’industrialisation : qu’est-ce qui va changer, qu’est-ce qui subsistera ? Certes l’information est équivalente à une libération d’énergie. L’usage systématisé de l’informatique conduira à une économie insoupçonnée de travail qui peut conduire à un nouveau type de rapports sociaux et de civilisation. La percée technologique des micro-processeurs appellera à l’existence de nouvelles élites de technocrates qui pourraient ouvrir de nouvelles perspectives aux petits pays en voie de développement, mais le problème énergétique fondamental ne changera pas. En attendant l’éclosion de cette grande ère de la faisabilité de la réaction thermonucléaire, de l’opérationnalité des centrales solaires, de l’avènement de l’hydrogène comme vecteur d’énergie, et du règne de la télématique, en attendant cette grande ère et en s’y préparant activement, il faut savoir faire flèche de tout bois, car aujourd’hui, les problèmes de l’heure sont l’autosuffisance alimentaire, la santé.

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Il est donc impérieux de former des techniciens pour la réalisation de ces tâches ; donc des ingénieurs et techniciens qui maîtrisent la construction des micro-centrales, des ingénieurs et techniciens bio-énergétiques pour l’industrialisation rurale, les problèmes de santé primaires, l’usage décentralisé du solaire et des éoliennes etc., etc. Il doit être clair que le Sud ne recherche pas à se retrancher dans un ghetto technique pour essayer de se suffire à lui-même, ce serait le meilleur moyen de s’asphyxier. Au contraire, il veut simplement dans une première phase par l’analyse de ses particularités, identifier clairement ses besoins vitaux et ensuite demander la solidarité agissante du Nord pour atteindre les objectifs fixés et qui paraissent valables.

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______Le rapport 2010 sur les pays les plus dangereux de la planète est sorti: Quel touriste voudrait se balader à Brazza pour y admirer des immeubles criblés de balles en plein centre-ville, une dizaine d’années après la fin d’un conflit ?

...Dans quel merde sommes nous encore fouré, et la diaspora noir...

Si on demande à un touriste Suisse ou Japonais de choisir comme lieu de vacances le Congo ou le Sénégal, il n’aura pas d’embarras. Le Sénégal avec ses belles côtes, son infrastructure hôtelière et son sens de l’hospitalité (teranga en Ouolof) sera sa destination. Car chez nous, le ki-muntu (équivalent congolais de téranga) a depuis longtemps foutu le camp.

De la même façon, les auteurs du dangereux rapport se sont demandés : "si on vous donnait le choix, iriez-vous passez vos vacances en Irak ?" La réponse négative coule de source.

"Le rapport 2010 de l’IEP (Institure for Economics and Peace) « Global Peace Index » révèle son classement des pays les plus dangereux au monde. À éviter pour les vacances…"

Le Congo qui n’est pas cité (La RDC, si) ne brille pas particulièrement pour son attraction touristique.

"L’IEP est une organisation internationale à but non lucratif et son rapport annuel « Global Peace Index » est la seule étude à « quantifier » la paix dans le monde. Pour établir ce triste classement, l’organisation s’appuie sur différents critères comme la stabilité politique du pays concerné, les relations qu’il entretient avec la communauté internationale, son niveau de violence interne et externe, mais aussi son budget militaire, sa production et ses achats d’armes… "

Autant de critères pour faire figurer le Congo en bonne place sur la liste des pays qui font peur aux paisibles touristes. La République du Congo a un budget militaire colossal. Les parents des Disparus du Beach peuvent témoigner du "niveau de violence interne" de notre pays. Tout comme les réfugiés Rdécéens installés à Brazzaville qui ne savent plus où mettre la tête depuis que la police du général Jean-François Ndenguet les harcèle nuit et jour. Ne parlons pas de journalistes qui meurent carbonisés à leur domicile (Bruno Ossébi). Parlons encore moins de la politique de la terre brûlée que le pion de Sassou, le secrétaire d’Etat Frédéric Bitsangou dit Ntoumi, pratique dans la région du Pool.

L’implacable rapport précise :

"Sans grande surprise, le pays le plus dangereux au monde en 2010 est l’Irak. Attentats, enlèvements, instabilité politique, le pays réunit malheureusement tous les critères de violence extrême. L’Irak est suivi de près par la Somalie, pays en guerre civil où l’anarchisme n’a d’égal que la terreur permanente qui y règne : attentats, exécutions, piraterie… L’Afghanistan complète ce funeste podium, pour les raisons qu’on connaît : guerre civile, attentats, enlèvements, instabilité politique chronique… Suivent ensuite le Soudan, le Pakistan et Israël. "

En matière de guerre civile, le Congo a de quoi se vanter depuis 1997, sa capitale "à feu et à sang" ne s’est jamais relevée de ses meurtrissures..

Malheureusement, il n’y a pas que le Moyen Orient et l’Afrique pour alimenter ce sinistre classement.

"Premier pays occidental à apparaître dans le « Global Peace Index », la Russie. La violence qui règne en Tchétchénie y est évidemment pour beaucoup comme la menace terroriste (liée à la situation dans le Caucase) permanente. Viennent ensuite la Géorgie (guerre civile, massacres collectifs…), le Tchad (« problème » du Darfour) et la République démocratique du Congo (guerre civile)."

Le Congo-Brazzaville avec son climat de terreur dans la région du Pool n’est pas mieux loti que la RDC qui, comble des paradoxes, abrite encore des réfugiés de chez nous dans les camps de Mbanza-Ngungu (Bas-Congo). Ironie du sort, le Congo donne également asile à des réfugiés Rdécéens dans la Likouala (Haut Congo)

Même la France

L’hexagone, pays où les tyrans noirs possèdent des biens immobiliers estimés à des milliards d’euros, pays qui tire également les ficelles de la nébuleuse françafrique n’est pas en reste.

"Dans ce classement, sachez que la France apparaît en 118ème position avec un indice très faible que (...) notre pays pourrait encore réduire s’il vendait moins d’armes. "

Avec ses parcs nationaux, son barrage d’Imboulou, son aéroport d’Ollombo, son port fluvial d’Oyo, sa Basilique Sainte-Anne, son église plus que centenaire de Linzolo (liste non exhaustive) le Congo pourrait pourtant être une terre d’accueil...

Mais les "saigneurs de guerre" qui y règnent en maître depuis le coup d’état, ne l’entendent pas de cette oreille.

Brazzaville est un cloaque ambulant au sein sein du quel tout congolais ayant une hygiène correcte est épris d’horreur à chaque pas, après une grande pluie le décors est digne de la jungle de la Sangha...

Ajoutez des cobras en guenilles un peu partout et vous avez à peu de choses près un décors digne de l’Iraq ou de l’Afghanistan. Pointe-Noire n’est pas mieux mais c’est la Pattaya du pays, des putes y remplacent les cobras mais la crasse reste la même...un paradis pour de vieux occidentaux et autres libanais bedonnants et moches qui peuvent s’y taper à moindre coût leur jouvencelles exotiques...

  • 31 octobre @ 09:57, par KébaOKoYambaMissato-Ya Libosso-Ya Mibalé #

http://www.congopage.com/?page=reaction&id_article=6649 http://www.congopage.com/Les-pays-les-plus-dangereux-au

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