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lundi 9 janvier 2012

_____Intouchables : "raciste" et "choquante" pour Variety, la comédie est-elle impossible à exporter ? ..."Le rôle de Driss n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan."

Comédie - France - 2010 - 1H52

Date de sortie : 02 novembre 2011 Un film de : Olivier Nakache, Eric Toledano

Programmé dans 27 salles à Paris et ses alentours

ECRIRE UN AVIS

Rencontre inattendue

A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables.

Le site de référence américain a publié une critique assassine d’Intouchables, étrangement passée inaperçue.

Il a fallu attendre qu’Intouchables entre dans le top 20 des plus gros succès de tous les temps au box-office français pour qu’un article très négatif sur le film refasse surface. Le 29 septembre dernier, Jay Weissberg, critique à Variety, l’un des sites de référence en matière de cinéma à Hollywood, publiait son avis et n’y allait pas de main morte ! "Bien qu'ils ne soient pas connus pour leur subtilité, les co-réalisateurs et co-scénaristes Eric Tolédano et Olivier Nakache n'ont jamais produit un film aussi choquant qu’Intouchables, qui met en avant un racisme digne de l'Oncle Tom qui, on l'espère, a définitivement disparu des écrans américains. La Weinstein Company, qui a acquis les droits du film pour un remake américain, va devoir procéder à une réécriture en profondeur pour rendre cette comédie potable."

On a rarement lu début d’article aussi violent, surtout concernant la comédie portée par Omar Sy et François Cluzet, qui a reçu principalement des avis positifs, même si quelques critiques français ont jugé le film populiste… une fois que son succès était assuré !

"Le rôle de Driss n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan."

Le journaliste de Variety insiste sur le fait que le sujet en lui-même est choquant : "un jeune de banlieue découvrant la "culture" auprès d’un riche". C’est surtout le personnage de Driss qui cumule les clichés, selon lui, même s’il n’a rien à redire sur la performance d’Omar Sy, "plein de vie et charismatique". "Driss n'est traité que comme le singe d'un spectacle de cirque, avec tout ce que cela comporte comme connotations racistes, expliquant au blanc coincé comment s'amuser en remplaçant Vivaldi par "Boogie Wonderland" et lui montrant comment bouger sur le dancefloor". (…) Ce rôle n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race. (...) Le pire, c’est quand Driss enfile un costume et que Magalie (la secrétaire du riche paraplégique) lui dit qu’il ressemble au président Obama, comme si le seul black en costard ne pouvait être que le président. Et dire que les scénaristes ont voulu être drôles et tendres. (Au fait, Sy et Obama ne se ressemblent pas du tout)."

Jusqu’à la fin, la critique reste négative, même si l'auteur reconnaît que le film a des chances de faire un carton : "Tout cela est censé faire rire et étant donné le talent de Sy et le fait que la succession de blagues ne s’arrête jamais, Intouchables devrait séduire le public en quête d’un moment d’insouciance, qui le regardera sans réfléchir."

Le fait que le film soit présenté comme inspiré d’une histoire vraie semble aussi passablement énerver le rédacteur, qui souligne dès le début du texte qu’en réalité "l’auxiliaire de vie était arabe, et non noir".

Quel impact aura cette critique sur la carrière du film à l'étranger ?

Jay Weissberg, un critique de Variety seul contre tous ? Alors qu'une grande partie des Français semble se reconnaître dans les situations d'Intouchables, son avis radical devrait étonner plus d'un spectateur... Pourtant, il est issue d'un site de référence dont les critiques comptent énormément à Hollywood. Peu de marques peuvent se vanter d'avoir autant d'influence auprès des producteurs.




On se demande du coup quel impact ce texte pourrait avoir sur la carrière américaine du film, qui devrait donner lieu à un remake. Les frères Weinstein vont-ils en effet réécrire la majorité de l'intrigue, comme le conseille le rédacteur ? Le succès phénoménal de la comédie en France va-t-il faire oublier cet avis particulièrement négatif ? En Europe, Intouchables est précédé d'un excellent a priori. Présenté en ouverture du festival du film francophone de Berlin, il sera diffusé sur le territoire allemand dès le 5 janvier, puis dès le mois de mars en Espagne. On verra alors si sa carrière à l'étranger démarre bien...

..."Le rôle de Driss n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan."

Le journaliste de Variety insiste sur le fait que le sujet en lui-même est choquant : "un jeune de banlieue découvrant la "culture" auprès d’un riche". C’est surtout le personnage de Driss qui cumule les clichés, selon lui, même s’il n’a rien à redire sur la performance d’Omar Sy, "plein de vie et charismatique". "Driss n'est traité que comme le singe d'un spectacle de cirque, avec tout ce que cela comporte comme connotations racistes, expliquant au blanc coincé comment s'amuser en remplaçant Vivaldi par "Boogie Wonderland" et lui montrant comment bouger sur le dancefloor". (…) Ce rôle n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race. (...) Le pire, c’est quand Driss enfile un costume et que Magalie (la secrétaire du riche paraplégique) lui dit qu’il ressemble au président Obama, comme si le seul black en costard ne pouvait être que le président. Et dire que les scénaristes ont voulu être drôles et tendres. (Au fait, Sy et Obama ne se ressemblent pas du tout)."

Jusqu’à la fin, la critique reste négative, même si l'auteur reconnaît que le film a des chances de faire un carton : "Tout cela est censé faire rire et étant donné le talent de Sy et le fait que la succession de blagues ne s’arrête jamais, Intouchables devrait séduire le public en quête d’un moment d’insouciance, qui le regardera sans réfléchir."

Le fait que le film soit présenté comme inspiré d’une histoire vraie semble aussi passablement énerver le rédacteur, qui souligne dès le début du texte qu’en réalité "l’auxiliaire de vie était arabe, et non noir".

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_____Deryl De(d)mon comparaît devant la haute cour du Mississippi pour "crime raciste" en juin dernier d'un homme noir de 49 ans James Anderson: “White power!” (“le pouvoir aux Blancs”, ndlr)"“I ran that nigger over" (“J’ai écrasé ce n

...Vers cinq heures du matin, les jeunes se garent sur le parking d’un motel et aperçoivent leur proie : James Anderson Craig, un garagiste de 49 ans qui regagne alors son domicile Les assaillants se ruent sur leur victime, accompagnant leur déluge de coups des cris de : “White power!” (“le pouvoir aux Blancs”, ndlr)

... Sur le chemin du retour, Deryl Dedmon adresse un SMS glacial à ses amis : “I ran that nigger over" (“J’ai écrasé ce nègre”, ndlr).

Deryl Dedmon comparaît devant la haute cour du Mississippi pour "crime raciste". Un meurtre raciste en procès aux USA Deryl Dedmon, un jeune américain de 19 ans, comparaît lundi matin devant la haute cour du Mississippi pour le meurtre en juin dernier d'un homme noir de 49 ans. Qualifié de"crime raciste" par les autorités, cet assassinat a ravivé les tensions au sein d'un Etat historiquement marqué par la ségrégation raciale. Tweet

A voir sa petite tête blonde coincée entre deux policiers, on peine à croire en l’atrocité du crime dont il est accusé. Agé de 19 ans, Deryl Dedmon comparaît lundi matin devant la Haute Cour de justice de Jackson (Mississippi), où il devra répondre – en compagnie de six de ses amis – de l’assassinat l’été dernier de James Anderson Craig, tué parce qu’il était noir.

L’expédition punitive a débuté dans la nuit du 26 juin à la suite d’un défi lancé par l’accusé qui propose à des amis d’aller “casser du nègre”. En moins d’une demi-heure, les deux pick-ups des adolescents quittent la très chic banlieue de Jackson pour rejoindre les quartiers défavorisés de la ville. Vers cinq heures du matin, les jeunes se garent sur le parking d’un motel et aperçoivent leur proie : James Anderson Craig, un garagiste de 49 ans qui regagne alors son domicile.

Les assaillants se ruent sur leur victime, accompagnant leur déluge de coups des cris de : “White power!” (“le pouvoir aux Blancs”, ndlr). Quand ils se décident à quitter les lieux, Deryl Dedmon pousse l’horreur plus avant : prenant le volant de son imposant pick-up, l’adolescent enfonce l’accélérateur en direction de la victime qui peine à se relever. L’impact tue James Anderson Craig sur le coup. Sur le chemin du retour, Deryl Dedmon adresse un SMS glacial à ses amis : “I ran that nigger over" (“J’ai écrasé ce nègre”, ndlr).

Identifiés par les caméras de vidéosurveillance du parking, les sept agresseurs seront interpellés quelques heures plus tard. Placé à l’isolement au centre pénitentiaire de Jackson, le principal accusé n’aurait, selon le procureur, manifesté aucun regret et se serait "contenté de rire". Déjà, en 2008, lors de l’élection de Barack Obama à la présidence, Deryl Dedmon avait écrit sur son profil Facebook qu’il ne "souhaitait pas voir de nègre à la Maison-Blanche". Poursuivi pour agression et assassinat, l’accusé encourt la peine de mort.

Face à l’émoi provoqué par ce crime, les autorités se sont engagées à créer un édifice dédié aux combats pour les droits civiques qui ont permis l’abolition de la ségrégation raciale dans cet Etat il y a près de soixante ans.

http://www.metrofrance.com/info/un-meurtre-raciste-en-proces-aux-usa/plah!3KQtDcXXFefDHRICixWdxw/

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____AFRIK// Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile" Une secte islamiste assassine des dizaines de chrétiens au Nigéria. Attentats meurtriers, épuration ethnique : Envoyons donc la glorieuse US Army, avec sup

Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile" LEMONDE.FR | 06.01.12 | 17h08 • Mis à jour le 09.01.12 | 10h32



http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/12/29/le-nigeria-face-au-spectre-d-une-guerre-de-religion_1623966_3212.html




06/01/12 - 19h44 Envoyons donc la glorieuse US Army, avec ses supplétifs Anglais et Français, elle réglera le problème en deux temps et trois mouvements. Répondre

06/01/12 - 23h06

Le Nigeria est un pays violent où l'insécurité fait rage. Vous pouvez être attaqué en pleine rue ou au volant de votre voiture et il est de toutes les façons déconseillé de circuler seul. Si vous habitez un logement individuel, il est indispensable qu'il soit sécurisé. Murs d'enceinte élevés, portail résistant, porte d'entrée blindée. Et une zone de sécurité à l'épreuve des effractions, où vous pourrez vous réfugier le cas échéant, devra être prévue à l'intérieur. Charmant pays!.. Répondre

06/01/12 - 20h52

Attentats meurtriers, épuration ethnique : être chrétien dans cette région est bien dangereux mais il semble que cela n'émeut guère nos habituels "indignés". Répondre

06/01/12 - 20h28



Waouh, anonyme Brancaleone ! Quel esprit de repartie ! Une bande armée terroriste organise un début de génocide (souvenez-vous du Biafra "nigérian" en 1968) et veut prendre le pouvoir dans ce grand pays qu'est le Nigéria, et vous, vous ironisez en incriminant les puissances occidentales, qui n'ont (malheureusement) pas encore dit un mot sur cette situation de veille de guerre civile à coloration génocidaire ?

06/01/12 - 20h59 Vous faites bon usage de la liberté d'expression et ainsi, contribuez à élever le niveau du courrier des lecteurs !

06/01/12 - 22h45 Je persiste et signe, les puissances occidentales et particulièrement Bush et Blair ont contribué à l'expansion terrifiante de l'extrémisme islamiste. L'Occident ne traite pas les problèmes de l'injustice mais les aggrave quand il ne les génère pas. La menace de génocide que vous agitez ne sert qu'à justifier l'emploi d'encore plus de force pour imposer une vision monolithique du monde: la Nôtre ! 130.000 irakiens ont perdu la vie, et les GI's sont partis d’Irak en y laissant Al Qaida.

07/01/12 - 09h34 Une secte islamiste assassine des dizaines de chrétiens au Nigéria et bien évidemment c'est la faute de l'Occident...Battons notre coulpe, restons les bras croisés et attendons les prochains massacres!

07/01/12 - 11h07 Arnaud Leroux, je suis sur le fond d'accord avec vous. MAIS que faire contre une petite armée de terroristes qui pratique l'épuration ethnique ? Entre vos réactions et ma présente réponse, Boko Haram a encore tué des chrétiens dans une église du Nord Nigéria (France Info, sam. 07-01, 10h30)... Alors ? Je me souviens seulement que, face à des exactions du même type en Bosnie, la communauté internationale est allée réprimer durement les extrémistes. Et que ça a stoppé le massacre...

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2/Le Nigeria face au spectre d'une guerre de religion | 29.12.11 | 13h14 • Mis à jour le 09.01.12 | 10h39

"Nous avons peur que la situation dégénère en guerre de religion et que le Nigeria ne survive pas en tant qu'entité unie", s'est inquiété Saidu Dogo, secrétaire pour la partie nord du pays de l'Association des chrétiens du Nigeria (CAN).REUTERS/AKINTUNDE AKINLEYE

Johannesburg Correspondant - Des blessés meurent encore au Nigeria après le triple attentat perpétré le jour de Noël contre des chrétiens à la sortie d'églises. Avant même que soit connu le bilan définitif de la tuerie, des dérapages menacent. L'attentat a été revendiqué par un porte-parole du groupe islamiste Boko Haram, alourdissant le risque de voir le cycle des représailles reprendre entre communautés religieuses dans un pays de 160 millions d'habitants où la mixité est la règle - même si le Sud est en majorité chrétien et le Nord à forte dominante musulmane. Mardi 27 décembre, un nouvel attentat a visé une école dans le sud du pays, dans le quartier hausa (nordiste, musulman) de Sapele, petite ville du delta du Niger. Ce n'était qu'une bombe artisanale mal conçue, mais son objectif était de détruire bien plus que des corps. Jetée en pleine heure d'étude, elle a blessé six enfants, âgés de cinq à huit ans, et un adulte.

S'agissait-il d'un acte de vengeance ou bien d'une nouvelle tentative d'enclencher des violences entre communautés ? Au Nigeria, les violences interconfessionnelles ont fait des milliers de morts. "Nous avons peur que la situation dégénère en guerre de religion et que le Nigeria ne survive pas en tant qu'entité unie", s'est inquiété Saidu Dogo, secrétaire pour la partie nord du pays de l'Association des chrétiens du Nigeria (CAN).

Le président de la CAN, le révérend Ayo Oritsejafor, a averti, mercredi soir, avant un entretien avec le chef de l'Etat nigérian, Goodluck Jonathan, que "la communauté chrétienne au niveau national n'aura pas d'autre choix que de répondre de façon appropriée s'il y a d'autres attaques contre nos membres, nos églises et nos biens."

C'est sans doute l'effet recherché par les auteurs de l'attentat : mélanger les responsabilités, alimenter les haines entre les populations. Ces derniers mois, des affrontements meurtriers ont eu lieu, mais ils mettaient aux prises essentiellement Boko Haram et les membres des organes de sécurité (une force conjointe police-armée et services secrets).

L'un des trois attentats de Noël a eu lieu à Damaturu, au nord-est du pays, où faisaient rage, depuis plusieurs jours, des combats de rues entre insurgés islamistes et forces gouvernementales, qui avaient bouclé des quartiers entiers avant d'y déployer des blindés. Il y a eu à Damaturu, selon le chef d'état-major de l'armée nigériane, le lieutenant général Azubuike Ihejirika, "plus de cinquante" membres de Boko Haram tués en début de semaine.

En novembre, les hommes de Boko Haram avaient déjà lancé une série d'attaques dans cette ville, s'en prenant à des églises, des postes de police et même, dans certains cas, à des passants sortant des mosquées. On avait compté environ 150 morts. Un porte-parole du groupe, Abou Qaqa, promettait alors de "continuer à attaquer les formations du gouvernement fédéral jusqu'à ce que les forces de sécurité arrêtent de persécuter nos membres et les citoyens vulnérables".

Les forces de l'ordre ont la main lourde. Après l'explosion d'une bombe sur un marché de Maiduguri (capitale de l'Etat de Borno, nord-est du pays), en juillet, blessant trois soldats, Amnesty International avait recueilli des informations permettant d'établir qu'en représailles "la force conjointe nigériane a riposté en tirant et en tuant un certain nombre de personnes, apparemment au hasard, avant de mettre le feu au marché". Au total, 23 personnes sans lien avec l'attentat ont été tuées.

Courant décembre, les violences s'intensifient et les foyers se multiplient, comme si Boko Haram pariait sur un embrasement. On compte onze morts à Maiduguri. A Potiskum, dans la même région, des inconnus incendient des dizaines de magasins appartenant à des chrétiens.

Dans le nord du Nigeria, les membres des différentes confessions vivent désormais dans des quartiers séparés, et se sont organisés en milices. Les représailles peuvent être plus meurtrières que les actes qui les ont déclenchées. Souvent, ce sont les responsables religieux qui calment les esprits, tandis que des responsables politiques tentent d'instrumentaliser la violence pour leur compte.

Y a-t-il une tentation chez les responsables politiques du Nord, de plus en plus marginalisés et auxquels échappent le pouvoir et ses ressources, de parier sur le chaos ? Richard Oguche, le porte-parole de la police dans l'Etat de Niger, proche d'Abuja, où a eu lieu l'attentat le plus meurtrier visant l'église catholique Sainte-Thérèse, l'affirme : "Nous cherchons (les responsables de l'attentat) au-delà de Boko Haram, car il y a d'autres personnes qui s'efforcent de déstabiliser le gouvernement et qui, pour y parvenir, font des choses sous ce nom."

Un sénateur de l'Etat de Borno, Mohammed Ali Nduma, accusé d'être l'un des cerveaux du groupe, a été arrêté en novembre par les services secrets.

Depuis l'an 2000, dans la foulée du retour à la démocratie, les Etats du Nord voyaient s'instaurer la charia. Des troubles religieux éclataient alors, provoquant des milliers de morts, "la pire effusion de sang jamais survenue depuis la guerre civile (1967-1970)", déclarait le président de l'époque, Olusegun Obasanjo. Chrétiens et musulmans s'affrontaient aussi pendant les périodes électorales, signe que les violences étaient en partie manipulées.

Dans une mosquée de Maiduguri, en 2002, un groupe de fidèles réuni autour d'un prêcheur, Mohammed Yusuf, forme alors le Jama'atu Ahlu Sunna Lidda'awati Wal Jihad ("Peuple engagé dans la propagation de l'enseignement du Prophète et du jihad"), connu aussi sous le nom de Boko Haram ("L'enseignement occidental est impur"). Certains de ses membres avaient fait partie des "talibans nigérians", un groupe resté marginal, et du reste sans contact avec l'Afghanistan, créé sur les bases d'un mouvement islamiste apparu deux décennies plus tôt à Kano, le Maitatsine.

Sous le commandement de Mohammed Yusuf, Boko Haram prend de l'ampleur, lance des attaques pour se financer et s'armer. En 2009, ils sont à la tête d'une petite insurrection dans la région de Maiduguri. La réplique des forces de sécurité est sévère. Sept cents à huit cents morts, de nombreuses exécutions de prisonniers, dont Mohammed Yusuf et deux de ses commandants.

Les survivants se replient vers les pays voisins, notamment le Tchad et le Niger. Avant de revenir en force. En 2010, Boko Haram reprend ses activités au Nigeria. Attaques de banques, de postes de polices. Mais aussi, désormais, attentats à la voiture piégée ou attentats suicides.

Au cours de l'année 2011, un climat insurrectionnel permanent s'installe dans les Etats du nord du pays. Dans l'intervalle, Boko Haram s'est sans doute scindé en plusieurs branches (de trois à cinq). L'un de ses principaux responsables est l'ex-numéro deux du mouvement, l'imam Abubakar Shekau. Un autre responsable, Alhadji Mamman Nur, est soupçonné d'avoir établi des relations avec le groupe Al-Chabab (la jeunesse), qui mène une insurrection islamiste en Somalie et revendique des liens avec Al-Qaida, avant de revenir au Nigeria où il serait le cerveau de l'attentat contre le siège des Nations unies, à Abuja, en août (24 morts).

Boko Haram semble aussi avoir tissé des liens avec les katiba (brigades) d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui évoluent autour du Sahara. Deux sources différentes qui ont été en contact direct avec l'une des katiba les plus radicales, celle d'Abou Zeid, affirment que des combattants nigérians faisaient partie du groupe présent dans le nord du Mali.

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____AFRIK// Un ex-ministre rwandais visé par une plainte pour génocide... Génocide rwandais : prison à vie pour les chefs de l'ex-parti au pouvoir "ENTREPRISE CRIMINELLE COMMUNE"

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Un ex-ministre rwandais visé par une plainte pour génocide LEMONDE.FR avec AFP | 07.01.12 | 19h54

Une organisation traquant les auteurs présumés du génocide rwandais a annoncé samedi 7 janvier avoir déposé plainte à Paris pour génocide et crime contre l'humanité contre un ex-ministre rwandais du gouvernement intérimaire de 1994, qui vit en France et dont Kigali réclame l'extradition. Le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR) accuse Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki d'avoir participé à plusieurs réunions de préparation du génocide et d'avoir, à partir d'avril 1994, joué un rôle actif dans l'extermination de Tutsis dans sa région d'origine, à Gisenyi, dans le nord-ouest du Rwanda. "Il serait directement impliqué dans la mort de plusieurs Tutsis, en particulier lors de l'attaque de l'église de Nyundo, à une dizaine de kilomètres de Gisenyi", a déclaré à l'AFP Alain Gauthier, président du CPCR.

"ACCUSATIONS INFONDÉES"

Des accusations que conteste l'avocat de M. Nsengiyumva, Me Vincent Courcelle-Labrousse. Selon lui, elles se fondent sur des déclarations recueillies depuis 2000 par des enquêteurs du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "Or le TPIR n'a jamais jugé nécessaire de lancer des poursuites contre M. Nsengiyumva", a-t-il dit à l'AFP.

"Nous démentons toute participation au génocide, et nous avons des éléments objectifs qui le démontrent." M. Nsengiyumva était ministre du gouvernement intérimaire de 1994, au moment du génocide. "Il est le seul ministre de ce gouvernement qui n'a pas été poursuivi par le procureur du TPIR", affirme son avocat.

M. Nsengiyumva a été l'un des fondateurs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) créées par des chefs rebelles rwandais hutu en République démocratique du Congo (RDC). M. Nsengiyumva "a été exclu du FDLR en 2005 et est depuis impliqué dans le processus de désarmement en RDC", a affirmé son avocat.

Visé par un mandat d'arrêt émis par la justice rwandaise en 2008 pour sa participation présumée au génocide, il avait été arrêté le 9 août à Créteil et placé en détention à la maison d'arrêt de la Santé à Paris. Il a été libéré fin septembre. La cour d'appel de Paris doit examiner mercredi sur le fond la demande d'extradition faite par le Rwanda.

  • 2/ L'interminable parcours judiciaire du Rwandais Callixte Mbarushimana

LEMONDE.FR | 24.12.11 | 15h15 • Mis à jour le 24.12.11 | 16h30

La Haye, Correspondance - Callixte Mbarushimana est un habitué des arcanes judiciaires et des procédures kafkaïennes. Une semaine après le non-lieu prononcé par les juges de la Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, le Secrétaire exécutif des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 2009 contre des civils dans le Kivu (est de la République démocratique du Congo), a été libéré, le 23 décembre, et a pris immédiatement un vol pour Paris, où il bénéficie, depuis 2002, du statut de réfugié politique. A son arrivée à Roissy, vendredi après-midi, le Rwandais a été conduit par la police française devant un juge d'instruction, chargé de lui rappeler sa mise sous contrôle judiciaire. Car si, le 16 décembre, les juges de la CPI ont sanctionné l'absence de preuves solides dans le dossier du procureur et ordonné la libération immédiate de Callixte Mbarushimana, le Rwandais fait toujours l'objet d'une information judiciaire en France ouverte en décembre 2010 et visant sa participation présumée au génocide rwandais de 1994.

Malgré le non-lieu de la CPI, le Secrétaire exécutif des FDLR, une milice composée en partie de hutus exilés en RDC après le génocide rwandais, a dû passer une semaine de plus dans sa cellule de La Haye. Le maintien en détention de M. Mbarishimana a provoqué la colère de son avocat, Arthur Vercken, qui a dénoncé une "détention arbitraire", et celle, plus discrète toutefois, des juges, furieux de voir leur décision non exécutée. Paris a bien donné son feu vert au retour en France de Callixte Mbarushimana, mais ce dernier fait l'objet, comme plusieurs membres des FDLR, d'une interdiction de voyager émise par les Nations unies. Il a fallu plusieurs jours pour lever, provisoirement, ces sanctions.

Cet informaticien rwandais âgé de 48 ans, ancien employé des Nations unies au Rwanda, en Angola et au Kosovo, vient de passer près d'un an dans une cellule de la prison de la Cour pénale internationale, mais ce n'est que le dernier en date des nombreux épisodes de sa saga judiciaire. En 1999, des juges du Kosovo avaient refusé de l'extrader vers Kigali, où il devait répondre de sa participation supposée au génocide de 1994, faute de preuves, mais son contrat avec l'Onu avait été annulé, ce pourquoi, Callixte Mbarushimana, exilé à Paris, a demandé et obtenu, d'ailleurs, des réparations. Dans le même temps, le procureur du tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), avait abandonné le dossier faute de preuves. L'Onu avait bien demandé à la France de conduire une enquête sur sa participation présumée dans le génocide rwandais, mais à l'époque, Paris rechignait à juger sur son sol les Rwandais exilés.

Ce n'est qu'après la "réconciliation" franco-rwandaise de 2009 que la France montre un début d'intérêt pour les dossiers rwandais, ouvrant finalement une information judiciaire en décembre 2010. Entre temps, M. Mbarushimana avait été arrêté à la demande de la Cour pénale internationale et avait rejoint, le 25 janvier 2011, la prison des criminels de guerre à La Haye. Le procureur, Luis Moreno Ocampo, l'accusait d'avoir commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre en 2009 et 2010. Selon l'accusation, Callixte Mbarushimana avait, par le biais de communiqués de presse émis depuis Paris, participé à un plan de reconquête du Rwanda, le FDLR tentant de faire chanter les gouvernements congolais et rwandais en promettant l'arrêt des massacres en échange du pouvoir à Kigali.

Pour comprendre la faiblesse du dossier du procureur, il faut revenir à l'enquête. En raison de l'instabilité dans le Kivu, région de l'est du Congo où évoluent les FDLR, les enquêteurs ont conduit l'essentiel de leurs activités depuis le Rwanda voisin. A plusieurs reprises, Luis Moreno Ocampo a d'ailleurs salué la coopération du président rwandais, Paul Kagame, ennemi juré des FDLR. En septembre 2010, alors même que le Haut-commissariat aux droits de l'homme remettait un rapport soulignant l'implication des FDLR, mais surtout du régime rwandais dans les crimes du Congo, son adjointe, Fatou Bensouda, s'était rendue à Kigali pour assister à l'investiture du chef de l'Etat rwandais, fraîchement réélu.

Comme dans d'autres dossiers, le procureur s'est allié avec les ennemis de ses cibles, faisant peser sur ses actes des soupçons de partialité. Pour les victimes des FDLR, ce non-lieu est une déception. "L'arrestation de Callixte Mbarushimana (...) avait suscité au sein des victimes et des communautés touchées l'espoir de voir justice rendue. Cette décision accentuera sans aucun doute leur souffrances", a déclaré André Kito, de la Coalition pour la Cour pénale internationale, un lobby d'ONG qui milite en faveur de la CPI. Mais la décision des juges, en rectifiant les erreurs du procureur, pourrait cependant redorer un peu le blason de la Cour, dont la crédibilité apparaît fragilisée.

Stéphanie Maupas

  • 3/ Le dirigeant hutu Callixte Mbarushimana libéré par la CPI et renvoyé en France

leMonde.fr avec AFP | 23.12.11 | 10h24 • Mis à jour le 23.12.11 | 17h40

La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a confirmé, vendredi 23 décembre, la libération du dirigeant des rebelles hutus rwandais Callixte Mbarushimana, 48 ans, détenu depuis janvier 2010. "Avec la pleine coopération des Pays-Bas, pays hôte de la CPI, et de la France, l'intéressé a été libéré à sa demande sur le territoire français", a indiqué la CPI dans un communiqué. Dès son arrivée à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, il "a été conduit chez un juge d'instruction qui doit lui notifier son contrôle judiciaire", selon son avocat, Me Arthur Vercken. "C'est ridicule comme manière de faire. Il était informé de son contrôle judiciaire et il avait l'intention de se présenter la semaine prochaine. Inutile de le faire chercher ici", a regretté l'avocat, selon qui son client "n'avait pas l'intention de faire de déclaration fracassante".

La CPI a abandonné en 2009 les charges de "crimes contre l'humanité et crimes de guerre" en République démocratique du Congo (RDC) qui pesaient contre lui. Il reste néanmoins l'objet de poursuites en France, où il est mis en examen pour son rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994, au cours duquel environ 800 000 Tutsi et Hutu modérés avaient été tués, selon l'ONU. A ce titre, il est soumis à un contrôle judiciaire que devait lui notifier vendredi un juge parisien.

IL SOUHAITAIT RENTRER EN FRANCE

Secrétaire exécutif des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Callixte Mbarushimana avait été arrêté le 11 octobre 2010 à Paris, où il travaillait comme informaticien. En vertu d'un mandat d'arrêt de la CPI, il avait été transféré à La Haye le 25 janvier.

La Cour pénale internationale a refusé, le 16 décembre, de confirmer les charges de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 2009 sur la population civile des Kivus en République démocratique du Congo, dont était soupçonné M. Mbarushimana. Les juges de la CPI avaient ordonné sa remise en liberté. Un appel interjeté par le procureur Luis Moreno-Ocampo contre cette décision avait été rejeté mardi.

Le règlement de la Cour prévoit qu'une personne remise en liberté soit transférée dans un Etat qui accepte de la recevoir. Le secrétaire exécutif des FDLR souhaitait rentrer en France, où il vivait depuis 2002. Callixte Mbarushimana est le premier suspect de la CPI à être remis en liberté depuis l'entrée en fonction de la Cour en 2003 à La Haye.

4/ Génocide rwandais : prison à vie pour les chefs de l'ex-parti au pouvoir LEMONDE.FR avec AFP | 21.12.11 | 15h02

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a condamné, mercredi 21 décembre, à la prison à vie les anciens dirigeants hutus du parti, aujourd'hui dissous, de l'ex-président Juvénal Habyarimana, pour leur rôle dans le génocide de 1994. Les deux hommes jugés sont Matthieu Ngirumpatse, ancien président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), et Edouard Karemera, son ex-vice président.

Les deux hommes ont été reconnus coupables de crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Les trois juges du tribunal leur ont reproché de n'avoir ni prévenu ni condamné les exactions commises en 1994 par des jeunes du MRND, les Interahamwe.

"ENTREPRISE CRIMINELLE COMMUNE"

Selon ce jugement, c'est à partir du 11 avril 1994 que "l'entreprise criminelle commune" visant à exterminer les Tutsis a pris corps. Ce jour-là et le lendemain, des armes ont été distribuées à des Interahamwe à l'Hôtel des Diplomates à Kigali avec le consentement de M. Ngirumpatse.

"A cette étape du génocide, il était prévisible que ces armes allaient être utilisées pour tuer les Tutsis, ont écrit les trois magistrats dans leur jugement. Aussitôt après cette date, une entreprise criminelle commune a vu le jour, avec la participation de responsables du gouvernement intérimaire, de dirigeants politiques et de responsables des Interahamwe, d'hommes d'affaires influents", poursuit le texte. Cette entreprise s'est "poursuivie jusqu'à la mi-juillet 1994."

Le génocide, perpétré d'avril à juin 1994, a fait, selon l'ONU, environ 800 000 morts, dans l'immense majorité au sein de la minorité tutsi. L'attentat contre l'avion du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana avait servi de déclencheur aux massacres.

5/ Accueil > Afrique

Génocide au Rwanda : deux anciens ministres condamnés LEMONDE.FR avec AFP | 30.09.11 | 14h24

Deux anciens ministres rwandais ont été condamnés chacun à trente ans de prison pour leur implication dans le génocide de 1994 au Rwanda, et deux autres ministres ont été acquittés, vendredi 30 septembre, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Prosper Mugiraneza, ministre de la fonction publique au moment du génocide, et Justin Mugenzi, alors ministre du commerce, ont été condamnés à trente ans de prison chacun pour "entente en vue de commettre un génocide" et "incitation directe et publique à commettre un génocide".

Poursuivis pour les mêmes faits, Casimir Bizimungu, ministre de la santé au moment du génocide, et Jérôme Clément Bicamumpaka, alors ministre des affaires étrangères, ont été acquittés par la cour installée à Arusha (nord de la Tanzanie), qui n'a pas jugé suffisants les éléments de preuve à leur encontre.

JUGÉS DOUZE ANS APRÈS LEUR ARRESTATION

Un des trois juges, Emile Short, a émis une opinion différente de ses collègues quant à la durée de la peine retenue, estimant que les deux condamnés auraient dû bénéficier d'une réduction de peine de cinq ans en raison de la tenue tardive de leur procès. Le jugement, un des plus importants pour le TPIR, a été rendu en effet douze ans après l'arrestation des anciens ministres. Le procès avait démarré sur le fond en novembre 2003 et s'est achevé le 5 décembre 2008.

Les quatre anciens ministres, qui clamaient leur innocence, étaient notamment accusés d'avoir appelé au massacre de Tutsi lors de plusieurs réunions et discours publics à travers le Rwanda en 1994, dont certains relayés par la Radio télévision libre des Mille Collines (RTLM). Le plus connu des quatre accusés était Casimir Bizimungu, ancien petit séminariste diplômé aux Etats-Unis, intellectuel et polyglotte, qui avait dirigé la diplomatie rwandaise de 1989 à 1992.

Le génocide perpétré par le régime extrémiste hutu alors au pouvoir a fait environ huit cent mille morts selon l'ONU, dans leur majorité issus de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994, date de la victoire militaire de la guérilla du Front patriotique rwandais.

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_____Les Etats-Unis menacent de "répondre" si l'Iran bloquait le détroit d'Ormuz.. Le détroit d'Ormuz, bras de mer stratégique au Moyen-Orient.

LEMONDE.FR avec AFP | 08.01.12 | 16h23 • Mis à jour le 09.01.12 | 10h24

Les Etats-Unis "répondront" par la force si l'Iran cherche à bloquer le détroit d'Ormuz, passage stratégique pour le trafic maritime pétrolier, a affirmé dimanche 8 janvier le secrétaire américain à la défense, Leon Panetta, interrogé dans l'émission Face the nation, sur la chaîne CBS. "C'est une autre ligne rouge" à ne pas franchir, a insisté le chef du Pentagone. La tension est montée d'un cran entre Téhéran et Washington mardi après les mises en garde émises par l'Iran à l'issue de manœuvres militaires contre la présence de la marine américaine dans le Golfe, suscitant des craintes sur l'éventuelle fermeture du détroit d'Ormuz, par lequel transitent 35 % du pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde.

En dépit de ces menaces, Washington a promis de maintenir ses navires de guerre déployés dans le Golfe, la Maison Blanche estimant que les avertissements de l'Iran trahissaient sa "faiblesse" et montraient l'efficacité des sanctions contre son programme nucléaire controversé.

"NOUS AGIRIONS ET ROUVRIRIONS LE DÉTROIT"

Le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, a de son côté jugé dimanche que l'Iran serait en mesure de bloquer le détroit, une "action intolérable" selon lui. "Nous avons investi dans des moyens pour nous assurer que si c'est le cas, nous l'emportions", a-t-il confié aux côtés de Leon Panetta. "Nous agirions et rouvririons le détroit" en cas de fermeture, a prévenu le général Dempsey.

"Sont-ils en train de développer une arme nucléaire ? Non. Mais nous savons qu'ils tentent de développer une capacité nucléaire et cela nous préoccupe", a répété le secrétaire américain à la défense sur CBS, réaffirmant la priorité donnée à l'action diplomatique et aux sanctions économiques contre le régime des mollahs, sans pour autant exclure toute action militaire.

S'il n'a pas voulu qualifier la difficulté à mener une éventuelle action militaire, le chef d'état-major interarmées, Martin Dempsey, a expliqué que son rôle était de planifier une éventuelle opération, d'en évaluer les risques et, "dans certains cas, de positionner des moyens" militaires pour mener une telle opération. "Toutes ces activités sont en cours", a-t-il précisé.

Petit répit dans les tensions entre les deux pays, la marine américaine a libéré jeudi treize marins iraniens retenus en otage par des pirates somaliens au large d'Oman, une action saluée par Téhéran comme un "geste humanitaire positif".

Politique iranienne

Le Monde.fr - Actualité Proche-Orient

L'Iran annonce de nouvelles manœuvres dans le détroit d'Ormuz LEMONDE.FR avec Reuters | 06.01.12 | 11h58 • Mis à jour le 06.01.12 | 12h14




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Le détroit d'Ormuz, bras de mer stratégique au Moyen-Orient.Le Monde.fr

Dans un climat de grande tension entre Téhéran et l'Occident, l'Iran a annoncé vendredi 6 janvier de nouvelles manœuvres navales dans le détroit d'Ormuz, zone maritime par où transite une grande partie du trafic pétrolier mondial. Les dernières manœuvres navales de l'Iran dans le détroit d'Ormuz se sont achevées lundi. Elles ont duré dix jours. Les autorités iraniennes, visées par des sanctions de la communauté internationale qui soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme nucléaire civil, ont menacé de fermer le détroit d'Ormuz et mis en garde les Etats-Unis contre un retour d'un de leurs porte-avions dans le Golfe.

L'amiral Ali Fadavi, qui commande la branche navale des Gardiens de la révolution, a précisé que ces exercices seraient différents des précédents, sans plus de précisions, selon des propos rapportés par l'agence Fars. "Aujourd'hui, la République islamique d'Iran domine totalement la région et y contrôle la totalité des mouvements", a déclaré l'amiral Fadavi.

Les Etats-Unis, qui disposent dans la région d'une puissante flotte, ont assuré qu'ils maintiendraient le détroit ouvert. Le Royaume-Uni a pour sa part souligné que la fermeture d'Ormuz serait illégale et vouée à l'échec.

  • 2/Nucléaire iranien

Les faits



L'Iran se dit prêt à reprendre les négociations nucléaires

Les faits: L'Iran se dit prêt à reprendre les négociations nucléaires LEMONDE.FR avec AFP | 05.01.12 | 12h41 • Mis à jour le 05.01.12 | 16h09

L'Iran est prêt à reprendre les négociations nucléaires avec les puissances du groupe 5+1 – à savoir les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la France, la Chine et l'Allemagne –, et ce en Turquie, a déclaré jeudi 5 janvier le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, au cours d'une conférence de presse avec son homologue turc, Ahmet Davutoglu. M. Davutoglu a déclaré qu'il avait transmis un message de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, aux responsables iraniens. Celle-ci attendait toujours la réponse à sa dernière lettre dans laquelle elle informait, en octobre, que les grandes puissances étaient prêtes à reprendre les négociations. Les responsables iraniens ont également fait part de leur volonté de reprendre les négociations, a poursuivi le ministre turc. La dernière série de négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 avait été organisé à Istanbul en janvier 2010, mais aucun accord n'avait été obtenu.

TÉHÉRAN MINIMISE LES SANCTIONS

Plus tôt dans la journée, Téhéran cherchait à minimiser les effets des sanctions occidentales, au lendemain de l'accord pour interdire les importations de pétrole iranien dans l'Union européenne. "Tous les acteurs économiques sont des soldats pour affronter les ennemis (...). Ces sanctions sont une guerre économique contre nous. Les ennemis n'ont pas pu enchaîner notre peuple, ils veulent enchaîner notre économie", a attaqué le ministre de l'économie, Shamseddine Hosseini.

"Nous espérons que le pétrole iranien ne sera pas visé mais en cas de sanction, nous avons pris les mesures nécessaires pour y faire face", a affirmé de son côté le directeur des affaires internationales de la Compagnie nationale du Pétrole iranien (NIOC), Mohsen Ghamsari. "Dans la mesure où il y a un manque d'offre, les Occidentaux ne peuvent pas sanctionner le pétrole iranien (...). La situation économique mondiale ne supporte pas un pétrole cher", a-t-il souligné.

Même écho du côté du ministère des affaires étrangères : "L'Iran est prêt pour contrer ce genre d'action hostile et nous ne sommes absolument pas inquiets de ces sanctions", a déclaré jeudi le ministre Ali Akbar Salehi. "Nous avons survécu à l'orage au cours des trente-deux dernières années et nous allons survivre également", a-t-il ajouté.

SE TOURNER VERS LE MARCHÉ ASIATIQUE

Mercredi, les pays de l'Union européenne sont parvenus à un accord de principe pour interdire les importations de pétrole brut iranien si Téhéran ne s'engage pas à coopérer avec la communauté internationale sur son programme nucléaire controversé. Certains pays européens, en particulier la Grèce, l'Italie, l'Espagne et la Belgique, s'étaient pourtant montrés réticents. Le ministre des affaires étrangères français, Alain Juppé, a précisé que les pays de l'UE pourraient annoncer une telle mesure le 30 janvier lors d'une réunion du conseil des ministres des affaires étrangères.

Les sanctions européennes pourraient théoriquement toucher durement l'économie iranienne, déjà affectée par une série de sanctions occidentales. Deuxième pays producteur de l'OPEP, l'Iran tire en effet 80 % de ses rentrées de devises de ses exportations de pétrole, soit environ 100 milliards de dollars pour l'année iranienne en cours (mars 2011 - mars 2012).

Mais seulement 18 % des exportations pétrolières iraniennes vont en Europe, et Téhéran a affirmé qu'il serait facile de contourner la sanction européenne en se tournant vers les pays asiatiques. La Chine, le Japon, la Corée du Sud et l'Inde sont en effet les principaux clients asiatiques du pétrole iranien. Et la Chine s'est déjà déclarée opposée aux "sanctions unilatérales" décidées par les Etats-Unis.

> Lire "Le bras de fer entre l'Iran et l'Occident se poursuit"

3/Téhéran teste trois nouveaux missiles autour du détroit d'Ormuz LEMONDE.FR avec AFP | 02.01.12 | 08h13 • Mis à jour le 02.01.12 | 13h59

La marine iranienne a testé, lundi 2 janvier, deux missiles de moyenne portée et un missile de courte portée au dernier jour de ses manœuvres navales dans la région du détroit stratégique d'Ormuz, par où transite 35 % du trafic pétrolier maritime mondial. "Le missile sol-mer de longue portée Ghader a été testé avec succès pour la première fois", a rapporté l'agence d'information officielle IRNA (Islamic Republic News Agency). D'une portée de 200 kilomètres, ce missile "construit par les experts iraniens a réussi à atteindre avec succès sa cible et l'a détruite", a déclaré l'amiral Mahmoud Moussavi, porte-parole des manœuvres navales. "Ghader est un système de missile ultramoderne avec un radar intégré, ultraprécis, dont la portée et le système intelligent antirepérage ont été améliorés par rapport aux générations précédentes", a-t-il ajouté. Il est présenté comme un "missile de croisière" de fabrication entièrement iranienne.

Un peu plus tard, l'amiral Moussavi a annoncé à la télévision d'Etat le "test avec succès" du missile courte portée Nasr. "Un missile surface-surface Nour sera lancé cet après-midi", a déclaré l'amiral Moussavi. "Les systèmes antiradar et de repérage de cible, ultramodernes, de Nour ont été améliorés", a ajouté M. Moussavi. Missile surface-surface de moyenne portée (200 km), Nour est dérivé du C-802 chinois (120 à 180 km de portée).

NOUVEAU DISPOSITIF TACTIQUE

M. Moussavi avait affirmé dimanche qu'au dernier jour des manœuvres, "les bâtiments de guerre de la marine vont adopter un nouveau dispositif tactique démontrant la capacité de l'Iran à empêcher tout trafic maritime dans le détroit d'Ormuz s'il le décidait". L'Iran a menacé ces derniers jours de fermer ce détroit en cas de sanctions contre ses exportations pétrolières, agitées par les Etats-Unis et certains pays européens.

L'Iran a par ailleurs défié dimanche l'Occident en tirant un missile de moyenne portée près du détroit stratégique et en annonçant avoir testé pour la première fois des barres de combustible nucléaire, au lendemain de l'annonce de nouvelles sanctions américaines. Cette démonstration de force intervient au moment où les pays occidentaux accentuent la pression sur la République islamique d'Iran, accusée malgré ses multiples dénégations de chercher à fabriquer la bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire civil.

"Nous regrettons le très mauvais signal adressé à la communauté internationale par les derniers essais de missiles annoncés par l'Iran, dans le cadre des exercices militaires actuellement menés par ce pays", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère des affaires étrangères français, lors d'un point de presse.

4/L'Iran affirme avoir testé des barres de combustible nucléaires LEMONDE.FR avec Reuters | 01.01.12 | 14h31 • Mis à jour le 01.01.12 | 20h19

La télévision iranienne affirme dimanche 1er janvier que l'Iran a fabriqué et testé avec succès des barres de combustible destinées à être utilisées sur ses sites nucléaires. Ces barres, qui contiennent de l'uranium naturel, ont été fabriquées en Iran et introduites dans le coeur du réacteur de recherche nucléaire de Téhéran, a précisé la chaîne. "Cette grande réalisation va contrarier l'Occident, parce que les pays occidentaux espéraient que l'Iran ne serait pas en mesure de produire des plaques de combustible nucléaire", écrit pour sa part le journal Tehran Times.

NOUVELLES SANCTIONS DES ETATS-UNIS

Cette annonce intervient sur fond de tension croissante entre les puissances occidentales et l'Iran, depuis que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré en novembre que Téhéran semblait avoir travaillé à la mise au point d'une arme nucléaire. Des recherches se poursuivraient clandestinement à cette fin, ajoutait l'AIEA. Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont décidé de nouvelles sanctions contre l'Iran, l'un des premiers producteurs pétroliers au monde, afin de convaincre Téhéran de cesser d'enrichir de l'uranium.

Le président américain Barack Obama a donné son feu vert samedi 31 décembre à de nouvelles sanctions contre l'Iran, alors même que Téhéran se disait prêt à de nouveaux pourparlers avec l'Occident sur son programme atomique et indiqué qu'il avait reporté le tir expérimental de missiles de longue portée dans le Golfe.

TIR DE MISSILE

L'Iran a néanmoins procédé dimanche 1er janvier au tir expérimental d'un missile de portée intermédiaire, censé échapper à la vigilance des radars, selon l'agence de presse officielle IRNA. "Le missile sol-air de moyenne portée, équipé des dernières technologies antiradar, a été testé avec succès", a déclaré le numéro deux de la marine iranienne, l'amiral Mahmoud Moussavi. Cet essai a eu lieu alors qu'approche la fin de manoeuvres navales iraniennes dans le Golfe, d'une durée totale de dix jours.

Les analystes occidentaux estiment que l'Iran exagère parfois l'avancement de son programme nucléaire afin d'avoir des arguments dans ses négociations avec l'Occident. En avril, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique a annoncé que l'installation des appareils nécessaires à la production de plaques de combustible nucléaire avait commencé. Le site nucléaire qui transforme le combustible enrichi en barres de combustible a été mis en service pour sa part en 2009. Téhéran affirme que son programme atomique vise uniquement à produire de l'électricité.

> Pour en savoir plus : Chronologie : l'évolution du programme nucléaire iranien depuis 1953

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_____AFRIQUE// Au Nigeria, des chrétiens craignent un "nettoyage ethnique et religieux systématique"... Les attaques contre la population chrétienne se succèdent au Nigeria

publié le 09 janvier 2012 à 10:39

Face aux récents meurtres de dizaines de chrétiens par un groupe islamiste armé dans le nord du Nigeria, des leaders de cette communauté ont évoqué le spectre d'un "nettoyage ethnique et religieux systématique" et averti qu'ils "ont décidé de définir les moyens nécessaires pour se défendre face à ces tueries insensées". "Nous avons le droit légitime de nous défendre quoiqu'il en coûte", a déclaré l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), regroupant protestants et catholiques, après une réunion d'urgence, samedi 7 janvier.

Attentats et affrontements se sont multipliés depuis jeudi, faisant une trentaine de morts dans plusieurs Etats du Nord-Est du Nigeria. Les meurtres ont été revendiqués par le groupe islamiste Boko Haram, qui dit vouloir chasser les chrétiens du Nord majoritairement musulman et imposer la charia, la loi islamique. Boko Haram avait déjà revendiqué une série d'attaques à la bombe ayant fait des dizaines de morts le jour de Noël.

> Lire notre entretien avec Benjamin Augé, chercheur à l'IFRI "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait une guerre civile au Nigeria"

"ÇA NOUS RAPPELLE LES DÉBUTS DE LA GUERRE CIVILE"

Les leaders protestants et catholiques ont accusé les gouverneurs des Etats du Nord de ne rien faire pour empêcher ces violences. "Nous les tenons pour responsables de ces tueries", a affirmé Ayo Oritsejafor, dirigeant de la CAN. Dans l'Etat d'Adamawa, un couvre-feu de 24 heures a été imposé samedi. C'est dans cet Etat qu'a eu lieu l'attaque la plus meurtrière des derniers jours avec la mort de 17 personnes vendredi à Mubi. Fin décembre, le président Goodluck Jonathan avait déjà décrété l'état d'urgence dans des Etats du centre et du Nord-Est touchés, et notamment dans l'Etat de Borno, bastion de Boko Haram.

2/Les attaques contre la population chrétienne se succèdent au NigeriaLEMONDE.FR avec AFP | 06.01.12 | 06h29 • Mis à jour le 06.01.12 | 20h25

Des attentats visant la population chrétienne, revendiqués la secte islamiste Boko Haram, se succèdent au Nigeria. Des hommes armés ont tué dix-sept personnes dans l'Etat d'Adamawale, au nord-est du pays, vendredi 6 janvier. La tuerie a eu lieu lors des funerailles des cinq personnes tuées jeudi lors d'une attaque contre une église. Le commissariat de la ville de Potiskum a également été attaqué, vendredi. Cette ville est régulièrement la cible des islamistes. En tout, au moins 28 personnes ont été tuées depyis vendredi. "Ces attaques sont l'une des conséquences de la fin de notre ultimatum", a expliqué un porte-parole de la secte dans un communiqué.

Lire notre entretien avec le chercheur Benjamin Augé Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile"

Un état d'urgence dans toute la région du nord-est a été décrété ce week-end par le président nigérian, Goodluck Jonathan, alors qu'avait expiré l'ultimatum adressé par Boko Haram, qui a revendiqué une série d'explosions en début de semaine. La secte n'a en revanche pas revendiqué les deux attentats meurtriers qui ont suivi.

FORTE CONTESTATION

Lié à Al-Qaida, Boko Haram s'est vu attribuer des centaines de morts dans des attentats ces derniers mois, sur fond de violences religieuses et ethniques dans le Nord. Les autorités ont attribué au groupe la vague d'attaques contre des chrétiens et des militaires le jour de Noël.

Ces violences interviennent à un moment où le Nigeria est en proie à une forte contestation à la suite de l'annonce, dimanche, par le gouvernement de la fin des prix subventionnés des carburants – une mesure qui a entraîné une hausse en flèche des prix à la pompe, le litre d'essence passant dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro).

Plusieurs manifestations contre la hausse des prix de l'essence ont eu lieu depuis lundi, notamment à Lagos, Abuja et Kano, où elles ont été pour la plupart dispersées par la police, parfois violemment, à la matraque et aux gaz lacrymogènes, comme à Kano dans la nuit de mercredi à jeudi, selon des syndicats.

Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants, à peu près autant de musulmans, majoritaires dans le Nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le Sud. Des représentants chrétiens du Nord ont menacé de se défendre ou de répondre en cas de nouvelles attaques. Les évêques catholiques avaient demandé samedi au président Jonathan de faire appel à des experts étrangers pour combattre Boko Haram.

3/Le Nigeria et la menace d'une guerre civileEdito du Monde | | 09.01.12 | 10h37 • Mis à jour le 09.01.12 | 11h02


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Le Nigeria et la menace d'une guerre civile Edito du Monde | | 09.01.12 | 10h37 • Mis à jour le 09.01.12 | 11h02



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Le plus peuplé des pays d'Afrique traverse une phase difficile. Dans ce pays, le Nigeria, l'un des plus prometteurs du continent, c'est synonyme de danger : ce géant pétrolier a déjà prouvé son aptitude à s'enfoncer dans de terribles guerres ethnico-religieuses. Hausse des prix du pétrole aidant, le Nigeria – 160 millions d'habitants et le plus gros producteur d'hydrocarbures d'Afrique – connaît une forte croissance : 8,4 % en 2011. Mais 2012 commence de manière inquiétante, sur fond de troubles sociaux et, plus grave peut-être, de menace de guerre civile.

La journée du lundi 9 janvier devait être marquée par une grève générale dure, étendue à tout le pays. Elle a été décrétée par deux des plus grands syndicats nigérians. Ils protestent contre la décision du gouvernement du président Goodluck Jonathan de supprimer une importante subvention au secteur pétrolier.

C'est une mesure de bonne gestion. Ladite subvention permet de diviser par deux le prix de l'essence, et profite le plus à une classe moyenne et supérieure qui roule souvent en grosse cylindrée. Mais le gouvernement n'a pas pris en compte le fait que le coût des transports pèse de façon disproportionnée sur les 70 % de Nigérians qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Les Eglises chrétiennes ont qualifié d'"immorale" la décision du gouvernement. Le président Jonathan serait bien inspiré d'assouplir sa politique budgétaire ; il lui faut prendre des mesures de compensation pour les plus pauvres. Sinon, il risque une grève longue, dure et violente dans un pays déjà en proie à un début de guerre civile dans le Nord.

Immense, le Nigeria compte autant de chrétiens que de musulmans. La mixité y est la règle, même si les premiers sont majoritaires dans le Sud. Dans le Nord, une insurrection armée, conduite par le mouvement Boko Haram, un groupe islamiste, a pris de l'ampleur depuis Noël. Elle s'en prend aux banques, aux bâtiments publics et, plus encore, aux chrétiens. Eglises, écoles et quartiers chrétiens sont régulièrement attaqués. On compte près d'une centaine de morts depuis décembre. Ici et là, l'armée a déployé des chars, alors que des combats de rue opposaient les djihadistes aux forces gouvernementales.

Dans cet immense pays, c'est un deuxième foyer d'insurrection : l'armée, qui se comporte en général avec une insigne brutalité, est déjà opposée à une rébellion des habitants du delta du Niger. Sans doute lié à d'autres groupes djihadistes, notamment ceux de l'Afrique sahélienne, Boko Haram "exige" le départ des chrétiens du Nord. Ceux-ci parlent à juste titre de "nettoyage religieux". Ils évoquent la guerre civile qui, à la fin des années 1960, a fait près d'un million de victimes dans le pays.

La tragédie du Nord est symptomatique. Le Nigeria est en pleine croissance, avec un dynamisme privé admirable. Mais il reste sous-équipé et sous-administré. Il lui faut d'urgence bâtir un secteur public. C'est à sa portée.

Article paru dans l'édition du 10.01.12

4/ Accueil > Afrique

Grève générale au Nigeria LEMONDE.FR avec AFP | 09.01.12 | 07h16 • Mis à jour le 09.01.12 | 11h35

Des milliers de personnes manifestaient, lundi 9 janvier, au Nigeria au premier jour d'une grève générale illimitée, pour protester contre le doublement du prix des carburants dans le pays, principal producteur africain de pétrole, sur fond d'attaques islamistes contre les chrétiens au nord. Dans la capitale économique Lagos, des jeunes ont bloqué un important axe routier en enflammant des pneus, jetant des pierres sur les policiers. "Bad Luck Jonathan" (Jonathan la malchance), criaient certains, en détournant le prénom du président nigérian, Goodluck (bonne chance) Jonathan. Les rues de la métropole économique Lagos, habituellement embouteillées, étaient complètement vides, à l'exception des manifestants. A Abuja, la capitale fédérale, des milliers de personnes sont également descendues dans la rue malgré un important déploiement des forces de l'ordre qui tentaient de les empêcher d'atteindre le centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les syndicats de travailleurs menacent d'une grève illimitée si le gouvernement ne rétablit pas les subventions sur les prix du carburant, dont la suppression le 1er janvier a entraîné une brusque hausse des prix de l'essence. Le litre à la pompe est ainsi passé dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro). Des manifestations ont éclaté depuis dans tout le pays pour protester contre cette mesure, extrêmement impopulaire.

La chambre basse du Parlement nigérian a adopté une motion pour demander au gouvernement de faire marche arrière sur sa décision pour permettre une évolution du dialogue lors d'une session d'urgence dimanche. Les parlementaires ont également demandé aux syndicats de "suspendre leur projet de grève générale et de participer à un dialogue approfondi sur cette question".

TENSIONS INTERCONFESSIONNELLES GRANDISSANTES Le président Goodluck Jonathan a fait une tentative de dernière minute samedi soir dans une adresse télévisée pour défendre la politique de son gouvernement dans l'espoir que les syndicats annulent leur projet de grève. Mais les syndicats ont indiqué qu'ils n'étaient pas influencés par le discours de M. Jonathan et qu'ils allaient poursuivre dans la voie de la grève qui menace de mettre le pays, qui compte 160 millions d'habitants, à l'arrêt.

Cette grogne sociale dans le pays plus gros producteur de pétrole d'Afrique se développe sur fond de tensions interconfessionnelles grandissantes et d'attentats meurtriers. Depuis les sanglants attentats visant les célébrations du jour de Noël et qui avaient fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens du Nord musulman ont fait plus de 80 morts. La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l'application de la charia (loi islamique) dans l'ensemble du pays. Dimanche, M. Jonathan a estimé que Boko Haram disposait de soutiens et de sympathisants au sein de tout l'appareil d'Etat et que les violences antichrétiennes actuelles étaient "pires" que la guerre civile des années 60.

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Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile" Benjamin Augé, chercheur associé à l'IFRI | LEMONDE.FR | 06.01.12 | 17h08 • Mis à jour le 09.01.12 | 10h32

Les attentats visant la population chrétienne se succèdent au Nigeria. Des hommes armés ont tué dix-sept personnes dans le nord-est du pays, vendredi 6 janvier. La tuerie a eu lieu lors des funerailles des cinq personnes tuées, jeudi, lors d'une attaque contre une église. Elles interviennent juste après l'expiration d'un ultimatum fixé par un porte-parole de la secte islamiste Boko Haram aux chrétiens pour qu'ils quittent le Nord majoritairement musulman du pays. Benjamin Augé, chercheur associé au programme Afrique de l'Institut français des relations internationales (IFRI), analyse les raisons politiques, économiques et religieuses de ce regain de violences.

Pourquoi les violences religieuses ressurgissent au Nigeria ?

Il y a plusieurs raisons. En premier lieu, une évidente radicalisation de l'islam dans le nord du pays. Certains Etats du Nord ont en effet adopté officiellement la charia entre 1999 et 2001, mais dans les faits celle-ci n'est pas appliquée aussi strictement que les islamistes le voudraient. Il y a donc des revendications religieuses. Mais il faut souligner par ailleurs que le président actuel, Goodluck Jonathan (président depuis mai 2010 après la mort du président Umaru Yar'Adua et élu en avril 2011), est chrétien et vient de la région du Delta où se trouvent les principales régions pétrolières.

C'est une première dans l'histoire de ce pays où le pétrole est la principale ressource financière (en 2010, il a rapporté 60 milliards de dollars au gouvernement d'Abuja). Sur la part de ces revenus qui reviennent à l'Etat fédéral, 13 % sont redistribués aux neuf Etats pétroliers. Pour le reste, c'est l'état fédéral qui décide des répartitions. Or historiquement, le Nord a toujours été déshérité, il y a donc une forte demande de rééquilibrage économique qui est instrumentalisé par un noyau d'extrémistes religieux.

En outre, les militants du Sud qui ont lutté, armes à la main, via le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND) à partir de 2006 contre l'Etat fédéral, ont obtenu des contreparties. 26 000 d'entre eux bénéficient grâce à la loi d'amnistie de 2009 d'un revenu mensuel de 400 dollars et d'un accès privilégié à des formations professionnelles. Cela a renforcé encore un peu plus le sentiment d'injustice chez les nordistes. Boko Haram applique en fait une stratégie miroir en semant la terreur, comme le MEND l'a fait, pour rééquilibrer la situation économique du pays. Un chemin que les militants du Sud refusent catégoriquement.

Cela signifie-t-il que Boko Haram rencontre une forte audience dans le Nord ?

Dans les pratiques violentes du mouvement, non. Si les chrétiens sont principalement visés, des musulmans sont également victimes des attentats aveugles. Mais la secte croît sur le terreau d'une situation économique défavorable. Même si les leaders mettent en avant le conflit religieux, ils peuvent aisément fédérer leurs militants sur cette question de pauvreté et d'abandon d'Abuja. Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile et pousser Goodluck Jonathan à négocier une nouvelle répartition des revenus de l'Etat principalement basés sur le pétrole.

Par ailleurs, le président a pris la décision début janvier de supprimer les subventions des prix du carburant. Une mesure très impopulaire qui a fait passer les prix à la pompe de 30 à 90 centimes de dollar le litre. Dans le contexte actuel, c'est le pire moment pour lancer cette réforme très probablement soufflée par la Banque mondiale.

Certains assurent que des hommes politiques du Nord soutiennent Boko Haram. Est-ce crédible ?

Oui, c'est très probable qu'une partie des élites du Nord financent, soutiennent ou à minima ne condamnent pas cette violence terroriste. Certains membres du Parti démocratique populaire (PDP), le parti des trois derniers présidents, ne souhaitaient pas voir Goodluck Jonathan, lui-même membre du PDP, accéder à la présidence. Cela tient à une raison historique qui veut que traditionnellement le poste soit attribué alternativement à une personnalité politique du Nord puis du Sud. Or Jonathan, du Sud, est arrivé au pouvoir à la faveur du décès de Yar'Adua, du Nord, qui n'a donc pas pu finir son mandat. Certains au sein du PDP ont estimé que la présidence devait donc revenir à un homme politique du Nord.

Quelles peuvent être les clés d'une sortie de crise ?

Pour Jonathan, il s'agirait d'entrer dans des négociations directes avec Boko Haram. Le gouvernement a envoyé ses forces spéciales, la Joint Task Force, pour mater la secte islamiste. La réponse du pouvoir a été elle aussi très violente. Mais c'est une façon de vouloir résoudre le problème uniquement par la voie militaire. Jonathan peut par ailleurs compter sur le soutien d'un certain nombre de pays occidentaux comme la France ou les Etats-Unis. Il a été mieux élu que ses prédécesseurs et a beaucoup contribué au départ de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ce qui lui confère une grande légitimité aux yeux des Occidentaux.

Qu'en est-il des liens de Boko Haram avec d'autres groupes islamistes radicaux ?

Il est pour l'instant très difficile d'établir la réalité des liens de Boko Haram avec Al-Qaida au Maghreb islamique ou les shebabs en Somalie. Si ces violences m'apparaissent avant tout comme relevant de problèmes politiques et économiques nationaux, les Etats-Unis par exemple envisagent le cas de Boko Haram principalement comme un mouvement terroriste à tendance religieuse et à visées régionales. Le dernier rapport du Congrès (en pdf) sur la secte rendu public en décembre et décrivant Boko Haram comme une menace émergente pour les intérêts du Nigeria et des Américains montre bien cette inquiétude.

Propos recueillis par Simon Piel

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