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jeudi 2 février 2012

___MONNAIE BINAIRE ET SYSTEMES LOCAUX D’ECHANGES (SEL) : QUELQUES CONSIDERATIONS THEORIQUES

MONNAIE BINAIRE ET SYSTEMES LOCAUX D’ECHANGES (SEL) : QUELQUES CONSIDERATIONS THEORIQUES Publié le 06/03/2008 à 12:00 par analysis


par ESSOMBA Dieudonné, Ingénieur Principal de la Statistique, Chargé d'Etudes au Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire du Cameroun


Dans l’actuelle ambiance de mondialisation et d’ultralibéralisme triomphant, les SEL apparaissent comme une utopie marginale tout juste digne d’une sympathie amusée. Pourtant, ces expériences dévoilent une anomalie fondamentale du système économique actuelle, anomalie dont les effets s’amplifieront au cours du temps. Et il n’y a aucun doute que sous une forme plus élaborée, les SEL apparaîtront comme l’organisation la plus naturelle d’un monde désarticulé par deux logiques fondamentalement antagoniques : une économie mondialisée, avec une totale mobilité des biens et des capitaux, opposée à une organisation sociopolitique segmentaire, où les migrations sociales et géographiques sont entravées par de multiples obstructions d’ordre technique, humain et environnemental. Les problèmes qu’ils tentent de résoudre ont la même origine que le sous-développement et interpellent la théorie économique dans ses fondements. La vision smithienne du commerce international part en effet d’un truisme : si, dans l’échange, chaque pays se consacre davantage dans le produit où il dispose d’une supériorité en terme de prix, l’échange est mutuellement bénéfique. Mais cette évidence cache un piège. Soient deux pays, le Tchad et le Congo, ayant une même population et disposant d’un régime alimentaire identique, à base de plantain et de bœuf. Les deux denrées sont consommées dans les mêmes quantités. Le Tchad est une zone sahélienne où l’abondante savane permet d’élever facilement le bœuf. Le kg y requiert 1heure de travail, mais la rareté des pluies rend la culture du plantain très onéreuse et le kg vaut 2 heures de travail. Les prix sont inversés au Congo, zone pluvieuse où le plantain pousse à foison, mais où l’élevage est rendu difficile par la mouche tsé-tsé.

I. Autarcie Supposons que chaque pays consacre 3Millions d’heures au travail. Les deux biens devant être consommés en quantité identique, le Tchad affectera 1Million d’heures pour produire 1 Million de kg de viande et 2 Millions d’heures pour produire 1 Million de kg de plantain. Sa production sera donc 1M kg de viande et 1M kg de plantain. Il en sera de même pour le Congo.

2. Le Noble Théorème du Commerce International

Quand les deux pays entrent en contact, il y a manifestement avantage à ce que chacun se spécialise dans la production du bien pour lequel il est privilégié. Le Tchad produira alors 3M de viande, le Congo 3M de plantains et chacun échangera la moitié de sa récolte, permettant de part et d’autre une consommation de 1,5 M de viande et 1,5 M de plantain, soit un bénéfice mutuel de 0,5M pour chaque bien. La logique smithienne permet ainsi des économies considérables et la balance de paiement est équilibrée. C’est cette situation qui est le Noble Théorème du Commerce International.

3. Le Grand Corollaire du Commerce International

Supposons maintenant que la population du Congo double, celle du Tchad restant stationnaire. Les besoins du Congo sont doublés et pour y répondre, chaque pays devrait doubler ses exportations. Mais si le Congo peut facilement le faire, la population tchadienne, restée stationnaire, n’a pas besoin d’autant de plantain et ne pourrait-elle consentir à en consommer davantage qu’au prix d’une modification des termes initiaux de l’échange : le prix relatif du plantain baissera et les exportations du Congo ne trouveront pas une demande susceptible de leur donner la viande dans les mêmes termes qu’auparavant. Le Congo peut s’en sortir s’il dispose d’un avantage sur autre produit, mais il ne s’agit que d’une éventualité et, dans le cas général, il sera plutôt contraint de produire sa propre viande. Une telle tentative sera cependant vouée à l’échec, car ses coûts de production étant plus élevés, son action entraînera une augmentation du prix de la viande, déclenchant aussitôt la mise en activité des exploitations tchadiennes encore oisives. Plus compétitives, celles-ci détruiront rapidement leurs analogues congolaises, neutralisant l’opération engagée. Le Congo se retrouve piégé : il ne peut satisfaire sa demande par les importations au risque de s’endetter et il ne peut produire lui-même face à la grande compétitivité extérieure. La théorie smithienne l’a conduit dans une impasse qui le réduit soit à un endettement dont il ne peut jamais sortir, soit dans une inertie source de misère. C’est justement cette paralysie qui est le Grand Corollaire du Commerce International.

Pour bien évaluer les effets de ce Théorème, divisons le Congo en deux régions d’égale importance : -Congo-Nord qui continue d’entretenir un commerce ouvert avec le Tchad ; -Congo-Sud complètement isolé.

Nous avons ainsi deux réseaux commerciaux différents : 1. Le commerce entre Congo-Nord et le Tchad qui nous ramène à la situation initiale où les deux pays avaient une population identique. Nous avons vu qu’alors, chaque pays avait avantage à se spécialiser, que les importations de part et d’autre valaient 1,5 M et que la balance commerciale était équilibrée. Cette situation dans laquelle la loi smithienne s’applique de manière bénéfique a été appelée le Noble Théorème.

2. De son côté, Congo-Sud n’entretient aucun rapport avec le Tchad. La situation rappelle l’autarcie initiale, où la production en viande, limitée à 1M, est néanmoins rendue viable par l’absence d’échange avec le Tchad trop compétitif.

Avec une telle partition, la valeur consolidée de toute la consommation en viande du Congo s’élève à 2,5M. Le pays devient capable d’équilibrer sa balance commerciale sans obstruer le commerce international et de produire sa viande pour la fraction qu’il ne peut obtenir autrement.

Mais comme il est impossible de partitionner un pays de cette manière, le Congo se retrouvera, en cas de libre-échange, dans une situation où sa production est bloquée inutilement par le commerce international, alors même que cette production aurait pu croître sans l’entraver sous quelque forme que ce soit. C’est cette possibilité de la théorie smithienne de bloquer une économie sans bénéfice pour les partenaires et sans reniement des avantages absolus qui constitue spécifiquement le Grand Corollaire. Sous sa forme plus élaborée, ce théorème démontre l’impossibilité d’une croissance harmonieuse dans un ensemble de pays dont les échanges sont basés simultanément sur la migration contrôlée des populations, la libre circulation des biens, la convertibilité de la monnaie et l’équilibre de la balance de paiement. Ces quatre exigences entraînent d’une part, un blocage structural des économies les plus faibles, impossible à déverrouiller : l’état occlus, forme la plus dramatique du sous-développement. D’autre part, un affaiblissement asymptotique des capacités productives des pays les plus évolués. De ce fait, le commerce international peut aussi bien doper le revenu global ou le déprimer.

4. Le Problème des SEL

Le Grand Corollaire agit à l’intérieur d’un même pays, mais la mobilité des facteurs évite aux populations de basculer dans un état occlus. Les possibilités ainsi offertes restent néanmoins contraintes par d’importantes rigidités. Imaginons une île de pêcheurs, d’agriculteurs et d’artisans vivant initialement en autarcie à côté d’un pays industrialisé. Les revenus y sont en moyenne plus faibles et la technologie reste archaïque, mais les populations vivent dans la sérénité. L’ouverture de l’île aux échanges extérieurs va y drainer des produits moins chers qui vont détruire le réseau local. L’opération ne peut être bénéfique que si la population ainsi libérée trouve moyen de s’intégrer dans la grande économie, par exemple en se spécialisant dans un secteur pour lequel l’île dispose d’un avantage considérable ou en émigrant. Dans le cas contraire, la population se retrouve paralysée et sombre dans un chômage massif. L’île devient une enclave de pauvreté et le revenu global de l’ensemble baissera, car la destruction du réseau insulaire qui nourrissait la population n’a aucune contrepartie. Exclue du nouveau réseau d’échanges imposé par l’ouverture et interdit d’entretenir une activité autochtone, elle n’a pas d’argent et ne peut rien acheter à l’extérieur ; corrélativement, les firmes du pays voisins qui convoitaient son marché n’augmenteront pas leur production puisqu’elles n’y vendront rien.

D’un point de vue logique, les chômeurs d’une région sont strictement équivalents à une population insulaire qui n’a pas réussi à s’intégrer. Schématiquement, le processus est le suivant : l’extrême évolutivité de la technologie entraîne l’obsolescence rapide des expertises et le recyclage des techniciens n’est pas toujours possible, compte tenu de l’âge ou de la nature de la formation. Une grande partie de travailleurs qui ne peuvent plus s’acclimater à de nouveaux processus de production se retrouve alors définitivement marginalisée. Sur le plan géographique, les besoins en main-d’œuvre exprimés dans des lieux divers et très éparpillés requièrent de permanentes migrations dont les coûts financiers et surtout, humains sont très importants : il n’est pas agréable de parcourir le monde avec sa famille à la poursuite d’un emploi. Pierre qui roule n’amasse pas mousse et il est difficile de bâtir sa vie sur cette base… Aussi bien sur le plan spatial que sectoriel, la conjonction de ces deux facteurs entraîne un décalage permanent, entre d’une part, la demande en expertise des entreprises dont les besoins sont alignés sur l’économie mondiale, d’autre part l’offre en expertise des travailleurs plus attachés à leur région et à une certaine stabilité. La conséquence immédiate est une distorsion permanente du marché de l’emploi dont l’expression est la juxtaposition d’un chômage endémique avec l’importation des cerveaux. Le rôle économique des SEL apparaît comme un remède à cette situation : plutôt que de considérer ces chômeurs comme des incapables, ils assimilent leur situation à l’inutile paralysie de la population de l’île, paralysie qui ne profite finalement à personne et réduit les capacités globales de l’économie. D’où un autre théorème issu du Grand Corollaire : « aucun système libéral basé sur une monnaie unique ne peut être optimal ».

5. Le Fonctionnement de la Monnaie Binaire

Pour neutraliser le Grand Corollaire, on ne dispose que de trois possibilités. La première est une mobilité de tous les facteurs de production dans les mêmes termes : biens, capitaux et hommes. De cette manière, des Congolais iraient au Tchad où ils profiteraient des conditions favorables pour produire la viande qui manquent à leurs pays. Bien entendu, les choses ne se passeront pas de manière aussi explicite, mais une telle Diaspora est mathématiquement équivalente à une extraterritorialité économique. Une telle solution se heurte à de graves difficultés anthropologiques et elle a la faiblesse de concentrer les compétences et les richesses dans certains pays au détriment d’autres. En outre, elle ne résout pas les problèmes de chômage dans un pays industrialisé.

La seconde solution est l’isolement géographique. Le pays n’est pas bloqué, mais il ne bénéficie plus des avantages du commerce international et dérive vers ce que les Biologistes appellent « nanisme insulaire » : le système productif se disperse dans une multitude de petites entreprises à faible productivité. Cette solution est devenue anachronique.

La troisième est le remède spécifique à la pathologie, contrairement aux deux premières qui l’évacuent simplement : elle consiste à superposer deux réseaux d’échange, l’un en monnaie locale qui protège l’île, l’autre en monnaie internationale qui l’articule avec le monde. Sous ses formes SEL, la monnaie locale se limite à un groupe restreint et à quelques opérations proches du troc primitif. Ses virtualités sont dès lors très faibles et elle prend facilement une allure ludique ou folklorique. Sous sa forme élaborée, elle représente une véritable monnaie utilisée en parallèle avec une monnaie internationale et reste le seul moyen efficace contre le sous-développement et le chômage endémique. La gestion de la monnaie binaire est particulièrement facile avec les systèmes électroniques. Les pays sous-développés qui en ont le plus urgemment besoin sont ainsi appelés à concevoir des formules alternatives adaptées à leur environnement.

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___Franc CFA (Franc des colonies françaises d’Afrique) Donnez moi le droit d’émettre et contrôler la monnaie d’une nation, et je n’aurais pas à me soucier de ceux qui font ses lois''Mayer Amshel Rothschild, Banquier (1743-1812)

La monnaie est l’instrument même de l’indépendance et de la puissance d’un pays. Le dollar permet aux américains de maintenir leur hégémonie sur l’économie du monde depuis 1945 et quiconque essaie de s’en passer (Saddam, Khadafi) est littéralement anéanti.

Le pacte colonial qui lie la France aux pays africains francophones prendra fin, le jour où les africains se rendront compte de cette aberration et décideront de prendre leur destin en main. Comment des pays peuvent se prétendre indépendant pendant que leur monnaie est imprimée par une autre nation?

Vraiment honte à nos leaders « esclavagisés » qui continuent d’entretenir ce pacte colonial que ne fait que bénéficier à la France. Cela prendra fin un jour.

Caméléon dit : 31 août 2011 à 17 h 09 min

La monnaie est l’instrument même de l’indépendance et de la puissance d’un pays. Le dollar permet aux américains de maintenir leur hégémonie sur l’économie du monde depuis 1945 et quiconque essaie de s’en passer (Saddam, Khadafi) est littéralement anéanti. Le pacte colonial qui lie la France aux pays africains francophones prendra fin, le jour où les africains se rendront compte de cette aberration et décideront de prendre leur destin en main. Comment des pays peuvent se prétendre indépendant pendant que leur monnaie est imprimée par une autre nation?

Vraiment honte à nos leaders « esclavagisés » qui continuent d’entretenir ce pacte colonial que ne fait que bénéficier à la France. Cela prendra fin un jour.

Kwanzaa Millenium dit : 21 septembre 2011 à 14 h 46 min

La dépendance monétaire est évidemment néfaste pour le développement surtout quand l’ami dont vous dépendez ne vous veut pas spécialement de bien. Malheureusement, cela ne saurait expliquer la pauvreté du continent dans toute sa partie subsaharienne et pas plus que dans celle des Etats soumis au Franc CFA dans la mesure où une même pauvreté s’observe dans des pays ayant la pleine indépendance monétaire, ceux-ci forment la majorité des entités politiques Africaines et regroupent l’écrasante majorité de la population du continent et ne sont pas beaucoup plus fortunés que les Etats de la zone CFA. Dernier article de Kwanzaa Millenium: L’Etat panafricain dans l’économie mondialeMy Profile

Neo dit : 22 septembre 2011 à 16 h 38 min

@ Kwanzaa,

La monnaie n’est pas la seule responsable du sous-développement, mais elle y a sa part de responsabilité.

Il n’y a qu’à comparer le taux de croissance des pays qui utilisent le Franc CFA et leurs équivalents qui possèdent leurs propre banque centrale (Ghana, Kenya, Maroc, etc…)

Kwanzaa Millenium dit : 25 septembre 2011 à 16 h 59 min

En contre exemple on peut parler de l’affligeante économie Zimbabwéenne ou de la pas plus florissante économie Congolaise (RDC)… je pense surtout que les anciennes colonies du Royaume Uni et les Etats Arabes ont une autre mentalité socio-économique expliquant potentiellement les minces variations dans leurs parcours de développement.

Quoi qu’il en soit, la croissance économiques en Afrique plus que partout ailleurs n’est jamais acquise, une simple élection présidentielle aux résultats contestés peut réduire à néant en quelques semaines des décennies de développement et ce quelle que soit la nature de la monnaie utilisée.

Et puis en l’absence de véritable secteur formel privé en Afrique sub-saharienne en excluant l’Afrique australe, on ne peut pas vraiment parler d’un problème monétaire crucial pour l’économie réelle qui est essentiellement informelle, désintégrée et relativement alternative.

Enfin, je suis tout à fait d’accord pour dire que la mise sous tutelle du franc CFA est une scandaleuse pratique néocoloniale mais je reste convaincu que les effets sur l’économie réelle de cet état de fait est extrêmement minime et qu’il peut comporter quelques aspects positifs notamment en terme de garantie de stabilité monétaire, alors que dans le reste de l’Afrique, seuls le Rand Sud Africain et la Pula Batswana ont une stabilité comparable à la moyenne mondiale. Dernier article de Kwanzaa Millenium: Onomastique de l’Etat panafricain

1. http://www.nkul-beti-camer.org/ekang-book-store.php?cmd=publication&Item=2057&PHPSESSID=h4ie6a9thghk3g9559kn9sko76

http://analysis.centerblog.net/4219430-MONNAIE-BINAIRE-ET-SYSTEMES-LOCAUX-D-ECHANGES-SEL-QUELQUES-CONSIDERATIONS-THEORIQUES

[http://analysis.centerblog.net/4219552-LA-MONNAIE-BINAIRE–SEULE-SOLUTION-AU-DEVELOPPEMENT-ET-A-LA-CROISSANCE-DE-L-AFRIQUE-NOIRE

COMMENT L’AFRIQUE FUT PIEGEE : Explication historique de la pauvreté économique (somme toute relative) du continent Africain

Economie - Finances -

Voici la véritable histoire de l’asservissement économique et monétaire de l’Afrique. Bien que certains d’une part accusent l’Occident et d’autre part les Africains eux même de leur propres misères, le constat est que peu de gens jusqu’ici comprennent réellement comment ni pourquoi on en est arrivé là. Cet article a donc pour but de donner la chronologie des bouleversements économiques et sociaux en Afrique noire, en précisant à chaque fois le contexte économique occidental. Ces précisions ont pour but simplement de replacer les événements dans leurs contextes et d’en comprendre les tenants et les aboutissants.

  • 1. AVANT L’ARRIVEE DES EUROPEENS

Le commerce en Europe

Sans remonter jusqu’aux premières pièces d’or en Lydie au VIe siècle av. J.C., on peut retenir que le système monétaire d’étalon-or a débuté en occident au début XIXe siècle. C’est à dire que les gens faisaient jusqu’à cette époque commerce entre eux à l’aide de pièces en or. Puis apparurent les « banquiers ». L’or étant peu pratique (difficile à transporter, à stocker…) les banquiers créèrent des sortes de coffres-fort où ils stockaient l’or des gens, en échange de la monnaie papier (billets de banques) plus pratique. Ce fut plus tard au tour des royaumes et des Etats d’émettre la monnaie papier et de frapper des pièces toujours basée sur l’étalon or. Les gens confiaient donc leur or aux banques centrales, en échange de monnaie papier plus pratiques pour les échanges commerciaux.

Alors qu’est-ce que c’était l’étalon-or ? C’était tout simplement le fait que :

1/ toutes les Etats occidentaux avaient leurs monnaies, et celles çi étaient définies en or : un franc germinal valait 290 mg d’or fin (valeur qu’il a gardé plus d’un siècle), une livre 7,32 grammes d’or, un dollar 1,5 grammes d’or…

2/ toutes les monnaies et tous les billets étaient entièrement échangeables en or sur simple demande au guichet des banques.

Ainsi les monnaies avaient une parité fixe entre elles : une livre valait 25,22 francs, un dollar 5,18 francs, etc.

De plus, les banques centrales disposaient (en général, et dans les cas d’application les plus purs) d’une couverture quasi intégrale des billets, qui n’étaient alors rien d’autre qu’une forme plus commode de détention de l’or. La masse monétaire (ensemble des billets en circulation) était ainsi environ égale à la valeur du stock d’or dans les coffres. La quantité d’argent en circulation évoluait donc au rythme de l’extraction de l’or des mines.

Entre les XVIe et XVIIIe siècles, la pensée économique mercantiliste se développe en Europe. Cette théorie préconise un enrichissement national grâce au développement du commerce extérieur combiné à un rôle protectionniste de l’État qui encourage les exportations. Allant à l’encontre de l’influence de l’Église catholique romaine qui reprouvait l’enrichissement et les mécanismes inhérents au capitalisme comme le prêt (banalisé par les banquiers italiens et allemands de la Renaissance), les souverains européens avaient comme objectif d’accumuler un maximum de métaux précieux (or, argent), puisque leur masse monétaire (et donc leur économie) en dépendais. Le commerce en Afrique

Contrairement à certains préjugés, le troc était peu fréquent en Afrique avant l’arrivée des européens. Les africains avaient mis au point trois types de monnaies : locale, régionale et internationale. Les cauris (variétés de coquillages) ont historiquement été utilisés comme monnaie entre les peuples Ouest-africain, bien avant l’arrivée des colonisateurs Européens. Lesdits cauris ont donné lieu à la création de banques de dépôt tout a fait analogues aux banques de dépôt d’or « occidentales ». Il s’agissait d’une monnaie très fiable car inimitable, et aussi rare que l’or. Les Baoulés ont longtemps utilisé les poids en or et la poudre d’or comme unités monétaires. Dans certaines régions, on utilisait également comme unité monétaire les pagnes indigo dont la valeur croissait avec l’intensité du bleu. Dans les régions centrales et australes, les africains avaient établi une monnaie-or presque similaire à celle des occidentaux.

L’Afrique noire eut ses premiers contacts avec les européens à partir du XVe siècle. Ces derniers établirent des comptoirs concurrents de la traite orientale ; d’abord pour et surtout pour faire du commerce, ensuite aussi pour la traite des esclaves noirs (destinés à l’Amérique qu’ils venaient à cette époque de coloniser). Les contacts entre Européens et Africains se limitaient donc aux cotes maritimes. Aucun européen ne s’aventurait vraiment à l’intérieur du continent, et la plupart du temps c’étaient les esclavagistes africains eux même qui capturaient les esclaves pour les « vendre » aux trafiquants Européens en échange de whisky, tissus, poudre, fusils, fers, et autre babioles.

Sur plus de 400 ans (1500-1888), des esclaves furent achetés à différents endroits des côtes africaines : Afrique de l’Ouest, Guinée, Bénin, Nigéria, Sénégal et Sud de l’Afrique, puis expédiés dans les colonies d’Amériques dont les européens tiraient leurs richesses (et leur or).

  • Acheteurs d’esclaves examinant la marchandise

Personne aujourd’hui ne conteste le rôle primordial de la traite dans l’extension du système de la grande plantation, dans l’essor des productions coloniales, ainsi que dans l’accroissement du commerce international de ces produits. Il est indéniable que le commerce international des produits des colonies était profitable, qu’il permit une croissance spectaculaire du trafic maritime et fit la fortune de bon nombre d’européens… jusqu’aux lois abolissant l’esclavage dans les colonies britanniques d’Amérique (1807), et plus tardivement dans les françaises (1848).

Les blancs nés et vivant dans ces colonies américaines, ne se sentant plus vraiment Européens, commencèrent peu à peu à se rebeller contre l’impôt et les taxes des métropoles, et commencèrent à revendiquer leur indépendance. 2. 1800 – 1914 : LES EXPLORATEURS EUROPEENS EN QUETE DU NOUVEAU MONDE

Au début des années 1800, L’esclavage devenant de moins en moins intéressant et l’Amérique étant déjà libre (les États-Unis s’auto-proclamèrent indépendants dès 4 juillet 1776). Dès lors, les européens, en quête de nouvelles sources de richesses, commencèrent à s’intéresser plus sérieusement au continent africain. Les explorations occidentales du continent africain et son exploitation commencèrent ainsi sérieusement à la fin du XIXe siècle.

Pendant plus d’un siècle, les Européens partirent à la découverte profonde de l’Afrique dont ils ne connaissaient auparavant que les côtes maritimes. Cette période qui commença dans les années 1800 jusqu’à la 1ere guerre mondiale peut être divisée en trois périodes :



De 1800 à 1850 : la découverte. En 1800, les Européens connaissaient vaguement le Nord de l’Afrique. En 1935, ils avaient cartographié la plupart du nord-ouest du continent.



A partir de 1850 : l’exploration. De laborieuses expéditions dans les années 1850 et 1860, menés par de célèbres explorateurs tels que David Livingstone, reconnurent la région des grands lacs africains et la source du Nil. Vers la fin du siècle, les Européens avaient dressé des cartes du Nil depuis sa source, des cours des fleuves Niger, Congo et Zambèze et le monde occidental réalisait maintenant les vastes ressources naturelles de l’Afrique.



A partir de 1875 : l’exploitation. Ces découvertes de richesses marquèrent le début de la conquête impériale du continent, grâce au développement industriel de l’occident (machine à vapeur, chemin de fer, télégraphe,..). Le premier à arriver dans un territoire africain en faisait ainsi sa propriété, en dépit de la résistance les autochtones y vivant. Les Européens se mirent même à se disputer entre eux la propriété des territoires Africains. Ce qui conduit même à la conférence de Berlin en 1884 où les puissances coloniales se mirent d’accord sur le partage du gâteau africain.

  • Le Monopoly géant issu de la conférence de Berlin.

Ce qui s’était passé quelques siècles auparavant en Amérique se reproduisit. Dans ce second empire colonial français (le premier étant les Antilles), et notamment en Afrique Occidentale et Equatoriale Française, l’impôt devait être payé en monnaie, et en aucun cas en liquide. Les indigènes ne disposant pas de monnaie, et a fortiori pas de monnaie française dans la mesure où leur économie était basée sur autre chose, ils durent se soumettre à un travail salarié en manufacture afin de pouvoir régler l’impôt sous peine de subir brimades, vexations et humiliations en tout genre. Ce fut en plus de s’enrichir, un moyen efficace d’encadrer et de répertorier les populations africaines.

L’Allemagne renfloua ses banques avec l’or extrait des mines Sud-africaines.

Durant les premières années de la colonisation belge du Congo (1880-1908), le roi Léopold II s’empara, à titre personnel, des immenses territoires traversés par le fleuve Congo, afin de faire main basse sur ses prodigieuses richesses. Réduite en esclavage, la population subit un travail forcé, tortures et mutilations, au point qu’on estime à 10 millions le nombre d’Africains qui y périrent.

Selon l’ihistorien italien Enzo Traverso, le nombre de victimes des conquêtes européennes en Asie et en Afrique au cours de la seconde partie du XIXe siècle tourne autour de 50-60 millions.

La mise en place des systèmes coloniaux détruisit bien souvent les systèmes économiques et culturels préexistants en voulant les remplacer par les cultures importées des métropoles.

  • 3. LA PERIODE COLONIALE

Ainsi, la masse monétaire mondiale augmentait au rythme de l’extraction d’or dans les colonies lointaines d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, ce qui a suffit à alimenter la croissance pendant plusieurs décennies, jusqu’à… …la première guerre mondiale.

En temps de guerre, ça devenait compliqué. Les Etats occidentaux ayant de gros besoin d’argent pour la guerre (fabrication d’armes, entretien des armées, etc.) ne pouvaient emprunter. Qui serait assez fou pour prêter à quelqu’un qui ne va rien produire de rentable avec cet argent pour rembourser sa dette? C’est ainsi que les Etats occidentaux, avec la complicité des banquiers, imprimèrent de l’argent papier qui n’était garanti par aucun or physique. Ce qui contribua à dévaluer la monnaie (c’est mathématique !). Si la quantité de monnaie d’une nation était supérieure à son stock d’or, cela signifiait qu’il fallait plus de cette monnaie que par le passé pour acquérir une quantité d’or donnée. C’est ce qu’on appelle la dévaluation de la monnaie (ou l’inflation).

Le système d’étalon-or en vigueur dans les économies occidentales fut donc grandement affaibli par la guerre de 1914-1918. La suspension de la convertibilité en 1914 entraina alors une très forte inflation (de 15 % à 40 % par an en France durant la guerre par exemple). La France pris acte de ce phénomène en dévaluant sa monnaie en 1928 : un franc-Poincaré ne valait alors plus que 59 mg d’or fin – soit 80 % de dévaluation…

Entretemps, la colonisation africaine battait son plein. Les colons occupant des territoires où les échanges ne reposaient pas sur la monnaie, utilisaient un peu de tout pour le commerce dans ces régions (métaux précieux, devises étrangères, biens manufacturés, etc.). En 1939, juste avant la seconde guerre mondiale la France créa le Franc CFA (Franc des colonies françaises d’Afrique) pour faciliter le commerce dans ses colonies. La règle du jeu monétaire est simple : dans toutes les colonies, circuleront désormais des billets de nom et des graphismes différents mais de valeur respective fixe — la parité. Un franc CFA ou comoriens vaudra donc partout et toujours 2 centimes français — 1 franc français vaut donc 50 francs CFA ou comoriens. De ce fait, imprimer des Francs CFA c’était imprimer des Francs français.

Au sortir de la seconde guerre mondiale (1939-1945), c’est toute l’économie Européenne qui était foutue. En 1944, les USA détenaient 2/3 des réserves d’or mondiales et l’Europe s’était ruinée suite à la seconde guerre mondiale. Plus moyen de convertir les monnaies européennes en or que beaucoup des pays Européens n’avaient d’ailleurs plus. Vous vous souvenez que je vous ai dit au début de ce texte que la valeur d’une monnaie (telle que l’avait inventé les occidentaux) ne dépendait que de la possibilité de l’échanger en or! Sous la direction des américains, le plan Marshall pour reconstruire l’Europe fut lancé, et les accords de Bretton Wood signés (LOI DU VAINQUEUR qui existe après toutes les guerres depuis la nuit des temps). C’était le début de la concrétisation de la domination américaine sur le monde.

A Bretton Wood, l’idée des anglais qui voulaient la création d’une monnaie internationale neutre (le Bancor) à laquelle seraient rattachées toutes les autres monnaies comme ce fut le cas avec l’or, fut rejetée. Le plan des américains (tous puissants) fut adopté. Il prévoyait que toutes les monnaies seraient désormais définies en (rattachés au) dollar et que seul le dollar resterait convertible en Or (les américains possédant quasiment tout l’or du monde et produisant 50% du PIB mondial). C’est le système « d’étalon de change-or » (Gold Exchange Standard), qui se révèlera en fait être simplement un étalon-monnaie. Le taux de conversion en or se fit sur la base de 35 dollars américains pour une once d’or. Les accords créèrent également le FMI et la Banque Mondiale toujours sous l’influence américaine.

Suite à ce nouveau système, Les USA prêtèrent des milliards de dollars aux Européens pour reconstruire leurs économies (plan Marshall). Le dollar devint donc la 1ere monnaie mondiale. Tout s’achetait et se vendait désormais en dollars. Les dollars étant très demandés partout dans le monde, la balance commerciale des USA était excédentaire (ils exportaient beaucoup plus qu’ils n’importaient).

  • 4. 1950- 1980 : DECOLONISATION, ET CREATION DES ETATS AFRICAINS INDEPENDANTS

Aucun contrôle n’ayant été instauré par les accords de Bretton Woods sur la quantité de dollars américains émissibles, les États-Unis avaient la possibilité de d’imprimer autant de dollars papier qu’ils voulaient (sans vraiment se soucier de l’équivalent en l’or). Jusqu’en 1958, il y avait rareté de dollars, tellement ils étaient demandés travers le monde. Et peu de gens se souciaient vraiment de les échanger contre de l’or. La quasi totalité des pays étrangers conservaient même leurs réserves monétaires en dollars plutôt qu’en Or.

Puis, ce qui devait arriver arriva. La situation se retourna… Tout à coup, à partir de la fin des années 1950, de nombreux pays européens ayant rétabli leurs économies, s’étant suffisamment redéveloppés, et ayant recommencé à exporter aux USA, redevinrent autonomes, et se demandèrent quoi faire de toutes leurs réserves de richesses en dollars. Entretemps, le coût de la guerre du Viêt-Nam (toujours la guerre !) et de la conquête de l’espace avaient poussé les américains à imprimer des dollars sans compter, et accéléré le mouvement de défiance envers le dollar. De plus en plus de personnes et de pays (à commencer par l’Allemagne) se mirent à demander la conversion de leurs dollars en or auprès des américains. Ce qui fit fondre dangereusement le stock d’or américain en quelques années.

En mars 1968, pour pas que tout leur Or s’en aille dans les pays étrangers qui échangeaient leurs dollars, les États-Unis décidèrent de suspendre la convertibilité du dollar en or sauf pour les banques centrales. Le 15 aout 1971, Richard Nixon alors président des USA, suspendit purement et simplement la convertibilité du dollar en or, qu’il dévalua fortement – ce fut la « fermeture de la fenêtre d’or ». Ce fut aussi la mort et l’enterrement des accords de Bretton Woods signés 28 ans plus tôt.

Le système des taux de change fixes (avec l’Or) s’écroula définitivement en 1973 avec l’adoption du régime de change flottants entre monnaies. C’est-à-dire qu’ils s’établissaient désormais en fonction des forces du marché (loi de l’offre et de la demande). Le 8 janvier 1976, les Accords de Jamaïque confirmèrent officiellement l’abandon du rôle international de l’or en tant que réserve de valeur.

Il n’y a donc, depuis cette date, plus de système monétaire international organisé. Chaque pays est donc libre d’imprimer autant de monnaie qu’il le désire (tant que gens lui font confiance et l’utilisent), ce qui conduit progressivement à une inflation généralisée. L’once d’or qui valait 35 dollars en 1971 coûte plus de 1800 dollars aujourd’hui. Les pays européens, se rendant compte qu’ils ne veulent plus prendre le risque de laisser leurs échanges commerciaux à la merci d’un mouvement spéculatif qui prendrait l’un d’entre eux pour cible, signent un pacte dans lequel ils s’engagent à flotter de concert en maintenant entre leurs devises des rapports quasi stables (+ ou – 2,5 % d’oscillation maximum).

Les pays Africains eux, ayant nouvellement acquis leur indépendance dans les années 60, sont les dindons de la farce. Au milieu de tout ça, n’ayant ni or, ni réserves de change, les africains francophones sont vus proposer après l’indépendance l’aide « généreuse » de la France, ancien colonisateur, qui les aida à créer leur monnaie à une condition : que ceux çi conservent au moins 50% de leurs réserves (à venir) dans les coffres de la banque centrale Française, et que la France seule se conserve le droit d’imprimer les monnaies Africaines et de décider de leur valeur. En d’autres termes, les Français dirent au africains « vous n’avez rien, mais comme on vous aime bien, on vous propose de garder les Franc CFA que nous avions créé pendant la colonisation. Nous allons vous aider à vous développer, à fabriquer votre monnaie et nous porter caution pour sa garantir convertibilité avec les autres monnaies, mais en échange nous garderons pour nous au moins la moitié de toutes vos réserves, et vous n’aurez jamais le droit de nous interroger dessus. Ok ? cool ! ». C’est ainsi que le « Franc CFA (pour Colonies Françaises d’Afrique )», devint le « Franc CFA (pour Communauté Financière Africaine) ». Le franc CFA jouissait donc de la « libre convertibilité » rendant constamment possible son échange avec toutes les autres monnaies grâce au Franc français.

  • 5. 1980- à aujourd’hui : MONDIALISATION, CONSUMERISME, ARGENT DETTE…

Avec la décolonisation et la fin de la convertibilité de la monnaie en or, les économies occidentales, pour maintenir le rythme de croissance auquel ils s’étaient habitués, se mirent à imprimer de l’argent-dette qui ne reposait sur RIEN à part la promesse de remboursement. Vous avez bien lu ! Cela va faire quarante ans que l’ensemble des pays occidentaux ne fait que fabriquer de la monnaie à volonté et l’utiliser…pour consommer en promettant de rembourser plus tard.

Depuis ce détachement de la monnaie, il n’y a alors plus eu aucune limite à la création monétaire, ce qui a entrainé un endettement continuel de tous les agents économiques, alimentant des bulles financières (impossibles en régime d’étalon-or par exemple, car si la valeur de certains actif augmente, il faut détruire du pouvoir d’achat ailleurs, ce qui dégonfle rapidement la bulle…) et permettant au financiarisme de prendre son envol (il n’y a pas de spéculation financière majeure sans crédit à outrance).

De plus, il n’y a également plus eu aucun stabilisateur commercial, visant à faire cesser les déficits commerciaux, et ceux de tous les pays occidentaux (devenus hyper consommateurs et moins producteurs) ont explosé en même temps. Bien évidement, face à ces déficits, d’autres pays (producteurs) créent des excédents, et donc, logiquement, accumulent des réserves de change en dollars, à commencer par…la Chine. La Chine engrange ainsi actuellement près de 800 Millions de dollars de devises par an, qu’elle stocke précautionneusement – et sans la moindre raison réelle, car elle ne peut désormais plus faire grand-chose avec la monnaie américaine… Rappelons que dans un système d’étalon-or, la Chine aurait rapidement converti ces dollars en or ; le stock d’or américain se serait épuisé, et les États-Unis auraient réagi pour rétablir l’équilibre (en réduisant par exemple leur consommation). Aujourd’hui, ils se contentent d’émettre de nouvelles reconnaissances de dettes (fabriquer de nouveaux dollars qui s’empilent en Chine) – dettes qu’ils seront probablement incapables de rembourser… Ce qui explique d’autre part pourquoi la Chine achète à tour de bras la dettes des pays occidentaux, l’or, les matières premières africaines, etc. Elle a trop de dollars.

  • Certains pays africains aujourd’hui, regardent la surconsommation des pays riches, et l’accumulation des devises de la Chine croyant à un enrichissement miraculeux de ces civilisations et se demandant quoi faire…
  • La machine à imprimer les billets étant sous contrôle de la Banque de France, aucun pays de la zone Franc CFA n’est en mesure de créer artificiellement de la monnaie au-delà de ses stricts besoins (contrairement à ce qu’ont pu faire USA ou l’Europe), ce qui favorise une inflation très basse, menant à une certaine stabilité. Mais à quel prix ?
  • « Donnez moi le droit d’émettre et contrôler la monnaie d’une nation, et je n’aurais pas à me soucier de ceux qui font ses lois. » Mayer Amshel Rothschild, Banquier (1743-1812)

Tags: Dette, Économie, jeunesse africaine, le développement en question, Mondialisation, pauvreté, Politique

http://immigrechoisi.com/build-africa/comment-l%E2%80%99afrique-fut-piegee-explication-historique-de-la-pauvrete-economique-somme-toute-relative-du-continent-africain/2168/#comments

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___"Vote de défiance à l’égard du leadership de Jean Ping:Les pays africains mécontents de voir l’Union Africaine dirigée par quelqu'un venant d'un pays entravé encore par le néo-colonialisme

Avant les élections, les soutiens de Dlamini Zuma craignaient que les pays francophones ne soient influencés par la France et votent en faveur de Jean Ping, au détriment de l’Afrique du Sud.

Un diplomate sud-africain ayant participé au sommet de l’Union Africaine ce week-end à Addis Abeba voit la non-réélection de Jean Ping ainsi : "ça a été un vote de défiance à l’égard du leadership de Jean Ping. Les pays africains étaient mécontents de voir l’Union Africaine dirigée depuis Paris. Le résultat nous donne l’opportunité d’élire quelqu’un venant d’un pays qui n’est pas entravé par le néo-colonialisme"

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__l’Union Africaine alias ''bulldog édenté''Mouammar Kadhafi invité en France en 2007,ces mains que Kadhafi saluaient étaient les mains qui allaient le tuer quelques mois (1) plus tard.

Robert Mugabe qualifie l’Union Africaine de bulldog édenté 01/02/2012



Pour le président zimbabwéen, l’U.A n’aurait pas du se précipiter pour reconnaître le CNT



Robert Mugabe le 28 janvier 2012 à Addis Adeba



Le président zimbabwéen Robert Mugabe a fustigé l’Union Africaine (U.A), qu’il a qualifiée de bulldog édenté pour n’avoir pas réussi à empêcher l’Otan de bombarder la Libye et avoir contribué massivement à la chute de Mouammar Kadhafi.

S’exprimant lundi durant la session de l’Union Africaine sur la paix et la sécurité, Mugabe a affirmé que l’U.A n’aurait pas du se presser pour reconnaître le CNT (Conseil National de Transition), mais aurait mieux fait de commencer par enquêter sur les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi peu après sa capture. "Kadhafi a été tué en plein jour, ses enfants pourchassés comme des animaux, et nous nous précipitons pour reconnaître le CNT". "Bien, bien, c’était la Libye. Qui sera le prochain ?"

Le président zimbabwéen a ajouté que les pays occidentaux avaient épuisé leurs ressources et se bousculaient maintenant en Afrique étant donné que le continent découvrait des ressources supplémentaires, pétrole, gaz, or, diamants etc. Selon un journal zimbabwéen, un représentant du CNT, présent lorsque Mugabe a tenu ses propos, était livide.



Mouammar Kadhafi en visite en France en 2007



"Nous avons combattu l’impérialisme et le colonialisme que nous avons expulsé d’Afrique...Nos pères fondateurs n’avaient pas les moyens, mais se sont levés et ont dit ‘non’. Mais ici, nous sommes complètement silencieux (...)

L’Occident a réalisé que nous sommes un bulldog édenté" a ajouté le président zimbabwéen qui a mis en garde contre une nouvelle vague de colonialisme au moment où les pays occidentaux "luttent contre la crise économique".

"J'ai vu hier dimanche une photo de Kadhafi saluant Nicolas Sarkozy en France après qu’il ait été invité là bas, mais ces mains que Kadhafi saluaient étaient les mains qui allaient le tuer quelques mois (1) plus tard. Jusqu’où allons nous donc en nous associant à de telles personnes ?" concluait Robert Mugabe.

(1) Note : La photo dont parle Robert Mugabe (voir ci-dessus) date en fait de 2007 et a été prise à l'occasion de la visite officielle de Mouammar Kadhafi en France. http://www.grioo.com

/ar,robert_mugabe_qualifie_l_union_africaine_de_bulldog_edente_,22029.html

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___''Comment l'Europe sous-développa l'Afrique'',et qui fut publié en 1972.ouvrage majeur de Walter Rodney.. Walter RODNEY (1942-1980)

Walter Rodney (1942-1980)



Historien né en Guyana, en Amérique du Sud, Walter Rodney fut l’un des apôtres du panafricanisme, utilisant ses connaissances en histoire pour réconcilier l’Afrique et sa diaspora. Son engagement et son militantisme conduisirent à son assassinat en juin 1980.



Walter Rodney (1942-1980)

Walter Rodney naquit à Georgetown, en Guyane britannique le 23 mars 1942. (La Guyane Britannique deviendra indépendante sous le nom de Guyana en 1966. Situé en Amérique du Sud, le Guyana est géographiquement séparé de la Guyane française par le Suriname (Guyane hollandaise) et a pour voisins le Brésil et le Venezuela NDLR). Il est issu d’une famille de la classe ouvrière, engagée politiquement (son père était membre d’un parti politique anti-colonialiste), qui le pousse à faire des études. Il entre d’abord au Queens College grâce à une bourse. Il y excelle et obtient une nouvelle bourse, qui lui permet d’entrer cette fois à l’université des West-Indies en Jamaïque, où il obtient son premier diplôme universitaire avec mention.

Rodney obtient encore une fois, une bourse qui lui permet d’aller effectuer des études doctorales à la « School of Oriental and African Studies » en Angleterre. Il obtient son doctorat (PHD) en histoire africaine en 1966 à l’âge de 24 ans. A l’université, à la fois en Jamaïque et en Angleterre, Rodney était déjà un fervent activiste politique. En Angleterre par exemple, il participait à des cercles de discussion, s’exprimait à Hyde Park, et participa à un symposium sur le Guyana en 1965. C’est à cette époque qu’il entre en contact avec le légendaire écrivain CLR James dont il deviendra l’un des plus fidèles disciples.

Sa dissertation doctorale intitulée a history of the upper Guinea Coast 1545-1800 (Une histoire de la Haute-Guinée de 1545 à 1800) est publiée par les éditions Oxford University Press en 1970 et déclenche une polémique parmi les historiens.

Rodney imprime un axe à son travail, consistant à remettre en cause les idées des historiens occidentaux à propos de l’histoire africaine, et s’attache à regarder d’un œil nouveau l’histoire des peuples opprimés. Sa dissertation doctorale analyse la situation de la « Haute Guinée » avant l’arrivée des européens, puis les conséquences directes et indirectes des influences européennes sur ces sociétés côtières. Entre-temps en 1966, Rodney occupe son premier poste dans le département d’histoire du "University College" en Tanzanie. Il est séduit par l’idéologie prônée par Julius Nyéréré. Il prend une part active dans les débats sur l’évolution de la société tanzanienne post-coloniale en prônant l’introduction d’une nouvelle perspective idéologique socialiste.



Comment l'Europe sous-développa l'Afrique, ouvrage majeur de Walter Rodney



Il commence certaines pratiques qu’il continuera toute sa vie : il souhaite réduire la distance « idéologique et physique » qui sépare l’institution universitaire du peuple. Pour cela, il donne une série de conférence à des groupes d’étudiants hors campus, à des travailleurs à Dar Es Salaam, et à la campagne. Pour Rodney l’histoire peut servir à découvrir comment naît un problème, et à trouver moyens et solutions qui peuvent permettre de résoudre ces problèmes dans le présent.

En janvier 1968, Rodney retourne en Jamaïque, et trouve un poste d’enseignant dans son ancienne université, l’Université des West-Indies. Comme il le faisait en Tanzanie il donne également des conférences, souvent informelles, en dehors de l’Université, notamment sur l’histoire africaine.

Il ira même à la rencontre des Rastafariens pour partager avec eux sa connaissance de l’histoire africaine. Sa rencontre avec les Rastafariens sera racontée sous forme de livre et publiée plus tard sous le titre « Grounding with my brother », qui devint l’une des bibles du mouvement Black Power des Caraïbes.

Rodney estime que la libération des Noirs par eux-mêmes doit provenir d’une nouvelle attitude rejetant l’auto dénigrement provoqué par le colonialisme et le système néo-colonial. Il est d’avis que la connaissance de l’histoire africaine d’avant l’arrivée des européens libèrerait et mobiliserait les masses noires. Rodney souhaite la montée en puissance des populations noires défavorisées des Caraïbes dans le cadre du « Black Power Movement ». L’activisme et le militantisme de Rodney, qui est devenu extrêmement populaire en Jamaïque, ne plaît guère aux autorités ultra conservatrices de ce pays, qui est alors dirigée par Hugh Shearer.



Walter Rodney en compagnie de sa fille Asha, plus jeune membre de la famille



Alors qu’il assiste à un congrès réunissant des écrivains Noirs à Montréal, à la fin de l’année 68, conférence au cours de laquelle il aura l’occasion de revoir son vieux mentor de l’époque londonienne, le fameux écrivain C.L.R James, les autorités jamaïcaines émettent une interdiction de séjour à l’encontre de Walter Rodney. Cette décision du gouvernement jamaïcain entraîne des manifestations massives et des émeutes, car Rodney était extrêmement populaire. Plusieurs dizaines de blessés et plusieurs morts, ainsi que des millions de dollars de dégâts seront dénombrés suites à ces émeutes. Rodney dénonça l’attitude du gouvernement jamaïcain qui était pour lui composé d’individus servant les intérêts d’un système étranger capitaliste blanc et entretenait dans le pays une structure sociale maintenant l’homme noir au bas de l’échelle sociale.

Rodney retourna en Tanzanie en tant que professeur d’histoire et inaugura un cours sur la diaspora africaine à l’université de Dar Es Salaam. Il devint une figure clé des débats sur le développement qui enflammaient le pays. Il se rendit également dans d’autres pays d’Afrique. Cette époque fut sans doute une des plus importantes pour la formation de ses idées intellectuelles. Il publia des articles sur l’Ujamaa tanzanienne, l’impérialisme, le sous-développement, les problèmes de classe en Afrique, les problèmes raciaux, et le rôle des exploités dans le changement social. La Tanzanie était à l’époque le Quartier Général de nombres de mouvements de libération desquels il se rapprocha. Rodney qui pensait qu’un intellectuel devait mettre ses compétences au service de la lutte s’impliqua de plus en plus au sein de ces mouvements, et se forgea une réputation de théoricien et de porte-parole du panafricanisme. Il fut l’un des initiateurs des discussions menant au 6ème congrès panafricaniste tenu en Tanzanie.

C'est au cours de ces années que Rodney devait publier un de ses ouvrages les plus marquants intitulé How Europe underdeveloped Africa, et qui fut publié en 1972. (Comment l’Europe sous - développa l’Afrique). Rodney définit dans ce livre le développement comme un processus de progrès vers lequel tous les peuples sont engagés au cours de leur existence via le développement de structures sociales, la régulation des relations internes ou externes, l’amélioration de l’économie…A contrario, le sous-développement, est la perversion de ce processus naturel qu’est le développement.

Pour Rodney, c’est l’intrusion des européens qui entraîne le sous-développement alors que l’Europe elle-même a continué son processus de développement.



CLR James fut le mentor de Rodney lors de ses années londoniennes



Selon l’historien guyanais, l’Afrique de l’Ouest a connu une "perte d’opportunités de développement" parce que l’innovation a été entravée par la ponction de populations jeunes lors de l’esclavage, et par l’importation de biens et de technologie occidentaux. Puis pendant la période coloniale, l’administration coloniale fonctionnait à la fois comme exploiteur économique et soutien des exploiteurs privés, et le processus de sous-développement continuait : la technologie occidentale avait fait d’énormes progrès, au moins partiellement financés par les profits tirés de l’esclavage.

L’innovation africaine fut presque totalement éradiquée. Les travailleurs africains étaient sous-payés, exploités, surtaxés, volontairement sous éduqués et mal éduqués par les colons. En plus, le système d’éducation colonial, qui remplaçait les systèmes d’éducation africains encourageait le sous-développement des ressources intellectuelles africaines en limitant les opportunités d’éducation de même que les niveaux d’éducation offerts. En bref une forme d’impérialisme culturel. En 1974, l’Université de Guyana invita Rodney à retourner à la maison comme professeur d’histoire africaine. Sur le chemin du retour, il passa par les Etats-Unis où il donna des conférences de façon intensive. A son arrivée en Guyana, il découvrit que l’université avait succombé à la pression du gouvernement et avait décidé de retirer l’offre qui lui avait été faite. Rodney décida néanmoins de rester dans son pays natal qui était devenu indépendant en 1966.



Le nouveau premier ministre Forbes Burham s’était assuré que Rodney n’obtiendrait aucun emploi à quelque niveau que ce soit dans le système éducatif local. Rapidement, la femme de Rodney perdit également son emploi, et la situation de la famille (Rodney avait également trois enfants) se dégrada. Rodney saisit l’opportunité de donner divers cours à l’étranger afin de gagner sa vie, et continua son travail académique en Guyana en publiant deux livres. Il créa un parti politique multiracial, le « Working People’s Alliance » (WPA) dont l’un des buts était de s’opposer au régime de plus en plus dictatorial du premier ministre Burnham. Rodney, à la façon d’un Malcolm X, n’excluait pas la lutte armée en dernier recours.



La voiture de Walter Rodney après l'explosion



Au milieu des années 70, Rodney était devenu le représentant le plus populaire du WPA, et avait réussi à mobiliser les masses contre l’exploitation et le régime dictatorial en place. Ce dernier combattit le WPA par la terreur au fur et à mesure que l'influence de ce parti contestataire grandissait. Ses membres furent persécutés, certains abattus en plein jour ou emprisonnés pour des motifs fallacieux. C.L.R James exprima publiquement ses inquiétudes à propos de la sécurité physique de Rodney. Bien que victime de harcèlement, de persécution, et d’une tentative d’assassinat, Rodney se débrouilla pour assister aux cérémonies d’indépendance du Zimbabwé en 1980, et déclina l’offre que lui fit le tout nouveau président Robert Mugabe de mettre en place un institut de recherche. Il préférait retourner en Guyana pour y continuer le combat politique. Ce choix devait lui coûter la vie puisqu’il fut assassiné le 13 juin 1980 à Georgetown.

Une bombe avait été dissimulée dans un Talkie Walkie que lui donna un certain Gregory Smith, ancien agent des forces de défense du pays. L’explosion du Talkie Walkie le tua sur le coup et blessa son jeune frère Donald qui était assis sur le siège passager à l’avant de leur voiture garée sur un parking. Des milliers de personnes assistèrent à ses funérailles, et des cérémonies en son honneur eurent lieu de par le monde. CLR James, le vieux mentor, pleura celui qui d’après lui aurait pu être le pivot d’une meilleure connaissance et compréhension entre le peuple noir et les peuples colonisateurs, entre les Africains, les Caribéens, et les Américains. Le dénommé Gregory Smith, assassin de Rodney, fut évacué de Guyana en cachette dans les 24 heures qui suivirent son crime, et ne fut jamais jugé. Il s’était installé en Guyane française, mais ne fut jamais extradé car il n’existait pas de convention d'extradition entre la France et la Guyane. En 1987, il accorda deux interviews dans lesquelles il affirmait que la mort de Rodney était le résultat d'un "accident", mais ne fourni aucune preuve justifiant son affirmation. Il serait décédé en 2002.



Documents sur la mort de Walter Rodney



Comment l'Europe sous-développa l'Afrique



Article mentionnant le décès de Gregory Smith, présumé assassin de Walter Rodney



Ecouter Walter Rodney

Un monument en hommage à Walter Rodney dévoilé par le Dr Patricia Rodney, veuve de l'historien assassiné





Le Guyana a pour pays frontaliers le Brésil, le Venezuela et le Suriname. Il est séparé de la Guyane Française par le Suriname http://www.grioo.com/info5973.html

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____Anatomophysiologiques now.. Qu'est-ce qui y correspond dans le monde ? De quoi cette structure est-elle le modèle ? Soit« de rien », Soit « de quelque chose » Conclusion : La personnalité Humaine

« de rien » et l’on prend une posture conventionnaliste (parfois nommée opérationnaliste). Soit « de quelque chose » et l’on prend une posture réaliste.

L' «appareil psychique», correspond à une branche de la psychanalyse appelée métapsychologie

  • Le référent désigné

Si la clinique permet d’établir des faits, la théorie cherche à en donner une explication rationnelle. Cette explication, dans le champ psychanalytique, se synthétise en un modèle que l’on appelle généralement la structure psychique. De quoi cette structure est-elle le modèle ? Qu'est-ce qui y correspond dans le monde ? Il y a deux réponses possibles à cette question. Soit « de rien » et l’on prend une posture conventionnaliste (parfois nommée opérationnaliste). Soit « de quelque chose » et l’on prend une posture réaliste. Il n’est pas facile de choisir entre les deux réponses. Voyons pourquoi.

La première réponse

Est scientifiquement acceptable et correspond bien à ce qui se passe dans la démarche de recherche de la psychanalyse scientifique freudienne. La désignation du psychisme se fait à partir des faits cliniques, il les explique et rien n'oblige à lui donner un référent. Cependant elle est insatisfaisante. Pourquoi ? Parce que le psychisme n'est pas seulement considéré comme explanans, il est aussi considéré comme ce qui génère les conduites et symptômes. On ne peut dire qu'il est inexistant car « rien » ne peut produire des faits constatables.

Quant à la deuxième réponse,

Réaliste, elle impose de définir le psychisme, mais on tombe sur une difficulté. Freud est toujours resté flou sur la nature du psychisme. Ce n'est pas sans raison. Il y a un obstacle majeur à cette définition, c'est selon nous que c’est une entité mixte au sein de laquelle les aspects biologiques et représentationnels sont intimement mêlés (voir l’article sur la scientificité de la psychanalyse). Le modèle proposé est donc celui d’une entité qui n’est pas homogène et à laquelle il est difficile de donner un statut ontologique.

Donnons un exemple simple, mais précis, de l'utilité épistémologique du psychisme en tant qu'entité mixte. Prenons le cas d'un individu ayant des conduites toujours identiques, par exemple quelqu'un qui cherche dans ses relations à avoir systématiquement une position du supériorité. Ce type de relation doit être inscrite et mémorisée d'une certaine manière pour expliquer la constance des conduites. Pour faire simple on peut dire qu'elle est inscrite sous forme d'un schème relationnel. Ceci étant, il faut préciser ce qu'est ce schème, comment il s'est inscrit et sous quelle forme. Trois hypothèses s'offrent dans l'état actuel de connaissances : soit sous une forme neurobiologique, soit sous une forme neurosignalétique, soit sous une forme représentationnelle.

Que l'on choisisse l'une ou l'autre forme, il faut alors en produire une théorie scientifiquement acceptable. C'est là où l'on bute. En l'état actuel du savoir personne ne peut donner la formalisation représentationnelle d'un schème, ni les circuits et les formules de traitement des signaux cérébraux, pas plus que la neurophysiologie correspondante. Si l'on en choisit préférentiellement une au détriment des autres, il faut montrer pourquoi celle-ci et pas l'autre. Même si prudemment, comme nous le suggérons on suppose ce sont probablement les trois à la fois, on retombe sur un problème. Comme chaque niveau a une certaine indépendance, la force déterminative de l'un ou de l'autre peut être plus ou moins en jeu. Et là encore, aucune démonstration n'est possible actuellement.

Le psychisme sert à compenser ce flou. On suppose que ce schème appartient à cette entité nommée psychisme et à partir de là on le théorise sans se prononcer sur la répartition entre les trois niveaux d'organisation présents chez l'homme. L'intérêt est de ne pas être simpliste et de pouvoir cumuler des explications complémentaires assez fines. Même si on trouve des explications propres à chaque niveau, il est probable que dans un cas comme un schème relationnel on ne puisse pas les départager, car les déterminations peuvent être présentes simultanément et interagir entre elles.

Le psychisme sera alors l'entité mixte permettant d'accueillir ce qui n'a pas de place ailleurs.

En l'état actuel des connaissances, afin concilier ces aspects contradictoires, nous sommes conduits à un compromis entre instumentalisme et réalisme, que l'on peut résumer ainsi :

  • 1/ Il y a une entité qui existe en chaque individu humain.
  • 2/ Cette entité génère les conduites, traits de caractères, relations, symtômes, etc., présentés par chaque individu.
  • 3/ On en donne un modèle théorique construit à partir des faits.
  • 4/ L'entité est mixte, elle comporte à la fois des aspects biologiques et représentationnels, mal départageables.

En conclusion, nous dirions que l'entité désignée, le psychisme, a d’abord une valeur opératoire, celle d’expliquer la clinique.

L’usage du modèle La constitution d’un modèle, la description de l' «appareil psychique», correspond à une branche de la psychanalyse appelée métapsychologie par Freud (1915). La pensée structuraliste a substitué le terme de structure à celui d’appareil et évince le terme de système. Ce dernier serait pourtant préférable car le modèle proposé est constitué par un ensemble d’éléments interdépendants et hiérarchisés dont l’ensemble forme un tout ce qui définit un système. Une structure qualifie quelque chose de fixe, alors que le modèle proposé est dynamique et évolutif (voir après).Toutefois le terme étant couramment employé, il est difficile de revenir en arrière aussi l'utiliserons nous.

Ce modèle théorique est construit pour expliquer la clinique. Il présente des avantages et des inconvénients.

- Conçu dans un mouvement inductivo-déductif, il constitue un guide utilisable en pratique à titre explicatif et prédictif. C’est un énorme avantage car la pratique n’est pas laissée à une pure empiricité sujette à toutes les dérives de la psychologie populaire.

- L’inconvénient de ce modèle, c'est qu’il n’est pas susceptible d'une vérification expérimentale et qu’il n'est pas « falsifiable » (réfutable) au sens donné à ce terme par Karl Popper (1962), qui en fait un critère de scientificité. En effet, il ne permet pas des prédictions exactes, mais seulement des prévisions conjecturales un peu floues.

- Le modèle fonctionne comme un « simulateur », il reproduit de manière abstraite un fonctionnement global permettant certaines prévisions (par exemple, si on change telle condition, il se produira cela).

- Il est imparfait et les recherches à venir devront l'affiner, le complexifier, et s’efforcer d’augmenter sa cohérence et sa pertinence.

La forme générale du modèle

La théorie met en jeu un ensemble de fonctions, d’instances, d’imagos et de mécanismes complexes. L'image du cristal employée par Freud (1932) est intéressante pour situer l'idée de structure. Elle introduit l'idée d'une organisation géométrique stable. Cette analogie introduit cependant une idée critiquable : celle d'une rigidité anguleuse fixée dans des formes précises et distinctes, constituées en blocs homogènes. Cette seconde idée convient mal au psychisme humain et, selon nous, il vaut mieux introduire souplesse et flexibilité dans la modélisation.

Les arguments en faveur d'un modèle souple sont divers. D’abord, la clinique offre souvent des tableaux nuancés, si bien que les structures que l'on construit à partir des cas cliniques ne correspondent pas toujours à une forme bien précise. Ensuite, le psychisme s'édifie progressivement et donc le modèle qui prétend en rendre compte doit être évolutif. Lors de la psychogenèse, les éléments constitutifs du psychisme ne se développent pas à la même vitesse et de la même manière, si bien qu’au terme de l'évolution, on n'a pas un ensemble absolument homogène et cohérent. Enfin, la structure est composée de sous-structures articulées entre elles de façon diverses et il n'y a pas de raisons valables pour considérer que l’ensemble forme un bloc homogène.

Compte tenu qu'il n'y a pas un nombre limité a priori de combinaisons possibles entre éléments, plusieurs types de structures sont envisageables. Dans l'état actuel des connaissances, on décrit deux ou trois grands types d’organisation de la structure psychique. Pour notre part nous admettons au moins trois types de structures : structure névrotique, structure psychotique, structure intermédiaire. Pour chacune, les éléments constituants présentent des particularités (ils sont présents ou absents, plus ou moins investis, plus ou moins efficaces), leurs relations sont différentes (agonistes, antagonistes, tempérées ou pas). Ces types constituent des formes stables. Il se peut qu'on ait besoin d'en inventer d'autres dans l'avenir.

En pratique, l'élaboration de la structure est subordonnée à la clinique, car elle concerne un individu particulier. Pour éviter de préjuger de cet individu, il faut commencer par évaluer ses particularités avant de penser en termes généraux, ce qui signifie que l'induction doit toujours prévaloir sur la déduction. Si l'on procède à l'inverse, le risque d'erreur est évident. Considérant d'emblée, ou trop vite, le type d’organisation, on risque de forcer la clinique pour la faire rentrer dans le moule, ce qui conduit à des erreurs. La clinique est première et la théorisation ne doit venir qu'après une prudente élaboration théorique, respectant les nuances individuelles.

Nous allons la présenter de manière simplifiée, selon un degré de complexité croissante des éléments constituants. Cette synthèse constitue ce que Freud appelait la « boussole métapsychologique ». Cette boussole doit être suffisamment simple et légère pour pouvoir être sortie à tout moment, afin de se repérer utilement. Dans la pratique c’est un instrument à penser qui doit être mis en œuvre régulièrement afin de ne pas se perdre dans les méandres existentiels, ce qui ferait retomber dans la psychologie populaire.

Conclusion : La personnalité humaine

Le modèle du psychisme est un système abstrait et simplifié qui a un effet heuristique considérable. Il permet d’expliquer très largement la clinique et de s’orienter dans la pratique thérapeutique. Jean Bergeret, à partir de 1970, a œuvré pour que l’on attache les termes de névrose et psychose, ni aux symptômes, ni aux traits de caractère, ni à une quelconque maladie, mais à l’organisation psychique.

Comment juger des caractéristiques du psychisme individuel ? En évaluant chaque fonction et système à partir de la clinique. Les fonctions sont-elles efficaces, évoluées et coordonnées entre elles ? Les instances sont-elles archaïques ou bien élaborées ? Quel est l’équilibre pulsionnel au sein du ça ? Il faut aussi juger de la capacité régulatrice du moi, du caractère des structures fantasmatiques et de l’objet. La dynamique est-elle conflictuelle, y a-t-il un déséquilibre d’investissement, les mécanismes de défenses sont-ils archaïques ou élaborés ? Ainsi, différents types de modèles peuvent être distingués.

La forme stable de cette organisation psychique correspond à ce qui est souvent nommé "la personnalité" psychologique de l’individu. Dans la plupart des psychologie de la personnalité on considère que les traits de personnalité sont des manières durables d’interagir avec l'environnement relationnel et social et avec soi-même. On suppose généralement que les traits sont relativement stables au fil du temps et diffèrent selon les individus. En ce qui nous concerne nous nommons ces traits, vus sous un jour descriptif, le "caractère".

Les aspects nettement pathologiques du caractère sont dus soit une forme peu élaborée, archaïque, du psychisme, soit un déséquilibre pulsionnel. Quant aux crises bruyantes avec recrudescence symptomatique, elles s’expliquent par une déstabilisation, une « décompensation » du psychisme. L’équilibre dynamique permettant une stabilité se rompt.

La théorisation métapsychologique construit un schéma du fonctionnement psychique qui se veut simple et pratique. Ce modèle est imparfait et sujet à des révisions régulières suite à l’avancée des connaissances théoriques et cliniques. Il renvoie à une entité mixte dont les conduites et les symptômes sont la résultante.

Avec le modèle du psychisme, nous avons un outil extraordinairement précieux qui donne une intelligibilité des conduites et des différentes personnalités humaines. Les humains ne sont en effet nullement semblables. Cependant de grandes régularités existent et sont constamment retrouvées.

Pour un modèle détaillé voir l'article Un modèle du psychisme qui complète celui-ci.

http://www.philosciences.com/Humain/Psychism.html

Quelle est la difference entre 'psychique 'et 'psychologique'?

l' «appareil psychique», correspond à une branche de la psychanalyse appelée métapsychologie

PSYCHISME : C'est l'ensemble des caractères psychiques d'un individu, qui fondent sa personnalité. Le psychisme est la résultante d'un ensemble complexe de facteurs : satisfaction des besoins vitaux, humeur, émotions, structure affective, intelligence, capacités d'abstraction, activité pratique et créative. Cependant, les composantes du psychisme ne se limitent pas à la perception consciente : elles intègrent également les lois de l'inconscient, les impulsions instinctives, des facteurs génétiques et anatomophysiologiques (malformations cérébrales, hypertrophie du lobe frontal, pariétal, etc.).

PSYCHOLOGIE : C'est l'étude de l'esprit humain. La psychologie étudie le comportement et les motivations profondes de l'être humain d'un point de vue aussi bien intérieur qu'extérieur.

Les développements et les applications de la psychologie sont devenus considérables : celle-ci dépasse aujourd'hui largement le cadre de la pathologie pour s'étendre à des activités aussi diverses que la pédagogie, la formation professionnelle, l'art, la publicité ou simplement le désir de mieux se connaître. La formation psychologique du médecin est indispensable.

Sources : para-médical en milieu hospitalier

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  • Psychique : qui concerne la pensée ("psycho : la pensée, l'âme, l'esprit").
  • Psychologique : La conscience, voire analyse des phénomènes de l'esprit, au sens plus large.

Psychique s'attarde davantage sur l'intérieur réel de l'individu, son être ; tandis que psychologique désigne les sensations liées à la psychologie, et donc plus directement liées au cerveau.

Sources : Définition psychique : Petit Robert.

Attention, là, il va falloir se taper un peu d'étymologie ...

Même si l'usage courant contredit ce que je vais affirmer, il existe une nette différence entre les deux. Le "Psychisme" est tout ce qui touche à l'esprit, au mental, il n'est pas encore question d'étude ni de pathologie.

Le "Psychologique" est en fait l'étude du psychisme, de ses particularités, de ses troubles, des thérapies censées les soigner. Il suppose une approche analytique, l'étude ou/et l'élaboration de théories qui sont censées régenter le psychisme, ou contribuer à la suppression de troubles dont il est affecté.

Pour résumer, c'est un peu comme si on demandait qu'est ce qu'un corps et qu'est ce qu'une difformité corporelle, ou une maladie somatique ...

Sources : L'étude de la psychologie.

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