______La jeunesse africaine, une bombe à retardement.L’échec des hommes politiques «analphabète, synonyme de malheur de la jeunesse qui ont hypothéqué l’avenir des jeunes au détriment de leur égoïsme.
Par http://www.777-mafia.com/us/home, mardi 27 mars 2012 à 15:22 :: ___Battlefiel IV - BLOODSLATTERS - Survival Of The Fittes - Everyday Gun Play - Street Life :: #4103 :: rss
Quarante ans après les indépendances, sa jeunesse a sombré dans le désarroi. Sa capacité de créativité et de raisonnement développée par l’école coloniale et même postcoloniale n’est plus qu’un triste souvenir.
La jeunesse africaine, une bombe à retardement pour le continent
Le XXème siècle vient de s’éteindre il y a quelques mois. Presque quarante ans après les indépendances, on peut donner raison à René Dumont quand il affirmait que l’Afrique était mal partie dans les années 60. Aujourd’hui, nous sommes déjà au XXIème siècle et l’avenir semble incertain pour la jeunesse africaine qui pourrait se définir comme une bombe à retardement s’il n’y a pas un sursaut d’orgueil de la part des dirigeants africains, leur bilan social, politique et culturel étant globalement négatif. Après quarante ans d’indépendance, les Etats africains (surtout au sud du Sahara) viennent de montrer aux yeux du monde qu’ils ont été en majorité dirigés par des «analphabètes» politiques qui ont hypothéqué l’avenir des jeunes au détriment de leur égoïsme. Pourquoi l’Afrique a-t-elle détruit sa jeunesse qui, pourtant, quelques décennies avant les indépendances, avait prouvé à l’opinion internationale que l’on pouvait compter sur elle dans le processus du développement du continent?
C’est une jeunesse patriotique qui ne connaît pas encore l’ethnicité car formée culturellement sur le modèle de la société colonisatrice. Beaucoup de jeunes rêvent d’aller plus vite que le temps; certains abandonnent leurs études et vont immigrer dans les capitales occidentales dont les principales seront Paris et Bruxelles pour Francophones et Londres pour les Anglophones. Dans le milieu juvénile, le métier des armes est considéré comme une perte de temps; c’est une préoccupation de ceux qui «n’aiment» pas l’école. Ayant découvert les vertus de la politique à travers les livres et les partis politiques européens, plus particulièrement ceux du pays colonisateur, les jeunes s’intéressent à la politique et veulent la faire à l’image des Européens. C’est ainsi que naîtront des associations et partis politiques qui auront pour point focal un idéal fondé sur une conception commune au niveau des idées et non sur l’ethnicité comme on le remarque maintenant dans la plupart des pays africains.
''__L’Afrique a été peut-être décolonisée trop tôt. Quarante ans après les indépendances, sa jeunesse a sombré dans le désarroi. Sa capacité de créativité et de raisonnement développée par l’école coloniale et même postcoloniale n’est plus qu’un triste souvenir''__.
La jeunesse actuelle fait peur et l’on serait même en droit de se demander si l’élite politique africaine a conscience de la situation précaire dans laquelle se trouve le continent. Il faut souligner que les jeunes ont subi la gestion chaotique des hommes politiques qui ont pris la relève des administrations coloniales dès les années 60. Pendant plusieurs décennies de règne sans partage et cela jusqu’à l’aube du XXIème siècle, les dirigeants africains se sont caractérisés par l’inconscience, l’analphabétisme politique et la gabegie, des maux qui ont porté un coup fatal à l’évolution de la jeunesse.
Les chefs d’Etats africains se sont presque comportés en chefs «irresponsables».
De 1960 à nos jours, la majorité des leaders africains se sont montrés incapables de mettre en oeuvre ce qu’ils ont appris auprès des grands hommes d’Etat de l’Occident. Ils ont plutôt cultivé le tribalisme et l’ethnicité pour faire asseoir leur pouvoir. Dans sa réflexion intitulée «L’ethnicité et le phénomène urbain en Afrique subsaharienne», le professeur Albert Muluma Munanga, parlant de certains pays à ce sujet stipule que «sur le plan politique, plusieurs partis politiques ont été modelés sur la base ethnique. C’est notamment le cas du Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI) du feu Président Houphouet Boigny par la création de sections ethniques (...). Le cas du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) du Président Mobutu au Zaïre constitue un autre exemple? Pour avoir une popularité, le MNR (avait) crée une branche spécialisée en son sein dénommée ’alliance des Bangalas’ (...). Au Congo-Brazzaville, on (peut citer) les cas du parti de Bernard Kolélas, de Yombi Opango etc.». Avec cette nouvelle conception de faire la politique, la jeunesse voit se créer en elle un divorce entre l’idée d’appartenir à un groupe ethnique et celle de faire membre d’un parti politique au sens propre du terme. L’échec des hommes politiques, synonyme de malheur de la jeunesse De 1960 au seuil du XXIème siècle, l’Afrique a échoué dans son développement qui devait garantir l’avenir des jeunes. Si on peut louer quelques pays anglophones (l’Afrique du Sud, la Namibie, le Kenya...) qui se sont développés au cours des dernières décennies du XXème siècle, triste est le sort des pays francophones et lusophones, en particulier ceux de l’Afrique Centrale dont le retard est criard sur les plans culturel, social et économique. Les jeunes de ces pays (Tchad, République Démocratique du Congo, Congo-Brazzaville, Centrafrique et Angola) ont connu la guerre. Malgré quelques réalisations de prestige, les dirigeants politiques n’ont pas été à la hauteur de leur tâche. N’ayant pas pu préserver l’héritage de la colonisation, ils ont paradoxalement détruit le peu de réalisations laissées par l’administration coloniale. L’école et la santé qui sont les points vitaux du développement d’une société ont été négligées. Et pourtant les potentialités ne manquent pas dans certains de ces pays comme la République Démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville et l’Angola qui ont des sous-sols riches (cuivre, bauxite, diamant, pétrole...). Malheureusement leurs jeunesses croupissent dans la misère. Des usines n’ont pas été créées pour embaucher les jeunes après leur formation professionnelle; les rares laissées par les colons ont subi la loi de la nationalisation avant d’être littéralement «détruites» par la gabegie et le tribalisme des hommes au pouvoir. Les services sociaux et publics les plus élémentaires qui devaient au moins préserver la santé des populations, et particulièrement les jeunes qui constituent la couche la plus dynamique de la société, n’existent plus dans les villes africaines. L’école et l’université sont malades et il se crée ipso facto une inquiétude au sein de la jeunesse qui vit actuellement dans la saleté et le SIDA. Dans les villes comme Kinshasa et Brazzaville (les capitales les plus rapprochées de la planète), la saleté et le SIDA ne respectent pas les frontières dans le milieu des jeunes des deux rives. A Kinshasa comme à Brazzaville, les services de voirie ne sont plus fonctionnels et les gouvernements constatent impuissants la dégradation des conditions de vie de leurs populations. On assiste dans certains quartiers des deux villes à des scènes insoutenables. Des jeunes désoeuvrés se donnent aux vidanges des fosses sceptiques dans des conditions inimaginables. Ils creusent de grands trous dans les rues à l’intérieur desquels ils déversent toutes les matières fécales qu’ils tirent des fosses sceptiques. Et quand les pluies arrivent, c’est toute la saleté qui se répand dans tout le quartier avec ses conséquences telles les épidémies de diarrhée et de fièvre typhoïde qui font des victimes surtout au niveau des plus petits. Pendant quarante ans, les leaders politiques africains se sont comportés en chef de village. Il y a eu des gouvernements, des institutions créées à l’image des pays modernes mais les chefs d’Etat du continent n’ont pas été sérieux dans l’exercice de leur fonction car prisonniers de leur ethnicité. Ils n’ont pas pu conscientiser la jeunesse pour créer des nations sur les territoires hérités de la colonisation. Dans son livre «Le manguier, le fleuve et la souris», le Président du Congo-Brazzaville a le courage de reconnaître que la jeunesse de son pays a été (et serait encore) marginalisée; triste constat: «Les plus sacrifiés sont les jeunes (...).
- Quelle perspective leur offre-t-on?
Après avoir vu leurs rêves et leurs espoirs confisqués, le pouvoir (politique) les laisse en proie à tous les doutes, par conséquent à tous les excès». Devant l’échec d’une partie de l’élite politique africaine, beaucoup de jeunes sont tentés par les pays développés. Ceux qui y sont déjà et qui ont terminé leurs études et formations ne veulent plus rentrer au pays à cause de la sauvagerie et l’animalité qui s’y sont installées. Quarante ans après les indépendances, les jeunes Africains constituent à végéter dans le désespoir où l’arme et la drogue les guettent à tout moment.
- La jeunesse africaine, une bombe à retardement
L’immaturité politique en Afrique a donné naissance à des sociétés d’orphelins par le biais des guerres ethniques et du SIDA. On rencontre maintenant en Afrique les «enfants des rues» âgés en général de cinq à quinze ans, errant dans les grandes villes, abandonnés à eux-mêmes. Incapables d’aller à l’école pour les plus petits et de poursuivre les études pour les plus grands, ces orphelins pensent trouver leur «bonheur» dans la drogue et les armes qui souvent les emmènent au pillage et au viol.
- L’Afrique serait-elle en voie de disparition avec une jeunesse qui ne lui inspire plus confiance?
Réponse mitigée car elle n’a aucune ambition, aucun défi à relever. Et comme l’affirme l’historien congolais Théophile Obenga, «on disparaît quand on n’arrive pas à relever les défis». Si la jeunesse ne peut pas défier le SIDA, la culture guerre à elle imposée par les hommes politiques, si l’école et l’université africaines continuent à être extraverties (leurs diplômes n’étant plus pris au sérieux sous d’autres cieux), la disparition dont parle Théophile Obenga pourrait se concrétiser pendant ce nouveau millénaire. Angoissés et poussés au désespoir, les jeunes seront capables de prendre des risques car n’ayant plus confiance au pouvoir. Sans travail avec un avenir plus qu’incertain, ils développeront, avec le goût des armes et de la drogue, une culture de pillage, de gangstérisme et de barbarie. Les petits Angolais et Congolais l’ont bien su démontrer en Afrique centrale.
Le troisième millénaire devrait être porteur d’espoir pour les jeunes Africains. Le continent est riche. La plupart des Etats qui ont connu les guerres ont le diamant, la bauxite, l’or, le pétrole, l’eau et le soleil; mais paradoxalement la couche juvénile de ces pays n’en profite pas. Il faut redynamiser l’école et revaloriser surtout l’enseignement technique et professionnel. Des relations humaines, les jeunes Africains devraient faire un effort pour que vive la cohabitation ethnique qui souvent, quand elle est mal entretenue, provoque des remous sociaux qui retardent ainsi le développement de la conscience nationale. Pour Albert Muluma Munanga, «trouver les mécanismes qui permettent la coexistence interethnique (...) est le défi capital auquel doit faire face la sagesse de l’élite africaine actuelle (...) et parmi des solutions possibles pour l’instauration de la coexistence interethnique, (...) le seul moyen, c’est la culture d’une conscience nationale». Une autre aubaine pour le continent pour que le XXIème siècle soit le siècle de la renaissance africaine: la rencontre Afrique-FMI de l’année passée (janvier 2000) au Gabon. Les dirigeants africains, pour donner une chance à la jeunesse, ont intérêt à respecter les recommandations du FMI préconisées à Libreville. Ils doivent maintenant tourner le dos à la guerre pour s’occuper convenablement de la condition sociale des jeunes qui peut être définie comme l’élément moteur du développement d’un pays. Les Etats africains devraient profiter des largesses que leur a faites le FMI à Libreville sur «la croissance et la réduction de la pauvreté en Afrique». Pour les Institutions de Bretton Woods, le social doit maintenant passer avant la macro-économie; elles veulent que les gouvernants africains soient à l’écoute de leurs populations, surtout les jeunes. Ils doivent les associer à la gestion économique. Il faudra aussi effacer l’image de la guerre et de la drogue qui hante encore la conscience des jeunes en dépensant plus dans les secteurs sociaux (éducation, culture, santé) et moins dans l’armement. Le XXIème siècle pourrait être africain si l’on respecte les recommandations de Libreville qui feront que des millions d’Africains, en particulier les jeunes, sortent de la pauvreté et passent de la survie à la vie.
Conclusion
La jeunesse longtemps marginalisée par ses gouvernants, attend que des solutions soient trouvées pour soigner les maux qui la minent depuis les indépendances. Marquée par les injustices sociales, les guerres et la drogue, elle risque de «brûler» les métropoles africaines si les chefs d’Etat continuent à se comporter comme des chefs coutumiers. Saisiront-ils l’occasion à eux offerte par la rencontre Afrique-FMI à Libreville pour réduire la pauvreté sur le continent et travailler pour sa croissance afin que la jeunesse puisse avoir du travail? La bombe que constitue celle-ci, en particulier dans les pays subsahariens, est encore prête à éclater si on ne la désamorce pas à temps.
Dr. Noël Kodia, enseignant-chercheur, Brazzaville
..http://www.afrology.com/pol/pdf/jeunes.pdf
___La jeunesse africaine, une bombe à retardement.L’échec des hommes politiques «analphabète, synonyme de malheur de la jeunesse qui ont hypothéqué l’avenir des jeunes au détriment de leur égoïsme.
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