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mercredi 7 novembre 2012

____Kongos : stadium IIIe reich (Tuti Dia tiya, Kodi Puanga, etc.) wismerhill

Les Kongo sont un peuple d'Afrique centrale établi sur la côte atlantique de Pointe-Noire au nord (République du Congo) à Luanda (Angola) au sud et jusque dans la province du Bandundu (République démocratique du Congo) à l'est, y compris dans la Province du Bas-Congo de la République Démocratique du Congo. À la fin du XXe siècle, ils sont évalués à environ 10 000 000 d'individus.

Empire Kongo.

Crucifix en alliage de cuivre du XVIIe siècle (République démocratique du Congo)

Les Bakongo migrèrent vers le IIIe siècle en provenance du sud, après une migration en spirale, sous la conduite de leurs dirigeants (Tuti Dia tiya, Kodi Puanga, etc.) et s’établirent près des berges d’un grand fleuve Nzadi ou Zaïre en portugais. En 1482, les Portugais atteignirent les côtes sous la conduite de Diogo Cão. Le royaume Kongo était alors à son apogée grâce à la culture de l’igname, le traitement du fer et l’échange de houes contre de l'ivoire avec les peuples de l’intérieur.

Les Bakongo établirent des relations diplomatiques, qui prévoyaient également l'envoi d'une délégation à la cour royale du Portugal en 1485. Les relations d’abord égalitaires se transformèrent en une mainmise des Portugais. Dans un esprit de modernisation les dirigeants kongo acceptèrent le christianisme des missionnaires européens. Cela comportait également l'adoption des mœurs et style de vie portugais, ce qui déplut à une grande partie du peuple. Qui plus est, vers 1452, un prophète, Ne-Buela Muanda, prédit l'arrivée des portugais et la mise en esclavage physique et spirituel de beaucoup de Bakongo.

Il en résulta des tensions entre les chrétiens et les adeptes des religions kongo. En 1526, les Portugais furent expulsés, mais ils s'allièrent contre les Kongo à des chefs militaires kongo rebelles de la province de Yaka, Jagas (Bayaka) en 1568. Le Royaume de kongo ne retrouva jamais sa grandeur passée. Les années suivantes virent les Baongo se battre alternativement contre et avec les Portugais, les Néerlandais et les Espagnols pour finalement être colonisés en 1885. Au XXéme siècle, un parti politique kongo, l'Alliance des Bakongo (ABAKO) ainsi que les communautés kimbanguiste et Bundi dia Kongo jouèrent un rôle important dans l'indépendance de la République démocratique du Congo en 1960.

Le royaume levait des impôts, établit le travail obligatoire de ses citoyens pour financer sa stabilité sociale. En effet, la prise en charge de la frange la moins favorisée de la société était le devoir principal du roi. Le roi pouvait être un homme comme une femme. Quand c'était un roi, son épouse était la première dame du pays, et pouvait choisir et répudier son mari, le destituer, lever l'armée, etc.

Les jours de travail étaient réglementés, de sorte qu'un jour de repos tous les sept jours était accordé à chaque personne, mais par roulement selon les provinces et les clans. La semaine Kongo est constituée de quatre jours, le mois de 28, et on compte quatre jours de repos par mois (1 tous les 7 jours).

Contrairement à nombre de sociétés non-africaines de la même époque, le système social était plus favorable aux moins nantis, dans la mesure où :

les propriétaires de terrains, les employeurs et toute la classe aisée devaient prendre en charge les plus démunis, sous peine de déshonneur. Par exemple, il était obligatoire qu'un employeur fasse travailler ses employés le matin et leur laisse l'après-midi pour produire pour leur famille et leur bien personnel ; tout manquement pouvait s'accompagner de discrédit social.

Quant au roi, il était le responsable de toutes ces franges de la société. Il était élu par un groupe de gouverneurs, habituellement des chefs de parties importantes et par la suite par les officiels portugais. Les villes étaient généralement dirigées par des chefs de village, devant qui ils étaient responsables. Tous les membres du gouvernement étaient investis dans leurs fonctions sous des conditions de compétence, de respect des mœurs et avec l'aval des autorités spirituelles. Culture

La religion Kongo considère le monde comme multidimensionnel. Le monde matériel et le monde spirituel sont deux espaces qui se croisent en certains points de l'univers. Les humains sont cantonnés en dimensions inférieures (3) ou avancées (hauts prêtres, etc. : 4 et plus). Les esprits évoluent dans une sous-partie de cet univers d'au-moins 8 dimensions. Dans le monde des esprits se trouve la cité des ancêtres, Mpemba. Au-delà de ces mondes, se trouve Kalunga Nzambi ya Mpungu Tulendu. Les ancêtres font office d'intermédiaires entre le divin et l'homme.

Le divin est perçu comme la Cause primaire de toute chose, l'essence vitale de toute chose ainsi que la destination finale de toute chose. C'est ainsi que Kalunga est à la fois le lieu où se dirigent les esprits, dont ils sont issus et Dieu Lui-même (Nzambi), source de ces esprits. Kalunga est aussi la mer primitive dont tout est sorti, l'auto-créé, le Ka qui règne sur toute chose (ka : essence vitale ; lunga : accomplir, concrétiser et régner).

La spiritualité est aussi à la base de l'organisation politique et sociale.

L'intersection entre les deux mondes a une forme de croix, d'où l'importance de ce symbole dans la pensée Kongo. De plus, le personnage de Ne-Kongo (dont vient le nom Kongo) est supposé être cette intersection de Kalunga avec le monde humain, donc un être divin sous forme humaine, symbolisé aussi par la croix. Ce sont ces similitudes avec le christianisme qui en ont facilité l'infiltration.

La descendance est matrilinéaire, et l'ensemble du peuple Kongo est regroupé autour de 11 clans, que l'on retrouve aussi dans les dénominations de nombreux peuples d'Afrique noire ; ainsi les Mbenza chez les Sérères, Wolofs, les Muyabis, descendants de Nzinga, chez les Duala, Mossi, etc. Cliquez sur une vignette pour l’agrandir



Statue de pierre (région de Boma)



Céramique et teinture végétale



Sculpture yombé



Poignée de chasse-mouche en ivoire



Objet funéraire

Agriculture

Les Kongo cultivent le manioc, la banane, le maïs, la patate douce, l'arachide, les fèves, et le taro. Les sources de revenu sont le café, le cacao, la banane, et l'huile de palme. La pêche et la chasse sont toujours pratiquées dans certaines campagnes, mais beaucoup de Kongo vivent, travaillent et commercent dans les villes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Kongos

Ethnonymie

Selon les sources on observe de multiples variantes : Bacongo, Badondo, Bakango, Ba-Kongo, Bakongos, Bandibu, Bashikongo, Cabinda, Congo, Congos, Fjort, Frote, Ikeleve, Kakongo, Kikongo, Kileta, Kongos, Koongo, Nkongo, Wacongomani1

Sur le plan international, c'est le terme Bakongo qui prévaut. "ba- " est en kikongo le préfixe qui signale le pluriel, "mu- signale le singulier, et "ki-" la langue.

Langues

Ils parlent divers dialectes du kikongo2 ainsi que le kituba, qui est un créole kikongo, simplifié et véhiculaire. En République démocratique du Congo et parmi les bakongo angolais qui y ont vécu pendant des années comme refugiés, le kikongo a cédé beaucoup de terrain au lingala.

Ethnies Kongos

En République du Congo :


  • Bémbé

  • Dondo

  • Kamba

  • Kamba

  • Hangala *Baragala

  • Kongo Boko

  • Kugni

  • Lari

  • Manyanga

  • Mikéngé ou N'Kéngé

  • Suundi

  • Bavili

  • Yombé

En République démocratique du Congo :


  • Manyanga

  • Ndibu

  • Ntandu

  • Yombé

  • Zombo

  • Mbata

  • Besi-Ngombé

  • Solongo

Au Cabinda, Angola:


  • Yombé

  • Woyo

  • Kotchi

  • Lindji

Histoire

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___La part du lion : Les afriques Guinée : le duel de Gaulle-Sékou Touré.. à l’image du Commonwealth créé en 1931 pour contrer l’éveil politique des colonies, élabora la Constitution de 1956, créant l’Union française. «Dieu ne dort pas… »

Guinée : le duel de Gaulle-Sékou Touré Version imprimable

Le titre laissait espérer un bilan de la gestion du pays. Il faut se contenter du récit du duel de Gaulle-Sékou Touré.

De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. »

De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. »

Un livre sur la « Guinée 1958-2008 »* dédié à Ahmed Sékou Touré et au général Lansana Conté, ne peut qu’intriguer d’emblée. Les deux premiers présidents de la Guinée n’ont pas laissé que de bons souvenirs à leurs compatriotes. L’auteur, Alpha Oumar Sy Savané, diplômé de l’Institut polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry, permet peut-être de juger à travers son ouvrage, l’enseignement tel que le premier président l’a façonné.

Savané n’a pas été privilégié par le calendrier. Son ouvrage s’achève peu avant la mort de Lansana Conté et est donc nécessairement jugé sur pièce quant à ses conclusions.

Le bilan que promet le titre s’avère plutôt bancal. Sur la centaine de pages de l’ouvrage, 76 sont consacrées à la première république. De Conté, il n’est presque pas question, alors qu’il a régné 24 ans. Cette première partie laisse aussi le lecteur sur sa faim. Elle se résume aux relations entre Sékou Touré et le général de Gaulle. Il rappelle bien toutefois que toutes les puissances colonisatrices de l’Afrique ont cherché à « tuer dans l’œuf l’éveil politique et la prise de conscience des Africains ».




La part du lion

La France, à l’image du Commonwealth créé en 1931 pour contrer l’éveil politique des colonies, élabora la Constitution de 1956, créant l’Union française. De Gaulle lui substitua la Constitution de la Ve république en 1958, créant la Communauté franco-africaine dans laquelle la France se tailla la part du lion.

D’où la réaction de Sékou Touré, le 25 août 1958 à l’Assemblée territoriale, devant De Gaulle. « Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’homme et en fait arbitrairement un être inférieur… ce besoin d’égalité et de justice nous le portons d’autant plus profondément en nous que nous avons été plus durement soumis à l’injustice et à l’inégalité. »

A ce discours, De Gaulle, blessé, répondit violemment : « Cette Communauté, la France la propose ; personne n’est tenu d’y adhérer. On a parlé d’indépendance, je dis ici, plus haut encore qu’ailleurs, que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre, elle peut la prendre le 28 septembre 1958 en disant « non » à la proposition qui lui est faite et, dans ce cas, je garantis que la Métropole n’y fera pas obstacle. Elle en tirera, bien sûr, des conséquences… la France, un pays qui répond volontiers à l’amitié et aux sentiments et qui répond, dans un sens opposé, à la malveillance qui pourrait lui être opposée. »

Le 28 septembre, la Guinée est le seul pays de la Communauté à voter non et à devenir donc indépendante.




Représailles

Pierre Messmer, alors Haut commissaire de l’Afrique Occidentale Française, justifie le traitement qui fut fait à la Guinée. « J’étais et je suis encore certain qu’il était nécessaire en 1958 de traiter la Guinée sévèrement. » Parmi les Africains, il se trouva un Houphouët-Boigny pour appeler à des sanctions. « Si la France donnait une préférence à ceux qui ont fait sécession contre ceux qui ont choisi la Communauté, alors la sécession ferait tâche d’huile. »

Messmer détaille les mesures de représailles. « Un solide commando a l’ordre écrit et signé de ma main de se faire remettre les milliards et de les transporter à Dakar. J’ai insisté auprès du gouvernement pour retirer très vite notre administration et j’ai étendu le retrait aux fonctionnaires français des services fédéraux : douanes, police des frontières, sécurité maritime et aérienne, etc. Entre-temps, j’ai détourné (…) deux bateaux de riz. »




Dérive dictatoriale

Ces sanctions poussent Sékou Touré dans les bras du bloc communiste. Sékou Touré est alors célébré par tous les combattants de la liberté à travers le monde.

Mais qu’est-ce que Sékou Touré a fait de cette indépendance arrachée ? Qu’est-ce que le peuple guinéen en a retiré ? Aucune élément de réponse et la dérive dictatoriale qui frappera ensuite la Guinée n’est ni expliquée, ni même évoquée.

Du deuxième dictateur guinéen, Conté, rien non plus. Peut-être, la conclusion suffit-elle à l’auteur comme bilan des deux premiers présidents. « …une Guinée amoindrie par une gouvernance boiteuse, une économie qui bat de l’aile, une armée traînée dans la boue, une police bafouée, un patriotisme douteux et un paupérisme qui dément les avantages de l’histoire et de la géographie. » On eut aimé plus que ce sombre tableau.

La solution de l’auteur ne manque pas d’originalité. Il faut donner le pouvoir aux femmes. Peut-être a-t-il été inspiré par les événements de décembre 2007, qui mirent en selle une femme, Rabiatou Sera Diallo, qui dirigea la lutte des syndicats et qui fit plier, pour la première fois, Conté. Elle n’est toutefois nommée nulle part dans l’ouvrage.




CES




Savané Alpha Oumar Sy, Guinée 1958-2008, Harmattan, 2009.

Voir Aussi :




Les Guinéens n’ont toujours pas accès à leur « coffre-fort » Version imprimable

Plusieurs chefs d’Etat ont assisté à la commémoration de l’indépendance de la Guinée, mais le pays n’avait pas grand-chose à fêter. Le « coffre-fort », surnom du pays tant il recèle de richesses, reste fermé pour les Guinéens.

Des étudiants à Conakry étudient, le soir, sous les éclairages de l’aéroport.

Des étudiants à Conakry étudient, le soir, sous les éclairages de l’aéroport.

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar




Très similaire à la Côte d’Ivoire, la Guinée est encore mieux lotie. 18 milliards de réserves prouvées de bauxite (2/3 des réserves mondiales), 9 milliards de tonnes de minerais de fer (6,6% des réserves mondiales), plus de 2 millions de carats de diamant, de l’or, parmi les cinq premiers producteurs africains… Sur le plan agricole, le pays pourrait facilement concurrencer la Côte d’Ivoire en cacao et en café, car leurs climats sont similaires, d’autant que le sol guinéen passe pour être encore plus riche.

Malgré tout, pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de routes… La capitale de la Guinée fête le 50e anniversaire de son indépendance dans le dénuement absolu. Le pays, qui avait suscité la fierté des Africains en 1958, en fait aujourd’hui la désolation.

La Guinée occupe le 160e rang sur 177 à l’indice de développement humain. Un classement qui rend mal compte de sa sclérose politique, économique et sociale. La Guinée est ainsi un double scandale géologique. Par ses ressources mais aussi par l’utilisation qui en a été faite.




Indépendance

C’est le 2 octobre 1958 que l’indépendance est proclamée par Ahmed Sékou Touré. De toute la communauté franco-africaine, c’est le seul pays à dire non. Sékou Touré devient un héros de la trempe des autres grands leaders progressistes du Tiers-Monde, Gamal Abdel Nasser, Chou En Lai, Kwamé Nkrumah…

2/3 des réserves mondiales de bauxite, 6,6% des réserves mondiales de minerais de fer, plus de 2 millions de carats de diamant, de l’or, parmi les 5 premiers producteurs africains…

« Se fédérer avec la France ou, s’ils veulent, se détacher d’elle à leurs risques et périls », avait beau menacer le général de Gaulle. Sékou Touré, le 25 août à Conakry, et Valdiodio Ndiaye, le lendemain, s’en tiennent au mot d’ordre. Dans son fameux discours, Sékou Touré dira : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage », mais il ne rejettera pas la communauté : « Nous sommes Africains et nos territoires ne sauraient être une partie de la France. Nous serons citoyens de nos États africains, membres de la Communauté franco-africaine.»




De Gaulle

C’est beaucoup trop pour de Gaulle : « L’indépendance est à la disposition de la Guinée, mais la France en tirera les conséquences. » Par peur de la contagion, la France punit la Guinée. Elle se retire totalement, y compris les assistants techniques et les pièces de rechange.

Combattu, Sékou Touré voit le mal et les complots partout. Le 22 novembre 1965, il accuse la France de complot et rompt ses relations diplomatiques avec elle. Il se radicalise en proclamant la Guinée socialiste et échappe de peu, en novembre 1970, à des Guinéens aidés de Portugais combattant le Parti africain de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, dont le leader, Amilcar Cabral, vit à Conakry.

La répression a été plus qu’à la mesure de ses angoisses. Arrestations et exécutions sans procès. Parmi les plus célèbres, Diallo Telli, premier secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine, Barry Ibrahima, dit Barry III, secrétaire d’Etat à la Présidence, Magassouba Moriba, Keita Kara, Keita Fodéba, Barry Alpha Oumar, Amara Konaté… La moitié des ministres ont été tués. Il manque de peu d’organiser un véritable génocide des Peuhls en déclarant publiquement dans un discours le 9 août 1976, : « Châtiez les traîtres Peuhls ! »




Exil

Prés du quart de la population fuit le pays. Au plan économique tout s’effondre. La coopération avec les pays de l’Est est un désastre illustré par le fameux épisode du « chasse-neige » livré par l’Union soviétique. Les systèmes scolaires et de santé sont effondrés.

Quand meurt en 1984 le « petit Staline des tropiques », la Guinée est le pays le plus arriéré de la région. La fin de la première république n’est pourtant pas celle des affres de la Guinée. Lansana Conté, qui lui succède, ne rompt pas avec ses méthodes. Le 4 juillet 1985, le Premier ministre Diarra Traoré est accusé de tentative de coup d’Etat. Arrêté, puis exécuté. La purge des Malinkés est enclenchée.

Au plan économique, l’exploitation, à des conditions léonines, de la bauxite, se poursuit au bénéfice d’une infime minorité. Même le vent de la démocratie qui souffle sur les tropiques ne parvient pas à toucher la Guinée. Multipartisme certes, mais sous haute surveillance. Le principal adversaire, Alpha Condé, est arrêté avant la proclamation des résultats.

Vingt-quatre ans après, Conté est toujours au poste après avoir essuyé quelques coups de semonce. On le dit très malade. Il ne tient plus de Conseil des ministres, reçoit les rares visiteurs à son village de Wawa, à 80 kilomètres de Conakry, mais sa seule ombre semble suffire pour conforter son autorité. Il a bien tremblé en janvier 2007 quand la mobilisation des syndicats fait plus de 130 tués et qu’un Premier ministre, Lansana Kouyaté, lui est imposé. Mais le 21 mai dernier, il l’a limogé dans l’indifférence générale. Depuis, il tient plus solidement que jamais les rênes dans un régime dont la fin s’éternise.

http://www.lesafriques.com/economie-politique/les-guineens-n-ont-toujours-pas-acces-a-leur-coffre.html?Itemid=308?articleid=10107



Sékou Touré, séduisant dictateur



Hadja Rabiatou Diallo : la femme qui a fait plier Lansana Conté



Hadja Rabiatou Diallo : la femme qui a fait plier Lansana Conté



Un nouveau témoignage sur les geôles de Sékou Touré



Les citations du Cinquantenaire


  • Voir la Guinée et mourir

Voir la Guinée et mourir Version imprimable

Il y a une certaine tristesse à regarder aujourd’hui la Guinée Conakry. Le pays de Sékou Touré, l’homme qui avait dit au Général de Gaulles «nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage», n’a réalisé en 50 ans d’indépendance que 170 lits hôteliers. De nombreux investisseurs étrangers, attirés par l’avènement du premier gouvernement démocratiquement élu depuis 1958, font la prospection à Conakry le jour et se replient à Dakar la nuit, venus à bord de leur jets privés. Après le bon sens, l’éclairage à la bougie est la chose la mieux partagée dans cette contrée «gâtée» par la nature. Nous parlons pourtant du château d’eau de l’Afrique de l’ouest, point de naissance de tous les cours d’eau qui charrient le Sénégal, la Gambie, la Mauritanie et le Mali, courtisé par les géants mondiaux que sont Rio Tinto, Vale.

Surnommé à raison «le scandale géologique» dans les manuels scolaires des écoliers africains, la Guinée est connue pour être l’un des premiers exportateurs mondiaux de bauxite à bord de grands minéraliers qui quittent le port de Kamsar à une cadence régulière depuis des lustres. Où va la contrepartie, eston tenté de se demander ? A la sortie de la dictature militaire, la Guinée ressemble à un pays en guerre civile. D’où l’immense tâche du président Alpha Condé. Echaudé quelques mois seulement après son accession au pouvoir par un coup d’état doublé d’une tentative d’assassinat, le président a pris la mesure des risques du métier. Finirat- il comme de nombreux potentats africains par se doter d’une garde prétorienne et instaurer le tout sécuritaire qui reporterait à demain la bataille du développement ? L’annonce surprise des prochaines élections législatives fait supposer du contraire. Le pays de Sékou Touré a besoin de dépasser le discours stérile de la «dignité de l’homme africain » si cher à son premier président pour jeter les bases d’un vrai pacte démocratique, de stabilité et de développement.

Autrement, la Guinée s’enfoncerait encore dans la pauvreté, l’économie parallèle et renouerait encore avec de nouveaux Dadis Camara qui ne demandent qu’à être chatouillés pour intervenir. En 2012, alors que l’espace UEMOA prévoit une croissance de 6%, la Guinée s’enfonce dans une inflation olympique de 20% et un taux de croissance de moins de 2%. Inutile d’accuser l’Occident de complot, comme le faisait si habilement Sékou Touré. «Ce sont les guinéens qui se sont punis eux-mêmes», déclarait dernièrement un diplomate africain depuis sa baie vitrée donnant une vue imprenable sur les réalités d’un pays dévasté, où l’intérêt général est pris en otage par les forces oligopolistiques des intérêts privés.

Adama Wade, Casablanca

http://www.lesafriques.com/point-de-vue-africain/voir-la-guinee-et-mourir.html?Itemid=308?articleid=31121




France- Guinée : Alpha Condé à propos de François Hollande : «Dieu ne dort pas… » Version imprimable Après un long périple qui l’a conduit en Thaïlande, au Brésil et en Malaisie, le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé a franchi, lundi 02 juin, les portes de l’Elysée. Un tête à tête avec le tout nouveau président français, François Hollande avec qui il a abordé d’importants sujets : diplomatie franco-guinéenne, relance de l’économie, nouvelle vision de partenariat stratégique win-win Afrique- Europe.

Bien sur ses jambes et très décontracté, le président Alpha Condé a renoué dimanche dernier avec les bains de foule au somptueux palace parisien, Concorde Lafayette (Porte de Maillot). Seulement à la veille d’une audience à l’Elysée avec le chef de l’Etat français, François Hollande, qui a ouvert le bal d’été des présidents africains. Il recevra courant juillet successivement Ali Bongo et Macky Sall. Requinqué par la chute de l’ex locataire de l’Elysée, Alpha Condé est devenu plus confiant que jamais.

L’arrivée aux commandes du pays du président Hollande est une véritable bouffée d’oxygène pour le chef de l’Etat guinéen. Les deux hommes qui se connaissent et se respectent partagent la même famille de l’internationale socialiste. Le départ de Nicolas Sarkozy et de ses faucons enlèvent une grosse épine dans les pieds de l’ex chef historique de l’opposition. Les rapports entre l’ancien régime français et le pouvoir de Conakry étaient d’une froideur sans précédent, au point qu’un nouveau casting sur l’axe Paris-Conakry s’imposait pour sauver les meubles. Dans l’entourage du président guinéen, même si ce dernier ne l’affichait pas, on doutait d’un bizutage souterrain du shadow cabinet français, qui affaiblirait le pouvoir de Condé.

Le président Alpha Condé, qui s’adressait à la diaspora guinéenne de l’Europe, des USA, a dit tout haut qu’il dort tranquillement depuis l’accession de son ami socialiste Hollande au pouvoir. « Mes ennemis ont tout essayé pour me faire échouer. Mais Dieu ne dort pas. Ceux qui ont cherché à saborder mon régime ont été battus respectivement lors des dernières élections présidentielles. La Guinée est dans un trou, soyez patients et aidez moi à y sortir » a martelé le chef de l’Etat guinéen. Le régime de Conakry a engagé des procès devant la justice (affaire Rusal, Coton de Guinée, Banque Centrale de Guinée) et entamé la réforme de l’armée et de l’administration. Dans ce pays gâté par la nature et endetté à plus de 3 milliards de dollars, les chantiers sont immenses : eau, énergie, infrastructures.

http://www.lesafriques.com/actualite/france-guinee-alpha-conde-a-propos-de-francois-hollande-dieu-ne-dort.html?Itemid=89?articleid=32243

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____"When I say Weak Ass, You Say Bitch!" Bushmen disparition programmée, botswana. Les Dieux sont tombés sur la tête en préparation...Une vie de chasse et de cueillette : les Bushmen une disparition annoncée

2012 hahahahahahahh!!!!!!!! man... we are horrible at predicting the future. 

  • Le Salon noir, France Culture, le mercredi de 14h30 à 15h
  • Par Vincent Charpentier
  • Émission du 9 mai 2007

Depuis des millénaires, sociétés et cultures disparaissent au profit d’autres, l’acculturation est d’ailleurs un thème de recherche privilégié pour l’archéologue. Marylène Patou-Mathis, spécialiste des sociétés néandertaliennes d’Europe, se penche aujourd’hui sur une des dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs de la planète, les San, ou Bushmen. Actuellement relégués dans le désert du Kalahari (Botswana), peuvent-ils maintenir leurs traditions et monde de vie ?

  • Les livres

Marylène Patou-Mathis, Une mort annoncée : à la rencontre des Bushmen, derniers chasseurs-cueilleurs du Kalahari, Perrin - 2007. Récit d'un séjour chez les San, la tribu bushmen dont le mode de vie est en voie d'extinction, portant témoignage des traditions de ces chasseurs-cueilleurs. L'auteur nous montre ainsi leur histoire, leur mode de vie et leurs coutumes et nous ouvre à un autre monde où l'homme est en symbiose totale avec la nature. Peuple à tradition orale, leurs connaissances et leur langue tendent à disparaître.

Personnes, seules ou en organisation, qui défendent les sans défense, qui se battent pour les bonnes causes..alors, oui, je pense qu'il faut continuer d'y croire, sinon à quoi cela servirait de continuer s'il n'y a plus d'espoir. Le mal contre le bien, et le bien gagnera..ou du moins il permet d'espérer encore et toujours.

http://www.blogg.org/blog-78547-billet-1269903.html

jeudi 28 juin 2012

DESTINS DE CHASSEURS/ CUEILLEURS.(3) LES BUSHMEN.MYTHE ET HISTOIRE.

3_bushmen

C'est cette une image romantique , forgée par l'anthropologie, jusqu'à un tournant récent qui s'est popularisée, on l'a vu, par le cinéma mais aussi par la littérature.des ouvrages eurent dans ce domaine un rôle essentiel, ceux de l'auteur britannique d'origine sud africaine Laurens Van Der Post, The Lost World of thé Kalahari (1958) et The Heart of thé Hunter (1961).le premier relate une expédition à la recherche du monde perdu, et des bushmen « purs » aventure réelle mais aussi mystique, la quête du bushman symbolisant une part de nous même. Le second livre gravite autour d'un personnage moins « fantasmatique « mais qui présente justement les traits du bushmen « domestiqué « donc corrompu ».

Le mythe bushman si l'on le compare à l'histoire réelle que l'on va aborder par la suite peut être résumé en quelques aspects :

Le premier à propos des Bushmen consiste à dire qu'ils vivraient, du moins « traditionnellement », et depuis longtemps dans l'isolement par rapport aux autres populations. En réalité, des liens commerciaux ont existé à travers le Kalahari depuis plus d'un millénaire. Bien que leur organisation sociale puisse être qualifiée de « mésolithique », les Bushmen ont eu accès au fer depuis des siècles .La fonte du minerai n'était cependant pas réalisée par eux-mêmes, mais par des populations voisines .L'histoire et l'archéologie ne peuvent trancher sur l'existence d'une migration forcée vers le Kalahari par des Européens ou des Africains, tout au plus ont-ils imposé et renforcé l'isolement de groupes préexistants

G139« Si des personnes déplacées se trouvent cependant parmi les ancêtres des Bushmen actuels, elles n'ont laissé aucune trace que l'on puisse suivre, aucun reste que l'on puisse retrouver (excepté peut-être quelques éléments de vocabulaire, non encore attestés). Les /Xam, ou Bushmen du Cap, si vivants dans l'imaginaire collectif, ont disparu depuis longtemps. Ceux du Kalahari sont des cousins très éloignés et assez différents d'eux sous maints aspects. Il est utile à cet égard de rappeler que les Bushmen ne sont pas des nomades au sens où ils se déplaceraient de façon aléatoire, car leurs mouvements les conduisent et les ont presque toujours conduits à l'intérieur de territoires définis, chacun d'eux occupé par un groupe bushman distinct. En un certain sens, les éleveurs khoekhoe (depuis environ 2000 ans), les fermiers noirs bantouphones (depuis le dernier millénaire) et les Européens d'Afrique australe (au cours des 350 dernières années) ont été les véritables nomades, ou plus exactement les véritables migrants, alors que les Bushmen ont toujours été là. »LES BUSHMEN DANS L'HISTOIRE OP.CITE

Le terme de nomadisme est chargé d'ambiguité : la plupart des groupes sont aujourd'hui sédentaires, établis autour des points d'eau permanents ou dans les exploitations agricoles où ils sont salariés. BUSHMEN968_modifié-2Les déplacements, fortement réglementés durant la période d'apartheid en Afrique du Sud et en Namibie, sont certes croissants, mais accusent un caractère fortement individuel et sont largement motivés par des questions de relations familiales et sociales. Quelle qu'ait été la logique environnementale et économique des migrations d'autrefois, on se déplace aujourd'hui surtout pour des raisons personnelles où il s'agit de rendre visite à ses proches. Quant aux groupements saisonniers des communautés autour des trous d'eau permanents, ils ont laissé place à des rencontres plus aléatoires en ville, où l'on va se faire soigner, acheter de la nourriture, ou encore boire de l'alcool. « Du reste, n'y a-t-il jamais eu une forme unique de nomadisme ? Le climat, la disponibilité des ressources, les modes d'économie, mais aussi la taille des communautés, leur densité et leur occupation des espaces seraient-ils des facteurs négligeables pour l'histoire de l'Afrique australe ? La réponse est bien évidemment non ! De fait, c'était plutôt le semi-nomadisme qui était jadis de rigueur, avec une variation importante, selon les groupes, qui tient à la relation complexe et non déterminée a priori entre idéologies, pratiques et contraintes micro-environnementales ».

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BUSHMEN964_modifié-1Une autre composante du mythe, très actuelle, est véhiculée de l'extérieur par les récits de voyage comme ceux de Laurens Van der Post : les Bushmen « purs » seraient en voie de disparition totale. En réalité, 90 000 Bushmen au moins vivent aujourd'hui dans le Kalahari et les régions environnantes. La grande majorité, cependant, sont ce que Van der Post appelle des Bushmen « domestiqués ».(dont on sait qu'on leur dénie selon le mythe toute identité authentique) C'est que leur histoire récente est en grande partie une histoire du malheur. Les sources coloniales permettent de documenter plus spécifiquement, pour les derniers siècles, des phénomènes d'extermination et d'asservissement, qui ont fait disparaître les Khoesan en tant que collectivités dotées d'identités propres, pour ne faire subsister qu'un sous-prolétariat rural ; c'est tout particulièrement le cas en Afrique du Sud, où les Khoesan ont été absorbés dans la catégorie sociale des « Coloureds », qui regroupe les descendants d'esclaves aussi bien que les fruits des métissages coloniaux anciens. Plus proches de nous, les populations de chasseurs-cueilleurs des pays plus tardivement colonisés ont subi, au cours des dernières décennies, un processus d'acculturation du fait de leur entrée dans des relations de dépendance à l'égard de leurs voisins – fermiers blancs en Namibie, fermiers tswana ou blancs au Botswana – et dans des relations d'échange inégales à la périphérie du système de l'économie de marché. (ce qui n'était pas le cas avant la colonisation.)

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BUSHMEN979Très peu nombreux désormais sont ceux qui ne vivent que de chasse et de collecte, mais la plupart selon des sources récentes ont pourtant conservé des éléments d'identité, quoiqu'en mouvement « La religion bushman demeure vivace, et dans de nombreuses régions la politique traditionnelle du consensus, le système d'obligations familiales et parentales, les règles d'échange de dons et de partage de la viande, et même la migration saisonnière, la dispersion et le regroupement des bandes sont toujours pratiqués. Certaines formes spécifiques d'organisation des bandes sont en train de changer, en raison de la dépendance vis-à-vis des biens de consommation provenant des boutiques et de l'accès à l'eau facilité par les puits mis en place par le gouvernement central, les municipalités ou les fermiers locaux ... En outre, les Bushmen ont conservé leurs propres langues, très diverses, souvent d'une expression subtile, riches en concepts abstraits (au moins dans le cas des langues du groupe « Bushman Central », comme le glwi et le nharo), grammaticalement et phonologiquement complexes. Et quoique la diversité au sein des langues bushmen soit plus grande qu'au sein de la famille indo-européenne, certains Bushmen en parlent couramment plusieurs. »op.cite

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BUSHMEN969_modifié-1Les Bushmen ne sont donc pas figés,comme on le voudrait dans la reproduction perpétuelle d'un mode de vie bien réglé entre parties de chasse, partage collectif de la viande, danses rituelles et confection de colliers en perles de coquille d'œuf d'autruche. Ils ont été et sont acteurs (et pas seulement spectateurs distraits) de mouvements, de mutations techniques et idéologiques dont les archives, il est vrai, sont trop manquantes. Ils ont fait face - à des changements écologiques profonds, à des crises graves. Ils ont inventé des institutions, des mythes, des objets, des chants, des solutions techniques qui ont fait date. Ils ont bien, en somme, une histoire. Nous n'en avons pas les annales, mais au moins peut-on exploiter toutes sources et faire appel, outre les archives écrites produites en quantité croissante par les Européens depuis quatre ou cinq siècles, aux archives matérielles (notamment archéologiques), picturales (les très nombreuses peintures et gravures rupestres d'Afrique australe, qui leur sont généralement attribuées, ils n'ont jamais ignoré ni la réalité des autres groupes (en Afrique, de nombreux récits de fondation sont d'abord des récits de guerre et de fuite), et donc aussi des autres dieux, ni la nécessité de commercer ou d'aller prendre femme ailleurs. Rien ne permet de penser hier plus qu'aujourd'hui à l'image d'un monde clos et autosuffisant. Comment considérer sinon par des histoires multiples, cet ensemble de populations trop morcelées, aux territoires bordés de frontières poreuses, qui n'ont pas de langue commune et qui n'ont jamais eu de conscience collective ? Ne risque-t-on pas de donner corps à un «peuple » qui n'existe pas ?(ou pas encore ?)




First-film« C'est à ce point que l'illusion de l'ethnologue rejoint le demi-fantasme des indigènes. Elle n'est, elle aussi, qu'une demi-illusion. Car, si l'ethnologue est bien évidemment tenté d'identifier ceux qu'il étudie au paysage où il les découvre et à l'espace qu'ils ont mis en forme, il n'ignore pas plus qu'eux les vicissitudes de leur histoire, leur mobilité, la multiplicité des espaces auxquels ils se réfèrent et la fluctuation de leurs frontières. Encore peut-il, comme eux, être tenté de prendre sur les bouleversements actuels la mesure illusoire de leur stabilité passée. Quand les bulldozers effacent le terroir, quand les jeunes gens partent en ville ou quand s'installent des « allochtones », c'est au sens le plus concret, le plus spatial, que s'effacent, avec les repères du territoire, ceux de l'identité.

Mais là n'est pas l'essentiel de sa tentation, qui est intellectuelle et dont témoigne de longue date la tradition ethnologique…. »

« Substantifier chaque culture singulière, c'est ignorer à la fois son caractère intrinsèquement problématique, dont témoignent pourtant à l'occasion ses réactions aux autres cultures ou aux à-coups de l'histoire, et la complexité d'une trame sociale et de positions individuelles qui ne se laissent jamais déduire du « texte » culturel. Ch%2016%20bushmanMais il ne faudrait pas ignorer la part de réalité qui sous-tend le fantasme indigène et l'illusion ethnologique : l'organisation de J'espace et la constitution de lieux sont, à l'intérieur d'un même groupe social, l'un des enjeux et l'une des modalités des pratiques collectives et individuelles. Les collectivités (ou ceux qui les dirigent), comme les individus qui s'y rattachent, ont besoin simultanément de penser l'identité et la relation, et, pour ce faire, de symboliser les constituants de l'identité partagée (par l'ensemble d'un groupe), de l'identité particulière (de tel groupe ou de tel individu par rapport aux autres) et de l'identité singulière (de l'individu ou du groupe d'individus en tant qu'ils ne sont semblables à aucun autre). » MARC AUGE.POUR UNE ANTHROPOLOGIE DES MONDES CONTEMPORAINS.

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Ces sources, disparates et dispersées sur plusieurs pays (Angola, Namibie, Zambie, Botswana, Zimbabwe, Afrique du Sud, Lesotho), ont toutes les chances de ne pas révéler une histoire unique. BUSHMEN946_modifié-2Selon les zones géographiques (de la plaine atlantique à la frange côtière le long de l'océan Indien, du Kalahari aux montagnes du Lesotho en passant par le Karoo, les environnements sont multiples), selon les groupes en question et selon les événements (écologiques, politiques...) survenus régionalement, c'est à de nombreuses histoires que l'on assiste, plus ou moins bien documentées, et laissant d'abord l'impression, à l'échelle des siècles et du sous-continent, d'un écheveau de destinées sociales sans tracé commun (sauf peut-être depuis cent ou deux cents ans. On est loin d'épuiser le sujet quand on a parlé à propos des bushsmen des chasseurs /collecteurs,où de ceux qui parlant une langue à clics ou ont aussi en commun un certain nombre de croyances et de pratiques). nombreux sont les Bushmen qui vivent aujourd'hui (et certains depuis assez longtemps) à la ferme, à la mine ou à la ville, qui sont journaliers, salariés ou clochards, bref des prolétaires dans la plupart des cas,(certaines études les abordent en termes de classes sociales.) et qui n'ont jamais eu l'occasion d'approcher une antilope .Ils ne sont pas moins authentiquement Bushmen. « Les profondes mutations sociales survenues récemment (aux XIXe et XXe siècles) et qui ont désintégré ou transformé de façon traumatique les sociétés bushmen sont encore de l'histoire bushman. Elles ne sont pas un point final. D'autres mutations de même ampleur, d'autres révolutions ont eu lieu par le passé, lentes parfois, décalées selon les espaces, peut-être invisibles pour leurs acteurs, mais que dans le temps long et dans les temporalités multiples des différents groupes il est possible de concevoir comme autant d'événements d'une même trame historique. »

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Hottentotdrawing213Le débat concerne par exemple l'existence historique de deux groupes historiques bien séparés comme le suggère l'origine des noms : doit on admettre dire qu'il y aurait eu deux groupes ethniques voisins mais bien distincts, d'un côté les Hottentots, ou plutôt les Khoekhoe (nom qu'eux-mêmes se donnaient), éleveurs de bétail et donc producteurs de nourriture, de l'autre les Bushmen, petits groupes moins visibles de « prédateurs » à l'organisation sociale plus lâche, de culture et de langue différentes des premiers ? cette distinction ethnique reposerait sur une opposition culturelle entre un vieux fond de peuplement de chasseurs-collecteurs autochtones et une installation plus récente d'éleveurs entrés en concurrence avec les premiers. Les études récentes penchent pour une vision plus dynamique des interactions entre éleveurs et chasseurs, au gré des phases d'un cycle écologique et économique de longue durée. En phase « ascendante », sociétés d'éleveurs et de chasseurs pouvaient manifester un certain degré de fusion culturelle, et les chasseurs se trouver progressivement absorbés par leurs voisins. Au contraire, en phase « descendante », des individus ou des groupes entiers pouvaient se retrouver exclus des communautés khoekhoe et contraints de rallier des groupes de chasseurs et de marginaux plus ou moins acculturés. BUSHMEN947_modifié-3 Depuis 1980 et ce que l'on a appelé le « débat du Kalahari », nombre d'anthropologues et d'historiens remirent en question la vision des bushmen comme « isolat culturel » dans le Kalahari au profit d'analyses économiques, où ils mettent l'accent sur la prolétarisation née de l'histoire coloniale plus ou moins récentes et donc sur un cercle vicieux où pauvreté entrainait marginalisation et marginalisation, la pauvreté. ». ils voient, d'abord les Bushmen comme une classe sociale dépourvue de la notion de propriété et dominée par des étrangers. Historiquement, c'est probablement le sens initial du terme San (vagabond) utilisé par les Khoekhoe. Les San étaient des gens pauvres, de groupes ethniques déterminés, qui ne possédaient pas de bétail, par conséquent contraints de se livrer la prédation pour vivre.




Pendant des dizaines de milliers d'années,comme le montre l'archéologie, des femmes et des hommes ont bien vécu en Afrique australe de la chasse aux animaux sauvages ,du fouissage des tubercules, de la cueillette de fruits ou d'herbes, de la collecte de miel, d'œufs, d'insectes et de larves, ainsi que de la pêche et du ramassage des coquillages dans les zones aquatiques (fleuves, estuaires, bords de mer). Mais a-t-on vraiment le droit de s'appuyer sur l'indiscutable « air de famille » des cultures matérielles anciennes pour attribuer le nom de Bushmen à des chasseurs-collecteurs d'un passé lointain ?

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« Mais en fait, derrière la continuité apparente des modes de vie, combien d'histoires interrompues, de dérives migratoires au gré des changements environnementaux, de mutations technologiques et culturelles qui interdisent d'identifier chaque groupe actuel, dans sa spécificité culturelle et biologique, aux traces archéologiques laissées dans la même zone géographique par les chasseurs préhistoriques ? BUSHMEN962_modifié-2

Si les apports archéologiques ne sont pas dues à un déficit de prospections de la part des archéologues, ils signifient que les groupes bushmen actuels ou sub-actuels du Sandveld ou du Drakensberg n'y sont pas « depuis toujours » et que leurs ancêtres ont donc participé à l'histoire d'autres sous-régions de l'Afrique australe. Et si, ailleurs, les traces archéologiques militent en faveur d'une présence continue de plusieurs millénaires sur un même territoire, elles ne doivent pas faire oublier que ces millénaires ont été ponctués d'événements (si l'on accepte d'appeler événements des processus qui ont pu prendre place sur une duréeconsidérable) qui ont modifié en profondeur les sociétés de chasseurs-collecteurs, et qui ont précisément contribué à en faire des Bushmen.

Il y eut ainsi plusieurs révolutions technologiques à partir de 20000 ans avant notre ère (Later Stone Age) qui illustrent ou révèlent des changements profonds dans la culture matérielle et dans l'univers mental des chasseurs-collecteurs : la réduction de la taille des outils lithiques, l'utilisation d'outils en os polis, la diversification des outils (lests de bâtons à fouir, équipement de pêche...), la diffusion de l'arc et de la flèche, l'utilisation de récipients (œufs d'autruche, carapaces de tortues), le développement de l'art (pariétal et mobilier), l'usage de parures, l'enterrement des morts. A partir de 4000, les archéologues situent une densification de la population, à laquelle dut correspondre une intensification des échanges et la mise en place progressive d'un système de circulation des objets, des matériaux, des innovations, des animaux, des groupes humains.

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GRAV1« Qu'on en juge à la rapidité avec laquelle s'imposent le mouton et les techniques liées à l'élevage, ainsi que celles liées à la céramique, dans l'univers quotidien des chasseurs-collecteurs, puis, presque sans rupture, la vache, le métal, les techniques et les produits liés à l'agriculture. En à peine plus d'une dizaine de siècles, combien de révolutions se sont-elles produites ? Dans le paysage d'abord, avec l'extension des pâturages, des zones déboisées et des cultures sur brûlis aux dépens des territoires de chasse. Ensuite dans les relations entre les sociétés, concurrentielles et violentes ici, symbiotiques là, mais aussi, de façon soudaine, hiérarchiques, parce que éleveurs et laboureurs véhiculent des échelles de valeurs qui confinent les autres, les chasseurs, aux frontières de la société. Les Bushmen sont-ils nés de .cette mise à distance, ne sont-ils en somme que les victimes d'un processus inéluctable de marginalisation sociale ? On va voir que ces mutations eurent d'abord pour effet de brouiller les limites entre les groupes, avec pour conséquence indirecte de nous rendre malaisée l'interprétation des traces et d'interdire la projection dans le passé de catégories d'un usage récent.

Bush dans kalahari

Entre ces groupes d'agriculteurs s'installant dans le sous-continent et les groupes de chasseurs-cueilleurs déjà présents sur place, prirent place différentes formes de contacts et d'échanges). Mais on peut dire que, à quelques exceptions près, les populations de chasseurs-cueilleurs faisant usage d'outils de pierre avaient, à l'aube du second millénaire, été remplacées ou absorbées par les communautés villageoises d'agriculteurs métallurgistes dans la presque totalité des régions où l'élevage de la vache et la culture du sorgho et du petit mil étaient praticables, c'est-à-dire en gros dans la moitié est du sous-continent. Bush2Ainsi, seule une moitié ouest, largement dominée par un environnement aride, fut jusqu'à l'arrivée des colons européens le domaine exclusif de communautés diverses de chasseurs-cueilleurs-collecteurs-pêcheurs-éleveurs qui continuaient de produire et d'utiliser des outils de pierre

Cette césure entre l'ouest et l'est, entre des cultures Later Stone Age et des cultures Iron Age, est l'une des coupures mentales les plus profondes dans la perception de la préhistoire de l'Afrique australe. Sur cette césure pèse aussi la périodisation (âge de la pierre versus âge des métaux) forgée dans d'autres parties du monde depuis les origines de l'archéologie pré- et protohistorique. Elle est peut-être, pourtant, largement exagérée par le fait que l'on projette trop aisément sur le passé nos connaissances des populations actuelles ou subactuelles, que nous savons être très différentes sur le plan linguistique par exemple (langues khoesan versus langues bantu de la famille Niger-Congo).

50a_namibia_places_monuments_san_villages_femaleAinsi, certains présupposés ont longtemps conditionné notre façon de percevoir l'économie, les structures sociales et la culture matérielle des populations préhistoriques. Dans le domaine de l'économie, le rôle du pastoralisme a de la sorte longtemps été minoré, à cause de l'intérêt trop exclusif porté à l'étude de populations de chasseurs-cueilleurs « purs », tant prisées par les préhistoriens et les ethnologues. Or, de par sa position pivot entre chasseurs-cueilleurs nomades et agro-pasteurs sédentaires, cette économie pastorale occupe une place importante dans le paysage de l'Afrique australe des deux derniers milliers d'années ; peut-être est-ce même elle qui éclaire, en partie, le statut de la chasse tout au long de ces deux millénaires, entendue comme une économie complémentaire pratiquée par ces mêmes groupes pastoraux ou par des groupes peu ou prou affiliés à eux. Il convient, en outre, de s'interroger sur l'impact de la colonisation à son égard : dans quelle mesure cette dernière n'a-t-elle pas favorisé le maintien voire, ponctuellement, la formation de groupes de chasseurs-cueilleurs trouvant refuge dans les milieux les plus arides, tandis que disparaissaient les pasteurs, davantage soumis à une concurrence sur leurs terres de pâture et plus vite « enrôlés » par les colons comme ouvriers de ferme? L'économie de prédation n'a-t-elle pas été en partie suscitée, tout du moins modifiée dans son statut, par la colonisation? En d'autres termes, l'archipel bushman n'est-il pas, peut-être autant que le fruit d'une longue préhistoire, la résultante d'un événement historique récent (la colonisation) ayant eu pour effets à la fois de « bushmaniser » économiquement des populations locales et d'éliminer des groupes de culture plus « avancée », mais aussi plus fragiles dans un tel contexte (les éleveurs), accroissant ainsi l'isolement social et conceptuel des Bushmen »ALAIN BARNARD. UN PEUPLE SOUS LE REGARD OCCIDENTAL.LES BUSHSMEN DANS L'HISTOIRE.

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Tous les écrits ethnographiques ont eu d'abord un point commun : ils décrivaient la société bushman comme immuable jusqu'à une période récente. Au moins implicitement, ils affirmaient que jusqu'à cette époque, elle a connu des formes d'organisation sociale à la fois anciennes et adaptatives, où les forces extérieures n'eurent qu'une influence minime, où l'égalitarisme était l'idéologie prédominante, et le partage, une pratique suivie.Si histoire ,il y avait désormais ,elle était imposée de l'extérieur par les bantous et surtout la colonisation

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Pourquoi alors le Kalahari ? Pourquoi est-ce précisément en ces régions reculées de savanes et de désert parfois arides, que vivent, comme s'ils s'étaient délébérment préservés du temps et des regards, les derniers Bushmen ? BUSHMEN966_modifié-1Illusion de permanence, paradoxalement produit de l'histoire ! Au cours des millénaires, des chasseurs-collecteurs ont pourtant été de toutes les révolutions. En adoptant d'autres modes de subsistance, en apprenant le maniement d'autres objets ou techniques, en changeant de langue ou de statut social, certains individus ou certains groupes ont pu être « absorbés » dans les sociétés khoekhoe et bantoues, ont pu même sauter le pas et « devenir » des Khoekhoe ou des Bantous. Au cours du dernier millénaire, le phénomène saillant à l'échelle du sous-continent est celui de l'intégration croissante des sociétés dans un système d'échanges et d'interactions se développant à partir du nord et de l'est. Quoique les effets de ce système se laissent appréhender, notamment au plan archéologique, jusqu'au cœur du Kalahari, il est indéniable que cette dernière région a connu de par son écologie une emprise économique et politique de moindre intensité que ses périphéries, faisant du centre de l'Afrique australe, plus que toute autre région, un abri ou un refuge pour des populations. Perçue dans la longue durée, il est clair que la colonisation européenne, procédant d'un mouvement enveloppant depuis le sud et l'ouest, est encore venue renforcer ce phénomène, tout en augmentant considérablement ses effets négatifs.

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7082i1Débutée au milieu du xvne siècle depuis la péninsule du Cap, l'histoire de la colonisation européenne peut être vue comme celle d'une « frontière », au sens de l'ouest américain en mouvement permanent englobant progressivement les territoires correspondant à la colonie du Cap, à l'Afrique du Sud et à l'Afrique australe dans son ensemble. À l'intérieur de cette frontière, on assiste à la mise en place d'un système d'exploitation des populations et à l'extension d'un réseau de drainage des ressources, à commencer par le bétail. Il ne fait pas de doute que maintes communautés de chasseurs-collecteurs se sont trouvées « absorbés» dans ce processus qui devait signifier au final l'affaiblissement de leur pouvoir de transaction et engendrer un cycle de dépossession-déprédation-rétorsion qui culmina avec les massacres, les enlèvements et la généralisation du servage dans l'Afrique du Sud du XIXe siècle. Afriquedusud_Gwangka1846 Brutalement éliminés ou en fuite, les Bushmen disparaissent alors du paysage l ; la pression historique, économique et sociale désintégra les groupes, rendit les individus moins visibles socialement. De gré ou de force, les Bushmen survivants n'existèrent que dans les interstices des sociétés environnantes, profitent des possibilités de survie au prix de changements de statut ou de renoncement identitaire : certains se fondent dans le sous-prolétariat rural de la colonie, d'autres sont absorbés dans une nation sotho en voie de formation .Pour eux c'est une autre histoire qui commence, une histoire du malheur.




BUSHMEN974_modifié-2C'est le même processus qui se reproduit, plus loin, sur les franges ouest et sud-ouest du Kalahari. Dans ces régions, les populations bushmen ont été en contact, dès la fin du XVe siècle, avec des marchands et des aventuriers européens, et se sont trouvés intégrés dans le grand commerce international des peaux, de l'ivoire et des plumes d'autruche, qui bat son plein au xixe siècle. Ici, c'est la quasi-disparition du gibier, dans les années 1880, causée par sa surexploitation, qui sonne le glas de cette intégration économique et contraint les Bushmen à rechercher d'autres opportunités. Elles leurs sont fournies par la pénétration des trekboers, qui met en branle le processus de domination coloniale dans le Northern Cape au XVIII- XIXe siècle, dans la région de Ghanzi (ouest du Botswana) et dans l'est namibien au XXe siècle.la région subit d'abord l'enclosure des terres par les colons blancs et la confiscation des points d'eau, puis les conséquences de la ségrégation (dès la fin des années 1910) et de l'apartheid (à partir des années 1970), enfin des lois réprimant le vagabondage. BUSHMEN983 De ce fait, les Bushmen se sont retrouvés progressivement « piégés » sur leurs anciens territoires de chasse, contraints à l'immobilité sur les fermes commerciales composant désormais l'espace colonial. Avec la dissolution des liens sociaux traditionnels, les Bushmen, incapables de maintenir un mode de vie basé sur l'exploitation de vastes territoires, n'eurent souvent d'autre choix pour survivre que de s'embaucher auprès du baas (le maître) comme travailleurs agricoles, ce qui leur conférait un statut de dépendants économiques, rarement payés et généralement victimes de l'alcoolisme et des mauvais traitements. Moins que jamais des chasseurs-collecteurs, les Bushmen restent cependant bel et bien des « Bushmen », dont la dégradation sociale et morale ne fait qu'accroître la réputation d'incivilités hors du temps.




« Au terme de cette longue histoire, marquée par une série d'événements et de transformations par lesquels les Bushmen semblent disparaître de la scène, leur prolétarisation contemporaine les rend une fois de plus invisibles, parce qu'indignes d'être comparés au Bushman authentique du mythe . À ce compte, les « vrais » Bushmen n'existent plus, sauf en quelques réserves protégées du Kalahari. Anéantis par l'histoire, les voilà en outre niés par le mythe.

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« II n'existe pas une image unique des Bushmen. Bots-bush-ld-1010_screenEn tout cas, il n'est pas d'image unique qui soit en même temps une image correcte. Les Bushmen ont été utilisés par des générations de personnes, tant en Europe qu'en Afrique, comme principaux représentants du « primitif », avec à la fois de bonnes et de mauvaises connotations, et il ne fait pas de doute qu'ils continueront à être utilisés de la sorte. Pour paraphraser Lévi-Strauss, les Bushmen sont « bons à penser ».

Ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est qu'il y a en Occident une conscience grandissante que les Bushmen réfléchissent également à leur place dans le monde, et qu'ils ne le font pas toujours de la même façon que les Occidentaux. Les représentants bushmen expriment à présent les différences entre les cultures aussi bien que de nombreux anthropologues, et leurs perspectives mettent en relief leurs propres valeurs, qui sont souvent loin d'être « primitives », dans quelque sens que ce soit : partager au sein de la communauté, rechercher un ordre social égalitaire, vivre en harmonie avec la nature, etc. Mais par-dessus tout, ils mettent en valeur leur relation à la terre, qui entre en contradiction avec au moins l'un des aspects de la représentation occidentale, porteur d'une durable méprise : l'idée selon laquelle le caractère nomade de la vie des Bushmen serait une indication de tendances migratoires. Tout au contraire, les groupes de Bushmen ayant survécu jusqu'à ce jour ont occupé leurs territoires actuels depuis des siècles, voire des millénaires.

Un espoir pour l'avenir serait que le regard occidental se rapproche davantage de celui des Bushmen, non seulement sur le plan de la sensibilité spirituelle, artistique ou musicale, mais aussi par une compréhension de l'idée que l'avenir dans la reconnaissance d'une autodétermination et d'une identité fondée sur des droits à la terre ancestrale. »ALAIN BARNARD O.CITE

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___Damn Obama : «Le meilleur est à venir»

Le président réélu, accompagné par sa famille sur scène, a dit vouloir travailler avec Mitt Romney pour «faire avancer le pays».

L'essentiel

• Le président sortant Barack Obama a été réélu à la Maison Blanche ce mercredi, en remportant notamment les Etats clés de la Virginie, du Colorado et du Nevada.

• Le rapport de force reste en revanche inchangé au Congrès : le Sénat reste du côté des démocrates, tandis que les républicains conservent la Chambre des représentants.

• Tous les résultats Etat par Etat à voir sur notre carte.

A lire aussi : Revivez la soirée électorale avec Libé.




10 heures. Au tour du président russe, Vladimir Poutine de féliciter barack Obama pour sa réélection.

9h44. Vu de Kogelo, le village des origines kényanes d' Obama. «Il a gagné par la grâce de Dieu», assure Sarah Obama, la grande-mère du président, 90 ans. «Et aussi parce qu’il sait aimer les gens, il n’a pas ...

Barack Obama réélu à la présidence des Etats-Unis 07/11/2012



Malgré une campagne disputée, Barack Obama obtient son second mandat Par Redaction Grioo.com




Barack Obama a remporté mardi l'élection présidentielle américaine face au républicain Mitt Romney. Il décroche à 51 ans son second mandat. Son parti conserve la majorité au Sénat mais les républicains contrôleront encore la Chambre des représentants.

Elu il y a quatre ans sur des slogans d'"espoir" et de "changement", Barack Obama a réussi à convaincre une majorité de ses compatriotes qu'il était le mieux placé pour les guider pour quatre années supplémentaires, malgré un bilan économique en demi-teinte.

Le président démocrate sortant a enlevé suffisamment d'Etats-clé pour réduire à néant les espoirs de M. Romney de le déloger de la Maison Blanche : il a ainsi remporté le New Hampshire, le Nevada, l'Ohio, le Colorado, le Wisconsin, la Virgine. En Floride, après dépouillement de 97,5% des votes, Barack Obama menait de 33 000 voix.




Jamais depuis les années 1930 un président américain n'avait été réélu avec un taux de chômage supérieur à 7,2 %. Un seul démocrate, Bill Clinton, a enchaîné deux mandats pleins à la tête du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mais la victoire de M. Obama sera toutefois plus étroite qu'en 2008, lorsqu'il avait largement dominé John McCain. Mit( Romney a aussi gagné des Etats qui avaient été remportés il y a quatre ans par le démocrate, dont la Caroline du Nord (sud-est) et l'Indiana (centre). "Tout ceci est arrivé grâce à vous. Merci", a écrit Barack Obama sur Twitter tandis que ses conseillers étaient aux anges.

Malgré une bonne campagne et de bons débats, Mitt Romney, un ancien entrepreneur de capital-risque multimillionnaire de 65 ans, échoue finalement aux portes de la Maison Blanche.

Des dizaines de millions d'Américains se sont déplacés pour départager les deux hommes. Certains ont parfois dû attendre de longues heures avant de glisser leur bulletin dans l'urne et les plaintes se sont multipliées. Les républicains ont réussi à conserver le contrôle de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée. Les démocrates semblaient eux en mesure de conserver le contrôle du Sénat après avoir remporté des sièges emblématiques, dont l'ancien de Ted Kennedy au Massachusetts.

http://www.grioo.com/ar,barack_obama_reelu_a_la_presidence_des_etats-unis,23169.html

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