___Union africaine Pourquoi ses pairs hésitent à bousculer Mugabe.. Le « vieux dinosaure » le baobab tombera tout seul
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- Le baobab tombera tout seul
BRAECKMAN,COLETTE; AFP
Jeudi 3 juillet 2008
Union africaine Pourquoi ses pairs hésitent à bousculer Mugabe
Trop de chefs d’Etat africains ont eu des relations personnelles avec Mugabe pour oser le sanctionner.
ANALYSE
Les chefs d’Etat africains réunis à Charm El-Cheikh, sont sans illusions sur la manière dont Robert Mugabe a confisqué les élections présidentielles. Cependant, pressés de toutes parts pour prendre des sanctions, voire envoyer au Zimbabwe une force d’intervention, ils continuent à faire le gros dos, attendant que passe l’orage. Si le vieux dictateur a été accueilli froidement, il n’a toutefois guère été bousculé par ses pairs.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette relative impuissance. Le premier, c’est que Mugabe, 84 ans, est l’un des doyens de l’Union africaine et que, du nord au sud du continent, on hésite à secouer les baobabs. Peut-être par respect envers les anciens, mais plus sûrement encore parce que Mugabe est loin d’être le seul « dinosaure » : le président égyptien Hosni Moubarak est au pouvoir depuis 27 ans, il emprisonne lui aussi ses opposants et s’arrange pour se faire réélire. Omar Bongo, 83 ans, président du Gabon depuis 41 ans n’a vu « aucune objection » à l’élection de Mugabe, d’autant moins qu’il contrôle de près son beau-père, le Congolais Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville de 1979 à 1992 et revenu au pouvoir par la force en 1997.
Même si le Ghana est aujourd’hui cité en exemple pour ses performances économiques, le pays de Kwame Nkrumah, le père du panafricanisme, n’oublie pas que c’est à Accra que Mugabe reçut formation politique et intellectuelle et rencontra Sally, sa première épouse. Cependant le président ghanéen Kuofor et son collègue du Nigeria Umaru Musa Yar’Adua, tous deux élus démocratiquement, ont été les premiers à oser critiquer Mugabe.
C’est parmi les pays d’Afrique australe que l’embarras est le plus palpable. En effet, Mugabe a connu tous les leaders des mouvements de libération et est encore considéré comme un héros par leurs successeurs. Sans surprise, seul Mandela a osé, à l’occasion de son 90e anniversaire, critiquer ouvertement son « cadet ». Le président Thabo Mbeki, lui, est confronté à la quadrature du cercle : il n’ignore rien des dérives totalitaires du Zimbabwe, les ghettos noirs sud-africains sont envahis par des millions de migrants fuyant la crise et cependant il hésite à employer la manière forte. Pour deux raisons : d’une part, Mugabe qui a redistribué les terres des fermiers blancs est considéré comme un héros par de nombreux petits agriculteurs noirs d’Afrique australe. Et surtout, Mbeki est paralysé par le poids du passé. En effet, le président sud-africain, qui a grandi en exil à Londres, est le fils de Govan Mbeki, l’un des fondateurs, avec Nelson Mandela, du Congrès national africain.
Ces hommes qui ont partagé les combats de Mugabe contre les « pouvoirs blancs » n’ont pas oublié comment le Zimbabwe, au lendemain de l’indépendance en 1980, a tenu son rôle au sein des pays dits de la ligne de front, soutenant les « combattants de la liberté ».
Même réflexe du côté du président angolais Eduardo dos Santos : ancien secrétaire général du MPLA (Mouvement populaire pour l’indépendance de l’Angola), il est arrivé au pouvoir après la mort du premier président Agostinho Neto (un contemporain de Mugabe). Lui aussi, aux côtés du Zimbabwe, a dû faire face aux attaques sud-africaines qui voulaient détruire les bases de l’ANC. L’indépendance de la Namibie, qui ouvrit la voie à la fin de l’apartheid, fut rendue possible par la victoire remportée en 1988 à Cuito Canavale, dans le sud de l’Angola, par les Angolais assistés par les Cubains.
Dix ans plus tard, en 1998, lorsqu’éclata la deuxième guerre du Congo, l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie firent cause commune pour soutenir Kinshasa et Laurent-Désiré Kabila. Ce dernier, opposant de la première heure à Mobutu, avait côtoyé les leaders des mouvements de libération africains lorsqu’il se trouvait en exil en Tanzanie.
Sans surprise, l’Angola bloque donc toutes les résolutions de l’Union africaine qui pourraient déstabiliser Mugabe, le président namibien Hifikepunye Pohamba fait de même tandis qu’à Kinshasa, on n’oublie pas qu’au lendemain de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila, c’est Mugabe qui mit en selle son fils Joseph…
Même le président ougandais Yoweri Museveni est gêné par le cas de Mugabe : ces hommes se sont rencontrés en Tanzanie et au Mozambique à la fin des années 70. Avec la bénédiction du président Julius Nyerere de Tanzanie, le Frelimo (Front de libération du Mozambique) assurait alors la formation militaire et politique des combattants de la NRA (nouvelle alliance révolutionnaire), le mouvement de Museveni qui en 1986 allait prendre le pouvoir en Ouganda avec l’aide de combattants tutsis rwandais, qui allaient plus tard former le FPR (Front patriotique rwandais). Lorsqu’il prit le pouvoir dans un pays ravagé par la guerre civile, Museveni qui nomma un certain Paul Kagame à la tête des services de sécurité, avait pu compter sur l’aide du Zimbabwe…
En fait, les seuls véritables opposants africains sont les chefs d’Etat plus jeunes, arrivés au pouvoir par les urnes comme le Zambien Levy Mwanawasa (victime d’un malaise cardiaque et qui a été mis sur la sellette pour avoir accepté 71 millions de dollars afin de précipiter la sortie de Mugabe…) ou le Kényan Raila Odinga devenu Premier ministre après que la fin des élections ait été marquée par des émeutes à caractère ethnique.
Respect à l’égard des anciens, relations nouées du temps des guerres de libération, solidarité entre « dinosaures » expliquent les réticences de l’Union africaine. S’y ajoute aussi une « tendance lourde » : les Africains, désormais courtisés par de nouvelles puissances, supportent de plus en plus mal les injonctions venues des anciennes métropoles et auraient plutôt tendance à en prendre le contre-pied… Morgan Tsvangirai rejette un gouvernement d’union
Le chef de l’opposition au Zimbabwe Morgan Tsvangirai a rejeté mercredi l’idée d’un gouvernement d’union nationale, recommandée par l’Union africaine à l’issue de son sommet en Egypte, mais s’est dit prêt au dialogue sur la mise en place d’une période de transition menant à un nouveau scrutin.
La formation d’un tel gouvernement « ne refléterait pas la volonté du peuple zimbabwéen », a estimé M. Tsvangirai après une réunion de son parti, le Mouvement pour le changement démocratique. Pour s’engager dans des discussions, l’ancien syndicaliste de 56 ans demande comme prérequis la reconnaissance des résultats du premier tour, à l’issue duquel il avait frôlé la majorité absolue, et le rejet de ceux du second tour qu’il a boycotté en raison d’un déchaînement de violences contre ses partisans.
Au contraire, le régime a accueilli favorablement la résolution de l’UA, jugeant qu’elle rejoignait les déclarations du président Mugabe qui, lors de son investiture, a dit espérer « des négociations rapides ». (afp)
http://archives.lesoir.be/le-baobab-tombera-tout-seul_t-20080703-00GTUT.html
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