___Francophonie : 1. Statut du français aux Nations Unies. Le français fait partie des six langues officielles des Nations Unies, avec l’anglais, l’espagnol, le chinois, le russe (aux termes de la résolution 2 (I) du 1er février 1946 de l’AGNU) et l’arabe
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Francophonie
1. Statut du français aux Nations Unies
2. Francophonie à l’ONU
3. Organisation internationale de la Francophonie
4. Déclarations de la France
5. Textes de référence
6. Liens utiles
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" Pour la France, la promotion du français constitue un objectif important, car la langue n’est pas seulement un moyen de communication, c’est aussi le véhicule de valeurs, un pont entre les sociétés, un trait d’union entre les individus. Une langue, c’est aussi une culture, un outil de saisie du monde, un mode d’expression et de pensée. Le combat pour la langue française est une bataille pour la diversité et le pluralisme, un enjeu de rayonnement, mais aussi un enjeu économique"
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, Conférence inaugurale de l’Ecole des Affaires internationales de Sciences Po Paris (6 septembre 2012)
1. Statut du français aux Nations Unies Retour à la table des matières
Le français fait partie des six langues officielles des Nations Unies, avec l’anglais, l’espagnol, le chinois, le russe (aux termes de la résolution 2 (I) du 1er février 1946 de l’AGNU) et l’arabe (celle-ci ayant été introduite comme sixième langue officielle en 1973, par la résolution 3191). Le français est utilisé lors des différentes réunions des organes de l’ONU, en particulier à l’Assemblée générale comme le stipule l’article 51 de son règlement intérieur, ainsi qu’au Conseil de sécurité. Il sert également à la diffusion de documents officiels. Les textes dans les six langues font également foi. Ceci a pu poser des difficultés, l’exemple le plus célèbre étant la résolution 242 du Conseil de sécurité (1967), à propos des Territoires palestiniens occupés par Israël, où les versions française et anglaise ont connu des divergences d’interprétation.
Le français est également, avec l’anglais, une des deux langues de travail du Secrétariat des Nations Unies.
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Carte du monde de la francophonie. 50 Etats membres de l’Organisation internationale de la francophonie (en jaune) et 19 Etats observateurs (en vert). Image : OIF
En septembre 2011, lors du débat général de la 66ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, sur les 72 Etats membres, associés et observateurs à l’Organisation internationale de la Francophonie, 22 se sont exprimés, par la voix de leurs représentants, entièrement en français (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, France, Gabon, Guinée, Haïti, Luxembourg, Mali, Monaco, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sénégal, Suisse, Tchad et Togo) et cinq partiellement (Belgique, Cambodge, Grèce, Maurice et Roumanie). 21 représentants se sont exprimés exclusivement en anglais, tandis que 21 autres représentants ont choisi de prononcer leurs discours en langues tierces. Le secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a fait une allocution d’ouverture dans les deux langues de travail du Secrétariat, comme il est d’usage. Le Président du Conseil européen, M. Herman Van Rompuy a également combiné français et anglais. 34 Etats membres des Nations Unies ont par ailleurs distribué une version française du texte de leur intervention.
M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, et M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, lors de la réception francophone - New York - 27 septembre 2012 - Crédits photo : Franceonu/ Martin Loper
2. Francophonie à l’ONU Retour à la table des matières
A. Coopération OIF - ONU.
- Les relations entre l’OIF et les Nations Unies sont régies par une série de résolutions biennales, la dernière en date étant la résolution A/RES/65/263 sur "la coopération entre l’ONU et l’OIF" (adoptée en plénière le 14 janvier 2011).
La contribution de l’OIF aux objectifs des Nations Unies est multiple et concerne de nombreux champs d’action. La prévention des conflits et l’appui à la démocratie constituent les premiers axes de cette coopération. Dans cette résolution, l’Assemblée générale s’est notamment félicitée de " l’impulsion nouvelle donnée " à la participation d’Etats membres de l’OIF aux opérations de maintien de la paix ainsi que de la participation de l’OIF aux travaux de la Commission de consolidation de la paix consacrés au Burundi, à la Guinée-Bissau et à la RCA. L’ONU et l’OIF coordonnent également leurs actions dans le domaine de la diversité culturelle et linguistique et du dialogue des cultures et des civilisations.
Enfin, les deux organisations coopèrent pour faire face aux crises financière et alimentaire et mobilisent tous les atouts et toute la volonté des membres pour la ratification des instruments internationaux relatifs à l’environnement. La résolution rappelle les engagements pris par les Etats membres de l’OIF lors du Sommet de Montreux (voir ci-dessous).
L’OIF et l’ONU ont également renforcé leur coopération dans un domaine dans lequel la Francophonie a depuis longtemps fait ses preuves, celui de l’observation et de l’assistance électorale, avec plusieurs opérations conjointes dans des pays francophones, comme aux Comores à l’occasion des élections législatives de décembre 2009, en Guinée à l’occasion de l’élection présidentielle de 2010, ou encore en République centrafricaine dans le cadre des préparatifs des scrutins présidentiel et législatifs prévus en 2011.
En témoignage de cette coopération, une concertation ministérielle informelle de la Francophonie s’est tenue en marge du segment de haut niveau de l’Assemblée générale le 20 septembre 2011, sur le thème des "transitions politiques dans l’espace francophones", et en présence du Secrétaire général de l’ONU et des hauts représentants d’organisations internationales et régionales partenaires de l’OIF (Union africaine, Ligue arabe, UNESCO et Haut-commissariat aux droits de l’homme). La réunion a permis d’identifier les domaines d’action pouvant soutenir le processus de transition que connaissent actuellement plusieurs pays francophones d’Afrique et du monde arabe.
Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, lors de la réception francophone - New York - 27 septembre 2012- Crédits photo : Franceonu/ Martin Loper
B. Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies
L’OIF, avec une dizaine d’autres organisations régionales, bénéficie du statut d’observateur auprès des Nations Unies et possède un bureau permanent à New York.
Lors du sommet de Hanoi en 1997, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient mis en place l’Organisation internationale de la Francophonie, dont l’Agence de coopération culturelle et technique était devenue le principal opérateur. En 1998, l’Assemblée générale a, par sa décision 53/453 pris acte de cette transformation et transféré à l’OIF le statut d’observateur qu’elle avait reconnue en novembre 1978 à l’ACCT.
La Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies assure une animation et un suivi de la présence francophone à l’ONU en organisant régulièrement des réunions des ambassadeurs des pays francophones ainsi que des jeunes experts francophones, de manière à les mobiliser sur l’importance de la diversité linguistique et sur l’intérêt qu’il y a, dans ce contexte, à assurer la présence de la langue française sur la scène internationale.
- Contacter la Représentation permanente de l’OIF auprès des Nations Unies à New York : 801, 2nd Avenue, suite 605, New York (NY) 10017, Etats-Unis. Téléphone : (1 212) 867 6771 Télécopie : (1 212) 867 3840 Courriel : reper.new-york@francophonie.org Représentant permanent : M. Moussa-Makan Camara
Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, lors de la réception francophone, rencontre M. Peter Launsky-Tieffenthal, coordinateur des Nations unies pour le multilinguisme - New York - 27 septembre 2012- Crédits photo : Franceonu/Thomas de Lacoste
C. Groupe des ambassadeurs francophones
Le groupe des Ambassadeurs francophones de New York est un cadre souple de réflexion et d’échanges de l’ensemble des représentants permanents des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie. C’est un lieu privilégié de concertation pour les ambassadeurs et experts francophones en vue de dégager des positions communes sur certaines questions ou de donner des orientations dans la conduite des négociations sur des points d’intérêt commun, en tenant compte des buts, principes et recommandations de l’OIF.
Dans le but de rendre plus efficace son action, le groupe a mis en place un bureau présidé par le représentant permanent de la France et comprenant, entre autres, le représentant du pays ayant accueilli le Sommet de l’OIF (le Canada en 2008), ainsi que les représentants des différentes régions.
Le groupe a aussi créé des réseaux de veille, dont les coordonnateurs sont également membres du Bureau. Ces réseaux de veille sur des thématiques spécifiques comme le maintien de la paix, la démocratie et l’Etat de droit, le multilinguisme et le renforcement du fait francophone, sont des cellules de réflexion dont le rôle est de faire des recommandations au groupe qui peut en retour leur demander d’entreprendre des actions dans leurs domaines de compétence respectifs.
Parallèlement, ces concertations francophones permettent de mettre en œuvre une solidarité francophone dans le cadre des négociations internationales en jeu. Cela peut être par exemple l’élection d’un francophone à un poste-clé d’une institution spécialisée ou d’un fonds et programme, ou encore, l’adoption d’un texte porté par un pays francophone. Par exemple, en novembre 2009, l’OIF s’est félicitée de l’élection du Liban au Conseil de sécurité.
La Francophonie a su également utiliser ces concertations pour contribuer à l’adoption, à l’Unesco, de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles en 2005.
Enfin, les concertations francophones représentent des opportunités de mieux défendre la langue française au sein des Nations Unies. Ainsi, le 20 juin 2006, le groupe des ambassadeurs francophones de New York a adopté la Charte " Promouvoir la langue française à l’ONU " . Cette charte vise à promouvoir, auprès de l’ensemble des fonctionnaires de l’ONU et des Missions qui y sont accréditées, le multilinguisme et en particulier l’usage du français au sein des Nations Unies.
3. Organisation internationale de la Francophonie Retour à la table des matières
A. Historique
La Francophonie institutionnelle consiste à mettre à profit le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations.
C’est là tout l’objet de la signature à Niamey, le 20 mars 1970, par les représentants de 21 Etats et gouvernements, de la Convention portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Nouvelle organisation intergouvernementale fondée autour du partage d’une langue commune, le français, chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d’intensifier la coopération culturelle et technique entre eux. Le projet francophone a sans cesse évolué depuis la création de l’ACCT, devenue en 1998 l’Agence intergouvernementale de la Francophone et, en 2005, l’Organisation internationale de la Francophonie.
Sa dimension politique s’affirme peu à peu avec l’apparition des Conférences régulières des chefs d’Etat et de gouvernement à partir de 1986. Les Conférences, également appelées Sommets de la Francophonie , se sont réunies à Versailles (1986), Québec (1987), Dakar (1989), Paris (1991), Port-Louis (1993), Cotonou (1995), Hanoï (1997), Moncton (1999), Beyrouth (2002), Ouagadougou (2004), Bucarest (2006), Québec (2008), Montreux (2010). Le prochain sommet aura lieu en 2012 à Kinshasa.
B. Présentation
- L’Organisation internationale de la Francophonie compte 54 Etats et gouvernements membres de plein droits, 3 Etats associés et 20 observateurs. La dimension politique a été formellement intégrée dans la structure institutionnelle de la Francophonie au Sommet de Hanoï en 1997 et a pris le visage d’un secrétaire général élu. La fonction de Secrétaire général a été assumée d’abord par M.Boutros BOUTROS-GHALI, puis par le président Abdou DIOUF à partir de 2002, dont le mandat a été renouvelé à Montreux jusqu’en 2014. La fusion au sein d’une seule institution des actions politiques (relevant du Secrétariat général) et de coopération (incombant à l’AIF) est décidée au Sommet de Ouagadougou en 2004 et se concrétise par la révision de la Charte de la Francophonie lors de la Conférence ministérielle de Tananarive, le 24 novembre 2005.
L’OIF s’associe dans l’action à ses quatre opérateurs (Agence universitaire de la Francophonie, Association internationale des Maires francophones, Université Senghor d’Alexandrie et TV5 Monde), deux conférences ministérielles permanentes (Education, sous le nom de CONFEMEN, et Jeunesse et Sports, sous le nom de CONFEJES) et l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, dotée d’un statut consultatif.
Le 20 mars de chaque année est organisée la Journée internationale de la Francophonie sur tous les continents. La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, en 1970 à Niamey, du traité portant création de l’ACCT, aujourd’hui Organisation Internationale de la Francophonie.
C. Objectifs et missions de l’OIF
- Les objectifs de la Francophonie sont consignés dans sa Charte adoptée en 1997 au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Hanoi (Vietnam) et révisée par la Conférence ministérielle en 2005 à Antananarivo (Madagascar) :
• Instauration et développement de la démocratie.
• Prévention, gestion et règlement des conflits, et soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’Homme.
• Intensification du dialogue des cultures et des civilisations .
• Renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies .
• Promotion de l’éducation et de la formation.
- Les missions de la Francophonie sont définies dans un Cadre stratégique de dix ans adopté par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso) pour la période 2005 - 2014. L ’OIF contribue à la prévention des conflits au sein de l’espace francophone, favorise la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie et agit pour la promotion et la mise en œuvre des droits de l’Homme. L’action diplomatique du Secrétaire général s’appuie désormais sur les programmes de coopération politique de l’OIF, fondés sur la Déclaration de Bamako (2000) et complétés par la Déclaration de Saint-Boniface. Elle prévoit notamment la possibilité de suspendre les programmes de coopération en cas de manquement au respect des droits fondamentaux et aux règles de la démocratie.
En matière de coopération, l’OIF entend promouvoir la diversité culturelle et l’utilisation de la langue française au sein des pays membres et sur la scène internationale. Elle est au service de l’éducation et intervient à toutes les étapes de la formation. Elle est aussi au service de l’économie et du développement durable. Dans le cadre des missions, elle ménage une place particulière pour les femmes, les jeunes et la société civile.
L’OIF entend peser sur les grands débats mondiaux en cours, à la fois par la concertation entre pays francophones soucieux de défendre leurs intérêts communs dans les grandes enceintes internationales et par le soutien aux politiques nationales, notamment des pays du Sud.
- Le sommet de Montreux (Suisse) s’est tenu les 23 et 24 octobre 2010. A l’appel du président de la République, le Sommet a pris position en faveur de la réforme de la gouvernance mondiale et a insisté sur quatre priorités, notamment à l’endroit du G20 que la France préside en 2011 :
— la réforme du système monétaire et financier international, face à l’instabilité des taux de change,
— des initiatives contre la volatilité des cours des matières agricoles et énergétiques,
— la réforme urgente des Nations Unies, notamment du Conseil de sécurité de l’ONU,
— les financements innovants du développement, indispensables à la réalisation des objectifs du millénaire.
L’état de droit et la démocratie ont été également au coeur des débats, à l’occasion des dix ans de mise en oeuvre de la déclaration de Bamako. Des engagements novateurs concernant les femmes dans les conflits armés et les libertés sur Internet ont renforcé ce corpus. Face aux défis de la sécurité et de la stabilité, le Sommet a confirmé le renforcement de la participation francophone au maintien de la paix et la mobilisation de la Francophonie pour l’accompagnement électoral dans les pays membres en sortie de crise.
Retrouvez l’ensemble des documents adoptés à Montreux sur le site internet Francophonie
(Octobre 2011)
4. Déclarations de la France à New York Retour à la table des matières
- 22 septembre 2011 - Réception francophone - Intervention de M. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes
- 20 septembre 2011 - Concertation ministérielle de la Francophonie - Intervention de M. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes
- 24 septembre 2010 - Réception francophone - Intervention de M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes
- 9 septembre 2009 - Assemblée générale : Résolution sur le multilinguisme - Déclaration de la délégation de la France au nom du Groupe francophone
5. Textes de référence Retour à la table des matières
- 13 juillet 2011 - Résolution A/RES/65/311 sur le multilinguisme
- Mai 2011 - Guide pratique de mise en œuvre du Vademecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales
- 14 janvier 2011 - résolution A/RES/65/263 sur la coopération entre l’ONU et l’OIF
- 23 octobre 2010 - XIIIe Sommet de la Francophonie - Discours de M. Nicolas Sarkozy
- 20 mars 2010 - Allocution du Président de la République à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie
- 20 mars 2010 - Allocution de l’ambassadeur M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie
- 30 septembre 2009 - Résolution A/RES/63/306 sur le multilinguisme
- 22 décembre 2008 - Résolution A/RES/63/236 sur la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation internationale de la Francophonie
- 8 juin 2007 - Résolution A/RES/61/266 sur le multilinguisme
- 20 juin 2006 - Organisation Internationale de la Francophonie : Charte "promouvoir la langue française"
6. Liens utiles Retour à la table des matières
- Visitez le site de l’Organisation internationale de la Francophonie
- Consultez le dossier Francophonie sur le site du Ministère des Affaires étrangères et européennes
- Le programme d’action du Secrétaire général sur le multilinguisme
- Seconde partie
Malgré les lignes de fracture qui la traversent – différences entre pays du Nord et du Sud, mais aussi divergences entre pays du Nord (France et Canada, notamment), et méconnaissance réciproque des sociétés du Sud – la Francophonie propose une analyse pertinente de la situation internationale. Sur les phénomènes liés à la mondialisation et à la globalisation, elle formule un diagnostic lucide et pose les bonnes questions : quels sont les moyens propres à assurer la pluralité culturelle dans un monde en proie à l’uniformisation culturelle ? Comment mettre fin à la pauvreté et assurer un développement durable ? Que faire pour promouvoir la paix, la démocratie et le respect des Droits de l’homme ?
Restent à examiner les réponses qu’elle leur apporte : les objectifs qu’el e se fixe sont-ils pertinents ? La démarche qu’elle adopte pour les atteindre est-elle cohérente ? Ces interrogations sont cruciales : en effet, il ne faut pas s’en tenir aux intentions. D’une part, la francophonie aime à se présenter comme une communauté tout à fait originale qui oriente son action en fonction de valeurs culturelles, idéologiques et politiques (démocratie, Droits de l’homme et État de droit). Or, ces valeurs ne sont, à l’évidence, pas spécifiques à la Francophonie puisqu’elles animent la plupart des organisations internationales. Dès lors, quelle est la différence, la particularité, la marque francophone ? D’autre part, la Francophonie affirme être un acteur désintéressé sachant dégager par la concertation et sa médiation des compromis justes. Mais, si la médiation nécessite intelligence et bonne foi, elle ne peut aboutir que lorsque le médiateur a les moyens de faire prévaloir sa volonté. Il ne suffit pas d’avoir une vision juste ; encore faut-il en convaincre les protagonistes. Quels sont les moyens dont dispose la Francophonie pour ce faire ?
Chapitre 1
Le devenir des références communes
L’avenir de la construction francophone dépend du ciment que constituent les valeurs communes à tous ses membres : ce qui implique que ces dernières soient clairement définies et permettent d’identifier la spécificité de l’organisation ; son avenir dépend aussi du caractère judicieux de la stratégie mise en œuvre, c’est-à-dire d’une adéquation entre les objectifs définis et les moyens mis en œuvre pour les atteindre.
A. L’originalité des références communes
L’expression « références communes » figure dans le paragraphe 1.3 du Cadre stratégique décennal de la Francophonie48 qui définit la Francophonie dans le système international comme une organisation présente sur tous les continents, et fondée sur une convergence d’intérêts et le partage de « références communes ». Ces dernières justifient la prétention de la Francophonie d’exercer une influence dans les affaires internationales d’une manière originale et spécifique. Il faut s’arrêter sur ces affirmations.
L’analyse du contenu des déclarations de la Francophonie a fait apparaître (voir la première partie) que la Francophonie participe au consensus international sur les principes universels de démocratie, Droits de l’homme et État de droit ; on a souvent le sentiment que ses déclarations se bornent à dupliquer les textes onusiens. D’aucuns considèrent donc légitime de s’interroger sur la « plus value » apportée par cette organisation lorsqu’elle quitte son domaine originel - culturel et éducationnel – pour aborder les champs politique et économique.
Une analyse plus fine de la déclaration de Bamako et des textes qui ont suivi49 fait, cependant, apparaître une certaine originalité, non sur les concepts, mais dans la démarche adoptée pour les mettre en œuvre : tout d’abord, l’organisation lie démocratie, respect des Droits de l’homme, paix et développement durable. Elle considère l’œuvre d’enracinement toujours plus profond de la démocratie comme le meilleur antidote à l’éclatement des conflits. Cette approche a été consacrée par la déclaration de Saint-Boniface, selon laquelle les États et le gouvernements francophones « persuadés que l’instauration du dialogue des cultures et des civilisations, comme l’affermissement de la solidarité entre les Nations, sont de nature à réduire les tensions, à prévenir les conflits et à renforcer la lutte contre le terrorisme », se disent convaincus « que la prévention des crises et des conflits repose aussi sur la sécurité de l’individu, la satisfaction de ses besoins vitaux, notamment celui de vivre en paix, le respect de tous ses droits, y compris le droit au développement, toutes exigences conditionnées par l’existence d’un État de droit démocratique ». Ainsi, la construction d’un État soucieux des Droits de l’homme et des règles du pluralisme et de la démocratie reste la meilleure assurance contre l’éclatement des conflits internes.
Ensuite, l’organisation adopte une démarche pédagogique en précisant de manière détaillée les exigences : la déclaration de Bamako ne se contente pas de proclamer des principes généraux en matière de démocratie et de Droits de l’homme ; elle détaille les engagements pris et précise pour chacun d’eux les pratiques à suivre et les actions à mener. Ces pratiques et actions font l’objet d’un mécanisme de suivi spécifique assuré par l’observatoire des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés, au sein de la Délégation à la paix, à la démocratie et aux Droits de l’homme, placée sous l’autorité du secrétaire général : cet observatoire évalue de façon permanente la situation dans les pays de la Francophonie, assiste les gouvernements pour renforcer leurs capacités, alerte éventuellement le secrétaire général en cas de violations des dispositions en vigueur, et le conseille sur les initiatives nécessaires. L’observatoire s’appuie sur le réseau des institutions de la Francophonie (représentations permanentes de l’OIF, Assemblée parlementaire de la Francophonie, cours constitutionnelles, bureau de la Conférence des ministres de la Justice…), ainsi que des organisations non gouvernementales et des associations francophones.
Parallèlement, l’OIF entretient une coopération étroite avec les organisations intergouvernementales, tant universelles que régionales, pour mettre en place des actions conjointes, ou adopter des positions communes. C’est notamment vrai, lors des coups d’État, ou en cas d’utilisation non démocratique des constitutions, ou encore si des violations répétées des Droits de l’homme sont observées. Dans tous les cas, la démarche francophone se veut préventive et privilégie la médiation pour le règlement des conflits, sans cependant s’interdire de condamner et de sanctionner50. Mais la sanction reste l’ultime recours : les mécanismes francophones présentent la particularité de reposer, avant tout, sur l’accompagnement et l’assistance aux États dans le rétablissement des principes démocratiques ; il s’agit de conseiller et d’aider plutôt que de stigmatiser les écarts. Encadré n° 6. Contribution des réseaux institutionnels et des OING au 2e rapport sur « L’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone » (2006)
« Dans la perspective de l’élaboration du 2e rapport de l’Observatoire, la Délégation à la paix, à la démocratie et aux Droits de l’homme (DDHDP) a saisi ses différents partenaires de ses attentes en termes de collecte et de mise à disposition des données relatives, d’une part, au titre de l’engagement sur la consolidation de l’État de droit, au fonctionnement des institutions, ainsi qu’à l’identification des dysfonctionnements rencontrés comme des pratiques positives développées par les acteurs institutionnels et, d’autre part, dans le cadre du 4e engagement sur la culture démocratique et les Droits de l’homme, à la situation des défenseurs des Droits de l’homme, de la liberté de la presse, de la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels.
En portant un éclairage spécifique sur les conditions de l’indépendance effective des structures, les réseaux ont également mis à la disposition de la DDHDP une information circonstanciée sur les problématiques significatives de l’état des institutions dans l’espace francophone (multiplicité et perfectionnement des structures ; développement des modes d’accès aux institutions ; autorité et publicité des décisions et rapports ; capacités d’action des institutions et accès des membres et agents aux dispositifs de formation ; effectivité de l’autonomie, notamment budgétaire, des institutions ; approfondissement de la culture démocratique, etc.)
Abdou Diouf, ancien président de la République du Sénégal, a été élu Secrétaire général de la Francophonie au Sommet de Beyrouth en 2002. Entré en fonction en 2003, Il a été réélu une première fois en 2006, par les chefs d’État et de gouvernement réunis lors du Sommet de Bucarest, puis une seconde fois, en 2010, au Sommet de Montreux.
Abdou Diouf<br>Secrétaire général de la FrancophonieAbdou Diouf est né le 7 septembre 1935 à Louga. Il fait ses études primaires et secondaires à Saint-Louis. Il débute des études de droit à la Faculté de Dakar, les poursuit à Paris et devient breveté de l’Ecole nationale de la France d’Outre-Mer (Enfom) en 1960. A 25 ans, il commence une carrière de haut fonctionnaire en assumant successivement les postes de Directeur de la Coopération technique internationale, de Secrétaire général du ministère de la Défense et de Gouverneur de la région du Sine-Saloum.
Directeur de Cabinet du Président Léopold Sédar Senghor en 1963, il est nommé en 1964 Secrétaire général de la Présidence de la République du Sénégal. Il devient ensuite ministre du Plan et de l’Industrie de 1968 à 1970. Il est désigné Premier ministre en 1970.
Abdou Diouf devient Président de la République du Sénégal le 1er janvier 1981, à la suite de la démission du Président Senghor. Il est reconduit dans ses fonctions lors des élections de 1983, 1988 et 1993. Il cède sa place à Abdoulaye Wade à la tête de l’Etat sénégalais lors des élections présidentielles de mars 2000. Ses différents mandats furent placés sous le signe de la politique d’ouverture au multipartisme, la libéralisation progressive de l’économie et la décentralisation.
Abdou Diouf a contribué à faire entendre la voix du Sénégal dans le monde et a lutté pour une plus grande unité africaine, notamment en assumant les fonctions de Président en exercice de l’Organisation de l’unité africaine (OUA, juillet 1985 - juillet 1986 puis en 1992) et Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO, juillet 1991 - juillet 1992).
Voir aussi...
- La Francophonie Le Conseil de coopération
- Organigramme L’Administrateur de l’OIF
- Charte de la Francophonie
http://franceonu.org/la-france-a-l-onu/dossiers-thematiques/francophonie/
http://www.revue-aspects.info/bibliotheque/savoirs-francophones/francophonie-et-relations-internationales/fri-2.html
http://www.revue-aspects.info/bibliotheque/savoirs-francophones/francophonie-et-relations-internationales/fri-2.html
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