http://www.afrostyly.com/afro/divers/malediction_cham.htm

http://www.africamaat.com/La-malediction-de-Cham-l

Leonce Didier Felix Quenum

Simplement édifiant. Dieu est amour disons-nous! Reply · 1 · · July 31 at 1:15pm

Jocelyn Grava · Universités de Bordeaux 3 et Bordeaux 4

Quelle obscure puissance, avec quelles connivences avec les différentes autorités mondiales, européennes et nationales, freine encore la diffusion de la vérité sur cette question, alors que les connaissances semblent ici comme pas mal d'autres endroits, assez clairement disponibles?

Andrieux L'Impératrice Marie ·· Works at Secret d'état

Mais Noé l'alcoolique, ignorait à l'époque que son dieu avait placé toute les richesses dans le sous sol de sa progéniture devenu noir? Ah ces blancs ils ne savent même pas mentir!

Livre L'Ivresse de Noé, histoire d'une malédiction

Matthieu Mégevand - publié le 16/05/2011

Dans son ouvrage L’Ivresse de Noé, Guillaume Hervieux nous emmène dans les multiples interprétations, juives, chrétiennes et musulmanes de ce récit biblique, et dans l’instrumentalisation historique de cette malédiction de Cham, reprise pour justifier l’esclavage, les conquêtes, la colonisation.

Tout part d’un mythe. Celui de Noé qui, une fois l’épreuve du Déluge passée, est surpris par l’un de ses fils, Cham, ivre et dans le plus simple appareil. L’ivresse disparue, Noé se réveille furieux et maudit Cham en la personne de son fils, Canaan, le condamnant, lui et sa descendance, à demeurer esclaves.

Dans un premier temps, le récit de Cham demeure cantonné au domaine théologique, pour les rabbins puis les premiers Pères de l’Eglise. Aucune catégorie ethnique de personnes n’est désignée comme destinée à la servitude, et la question se pose plutôt en terme de désobéissance à Dieu.

Seule la problématique du pêché - et de la malédiction qui en découle - est mise en avant pour justifier ou expliquer l’esclavage ; en aucun cas la couleur de la peau. Pourtant, avec l’apparition de l’islam au VIIe siècle, les choses se modifient peu à peu. Les musulmans, à partir du XIe siècle au moins, désignent Cham comme l’ancêtre du peuple noir (tandis que les Arabes et les Juifs descendent de Sem, et les Européens de Japhet). "Vassaliser les indigènes"

Bien que le mythe de Cham ne serve pas d’explication principale, les peuples noirs sont rapidement considérés comme inférieurs -et ce en contradiction avec la révélation coranique- et asservis en conséquence. Mais le tournant fatidique demeure bien sûr la conquête des Nouveaux Mondes (Amériques et Afrique).

Les conquistadors se servent de récits bibliques pour justifier leurs présence et leur domination. "Un discours théologico-mythique est donc élaboré pour renforcer une légitime juridiction des princes chrétiens sur le Nouveau Monde, afin de vassaliser les indigènes -fils de Cham-, qui se seraient abusivement emparé des terres", explique Guillaume Hervieux.

On retrouve ces thèses chez une multitude d’auteurs, et le trafic d’esclaves en provenance d’Afrique prolifère. Le temps des Lumières permet d’évacuer en partie les mythes bibliques, et le récit de Cham comme fondement de l’esclavage est peu à peu décrédibilisé par l’exigence rationnelle. Actes de domination et apartheid

Pourtant, une nouvelle théorie apparait à partir du XIXe siècle, sous couvert de rigueur scientifique, et prétend hiérarchiser les races. C’est l’émergence des théories raciales, et les Noirs conservent leur statut d’inférieurs, tandis que Cham est actualisé par Joseph de Gobineau afin de justifier son "inégalité des races".

Le récit biblique continue à servir les actes de domination, et on le retrouve jusque dans certaines justifications de l’apartheid. La richesse du récit biblique de la malédiction de Cham et ses multiples interprétations ont donc permis des dérives cruelles tout au long de l’histoire.

Le livre de Guillaume Hervieux nous promène, avec une érudition éblouissante, au fil des époques, au gré des textes, des cultures, qui ont en commun cette triste pratique de la servitude des peuples. Et si les hommes justifient leurs actes par de soi-disants fondements bibliques, "définitivement, il n’y a pas de malédiction des Noirs dans ce mythe biblique de Genèse IX. Ni dans la Bible des Juifs, ni dans celle des chrétiens, ni dans le Coran des musulmans, on n’en trouve la trace. Dans les commentaires, oui, mais dans les textes des fondateurs, il n’y a jamais eu de malédiction des Noirs". Pour aller plus loin

- Guillaume Hervieux, L’Ivresse de Noé, histoire d’une malédiction (Perrin, 363 p., 22,90 €).

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