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mercredi 27 janvier 9999

___Causalité psychique et traumatisme d'encastrement post colonial africain - Le dégagement d’une temporalité propre à la psyché d'homme noire subvertit l’idée d’une cause engendrant un effet. « corps étranger » agissant dans la névrose.

1. Causalité psychique et traumatisme -

Bon nombre de concepts analytiques ressortent aujourd’hui du bagage culturel dont chacun dispose pour penser la réalité, les autres, soi-même. Parmi ces concepts, celui de traumatisme a acquis ces dernières années une place considérable et un statut particulier, le dotant d’une redoutable force herméneutique. La réalité du traumatisme semble à elle seule pouvoir expliquer tout symptôme psychique et autoriser une liaison causale irréfutable. Les conséquences dans la vie sociale sont nombreuses. Il suffit de penser au débat aux États-Unis entre les « recovered memories » (souvenirs retrouvés) et les « false memories » (faux souvenirs) et les enjeux légaux et financiers qui y sont liés. La notion de traumatisme, prenant place dans le langage courant, devient le support d’une causalité linéaire, où le passé détermine directement et pour ainsi dire automatiquement le présent. Le sujet dès lors n’a qu’une représentation possible de lui-même : celle de victime. La seule issue possible à cette détermination devient alors le recours en justice, ou, à tout le moins, le fait de porter plainte devant une instance habilitée à la recevoir et à l’instruire.

1 -

UNE CAUSALITE EN APRES-COUP

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Dans ce contexte il n’est pas inutile de revenir à la notion originaire de traumatisme, solidaire chez Freud du dégagement d’une causalité du symptôme qui met au premier plan une réflexion sur la temporalité psychique, sur le rapport au temps propre à la psyché, où le passé ne peut être conçu comme cause que parce qu’il est interprété par le présent et, réciproquement, le présent lui-même ne prend valeur pour un sujet que dans la mesure où son passé en latence s’y accomplit.

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« Nous ne manquons jamais de découvrir qu’un souvenir refoulé ne s’est transformé qu’après-coup en traumatisme »1 1 Freud Sigmund, Esquisse pour une psychologie scientifique,...

suite. Dès l’« Esquisse pour une psychologie scientifique », ce qui est traumatique n’est pas l’événement réel mais le souvenir refoulé. Et ce souvenir n’est refoulé que parce qu’il interprète après-coup l’événement en question. C’est la promotion de la « théorie » de l’après-coup. La notion d’après-coup mérite bien en effet le nom de théorie, tant sa place est centrale dans la démarche théorique et clinique freudienne, fondant l’appréhension de la causalité psychique dans un rapport de la psyché au temps façonné par les destins des traces inconscientes. De plus elle permet de penser la difficile question de l’effectivité de la psychanalyse en tant que pratique, en précisant le processus qui y est à l’œuvre, processus de reprise en après-coup de ce « corps étranger » agissant dans la névrose.

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Le dégagement d’une temporalité propre à la psyché subvertit l’idée d’une cause engendrant un effet. La trace, cette inscription d’un événement, se révèle être le précipité d’un processus qui implique trois temps : un temps premier, un temps de latence et un temps second. Sans doute faudrait-il imaginer un effet de « bloc-notes magique »2 2 Freud Sigmund, Note sur le « bloc-notes magique », (1924),...

suite, avec sa structure à trois feuillets, pour rendre compte du double remaniement, antérograde et rétrograde de la trace. Le modèle du « bloc-notes magique », qui avait tant attiré l’attention de Freud au point d’en faire le modèle des rapports entre perception et mémoire, entre le présent et la trace, deviendrait dès lors un outil pour penser non seulement l’inscription de la trace mémorielle d’une perception présente mais aussi l’inscription de la trace dans son remaniement diachronique. Car l’inscription d’une trace n’est jamais figée. Ce que la mémoire conserve n’est pas une trace gravée une fois pour toutes mais un processus qui entreprend de se fabriquer des occasions de sa reproduction ou un processus qui est ranimé par l’actualité des événements présents et par là remanié, déformé, transformé. Avec une formule contradictoire, on pourrait qualifier la trace de potentiellement effective : toujours en instance de s’écrire grâce à l’actualité d’une lecture qui la ré-écrirait.

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Revenons à cette double détermination conjointe du passé sur le présent et du présent sur le passé pour remarquer que si le trauma postule un événement mais n’agit que dans l’après-coup, on doit affirmer que s’il n’y a pas d’après-coup, il n’y a, à proprement parler, pas de « coup », d’événement, du tout. C’est seulement au moment de l’après-coup que le « coup » devient trauma et produit ses effets. Ce qui indique que non seulement le présent interprète le passé, mais bien plus qu’il crée, pour ainsi dire, son efficience, il le fait exister dans ces effets. Réciproquement, on peut dire que le passé, par ses effets, détermine le présent, en mobilisant un affect qui modèle le présent sans lui appartenir en propre. Car l’affect appartient à la ré-interprétation du passé, il appartient au trauma. 6 Notons au passage que l’intuition freudienne de la mémoire comme creuset de remaniements possibles dégage une conception de l’élaboration psychique comme processus de symbolisation. Freud établit en effet un lien précis, dans l’ « Esquisse », entre symptôme hystérique et processus de symbolisation. Rappelons que c’est la dimension du conflit qui est en jeu dans le « proton pseudos », le premier mensonge hystérique : conflit entre le « moi investi » et « des idées d’ordre sexuel »3 3 Freud Sigmund, Esquisse pour une psychologie scientifique,...

suite. Et le produit de ce conflit est un symbole : c’est la théorie du symptôme comme symbole mnésique. « L’hystérique que A fait pleurer ignore qu’il ne s’agit que d’une association entre A et B où B lui-même ne joue aucun rôle dans sa vie psychique. Le symbole s’est, en pareil cas, complètement substitué à l’objet (Ding : chose) »4 4 Ibidem, p. 361. ...

suite. La clinique de l’hystérie enseigne à Freud la différence entre une formation de symbole normale et une formation de symbole pathologique. Formation de symbole : ce terme de formation indique toujours chez Freud l’existence d’un processus dont le symbole, à l’occurrence, serait l’aboutissement. Il y aurait donc non pas un fonctionnement normal ou pathologique du symbole mais des modalités différentielles de formation de symbole. Ces modalités sont la concrétisation d’une opération partielle ou totale de substitution. Cette opération suppose une affirmation (A est égal à A) et une négation (A n’est pas égal à A), donc à la fois l’identité et la non identité entre le symbole et le symbolisé. La formation de symbole normale tirerait son efficacité du jeu plein de la négation qui fait advenir un surplus de sens par une substitution partielle d’un terme à un autre. Par contre, la formation de symbole hystérique impliquerait un certain défaut du jeu plein de la négation et par conséquent une substitution complète d’un terme à un autre.

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En somme, un symptôme hystérique suppose toujours une scène ou un fantasme traumatique. L’inférence de la scène ou du fantasme traumatique est possible grâce à la position d’un corps ouvert à la temporalité. Le symbole mnésique constitue un lieu où se conjuguent trois temps, le présent, le temps de latence et le passé, où l’effet d’après-coup du souvenir infantile inscrit le corps dans une histoire, histoire toujours en instance de remaniements après-coup.

2 - LA CAUSALITE DU « NON ADVENU »

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Que se passe-t-il lorsque le mouvement d’après-coup n’est pas possible ? Si le trauma postule le coup, mais n’agit que dans l’après-coup, il faut conclure que, sans la reprise en après-coup, tout se passe comme si le « coup » n’avait pas eu lieu, comme si le trauma n’avait pas existé. Et tel est bien le cas, lorsque le trauma est tel qu’il arrête toute capacité, toute activité psychique, provoquant un état comparable à la commotion ou au coma. Ferenczi a le premier su élaborer une théorie de la traumatogenèse5 5 Ferenczi Sandor, Réflexions sur le traumatisme, 1931, in... suite qui rende compte de ce trauma radical qui consiste en une attaque complète de la conscience et de ses fonctions : la perception et la pensée. La conscience étant dès lors hors circuit, elle se déconnecte alors de la perception, réalisant ce phénomène particulier : les perceptions traumatiques ne sont pas perçues, ne sont pas conscientes. Le trauma est non advenu et avec lui la souffrance impensable qu’il charrie. En lieu et place du refoulement que révèle et rend possible l’effet d’après-coup, ici aucun lieu ne peut accueillir la trace si ce n’est le moi lui-même, qui se clive d’après ce que Ferenczi appelle le clivage narcissique, à savoir entre une partie qui sait tout mais ne ressent rien et une partie qui ressent tout mais ne sait rien. Dès lors, seule la répétition aveugle du traumatisme semble être chargée d’une certaine mémoire, face à l’amnésie mise en place par annihilation de la conscience. Répéter devient la seule manière de faire quelque chose d’une série d’impressions qui, tout en étant actives, n’ont été portées par aucune conscience, aucune pensée : des impressions qui n’ont jamais été conscientes et qui le deviennent parfois pour la première fois lors d’une psychanalyse. Car la relation transferentielle favorise la répétition du trauma et rend possible, à la faveur du tact de l’analyste, un écart entre cette répétition et son maniement neuf, non répétitif, de la part de l’analyste.

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Qu’elle est la causalité en jeu dans le « non advenu » ? C’est un défi pour la pensé de concevoir que quelque chose qui n’est jamais advenu puisse avoir de tels effets. Pour être plus précis, il faudrait parler de quelque chose d’advenu dans la réalité mais de non advenu pour la conscience. Quelque chose qui n’a pas de lieu psychique propre mais qui garde existence de par le clivage qu’il a induit et par la compulsion de répétition que ce dernier favorise.

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Par opposition à la causalité d’après-coup, qui est une causalité d’interprétation du présent par le passé et du passé par le présent, qui est donc une causalité toujours en chantier, en élaboration, en instance de symbolisation, la causalité du « non advenu », elle, ne peut s’appuyer sur aucune interprétation. L’après-coup fait symptôme, garde une possibilité d’adresse, est en attente d’un sens qui libérerait les possibilités d’élaboration qu’il recèle. La causalité du « non advenu » ne fait pas symptôme mais répétition. C’est qu’elle n’est pas adressée à l’autre car elle est façonnée de désespoir et de toute puissance. Il faut ici rappeler que Ferenczi souligne avec force le fait que « le pire, c’est vraiment le désaveu, l’affirmation qu’il ne s’est rien passé, qu’on n’a pas eu mal, ou même d’être battu et grondé lorsque se manifeste la paralysie traumatique de la pensée ou des mouvements ; c’est cela surtout qui rend le traumatisme pathogène. On a même l’impression que ces chocs graves sont surmontés, sans amnésie ni suites névrotiques, si la mère est bien présente avec toute sa compréhension, sa tendresse, et, ce qui est plus rare, une totale sincérité »6 6 Ibidem, p. 108. ...

suite. Le clivage narcissique est soutenu, d’un côté, par le désespoir de concerner un autre et de l’autre par un déni d’impuissance se manifestant par la difficulté d’établir des relations proches où la dépendance est reconnue. Deux temps sont donc repérables dans ce type de trauma : un temps de « coma psychique » et un temps de non reconnaissance, de rejet, de désaveu de la part des adultes dont dépend l’enfant, en premier lieu la mère. C’est l’enchaînement de ces deux temps qui constitue le trauma. Trauma qui clive le moi et met en place une redoutable potentialité de répétition, qui échappe au sujet, puisqu’elle s’incarne à l’extérieur de lui, dans sa vie, dans sa réalité relationnelle, conjugale, familiale, dans ses difficultés sociales.

11 La causalité du « non advenu » se présente en effet, paradoxalement, bien souvent, comme une causalité objective : la cause de la souffrance est à l’extérieur. C’est par exemple le mari violent et alcoolique, c’est l’épouse froide et autoritaire, c’est le rejet des autres, qui interprètent mal les intentions profondes du sujet ou manquent de générosité et de réciprocité. Nous retrouvons ici une certaine parenté avec la causalité délirante, qui n’est autre qu’une causalité plus radicale de « non advenu », où, d’après les mots de Freud dans « Le président Schreber », « ce qui a été aboli au dedans, revient du dehors ». Mais nous retrouvons aussi une différence capitale entre la causalité traumatique et la causalité psychotique : le dehors de la répétition traumatique garde un ancrage relationnel, elle se vit avec le conjoint, la famille, le socius et si elle peut aboutir à l’isolement, voire à la désolation ou au désespoir, la place de l’autre reste dessinée par sa carence même, est présente en creux, par le désespoir de son absence.

3 - POUR CONCLURE

12 La causalité psychique n’est jamais réductible à un déterminisme de cause à effet. Elle implique toujours plusieurs temps et un rapport complexe entre un dedans et un dehors, entre la réalité extérieure et la réalité psychique, entre un événement réel et un fantasme, entre un trauma et la préservation indispensable d’un lien à l’autre, fut-il, cet autre dont on est dépendant, un abuseur ou celui qui met à mal tout repère en désavouant l’éprouvé traumatique. 13 Il en découle que, même dans les pires circonstances, la psyché n’est jamais totalement passive. Elle a ses buts propres, ses propres modalités de fonctionnement, qu’il est indispensable d’entendre, si l’on se situe dans une démarche thérapeutique. Or, il est à craindre que le climat actuel, si propice à « l’aide aux victimes », à la « victimisation » comme rapport à soi socialement reconnu, entrave la possibilité pour chacun de se penser comme agent dans une histoire que l’on est loin d’écrire tout seul, dans une histoire qui est reliée aux autres et à leur inconscient, ainsi qu’à la condition humaine de mortalité et aux destins de la destructivité. Ceci non pas pour minimiser le trauma, mais pour lui rendre sa place d’événement psychique, même et surtout s’il est de l’ordre du « non advenu » pour un sujet.

14 Sans doute, et paradoxalement, la psychanalyse a participé à ce mouvement de pensée linéaire qui dépossède la « victime » d’une prise possible sur sa propre histoire. Trop souvent, en effet, les psychanalystes ont fait preuve d’un certain désintérêt pour la réalité extérieure au profit d’une approche centrée uniquement sur le fantasme, avec des effets de culpabilisation parfois redoutables. Ils ont, cependant, à leur disposition un outil très puissant : une pensée de la causalité psychique qui tient compte à la fois de l’activité et de la dépendance à autrui de l’appareil psychique, et ceci dans une prise en compte de la temporalité psychique qui fournit une théorie de la mémoire inconsciente ; une pensée qui supporte cette vicissitude particulière que nous avons appelé le « non advenu », apte à fonder une pratique visant la « guérison » du trouble psychique. La psychanalyse elle-même n’est pas à l’abri du refoulement. Il nous faut sans cesse faire œuvre de mémoire.

BIBLIOGRAPHIE

Bibliographie



BALESTRIERE Lina, Freud et la question des origines, Bruxelles, De Bœck, 1998. Défis de paroles (éd.), Bruxelles, De Bœck, 1999.



FERENCZI Sandor, Réflexions sur le traumatisme, (1931), in Psychanalyse, tome IV, Paris, Payot, 1982, pp.139-147. Journal clinique, Paris, Payot, 1985.



FREUD Sigmund, Études sur l’hystérie, (1892-1895), en coll. avec J. Breuer, Paris, P.U.F.,1971, coll. Bibliothèque de psychanalyse. Esquisse pour une psychologie scientifique, (1895), in La naissance de la psychanalyse, Paris, P.U.F., 3e édition revue et corrigée 1973, coll. Bibliothèque de psychanalyse, pp. 307-396.

Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d’un cas de paranoïa (Dementia Paranoïdes) (Le président Schreber), (1910), in Cinq psychanalyses, Paris, P.U.F., 1970, coll. Bibliothèque de psychanalyse, pp. 263-324. Notes sur le « bloc-notes magique », (1924), in Résultats, idées, problèmes, tome II, Paris, P.U.F.,1987, coll. Bibliothèque de psychanalyse, pp. 119-124.



SCARFONE Dominique, Traumatisme, mémoire et fantasme : la réalité psychique, in Santé mentale au Québec, 1996, XXI, I, pp. 163-176.





NOTES

* Psychologue-Psychanalyste, avenue des Frères Legrain, 45, B-1150 Bruxelles

  • 1 Freud Sigmund, Esquisse pour une psychologie scientifique, (1895), in La naissance de la psychanalyse, Paris, P.U.F., 3e édition revue et corrigée1973, coll. Bibliothèque de psychanalyse, p.366
  • 2 Freud Sigmund, Note sur le « bloc-notes magique », (1924), in Résultats, idées, problèmes, tome II, Paris, P.U.F., 1987, coll. Bibliothèque de psychanalyse, pp. 119-124.
  • 3 Freud Sigmund, Esquisse pour une psychologie scientifique, (1895), op. cit., p.363.
  • 4 Ibidem, p.361.
  • 5 Ferenczi Sandor, Réflexions sur le traumatisme, 1931, in Psychanalyse, tome IV, Paris, Payot, 1982, pp. 139-147.
  • 6 Ibidem, p. 108.

RESUME

Partant du constat que le traumatisme a acquis ces dernières années une place considérable dans son acception la plus simplifiée, en tant que cause irréfutable s’appuyant sur un déterminisme linéaire, l’auteur déploie la notion freudienne de traumatisme liée à l’effet d’après-coup, en tant que double détermination conjointe du passé sur le présent et du présent sur le passé. Cela permet de préciser que la causalité psychique est liée à un certain type de temporalité d’une part et à un certain fonctionnement de la mémoire, de la trace, d’autre part. L’auteur prolonge ensuite son questionnement en se demandant quelle causalité est en jeu lorsque l’effet d’après-coup n’est pas possible. C’est alors la conception ferenczienne du traumatisme qui est convoquée, ouvrant une réflexion sur la causalité du « non advenu ». Mots-clés causalité psychique, traumatisme, effet d’après-coup, « non-advenu. », temporalité psychique

Traumatism has acquired these last years a considerable place in its most simplified meaning, as the irrefutable cause taking into account a linear determinism. Considering this fact, the author develops the Freudian notion of traumatism as being linked to the diferred action, and therefore determining the double impact of the present on the past and of the past on the present. This allows the following precision : the psychical causality is linked to a certain type of temporality on the one side, and to a certain functioning of the memory and the trace on the other side. From this, the author extends her inquiry asking which causality is to be considered when the diferred action is not possible.This leads to the use of the Ferenczian conception of traumatism, that open the reflexion on the « non event » causality. Keywords psychical causality, traumatism, diferred action, « non event » causality, psychical temporality PLAN DE L'ARTICLE

• 1 - Une causalité en après-coup • 2 - La causalité du « non advenu » • 3 - Pour conclure

POUR CITER CET ARTICLE Lina Balestrière « Causalité psychique et traumatisme », Cahiers de psychologie clinique 1/2001 (no 16), p. 39-47.

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___La fin de la vie et le début de la survivance... la vie, et ce monde dans lequel nous vivons, ne sont pas des marchandises... Quel bilan du désastre écologique, Et de ce Capitalisme qui foule tout sous ses pieds ?

La fin de la vie et le début de la survivance

  • Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ?
  • L'idée nous paraît étrange.

''*Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l'air et le miroitement de l'eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?

  • Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.''
  • La fin de la vie et le début de la survivance

29 Juillet 2008 Par jamesinparis




Il y a un peu plus que 150 ans, le Chef Seattle a répondu à l'offre du gouvernement américain, qui lui "proposait" d'abandonner sa terre au blancs, en retour d'une "réserve" pour le peuple amerindien, par un discours d'une étonnante sagesse et d'une grande beauté.




Ecologiste et alter-mondialiste 150 ans avant nous, il a cherché à nous dire que la vie, et ce monde dans lequel nous vivons, ne sont pas des marchandises...

Depuis ses paroles prononcées devant le gouvernement américain, que penserait-il aujourd'hui de ce que l'on a fait de ce monde ?




Quel bilan en ferait-il du désastre écologique de ces derniers 150 ans ? Et de ce Capitalisme qui foule tout sous ses pieds ?




- En ferait-il le même bilan que les Sarkozy, ou Bush, ou Blair de ce monde ?




Je tends à croire qu'il s'obstinerait à relire le même message, sans changer un seul môt, sauf d'ajouter en partant : "je reviendrai dans 150 ans. Mes prières sont avec vous."













Réponse du Chef Seattle en 1854 au gouvernement américain

qui lui proposait d'abandonner sa terre aux blancs

et promettait une “réserve” pour le peuple indien








La fin de la vie et le début de la survivance





Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ?

L'idée nous paraît étrange.

Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l'air et le miroitement de l'eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?

Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.

Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d'insecte est sacré dans le souvenir et l'expérience de mon peuple.

La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l'homme rouge.

Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu'ils vont se promener parmi les étoiles.

Nos morts n'oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l'homme rouge.

Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous.

Les fleurs parfumées sont nos sœurs ;

le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères.

Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney,

et l'homme

tous appartiennent à la même famille.

Aussi lorsque le Grand Chef à Washington envoie dire qu'il veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous.

Le Grand Chef envoie dire qu'il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous.

Il sera notre père et nous serons ses enfants.

Nous considérons ,donc, votre offre d'acheter notre terre.

Mais ce ne sera pas facile. Car cette terre nous est sacrée.

Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n'est pas seulement de l'eau mais le sang de nos ancêtres.

Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu'elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l'eau claire des lacs parle d'événements et de souvenirs de la vie de mon peuple.

Le murmure de l'eau est la voix du père de mon père.

Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif.

Les rivières portent nos canoës et nourrissent nos enfants.

Si nous vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler,

et l'enseigner à vos enfants,

que les rivières sont nos frères et les vôtres,

et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour un frère.

Nous savons que l'homme blanc ne comprend pas nos mœurs.

Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c'est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin.

La terre n'est pas son frère, mais son ennemi,

et lorsqu'il l'a conquise, il va plus loin.

Il abandonne la tombe de ses aïeux et cela ne le tracasse pas.

Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas.

La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l'oubli.

Il traite sa mère — la terre — et son frère — le ciel — comme des choses à acheter, piller, vendre, comme les moutons ou les perles brillantes.

Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu'un désert.

Je ne sais pas.

Nos mœurs sont différentes des vôtres.

La vue de vos villes fait mal aux yeux de l'homme rouge.

Mais peut-être est-ce parce que l'homme rouge est un sauvage et ne comprend pas.

Il n'y a pas d'endroit paisible dans les villes de l'homme blanc.

Pas d'endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d'un insecte.

Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas.

Le vacarme semble seulement insulter les oreilles.

Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l'homme ne peut entendre le cri solitaire de l'engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit ?

Je suis un homme rouge et ne comprends pas.

L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant au-dessus de la face d'un étang et l'odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.

L'air est précieux à l'homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle :

la bête, l'arbre, l'homme, ils partagent tous le même souffle.

L'homme blanc ne semble pas remarquer l'air qu'il respire.

Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur.

Mais si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est précieux, que l'air partage son esprit avec tout ce qu'il fait vivre.

Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir.

Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit où même l'homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés.

Nous considérerons donc votre offre d'acheter notre terre.

Mais si nous décidons de l'accepter, j'y mettrai une condition :

l'homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses frères.

Je suis un sauvage et je ne connais pas d'autre façon de vivre.

J'ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l'homme blanc qui les avait abattus d'un train qui passait.

Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.

Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ?

Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de l'esprit.

Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l'homme.

Toutes choses se tiennent.

Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu'ils foulent est fait des cendres de nos aïeux.

Pour qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants qu'elle est enrichie par les vies de notre race.

Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres :

que la terre est notre mère.

Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.

Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.

Nous savons au moins ceci :

la terre n'appartient pas à l'homme ; l'homme appartient à la terre.

Cela, nous le savons.

Toutes choses se tiennent, comme le sang qui unit une même famille.

Toutes choses se tiennent.

Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.

Ce n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie :

il en est seulement un fil.

Tout ce qu'il fait à la trame, il le fait à lui-même.

Même l'homme blanc — dont le Dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble — ne peut être dispensé de la destinée commune.

Après tout, nous sommes peut-être frères.

Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l'homme blanc découvrira peut-être un jour :

c'est que notre Dieu est le même Dieu.

Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas.

Il est le Dieu de l'homme, et sa pitié est égale pour l'homme rouge et le blanc.

Cette terre Lui est précieuse, et nuire à la terre, c'est accabler de mépris son créateur.

Les blancs aussi disparaîtront, peut-être plus tôt que les autres tribus.

Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.

Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force du Dieu qui vous a amenés jusqu'à cette terre et qui, pour quelque dessein particulier, vous a fait dominer cette terre et l'homme rouge.

Cette destinée est un mystère pour nous, car nous ne comprenons pas lorsque les bisons sont tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés du fumet de beaucoup d'hommes et la vue des collines en pleines fleurs ternies par des fils qui parlent.

Où est le hallier ? Disparu.

Où est l'aigle ? Disparu










1854


***







La transcription de son discours original n'existe pas, nous avons seulement un fragment qui

"manque tout le "charm lent by the grace and earnestness" de l'original:

http://courses.washington.edu/spcmu/speeches/chiefsealth.htm




La version ci-dessus, basée sur les propos et le légende du Chef Seattle, a été écrit par Ted Perry dans les années 70 pour un film intitulé "Home" produit aux US par le Southern Baptist Convention. Il a été publié dans The Irish Press, le vendredi 4 juin 1976.

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