Comédie - France - 2010 - 1H52

Date de sortie : 02 novembre 2011 Un film de : Olivier Nakache, Eric Toledano

Programmé dans 27 salles à Paris et ses alentours

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Rencontre inattendue

A la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement… Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra… Intouchables.

Le site de référence américain a publié une critique assassine d’Intouchables, étrangement passée inaperçue.

Il a fallu attendre qu’Intouchables entre dans le top 20 des plus gros succès de tous les temps au box-office français pour qu’un article très négatif sur le film refasse surface. Le 29 septembre dernier, Jay Weissberg, critique à Variety, l’un des sites de référence en matière de cinéma à Hollywood, publiait son avis et n’y allait pas de main morte ! "Bien qu'ils ne soient pas connus pour leur subtilité, les co-réalisateurs et co-scénaristes Eric Tolédano et Olivier Nakache n'ont jamais produit un film aussi choquant qu’Intouchables, qui met en avant un racisme digne de l'Oncle Tom qui, on l'espère, a définitivement disparu des écrans américains. La Weinstein Company, qui a acquis les droits du film pour un remake américain, va devoir procéder à une réécriture en profondeur pour rendre cette comédie potable."

On a rarement lu début d’article aussi violent, surtout concernant la comédie portée par Omar Sy et François Cluzet, qui a reçu principalement des avis positifs, même si quelques critiques français ont jugé le film populiste… une fois que son succès était assuré !

"Le rôle de Driss n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan."

Le journaliste de Variety insiste sur le fait que le sujet en lui-même est choquant : "un jeune de banlieue découvrant la "culture" auprès d’un riche". C’est surtout le personnage de Driss qui cumule les clichés, selon lui, même s’il n’a rien à redire sur la performance d’Omar Sy, "plein de vie et charismatique". "Driss n'est traité que comme le singe d'un spectacle de cirque, avec tout ce que cela comporte comme connotations racistes, expliquant au blanc coincé comment s'amuser en remplaçant Vivaldi par "Boogie Wonderland" et lui montrant comment bouger sur le dancefloor". (…) Ce rôle n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race. (...) Le pire, c’est quand Driss enfile un costume et que Magalie (la secrétaire du riche paraplégique) lui dit qu’il ressemble au président Obama, comme si le seul black en costard ne pouvait être que le président. Et dire que les scénaristes ont voulu être drôles et tendres. (Au fait, Sy et Obama ne se ressemblent pas du tout)."

Jusqu’à la fin, la critique reste négative, même si l'auteur reconnaît que le film a des chances de faire un carton : "Tout cela est censé faire rire et étant donné le talent de Sy et le fait que la succession de blagues ne s’arrête jamais, Intouchables devrait séduire le public en quête d’un moment d’insouciance, qui le regardera sans réfléchir."

Le fait que le film soit présenté comme inspiré d’une histoire vraie semble aussi passablement énerver le rédacteur, qui souligne dès le début du texte qu’en réalité "l’auxiliaire de vie était arabe, et non noir".

Quel impact aura cette critique sur la carrière du film à l'étranger ?

Jay Weissberg, un critique de Variety seul contre tous ? Alors qu'une grande partie des Français semble se reconnaître dans les situations d'Intouchables, son avis radical devrait étonner plus d'un spectateur... Pourtant, il est issue d'un site de référence dont les critiques comptent énormément à Hollywood. Peu de marques peuvent se vanter d'avoir autant d'influence auprès des producteurs.




On se demande du coup quel impact ce texte pourrait avoir sur la carrière américaine du film, qui devrait donner lieu à un remake. Les frères Weinstein vont-ils en effet réécrire la majorité de l'intrigue, comme le conseille le rédacteur ? Le succès phénoménal de la comédie en France va-t-il faire oublier cet avis particulièrement négatif ? En Europe, Intouchables est précédé d'un excellent a priori. Présenté en ouverture du festival du film francophone de Berlin, il sera diffusé sur le territoire allemand dès le 5 janvier, puis dès le mois de mars en Espagne. On verra alors si sa carrière à l'étranger démarre bien...

..."Le rôle de Driss n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan."

Le journaliste de Variety insiste sur le fait que le sujet en lui-même est choquant : "un jeune de banlieue découvrant la "culture" auprès d’un riche". C’est surtout le personnage de Driss qui cumule les clichés, selon lui, même s’il n’a rien à redire sur la performance d’Omar Sy, "plein de vie et charismatique". "Driss n'est traité que comme le singe d'un spectacle de cirque, avec tout ce que cela comporte comme connotations racistes, expliquant au blanc coincé comment s'amuser en remplaçant Vivaldi par "Boogie Wonderland" et lui montrant comment bouger sur le dancefloor". (…) Ce rôle n’est pas bien loin du cliché de l'esclave d'antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race. (...) Le pire, c’est quand Driss enfile un costume et que Magalie (la secrétaire du riche paraplégique) lui dit qu’il ressemble au président Obama, comme si le seul black en costard ne pouvait être que le président. Et dire que les scénaristes ont voulu être drôles et tendres. (Au fait, Sy et Obama ne se ressemblent pas du tout)."

Jusqu’à la fin, la critique reste négative, même si l'auteur reconnaît que le film a des chances de faire un carton : "Tout cela est censé faire rire et étant donné le talent de Sy et le fait que la succession de blagues ne s’arrête jamais, Intouchables devrait séduire le public en quête d’un moment d’insouciance, qui le regardera sans réfléchir."

Le fait que le film soit présenté comme inspiré d’une histoire vraie semble aussi passablement énerver le rédacteur, qui souligne dès le début du texte qu’en réalité "l’auxiliaire de vie était arabe, et non noir".

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