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samedi 18 décembre 9999

_____**Formation juridique & Economie + petite structure : C'est grâce à l'accès aux Droits à Tous qu'on peut construire une Société sans inégalités sociales

C'est grâce à l'accès aux droits à tous qu'on peut construire une société sans inégalités sociales et l'ouverture des bureaux d'information des justiciables doit permettre de démultiplier la possibilité d'accés à l'information des démunis et des personnes les plus réculées des tribunaux", a-t- elle spuligné.

La secrétaire d'Etat va profiter de son séjour au Sénégal pour rencontrer les principales personnalités politiques du pays, des entrepreneurs, des responsables des ONG et des artistes, mais aussi des femmes d'affaires sénégalaises.

La secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique de la France, Mme Nathalie Kosciusko Morizet, a annoné mercredi soir à Dakar, que le gouvernement français a mis à la disposition du Sénégal une somme d'un milliard cinq cent millions de FCFA pour la construction de maisons du justiciable.

"En raison de l'importance de l'information judiciaire, la France a voulu appuyer les gouvernements africains à améliorer les bases de données juridiques en les aidant à conserver l'information juridique en ligne", a-t-elle déclaré à l'issue d'une rencontre avec le ministre sénégalais de la Justice, Moustapha Sourang.

Mme Morizet a indiqué que l'objectif de sa viste au Sénégal est d'étudier l'impact des Technologies de l'information et de la communication (TIC) comme accélérateur de développement sous l'angle de nouveaux usages, en particulier de l'internet mobile et la prise en compte du développement durable grâce à l'utilisation accrue des TIC.

Selon elle, le Sénégal va servir de modèle pour les pays d'Afrique de l'Ouest et la construction des maisons du justiciable doit permettre aux populations les plus démunies de savoir comment revendiquer leurs droits.

http://www.grioo.com/ar,senegal_un_milliard_et_demi_de_fcfa_de_la_france_pour_la_justice,18322.html


**********http://experts-univers.com/bnmps-est-il-equivalent-aux-bac.html

Y'a t'il un diplome equivalent au bac du maroc



Base documentaire proposée afin de répondre à cette question :



Liste des diplômes en France - Wikipédia

Réforme en cours : reconnaissance d'une équivalence avec le grade de master au terme ... diplôme décerné est reconnu par l'État il sera considéré de niveau II (et donc Bac +4). ... BNMPS Brevet Nationale de moniteur des premiers secours ... ... La suite sur fr.wikipedia.org

Les services medicaux militaires !

Mais celà est tout à fait logique vu que tu changes de métier et qu'il n'y a pas de passerelle et d'équivalence Roll Eyes ... ...

La suite sur www.sos112.fr Centre d'Information et d'Orientation de Vincennes 27 oct. 2010 ... La scolarité à l'École nationale des chartes est sanctionnée par le diplôme d' archiviste paléographe. ... Réforme en cours : reconnaissance d'une équivalence avec le grade de ... par l'État il sera considéré de niveau II (e ... La suite sur orientation.ac-creteil.fr

Formation PAE 3 : Recyclage - emagister.fr

Enseignement Professionel. BEP · CAP · Bac pro ... Tout public etant titulaire du BNMPS ou d'une PAE 3. Objectifs ... Le nombre limité de places par cours est un choix du centre qui privilégie un enseignement-apprentissage ... Etre âgé de 18 a ... La suite sur www.emagister.fr




******VIE ESTUDIANTINE***** - psychisme negriier 26 sept. 2008 ... Licence professionnelle (Bac+3); MST Maîtrise des Sciences et Techniques (Bac+4) ... Réforme en cours : reconnaissance d'une équivalence avec le grade de master au terme ... BNMPS Brevet Nationale de moniteur des premiers secours ... La suite sur www.grioo.com

MEMOIRE EN REPLIQUE V 14

(baccalauréat professionnel cultures marines), 10ème au défi des ports de pêche 2008 ... Monitrice Nationale des Premiers Secours (BNMPS) n° 15140335, .... s' élevait à une somme quasi équivalente à celui consacré aux « Cadeaux » fédéraux ... La suite sur www.fnpsa.net

CV de Chef de groupe en compagnis d'intervention face aux risques ...

BAC Sciences Médico-Sociales. Langues lues écrites parlées : français, , , ... Brevet National de Moniteur des Premiers Secours (BNMPS) : ... Conscient que la notion de risque technologique est de plus en plus importante, j'ai pu me former ... C ... La suite sur www.pompiers.enligne-fr.com

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mardi 30 novembre 9999

_____"A quoi bon aujourd'hui, faire ce qu'on peut faire demain ?" Raoul Ponchon. accusatif de homo (« être humain, homme, individu »). l homme propose ...et la femme dispose, comme si la femme n'avait rien a proposer?

Citacion sexiste

personne ne doit disposer, dans un couple les decision st a prendre a 2, pour etre bien dans ce que j'entreprend, pas question de faire klk chose sans en avoir parlé et san que mon mari soit ok! sinon on fait le mal

Homme masculin

(..) Personne, être humain , homme ou femme ; l'espèce humaine dans son ensemble. (Aussi écrit « l’Homme » avec une majuscule.)

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits — (Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1789)

Être humain mâle ; par opposition à la femme. Philippe de Valois était surtout redevenu homme, et pareil à tout époux, grand seigneur ou dernier valet, qui corrige sa femme menteuse. — (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 6, « Le Lis et le Lion »)

; nous travaillâmes désormais ensemble, avec un accord et une communauté de jugement qu'il est rare de trouver entre deux hommes. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)

Céline Thiébault était alors une jeune fille « bienfaisante », une de ces grandes filles brunes qui paraissent vingt ans au lieu de quinze, de celles qu'à la campagne on compare volontiers à une pouliche et que les hommes, vieux et jeunes, détaillent avec une basse envie, un violent désir. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux Griottes, 1954, p.19)

Personne, être humain , homme ou femme ; l'espèce humaine dans son ensemble. (Aussi écrit « l’Homme » avec une majuscule.)

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits — (Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1789)

Être homme est facile ; être un homme est difficile. — (Proverbe chinois cité par Claude Gagnière, in Pour tout l’or des mots)

Il savait maintenant parler la langue du désert, il connaissait ces hommes qui, au début, lui avaient semblé si mystérieux et qui, après tout, n’étaient que des hommes comme tous les autres, ni pires, ni meilleurs, autres seulement.

— (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)

les Peaux-Rouges disent que le castor est un homme qui ne parle pas, et ils ont raison ; il est sage, prudent, brave, industrieux et économe. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)

Ô hommes ! si vous êtes véritablement des hommes, épargnez ceux qui ne peuvent plus se défendre ! — (Walter Scott, Ivanhoé, Traduction de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)

(Par extension) Parce que ces métiers étaient essentiellement masculins : soldat, marin, etc. Ce dernier Wallenrod, des vrais Wallenrod-Tustall Bartenstild, avait acheté presque autant de balles de coton que l’Empereur perdit d’hommes pendant sa sublime campagne de France. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)

(Familier) Époux. C’est mon homme.

Celui qui est parvenu à l’âge de virilité, à l’âge adulte.

C’est un homme à présent !

Individu, quidam.

L’homme plantait des arbres. - Comment est mort cet homme ?

Représentant, émissaire politique ou économique de quelqu’un ou d’un parti.

Il est l’homme de Moscou et occupe les fonctions de chef du Bureau central d’information chargé de surveiller les publications et la propagande communistes — (Varsovie insurgée, page 204, Alexandra Kwiatkowska-Viatteau, Alexandra Viatteau, 1984)

http://fr.wiktionary.org/wiki/homme

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lundi 29 novembre 9999

_____Laurent GBAGBO etudes & parcours politiques: baccalauréat de philosophie, licence, maitrise d'histoire de la Sorbonne..

Biographie de Laurent GBAGBO Laurent GBAGBO Laurent Koudou Gbagbo1 né le 31 mai 1945 à Mama sous-préfecture de Ouragahio est le 4e président de la République de Côte d'Ivoire depuis le 26 octobre 2000.



Origines

Laurent Koudou Gbagbo originaire du pays bété, est né le 31 mai 1945 dans le village de Mama, sous-préfecture de Ouragahio dans le département de Gagnoa sous l'administration coloniale de Afrique occidentale française dans l'ouest ivoirien. Laurent Gbagbo est né d'une famille catholique pauvre originaire du grand-ouest ivoirien, son père Zèpè Paul Koudou Gbagbo était un ancien combattant pendant la Seconde Guerre mondiale puis sergent de police et sa mère Marguerite Gado originaire du village bété Blouzon était une simple ménagère. Son père fut, au cours de la Seconde Guerre, blessé et fait prisonnier par les troupes allemandes. Ainsi, le 8 mai 2003, Zèpè Paul Koudou ancien sergent de l'armée française reçut des autorités françaises une haute distinction militaire, celui du titre officiel de « Reconnaissance de la Nation Française ».




Années de formations

Laurent Gbagbo débute ses études à l'école primaire publique Plateau à Agboville où son père exerçait la fonction de sergent de police.

Il obtient son baccalauréat de philosophie au lycée classique d'Abidjan en 1965, puis une licence d'histoire à l'Université d'Abidjan en 1969. Il devient en 1970 professeur d'histoire au lycée classique Abidjan Cocody. Chercheur à l'institut d'histoire, d'art et d'archéologie africaine (IHAAA) à partir de 1974, Gbagbo est également titulaire d'une maitrise d'histoire de la Sorbonne.

Il soutient en juin 1979 une thèse de doctorat en histoire intitulée Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne: 1940-1960.




Le militant politique

Entrée dans le syndicalisme

Membre du syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur (SYNARES), il participe aux mouvements de grève de l'enseignement en 1982, et fonde dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien. Il part en exil pour la France en 1985, afin selon lui de lutter contre la dictature du PDCI, alors parti unique et promouvoir le multipartisme. En France, il se lie d'amitié avec Guy Labertit, membre du PSU, même si ses rapports avec le parti socialiste au pouvoir en France sont difficiles, du fait de son opposition à Félix Houphouët-Boigny. Il épouse en secondes noces Simone Ehivet Gbagbo, syndicaliste marxiste, très proche des milieux évangéliques états-uniens. Gbagbo rentre en Côte d'Ivoire le 13 septembre 1988, Houphouët ayant implicitement accordé son pardon en déclarant que l'arbre ne se fâche pas contre l'oiseau.

L'opposant à Félix Houphouët-Boigny

Gbagbo est un syndicaliste actif dans les années 1970, dont l'enseignement est jugé subversif ; il est emprisonné à Séguéla et à Bouaké de mars 1971 à janvier 1973. Devenu directeur de l'IHAAA en 1980, il se révèle lors des manifestations étudiantes du 9 février 1982, qui provoquent la fermeture des universités et des grandes écoles. C'est durant cette année que naît dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien (FPI). Son exil en France est l'occasion de promouvoir le FPI et son programme de gouvernement. Idéologiquement proche du PS, il reste officiellement ignoré du gouvernement socialiste français de l'époque puis de celui de Jacques Chirac. Cependant, il subit des pressions françaises pour retourner dans son pays, Houphouët s'inquiétant de le voir développer un réseau de contacts, et trouvant que « son remuant opposant serait beaucoup moins encombrant à Abidjan qu'à Paris ». En 1988, il rentre en Côte d'Ivoire, et devient secrétaire général du FPI, lors du congrès constitutif de ce parti les 19 et 20 novembre 1988. Le 28 octobre 1990 a lieu l'élection présidentielle, avec pour la première fois une autre candidature que celle de Félix Houphouët-Boigny, celle de Gbagbo, qui remporte 18,3 % des suffrages, ce qui lui confère le statut de leader de l'opposition. Les élections législatives du 25 novembre 1990 sont les premières sous le signe du multipartisme. Le FPI obtient 9 sièges (sur 175); Gbagbo lui-même est élu dans la circonscription de Ouaragahio, où se trouve sa ville natale. En mai 1991, puis en février 1992 ont lieu d'importantes manifestations étudiantes. Le 18 février - Alassane Ouattara étant alors premier ministre - Gbagbo est arrêté, puis condamné le 6 mars à deux ans de prison9, mais il est finalement libéré en août.

L'après Houphouët

En 1995, Gbagbo appelle au boycott de l'élection présidentielle du 22 octobre, à cause de la réforme du code électoral (8 décembre). Henri Konan Bédié est élu avec 96,44% des suffrages. Lors d'élections législatives partielles le 30 décembre 1996, Gbagbo est réélu dans sa circonscription, le FPI remportant 5 des 8 sièges vacants. Désigné candidat officiel du FPI lors du 3e congrès de ce parti les 9, 10 et 11 juillet 1999, il se présente à l'élection présidentielle du 22 octobre 2000 contre le dirigeant militaire Robert Guéï. Cette élection est marquée par l'élimination par la Cour suprême de plusieurs candidatures -dont celle d'Alassane Ouattara)- pour nationalité douteuse et faux et usage de faux sur la filiation, ainsi que celle de l'Ancien Président Henri Konan Bédié. Gbagbo l'emporte face à Guéï, qui refuse sa défaite ; une révolte populaire en faveur de Gbagbo (qui affirme avoir gagné avec 59,4 % des suffrages) éclate dans la principale ville du pays, Abidjan. Guéï est forcé de partir, et Gbagbo devient président le 26 octobre. Le général Guéï reconnaît la légitimité de Gbagbo le 13 novembre. Lors des élections législatives du 10 décembre, le FPI apporte à Gbagbo une majorité de 91 sièges, contre 70 au PDCI et 16 indépendants.

Présidence

Rébellion du nord

Le 19 septembre 2002, des soldats rebelles venus du Burkina Faso tentent de prendre le contrôle des villes d'Abidjan, Bouaké et Korhogo. Ils échouent dans leur tentative de prendre Abidjan, mais sont victorieux dans les deux autres villes, respectivement dans le centre et le nord du pays. La situation tourne rapidement à la guerre civile entre un sud tenu par le gouvernement et le nord tenu par les rebelles, qui s'opposent notamment à la politique « d'ivoirité » introduite par l'ex président Henri Konan Bédié. Gbagbo est soupçonné d'avoir profité de cette révolte pour faire massacrer Robert Guéï, sa femme ainsi que plusieurs autres personnalités politiques ivoiriennes.

Accords de Marcoussis

Article détaillé : Accords de Marcoussis. Après plusieurs mois de combats, un accord de paix est ratifié par les principaux partis politiques ivoiriens et la rébellion, en l'absence du président Gbagbo qui n'a pas été invité à la discussion, à Marcoussis le 26 janvier et la force de paix française (opération Licorne) se déploie pour patrouiller dans une zone de cessez-le-feu. D'après les termes de l'accord, Gbagbo doit rester en fonction (les rebelles ont précédemment exigé sa démission), un nouveau gouvernement de réconciliation doit être formé avec un premier ministre « neutre » suivi du désarmement des rebelles. Ce gouvernement inclut le FPI, l'opposition civile et des représentants des groupes rebelles. De plus, des lois doivent être votées afin de satisfaire aux exigences des rebelles. En partant de France où il a participé à la réunion des chefs d'États à Kleber, il déclare : « Je n'ai pas gagné la guerre, et c'est pour cela que je dois discuter, faire des compromis. Je m'en vais dire aux Ivoiriens : je n'ai pas gagné la guerre, il faut en tirer les conséquences. » Revenu en Côte d'Ivoire, il tient compte du ressentiment du peuple et indique que l'accord Marcoussis est « un médicament amer qu'il faut essayer ». Des lenteurs apparaissent dans l'application de cet accord suite à des divergences d'interprétation et la situation s'enlise. Les différents protagonistes espèrent que les parrains internationaux feront droit à leurs positions. Mais entre-temps, l'armée ivoirienne, autrefois une armée d'opérette, en profite pour recruter des troupes nombreuses, acheter de l'armement lourd et se constituer une aviation. L'ONU délègue à une force d'interposition (l'ONUCI: Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire) la responsabilité d'accompagner un apaisement de la situation. Remises en cause de l'accord L'accord est dénoncé par les partisans du président qui pensent que trop de concessions sont accordées aux rebelles et que les Français soutiennent les objectifs politiques des rebelles. En novembre 2004, huit lois d'apaisement sur les dix-sept prévues sont effectivement votées. Dans la première semaine de novembre 2004, Laurent Gbagbo lance une offensive dans le secteur des villes rebelles de Bouaké et Korhogo. En réaction, la France demande le 5 novembre au Conseil de sécurité de l'ONU une extension du mandat de l'ONUCI, afin qu'elle puisse s'interposer militairement aux combats entre forces gouvernementales et rebelles. Les Casques bleus s’opposent à l’avancée de l’armée ivoirienne. Le 6 novembre, les bombardements opérés par les FANCI (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) sur la zone de confiance, notamment à Man et Bouaké font 9 morts, des soldats français de l'opération Licorne. En riposte, celle-ci détruit deux avions de type Soukhoï et les hélicoptères MI-24 soit la totalité de la flotte aérienne ivoirienne. Les drones achetés à Israël sont saisis.




Bilans des manifestations Depuis la fin novembre 2004, la Côte d'Ivoire et la France s'opposent sur le bilan des manifestations des 6 au 9 novembre. Ces manifestations ont commencé le 6 novembre, une heure trente après le bombardement de Bouaké, en s'accompagnant de pillages. Elles se sont d'abord tournées vers l'aéroport et l'hôtel Ivoire (samedi et dimanche), ainsi que devant la base française, avant de se dérouler lundi et mardi en direction du pont Charles-de-Gaulle, permettant d'aller du nord de la ville à l'aéroport et au 43e BIMa. Il semble que certains manifestants étaient armés (selon le gouvernement français et des journaux français). Le gouvernement ivoirien avance un bilan de 57 civils tués et 2 226 blessés entre le 6 et le 10 novembre. Certains bilans faisant état de 67 morts incluent peut-être les gendarmes ivoiriens. L'armée française compte environ 80 blessés pour ces évènements-là (soit un bilan de 11 morts et 120 blessés depuis le début de son intervention en Côte d'Ivoire). Les bilans des différents hôpitaux ivoiriens d'Abidjan montrent que ces blessés l'ont été principalement par des tirs d'armes à feu.

Depuis 2007 : Nouvelle ère de paix Accord de Ouagadougou Article détaillé : Accord de Ouagadougou. Du 5 février au 3 mars 2007 ont lieu à Ouagadougou des rencontres de délégations des différentes parties. Un accord politique est signé le 4 mars par MM. Gbagbo, Soro et Compaoré, ce dernier en tant que facilitateur. En conséquence de cet accord, Gbagbo nomme Soro premier ministre le 29 mars, lequel déclare, dans une adresse à la nation le 13 avril10, savoir « gré au Président Laurent Gbagbo pour avoir pris l`initiative du dialogue direct », et « demande Pardon pour tous et au nom de tous ». « Nous devons à présent apprendre à pardonner » déclare-t-il également. Dans ce même esprit du pardon, Gbagbo signe le 12 avril une mesure d'amnistie.

Organisation des Nations unies Laurent Gbagbo a écrit à Kofi Annan, alors secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, en décembre 2006 pour lui demander de rappeler le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire, le Suédois Pierre Schori, en poste depuis avril 2005, date à laquelle il avait pris la succession du Béninois Albert Tévoédjrè.

Avis sur Gbagbo

Afrique

• Mouammar Kadhafi affirme « il faut plusieurs Gbagbo »13 • Alors que certains États voisins de la Côte d'Ivoire apprécient Laurent Gbagbo (Mauritanie, Guinée), le président du Burkina Faso Blaise Compaoré a déclaré que le problème de la Côte d'Ivoire était lié à la présence de Laurent Gbagbo à la tête de l'État. Depuis, sur proposition du président Gbagbo, Compaoré a supervisé le dialogue direct entre Gbagbo et les ex-rebelles des Forces nouvelles, et le Conseil de sécurité de l'ONU a encouragé Compaoré à contribuer à la conclusion rapide d'un accord.

France

Dans une déclaration du 14 novembre 2007 dans le cadre de la préparation des activités de la Fondation Chirac, l'ancien président français Jacques Chirac déclare : « Laurent Gbagbo est un chef populiste charismatique, manipulateur et nationaliste qui ressemble par certains côtés aux fascistes ». Laurent Gbagbo est socialiste, et son parti le FPI est rattaché à l'Internationale socialiste. Avec la crise de novembre 2004, le parti socialiste français décide de rompre publiquement avec lui. L'ancien ministre de la culture et de l'éducation nationale Jack Lang en rendant visite à Laurent Gbagbo15 a dit de lui en réponse à un début de polémique que : « Gbagbo est un homme de gauche, un humaniste. Il connaît l'histoire du mouvement socialiste français mieux que certains socialistes d'aujourd'hui. C'est un patriote qui a été élu démocratiquement, autant que la démocratie fonctionne en Côte d'Ivoire. C'est un président légitime et légal. Il s'est trouvé confronté à une situation de rébellion et d'invasion de la part de troupes venant du Nord et notamment du Burkina Faso. On ne va pas reprocher à un président en fonction de se battre pour préserver l'unité de son pays. Après, un affrontement c'est un affrontement, on ne fait pas dans la dentelle. Ce qui n'est pas normal, c'est que l'agressé -Laurent Gbagbo et son gouvernement- ait été présenté dans les médias européens ou américains comme l'agresseur. »




Livres

• 1971 : Soundjata, lion du Manding • 1978 : Réflexions sur la conférence de Brazzaville • 1982 : Côte d'ivoire : Economie et société à la veille de l'indépendance (1940-1960) • 1983 : Côte d'Ivoire : Pour une alternative démocratique • 1987 : Propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire • 1989 : Côte d'Ivoire : Histoire d'un retour • 1991 : Agir pour les libertés • 1995 : Le temps de l'espoir • 2002 : Sur les traces des Bétés

http://lesitedeguykouassi.ivoire-blog.com/archive/2010/02/11/biographie-de-laurent-gbagbo.html

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_____Blaise COMPAORE Etudes & Parcours politique : Bachelier de l'enseignement secondaire, série D... Entrée à l'Ecole militaire Inter-armes du Cameroun (EMIAC).. Janvier 1982 Capitaine

Biographie du président

État civil

Blaise COMPAORE

Né le 03 février 1951 à Ouagadougou Marié avec Chantal K. TERRASSON Père d'une fille

Formation 1958 Ecole primaire à Guiloungou (Ziniaré)

1972 Bachelier de l'enseignement secondaire, série D

Septembre 1973 Entrée à l'Ecole militaire Inter-armes du Cameroun (EMIAC)

1975 -1976 Spécialisation à l'Ecole d'Infanterie de Montpellier (France)

1977 Stage en France (Troupes aéroportées)

1978 Stage d'instructeur parachutiste au Maroc

1982 Stage de perfectionnement d'Officier para à Pau (France)

Parcours professionnel Juillet 1975 Sous-lieutenant

Octobre 1977 Lieutenant

1978 Affecté à la Compagnie d'Intervention aéroporté de Bobo-Dioulasso

Mai 1980 Aide de camp du Chef d'Etat major des Armées

1981 Commandant du Centre national d'entraînement commando (CNEC) à Pô; Membre du Conseil des Forces armées voltaïques

Janvier 1982 Capitaine

Parcours politique Mai 1983 Blaise COMPAORE échappe de justesse à un coup de filet du régime du Conseil de Salut du Peuple (CSP II). Il organise la résistance à Pô pour libérer ses compagnons arrêtés

4 Août 1983 Blaise COMPAORE investit Ouagadougou avec ses commandos et installe avec Thomas SANKARA, le Conseil National de la Révolution (CNR)

1983 - 1987 Ministre d'Etat délégué à la Présidence, puis Ministre d'Etat chargé de la Justice

15 Octobre 1987 A la faveur du Mouvement de Rectification, Blaise Compaoré devient Président du Front Populaire (nouvelle instance dirigeante) et Chef de l'Etat

19 Octobre 1987 Dans son premier discours à la Nation, il annonce l'ouverture politique et appelle toutes les sensibilités politiques à s'exprimer

Mars 1990 Au 1er Congrès du Front Populaire, Blaise COMPAORE annonce l'élaboration d'une Constitution pour un Etat de droit

Décembre 1990 Blaise Compaoré convoque des assises nationales autour du projet de Constitution

Juin 1991 La Constitution de la Quatrième République est plébiscitée à l'issue d'un référendum

Décembre 1991 Blaise COMPAORE remporte la première élection présidentielle de la Quatrième République

Novembre 1998 Blaise COMPAORE est réélu pour un nouveau septennat

Novembre 2005 Blaise COMPAORE est réélu pour un quinquennat

Principales distinctions honorifiques Février 1992 Blaise COMPAORE est Docteur Honoris Causa de l'Ecole des Hautes Etudes internationales de Paris (France)

Février 1995 Intronisé comme membre associé à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer de Paris (France)

Décembre 1995 Docteur Honoris Causa de l'Université japonaise de Soka

Décembre 1997 Il reçoit à Ouagadougou, la Stèle d'Hiroshima pour son engagement en faveur de la paix

Décembre 2001 Blaise COMPAORE est décoré de la médaille de l'ordre du mérite de la confédération africaine de football

Avril 2004 Docteur Honoris Causa de l'Université Jean-Moulin de Lyon 3

Avril 2005 Docteur Honoris causa de l'Université Ramkhamaeng de Bangkok

Avril 2005 Diplôme d'honneur et de mérite de la Conférence des institutions d’enseignement et de recherche économiques et de gestion en Afrique (CIEREA)

Avril 2005 Commandeur de l’Ordre international des Palmes académiques du Conseil africain et malgache de l'Enseignement supérieur (CAMES)

Novembre 2009 Docteur Honoris causa de l'Institut International d'Ingénierie, de l'Eau et de l'Environnement (2IE)

Février 2010 Grand'Croix de l'Ordre de la Pléade, Francophonie et Dialogue des cultures de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF)

Juillet 2010 Blaise COMPAORE reçoit la Médaille de la gloire de la Fondation pour la démocratie en Afrique, pour les efforts accomplis par le Burkina Faso sous sa direction dans le domaine de la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance et son leadership dans la sous-région en sa qualité de facilitateur dans la résolution des conflits

Août 2010 Blaise COMPAORE est fait Grand-croix de l'Ordre National du Mérite de Guinée en reconnaissance de sa contribution personnelle qui a été déterminante dans la transition engagée en Guinée

Divers Blaise COMPAORE pratique plusieurs sports collectifs : football, volley-ball, basket-ball.

Il aime la lecture, l'architecture, et les animaux sauvages.

http://www.presidence.bf/page.php?sid=8

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_____Robert Mugabe: Enfant solitaire, Diplômé en enseignement à l'âge de 17 ans, il manifeste un goût prononcé pour la lecture et les études.

Origines

Fils d'un immigré du Nyassaland, Robert Mugabe grandit à la mission catholique jésuite de Kutama au nord-est de la capitale Salisbury. Son père abandonnant le foyer familial alors qu'il n'a que 10 ans, Robert Mugabe est élevé par sa mère dont il est très proche. Enfant solitaire, il manifeste un goût prononcé pour la lecture et les études. Il est issu de l'ethnie majoritaire des Shonas.



Éducation

Diplômé en enseignement à l'âge de 17 ans, il rejoint l'Université de Fort Hare en Afrique du Sud pour y étudier l'anglais et l'histoire. Il y côtoie Julius Nyerere, Herbert Chitepo, Robert Sobukwe et Kenneth Kaunda.

Il est diplômé en 1951 puis poursuit ses études à Driefontein en 1952, à Salisbury (1953), à Gwelo (1954) et au Tanganyika (1955-1957). Il obtient par correspondance une licence en enseignement à l'Université d'Afrique du Sud et une licence d'économie à l'Université de Londres. Il enseigne pendant trois ans à Lusaka, capitale de la Rhodésie du Nord, puis à Accra au Ghana, première colonie d'Afrique ayant accédé à l'indépendance, où il s'éprend d'une collègue, Sally Heyfron, sa première femme qu'il épouse en 1961.

En plus de ses sept diplômes académiques, il n'hésite pas à dire qu'il est « diplômé en violence »4.



Le chef de guérilla en Rhodésie du Sud

En 1960, Robert Mugabe revient en Rhodésie du Sud, converti à l'idéologie marxiste et se déclarant « marxiste-léniniste-maoïste »5. Il se joint au Ndébélé6 Joshua Nkomo et au Parti national démocratique (National Democratic Party – NDP), qui devient par la suite Zimbabwe African Peoples Union (ZAPU), immédiatement interdit par le gouvernement blanc de Ian Smith.

En 1963, Mugabe, shona, crée son propre parti, le Zimbabwe African National Union (ZANU), avec le révérend Ndabaningi Sithole et l'avocat Herbert Chitepo. Il en devient secrétaire général. La ZANU et la ZAPU seront longtemps séparés par cette frontière ethnique entre Shonas et Ndébélés.

En 1964, il est arrêté avec d'autres chefs de file nationalistes et jeté en prison pendant dix ans. Il en profite pour étudier le droit et consolider son influence sur le mouvement nationaliste. En 1966, il perd son fils mais se voit refuser une permission pour l'enterrement, ce qui attise sa haine du régime de Salisbury.

Relâché par Ian Smith en 1974, sous les pressions de John Vorster, le premier ministre d'Afrique du Sud il quitte la Rhodésie pour le Mozambique où il prend la direction de la branche militaire de la ZANU, la ZANLA (Zimbabwe African National Liberation Army), pour mener la guérilla contre le gouvernement de Ian Smith.

Le 18 mars 1975, Herbert Chitepo est assassiné en Zambie dans un attentat à la voiture piégée et Mugabe peut alors prendre le contrôle de la ZANU tandis que le révérend Ndabaningi Sithole renonce au combat armé.

Le 3 mars 1978, les accords de Salisbury signés par Ian Smith avec des dirigeants noirs modérés comme Abel Muzorewa et Ndabaningi Sithole aboutissent au principe d'élections multiraciales et à la fin de la domination blanche.

Les élections d'avril 1979 sont remportées par l'UANC de Canaan Banana et d'Abel Muzorewa, l'UANC étant le seul parti noir ayant renoncé à la violence et autorisé ainsi à concourir. Abel Muzorewa devient le nouveau premier ministre de la nouvelle Zimbabwe-Rhodésie le 1er juin 1979. Cependant, le nouveau régime n'obtient pas de reconnaissance internationale du fait des restrictions imposées aux autres partis politiques noirs n'ayant pu participer aux élections.

En décembre 1979, le pays redevient la colonie britannique de Rhodésie du Sud et les accords de Lancaster House signés à la fin du mois aboutissent à un accord général dont l'octroi de garanties économiques et politiques pour la minorité blanche et des élections multiraciales prévues pour février 1980. Après une campagne électorale marquée par des intimidations de toutes parts, l'intrusion des forces de sécurité et des fraudes, les shonas votent en masse pour leur parti communautaire, en l'occurrence la ZANU de Robert Mugabe.

Le 4 mars 1980, la ZANU emporte 57 des 80 sièges réservés aux Noirs alors que les 20 sièges du collège électoral blanc sont tous remportés par le Front rhodésien de Ian Smith.

Le 18 avril 1980, Robert Mugabe devient le premier Premier ministre du nouvel État du Zimbabwe et Canaan Banana le premier président.



Premier ministre

Au pouvoir, Mugabe tente de bâtir un nouveau pays sur la base d'une alliance entre Shonas et Ndébélés. Il tente d'incorporer la ZAPU dans sa ZANU et offre à Nkomo de prestigieux portefeuilles ministériels. Mais les revendications et les attentes sociales des Shonas l'entraînent à mener une politique plus nationaliste et ethnique.

En 1982, pour fêter les deux ans d'indépendance, il fait rebaptiser toutes les villes du pays à commencer par Salisbury, nommée désormais Harare.

En 1983, une rébellion ndébélé met fin à l'union ZANU-ZAPU et une guerre civile ensanglante la province du Matabeleland. Robert Mugabe y déploie « sa » 5e brigade, une force spéciale formée par des instructeurs nord-coréens. Nkomo est démis de ses fonctions. La répression de l'armée est brutale contre les Ndébélés. On dénombrera 10 000 victimes.

En 1987, un accord de paix met fin à la guerre civile et la ZAPU se fond enfin dans la nouvelle ZANU-PF. C'est également l'année de la fin du collège électoral blanc et de leur représentation assurée de 20 députés signifiant la fin du rôle politique des Blancs dans le pays. C'est aussi l'année où Mugabe prend la fonction de président de l'État aux pouvoirs élargis, abolissant le poste de Premier ministre.



Chef de l'État



Robert Mugabe, en 1991.En 1988, Mugabe nomme Nkomo au poste de vice-président. Depuis la fin de la représentation blanche et de la fusion de la ZAPU dans la ZANU, il n'y a plus d'opposition au parlement et le pays vit de facto sous un régime de parti unique.

En 1990, Robert Mugabe est élu président de la République et fait part de son intention d'imposer institutionnellement la ZANU comme parti unique et de transformer l'État en régime marxiste.

La chute du mur de Berlin et l'effondrement des régimes communistes en Europe empêchent cette mutation, du moins en droit.

En 1996, Mugabe est réélu presque sans opposition réelle suite au retrait de ses deux adversaires Abel Muzorewa et le révérend Ndabaningi Sitholé.

En 1997 Laurent-Désiré Kabila s'empare du pouvoir au Zaïre désormais rebaptisé Congo, mais doit rapidement faire face à la rébellion d'une partie de ses troupes soutenue par l'Ouganda et le Rwanda. Mugabe vole au secours du pouvoir de Kinshasa en envoyant 20 000 hommes au Congo au côté des Angolais et des Namibiens. Cette aide aura un prix : Mugabe obtiendra le droit d'exploitation d'une mine de cobalt (un des plus grands gisements du monde) et un accès au trafic de diamants. Le cuivre congolais de meilleur qualité viendra alimenter les industries zimbabwéennes. L'intervention militaire de Mugabe sera totalement financé par l'État congolais avec ces mêmes ressources minières.

Il décide alors de mettre en chantier une réforme agraire qui aboutira à l'expropriation des fermiers blancs lesquels assuraient 80% du revenu national. C'est par la violence que le processus se met en route au début des années 2000 alors qu'un fort mouvement de mécontentement, dû au ralentissement économique et à la corruption ostentatoire des gouvernants, se propage dans le pays.

Traitement de l'opposition modifier Dès 1982, Robert Mugabe reconnaît que son régime a recours à la torture10.

Après la fusion de la ZANU et du ZAPU en 1987, aucune opposition crédible ne peut se constituer dans le pays. Les opposants, souvent eux-mêmes dissidents de la ZANU comme Edgar Tekere en 1990, font de la figuration.

Les élections parlementaires des 24 et 25 juin 2000 sont les premières élections compétitives que connaît le Zimbabwe depuis les élections de février 1980. Suite à l'échec du référendum organisé quelques mois plus tôt sur la réforme agraire, l'opposition regroupée dans le nouveau Mouvement pour le changement démocratique est de nouveau crédible et capable de mettre en échec la puissante ZANU-PF et le président Mugabe. En dépit de fraudes massives organisées par le pouvoir, dans un climat de violences et d'occupation de fermes, le MDC n'échoue que de peu, avec 47% des voix contre 48,6% au ZANU. Malgré cette faible majorité de la ZANU-PF, le contrôle de celle-ci sur la chambre n'est pas menacé grâce à l'appoint des 20 députés supplémentaires nommés par le président Mugabe (correspondant à ce qui était autrefois le quota de députés réservé aux électeurs blancs).

À l’élection présidentielle de mars 2002, Robert Mugabe doit recourir encore à la violence et aux fraudes électorales pour se faire réélire président de la république avec 56% des voix contre Morgan Tsvangirai, le président du tout nouveau Mouvement pour un changement démocratique (MDC).



Manifestation contre le régime de Mugabe à Londres (été 2006).À la suite de ces élections, la Grande-Bretagne tente d’organiser avec les pays du Commonwealth des sanctions internationales. Appuyés par les pays occidentaux, les États-Unis et l’Australie, les Britanniques obtiennent difficilement la suspension du Zimbabwe du Commonwealth mais les pays africains font bloc autour du dictateur, justifiant son comportement par les abus du colonialisme. Mugabe et ses proches sont également interdits de séjour en Europe et aux États-Unis.C'est sous ces pressions qu'il doit également retirer ses troupes du Congo.

Dorénavant, Mugabe abandonne toute courtoisie et met fin au semblant de démocratie en limitant drastiquement la liberté de la presse, en muselant l'opposition, en recourant à la torture et à l'assassinat des membres d'opposition avec l'aide d'un de ses anciens opposants, Jonathan Moyo, promu ministre de l'information.

Alors que le pays s'enfonce dans une crise sans précédent et que 70% de ses citoyens sont sans emploi, le pays autrefois prospère doit souscrire au programme alimentaire mondial tandis que les élites, blanches comme noires, émigrent. L'économie périclite suite à l'expropriation violente des Blancs dont les terres désormais en jachère sont distribuées le plus souvent à des proches du régime. L'ancien pays exportateur de céréales doit dorénavant en importer.

Robert Mugabe est condamné par l'ensemble des pays occidentaux et par des organisations telles qu'Amnesty International qui dénonce les atteintes aux droits de l'homme. En Afrique, il reçoit le soutien de Sam Nujoma et d'autres chefs de file africains alors que quelques autres n'hésitent pas à dénoncer la dérive du régime. Desmond Tutu, l'ancien archevêque du Cap, le traite de « caricature de dictateur africain ». L'ancien président de la Zambie Kenneth Kaunda et le président du Botswana Festus Mogae le désavouent.

En 2003, le Congrès des États-Unis impose une multitude de sanctions financières et économiques, lesquelles sont dénoncées comme « racistes » par Robert Mugabe.

Le 8 décembre 2003, le Zimbabwe est suspendu pour 18 mois supplémentaires du Commonwealth. Mugabe riposte en retirant purement et simplement le Zimbabwe de l'organisation.

Mugabe s'en prend continuellement aux Blancs et aux Occidentaux, plus particulièrement à Tony Blair qu'il accuse de néo-colonialisme, le traitant également de « petit garçon en short ».

En 2005, le président George W. Bush cite le Zimbabwe parmi les postes avancées de la tyrannie au côté de Cuba et de la Corée du Nord.

Depuis 2005, dans le cadre de l'opération Murambatsvina (« chasser la saleté »), près de 700 000 personnes sont expulsées de la capitale, sans avoir d'autre lieu où se loger, pour « assurer la sécurité » dans Harare. Ces destructions de bidonvilles visent à frapper les quartiers qui avaient voté le plus pour l'opposition à Robert Mugabe.

En 2007, Robert Mugabe est le seul chef d'État africain à n'être pas invité par la diplomatie française au sommet France-Afrique de Cannes, qui se tient les 15 et 16 février. En effet, il est interdit de voyage sur le sol de l'Union européenne depuis plusieurs années, en raison de ses violations des droits de l'homme11. Son pays est alors plongé dans une profonde crise, battant chaque mois des records d'inflation, atteignant + 1600% en janvier 200712 et même 1730% en mars 200713.

En mars 2007, un rassemblement de l'opposition tente de manifester contre l'interdiction des manifestations et des rassemblements politiques, contre l'intention du président Robert Mugabe de se présenter à un nouveau mandat en 2008 et pour dénoncer la crise sociale, économique et politique que connaît le Zimbabwe depuis l'an 2000. La police arrête 50 militants (dont le chef de file du MDC, Morgan Tsvangirai) et les passe sévèrement à tabac. Une militante du MDC est tuée par balles.

Traitement de l'opposition

Dès 1982, Robert Mugabe reconnaît que son régime a recours à la torture10.

Après la fusion de la ZANU et du ZAPU en 1987, aucune opposition crédible ne peut se constituer dans le pays. Les opposants, souvent eux-mêmes dissidents de la ZANU comme Edgar Tekere en 1990, font de la figuration.

Les élections parlementaires des 24 et 25 juin 2000 sont les premières élections compétitives que connaît le Zimbabwe depuis les élections de février 1980. Suite à l'échec du référendum organisé quelques mois plus tôt sur la réforme agraire, l'opposition regroupée dans le nouveau Mouvement pour le changement démocratique est de nouveau crédible et capable de mettre en échec la puissante ZANU-PF et le président Mugabe. En dépit de fraudes massives organisées par le pouvoir, dans un climat de violences et d'occupation de fermes, le MDC n'échoue que de peu, avec 47% des voix contre 48,6% au ZANU. Malgré cette faible majorité de la ZANU-PF, le contrôle de celle-ci sur la chambre n'est pas menacé grâce à l'appoint des 20 députés supplémentaires nommés par le président Mugabe (correspondant à ce qui était autrefois le quota de députés réservé aux électeurs blancs).

À l’élection présidentielle de mars 2002, Robert Mugabe doit recourir encore à la violence et aux fraudes électorales pour se faire réélire président de la république avec 56% des voix contre Morgan Tsvangirai, le président du tout nouveau Mouvement pour un changement démocratique (MDC).



Manifestation contre le régime de Mugabe à Londres (été 2006).À la suite de ces élections, la Grande-Bretagne tente d’organiser avec les pays du Commonwealth des sanctions internationales. Appuyés par les pays occidentaux, les États-Unis et l’Australie, les Britanniques obtiennent difficilement la suspension du Zimbabwe du Commonwealth mais les pays africains font bloc autour du dictateur, justifiant son comportement par les abus du colonialisme. Mugabe et ses proches sont également interdits de séjour en Europe et aux États-Unis.C'est sous ces pressions qu'il doit également retirer ses troupes du Congo.

Dorénavant, Mugabe abandonne toute courtoisie et met fin au semblant de démocratie en limitant drastiquement la liberté de la presse, en muselant l'opposition, en recourant à la torture et à l'assassinat des membres d'opposition avec l'aide d'un de ses anciens opposants, Jonathan Moyo, promu ministre de l'information.

Alors que le pays s'enfonce dans une crise sans précédent et que 70% de ses citoyens sont sans emploi, le pays autrefois prospère doit souscrire au programme alimentaire mondial tandis que les élites, blanches comme noires, émigrent. L'économie périclite suite à l'expropriation violente des Blancs dont les terres désormais en jachère sont distribuées le plus souvent à des proches du régime. L'ancien pays exportateur de céréales doit dorénavant en importer.

Robert Mugabe est condamné par l'ensemble des pays occidentaux et par des organisations telles qu'Amnesty International qui dénonce les atteintes aux droits de l'homme. En Afrique, il reçoit le soutien de Sam Nujoma et d'autres chefs de file africains alors que quelques autres n'hésitent pas à dénoncer la dérive du régime. Desmond Tutu, l'ancien archevêque du Cap, le traite de « caricature de dictateur africain ». L'ancien président de la Zambie Kenneth Kaunda et le président du Botswana Festus Mogae le désavouent.

En 2003, le Congrès des États-Unis impose une multitude de sanctions financières et économiques, lesquelles sont dénoncées comme « racistes » par Robert Mugabe.

Le 8 décembre 2003, le Zimbabwe est suspendu pour 18 mois supplémentaires du Commonwealth. Mugabe riposte en retirant purement et simplement le Zimbabwe de l'organisation.

Mugabe s'en prend continuellement aux Blancs et aux Occidentaux, plus particulièrement à Tony Blair qu'il accuse de néo-colonialisme, le traitant également de « petit garçon en short ».

En 2005, le président George W. Bush cite le Zimbabwe parmi les postes avancées de la tyrannie au côté de Cuba et de la Corée du Nord.

Depuis 2005, dans le cadre de l'opération Murambatsvina (« chasser la saleté »), près de 700 000 personnes sont expulsées de la capitale, sans avoir d'autre lieu où se loger, pour « assurer la sécurité » dans Harare. Ces destructions de bidonvilles visent à frapper les quartiers qui avaient voté le plus pour l'opposition à Robert Mugabe.

En 2007, Robert Mugabe est le seul chef d'État africain à n'être pas invité par la diplomatie française au sommet France-Afrique de Cannes, qui se tient les 15 et 16 février. En effet, il est interdit de voyage sur le sol de l'Union européenne depuis plusieurs années, en raison de ses violations des droits de l'homme11. Son pays est alors plongé dans une profonde crise, battant chaque mois des records d'inflation, atteignant + 1600% en janvier 200712 et même 1730% en mars 200713.

En mars 2007, un rassemblement de l'opposition tente de manifester contre l'interdiction des manifestations et des rassemblements politiques, contre l'intention du président Robert Mugabe de se présenter à un nouveau mandat en 2008 et pour dénoncer la crise sociale, économique et politique que connaît le Zimbabwe depuis l'an 2000. La police arrête 50 militants (dont le chef de file du MDC, Morgan Tsvangirai) et les passe sévèrement à tabac. Une militante du MDC est tuée par balles.

Citations

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a affirmé le 15 septembre 2005 que « les Zimbabwéens ne mouraient pas de faim »39, mais qu'ils refusaient de changer leur régime alimentaire pour manger des patates ou du riz. Robert Mugabe a affirmé à l'Associated Press que son peuple était « très, très heureux ». Le véritable problème résidait dans la dépendance au maïs, selon lui, « mais cela ne veut pas dire que nous n'avons rien d'autre à manger : nous avons des tonnes de patates mais les gens ne sont pas des mangeurs de patates… Ils ont du riz mais cela ne les attire pas », déplorait Robert Mugabe.

En mars 2003, il déclare « Hitler avait un seul objectif : la justice pour son peuple, la souveraineté pour son peuple, la reconnaissance de l'indépendance de son peuple et ses droits sur ses ressources. Si cela c'est Hitler, laissez-moi être le décuple de Hitler (If that is Hitler, then let me be a Hitler tenfold. That is what we stand for.). »40,41.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Mugabe

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vendredi 26 mars 9999

--].!!?[ **de mal en pis dans mon sanctuaire sombre , enclin à la solitude et à la souffrance , où l’horreur se mêle à la beauté et le fantastique côtoie l’esthétisme... car tu es née poussière --- Genèse : de l'aliénisme à la psychiatrie]*..!!?[--

Lettre à Dieu?

« Dieu..!?

Que vous êtes bon, que vous êtes gentil et s'il fallait compter le nombre de bontés et de gentillesses que vous nous avez faites il ne finirait jamais... Dieu ? C'est vous qui commandez. C'est vous qui êtes la justice, c'est vous qui récompensez les bons et punissez les méchants. Dieu ? Après cela je pourrai dire que je ne vous oublierai jamais. Je penserai toujours à vous, même aux derniers moments de ma vie. Vous pouvez être sûr et certain. Vous êtes pour moi quelque chose que je ne peux pas dire, tellement que vous êtes bon. Vous pouvez me croire. Dieu ? C'est grâce à vous que j'ai eu une belle vie avant, que j'ai été gâtée, que j'ai eu de belles choses, que les autres n'ont pas. Dieu ? Après cela, je vous demande qu'une seule chose : FAITES REVENIR MES PARENTS, MES PAUVRES PARENTS, PROTÉGEZ-LES (encore plus que moi-même) QUE JE LES REVOIS LE PLUS TÔT POSSIBLE, FAITES LES REVENIR ENCORE UNE FOIS. Ah ! Je pouvais dire que j'avais une si bonne maman et un si bon papa ! J'ai tellement confiance en vous que je vous dis un merci à l'avance. »

...come bad in my dark sanctuary, inclined to the solitude and to the suffering, where the horror gets involved in the beauty and the fantasy is next(goes alongside) to the aestheticism. The taciturn life of an angel in the broken wings living in this world.

Black angel, say, me that you suffer how those who suffer in the Middle East or in Africa! No, and indeed know that nobody living in these places, subjected to an inequitable suffering bigger than the one that " you know ", shout in the day " Thanks to God " and ask God constantly!!

The real project of satan on earth(ground) (the real project of Satan one Earth)

  • De mal en pis dans mon sanctuaire sombre , enclin à la solitude et à la souffrance , où l’horreur se mêle à la beauté et le fantastique côtoie l’esthétisme . La vie taciturne d’un ange aux ailes brisées vivant dans ce monde .

Ange noir, dit, moi que tu souffres comme ceux qui souffrent au proche Orient ou en Afrique ! Non, et bien sache que les personne vivant dans ces lieux, soumis à une souffrance injuste plus grande que celle que "tu connais", crient au jour "Grâce à Dieu" et prient Dieu constamment !!

  • Le vrai projet de satan sur terre (the real project of Satan on Earth)

Pouvoirs occultes, oppression politique et paupérisation économique:

La déshumanisation de la vie politique, économique et culturelle à l’échelle mondiale allant de pair avec la multiplication des sectes fondamentalistes et fanatiques en provenance de l’Occident a souvent amené certains observateurs de divers bords à considérer que des forces occultes négatives sont constamment déployées dans certains cercles très fermés décidés à avoir la mainmise totale sur toute l’Humanité par tous les moyens, et disposer ainsi du droit de vie et de mort sur les Peuples et Nations. S’il est vrai qu’une telle affirmation frôle la théorie fantastique et sans doute imaginaire de la «conspiration mondiale», il est pourtant judicieux de constater que la dureté de coeur légendaire des dictateurs africains et de leurs parrains occidentaux, leur insensibilité notoire envers la misère révoltante de leur propre Peuple, leur goût morbide pour le crime de sang crapuleux et leur cleptomanie quasicongénitale sont autant d’arguments solides qui permettent d’affirmer qu’une catégorie de concitoyens est sous l’influence des Forces occultes destructrices qui entravent la cohésion sociale et nationale, le progrès intellectuel et économique, l’épanouissement culturel et spirituel.

Une telle confiance en Dieu ne peut pas faire de Dieu une invention de l'homme !! Poussez votre réfléxion et votre ouverture d'esprit !...

La croyance dans la possibilité de relations sexuelles entre un esprit infernal et un mortel, homme ou femme, est très ancienne et présente sur la Terre entière. Dans la mythologie grecque, le fruit d’une telle union étrange était un demi-dieu. Avec l’arrivée du christianisme, ces choses ont pris un aspect plus sombre. Les incubes et les succubes ont été considérées comme démoniaques.

  • L’incube est regardé comme le démon qui débauche les femmes
  • la succube débauche les hommes.
  • Possession et damnation de l'ame

Damné, damnation, condamnation

SELON L'EVANGILE DE JUDAS: *Ensemble de la vie n'est que souffrance matériel

La démarche de Judas et son péché final 2.32 : La démarche de Judas et son péché final 2.32. Un penntâcle a cinq branche, cinq bougie, Un homme, Une allumette,

  • La vie, ensuite, n'a plus de fin, car l'âme ne meurt pas, c'est à dire ne s'anéantit pas. Elle meurt à son destin qui est céleste mais survit à son châtiment. Elle meurt à ce bienheureux destin quand elle meurt à la Grâce... Cette vie, atteinte par une gangrène qui est la mort à son destin, se prolonge le long des siècles dans la damnation et le tourment. 2.85
  • Il n'est permis qu'aux damnés de se séparer de Dieu. 2.86
  • Leur mort c'est la damnation qui est encore existence, oui, mais une existence dépourvue de ce qui est la Vie vraie et la joie éternelle, c'est-à-dire de la vision béatifique de Dieu et de son éternelle possession dans la lumière éternelle. 4.152

Mais pour l'un de vous, le Sang ne sera rien et le Feu ne sera rien, car le Sang aura eu pour lui le pouvoir de le damner et il connaîtra éternellement un autre feu dans lequel il brûlera vomissant du sang et avalant du sang, parce qu'il verra du sang partout où il posera son regard mortel ou son regard spirituel du moment qu'il aura trahi le Sang d'un Dieu. 5.51

Oui, je vous le dis. Bien souvent Dieu, le Tout Puissant, le Tout, attend qu'une créature, un rien, fasse ou ne fasse pas un sacrifice, une prière, pour signer ou ne pas signer la condamnation d'un esprit. Il n'est jamais tard, jamais trop tard pour essayer et espérer de sauver une âme. 7.216

Il est dit aussi qu'à celui qui invoquera un succube ou incube pourra lui donnée un nom..

  • Dans les autres ouvrages de Maria Valtorta

Cahiers de 1943

Catéchèse du 7 juin : En vérité, je te dis que plus des deux tiers de la race humaine appartiennent à cette catégorie qui vit sous le signe de la Bête. Pour elle, je suis mort en vain. La loi de ceux qui portent le signe de la Bête est en opposition à ma Loi. Dans l’une domine la chair qui engendre les œuvres de la chair. Dans l’autre domine l’esprit qui engendre les œuvres de l’esprit. Là où l’esprit domine est le règne de Dieu; là où domine la chair est le règne de Satan.

Cahiers de 1944

Catéchèse du 15 janvier : Celui qui est destiné à l’enfer l’endure pour l’éternité car aucune nouvelle résurrection ne provient de cette mort-là. J’ai dit que ce feu est éternel et que tous les artisans de scandales et d’iniquités s’y retrouveront...

http://www.grioo.com/blogs/malon/index.php/2010/02/17/3114

Psychiatrie

  • La psychiatrie est une spécialité médicale traitant de la maladie mentale ou des maladies mentales. L'étymologie du mot psychiatrie provient du grec psyche. D'où le "psyché (âme ou esprit) négrier (du nègre, noir)"

Qui signifie : âme ou esprit, et iatros qui signifie médecin (littéralement médecine de l'âme). Le terme psychiatrie a été introduit par Johann Christian Reil en 1808 qui, d'emblée, a situé cette spécialité sous le signe de traitements qui comprenaient le traitement psychologique (aujourd'hui on dirait psychothérapie).

Le champ de la psychiatrie s'étend du diagnostic au traitement, en passant par la prévention des troubles mentaux. Pratiquée ordinairement par un psychiatre, la discipline est connexe à la pédopsychiatrie, qui concerne les enfants, à la psychogériatrie, destinée aux personnes âgées ou encore à la neuropsychiatrie.

  • Histoire

Les origines de la psychiatrie



Emil Kraepelin a étudié et proposé des idées de classification des maladies mentales.L'histoire de la psychiatrie est relativement brève. C'est une discipline jeune. En 1656, Louis XIV décréta l'ouverture des hôpitaux de France, dans le but d'enfermer toute personne qui n'est pas en ligne avec la société de l’époque : des "débauchés", des pères dépensiers, des fils prodigues, des blasphémateurs, etc... Ceci marqua le début de "l'emprisonnement à grande échelle des fous".

Ces hôpitaux n'étaient enclins à aucune thérapie. Les conditions qui y régnaient faisaient leur réputation. Les détenus sont enchaînés, mal traités, et y sont flagellés. Ces détenus vivaient dans des conditions insalubres. C'est dans ces conditions que les gardiens de ces hôpitaux développaient leur "expertise en psychiatrie". Les détenus sont souvent jetés dans une fosse grouillante de serpents afin de les ramener à la raison.

Bien que travailler dans les asiles ne soit pas le plus valorisant, ces gardiens se positionnaient comme porteurs exclusifs et légitimes d’une discipline médicale nouvellement créée. D'après eux, c'est un art et une science aussi complexes que la chimie...

Le mot "psychiatrie", inventé en 1803 par Johann Christian Reil, signifie "étude de l'âme". Il fut le premier à affirmer que les méthodes de traitement psychique relevaient des méthodes médicales et chirurgicales les mieux étudiées. Ces traitements consistaient en massages, corrections, flagellation et opium. D'autres méthodes consistaient à faire tourner les "fous jusqu'à ce que du sang coulait de leurs bouche, oreilles et nez.

Emil Kraepelin en 1918 a défini le psychiatre comme un chef qui pourrait intervenir sans pitié dans les conditions de vie des gens et obtiendra sûrement la diminution de la folie.

Le mot psychiatrie date de 1808 (Johann Christian Reil 1759-1813) et est enregistré en 1842 ; il reste cependant peu usité jusqu'au XIXe siècle.

C'est après la Révolution française que la psychiatrie s'est érigée en discipline médicale et que le statut de malade a remplacé celui de « fou ». Dans l'esprit de rupture de la Révolution, ce n'est plus l'Etat qui décide de l'internement mais le préfet (dans l'intérêt général) et le médecin (dans l'intérêt du malade). La folie ne pouvant être un crime, un statut médical est créé ainsi que des hôpitaux correspondants qui sont en fait souvent des établissement privés. Cette nouvelle perception de la folie et les lois qui en découlent sont imputables au mouvement dit des "aliénistes" dont on peut notamment citer Pinel ou Esquirol. La loi du 30 juin 1838 peut se résumer à une législation qui doit veiller a ce que les maux d'un homme souffrant et malheureux soient adoucis, et sa guérison obtenue si possible, et en même temps prendre des mesures qui ôtent à un être dangereux pour les autres ou pour lui-même les moyens de faire le mal".1 A cette époque, les malades mentaux étaient considérés comme aliénés, c'est-à-dire non soumis à la raison et en quelque sorte esclaves de leur déraison.

L'évolution de la discipline s'est particulièrement faite en Europe avec l'Ecole française, animée de figures comme Philippe Pinel, Esquirol, Henri Ey ou encore Charles Lasègue et avec l'Ecole allemande, de Wilhelm Griesinger à Emil Kraepelin. De ces auteurs, on retiendra surtout les premiers grands systèmes de classification des maladies mentales, mais aussi leur prise en compte du traitement psychique (on disait aussi moral) des troubles.

Aux Etats-Unis, les pionniers dans le traitement des patients sont Eli Todd et Dorothea Dix. En particulier, Todd fonde en 1823 un hôpital d'aliénés dans le Connecticut, avec une forte participation financière de la part du gouvernement américain.

Loi du 30 juin 1838

Les résultats thérapeutiques étaient relativement isolés, la pharmacopée était peu développée et les cures morales nécessitaient un grand investissement souvent réservé aux privilégiés. En pastichant Michel Foucault, on pourrait dire que le rôle des psychiatres, des asiles puis des hôpitaux psychiatriques (HP) était de surveiller, isoler, classifier et ramener à la raison les malades. Leur condition de vie était souvent déplorable, les progrès dans l'hébergement ou dans la prise en charge se sont faits par paliers. Les grands ensembles hospitaliers, éloignés des villes, vivant en autarcie étaient souvent la règle. Ce n'est que dans la deuxième partie du XXe siècle que certains hôpitaux seront construits en ville dans le but affirmé de désenclaver la folie.

On retiendra notamment qu'en France, durant la Seconde Guerre mondiale, dans les hôpitaux psychiatriques, 40 000 patients sont morts parce qu'ils avaient été négligés, oubliés et parfois tout bonnement privés de nourriture.

  • Avènement de la pharmacopée et de la psychanalyse

L'apparition de traitements psychotropes efficaces date des années 1950, et leur diffusion s'étend jusqu'aux années 1960 voire 1970. Certains psychiatres comme Henri Baruk et, dans une moindre mesure, Henri Ey s'opposaient à leur utilisation, les considérant comme une camisole chimique et disant que l'on ne peut se limiter a la prescription sans traiter les symptômes. L'introduction des premiers neuroleptiques, le largactil puis l'halopéridol, fut une véritable révolution dans les services de psychiatrie et dans la prise en charge des malades psychotiques2. Ces nouveaux médicaments permettaient de calmer les malades agités, délirants, hallucinés et ainsi permettre d'envisager et de généraliser des traitements psychiques dans des conditions plus réalistes ou encore, lorsque c'était possible, d'envisager un retour au domicile ou dans des structures intermédiaires.

En France, le scandale de l'abandon des malades pendant la guerre, le renouveau démocratique et l'engouement pour les idéaux humanitaires d'égalité, de solidarité a donné naissance à des expériences de structures thérapeutiques très originales, dans et hors des murs de l'hôpital. La question du « malade mental » est complètement repensée. Alors que jusque-là prévalaient surtout les dogmes d'internement ou d'enfermement des malades, un processus d'externalisation et de désinstitutionnalisation a été entrepris. Ce processus aboutira en France notamment à la création du système dit de psychiatrie de secteur avec l'adoption d'une circulaire en 1960. On peut définir le secteur comme une zone géodémographique, la continuité de la prise en charge globale de la santé mentale d’une population par la même équipe dans un esprit de rupture avec la pratique ségrégative et hospitalocentriste d'avant la deuxième guerre mondiale. Avec des services dotés de beaucoup moins de lits, mais de davantage de structures alternatives, intermédiaires (hôpitaux de jour, etc.) à l'hospitalisation. Le rôle des patients est aussi devenu plus actif par le biais d'associations ou encore de clubs de sociothérapie.

Le mouvement se poursuit dans les années 1970, en partie du fait de l'avènement des psychothérapies notamment psychanalytiques et des courants de l'antipsychiatrie3et du mouvement désaliéniste.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychiatrie

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lundi 22 mars 9999

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Liste des diplômes en France

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Cette liste des diplômes en France des diplômes délivrés au nom de l'Etat n'inclut pas les diplômes de l'enseignement supérieur privé tel que défini par l'article L 731 du Code de l'éducation.

Elle regroupe à la fois les diplômes actuellement en vigueur et ceux qui n'existent plus, qui sont marqués comme tels. Cette liste n'est pas exhaustive et ne concerne pas les établissements privés d'enseignement supérieur .

Elle ne traite pas des diplômes d'ingénieurs, voir notamment l'article Études d'ingénieurs en France.

Enregistrement des diplômes

En France, l'enregistrement d'une certification professionnelle par l'État se fait au sein du Répertoire national des certifications professionnelles tenu par la Commission nationale de la certification professionnelle (service dépendant du ministre chargé de la Formation professionnelle), il lui est attribué à cette occasion un niveau gradué de V à I dans la classification interministérielle des qualifications professionnelles de 1967 ou 1969. Pour les diplômes délivrés au nom de l'État, cet enregistrement est dit « de droit » (même s'il n'est pas automatique) ; pour les autres diplômes et titres, l'enregistrement passe par une commission technique, à la demande de l'organisme délivreur.

Cette procédure succède à l'ancienne procédure d'« homologation ».

Dans le cas des diplômes techniques ou professionnels, l'organisme chargé de la certification du diplôme est tenu de réunir une commission professionnelle consultative composée de quatre collèges représentant les employeurs, les salariés, les pouvoirs publics, des personnalités qualifiées (représentant les enseignants, les parents d'élèves, les chambres de commerce et d'industrie, les conseillers de l'enseignement technologique). Pour toute modification du diplôme, la commission doit avoir été consultée.

Le ministère de l'Éducation nationale compte dix-sept commissions, tandis qu'il y a cinq commissions au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, une au ministère de l'Agriculture et une au ministère de la Jeunesse et des Sports.

Aides à l'orientation

Les centres d'information et d'orientation (CIO) dépendent de l'Éducation nationale. Ils s'adressent aux scolaires, étudiants mais également aux adultes sortis du système scolaire. Ils sont animés par des conseillers d'orientation psychologues (COPSY ou COP) qui assurent aussi des permanences dans les établissements scolaires publics du secondaire et du supérieur. On peut connaître l'adresse du CIO le plus proche de son domicile en allant sur les sites des rectorats ; Le réseau national « information jeunesse » constitué du Centre d'information et de documentation jeunesse situé à Paris et des Centres d'information jeunesse (CIJ), bureaux d'information jeunesse (BIJ) ou points Information jeunesse (PIJ) municipaux ou associatifs. Ces lieux sont accessibles à tous, gratuitement et anonymement, et les visiteurs sont accueillis par un informateur jeunesse sans rendez-vous1.

La Classification interministérielle des qualifications professionnelles modifier

Voir l'article Nomenclature des niveaux de formation.

Diplômes de l'Éducation nationale modifier

Cette liste ne présente que les grades ; les diplômes correspondants sont beaucoup plus nombreux2.

Niveau V bis

  • CFG : Certificat de formation générale (crée en 1983),
  • Diplôme national du brevet en fin de 3e (crée en 1988),

Niveau V modifier

  • Certificat d'études primaires (ancien) (supprimé en 1989)
  • CAP : Certificat d'aptitude professionnelle (créé en 1919),
  • BEP : Brevet d'études professionnelles (créé en 1967)par Michel Paolo .

Niveau IV

  • Baccalauréats (BAC général, technologique et professionnel), (crée le 17 mars 1808)
  • Capacité en droit (crée le 13 mars 1804)
  • DAEU : Diplôme d'accès aux études universitaires
  • BT : Brevet de technicien
  • BMA : Brevet des métiers d'art
  • Probatoire du Diplôme d'études comptables supérieures (DECS)
  • BM : Brevet de maîtrise
  • FPE : Formation professionnelle d'établissement
  • MC : Mention complémentaire
  • BP : Brevet professionnel
  • BEPECASER : Brevet pour l'exercice de la profession d'enseignant de la conduite automobile et de la sécurité routière
  • MIMA : Musicien interprète des musiques actuelles, certificat de la Fédération nationale des écoles d'influence jazz et des musiques actuelles.
  • TP : Titre Professionnel
  • BEATEP : Brevet d'Etat d'Animateur Technicien de l'Education Populaire et de la jeunesse

Niveau III

  • BTS : Brevet de technicien supérieur
  • BTSA : Brevet de technicien supérieur agricole
  • DUT : Diplôme universitaire de technologie
  • DEUST : Diplôme d'études universitaires scientifiques et techniques
  • DMA : Diplôme des métiers d'art.
  • TP : Titre Professionnel.
  • DEJEPS : Diplôme d'état de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport.
  • BM BREVET DE MAITRISE délivré par la chambre des métiers

Niveaux II & I - Diplômes universitaires nationaux modifier

-Diplômes de second ( licence ou maîtrise) -Troisième cycle universitaire ( DEA, DESS, Doctorat) -Diplômes de Grande école

Ancienne graduation

filière générale

  • DEUG (Bac+2)
  • Licence (Bac+3)
  • Maîtrise (Bac+4)
  • Diplôme d'études approfondies (DEA) (Bac+5)
  • Doctorat (Bac+8)

filière technique et/ou professionnelle

  • Licence professionnelle (Bac+3)
  • MST Maîtrise des Sciences et Techniques (Bac+4)
  • MSG Maîtrise des Sciences de Gestion (Bac+4)
  • DEST Diplôme d'études supérieures techniques (Bac+4)
  • DESS Diplôme d'études supérieures spécialisées (Bac+5)
  • DRT Diplôme de recherche technologique (Bac+6)

Nouvelle graduation modifier

  • Licence (Bac+3)
  • Licence
  • Licence professionnelle
  • Diplôme National de Technologie Spécialisé
  • Master
  • Master 1 (Bac+4)
  • Master 2 professionnel (Bac+5)
  • Master 2 recherche (Bac+5)
  • Diplôme d'ingénieur (Bac+5)
  • Mastère Spécialisé (Bac+6)
  • Doctorat (recherche uniquement) (Bac+8)
  • Le DEUG, à l'issue de la 2e année de Licence (L2), et la Maîtrise, à l'issue de la 1re année de Master (M1), sont toujours délivrés.

Par ailleurs il existe un diplôme délivré au-delà du doctorat : l'habilitation à diriger des recherches.

La formation des médecins se clôt par le Diplôme d'État de docteur en médecine.

La formation des vétérinaires (dans l'une des quatre écoles nationales vétérinaires françaises) se clôt par un diplôme d'état de docteur vétérinaire.

La formation des pharmaciens et des dentistes se clôt respectivement par le diplôme d'état de docteur en pharmacie et le diplôme d'état de docteur en chirurgie dentaire. Les universités proposent souvent des diplômes d'université (DU) ou des diplômes inter-universitaires (DIU) pour les spécialités médicales. Il existe aussi des diplômes d'État de docteur en pharmacie et en chirurgie dentaire.

La scolarité à l'École nationale des chartes est sanctionnée par le diplôme d'archiviste paléographe.

En 2006 (arrêté du 2 juin 2006) les détectives privés bénéficiaires d'un tout premier diplôme d'État créé par le Ministre de l'Education Nationale : la licence professionnelle sécurité des biens et des personnes option enquêtes privées.

Diplômes relevant d'autres ministères

  • Affaires Sociales
  • Certificat d'aptitude aux fonctions de moniteur-éducateur (CAFME), niveau IV
  • Diplôme d'État d'aide médico-psychologique (DEAMP), niveau IV
  • Diplôme d'État d'éducateur technique spécialisé (DEETS) (CAFETS jusqu'en 2005),

niveau III

  • Diplôme d'État d'éducateur spécialisé (DEES), niveau III
  • Diplôme d'État d'éducateur de jeunes enfants (DEEJE), niveau III
  • Diplôme d'État de conseiller en économie sociale familiale (DECESF), niveau III
  • Diplôme d'État d'infirmier (DEI), niveau III
  • Diplôme d'État d'assistant de service social (DEASS), niveau III
  • Certificat d'aptitude aux fonctions de responsable d'unité d'intervention sociale (CAFERUIS), niveau II
  • Certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement social (CAFDES),

niveau I

  • Diplôme d'État en Ingénierie Sociale (DEIS) (DSTS jusqu'en 2006), niveau I
  • Les titulaires du DEETS, du DEES, du DECESF, du DEEJE et du DEASS souhaitent voir leur diplôme reconnu comme étant de niveau II, la formation durant trois années après le baccalauréat.

Agriculture

  • Diplôme d'Etat de docteur vétérinaire (loi du 31 juillet 1923 non codifiée).
  • Certificat de fin de scolarité des études vétérinaires (art. R. 812-54 du code rural)
  • Diplômes de spécialisation vétérinaire (art. R. 812-55 du code rural)
  • Diplôme de paysagiste DPLG (art. R. 812-27 du code rural)
  • Diplôme d'ingénieur des industries agricoles et alimentaires (art. R. 812-31 du code rural)
  • Diplôme d'agronomie approfondie et diplôme d'ingénieur agronome (art. R. 812-39 du code rural)
  • Brevet d'études professionnelles agricoles (BEPA) : diplôme de niveau V, similaire à un BEP mais sous la tutelle du ministère de l'agriculture
  • Brevet de technicien agricole (BTA) diplôme de niveau IV
  • Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) : diplôme de niveau III, similaire à un BTS mais sous la tutelle du ministère de l'agriculture.

Il existe différents diplômes à chaque niveau3.

Culture

Niveau I

  • Diplôme d'État d'architecte (autrefois architecte diplômé par le gouvernement (architecte DPLG))
  • DFS ou DNS : Diplôme de formation supérieure ou Diplôme national supérieur de musique : homologué à bac +4, délivré par les CNSMD de Paris et de Lyon. Réforme en cours : reconnaissance d'une équivalence avec le grade de master au terme d'un cursus de cinq ans.

Niveau II

  • Certificat d'Aptitude de professeur de musique, de danse ou d'art dramatique (CA)
  • Certificat d'Aptitude aux fonctions de directeur des écoles nationales et des conservatoires nationaux de région de musique, danse et art dramatique (CA)
  • Diplôme national supérieur d'expression plastique (DNSEP).
  • Diplôme national supérieur d'arts plastiques (DNSAP).

Niveau III

  • Diplôme d'État de professeur de musique, de danse ou d'art dramatique (DE)
  • Diplôme national d'arts plastiques (DNAP).
  • Diplôme national supérieur professionnel de musicien (DNSPM) Réforme en cours : délivré au terme d'un premier cycle d'enseignement supérieur de trois ans par les conservatoires à rayonnement régional (ex conservatoires nationaux de région).

Des conventions entre ces établissements et l'université permettront aux étudiants de se voir délivrer par cette dernière, en complément du CNSPM, une licence générale, inscrivant ainsi le cursus des CRR dans le premier cycle des LMD.

Niveau IV

  • Diplôme de musicien professionnel Musicien Interprète des Musiques Actuelles, ou MIMA, Certificat de la Fneijma reconnu officiellement par le RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) en février 2008.

Non-reconnus

  • Diplôme de Designer environnemental (anciennement Architecte d'intérieur) si le diplôme décerné est reconnu par l'État il sera considéré de niveau II (et donc Bac +4).
  • Diplôme d'études musicales (DEM). Diplôme non reconnu comme un diplôme d'enseignement supérieur.

Jeunesse et sports

Voir Liste des diplômes de l'animation en France

Intérieur (sécurité civile)

  • Formation aux prompts secours : diplômes de formations secouriste
  • PSC1 (anciennement AFPS)
  • PSE1 (anciennement AFCPSAM)
  • PSE2 (anciennement CFAPSE)
  • BNSSA Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique niveau IV
  • Formation de formateur de secourisme : diplômes de formation Pedagogie
  • BNMPS Brevet Nationale de moniteur des premiers secours
  • BNIS Brevet national d'instructeur de secourisme

Dans le cadre de la formation des citoyens acteurs de sécurité civile, il est institué une unité d'enseignement permettant de tenir l'emploi de sécurité civile de « formateur PSE 1 et PSE 2 ».

Les diplômes pair complètent la formation d'instructeur, impair de moniteur.

  • PAE1 Pédagogie appliquée aux emplois/activités de classe 1
  • PAE2 Pédagogie appliquée aux emplois/activités de classe 2
  • PAE3 Pédagogie appliquée aux emplois/activités de classe 3
  • PAE4 Pédagogie appliquée aux emplois/activités de classe 4

Médical et paramédical modifier

Niveau III

  • Diplôme d'Etat de diététicien (assimilé niveau II, master)
  • Diplôme d'État d'Ergothérapeute (DÉE).
  • Diplôme d'État d'Infirmier (DÉI).
  • Diplôme d'État de Manipulateur d'électroradiologie médicale (DÉMR).
  • Diplôme d'État de Masseur-kinésithérapeute (DÉMK).
  • Diplôme d'État de psychomotricien.
  • Diplôme d'État de technicien en analyses biomédicales (DÉTAB).
  • Diplôme de préparateur en pharmacie hospitalière (PPH).

Niveau V

  • Diplôme d'État d'aide médico-psychologique (DÉAMP).
  • Diplôme d’État d'aide-soignant (DÉAS).
  • Diplôme d'État d'auxiliaire de puériculture (DÉAP).

Diplômes de formations commerciales ou financières modifier

Niveau I

  • Diplôme d'études supérieures commerciales, administratives et financières (DESCAF), délivré par les écoles supérieures de commerce.
  • Diplôme d'expertise comptable (DEC).
  • Diplôme supérieur de comptabilité et de gestion (DSCG).

Niveau II

  • Diplôme de comptabilité et de gestion (DCG).
  • Diplôme d'études supérieures comptables et financières (DESCF), en voie de disparition.

Niveau III

  • Diplôme d'Agent de commerce Euro-Méditerranéen (ADECOMED).
  • Diplôme d'institut de promotion commerciale (DIPC) délivré par les Instituts de promotion commerciale (Chambre régionale de commerce et d'industrie).
  • Diplôme d'études comptables et financières (DECF), en voie de disparition.
  • Diplôme préparatoire aux études comptables et financières (DPECF), en voie de disparition.

Liste des diplômes professionnels spécifiques

Ces diplômes permettent l'accès à une profession spécifique.

  • Diplôme de responsable commercial (DRC), attribué par l'Institut commercial supérieur des arts et métiers au sein du Conservatoire national des arts et métiers4
  • Diplôme Universitaire Professionnel d'enquêteur privé (DUP, diplôme universitaire)
  • Diplôme professionnel de l'Alliance française de Paris (DPAFPDPPE)
  • Diplôme professionnel de Professeur des écoles (attribué par le Recteur d'académie après un an de stage)
  • Diplôme de conservateur des bibliothèques (DCB)
  • Diplôme professionnel en infographie (DPI)
  • Certificat supérieur en informatique appliquée (CSIA, Bac+3).

Il y a aussi le certificat de formation à la sécurité (CFS) pour devenir personnel navigant commercial.

  • Diplome certifié d’Etat de Perruquier Maquilleur Plasticien

http://capacite.en.droit.free.fr/

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mercredi 3 février 9999

__ Politiquement diarrhé.. La souveraineté par l’emmurement. Dans un contexte de globalisation généralisée, les murs de fortification gagnent du terrain un peu partout dans le monde. Désirs de murs! Fantasmes de Démocratie et Illusion

Désirs de murs, fantasmes de démocratie et illusion

Dans un contexte de globalisation généralisée, les murs de fortification gagnent du terrain un peu partout dans le monde. Pour le philosophe Wendy Brown, ce phénomène traduit un besoin de restauration des États-nations.

maroua953 MP

comment soigner une diarrhé?

''je fais une fois de plus fais apel au YABIMAMANS, jai un souci.. ma fille de 5 mois a une gastro depuis 1 semaines je l ai emennée 2 fois chez le pediatre et ca ne s arrange pas elle na pas de fievre et a priorie elle napas perdu de poid donc pas de koi s alarmer mais je voudrais kan meme savoir si ya un moyens de stopper cette fichue diarrhé qui la rend tres fatigué meskina... j essaye de lui faire boire de l eau chak jours mais impossible elle ne boit pas d habitude je lui fai boire un peu de louiza mais depuis kel est malade aucuns likid ne passe apart son lait et ja i peur kel se desydrate. d apres le pediatre c est pas grav mais moi je m inquiéte kan meme. aurriez vous svp kelkes conseils a me donner je c plus koi faire''

merci a vous

http://www.yabiladi.com/forum/comment-soigner-diarrhe-67-2291966-2292622.html

Recensé : Wendy Brown, Murs. Les murs de séparation et le déclin de la souveraineté étatique,

Les Prairies Ordinaires, 2009. 206 p., 15 €.

Les lecteurs de Wendy Brown, professeur de philosophie à Berkeley, retrouveront dans cet ouvrage ses réflexions développées précédemment sur les rapports entre néo-libéralisme et démocratie 1. L’auteur se penche ici sur les murs de sécurité construits à différentes frontières et forge une analyse du déclin de l’État-nation dans le contexte actuel de la globalisation. Pourquoi assiste-t-on à la « contagion » de la fortification à une époque où les moyens de contrôle technologiques, informatiques des flux et le système de surveillance mondialisé sont des plus sophistiqués ? Brown voit dans l’émergence des murs une manifestation du besoin de restauration des États-nations, de leur pouvoir de délimitation et de protection. Sans préjugés ou rattachement doctrinaire, cette étude se signale donc par son caractère lucide sur les rapports entre État ou souveraineté politique et globalisation. L’ouvrage trouve son centre de gravité dans une réflexion critique sur la souveraineté libérale tout en ouvrant de nouvelles pistes qui empruntent notamment à la psychanalyse pour cerner la question des murs.

  • Crise de la souveraineté politique dans la globalisation

L’auteur prend comme toile de fond les murs construits pour des raisons de sécurité nationale et qui strient la planète. C’est le cas en Israël ou à la frontière égyptienne avec la bande de Gaza, à la frontière mexico-américaine, en Inde, ou encore le long de la frontière avec le Cachemire, en en Thaïlande avec la Malaisie. Les barrières sont destinées également à retenir les flux migrants (en Afrique du Nord, en Chine le long de la frontière avec la Corée du nord). Mais l’auteur ne prétend pas produire un essai documenté et factuel sur ces dispositifs de contrôle. La remarque a son importance dans la mesure où les rapports entre souveraineté et territoire sont largement au coeur du courant critique radical américain (comme chez Mike Davis ou David Harvey), qui met en avant les tensions propres au capitalisme ou au néo-libéralisme, avec les nouvelles formes de partition voire de sécession territoriale (des enclaves du libéralisme aux gated-communities) 2.

Pour Brown, les murs seraient d’abord les signes de la fin de la fin de l’ordre international consacré par la paix de Westphalie. La référence constante à Schmitt soutient l’armature de l’ouvrage et son analyse de la souveraineté politique dans la modernité tardive : suprématie des États comme forme politique et faisant acte d’autorité sur le peuple, territorialité et nomos marquant l’ordre politique (avec une délimitation spatiale d’un territoire le séparant d’un autre). Cette souveraineté politique de l’État-nation serait-elle en train de disparaître ?

La construction actuelle des murs et autres barrières de sécurité, même si elle s’effectue dans des situations distinctes (le cas israélien ne pouvant être mis sur le même plan que le cas mexicain), est une hyperbole de l’impuissance des États à gouverner par le droit et la norme. Comparés au pouvoir microphysique, déterritorialisé et mobile (en raison de la généralisation des flux transnationaux financiers et humains, de la violence liée aux réseaux religieux, politiques), les murs apparaissent comme des forteresses archaïques dans la mesure où l’exercice du pouvoir ou de la violence, est dissocié territorialement des États. Les murs n’exprimeraient alors qu’une mise en scène du déclin des États ou de leurs tentatives de restaurer leur autorité, notamment en face d’acteurs non identifiés (comme les groupes criminels ou mafieux).

Cependant, l’analyse ne suit pas celle de la théorie critique tendue vers l’explication d’une généralisation de l’état d’exception permanent, autrement dit de la suspension générale de l’état de droit. On sait que cette thèse d’Arendt, remise au goût du jour par Agamben 3, est largement utilisée dans les essais critiques portant notamment sur les politiques israéliennes ou américaines (en Irak, en Afghanistan et à Guantanamo), ces analyses ayant pour particularité d’examiner les modes de gouvernementalité ou la façon dont le pouvoir d’État s’exerce, en particulier sur les minorités. L’auteur revient plutôt sur l’articulation entre souveraineté individuelle et étatique, qu’elle examine à partir d’une relecture de Rousseau, Locke et Hobbes. Les démocraties libérales tendent à dissocier pouvoir du peuple et action de l’État et se donnent, au nom du peuple, le pouvoir de suspendre le droit, d’intervenir militairement, de gouverner en dehors de leur juridiction ou encore de construire des fortifications. Ce décisionnisme marque une certaine « souveraineté du politique » (p. 83) en dehors de toute normativité, l’État procédant d’une forme de domination politique sur les autres pouvoirs ou sur toute forme d’opposition démocratique.

Ici, l’auteur soutient l’idée d’un nouvel homo munitus, d’un sujet défensif ou passif à l’intérieur des murs construits pour sa sécurité. Brown se demande si la construction généralisée des murs ne correspond pas à une stratégie des États : dépouiller les citoyens nationaux de leur subjectivité politique, fabriquer des prisonniers volontaires à l’intérieur de murs, la « bunkerisation » devenant un mode de vie, une forme d’imaginaire collectif pour se protéger de l’extérieur. L’auteur prend le cas du mur israélien qui permettrait, selon elle, de transférer la domination d’Israël sur la figure d’un subordonné menaçant et violent, d’engendrer de nouvelles formes de xénophobie à l’intérieur ou à l’extérieur, qui elles-mêmes encourageraient la violence palestinienne (voir notamment pages 37 à 43). L’exercice d’une souveraineté politique agirait alors comme une protection du peuple et produirait un éthos de type défensif, une démocratie emmurée.

D’autre part, les États constructeurs de murs assurent une médiation entre le global et la vie politique nationale et font apparaître une souveraineté « brouillée ». En se protégeant contre les menaces extérieures – de la main d’œuvre illégale aux terroristes, aux différentes économies parallèles et trafics en tout genre (comme à Gaza ou le long de la frontière mexicaine) – ils font apparaître des formes d’association politique contraires aux intérêts nationaux. L’auteur mentionne le cas des milices armées exerçant en Arizona (les Minutemen) s’appropriant des prérogatives étatiques comme celui du contrôle des frontières et la régulation du commerce. La référence à Foucault sur la rationalité libérale 4 telle qu’elle se diffuse à l’échelle du sujet (entreprenariat, utilitarisme et intérêt individuel) permet d’expliquer l’intériorisation de la notion de crime dans le modèle marchand dès lorsque celui-ci fait valoir le principe de la rationalité économique. En un mot, il serait difficile de considérer les murs comme des îlots de sécurité, le néolibéralisme libérant toutes les forces individuelles, transposées dans des activités politiques ou commerciales ingouvernables par le droit.

Cette thèse n’est pas sans évoquer celle de Hardt et Negri dans Empire 5 considérant la souveraineté économique comme imposant ses modes de pouvoir et sa gouvernance et dégradant l’État à un rôle de manager du capitalisme international. Brown s’en défend : les murs inventent les sociétés qu’ils délimitent. L’émergence des murs ne doit pas s’analyser strictement sous l’angle de la dissolution de la souveraineté juridique et étatique mais au contraire du retour d’une souveraineté du politique (avec le retour d’une appropriation, comme registre défensif, voire d’une dimension théologique de la souveraineté comme imitation du pouvoir de Dieu).

  • Une mise en scène de la souveraineté ou de son déclin ?

En réalité, écrit Brown, il y a bien lieu de prendre en compte une forme de théâtralité de la souveraineté étatique et de son déclin. Alors que les résultats en matière de sécurité nationale, de filtrage des trafics ou de l’immigration clandestine sont faibles (comme à la frontière mexicaine), les murs sont en réalité destinés à mettre en scène une image rassurante des États, dans la gestion des flux de biens et de personnes ou de la sécurité intérieure. Citant un riverain de l’Arizona vivant à proximité du mur construit sur la frontière avec le Mexique, Brown écrit : « le gouvernement ne contrôle pas la frontière. Il contrôle ce que les Américains pensent de la frontière » (p. 143). Les murs produisent l’image de nations intactes, autonomes politiquement et restaurées dans leurs capacités protectrices. La souveraineté de type néo-libérale peut se draper d’une aura religieuse, pour se donner l’illusion d’une puissance. Ainsi les États-Unis affirment une souveraineté théologico-politique au fur et à mesure que s’amenuise le pouvoir de ce pays. L’État d’Israël affirme au fil du temps son caractère religieux pour justifier son existence et la défense de son identité nationale afin « d’apparaître moins aberrant qu’il ne l’aurait été voici cinquante ou cent ans » (p. 96). Dépassant la thèse de Saskia Sassen 6 sur la dénationalisation de la vie locale et de la renationalisation de la vie politique (par l’appel à la préférence nationale, le nationalisme étatique ou le protectionnisme), Brown avance même l’idée d’une « théologie de l’emmurement « (p. 106).

  • Désirs de murs, fantasmes de démocratie et illusion

L’auteur analyse alors toute une phénoménalité des murs et revient sur leurs dimensions psychiques et symboliques. C’est ici que l’approche est la plus originale et risquée. Les murs dans leur matérialité ramènent à la vulnérabilité humaine et au désir de protection : celui des États et ceux des sujets eux-mêmes. Les forteresses et barrières de sécurité remettent alors en circuit le lien qui unit souveraineté du sujet et souveraineté politique. Elles construisent un affect, plus ou moins mouvant selon les discours de peur et de menace, les États amalgamant le désir de protection par la communauté et la production d’une souveraineté au moyen de l’édification. Les murs sont alors chargés de redéfinir un nomos symbolique et spatial avec le monde extérieur, bien qu’il soit en réalité impossible pour la communauté de délimiter cet extérieur.

Mais selon l’auteur, le besoin de protection des sujets reste tangible dans la mondialisation. Celle-ci exacerbe le fantasme de pureté de la nation confrontée à des figures extérieures à la communauté politique (le migrant et le terroriste, et autres trafiquants qui prennent les traits d’un étranger hostile). La globalisation ou le néo-libéralisme économique ou politique n’atténuent en rien le lien qui unit identité individuelle et identité nationale dès lors que l’extérieur concentre la menace. D’où la parfaite rhétorique discursive nationale, construite, selon l’auteur, par des États comme Israël ou les États-Unis : la nation véhicule l’image d’une démocratie humaniste ou d’une nation juste, capable de se défendre et de protéger, rejetant hors les murs l’envahisseur. Ainsi, les barrières mettent à jour le caractère ontologique des identités en créant sur le plan optique et politique une séparation entre le bon et l’impur. Les murs et autres dispositifs de sécurité peuvent être vus comme des fétiches ou même des icônes visant à transformer la nation en foyer familial et à fixer un horizon psychique sécurisant, conforme à l’imaginaire collectif d’une souveraineté politique et étatique restaurée dans ses murs, loin du monde trop global. À ce stade de sa réflexion, Brown se risque à une interprétation freudienne de la fortification comme lutte entre intime et extime, entre le moi et l’autre, l’identité et l’étrange, mais également de la nation (« genrée » car « femelle pénétrable ») protégée par l’État souverain masculin (p. 203). De même, la référence freudienne à l’hystérie de défense individuelle liée à une peur ou à une phobie s’appliquerait à l’État-souverain, celui-ci convertissant son angoisse en défense psychique et favorisant la résurgence d’un moi national au prix de son raidissement.

Là où la critique radicale, notamment dans le cas israélien, a extrapolé le paradigme du pouvoir disciplinaire ou du biopouvoir, Brown libère la question de la souveraineté de son enfermement sur la question du droit (Agamben), de l’espace (Davis) ou du capitalisme (Hardt et Negri), en donnant plus d’importance à la question de la représentation collective ou de la subjectivité. À l’issue de cet essai, les murs apparaissent comme autant de manifestations du désir collectif de défense, offrant des pouvoirs immenses et destructeurs que l’homme est incapable de comprendre et de contrôler.

par Sylvaine Bulle 02-06-2010

Pour citer cet article :

Sylvaine Bulle, « La souveraineté par l’emmurement », La Vie des idées, 2 juin 2010. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-souverainete-par-l-emmurement.html

Notes

1 Cf. Wendy Brown, Les habits neufs de la politique mondiale, Paris, Les Prairies ordinaires, 2007.

2 Voir par exemple Mike Davis, Dead Cities, Paris, Les Prairies ordinaires, 2009 ; David Harvey, Géographie de la domination, Paris, Les Prairies ordinaires, 2008.

3 Voir en particulier Georgio Agamben, Homo Sacer II. État-d’exception, Paris, Seuil, 2003.

4 Voir en particulier Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, Paris, Seuil, 2004.

5 Michael Hardt et Antonio Negri, Empire, Paris, Exils, 2000.

6 Voir notamment Saskia Sassen, Critique de l’État, Paris, Demopolis, 2009.

Si vous souhaitez critiquer ou développer cet article, vous êtes invité à proposer un texte au comité de rédaction. Nous vous répondrons dans les meilleurs délais : redaction@laviedesidees.fr.

http://www.laviedesidees.fr/La-souverainete-par-l-emmurement.html

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dimanche 24 janvier 9999

___Majeurs protégés.. Quelle liberté juridique pour un majeur protégé ?

Quelle liberté juridique pour un majeur protégé ?

La liberté des personnes qualifiées autrefois d'« incapables » a été élargie par la loi du 5 mars 2007, entrée en vigueur le 1 er janvier 2009.

L'objectif clai-rement affiché du législateur était de redonner toute leur dignité aux personnes concernées, à savoir les majeurs qui souffrent d'une altération, médicalement constatée, soit de leurs facultés mentales, soit de leurs facultés corporelles, de nature à empêcher l'expression de leur volonté.

Le changement d'approche se traduit d'abord dans la terminologie : l'expression connotée, voire blessante, de majeur « incapable » est remplacée par celle de personne « protégée ».

Le changement apparaît encore dans l'élargissement du domaine de liberté conférée aux personnes protégées, à deux niveaux :

  • le statut de la personne et le régime de ses biens.

Une autonomie accrue

Tout d'abord, le nouveau régime de la tutelle et de la curatelle prévoit plusieurs actes qui nécessitent le seul accord du majeur protégé, excluant toute assistance ou représentation par un tiers.

C'est par exemple le cas des actes de l'autorité parentale relatifs à la personne d'un enfant, ou du consentement donné à sa propre adoption ou à celle d'un enfant.

Plus directement encore, la personne protégée prend aujourd'hui seule les décisions relatives à sa personne dans la mesure où son état le permet. Si ce n'est pas le cas, elle n'est pas écartée de plein droit et elle peut bénéficier de l'assistance de son tuteur.

Ce n'est que si cette assistance ne suffit pas qu'elle sera représentée, c'est-à-dire remplacée par son tuteur qui agira en ses lieu et place. On est donc passé d'une représentation systématique à une liberté contrôlée.

Autres illustrations de l'autonomie accrue du majeur protégé : il a le droit de choisir son lieu de résidence, peut entretenir librement des relations personnelles avec tout tiers - parent ou non. Le juge des tutelles peut encore lui laisser son droit de vote.

  • Outil très précieux

Sur le plan du patrimoine, la liberté juridique d'une personne sous tutelle a été également améliorée.

Deux exemples parmi d'autres le démontreront : elle peut, avec l'autorisation du juge ou du conseil de famille s'il a été constitué, être assistée par le tuteur pour faire des donations ; elle peut également établir un testament si elle y est autorisée par le juge ou le conseil de famille. Elle peut seule révoquer le testament fait avant ou après l'ouverture de la tutelle.

Enfin, comment ne pas citer, pour tous ceux qui craignent d'être placés sous un régime de protection, les possibilités offertes par le mandat de protection future ?

Cet outil très précieux permet en quelque sorte de prolonger la capacité juridique d'une personne qui viendrait à perdre sa capacité en lui permettant, par anticipation, de prévoir les modalités de gestion de sa personne et de ses biens.

Le mandat peut être établi soit par acte notarié, soit par simple acte sous seing privé, l'étendue des pouvoirs conférés dépendant étroitement de la forme choisie. Ainsi, seul le recours à l'acte notarié permet d'autoriser le mandataire à effectuer des actes de disposition à titre onéreux, comme la vente d'un appartement par exemple. En tout état de cause, la rédaction d'un mandat de protection future nécessite une réflexion approfondie et son efficacité dépendra largement de la qualité de son contenu. L'assistance par un professionnel est donc incontournable.

Les Echos

  • Majeurs protégés

En raison, soit de leur état physique, soit de leur état mental certains majeurs font l'objet d'un régime de protection qui déroge au principe fixé par l'article 488 du Code civil qui déclare pleinement capables les personnes de l'un et de l'autre sexe ayant atteint l'âge de 18 ans. Les régimes qui peuvent leur être appliqués correspondent chacun à une adaptation qui tient compte de la variété des situations dans laquelle un majeur protégé peut se trouver. Les actes faits par le majeur antérieurement à la décision qui prononce une mesure de protection sont affectés d'une nullité. Cette sanction ne suppose pas la preuve de l'insanité d'esprit au moment où l'acte a été passé mais il est seulement subordonnée à l'existence, lors de la passation de l'acte critiqué, de la cause ayant déterminé l'ouverture de cette mesure (1re Civ. - 24 mai 2007 BICC n°668 du 1er octobre 2007).

Ces régimes sont aussi variés que, le placement sous sauvegarde de justice, la curatelle, et la tutelle. La tutelle peut elle-même se trouver réduite à la "gérance de tutelle" pour les personnes placées dans des établissements de soins spécialisés lorsque le juge constate que la tutelle ordinaire constitue une organisation trop lourde (tuteur, subrogé-tuteur, Conseil de famille, Juge des tutelles), elle peut également être limitée à la " tutelle aux prestations sociales".

La loi n° 2006-728 du 23 juin 2006 portant réforme des successions et des libéralités a réglé les droits patrimonieux du majeur protégé disposant de droits dans une indivision. (Voir les nouveaux articles 812-1 et 813-5 du Code civil). La Loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs porte principalement sur le renforcement des contrôles de placement tout en limitant les mises sous tutelle ou curatelle, régimes très contraignants puisque la personne voit la gestion de son patrimoine et de ses revenus confiée à une tierce personne (parent proche, association, institutions...). Cette Loi a introduit le "mandat de protection future" qui permet à toute personne d'organiser à l'avance sa protection ainsi que celle de ses biens et de désigner le tiers qui sera chargé de la représenter pour le jour où son état de santé ne lui permettra plus d'y pourvoir lui-même. Lorsqu'il n'est pas contresigné par un avocat, le mandat de protection future sous seing privé, est établi conformément au modèle figurant en annexe du Décret n° 2007-1702 du 30 novembre 2007.

Le Ministère de la Justice entend également renforcer le contrôle financier des associations qui gèrent les revenus des personnes sous tutelle, par la nomination de commissaires aux comptes (personnes indépendantes qui garantissent la sincérité des comptes).

Le régime de l'hospitalisation dans des formations appropriées, le mode et la procédure de placement, les recours que peuvent utiliser les personnes dont les facultés mentales sont altérées ou leur entourage, sont définis par le Code de la Santé publique. Le contrôle de ces établissements par le Procureur de la République et par le juge des tutelles est prévu par l'article 490-3 du Code civil.

http://www.juritravail.com/lexique/Majeurs.html

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jeudi 21 janvier 9999

____Garde à vue -L'avocat sera présent tout au long de la garde à vue. L'avocat va pouvoir pénétrer dans les commissariats et les gendarmeries et s'asseoir aux côtés de son client. Désormais, il pourra assister aux auditions, confrontations ..

20/01/11 - 22h43 (actualisé à 22h42) L'avocat sera présent tout au long de la garde à vue



Menottes accrochées à un banc dans un commissariat © AFP/Archives Jack Guez PARIS (AFP) - L'avocat pourra être présent tout au long de la garde à vue : l'Assemblée nationale a adopté sans trop barguigner jeudi la principale innovation d'une réforme de la garde à vue, imposée par des exigences constitutionnelles et européennes.

L'examen du projet de loi, entamé mardi, devrait finalement être bouclé jeudi soir alors qu'il était prévu pour durer deux semaines.

Plus de 110 ans après être entré dans le bureau du juge (1897), l'avocat va pouvoir pénétrer dans les commissariats et les gendarmeries et s'asseoir aux côtés de son client. Sur le principe même, il n'y avait guère moyen de tergiverser, le Conseil constitutionnel ayant imposé au gouvernement de revoir en ce sens le régime de la garde à vue avant le 1er juillet 2011.

Au fil des débats, différents orateurs ont déploré que le nombre de garde à vue en France soit passé en quelques années de 300.000 à 800.000.

Jusqu'à présent, l'avocat pouvait s'entretenir 30 minutes avec son client au le début de la garde à vue. Désormais, il pourra assister aux auditions, confrontations et poser des questions à la fin des entretiens.

Seules "des raisons impérieuses tenant aux circonstances particulières de l'enquête" (bon déroulement, investigations urgentes pour recueillir ou conserver des preuves, prévenir une atteinte imminente aux personnes) permettront au procureur de différer la présence de l'avocat de 12 heures dans le cas d'une garde à vue ordinaire.

En outre, le juge des libertés et de la détention (JLD) pourra différer l'intervention de l'avocat de 24 heures pour les crimes et les délits punis d'une peine supérieure ou égale à cinq ans.

C'est donc sur les modalités de la présence de l'avocat que les esprits se sont échauffés jeudi.

"Je vois que le rabot est à la manoeuvre !", s'est plaint Philippe Houillon (UMP), avocat de formation, face à plusieurs amendements de sa majorité, certains présentés par Jean-Paul Garraud (UMP), magistrat de profession : tentatives de réduire le délai de deux heures permettant à l'avocat d'arriver, de limiter son temps de parole à 15 minutes, de ne pas lui transmettre le procès verbal de notification de la garde à vue.

Claude Goasguen, également avocat, est sorti de ses gonds, et s'en pris vivement à Jean-Paul Garraud alors qu'était discuté le fait de savoir quoi faire lorsqu'un avocat "perturbe" une audition.

"M. Garraud n'a jamais foutu les pieds dans un commissariat pour une garde à vue ! Jamais ! M. Garraud a été juge d'instruction !", s'est emporté le député de Paris. "C'est insultant pour les avocats ! Que je sache, jamais un avocat n'a boxé un officier de police judiciaire, nom de Dieu !", a-t-il tonné.

"Des gardes à vue, j'en ai connues plus que vous dans le XVIe arrondissement de Paris", a répondu Jean-Paul Garraud à Claude Goasguen, également maire du XVIe.

Suspension de séance, échanges d'excuses. Et il a été décidé qu'en cas de perturbation "grave" d'une audition, le bâtonnier soit informé et puisse désigner un nouvel avocat, choisi ou commis d'office.

"M. Garraud revient régulièrement à la charge pour liquider le malheureux avocat", s'est aussi plaint Noël Mamère (Verts), également avocat.

Le PS n'a pas non plus goûté ces amendements. "Par le biais d'amendements du rapporteur ou des ultras de sa majorité, le gouvernement tente régulièrement de vider les progrès du texte de leur substance", a protesté Jean-Jacques Urvoas.

Le vote solennel devrait intervenir mardi 25 janvier, avant que le projet de loi ne soit ensuite examiné par le Sénat.

VIOLENCES URBAINES

Cinq policiers agressés aux Tarterêts: "Tout laisse à penser à un guet-apens"

Sur Le Post, le syndicat de police Alliance affirme que cette "montée de la violence est inacceptable".

Jeudi soir, des résidents de la cité de Tarterêts ont violement affronté et les forces de l'ordre.

Une cinquantaine de jeunes s'en sont pris à des policiers en patrouille dans ce quartier de Corbeil-Essonnes.

"Des individus dont le visage était dissimulé avec des foulards et des tee-shirts ont surgi des bâtiments", nous raconte un policier.

Cinq policiers ont été blessés.

Le plus gravement atteint a reçu un coup de marteau sur la tête.

"Par chance il avait un casque de sécurité. Les individus lui ont alors arraché son casque et ont tenté de le retoucher à la tête. Pour se protéger il a mis son bras et se retrouve avec une fracture", nous précise un syndicaliste d'Alliance.

Contacté par Le Post, Alexis Toupet, secrétaire départementale du syndicat de police Alliance en Essonne revient sur les causes de cette confrontation:

"Plusieurs éléments laissent penser à un guet-apens".

Brice Hortefeux a qualifié cette confrontation d'"acte inadmissible", ajoutant que cinq des agresseurs ont été identifiés et que leur interpellation devrait suivre.

Cet événement intervient en plein climat de violence envers les policiers. La semaine dernière plusieurs policiers ont été attaqués à Auxerre. Lundi c'était à Perpignan. Et, jeudi, c'est un clip de rap appelant à "tirer sur les keufs" qui a suscité l'émoi des forces de l'ordre. Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur a affirmé qu'il allait porter plainte.

Que s'est-il passé jeudi soir? S'agit-il vraiment d'un guet-apens? Où en est l'enquête?

Les policiers surveillent le quartier de la Villeneuve, à Grenoble

Sur Le Post, le syndicaliste Alexis Toupet nous répond:

Quels éléments permettent de dire qu'il s'agit un guet-apens?

"Déjà avant la patrouille des policiers vers 20 h, les pompiers avaient été appelés pour un feu. Une fois sur place ils ont constaté qu'il n'y avait aucun incendie. Ensuite le fait que les renforts soient si vite intervenus et qu'ils étaient aussi nombreux laissent penser à une confrontation préméditée. Ainsi, plusieurs éléments laissent supposer à un guet-apens."

Que pensez vous de ces violences à répétition contre les forces de l'ordre?

"Nous nous insurgeons pour ces ces faits criminels. Alliance demande que des peines planchérs soient imposées aux individus qui s'en prennent aux forces de l'ordre, aux pompiers... Il faut endiguer ce feu de violence. Nous demandons plus de moyens matériels et individuels, comme des caméras de surveillances."

Pensez-vous que le clip de rap qui appel à "tirer sur les keufs" ait un lien avec les événements de mercredi soir?

"On ne sait pas. Ce qui est sûr c'est que Alliance dénonce ce genre d'appel à la violence.Nous appelons l'Etat à réagir face à cette augmentation de la violence."

L’auteur

Sources : Le Post

www.lequotidien.re/actualites/en-direct-france-monde/149295-assemblee-vote-la-presence-de-avocat-pendant-toute-la-garde-vue.html

www.lepost.fr/article/2010/08/13/2183153_cinq-policiers-agresses-aux-tarterets-tout-laisse-a-penser-a-un-guet-apens.html

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vendredi 30 mars 6666

_______Sale bête, sale nègre, sale gonzesse: identités et dominations vues à partir d'une analyse du système des insultes. Ce que nous apprennent les insultes.. La domination, c'est la valorisation

Les insultes sont des mots ou des expressions toutes faites, dont le caractère offensant est immédiatement perçu par tous, et que l'on utilise pour attaquer quelqu'un à qui l'on s'adresse directement, en le rabaissant et en lui signifiant du mépris. Parce qu'il leur faut être immédiatement compréhensibles à chacun, elles négligent tout caractère réellement individuel pour ne se référer qu'à des catégories sociales : et c'est ainsi qu'elles sont une bonne source d'indications sur les rapports sociaux. C'est pourquoi elles sont normalisées (contrairement à celles, par exemple, qu'affectionne le capitaine Haddock, et qui justement font rire pour cette raison : elles ne sont pas effectives, ne seraient pas comprises et donc pas réellement offensantes), et aussi pourquoi elles sont particulièrement bêtes et mesquines : c'est que, comme d'autres aspects du langage mais avec plus de vivacité et clarté, elles expriment les catégories sociales déterminantes et l'ordre dominant.

Toujours, injurier quelqu'un consiste à l'attaquer en dévalorisant ou en niant l'image qu'il est censé (par le corps social) avoir de lui-même. Et si le ton de mépris ou de haine joue également un grand rôle, le contenu (la signification) de l'insulte n'est pas du tout indifférent : il obéit à des règles strictement codifiées et à des types bien définis, qui révèlent ainsi les rapports sociaux de domination et les représentations d'eux-mêmes que les humains acceptent (semble-t-il) si facilement.

Les insultes ont donc en commun d'attaquer une identité sociale de l'injurié, dans une situation de conflit. L'Espèce et le Sexe (mais la Race aussi) sont parmi les plus fondamentales de ces identités : ce sont des catégories sociales, qui apparaissent d'autant plus évidentes par elles-mêmes que leur rôle social est plus omniprésent, et qui permettent, au sein d'une société donnée, de classer des individus et de les remiser en divers paquets, avec des conséquences tout à fait concrètes. Ces catégories sont bien plus conventionnelles et arbitraires qu'il n'y paraît spontanément : ainsi, il y a cinquante ans, « blonde » ou « brune » (pour les individus remisés dans le groupe femmes) étaient des catégories très importantes, comme l'indiquent les chansons, mais qui n'existent plus aujourd'hui. Toujours est-il que les insultes sont des expressions abouties, et même souvent caricaturales, de l'omniprésence de ces catégories et des liens de hiérarchie qu'elles entretiennent, et qu'elles permettent donc dans un premier temps de s'en faire une idée (même si on peut perdre un peu alors le sens de la nuance).

Comme en fait je n'ai pas du tout l'intention d'entreprendre un inventaire exhaustif de tous les types d'insultes, et que je ne veux m'attacher qu'aux catégories existantes qui conditionnent le plus la vie des humains, ne vont m'intéresser ici que certaines d'entre elles, qui sont tout de même, et de loin, les plus fréquentes : les insultes racistes, sexistes, homophobes ou... spécistes.

  • Les insultes racistes

Les injures racistes traitent un Juif de youpin (ou sale Juif), un Noir de nègre (ou sale nègre), un Arabe de bougnoul (sale Arabe)... On a une bonne idée du statut de ces humains lorsqu'on remarque que pour les attaquer on ne les compare pas à « quelque chose d'autre », mais qu'au contraire on insiste simplement sur « ce qu'ils sont » : youpin signifie juif, nègre noir, etc., ces mots étant seulement plus explicitement péjoratifs. De même, « sale » n'est introduit que pour expliciter ce caractère péjoratif, « sale juif » par exemple ne signifiant pas « juif de la variété sale », mais « juif, donc sale ».

Dans notre civilisation « blanche », tout Blanc (non juif, du moins) sera épargné par les insultes racistes : car « blanc » n'est pas dévalorisant. Et je ne serai jamais traité ni de bougnoul ni de nègre, parce que me manquent les signes fondamentaux de cette « différence » qui collent à la peau d'autres et les distinguent négativement.

  • Les insultes sexistes

Les injures sexistes qui s'adressent aux hommes, elles, ont trait directement à l'appartenance de sexe (la catégorisation de sexe, en homme ou femme) ou prennent pour cible la sexualité (la catégorisation en fonction des préférences sexuelles).

Eh bien, lorsqu'on attaque les hommes directement en tant qu'hommes, on les traite... de femmes : gonzesse, femmelette, sans-couilles.... Par ailleurs on les traite aussi, ce qui est plus ou moins censé revenir au même, de « faux » hommes, d'hommes passifs, d'« hommes-femmes » en quelque sorte, en les assimilant à ceux n'ont pas la bonne sexualité (celle, masculine standard, qui fait un « vrai homme ») : pédé, enculé, tapette, tante...

Ainsi, bien que j'aie de façon indéniable un pénis, du poil au menton, etc., je peux encore être nié dans ma qualité d'homme : mes caractères physiques ne sont que des présomptions de mâlitude, insuffisantes pour me remiser ad vitam aeternam dans la catégorie « homme ». Il y faut aussi les attitudes dont la société estime qu'elles leur correspondent : virilité, hétérosexualité, courage, dynamisme (caractère actif et individuel), etc. Le fait d'être « un homme » ne semble pas aller autant de soi que celui d'être « un Noir ». Finalement, « homme » n'est pas du tout un attribut aussi « naturel » qu'il semblerait de prime abord ...




Par contre, le fait d'être femme l'est clairement plus, « naturel », puisque pour attaquer une femme en tant que telle on ne la traite pas d'homme, mais au contraire, on marque sa non-virilité, c'est-à-dire qu'on la traite en toute bonne logique de... vraie femme (putain, salope, gouine, connasse, pétasse, serpillère). De « vraie » femme, puisque, comme on sait, dans la représentation courante les femmes restent essentiellement mères ou putains, comme l'exprime la caricature machiste : « Toutes des salopes, sauf ma mère ! ». C'est le fait que l'on puisse injurier une femme en la traitant dans le fond simplement de femme1 qui donne le plus clairement la mesure du mépris dans lequel sont tenus la moitié des humains.

De plus, contrairement à celle des « hommes », et comme celle des « Noirs », la catégorie « femme » est censée être « naturelle » : on n'en échappe pas (malgré quelques dérogations limitées, du type « elle a plus de couilles que beaucoup de mecs ») ; nul besoin d'un comportement particulier pour être une femme, le sexe biologique suffit (« on naît femme, on devient un homme »).

  • Les insultes spécistes

Et, enfin, on peut encore attaquer un humain quel qu'il soit dans son humanité : en le traitant d'inhumain (monstre), d'humain raté (avorton, taré, mongol), ou d'un nom d'animal quelconque : soit chien, porc, âne, cochon... soit chienne, truie, dinde... (ici aussi le sexe reste trop déterminant pour être oublié). Ou bien encore on l'attaquera sur les attributs présumés de l'humanité, principalement la raison (fou), l'intelligence (âne, idiot, bête, imbécile, stupide, débile) ou... l'« humanité » (salaud, monstre, sans cœur).

Là aussi mon humanité, pourtant censée être fondée sur des signes biologiques évidents, peut m'être retirée, notamment si je ne satisfais pas aux critères de comportement requis. Elle n'est pas très « naturelle » non plus, et n'est pas acquise d'emblée...

J'appelle cette dernière classe d'insultes « spécistes », d'une part parce qu'elles s'attaquent à notre identité d'espèce, et d'autre part (mais cela est bien sûr directement lié), parce qu'elles font référence de façon péjorative à d'autres animaux qui sont, eux, dévalués parce que n'appartenant pas à la bonne espèce, celle de référence, l'humaine. L'adjectif « spéciste » est évidemment construit sur le modèle de « raciste » et « sexiste », et l'analogie faite ici est bien pertinente : bien que les humains sachent que les animaux ne parlent pas, les « sale bête » ponctuent volontiers les coups de pied d'un « maître » à son chien.




Voilà clos ce rapide tour d'horizon2. Les insultes qui jouent sur les identités sociales sans pour autant reprendre les schémas que l'on vient de voir sont peu nombreuses et visent généralement plus à se moquer (plus ou moins) gentiment qu'à réellement blesser. À peine peut-on encore parler d'insultes : ainsi, les seules qui traitent un humain mâle de mâle (par une référence au signe de mâlitude qu'est le pénis) sont bon-enfant et souvent affectueuses : couillon, cornichon, andouille. Ce sont en fait des variations humoristiques sur le thème de l'injure, qui ne sauraient se prendre véritablement au sérieux.

  • Insultes et appartenances

Ces différents types d'injures ont en commun d'attaquer l'individu, identifié à une catégorie sociale, dans cette appartenance même ; soit en la niant si son groupe est dominant, soit en insistant dessus dans le cas contraire. Elles l'attaquent donc non en tant qu'individu singulier, mais en niant sa singularité pour ne plus se référer qu'à son appartenance, fictive ou non, reconnue par lui ou non. C'est à travers la catégorie toute entière qui lui est attribuée que l'individu est censé être dévalorisé, et l'insulte ne l'atteint que si (ou parce que) lui-même adhère à cette catégorisation, c'est-à-dire accepte le jeu. Et il faut convenir que... ça marche ! (en notant par ailleurs que la haine, le mépris, la volonté de détruire dont l'insulte est vecteur sont aussi en soi déstabilisants, terroristes.)

Les insultes ont pour effet de verrouiller l'appartenance d'un individu, lorsqu'il s'agit d'un groupe dominé. Cette catégorie (noir, femme, bête...), identifiée à l'aide de « signes » anatomiques, est perçue comme « naturelle » ; l'individu ne peut donc en changer, et les insultes le remettront toujours à sa place. À l'inverse, les critères d'appartenance à un groupe dominant sont ressentis comme moins purement naturels, biologiques ; doivent s'y ajouter des critères de comportement obligatoires sous peine de déchoir et d'être remisé dans une catégorie dominée. Les dominants se perçoivent donc comme une catégorie naturelle et sociale, ou plutôt, comme une catégorie naturellement sociale, les catégories dominées étant, elles, vues comme purement naturelles3.

Paradoxalement cependant, l'appartenance à la catégorie dominante est conçue comme la norme ; puisque le mot « homme » désigne aussi tous les humains, un homme est un homme tout court, et une femme est un homme plus, ou plutôt moins, sa féminitude. L'appartenance à une catégorie dominée est perçue comme faisant relief négativement sur la « bonne » communauté, la normale, celle de référence. Le fait d'être « un Blanc » par exemple est généralement un implicite, non formulé : il correspond directement à l'appartenance à la société, à la civilisation (la vraie !), à l'humanité typique...

Quand l'individu fait partie du groupe dominant, les insultes peuvent remettre en cause cette appartenance. Cela se fait peu pour la race (on traitera rarement un Français bon teint de bougnoul ; les nazis avaient cependant l'expression « enjuivé ») ; s'adressant à un membre de la catégorie la plus « normale » (un humain mâle bon teint), les insultes de loin les plus nombreuses sont celles qui contestent, à travers le comportement, l'identité sexuelle et celle d'espèce. La représentation que nous avons de nous-mêmes semble ainsi construite d'abord sur ces deux identités sociales fondamentales, dans une certaine mesure liées : l'identité sexuée et l'identité humaine, modes de représentation de nous-mêmes socialement imposés, correspondant à des statuts sociaux.

Cela se retrouve également dans nos vêtements et nos aménagements corporels (coupe de cheveux, etc.), uniformes bel et bien obligatoires en pratiquement toutes circonstances. Être vêtu est en soi symbole de notre humanité (obligatoire au moins en public), tout comme l'est la civilisation de notre corps (qu'on arrache à la « pure naturalité » en passant chez le coiffeur, par exemple). Les vêtements doivent en outre obéir à des critères plus ou moins stricts, ceux d'une époque et d'une civilisation, marquant ainsi l'appartenance à une culture donnée, et de façon indirecte encore à l'humanité. Enfin, last but not least, ils doivent être féminins ou masculins, et cela aussi est pour une grande part obligatoire4.

  • Nos identités et nos statuts sociaux

J'entends par identité sociale une image de nous-mêmes qui nous est donnée par notre environnement social à la fois comme nature et comme modèle, à laquelle nous sommes tenus de nous conformer dès la naissance, et à partir de laquelle nous nous construisons : elle façonne notre attitude générale face au monde, face à nous-mêmes comme face aux autres, et nous pourvoit en valeur. Bien qu'elle ne nous détermine pas entièrement et que nous puissions prendre quelques libertés avec elle, il s'agit d'une image sur laquelle nous comptons trop en toutes choses et à laquelle nous sommes trop souvent ramenés par les autres pour pouvoir nous en débarrasser ou simplement en faire abstraction.

L'identité sera l'aspect subjectif du rôle social, et le rôle social l'expression dans les actes (objective) de l'identité. Tout individu a une identité d'espèce, de sexe et de race (et beaucoup d'autres encore, moins fondamentales, moins perçues comme « naturelles »), correspondant chacune à divers rôles sociaux, eux-mêmes liés à divers statuts sociaux. Dire à quelqu'un qu'il est peu humain (« complètement taré ! ») ou qu'il est un animal, qu'il est une femme, qu'il n'est pas de bonne race, peut le blesser sérieusement, et est couramment pratiqué dans ce but. Le fait même que celui qui se fait ainsi verbalement traiter le ressente mal est le signe de son mépris pour les non-humains, pour les individus qui ont un sexe femelle, pour ceux qui sont d'ailleurs. C'est aussi par contre le signe de son grand respect pour son appartenance à l'humanité, à son propre sexe, à sa propre communauté : quelle mine il fait, si on cherche à remettre en cause cette appartenance ! Et ce genre de pratique qui semble si dénué de sens, si absurde, qui consiste à traiter quelqu'un soit de « ce qu'il est », ou au contraire de « ce qu'il n'est pas », est en fait pris au sérieux par tous, ou peu s'en faut ! Qui, homme ou femme, blanc ou non, homo ou hétérosexuel..., aurait le réflexe d'éclater de rire, et de bon coeur, à s'entendre traiter d'enculé, de pétasse, de sale nègre, de porc ? Non, par delà le simple fait d'être haï ou méprisé, il s'agit bien en soi d'un mauvais traitement, face auquel l'âme fière pâlira et l'âme moins bien trempée s'empourprera. Une partie de la misère des humains ne se niche-t-elle pas là, dans cette difficulté à prendre une distance par rapport à ces images de soi-même ? Des images qui ne sont d'ailleurs même pas directement de soi, mais seulement du groupe auquel on est socialement identifié ! Quelle rigolade !

En fait, non, ce n'est certainement pas drôle, et ce n'est pas une simple histoire de mots. Rares sont ceux qui peuvent ne pas se sentir concernés ; car derrière les mots se cachent des différences de statut fondamentales, et selon celui qui nous est assigné nous pouvons être propriétaire ou esclave, bon vivant ou bien mort. Homme ou femme, je lirai le journal et rapporterai une paye plus élevée de moitié, ou ferai la vaisselle et torcherai la marmaille. Mâle homo ou hétérosexuel, on me crachera au visage ou je serai l'enseigne de la respectabilité. Humain ou animal (non humain), je jouirai de droits élaborés et ma vie sera sacrée, ou l'on pourra me faire ce que l'on voudra pour n'importe quel motif (comme me plonger vivant dans l'eau bouillante, si je suis classé truite ou homard !). Les mots désignent des réalités, des statuts qui ont une telle incidence sur notre vie et sa qualité, qu'il ne peut être indifférent à quiconque que l'on cherche à rabaisser la catégorie à laquelle il appartient.

Car toujours, dans un conflit, les injures sont potentiellement un premier pas. En assignant verbalement à un adversaire une position de dominé dans le système hiérarchique social (en lui rappelant sa position sociale réelle lorsqu'il s'agit déjà d'un dominé, ou en le ravalant à une catégorie inférieure dans le cas contraire), on le met en demeure de se soumettre ou de se préparer à être traité physiquement comme un dominé, récalcitrant de surcroît : c'est-à-dire, fort mal.




Les insultes, en nous renvoyant brutalement à nos identifications de groupe, renforcent celles-ci (et la hiérarchie entre elles), et ceci tant pour l'insulteur que pour l'insulté. Attaquer par exemple un humain dans son humanité, cela revient en fin de compte à renforcer l'obligation à laquelle je suis moi-même aussi soumis de me conformer à « mon » humanité, qui plus est au détriment des idiots, des handicapés ou des non-humains. Non merci.

Car les identités sociales font référence à des groupes (que j'appelle groupes d'appartenance) auxquels je suis censé appartenir et qui ont de ce fait des droits sur moi, sur mes agissements, etc. C'est pourquoi les insultes ne sont pas un problème en soi, ne sont pas le problème : elles n'en sont qu'une expression. J'aurais pu tout aussi bien parler du ridicule et de la peur qu'on en a si souvent. Les insultes ou la peur du ridicule sont un bon révélateur de notre enfermement à tous dans différentes catégories sociales, qui déterminent notre vie à tous les niveaux, et dont il est très difficile de sortir.

Être blanc, homme, et humain, c'est être inscrit comme dominant sur une échelle hiérarchique qui comprend, donc, aussi des dominés. C'est bénéficier de privilèges, matériels et identitaires..., dont de dominer d'autres, sans soi-même risquer de l'être. Mais c'est aussi toujours avoir sous les yeux l'exemple des dominés, de la façon dont ils sont traités, en sachant que si l'on cesse d'avoir les comportements requis par son groupe d'appartenance, on en sera exclu, et alors éventuellement passible des mêmes mauvais traitements.

  • Aspects communs des formes de domination

Toujours, les dominations présentent deux aspects, que l'on peut théoriquement isoler l'un de l'autre, mais qui dans la pratique sont souvent indissociables : un que j'appelle matériel (on pourrait aussi dire objectif), et un que j'appelle identitaire (on pourrait dire subjectif). Le premier consiste en une exploitation, une mise à son service du dominé par le dominant, qui vise à en retirer des avantages matériels, par l'utilisation de son corps, de sa force de travail, de son affection, etc... Le second aspect consiste pour le dominant à s'octroyer une valeur positive, supérieure, au moyen d'une dévalorisation du dominé : on ne peut se poser comme supérieur que relativement à autre chose, qu'il faut donc inférioriser, mépriser. Cette valorisation est en soi jouissive, source de plaisir.

Ces deux finalités de la domination sont généralement indissociables : pour plier quelqu'un à sa volonté, l'exploiter, et ceci sans problèmes de conscience graves, il faut l'avoir dévalorisé, avoir cessé de le considérer comme son égal. Mais inversement le fait d'utiliser quelqu'un, de le faire obéir à sa volonté, de l'obliger à devenir un instrument de nos propres besoins (quels qu'ils soient), indépendamment des siens, est une façon très efficace de le dévaloriser, de l'inférioriser, de l'humilier : donc de poser sa propre supériorité. Dans certains cas l'usage de la violence n'aura pas pour but l'exploitation matérielle, mais uniquement la dévalorisation : c'est ainsi que j'explique la consommation de la viande (où c'est l'exploitation matérielle qui a alors pour but la valorisation), et le sadisme des relations de pouvoir en général. De toute façon, que le but soit matériel ou identitaire, la domination s'exercera par la violence, effective ou simple menace explicite voire implicite ; et elle s'appuiera sur une idéologie justificatrice, forme sociale du mépris.

  • La domination, c'est la valorisation

Dans toutes les sociétés, la supériorité (dominance) sociale s'affirme symboliquement par le monopole, d'une part de l'usage légitime de la violence, et d'autre part, de la possession de biens. L'usage de la violence, et la possession de biens sont des annexes des individus dominants, ils leur sont constitutifs. C'est-à-dire que ce ne sont pas simplement des marques extérieures de leur qualité de dominants, mais des attributs inhérents, qui en font partie intégrante.

Les individus ne sont jamais appréhendés seuls, isolés de tout contexte : ils sont au contraire perçus à travers ce qu'ils ont, qui exprime ce qu'ils sont (ou ce qu'ils sont socialement censés être). C'est que je suis effectivement ce que je possède, ce qui, à des degrés divers, me constitue : mon corps, mes vêtements et autres objets, mais aussi mon caractère, mes projets, mes intérêts, mes sentiments, mon passé, mes relations, etc5.

La possession de biens, c'est-à-dire, de choses qui sont perçues comme m'étant originellement extérieures, non propres, me permet, par leur annexion, leur appropriation, leur incorporation à mon individualité, de me poser relativement aux autres comme plus ou moins gros, plus ou moins puissant, plus ou moins riche en valeur(s) : ma valeur dépend de ce que je possède (au sens large) et peux faire valoir.

Ce sont bien sûr les biens les plus prestigieux qui confèrent le plus de valeur à leur propriétaire. Dans de nombreuses sociétés, lorsque les conditions s'y prêtent, les biens les plus prestigieux sont d'autres êtres vivants qui sont appropriés, annexés à leur propriétaire : animaux, enfants, femmes, esclaves. Propriétés d'un autre, ces individus n'ont pas eux-mêmes dans les cas les plus extrêmes de propriété du tout, y compris celle de leur corps ou de leurs traits de caractère, et n'existent pas socialement en tant qu'individus, que propriétaires.

Instrumentalisés, les dominés reçoivent des attributs d'instruments. Un tournevis est fait pour visser, fait par le fabricant. Une femme de même est faite pour faire des enfants, etc. : mais par qui ? Sa fonction procréatrice n'est pas façonnée par un humain ; c'est donc un troisième partenaire qu'on introduira, un partenaire complice, qui fait les femmes pour les hommes comme il pourrait aussi faire pour eux, mais ne fait pas, des tournevis : ce partenaire, c'est la Nature. Ainsi les dominés en général sont-ils naturalisés, faits par nature pour faire ou subir ce qu'ils sont obligés de faire ou subir6.

L'autre versant de l'idéologie, qui en est l'exact contrepoint, concerne alors les dominants : ceux-ci se retrouvent valorisés, investis d'une valeur égale à celle dont sont dépossédés les dominés, individualisés à la mesure même de la dés-individualisation que subissent les appropriés, et enfin se posent, eux, comme étant leur propre fin : ils existent pour eux-mêmes, par eux-mêmes, etc.

  • La valorisation à travers les appartenances

Je n'ai jusqu'à présent parlé de la domination que sous un angle individuel (la domination d'un individu par un autre, visant à une exploitation matérielle et à une annexion identitaire). Mais, même si ce point de vue individuel n'est pas incompatible avec l'angle social, il reste insuffisant si l'on ne recourt pas à une analyse des rapports de l'individu à sa société, à son groupe d'appartenance.

Les rapports d'appartenance des individus sont contraints socialement, c'est-à-dire que, même si nous y trouvons plus ou moins notre compte, il existe une très forte pression sociale à nous conformer aux comportements correspondant au groupe auquel nous sommes censés appartenir. Mais nous trouvons aussi des avantages à cette socialisation : les diverses appartenances qui nous sont imputées nous donnent une sorte de contenu (on est homme, femme, humain... : c'est notre identité), assorti d'une valeur qui sera plus ou moins grande selon les appartenances en question, mais aussi selon la façon dont nous gérons le rôle (avec plus ou moins de brio et de conviction...).

Or, schématiquement, les groupes d'appartenance s'opposent deux à deux, selon un modèle dominant/dominé : blanc, non-blanc, homme/femme, humains/animaux ; ce modèle dominant/dominé correspond également grosso-modo aux dichotomies valorisé/dévalorisé, social/naturel, libre/déterminé...

C'est que la domination d'un groupe, d'une catégorie sociale, d'une classe, sur un-e autre, lui permet de procurer une identité, fonctionnelle socialement bien sûr, mais également valorisante, à ses membres : et elle lui permet de fonder sa cohésion, car cette identité et sa valeur, qui sont pour les dominants un privilège, leur sont communes et doivent être conquises et défendues contre ceux à l'encontre desquels elles s'établissent. Ce sont donc en grande partie leurs intérêts communs qui fondent la cohésion du groupe des dominants, qui assurent qu'ils se soumettront à leur fonction-statut social, étant entendu que pour ceux d'entre eux qui refuseraient de s'y soumettre, par exemple en remettant en cause la domination de leur groupe, il y a la réprobation-répression-pression sociale, qui peut être ouvertement contraignante, et aller jusqu'à la mort, l'exclusion ou la rétrogradation au statut de dominé, en passant par la ridiculisation. C'est ainsi que je m'explique que les insultes qui attaquent des dominants dans leur identité d'hommes ou d'humains se baseront volontiers sur leur non-adéquation aux comportements imposés par leur propre groupe.

Pour les dominés, il n'y a pas besoin du tout (ou moins besoin, c'est selon les cas) d'une cohésion de groupe (qui pourrait se révéler dangereuse pour les dominants) : c'est directement la contrainte exercée par les dominants qui jouera le plus grand rôle dans le fait que les dominés restent à leur place inférieure et exploitée7 : c'est ce qui c'est passé pour les esclaves ou les indigènes des colonies, pour lesquels c'est la terreur plus que la propagande (dont faisait tout de même partie la christianisation) qui assurait la sujétion. C'est aussi la terreur plus que la propagande qui a assuré tant bien que mal la soumission du prolétariat aux conditions atroces des débuts de la révolution industrielle.

Toujours est-il que c'est la domination sur un autre groupe qui crée subjectivement le groupe dominant en tant que tel (et également le plus souvent matériellement, parce que c'est l'exploitation des dominés qui fonde très concrètement les conditions de vie des dominants). Ses membres se considèrent comme égaux (les aristocrates anglais s'appellent des « Pairs », par exemple), c'est ce qui les distingue des autres ; ils sont égaux : cela signifie qu'ils sont investis, à peu de choses près, de valeurs égales ; qu'ils ont accès aux mêmes privilèges (relativement aux dominés), dont le plus important consiste sans doute justement à se traiter les uns les autres de façon égale. La meilleure façon de se rendre palpable le caractère distinctif de cette égalité consiste logiquement à la mettre en contraste avec l'inégalité de traitement qui est l'essence des rapports de domination, et qui est réservée aux dominés8.

Se livrer, donc, à des pratiques collectives humiliantes, dégradantes, dévalorisantes envers les dominés sera une bonne façon de resserrer les liens des dominants, de mettre en relief et leur rappeler les privilèges qu'ils partagent aux dépens des autres. Les pratiques en question sont celles qui vont instrumentaliser les dominés, et elles seront d'autant meilleures si elles font appel plus explicitement à la violence




L'analyse des insultes, de la logique qui leur est sous-jacente, nous montre que lorsqu'un homme insulte une femme en tant que femme, il se pose en contrepoint comme homme, comme appartenant à la catégorie des hommes, qui est alors clairement exprimée comme valorisée-valorisante. Lorsqu'un homme en insulte un autre en lui refusant sa qualité d'homme (en refusant de reconnaître son appartenance à cette catégorie), il se pose lui-même encore comme homme en valorisant cette appartenance. Quand un humain en traite un autre de non-humain (animal, sous-humain, etc.), il se renforce lui-même dans cette appartenance, etc.

Or, il se passe la même chose lorsqu'on quitte le niveau verbal pour gagner celui des actes : lorsqu'on maltraite quelqu'un, on le dévalorise aussi en se valorisant soi ; s'il s'agit d'un dominé, c'est alors une façon de bien inscrire son appartenance à lui à un groupe dominé, de la lui rappeler tout en se « prouvant » ainsi son appartenance à soi à un groupe dominant. Et si c'est un égal que nous maltraitons, nous lui faisons ainsi quitter la sphère des égaux, et nous assurons par contre que nous, nous en faisons bien encore partie.

À ce niveau, on peut mettre sur un plan d'équivalence des pratiques aussi diverses que le fait pour des garçons de siffler des filles, que les viols collectifs ou individuels, les ratonnades (d'homos ou d'immigrés...), les spectacles où des animaux vont être tués à coups de pierre ou autres (corridas...), ou encore le fait de manger de la viande... Les premières confortent les hommes dans leur appartenance à la classe des hommes, et confortent la valeur qui est associée à cette appartenance, les secondes confortent les humains en général (et plus encore, parmi eux, les hommes) dans leur appartenance à l'Humanité, en confortant simultanément la valeur qui lui est associée.




Mon propos est que la lutte contre les dominations passe donc aussi par la lutte contre les appartenances et les identités, puisque les dominations jouent un rôle de valorisation des identités et des appartenances des dominants, et que c'est là une de leurs raisons d'être.

Une loi récente par exemple interdit toute atteinte à la « dignité humaine » : je pense qu'un telle « atteinte » (non pas à la dignité d'un individu, bien sûr, mais à celle de l'Humanité) est nécessaire, qu'elle est un des axes que doit prendre la lutte pour l'égalité de tous les animaux ; car, une dignité humaine n'a de sens qu'en tant qu'elle est exclusive, qu'elle est dignité des seuls humains. Je ne vois pas sur quoi se base une telle valorisation de notre humanité... ou plutôt, malheureusement, je ne le vois que trop bien.


Notes : 1.« La Femme » est aussi valorisée, dans une mesure limitée, dans la représentation commune ; c'est pourquoi pour être péjorative, l'insulte doit se référer explicitement à son rôle globalement inférieur : « putain », « pétasse », etc. « Femme » tout court ne suffit pas. « Sale femme » peut aussi se dire, alors que « sale homme » serait complètement incongru. « Homasse », qui traite une femme d'homme, ne s'utilise guère lors d'un face-à-face.

2.Vu le mépris dans lequel sont tenus les enfants et la domination qu'ils subissent, il est étonnant qu'il n'y ait pas d'insultes explicitement liées à l'infantilité ou la puérilité qui sont censées être leur nature d'enfant. Tout juste trouve-t-on les adjectifs « morveux » ou « merdeux », ou « pisseuse » pour les filles. S'il est clair que les enfants sont appropriés, dominés et niés férocement, sans doute respecte-t-on à travers eux le futur adulte, l'humain en devenir : notre futur pair.

3.Cf. à ce propos « De l'appropriation... à l'idée de Nature », dans les CA n.11 (déc. 1994), qui expose les thèse exposées par C. Guillaumin dans Sexe, Race, Pratiques du pouvoir et idée de Nature (éd. Tierces, 1992) en les élargissant à tous les êtres appropriés, donc aux animaux non humains également.

4.Aujourd'hui les femmes peuvent s'habiller en hommes sans faire scandale, mais très rares sont les hommes qui revêtiront un uniforme féminin, si ce n'est « pour rire ». Ceux qui le font parce qu'ils le désirent sérieusement se verront, eux, agresser dans la rue. Cela en dit long sur l'actuelle prétendue égalité des sexes : les femmes peuvent dans une certaine mesure adopter des attributs ou comportements masculins auxquels correspond une certaine valorisation, mais l'immense majorité des hommes trouveraient ridicule de s'habiller en femme.

5.Le verbe être procède de la magie verbale : en fait, je ne suis pas, je ne fais qu'avoir ; je ne vois pas comment rendre ce problème à travers le langage, qui est fondamentalement inapte à l'exposer. Disons, donc, que je ne suis pas autre chose que ce que j'ai, que ce qui m'est propre, qui est ma propriété, et que mon être n'est pas autre chose que mon avoir (les deux ne peuvent donc être opposés). Le mot essence vient du latin esse (infinitif du verbe être) : or je n'ai pas d'essence, pas de nature, rien ne peut prétendre à être en moi l'essentiel, mon vrai moi. (cf. le texte de Philippe Moulhérac, en page 19 de ce numéro des CA).

6.Cf. encore Colette Guillaumin, op. cit., et Y. Bonnardel, « De l'appropriation... à l'idée de Nature », CA n.11, déc. 1994.

7.Le cas de la domination des hommes sur les femmes est assez complexe de ce point de vue, car il fait rentrer en jeu beaucoup de paramètres différents, dont les conséquences se révèlent parfois contradictoires : le fait est que les femmes ont toujours été l'objet d'une propagande très importante visant à les convaincre elles-mêmes que leur place sociale était naturelle(peut-êtreparce que ce sont elles qui ont le rôle d'assurer en grande partie la perpétuation du système social par l'éducation des petits enfants) ; le fait est que la violence est par ailleurs tout de même très généralement utilisée à leur égard ; le fait est aussi que leur appropriation individuelle par un individu dominant (dans le mariage ou la relation de couple) leur fait (faisait) lier leurs intérêts immédiats à ceux de « leur » homme, et empêche (-ait) dans une large mesure une cohésion de classe de sexe effective...

8.L'appartenance à un groupe dominant aura aussi des répercussions directes sur certaines catégories qui, sans être dominées et exploitées, seront néanmoins dévalorisées et méprisées : ainsi, si l'appartenance valorisée à l'humanité se fonde sur la domination—exploitation des animaux, elle implique aussi un mépris plus ou moins affiché des handicapés mentaux ou des idiots, qui, sans être pour autant particulièrement exploités, sont tenus pour des sous-humains, marginalisés dans les relations et objets de moqueries...

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_____Afrique culture :Amputé de son bras par les tueurs à gages envoyés par les sorciers, "Manger le sexe des albinos ne fait pas gagner les élections" Matatizo Dunia veut dire "Malheur Chance". Fondation Salif Keïta pour les albinos

Dans la région de Bukombe en Tanzanie, Matatizo Dunia passe pour un chanceux. Cet albinos a été amputé de son bras par les tueurs à gages envoyés par les sorciers, en décembre 2008. Des mois après et un peu plus au nord, sur les rives du Lac Victoria à Mwanza, des pêcheurs apprennent par la radio que des assassins d'un kitokatoka (albinos en swahili) viennent d'être fortement condamnés par les tribunaux. Ils boivent des bières et lancent des blagues salaces à propos du nom de la victime.

Littéralement, Matatizo Dunia veut dire "Malheur Chance". Ses parents ne voulaient sans doute que protéger leur fils, quand ils l'ont nommé ainsi. Pour conjurer le mauvais sort, la tradition dit ici qu'il faut anticiper l'appel du malheur pour l'éloigner...

Nous sommes en effet dans une société où il ne fait pas bon naître la peau et les yeux dépigmentés. Ce que disent ces pêcheurs ivres, beaucoup parmi les élites le croient, soutiennent en cachette que des potions à base d'organes d'albinos procurent fortune et chance électorale, pouvoir et vitalité sexuelle.

Depuis 2006, principalement au Burundi et en Tanzanie, plus de 50 albinos ont été assassinés, des dizaines d’autres mutilés. La tête, les membres et les parties génitales coupés et emportés chez des sorciers.

La situation s'est calmée entre temps, le dernier crime officiellement signalé en Tanzanie datant de mars 2008. "Pas totalement, ici et là dans les villages, des embuscades et des mutilations sont signalées. Mais les albinos vivent dans la peur. Le plus difficile sera de retourner vivre chez nous", tempère le leader d'une association nouvelle dédiée aux victimes. "Mais quelque chose a irrémédiablement changé, conclut-il. Les gens commencent à comprendre que nous pouvons être défendus, que celui qui tue un albinos ne dormira jamais tranquille ».

Des médias engagés contre les sorciers. "Même si les fausses croyances demeurent intactes, nous nous sommes levés, le monde entier nous a encouragé pour dire que personne n'a le droit de nous tuer", estime un des responsables de la principale association tanzanienne (TAZ) des albinos, qui est l'un des rares du pays à avoir poussé les études jusqu'à l'université.

D'après lui, il y avait avant la mobilisation des sacrifices, évoqués de temps en temps dans les médias locaux, dans la rubrique des faits divers. "En fait, poursuit-il, ça ne faisait que renforcer les mythes autour du pouvoir surnaturel que nous sommes supposés posséder. Aucune punition, aucune dénonciation importante des rituels".

Depuis 2008, grâce à la maturité des associations de défense des droits de l'Homme ainsi qu'à leur insertion dans les réseaux internationaux, les médias et Internet se sont appropriés la question. C'est vite devenu une affaire prioritaire sur l'agenda politique et diplomatique. Depuis la tribune des Nations Unies à New York, on dénonce, on condamne.

La jeune ministre française des Droits de l'Homme se précipite au Burundi, débourse sur place 20 000 € pour un asile temporaire à la frontière tanzanienne. La photo en plan poitrine sur laquelle elle tient un enfant albinos a circulé dans toutes les gazette locales, brisé des frontières psychologiques dans des sociétés où beaucoup fuient toujours le contact physique avec un albinos. "Les autorités ont été mises dans l'obligation de nous protéger. Par ailleurs, on a senti un changement effectif dans le rapport quotidien que les gens ont avec nous", analyse le responsable associatif tanzanien.

Education. James de Butombe, infirmier de profession et cousin d'albinos qu'il ne quitte plus par peur des dangers, explique: "Pour réussir la guerre contre les sorciers et les assassins, il faut éduquer leurs clients, les grands commerçants et les hommes politiques, leur expliquer que manger le sexe des albinos ne fait pas gagner les élections, que c'est une connerie. Ensuite, il faut aider ces enfants à aller à l'école, à devenir des grands hommes ».

Même avis de Mokosi qui enseigne les sciences sociales à l'Université de Dar-es-Salam: "Il faut que nos sociétés apprennent à voir des albinos comme des gens normaux. Il faut lever tout ce qui les empêche d'aller à l'école, de travailler, de faire des affaires".

Le plus célèbre des albinos africains, le virtuose musical Salif Keita joue sur ce sujet un rôle incommensurable. Sa fondation agit concrètement, matériellement, pour protéger les personnes menacées, et propose de soutenir la recherche afin d'améliorer le bien-être quotidien des albinos. "Salif Keita est aussi notre symbole, affirme un fan de Mwanza en Tanzanie. Son charisme et sa médiatisation rendent, aux yeux de la société, notre corps plus familier, plus humain et moins étranger".

Prudence, persévérance. Les albinos engagés savent pourtant que la lutte sera dure. Après la compassion, les lunettes, les crèmes et autres biens récoltés ces derniers mois via la mobilisation humanitaire, le plus dur doit être pour eux de pouvoir mener une vie normale, retourner chez eux, et non vivre reclus dans les villages où les autorités les ont rassemblés pour les protéger des assassinats.

Lydia, une albinos du pays devenue Française, est venue en repérage pour son futur documentaire. Elle insiste pour que le problème soit attaqué dans son ensemble: "Il faut accompagner les familles et leur entourage. Nous avons décidé de nous lever nous-mêmes pour témoigner, car nous savons que l'exclusion commence dès notre propre famille. On sait que beaucoup d'infanticides existent, dans les villages, des familles qui rejettent des bébés albinos par peur de subir le mauvais sort".

Elle reste prudente quant aux récentes condamnations des individus accusés d'avoir tué des albinos en Afrique de l'Est. "Ceux qu'on condamne, ce sont les petits bras, des tueurs à gages. Mais tous le monde sait que les commanditaires sont des grands sorciers, leurs clients des hommes riches, capables de débourser des dizaines de milliers de dollars pour un bras d'albinos. Personne ne peut toucher les commanditaires, apparemment".

Dans les deux pays, le Burundi et la Tanzanie, de lourdes condamnations, près d'une vingtaine au total, ont été prononcées ces derniers mois, dont des peines capitales. L'opinion locale a applaudi. Etes-vous d'accord avec ces peines de mort, Monsieur le représentant des albinos de la région de Mwanza? Réponse catégorique: "Personnellement, je rejette la pendaison. Son sens, dans le contexte actuel, est celui-ci: si on tue pour sauver ou réparer des albinos, il s'agit de légitimer d'une certaine manière le sacrifice, tuer pour expier... C'est alimenter le fondement des croyances qui nous menacent!"

Le phénomène des crimes rituels a particulièrement été signalé dans des régions est-africaines naguère prospères et aujourd'hui sérieusement touchées par la détérioration des sols et de l'économie lacustre.

A la veille des élections générales prévues en Tanzanie en octobre 2010, les notables politiques préfèrent alimenter des rumeurs et des croyances surnaturelles en lieu et place des projets de société viables. "Ce qui fait le plus peur, s'inquiète Jumapili, albinos de 30 ans, c'est que des gens importants continuent de solliciter des sorciers. On dit même que les prix des potions ont grimpé ces derniers jours".

La vigilance devrait redoubler également au Burundi voisin où des élections très tendues sont prévues dans moins de 3 mois. A bientôt.

Plusieurs associations existent, le plus souvent portées par les albinos eux-mêmes. A titre d'exemple : au Mali, la Fondation Salif Keïta pour les albinos (responsable: Mamoutou Keïta). Basée au Cameroun, l'Association mondiale pour la défense des intérêts et la solidarité des albinos (Asmodisa). Tanzanie: Association des albinos tanzaniens (TAS). Le VEAC: Village enfants albinos du cameroun/. Albinos Sans Frontières Burundi (directeur: Kazungu Kassim). Association nationale des albinos de Centrafrique (Anaca)

http://www.youphil.com/fr/article/01768-le-sexe-des-albinos-ne-fait-pas-gagner-les-elections?ypcli=ano

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jeudi 29 mars 6666

______Sexe et pouvoir les deux mamelles de l’audience populaire ! Le sexe est le moteur principal du pouvoir chez les mâles.,...Selon la loi primate, le pouvoir de séduction des mâles augmente au fur et à mesure de leur progression dans l’échelle sociale.

  • De la cocaïne et du GHB, ou « drogue du violeur »

Le pouvoir permet d’assouvir ce besoin de séduire et de se reproduire. Selon la loi primate, le pouvoir de séduction des mâles augmente au fur et à mesure de leur progression dans l’échelle sociale. Le premier privilège du chef est de pouvoir séduire plus de femelles que ses subordonnées et qui plus est, les plus sexy (selon les critères des singes) et les plus courtisées.

Le rump-rump des mâles On ne s’étonnera pas que nos dirigeants et hommes de pouvoir soient réputés séducteurs, tombeurs…qu’ils soient petits, bedonnants ou vieux, peu importe. Dans notre imaginaire collectif, le chef est un séducteur, donc son grand appétit sexuel ne nous choque guère.

Ce qui est plus étonnant, c’est l’attirance de certains hommes de pouvoir pour des jeux sexuels un peu « particuliers ».

Recours à des drogues, séances de SM, échangisme… Là encore, on n’a rien inventé, si les singes Bonobos ne se droguent pas (à ma connaissance), ils ne s’interdisent aucun jeu sexuel. Ce qui leur permet de prendre du plaisir et de libérer des tensions tout en confortant les liens sociaux au sein de la tribu.

Copulation entre deux Bonobos pendus par les pieds, frottement de pénis de deux mâles face à face suspendus à une branche comme s’ils croisaient l’épée, frottement génito-génital de femelles, croupe à croupe (rump-rump) entre mâles… activité sexuelle à plusieurs tous sexes confondus, les Bonobos rivalisent d’imagination pour pimenter leur vie sexuelle comme le décrit Frans de Waal dans "Le singe en nous"

Que recherchent ces hommes de pouvoir quand ils cèdent à leurs pulsions primates ? libérer, à l’instar des Bonobos, des tensions qui sont particulièrement fortes dans la sphère du pouvoir ? Mais là où leurs cousins singes savourent l’activité sexuelle qui reste d’abord un jeu, chez nous, le jeu peut prend une tournure plus violente et plus sombre. Avec, parfois, des chutes malheureuses.

Samedi dernier, un dirigeant d’une grande chaîne de télévision a été mis en examen pour homicide involontaire. Il a été placé sous contrôle judiciaire après la mort à son domicile - vraisemblablement due à une overdose - d’un homme avec qui il avait passé la soirée en compagnie d’une troisième personne. La victime était le chef du bureau du cabinet d’un ministre et il aurait succombé à une crise cardiaque à la suite d’une partie fine au cours de laquelle il aurait consommé des produits stupéfiants. De la cocaïne et du GHB, ou « drogue du violeur », auraient été retrouvés dans l’appartement.

Cette sombre affaire révélée par le Point.fr et qui a déjà quelque peu mobilisé la toile, n’a suscité que quelques brèves dans la presse. Etrange pour une affaire qui conjugue pouvoir et sexe, les deux mamelles de l’audience populaire !

Est-ce – à dire que ces parties fines sont suffisamment courantes pour ne plus intéresser l’opinion ? pas sûr. L’omerta a dû jouer à plein. La force de frappe et de pression de TF1 et de ses alliés de presse écrite s’est révélée efficace.

Ceci étant cette histoire relève de la vie privée, et à ce titre, la presse française, à la différence de ses confrères anglo-saxons est toujours plus réticente à couvrir ce type de sujet. On ne peut l’en blâmer.

Cette affaire, qui fait écho au scandale du banquier Edouard Stern, décédé lui aussi dans des conditions quelque peu sulfureuses, nous rappelle combien pouvoir et sexe font bon ménage. Les primatologues le savent bien, c’est le sexe qui est le moteur principal du pouvoir chez les mâles.

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______L'argent, La drogue, Le sexe, Les hommes politiques : Quand le sexe prit le pouvoir, Les femmes ne sont que sexe, Les hommes ont un sexe, mais s’en servent bien mal. Légalisation des Drogues: Pourquoi l'Alcool est il en vente libre ?

  • Légalisation des drogues: sortir des impasses de la prohibition en France , c'est sortir de l'impasse du mensonge et de la prostitution psychique dans l'espoir hypothétique de limiter l'usage de ces substances..
  • [Pourquoi l'alcool est-il en vente dans ce cas ?

Autrefois, il y avait des êtres humains. Il y avait des hommes et des femmes.

Les hommes et les femmes étaient à la fois pareils et différents. Ils avaient de pareils la tête, le cerveau, le cœur, le buste, les jambes, les bras, les mains, les pieds. Ce qu’ils avaient de différents, c’étaient les seins, l’intérieur du ventre et les sexes. On oublia ce qui était pareil, et puis les seins aussi. Il ne resta bientôt plus que les sexes female, male.

Les femmes n’ont pas de sexe, les femmes ne sont que sexe. Les hommes ont un sexe, mais s’en servent bien mal. Les hommes ne sont que sexe, et il est temps que ça cesse.

On discutait du sexe faible qui n’était pas si faible que ça et qui même avait pris le pouvoir, du sexe fort qui n’était pas si fort que ça et qui même en prenait plein la gueule. On discutait du premier, du deuxième, troisième sexe, du sexe opposé - mais, alors, on ne savait plus lequel - sans oublier le petit dernier : le sexe du fœtus. On avait oublié depuis longtemps le sexe des anges, remisé au magasin des Antiquités. Le sexe des âmes en revanche fit son apparition.

« Vous êtes très sexe » était devenu le dernier compliment, les « sexy » n’avaient plus qu’à aller se rhabiller. Quant au « sex-appeal », il relevait de la préhistoire.

Suprême avancée conceptuelle, le mot progressivement devint valable pour les hommes - sur ce terrain, historiquement, ils avaient une avance certaine - et pour les femmes, mais aussi pour les homosexuel-les, les bisexuel-les, les transexuel-les, les genré-es, les dégenré-es... et même les hétérosexuel-les.

En outre, ce qui était bien avec le sexe, c’était qu’on pouvait l’employer à toutes les sauces : il pouvait être déjanté et déprimé, orienté, circoncis et anal, chrétien et rapide, criminel, allègre et rétréci, prostitué et fatigué, amateur, esclave et d’avant-garde, gratuit et militant, extrême, sinistre et fétichiste, gay, surdimensionné et prisonnier, solitaire, post-moderne et aux armées, torride, traditionaliste et tantrique, en hausse et handicapé, ignorant, mou et en trio, dangereux et vendeur, hard, laid et biologique, sans risque et dissolu, piquant, social et pudique, pervers et en plein air exotique, harcelé et fétichiste, machiste et consumériste, péché, répudié et coûteux, lesbien et noir, dissolu, libérateur, légal....

Pour éviter les répétitions et l’ennui, pour pimenter un peu tout ça, de temps en temps, on ressortait de la naphtaline des tas de mots : plaisir, désir, coït, libido, éros, orgasme... Plein de gens ne voyaient toujours pas en quoi cela pouvait concerner leur vie et/ou n’y comprenaient toujours rien, mais personne n’osait le dire, au risque de passer pour un-e attardé-e mentale, un-e minable, un-e frustré-e.

Malgré - ou plutôt, du fait - de cette omniprésence, les débats ne cessaient de se complexifier : on discutait du sexe qui ne fait plus partie de la sphère privée ; de la justice qui perdait la tête dès qu’elle abordait le sexe ; du tabou du sexe dans la bourgeoisie - quant à la classe ouvrière, même les Trotskystes ne savaient pas quoi en dire - ; des négociations pétrole contre sexe ; des relations complexes du sexe, de la faucille et du marteau ; des préjugés moraux qui se cachent sous les discours du sexe ; de la dédramatisation du sexe qui persistait à ne pas se dresser fier comme Artaban ; de la vérité de l’être révélé par le sexe mais aussi de la nécessité de libérer le sexe pour se libérer du sexe ; de l’importance du facteur sexe dans la course à la Présidence ; de l’injustice du commerce du sexe à deux vitesses ; de l’ouverture probable de l’Église au sexe ; de la place complexe du corps entre le sexe et ’le genre’ ; de l’interface sexuelle du colonialisme, etc., etc.

Personne ne s’y retrouvait plus vraiment, mais dans cette confusion, certain-es espéraient vivement qu’on réglerait la question du féminisme qui, à l’exception des femmes, emmerdait tout le monde. Néanmoins, le problème était qu’il y avait toujours le risque que quelqu’un-e dise que les hommes et les femmes avaient un sexe différent. Il y avait toujours un homme qui disait que son sexe, aussi, était aimable, épanoui, doux, attentif, vulnérable ; il y avait toujours une femme pour dire que son sexe était, lui aussi, exigeant, égoïste, sauvage, tellurique. Et il y en avait de plus en plus qui ne s’y retrouvaient vraiment plus du tout, ni dans ces comparaisons, ni dans ce galimatias. Plus grave, le sexe était censé - libéralisme oblige - être choisi ou contraint, et, en prime, avec ou sans désir : il fallait réfléchir et surtout répondre et ça devenait très compliqué.

Les discussions, de plus en plus confuses, finissaient de plus en plus mal. Et c’était d’autant plus embêtant que personne n’était satisfait - de toute façon, il n’y avait plus aucune norme à laquelle se référer - , que tout le monde savait que tout le monde mentait et que tout le monde commençait à en avoir vraiment marre de cette overdose.

La libido, déjà bien malmenée, baissait de manière alarmante. Certains, même, pensaient que tout ça, à part faire les enfants, ça gâchait la vie de tout le monde et qu’on vivait, sinon bien mieux, sans, mais assurément, plus tranquille. Certains osaient affirmer que, tous comptes faits, l’abandon du sexe, n’était somme toute pas tellement plus difficile que celui du tabac. Ça commençait à devenir dangereux car c’étaient les bébés dont on avait besoin pour aller acheter chez Carrefour et payer les retraites qui risquaient eux aussi de diminuer.

Le sexe alors prit les choses en main. À force de parler de lui, de lui sans cesse - d’autant qu’il y était pour quelque chose - il se dit qu’il était temps qu’il ait un projet et une stratégie. Il lut Machiavel, Marx, Clausewitz et les féministes. Il devint beaucoup plus sûr de lui. Il décida donc de faire du profit, un maximum de profit, sur son nom. Mais il cachait mal qu’il aspirait à bien d’autres ambitions.

Il se trouvait qu’il y avait déjà pas mal de temps, des gens avaient pensé à gagner pas mal d’argent en faisant payer la seule chose qui était gratuite et - dans la meilleure des hypothèses - gratifiante : l’amour. Il se mit alors efficacement au turbin et pensa de suite global : il décida de faire du business à grande échelle, sous toutes ses formes : familiales, artisanales, petites entreprises, moyens commerces, grandes industries, multinationales cotées en bourse, tout était bon. 2.000 mètres carrés de sexe par ville devint vite le norme ; les sex-shops avaient du mal à soutenir la concurrence. L’État vint à leur aide, notamment pour maintenir des lieux de convivialité. Il devint tout à la fois une fonction, un service et un produit d’intérêt économique général. Son succès fut tel que même des écolos se mirent au commerce équitable. La Grameen Bank adapta ses formulaires.

Cependant, malgré ses succès indéniables, il y avait encore des gens qui disaient que, derrière tout ça, se cachaient de biens vilains projets. Il prit alors le taureau par les cornes pour faire cesser les déplorables tabous le concernant.

Dans un premier temps, le sexe utilisa assez efficacement - il faut lui rendre cet hommage - les arguments d’autorité, l’intimidation, les provocations. Rien de plus classique. Il commença petit : pour éviter d’avoir à répondre aux critiques auxquelles il était confronté, un qualificatif fut, un temps, systématiquement employé qui d’emblée était censé clouer le bec à tous ses opposants : « puritain-e ». Il le testa sur les agrégé-es de philo et ça marcha. « Imbécile », passe encore, on pouvait tenter de se défendre, mais « puritain-e », c’était censé être impossible. Ça voulait dire qu’on n’était pas libéré-e, pas moderne, pas tendance, pas aux normes, pas formaté-e, pas dans l’air du temps. Et donc que non seulement on n’avait rien compris à rien, mais en outre, qu’on était conformiste, traditionaliste, réactionnaire. Lorsque cela ne suffisait pas, à « puritain-e », il ajoutait : « moraliste ». Ça c’était l’injure suprême, l’anathème qui devait terrasser l’adversaire. Quant à ceux et celles - qu’il avait repéré-es depuis longtemps - qui disaient que récuser « le moralisme », quand on n’en avait pas une autre morale à mettre à la place, n’était ni plus ni moins que la barbarie en marche, ils/elles n’avaient même pas le temps de commencer à expliquer pourquoi, qu’il les avaient déjà mis-es hors-jeu.

Ces arguments s’étant un peu, à la longue, usés, il décida de choisir quelques boucs émissaires. Classique encore. Plus ses cibles étaient importantes, plus il était content. Mais ce qu’il avait en tête, à terme, c’était, en temps utile, de pouvoir diriger contre elles, la colère, la haine de tous ceux surtout des hommes, les statistiques étaient sans appel qui, tout en souhaitant s’identifier à lui, n’y parvenaient pas. Il pensait même être assez vite en mesure de diriger contre ses ennemi-es toutes les frustrations du monde. Sur les mécanismes à mettre en place, il y avait tant d’exemples dans l’histoire qu’il n’avait qu’à piocher là où il les pensait, pour lui, le mieux opérationnels. La lecture d’Hannah Arendt l’aida beaucoup.

Quant à la défense de son propre honneur - auquel il affirmait avec force avoir droit comme tout le monde - il en était d’autant plus sourcilleux qu’il avait, au cours des siècles, pris l’habitude d’en avoir une conception toute particulière. Aux menaces, aux attaques, aux injures, succédèrent les procès, accompagnés - lorsque c’était vraiment nécessaire à l’affirmation de sa crédibilité - de quelques réalisations de ses menaces. L’argent, ce n’était pas vraiment le problème, pas plus que de trouver des bon-nes avocat-es - quelques tueurs n’étaient pas superflus - sans trop de scrupule.

Malgré tout, il y avait encore des lieux où il était encore persona non grata. Il n’eut de cesse de les pénétrer ; et, à ça, il était très fort. Alors, il s’immisça partout sans vergogne ; on le sortait par la porte, il rentrait par la fenêtre. De sa plus petite avancée, il faisait un Austerlitz.

Dès lors, de plus en plus nombreuses étaient les personnes qui avaient de moins en moins la parole. Elles se rajoutaient à tous ceux et celles qui, depuis si longtemps, n’osaient, ne savaient pas, ne voulaient parler, ni de sexe, ni de sexualité. Et surtout, à toutes celles qui ne comprenaient pas bien le rapport entre elles et leur sexe. Dès lors, il avait le champ libre quasiment pour lui tout seul.

Il eut une très bonne idée et décida de laisser la parole à ses travailleuses. Pas les ouvrières, nuance ! Quand elles s’affirmaient, écrivaient, manifestaient, étaient à la télé, lui était aux abonnés absents. Mais comme elles faisaient son boulot, ce n’était vraiment pas la peine qu’il se dérange. Grâce à elles, en outre, il avait réussi, faute de combattants, à supprimer la lutte des classes.

Elles eurent beaucoup de succès. Les travailleuses du sexe, ça faisait plaisir à la gauche qui s’était fait piquer les travailleurs - lesquels, donc, de moins en moins votaient pour elle - et qui, en féminisant le mot, espérait faire oublier les millions de travailleuses que le socialisme avait allègrement sacrifiées. Ça faisait plaisir à la droite qui avait toujours considéré qu’il ne pouvait y avoir d’ordre sans famille et bordel. La religion, ça se négociait. Ça faisait surtout plaisir à tous ceux, à droite comme à gauche et au centre, qui, même en fouillant dans les fonds de tiroirs, ne savait plus comment trouver à faire de l’argent. Ça faisait surtout plaisir à ceux et celles d’entre elles qui s’affirmaient urbi et orbi libres, épanouies et heureuses, belles et désirées et - cerise sur le gâteau - payées ! Quant aux ’autres’ - celles qui ne rentraient pas dans lesdits qualificatifs - elles étaient entrées depuis longtemps dans la colonne : « pertes et profits ». Seules quelques-unes, triées sur le volet, que l’on avait fait entrer dans la catégorie : « esclave moderne » pouvaient avoir droit à un peu de profit - en solde de tous comptes - pour toutes les pertes qu’elles avaient subies. Pour les autres « esclaves », on ne pouvait donc pas faire grand chose, depuis le temps que ça durait. En racheter quelques-unes peut être ? Quant à toutes les autres, qui, non contentes d’être moches, aigries, flouées, secrètement jalouses des prostituées sans oser depuis des siècles le reconnaître, étaient, en outre, baisées gratos, elles étaient vraiment de pauvres connes.

Très vite, le sexe décida de porter un intérêt tout particulier aux féministes. Pour cela, il ne s’encombra pas de difficultés : plus c’est gros, mieux ça passe, c’est bien connu : il s’autodéclara féministe. Crédible ou pas, il s’en foutait. Et, le pire, c’est que ça marcha. Là, il avait fait très fort. Il sut se faire modeste, mais il cachait mal le fait que se déclarer féministe était sa plus grande jouissance. Il faisait, en outre, d’une pierre trois coups : il se conférait une image d’intello et de militant respectable et respecté ; il vidait le féminisme de toute doctrine et de toute légitimité ; une fois dans la place qu’il assiégeait littéralement, il en vidait toutes celles qui le récusaient.

Ce qu’il voulait avant tout, c’était que tout soupçon de criminalité qui, depuis des siècles, lui collait à la peau, disparaisse. Pour cela, il fallait qu’on le reconnaisse comme un interlocuteur valable : il était prêt dès lors à discuter avec tout le monde, de tout, de rien, pourvu qu’il ne s’agisse pas de l’essentiel. Pour cela, il voulait sans cesse - c’en était devenu une obsession - qu’on lui parle, qu’on discute avec lui, qu’on le lise, qu’on l’invite. On lui parla, on discuta avec lui, on le lut, on l’invita. Il sut attendre le respect. Mais il avait une fragilité intime : tant qu’il restait une seule personne qui se refusait à lui, il était frustré, en manque, furieux.

Comme le fait qu’il soit devenu féministe n’était pas évident à faire avaler - la pilule était un peu grosse, il le reconnaissait lui-même - il décida d’investir la culture. Il demanda aux intellectuel-les, aux chercheur-euses d’écrire plein de livres sur lui. Ce qui fut fait. Il demanda aux cinéastes, aux romanciers, de faire plein de films et de romans sur lui. Ce qui fut fait. Il demanda aux journaux d’écrire plein d’articles sur lui. Ce qui fut fait. Des festivals, des concerts, des quinzaines, des spectacles, des expositions, des musées qui lui étaient - exclusivement ou non - consacrés voyaient le jour un peu partout. La carte de l’implantation de Coca-Cola dans le monde devient progressivement la sienne ; il la supplanta vite en amplitude.

Comme il risquait d’y avoir overdose de baise/porno - après le Kama-Sutra, c’est difficile de faire nettement mieux et beaucoup plus neuf - il inventa un truc très efficace : quand le sexe, à lui tout seul, s’épuisait, on en saupoudrait un peu ou beaucoup partout ailleurs : un petit ajout de sado-masochisme par-ci ; une réhabilitation de Sade, par-là. Une réécriture de l’histoire féministe, par-ci, une scène de bordel par-là. Pas mal de Hugh Hefner comme parangon de la liberté de la presse, par-ci ; plein de reportages sur les ’trafiqué-es’ du sexe par-là. Et beaucoup de messages, beaucoup d’analyses et de projets sur le sida....

Tout ça - et bien d’autres choses encore - finirent par obtenir leurs effets. Au terme de toutes ces productions, il devenait de plus en plus acquis - si l’on en croyait ce que l’on lisait, voyait, entendait tous les jours - que « la liberté sexuelle » l’expression, il est vrai, n’était vraiment pas claire et c’était donc bien fait pour sa gueule était synonyme de femmes nues « l’art » et Courbet plus particulièrement, fut pas mal sollicité, de partouzes, d’échangisme, de pornographie, de sado-masochisme.

Et comme tout ceci nécessitait des lieux pour toutes les bourses, il en créa de très fonctionnels, bien propres et pleins de personnes consentantes. On discuta, un temps, dans quelques pays, du consentement des enfants, cela ne dura pas longtemps. Une fois que le sexe était bien entré dans la tête, il n’était plus contesté par personne que le vendre était la seule solution. Il n’y avait en effet pas d’autre alternative ni au chômage - d’autant qu’il n’était plus nulle part indemnisé - ni à la mort par inanition faute d’avoir à manger. Beaucoup de monde était donc concerné.

Le sexe avait fait de grands pas, mais ça ne lui suffisait pas. Il continua à penser et, à force de réfléchir - comme il avait beaucoup d’argent, ça aidait - il décida de s’attaquer à l’enseignement. Il avait certes déjà pas mal investi la place dans le primaire et le secondaire grâce à la porno, mais il décida de faire plus noble. Il créa des écoles, des universités, des centres de recherches. On enseignait, on travaillait, on cherchait sur le sexe qui travaille, celui qui allaite, celui qui donne naissance, celui qui a le sida, celui qui se masturbe, celui de Louis XVI et celui de la tarentule. On n’oubliait pas non plus le sexe francophone, le sexe colonial, le sexe anal, le sexe des sciences, le sexe des plantes, le sexe au travail...C’était infini.

En philosophie, on étudiait - expurgé de tout l’inutile - Nietzsche, Schopenhauer auquel il adjoint Sade, Sacher-Masoch, Krafft-Ebing, Lombroso, Darwin, Bataille, Gyotat... En littérature, on étudiait tous ceux qui, un jour - là, on n’avait que l’embarras du choix - avaient vanté les plaisirs qu’il était censé procurer à ceux qui étaient du bon côté du manche. Dès lors, le nombre des femmes qui n’étaient déjà pas très nombreuses dans le domaine diminua de façon sensible ; mais, comme d’autres, lancées peu ou prou par lui et ses copains, et donc très médiatisées, finirent par occuper l’essentiel de l’espace éditorial, cela tendait à revenir au même, ou presque.

Dans les cours, on reprenait à zéro l’histoire de l’humanité : ceux sur la liberté, le choix, le libre-arbitre, le consentement, enseignés en première année, en étaient les fondements. Le libertinage se fit éthique ; le patriarcat, supercherie ; le désir, raison ; la confusion intellectuelle, critère d’excellence. Certes, tout cela n’avait aucun rapport ni avec les faits, ni avec le réel, ni avec l’histoire, ni avec la pensée, mais, comme c’est justement de tout cela dont il ne voulait plus, ça fonctionnait très bien. Il rendit un hommage appuyé à la publicité - à laquelle il conféra une place de choix - qui avait amplement labouré le terrain sur lequel il n’avait plus qu’à semer. La critique - qui se devait sévère - de l’affirmation : « L’homme a un pénis, mais le vagin possède la femme » d’Otto Weininger était donné comme sujet de réflexion/critère de sélection à l’entrée. Tout le monde se pressait dans les amphis. C’était très intéressant et il y avait beaucoup de débouchés : il y en avait pour les intellos, les commerciaux, les gestionnaires, les DRH, les juristes, mais, il faut le reconnaître, nettement plus pour les femmes et les hommes à tout faire...

Il investit même le champ religieux mêlé au païen et aux sectes : il créa des icônes, des saintes, des idoles, des prêtresses pour célébrer son culte. Le sexe cependant ne perdait jamais le Nord ; l’idéologie, l’argent, la religion, c’était très bien, mais c’était aléatoire. Il devait s’enraciner plus profondément pour que plus personne ne puisse le déboulonner. La politique lui fut une nécessité. Et comme il avait des copains dans l’armement, la drogue, le jeu et toutes les mafias déjà bien installées, ça alla plus vite et ce fut plus facile.

Il découvrit qu’il y avait des textes internationaux qui disaient des trucs qui le gênaient aux entournures parce qu’il était écrit que faire de l’argent en vendant le sexe des autres était interdit. Il décida donc - en douce, sans que personne ne le sache et sans jamais en parler en public et ça, c’était vraiment malin - de payer très cher des gens très intelligents pour qu’ils le débarrassent de ces vieux machins. Et pour qu’ils inventent de nouveaux mots qui lui iraient comme un gant. Ce qu’ils firent.

Un grand pas en avant était accompli. Le terrain était déblayé. Il pouvait agir au plan national et faire voter ses lois. Pour ce faire, il pénétra dans les lieux où les choses étaient censées - peu ou prou - se décider. Il lui fallut juste au début se travestir un peu, mais le prestige qu’il avait progressivement acquis l’aida beaucoup. Il convainquit beaucoup de monde de lui donner raison. À leur décharge, si, souvent, tous ces gens ne se rendaient pas trop compte de ce qu’on leur demandait, de toute façon, ils avaient tellement besoin d’argent qu’ils n’étaient pas trop regardants. Plus encore, chez certains, son passé de cruauté, d’indifférence à la douleur d’autrui et de cynisme absolu fut sa meilleure propagande.

  • Il obtint ainsi, en article 1, que « Le droit au sexe », et, en article 2, « Le droit de s’exploiter soi-même pour le compte d’un tiers » soient inscrits dans la nouvelle Déclaration universelle des droits humains. Avec celui qui était devenu son compère, l’État, ils imaginèrent - pour se protéger de toute dénonciation indue - un article 3 qui créait un délit d’« aide non intentionnelle à la criminalité transnationale organisée ». Celui-ci - une seule fois utilisé contre un clampin - remplaça tous les autres textes inscrits depuis des lustres dans des codes que personne ne lisait ni n’utilisait plus.

La loi du sexe - c’est à dire sa liberté sans limite - avait eu raison de la loi.

  • Il obtint que les abolitionnistes soient poursuivi-es pour complicité de crimes. Un temps, il hésita à demander symboliquement à Versailles l’abolition des privilèges que les abolitionnistes avaient, disait-il, indûment obtenus sur lui. Il passa outre à ses scrupules et il l’emporta, sans trop de difficultés.
  • Il obtint qu’en France, la devise de la République devienne : « Liberté, marché, sexualités ». Certain-es défendirent le maintien de la référence à l’égalité ; la lutte fut brève.
  • Il obtint que chaque ville soit contrainte - en sus des logements sociaux - de construire des lieux (cabanes, garages, zones de sexe, drive-in, lieux de rencontre pourvus de toutes les étoiles du Michelin : les appels d’offre furent lancés) où l’on pouvait le caresser, le regarder, le pratiquer, le consommer, l’échanger, le commander, le télécharger, le donner, le louer, le prêter, le vendre, le torturer... matin, midi et soir. Et même le tuer.
  • Il obtient que fut considéré comme un motif automatique de séparation le fait pour quiconque d’être privé indûment de sexe.
  • La devise inscrite aux frontons des lieux publics fut : « Sois ce que ton sexe fera de toi ».

Il avait toujours plein de projets et de nouvelles idées dans sa besace.

Grâce à la culture, à l’enseignement, au droit, à la politique, il élargit encore un peu plus son pouvoir, son assise, ses ambitions. Il créa des Coupes du monde, des Olympiades, des parcs à thèmes, des espaces publics ’sexe-attitude’, des Centers parks, des festivals, des salons, des temples, des comptoirs, des foires, des Académies du sexe. Dans ces lieux, il décida que les pulsions et les capacités sexuelles et marchandes seraient concomitamment excitées, améliorées, enrichies, rendues plus efficaces, plus performantes, plus rentables. L’entrée était gratuite pour les filles, jusqu’au jour où l’offre dépassa la demande ; alors ce fut payant pour tout le monde, mais déductible d’impôts.

Mais comme il y avait toujours quelqu’un-e pour dire qu’il faisait de l’argent de manière pas très catholique ; comme, de très irrésistible et incontrôlable qu’il était dans sa jeunesse, il devenait de plus en plus malin, il entendit un jour une phrase : « Sexe sans conscience n’est que ruine de l’âme » qui fit tilt. Alors, il décida d’investir dans les valeurs : il se fit alors esthète, prophète de l’échange, du partage, de la solidarité, de la jouissance, de l’émotion, de la joie, du bonheur. Le sexe se déclara en mal d’amour. Il apprit même à déclarer ses sentiments. Cette décision, qui ne lui avait financièrement que peu coûté, lui rapporta beaucoup.

Mais ça ne lui suffisait toujours pas. Tant qu’il avait encore quelqu’un-e à combattre, et même à convaincre, cela signifiait qu’il avait quelque chose à prouver, ce dont il ne voulait en aucun cas. Il se dit alors que le meilleur moyen d’éviter tout retour à une quelconque justification - preuve de faiblesse par excellence - était de se refaire une virginité politique ex nihilo ou quasi. Il se paya alors le luxe de se dire pas assez payé, exploité, dominé, violenté. Il rencontra une personne qui lui avait dit qu’il avait été violé : il déclara qu’il était vraiment contre et que c’était très mal. Il créa des associations d’aide aux victimes, ouvrit des lieux de parole et des cliniques où se côtoyaient masseurs/euses, médecins, chirurgien-nes, psy, sexologues, sexopathes, sexophiles, pédophiles réhabilités du fait de leur amour incontestable pour les enfants. Après pas mal de conflits de préséance, la cohabitation se fit sereine.

Mais il y avait, malgré tout ça, toujours quelqu’un-e pour dire qu’il était du côté des salauds. Il décida alors d’investir la critique du système : comme il y avait pas mal de monde déjà sur la place, il se fit vite des amis. Il déclara contester l’ordre établi. Il affirma qu’il était le défenseur des pauvres, des exploité-es, des exclu-es, qu’il était le porte-parole des veuves et des opprimé-es. Pour être celui des féministes, il dut attendre un peu. Il écrivit qu’il était multiculturel et même qu’il défendait tous les sans-papiers ; au plan mondial, ça faisait beaucoup. Il se fit l’apôtre de la lutte contre tous les tabous et tous les stigmates, contre toutes les transgressions et toutes les discriminations. Il n’avait pas le temps de faire dans la dentelle ; il faisait feu de tout bois.

Il fit florès chez les anars, les libertaires, les gauchistes, les écolos. Ils étaient tous très contents d’eux. Enfin, leur mauvaise conscience - pour ceux qui en avaient - pouvait aller se rhabiller sans plus trop les encombrer. Tous les autres riaient ou ricanaient, c’était selon dès lors qu’on parlait de lui ; l’habitude en était devenue une seconde nature.

Ce qu’il voyait c’était que ça marchait. Plus il était polymorphe, plus son profit, mais, plus encore, son emprise augmentait en relation avec la capacité qu’il avait de s’affirmer envers et contre tout. La fascination du pouvoir fonctionnait en sa faveur. Aussi, progressivement, il commença à se foutre royalement des gens qui continuaient à lui répéter que c’était vraiment pas bien de faire ce qu’il faisait. Sa philosophie - la vraie, pas celle qu’il vendait - était que, comme de toute façon, la vie ne valait rien, ou pas grand-chose, autant qu’elle rapporte. Et comme il n’était pas le seul à vivre de ce credo, il trouva pas mal d’allié-es.

Il avait le monde à sa portée : il était dorénavant libre, abondant, facile d’accès. Majeur, mineur et vacciné. Il continua sa marche en avant et géra efficacement tous les problèmes qu’il rencontra.

  • Il s’inquiéta un temps de la raréfaction du désir, des baiseurs, des hardeurs, des trackeurs, des hommes virils. En effet - et c’était pour lui vital - il fallait sans cesse augmenter la demande qui ne pouvait ni stagner, ni encore moinsrégresser.

Les pannes de sexes, après le Viagra, remboursées, creusaient tant le trou de la Sécu qu’il fallut sévir. La répression n’était pas suffisante pour régler le problème : il était confronté à des contraintes physiologiques difficilement dépassables.

Qu’à cela ne tienne. Il fit appel à la technologie qui vint à son secours. Des êtres-sexes-machines - de toutes les tailles, de toutes les couleurs, de tous les âges - furent inventé-es ; ils/elles inondèrent le marché. Pour mieux en faire comprendre l’utilité, la fonction, les avantages et la manière de s’en servir, on les diffusa gratuitement dans toutes les écoles. Et il organisa - pour fêter cette immense innovation culturelle - de gigantesques fêtes au cours desquelles on brûla tous les gods d’un profit ridicule dans d’immenses et salvateurs autodafés.

  • Il s’inquiéta un temps du coût grandissant des pots-de-vin et de la corruption qui, même à la petite semaine, finissait par alourdir les ardoises.

Qu’à cela ne tienne. Il décida d’arrêter de perdre son temps en palabres épuisantes, séductions aléatoires, mensonges minables. Il acheta tous les gouvernements, les parlementaires et autres fioritures. Comme, de toute façon, ils ne servaient plus à rien et, qu’en plus, ils se faisaient injurier toute la journée, ils se dirent qu’au moins, avec lui, ils pouvaient maintenir - et, pour certains, nettement augmenter - leur niveau de vie. Ils n’étaient pas exigeants : un ou deux seulement pinaillèrent sur les termes du contrat ; on n’entendit plus parler d’eux. Dès lors, tout devint plus simple. Il posséda l’État, tous les États - d’autant plus aisément que, lui, avait un projet planétaire - et il en fit sa propriété privée : il n’avait qu’à dire ce qu’il voulait et c’était fait dans l’heure.

  • Il s’inquiéta un temps des difficultés persistantes à trouver la matière première afin d’alimenter le marché. Car les plus riches ne voulaient pas des êtres-sexes- machines qu’il avait inventés et continuaient à réclamer des êtres humains en chair, en os, en sexe ; et, pour les très, très riches - c’était prévu sur la carte - avec l’âme en plus.

En outre, les discounts du sexe, même rachetées par les multinationales, même après avoir piqué tout l’argent des actionnaires, même après avoir licencié tous ceux et celles qui n’étaient pas corvéables à merci - et qui en plus devaient dire merci - faisaient tellement baisser les prix que plus personne n’y retrouvait sa mise.

Qu’à cela ne tienne. Il supprima les arrestations continuelles, les décisions d’éloignements répétés, les mises en centre de rétention, les rapts, les razzias coûteuses, ponctuelles, éternellement à recommencer. Il décida l’instauration de l’état de guerre permanente. La démocratie ne résista pas longtemps : il y avait tant de temps qu’elle avait avalé tant de couleuvres, dit et fait n’importe quoi, que personne, pas même ceux qui étaient payés pour la rendre un tant soit peu encore crédible, n’y croyaient plus. Tout ce qui avait été mis sur place pour la lutte contre le terrorisme - à laquelle quelques gogos continuaient à croire - fut très utile : la logistique nécessaire pour alimenter le marché était opérationnelle. Il commanda à ses copains déjà dans la place des avions renifleurs sans pilote qui encerclaient une région après en avoir fait préalablement sortir les animaux nécessaires à la rentabilité des parcs nationaux et l’inondaient de gaz asphyxiant. Et puis, après, les bulls entraient en action, ramassaient ceux qui étaient par terre dans des bennes et remplissaient les gigantesques camps dans lesquels les sélections les plus rationnelles étaient effectuées. Des lebensborn pourvus de toutes les nouvelles techniques scientifiques y étaient adjoints.

  • Il s’inquiétait enfin de ce que certain-es, ça et là, rechignaient encore à croire à l’avenir et aux slogans qu’il proposait, imposait, exigeait : « Le sexe comme raison d’être », « Le sexe pour horizon de vie », « Le sexe est le moteur de la vie », et enfin, le meilleur, : « Fais de ton sexe une œuvre ».

Qu’à cela ne tienne. Il décida qu’on n’avait plus le temps de traiter individuellement les récalcitrant-es. Aisément retrouvés par des tests de sélection qu’aucun détecteur de mensonge ne pouvait contourner, ils et elles rejoignaient dans les camps ceux et celles qui ne voulaient plus de lui, à aucun prix, qui ne rêvaient que chasteté, intégrité, repli sur soi, respect de soi, individu-e. Et qu’on y avait enfermé-es depuis longtemps.

Tout ce beau monde - pour pas un rond - travaillait le jour par roulement, en trois/huit, pour fournir en produits inutiles les milliards de personnes que l’on avait persuadées de leur absolue nécessité, tandis que, la nuit, tout le monde, après les sélections qui décidaient des affectations, devait baiser et être baisé. Indifféremment et obligatoirement. Aucune excuse n’était admise ; plus encore, à la moindre résistance, la dose était doublée.

Il savait en effet depuis longtemps qu’il n’y avait pas que la guerre, ni la famine dont la fonction était de contraindre les peuples à exécuter la volonté faite loi des plus forts. Le viol généralisé/rationalisé contribuait, plus efficacement que tout, à briser ceux et celles qui persistaient à tenter de continuer à penser qu’il pouvait y avoir une vie où le sexe trouverait la juste place que chacun-e pouvait, voudrait bien lui accorder. Dès lors, bien sûr, le viol en ce qu’il portait en lui la permanence d’un lien avec l’idée, la notion, l’hypothèse d’une contrainte, disparut du vocabulaire, de la pensée.

Les moyens qu’il employait dans ces camps étaient un mixte de ceux venus des plantations, des tranchées, des prisons, des gangs, des ANPE, des bagnes, des chaînes de montage, des stades. À grande échelle. Mais, ceux des bordels - ceux qui avaient si bien fait leurs preuves dans l’histoire qu’ils avaient réussi à faire disparaître de la mémoire du monde les dizaines de millions de femmes qui y avaient été enfermées - en furent les modèles de base : ils étaient les mieux rôdées, et surtout les seuls justifiés.

Car il fit tant et si bien, qu’à la fin, il avait amassé toute la fortune du monde - même après les paiements des mercenaires, des dealers, des politiques, des journalistes, des gardiens - il en restait encore pas mal, mais il n’y avait plus personne. Sur les ruines fumantes de toutes les guerres qu’il avait menées pour alimenter le marché, sur les ruines de toutes les personnes violées, usées, détruites, broyées, il avait fini par tout bouffer, fait table rase de tout. Il ne restait plus que les parcs nationaux pleins d’animaux sauvages, mais il n’y avait plus personne pour les nourrir et être au guichet à l’entrée.

Le monde n’était plus qu’un gigantesque et monstrueux phallus, à côté duquel les twin towers faisaient figure de cabanes à lapins.

Le sexe - tout seul - avait gagné.

L’ennui, c’est que tout le monde était mort. Sauf deux - un homme, une femme - qui, par miracle, restaient encore vivants.

Et il fallut tout recommencer.

Affirmer qu’il y a des êtres humains. Des hommes et des femmes, juste un peu plus compliqués qu’avant. Mais toujours pas égaux. Car les pouvoirs du sexe mâle, ceux du phallus, n’avaient toujours pas été abolis.

  • De : psychisme negrier (children of the street, children soldier)

Le lundi 29 mars 2010 à 17:11

Légalisation des drogues: sortir des impasses de la prohibition en France

La plupart des nations occidentales, confrontées à la question de la consommation de drogues, et notamment de drogues dures, ont choisi une voie répressive, fondée sur la prohibition, dans l'espoir hypothétique de limiter l'usage de ces substances.

En France, notamment, N. Sarkozy, ministre de l'intérieur, a confirmé devant le Sénat Français (lien vers son discours((http://www.interieur.gouv.fr/rubriques/c/c1_le_ministre/c13_discours/2003_04_23_drogues)http://fahayek.org/index.php?option=com_content&task=view&id=67&Itemid=40) la ligne répressive qui continuera de prévaloir dans le traitement du problème lié à la consommation des drogues en France.

Face à cette approche répressive, que bien des libéraux estiment vouée à l'échec perpétuel, il existe une autre voie, peut-être difficile à promouvoir auprès du grand public, mais prometteuse en terme de résultats, c'est celle de la légalisation de la consommation, de la production et du commerce de toutes les drogues.

Voyons en quelques questions et leurs réponses, sous l'angle d'une analyse pragmatique d'inspiration libérale, pourquoi la légalisation de la consommation et du commerce (sous certaines conditions) des drogues pourrait constituer une bien meilleure réponse que la prohibition au problème de santé publique posé par la consommation de drogues.

Dans cette interview, sont abordées la dangerosité intrinsèque des drogues légales ou illégales, les effets pervers de la prohibition sur la sécurité publique, les différentes réponses libérales à ces problèmes, les effets bénéfiques que l'on peut en attendre, leurs dangers éventuels (il faut rester lucides), et quelques pistes pour mettre en oeuvre une réforme politique d'inspiration libérale dans un domaine qui déchaîne facilement les passions.




Q. Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il maintenait une ligne répressive vis à vis des consommateurs de toutes les drogues. Peut-il de cette façon résoudre les problèmes posés par la consommation de ces substances ?

R. Il faudrait d'abord que la nature du problème soit clairement définie. La consommation de drogues, licites ou illicites, est indubitablement un problème de santé publique, du fait des dégradations que ces substances font subir à l'organisme des consommateurs et du nombre de personnes concernées (il y aurait 180.000 héroïnomanes en France, source centre d'accueil et d'aide aux toxicomanes, CAAT ). Mais est-elle un problème de sécurité pour elle même, ou du fait qu'il s'agisse d'une substance prohibée ? L'analyse libérale penche clairement pour la seconde réponse. De surcroît, Nicolas Sarkozy, en refusant de faire une différence entre les drogues telles que le cannabis et la Marijuana d'une part, et l'héroïne ou la cocaïne et ses dérivés (crack) d'autre part, commet une grave erreur d'appréciation qui décrédibilise son discours.

Q. Vous voulez dire que N.Sarkozy a tort de considérer que les drogues "à fumer roulées" ne sont pas des drogues douces ?

R. Non, de ce point de vue, son discours est recevable. Ce sont des substances psychotropes dont le principe actif (le delta 9 THC on Tétra Hydro Cannabinol), régulièrement consommé, provoque une accoutumance certaine, et des dégâts sur le fonctionnement cérébral pouvant aller jusqu'à des troubles graves du comportement, troubles qui peuvent être durables au delà d'un certaine durée de consommation élevée, et peuvent parfois entraîner des pulsions violentes ou suicidaires. De surcroît, on trouve désormais sur le grand marché noir de la drogue des variétés de cannabis enrichies artificiellement en THC* (quand elles ne sont pas purement dopées à l'héroïne...), qui peuvent provoquer des dégradations rapides de certaines facultés intellectuelles. (sources: ofdt, et drogues.gouv.fr )

  • nb. La concentration "normale" de résine de cannabis en THC est de 8 à 9%, à partir de 13 à 14%, des troubles de comportement très graves peuvent apparaître. (source : "violence, la démocratie en danger", F. Montillot et C. Pernès, editions Prat.)

De ce point de vue, ceux qui disent qu'ils faut légaliser le cannabis parce qu'il ne s'agit pas d'une substance si dangereuse ne rendent pas service à leur cause, tant cette argumentation simpliste est facilement démontable. Mais malgré tout, mettre sur un même plan les drogues "végétales à fumer" et les dérivés du raffinage de l'opium ou de la coca n'est pas crédible.

Q. Pourquoi ? comment distinguer les dangers constitués par les différentes drogues ?

R. On peut classer ces dangers en 5 catégories:

  • 3. La probabilité d'atteindre l'accoutumance pour un "primo-consommateur"], et la rapidité avec laquelle cette accoutumance survient.

Si on compare les drogues légales et illégales dans chacun de ces domaines, on se rend compte que le cannabis, dans ses variantes "normales" (non gonflées artificiellement à l'héroïne ou en THC...), n'est pas plus dangereux que l'alcool (voire parfois moins), qui lui, est légal, et nettement moins dangereux que les opiacées.

Reprenons ces 5 points un par un:

1 > Risque létal lié à l'absorption: le risque d'overdose est parfaitement réel en ce qui concerne l'héroïne, le crack, la cocaïne. Les statistiques officielles de l'OCRTIS, dûment sous estimées par ailleurs (voir cette étude), font état de 120 décès liés à l'absorption de ces substances en 2000 , auquel il faut ajouter 148 décès par SIDA liés à l'utilisation de seringues infectées (lien pdf). En revanche, les statistique officielles ne recensent aucun décès pouvant être imputé aux effets physiologiques directs de l'absorption du cannabis. De même que si les commas éthyliques sont nombreux, les morts directes par overdose d'alcool sont, heureusement, fort rares. Bien entendu, cela ne rend pas compte des morts liées aux "effets collatéraux" de ces substances, que nous verrons plus loin.

2 > Dégradations physiques liées à un usage répété: le cannabis est réputé pour son action à long terme sur le cerveau: baisse de la volonté, troubles des capacités intellectuelles, troubles de la personnalité. Les sites officiels sont assez discrets sur les effets physiologiques du THC sur l'appareil respiratoire ou cardio-vasculaire, alors qu'ils sont intarissables sur les dangers (graves et identifiés au demeurant), du tabac. Cela ne signifie pas forcément que ces effets soient inexistants, mais ils sont apparemment d'ordre secondaire.

Il en va tout autrement des dégradations causées par la prise régulière d'héroïne ou de crack (nb. Le crack est un dérivé de la cocaïne qui se présente sous forme de cristaux à fumer) . Les reportages parfois diffusés à ce sujet montrent que les consommateurs réguliers sont réduits à l'état de véritables épaves, physiquement et intellectuellement. D'ailleurs, un grand nombre de décès liés aux effets secondaires de la drogue ne sont pas comptabilisés comme tels. Une avocate me disait (sous le sceau de l'anonymat) qu'une minorité respectable de décès par embolie, accident coronaire, ou autres lésions d'organes vitaux, chez des personnes jeunes, étaient dus à l'absorption de drogue mais que cette cause ne figurait pas sur les actes de décès "pour épargner les familles".

De même, une personne alcoolique est très gravement atteinte dans ses fonctions vitales. Il n'est pas de ma compétence de discuter si ces atteintes sont égales (ce que semble affirmer le rapport Rocques) ou inférieures (ce qui est le point de vue de ses détracteurs...) à celles liées à l'usage d'héroïne ou de crack. Mais il semblerait qu'il y ait un consensus scientifique pour dire que les dégradations liées à la consommation des formes normales de Cannabis sont moins importantes.

3 > Probabilité d'accoutumance: Nous avons tous connu des soirées bien arrosées, voire trop, parfois en séquences rapprochées - ah, les folles beuveries de notre jeunesse estudiantine...- Mais quel pourcentage d'entre nous sont ils devenus réellement alcooliques, au point de subir de graves troubles du comportement social ?

De même, de nombreux jeunes ont été amenés à goûter occasionnellement des joints, voire à connaître des soirées "bien enfumées", par analogie avec les soirées arrosées évoquées précédemment. Combien sont effectivement devenus "accros" au cannabis ? mystère, cela est difficile à quantifier, mais l'expérience des gens de ma génération, qui ont connu de nombreux fumeurs occasionnels, montre que très peu d'entre eux sont devenus dépendants aux joints.

La encore, la comparaison avec l'héroïne ou le Crack (la cocaïne est entre les deux) est saisissante: l'addiction à l'héroïne surviendrait après un très faible nombre de prises variable selon les sujets et serait encore plus rapide avec le crack (avec le crack, le passage du principe actif de la cocaïne dans le sang du consommateur se produit par toute la surface des alvéoles pulmonaires, ce qui produit une attaque d'une violence inégalée sur son cerveau. D'où l'accoutumance quasi immédiate). De surcroît, l'intensité du plaisir "instantané" délivré par ces produits est bien plus forte que pour l'alcool et le cannabis et rendent donc extrêmement probable la récidive (et donc l'addiction) après une première prise.

C'est à l'évidence là que ce situe la principale différence de dangerosité entre les différentes drogues: Le risque de dépendance, et la vitesse à laquelle celle ci survient, sont beaucoup plus élevés pour les dérivés de la transformation chimique de la coca ou de l'opium, que pour les drogues "cigarettes", ou l'alcool. Voila pourquoi le premier joint ou le premier verre ne sont guère (ne devraient guère être) des sujets d'inquiétude pour les parents, s'ils sont capables d'expliquer en termes intelligents les dangers qu'il y a à franchir les limites de la consommation très occasionnelle.

En revanche, la première seringue ou la première pipe à crack sont des signaux extrêmement graves d'ennuis probables à venir.

4 > Troubles du comportement lié à l'usage: Là, la différence entre les différentes drogues est saisissante: alors que le tabac peut être considéré comme physiologiquement destructeur, il est inoffensif au plan comportemental. L'abus de cannabis entraîne parfois des troubles du comportement, allant de la destruction de toute volonté d'agir chez le sujet consommateur à des pulsions suicidaires, mais pouvant également provoquer des passages plus nerveux, une irritabilité plus forte, pendant les phases de manque. De plus, il semblerait qu'à l'instar de l'alcool, le cannabis diminue la vigilance routière.

Rien à voir toutefois avec les troubles liés à l'ivresse alcoolique: décès de la route, mais aussi rixes d'alcooliques et comportements violents, notamment en famille, et également, hélas, une probabilité accrue de survenance d'actes profondément horribles comme les incestes.

Enfin, le cas des drogues "les plus dures" doit être mis à part. L'opinion publique a été conditionnée par les actes violents régulièrement commis par des toxicomanes pour se procurer de ces drogues. Toutefois, ces actions sont liées à l'état de manque, pas à l'état "d'ivresse" qu'elles provoquent, qui dure peu et pendant lequel le drogué est rarement enclin à commettre des actes de violence, encore qu'il y ait des exceptions. Ainsi, d'après drogues.gouv.fr, la cocaïne a des effets "désinhibants" qui peuvent favoriser des passages à l'acte violent. Et certaines drogues chimiquement préparées à partir de la cocaïne peuvent provoquer des comportements potentiellement dangereux à partir des périodes d'ivresse. Mais pour ce qui est de ces drogues, c'est surtout l'état de manque qui peut pousser le toxicomane a commettre des actions désespérées et violentes.

5 > Les troubles liés au manque: Dans tous les cas, le manque pousse à la consommation, à tout prix. Et la gravité de l'état de manque rend d'autant plus difficile le sevrage ou le décrochage. Ainsi, il semble beaucoup plus facile d'arrêter de fumer (et pourtant, dieu sait si beaucoup échouent) que d'arrêter l'héroïne...

Et c'est là que les ennuis commencent pour les consommateurs de drogues illégales. Alors que le consommateur de cigarettes, même à deux paquets par jour, pourra satisfaire son vice pour environ 60F/jour (9-10 Euros), ou 1800F/mois (280 Euros), ce qui est beaucoup mais pas insurmontable (et qui résulte surtout de l'exceptionnel niveau de taxation du tabac...), alors que l'alcoolique trouvera des vins (infects, mais on ne parle plus de gastronomie depuis longtemps chez l'alcoolique...) pour moins de 2 Euros le litre, le fumeur de joints et plus encore l'héroïnomane devront payer des sommes colossales pour trouver leur drogue. Et c'est pour cela que les plus atteints (héroïnomanes, crack...) sont prêts soit à s'humilier par la prostitution, soit à dealer, soit à voler, y compris en prenant le risque de tuer leurs victimes, pour se procurer leur drogue.

Encore qu'il semblerait que certains toxicomanes préfèrent se suicider plutôt que de devenir braqueurs... Là encore, le manque de statistiques officielles, difficiles à collecter il est vrai, rend difficile une appréciation exacte de l'étendue du problème.

Q. Tant de paramètres... Tout cela paraît bien compliqué. Pourriez vous résumer en une phrase ou deux ?

Simple: "une drogue est très dangereuse si il est quasi impossible d'en avoir une consommation raisonnable". Ce qui fait toute la différence entre un joint de cannabis normalement dosé et une seringue d'héroïne ou une pipe à crack. "une drogue est moyennement dangereuse si seule une consommation excessive entraîne des séquelles graves et difficilement réversibles".

Q. Il y a donc des différences de "dangerosité" entre les drogues, mais vous admettez que le cannabis n'est pas innocent. Pourquoi, dans ce cas, tenir le même discours de sévérité vis à vis du cannabis comme de l'héroïne serait il une mauvaise chose, vis à vis notamment des jeunes, qui semblent très friands de cannabis ?

R. Parce qu'en diffusant un discours d'équivalence entre cannabis et héroïne, on travestit la vérité auprès des jeunes, et, pardonnez moi, "on les prend pour des cons". Or les jeunes ont une capacité de jugement forte, mais qui peut être pervertie par la mauvaise qualité de l'information qui leur est dispensée.

Aujourd'hui, 3 millions de jeunes ont déjà fumé du cannabis. On peut le regretter, mais c'est un fait avec lequel nous devons composer. Or la plupart de ces jeunes ne deviennent pas "accros" et donc ont une estimation "relativement basse" du danger réel que le cannabis représente pour eux.

Instiller l'idée que cannabis et héroïne (ou crack) "sont la même merde" peut inciter certains à croire, a contrario, que "l'héroïne n'est pas plus dangereuse que le cannabis", ce qui serait une terrible méprise. Lorsqu'un dealer distribue ces deux produits, il peut ainsi jouer de cette ambiguïté auprès des jeunes pour le faire passer des drogues "semi-dures" aux drogues "ultra-dures".

Mieux vaut s'adresser à la partie élevée du cerveau des gens, admettre que le danger lié aux différentes drogues n'est identique d'une substance à l'autre, et communiquer autour de ces différences auprès du public, et notamment des plus jeunes.

Q. Ce que vous venez de dire sur la dangerosité des drogues fait relativement peur, il ne parait pas y avoir là de quoi plaider en faveur de la dépénalisation de l'usage, voire de la légalisation du commerce des drogues...

R. Ah ? Pourquoi l'alcool est il en vente libre, dans ce cas ? Nous venons de voir que ses effets étaient globalement bien plus dévastateurs que ceux du cannabis, et pourtant, personne ne songe plus à l'interdire. Les Etats Unis ont prohibé la vente d'alcool entre 1919 et 1933. Cela à provoqué (source: Cato institute) une flambée des prix et une explosion de la violence liée aux activités des mafias pour contrôler cette distribution extrêmement lucrative. Des exploitants de débits de boisson étaient menacés par les mafias pour accepter de vendre leurs marchandises, la concurrence entre factions se déroulait à l'arme à feu ou à l'explosif. Al Capone a sans doute été, en dollars courants, la plus grande fortune de l'histoire des Etats-Unis, plus encore que Bill Gates.

Et pire, les effets sur la consommation d'alcool ont été négligeables. En revanche, les décès liés à la vente d'alcool frelaté (le fameux alcool de bois qui fait partie du folklore de la série TV "les incorruptibles") ont explosé alors qu'ils sont rarissimes en temps normal (il y a eu des affaires de vin frelaté au méthanol dans les années 90 qui ont fait quelques morts en Europe. Rien d'extensif).

L'alcoolisme est un problème de santé grave, qui provoquerait 11.600 décès directs (notamment par cirrhose) par an en France, et qui concernerait 3.000.000 de personnes, encore que je me méfie de ces agrégats ou l'on mélange l'alcoolique chronique et le buveur excessif occasionnel. Pourtant, malgré l'énormité des chiffres, personne ne pourrait sérieusement envisager la prohibition, en se basant sur l'expérience menée dans les années 20 aux USA.

Il en va de même pour les drogues aujourd'hui. En 1989, le Cato Institute (lien) estimait à un facteur d'environ 100 la différence entre les drogues dures achetées sur le marché noir, et les drogues achetées légalement par les hopitaux pour usage médical, produites par des grands laboratoires pharmaceutiques. La morphine (dont on extrait assez simplement l'héroïne) légale coûtait alors 20 dollars (#20 euros) l'once (31 grammes), soit nettement moins d'un dollar le gramme ! Il n'existe pas une bourse de l'héroïne, mais au milieu des années 80, le commissaire N'guyen Van Loc écrivait dans ses mémoires que la dose d'héroïne commençait aux alentours de 200F, (30 Euros), ce cours étant très volatil en fonction de l'approvisionnement du marché. A raison de deux doses par jour, ce qui correspond à un individu "moyennement dépendant", le budget mensuel pour la drogue était donc au minimum de 12.000 Francs (1800 Euros) avant 1990. 12.000 Francs nets, au minimum, qui peuvent être facilement doublés, triplés, quadruplés, si les cours sont au plus haut et l'individu très accroché à la drogue. 12.000 francs minimum, c'était plus que le salaire moyen (brut..) des français à l'époque. Qu'il faut se procurer chaque mois, car le manque ne prend jamais de vacances, et ce après impôts, hors logement, nourriture, et ce alors même que la situation de drogué rend l'individu de moins en moins apte au travail, et inapte à l'occupation de postes à haut salaire...

On comprend donc que le besoin d'argent soit vite au centre de la vie des personnes "accrochées" aux drogues "ultra-dures". Et que cette consommation conduise vite à la marginalité, à la prostitution, au crime.

Q. D'où vient la différence de prix entre la morphine légale et les drogues les plus dures vendues au marché noir ?

R. La prohibition oblige les producteurs et les distributeurs de drogue, qui ont alors un "statut" de trafiquant, à organiser production et distribution de façon à échapper aux représentants de la loi. Les labos de production sont donc relativement archaïques et de petite taille, car ils peuvent être découverts et détruits. Mieux vaut maintenir plusieurs unités de traitement de la matière première demandant peu d'investissement mais faiblement productives en contrepartie. Les circuits transfrontaliers incluent des coûts élevés de dissimulation des drogues aux autorités, et des transports par quantité unitaires assez artisanales, même si parfois des prises de plusieurs centaines de kilos sont annoncées. Le coût des prises douanières (environ 6% des quantités passées, selon l'estimation par nature imprécise des autorités) est également inclus par les trafiquants dans leur prix de revient. La distribution au client final est elle même artisanale (conditionnement en paquets dans des locaux provisoires, dealers opérant par petites quantités et cachés...).

Il y a plus. Le "marché" des drogues illégales s'opère par définition en dehors des lois, Lapalisse n'eut pas mieux dit. Il n'y a donc pas une "libre et saine concurrence" entre les acteurs du marché. Sur un territoire donné, une organisation mafieuse tend à imposer ses grossistes par la force et ainsi s'assure des marges très élevées. De surcroît, les dépenses de "service d'ordre" sont très importantes, puisqu' assurer la sécurité d'un territoire dans ces conditions demande une main d'oeuvre assez nombreuse et équipée d'armes lourdes. Enfin, il faut souvent corrompre des pouvoirs locaux pour assurer la sécurité du commerce, ce qui augmente encore les coûts du produit, et a des effets désastreux sur la conduite des affaires publiques...

Enfin, le commerce de la drogue étant illégal, la prise de risque de tous les participants à ce trafic est élevée, aussi tous les échelons intermédiaires réclament ils une rémunération en rapport avec cette prise de risque. Seuls les paysans des pays producteurs touchent une part assez misérable du gâteau, encore qu'elle puisse être supérieure à celle procurée par des cultures classiques, comme on le voit en Afghanistan.

Il ne faut donc pas s'étonner que la drogue vendue au marché noir soit si chère... Ajoutons en plus que la morphine légale produite par des laboratoires sous contrôle est d'une qualité parfaite, alors que la drogue produite par les organisations mafieuses est fortement polluée d'impuretés diverses et hautement nocives (source: Christian Michel).

Q. Selon vous, la drogue légale serait beaucoup moins chère ?

C'est très probable. Regardons le processus de fabrication de la drogue: il n'est pas différent de celui mis en œuvre pour produire 90% des produits pharmaceutiques de synthèse. Comme je l'ai mentionné précédemment, le CATO institute estime à un facteur 100 la réduction du prix escomptable si la fabrication et la distribution de drogues pouvaient s'opérer au grand jour. Christian Michel, qui dirigea un laboratoire pharmaceutique produisant entre autres de la cocaïne légale, m'a confirmé cette échelle de valeur. Cela paraît énorme, mais même en admettant qu'ils se trompent d'un facteur 5 (ce qui paraîtrait étonnant de la part de sources aussi sérieuses), la réduction de prix des drogues vendues au détail serait encore d'un facteur 20, sauf si le gouvernement se met à taxer les drogues comme le tabac (nous y reviendrons).

Q. Quels seraient les impacts de cette baisse de prix ?

Cela changerait tout l'écosystème de la drogue. Le budget mensuel d'un "accro" aux drogues dures pourrait passer sous la barre des 150-200 Euros, ce qui permettrait à la plus grande partie d'entre eux de se sortir des spirales de délinquance ou de prostitution qui sont leur quotidien.

Le nombre de vols commis pour se procurer l'argent de la drogue serait ramené à pratiquement zéro. Ainsi, les policiers pourraient mieux se consacrer à la lutte contre les cambriolages purement crapuleux, les viols, les meurtres, l'esclavage sexuel (terme plus parlant que proxénétisme selon moi), etc... de surcroît, les prisons ne seraient plus encombrées de dealers, ce qui permettrait à des auteurs d'autres délits et crimes violents d'effectuer des peines proportionnelles à la gravité de leurs actes. Aujourd'hui, trop de petits et moyens criminels échappent à un juste châtiment parce que les places de prison sont en nombre insuffisant. La sécurité dans nos pays progresserait dans d'importantes proportions.

Pensez qu'aujourd'hui, de nombreux proxénètes, des esclavagistes qui forcent des femmes (et des hommes) à se prostituer en les soumettant à une violence insupportable, sont "protégés" par les forces de l'ordre parce que ce sont de bons "indics" en matière de stupéfiants... N'atteint on pas là le sommet de l'injustice ? En quoi le sort terrifiant des femmes-esclaves de la prostitution doit-il être toléré par les autorités au motif que la chasse aux dealers est prioritaire ? La prohibition des drogues conduit à une bien cruelle inversion des valeurs à laquelle la légalisation permettrait de remédier.

Quant aux pays producteurs, leur situation se trouverait enfin assainie: les caïds qui tirent des profits mirifiques du trafic de la drogue seraient mis hors jeu. Les gouvernements locaux, qui subissent tous les inconvénients du narco trafic (corruption, guérilla, ...) pourraient enfin penser à mettre en place des politiques orientées vers le développement, et pas uniquement vers la résistance aux mafieux. En Colombie, l'argent de la cocaïne alimente la plus impitoyable des guérillas: 35.000 morts violentes, 300.000 sans domiciles sont à mettre à l'actif, si on peut dire, de la prohibition des drogues, ces 10 dernières années. Et plus d'1 millions de colombiens de classe moyenne ont fui ce pays, condamnant ceux qui restent à toujours plus de pauvreté. (source: J.Hari)

De plus, les marges rendues possibles par la prohibition sont une aubaine pour tous les mouvements terroristes qui veulent lancer des attaques contre le monde libre. Il est de notoriété publique que l'opium afghan finance des organisations islamistes, que les FARC colombiennes prélèvent un pourcentage sur l'activité des cartels (quand le crime rackette le crime...), que le sentier lumineux a mené une guerre sauvage aux paysans péruviens pour les forcer à cultiver la coca, que la drogue Laotienne a en son temps financé les khmers rouges, liste non exhaustive. En dépénalisant le commerce de la drogue, l'occident libre saperaient un des piliers du financement de bien des organisations totalitaires qui veulent sa perte.

Q. Soit, mais les paysans des pays du tiers monde producteurs de coca ou d'opium ne perdraient ils pas leurs moyens d'existence ?

R. Aujourd'hui, ces paysans ne touchent qu'une part mineure de l'argent des trafics. Ils sont souvent contraints d'accepter la culture de ces substances par les organisateurs du trafic, sous peine de mort ou "d'expropriation" hors de toute règle de droit. Certes, parfois, la culture du pavot permet de faire vivre des familles mieux que les cultures antérieures. Mais les remèdes à la lutte contre la pauvreté du tiers monde sont dans une libéralisation accrue du commerce de toutes les productions, pas dans l'exploitation de la prohibition des drogues, dont les inconvénients surpassent les avantages, y compris pour les économies des pays producteurs -qui deviennent souvent des pays consommateurs- prises dans leur ensemble.

Q. Tout de même, une baisse aussi spectaculaire des prix de la drogue ne signifierait elle pas une explosion de la consommation ? Vos idées n'engendreraient elles pas "une France de drogués" ?

R. C'est une des inconnues de la légalisation. Mais il est loin d'être certain que la consommation exploserait. N'oubliez pas qu'actuellement, les personnes qui tombent dans la drogue sont approchées par des dealers au marketing particulièrement actif, qui proposent des doses gratuites, dans l'espoir de profits ultérieurs bien plus élevés. Ces dealers, parfois eux mêmes toxicomanes, donc particulièrement incités à élargir leur clientèle, cherchent leurs clients, les sélectionnent, les appâtent, ce sont des vendeurs le plus souvent très performants.

Demain, si la dose de drogue légale vendue en pharmacie (je reviendrai sur le délicat problème de la distribution plus tard) coûte, disons, 1 à 3 euros, les dealers de rue disparaîtront car ils ne pourront pas espérer faire du bénéfice en vendant de la drogue "artisanale" à de tels prix. Autrement dit, pour tomber dans la drogue, un consommateur devra faire de lui même le pas de rentrer dans une pharmacie, de demander à acheter un paquet de 5 doses à 10 euros, et s'initier tout seul à la consommation. Sont ils si nombreux, ceux qui sont prêts à faire le pas, sans "ami bien intentionné" pour les assister, surtout si sur les boites de drogues, figurent des photos de drogués avec en légende "attention, si vous consommez ce produit, demain, vous pourriez ressembler à çà" ?

Q. N'y a t il pas là une faille dans votre raisonnement ? Un marché libre suppose, pour les producteurs, un espoir de croissance, sinon pourquoi s'y investir ?

R. "une société sans drogue" est un objectif parfaitement utopique. Quel que soit le système d'approvisionnement existant (légal ou clandestin), il y aura toujours des nouveaux entrants dans la consommation de la drogue. Autant que ce soient des producteurs civilisés qui bénéficient de cette clientèle, et que le chiffre d'affaire de cette activité reste marginal dans le commerce mondial. Même si les modes de distribution adoptés ne favorisent pas l'explosion de la consommation, celle ci sera toujours suffisante pour attirer des entrepreneurs légaux en nombre suffisant.

On peut même espérer, encore que je sois moins optimiste que d'autres à ce point de vue, qu'un peu de R&D enfin légale autour de la drogue permette de créer des substances moins nocives pour l'organisme, ou avec des modes d'administration moins dangereux que la seringue. Des drogues en patch ?... L'idée fera peut être bondir certains, mais pourquoi pas... En revanche, il ne faut pas pousser l'angélisme trop loin: ceux qui pensent que l'on pourrait créer des drogues procurant le même plaisir immédiat à la consommation que les cochonneries actuelles tout en réduisant les effets secondaires indésirables à un niveau négligeable me paraissent trop optimistes. Après tout, on attend encore un substitut à l'alcool à la fois inoffensif et enivrant !

Q. Tout de même, vous ne prouvez pas que le nombre de drogués ne va pas exploser.

Non, je ne le prouve pas. L'époque ou l'usage des drogues était libre (disons jusqu'au début de ce siècle pour faire court) n'était pas pour autant un âge d'or de la consommation, mais il faut reconnaître que les deux époques n'étaient pas comparables. La médiatisation du phénomène n'était pas la même, la liberté de circulation et les moyens de transport des marchandises non plus. Toutefois, il faut noter que les lieux où la consommation de drogue s'est le plus développée, comme la Chine côtière, sont ceux où les états colons ont voulu se servir des drogues pour saper les volontés d'émancipation des populations locales. L'explosion de la consommation et donc du trafic de drogue fut parfois l'œuvre d'états dévoyés...

Aux USA, on estime que la proportion de la population "ayant un problème avec la drogue" n' a pas varié (autour de 3%) entre l'époque ou la drogue était libre et maintenant (source: cato). Mais nous sommes dans un domaine clandestin, les statistiques y sont donc peu fiables.

On ne peut pas être sûr que le nombre de drogués n'augmentera pas. Et c'est là que le bât blesse pour l'opinion: la plupart des gens pensent que cela "ne leur arrivera pas", à eux ou leurs enfants, que "le phénomène reste marginal", et qu'eux, de "bons parents", sauront préserver leurs gosses de ce danger. Pourquoi dans ces conditions changer le système prohibitionniste actuel ? Pourquoi opter pour l'inconnue que représente la légalisation ?

Un père de famille à qui je tentais d'expliquer mon point de vue m'a rétorqué: "Mais si c'était votre fille qui se droguait, seriez vous toujours favorable à la dépénalisation ?". Ce à quoi je lui ai rétorqué, à sa grande surprise: "si par malheur votre fils se droguait, préfériez vous que la société le traite comme un malade ou comme un délinquant ? préféreriez vous pouvoir lui payer sa drogue sur vos revenus, ou qu'il soit obligé de vous voler, de braquer ou de faire la pute pour payer ses doses ?". Cette anecdote illustre bien le problème posé: dans un cas, on sait que le problème de la drogue touche suffisamment de jeunes pour être grave mais pas suffisamment pour que tout le monde se sente concerné. Dans un autre, les drogués et leurs familles subiront moins de souffrances du fait de la drogue, mais on ne peut pas garantir qu'il n'y aura pas augmentation du nombre de drogués, donc du nombre de familles concernées.

Ceci dit, la prohibition actuelle n'a pas empêché un nombre important (quoique non mesuré précisément) de personnes, et surtout parmi les plus jeunes, de consommer du cannabis, de l'extasy, et plus gravement, de l'héroïne, de la cocaïne, du crack. Rien ne prouve que la légalisation augmenterait le nombre de consommateurs potentiellement attirés par ces produits.

Q. Je suppose que vous ne préconisez tout de même pas la vente libre des drogues dures dans les supermarchés ?

Non. Même si certains libéraux vont jusque là, je ne les suis pas sur ce terrain. Contrairement à ce qui se passe avec l'alcool, le tabac ou même le cannabis, quand on commence à consommer une drogue dure, fusse une seule fois, il est difficile de ne pas tomber dans le cycle de la dépendance et de la déchéance physique qui l'accompagne. Aussi ne peut on pas à mon avis vendre de la drogue comme des paquets de bonbons. Je pense qu'il faut limiter la vente des drogue dures (cocaïne et dérivés, héroïne, LSD, et sans doute quelques autres...) aux pharmacies, volontaires, bien sûr, car on ne peut contraindre un pharmacien à vendre un produit qu'il ne désire pas vendre, et à des dispensaires hospitaliers. On pourrait également coupler des lieux de ventes spécialisés à des "shoot-rooms" comme ceux qui ont été lancés en Suisse pour éviter que les junkies ne squattent les halls d'immeubles. L'initiative a été très mal perçue par la population des villes à ses débuts, aujourd'hui, de nombreux suisses reconnaissent qu'il vaut mieux qu'existent des lieux dédiés à la consommation de drogue, que livrer les toxicomanes à la rue ou aux gares (source: JL Romero, "lettre à une droite maladroite")...

De même, je ne suis pas favorable à la publicité pour les drogues. Seule une information médicalement contrôlée (mais uniquement factuelle et non moralisatrice) sur le lieu de vente devrait être autorisée.

En revanche, je ne vois aucune raison de traiter le cannabis, "normalement dosé" voire même "un peu fortement dosé" pourvu que l'information du consommateur soit claire, différemment du tabac, voire de l'alcool. Je pense même qu'il est souhaitable que les circuits de vente du cannabis et des drogues dures soient séparés. Aujourd'hui, nombre de dealers sont "multi substances": un vendeur de hasch aura intérêt à essayer de vendre de l'héro à un client s'il "voit une faille" chez lui, car l'espoir de profit est plus élevé avec l'héroïne (ou le crack) qu'avec le cannabis. Si on sépare les circuits de diffusion, alors la tentation pour les consommateurs de cannabis, de passer à des drogues plus dures, n'en sera que plus réduite.

Q. Vous ne répondez toujours pas de façon satisfaisante au risque d'explosion de la consommation sous tendu par la légalisation. Les hypothèses que vous faites ne sont que des hypothèses !

Et pour cause, il n'y a pas d'expérience récente de dépénalisation de la vente des drogues dures dans le monde. Nous manquons cruellement de données pour "modéliser" le comportement du marché dans une hypothèse de rupture complète avec un système existant. Je ne peux que me contenter de croire que les problèmes posés par la légalisation seraient inférieurs à ceux posés par la prohibition.

Il y a tout de même un précédent: le nombre d'alcooliques aux USA n'a pas diminué pendant la prohibition, et n'a pas augmenté après. Je n'aurais pas la malhonnêteté intellectuelle d'en tirer une loi générale (chaque cas, chaque époque, chaque clientèle est différente), mais c'est un signe encourageant.

Et quand bien même. Légaliser la drogue n'est pas seulement une bonne opération d'un point de vue économique pour les nations touchées par le phénomène. C'est un problème d'abord éthique: jusqu'où les états et les législateurs peuvent ils priver un individu de la liberté de jouir de son corps, qui est la première de ses propriétés, même si c'est pour se détruire ?

Q. Vous exagérez. Vous n'allez tout de même pas élever la toxicomanie au rang de liberté fondamentale de l'individu ?

Si, justement. La déclaration des droits de l'homme et du citoyen prévoit que tout individu reçoit à la naissance des droits naturels imprescriptibles qui sont "la vie, la liberté, la propriété et la résistance à l'oppression", et que ces droits ne s'arrêtent que là où commencent ceux des autres.

Dans ces conditions, je ne vois pas en quoi le fait d'acheter une drogue à un commerçant, pour peu que celui ci soit respectueux des règles du commerce civilisé, pour se l'injecter, viole les libertés ou la propriété d'autrui. Bien sûr, c'est "sale", un drogué en manque, et çà ne fait pas honneur à l'espèce humaine, c'est un gaspillage de capital humain, mais si on peut avoir un préjugé moral contre la drogue, je ne vois pas au nom de quel principe on peut interdire à une personne de se droguer. Pour la protéger d'elle même ? Mais alors pourquoi ne pas lui interdire de boire ? de fumer ? de conduire ? pourquoi ne pas criminaliser le suicide ? Le sexe non protégé ? le ski hors piste ? La cuisine grasse ? Pourquoi, à partir du moment ou l'échange de drogue de drogue ne viole pas les droits des deux parties prenantes, doit il être traité comme un acte criminel ?

Dans une société respectueuse des libertés individuelles, ne peut être interdit que ce qui porte préjudice à la vie et la propriété des tiers. L'échange de drogue entre individus consentants n'entre manifestement pas dans cette catégorie.

En revanche, cela n'exonère pas le drogué de sa responsabilité individuelle dans les cas il porte préjudice à autrui sous l'emprise de la drogue (en conduite automobile par exemple...) et çà ne le protège pas du licenciement si son employeur estime qu'il travaille plus mal.

La position libérale, qui consiste à dire, "obligeons les producteurs à informer correctement sur les risques létaux et la nocivité du produit, et laissons le consommateur se décider en toute liberté", me paraît plus saine que la prohibition, basée uniquement sur des préjugés moraux contre certains types de comportements "incorrects".

Q. Je vous attendais là. Vous dites que le consommateur est libre. Or le consommateur de drogues dures est le plus souvent "dépendant". Il n'est donc plus libre de refuser la transaction. Où est la liberté du consommateur dans tout çà ?

Dans un système libéral où la vente serait légalisée, le vendeur serait tenu d'informer clairement le consommateur "sain" des risques d'overdose, de dépendance et de maladie grave qu'il encourt. Sinon, il s'exposerait à des poursuites comme celles auxquelles les fabricants de cigarettes font face. A ce moment là, le consommateur est libre de choisir et convenablement informé.

Si par malheur il tombe accro, il ne peut s'en prendre qu'à lui même. Cela constituerait un gros progrès par rapport à la situation actuelle où le consommateur potentiel est souvent l'objet d'une tentative de manipulation par un dealer.

De surcroît, le drogué, qui ne serait plus un délinquant, serait toujours libre de tenter de s'arrêter. Dans un système dépénalisé, il trouverait plus facilement qu'ailleurs des médecins ou des structures caritatives pouvant l'aider à s'échapper de la drogue. Aujourd'hui, il doit consacrer son énergie à trouver des sommes d'argents pharamineuses et à se cacher de la répression des autorités. Sous la dépénalisation, sa liberté ne serait pas parfaite, mais au moins elle progresserait fortement par rapport à la situation actuelle.

Q. Vous prétendez que la dépénalisation supprimerait la contrebande. Le tabac ne fournit pas un beau contre exemple à cette théorie ?

Le problème du tabac est que l'état a multiplié les taxes au delà du raisonnable ! 90% du prix d'un paquet de cigarettes est constitué de taxes ! Il est évident que si l'état devait dépénaliser la vente des drogues, il ne devrait pas y appliquer la même taxation, sinon, vous avez raison, la contrebande continuera d'exister, comme elle existe - et explose - pour le tabac.

C'est un des obstacles à la dépénalisation des drogues. Le fumeur ou l'amateur de bordeaux accepterait il d'être plus taxé que le fumeur de cannabis ? Non, et il aurait raison. C'est tout notre système de taxation des "vices" qui serait remis en question. Ce serait indubitablement une bonne chose, mais aucun ministre des finances n'est prêt à l'admettre...

Q. Croyez vous que la population française soit prête à accepter une telle révolution législative ?

R. Aujourd'hui, non. Le débat sur la dépénalisation existe si peu... Et tant les partisans de la pénalisation que ceux de la dépénalisation semblent incapable de dépassionner le débat. Ceux ci tournent rapidement à l'anathème et aux invectives, comme hélas sur d'autres sujets de société. Il semble de plus en plus difficile en France de mener un débat constructif sur des sujets difficiles.

De plus, la légalisation totale de toutes les drogues n'ayant été essayée nulle part à une époque récente, quel gouvernement prendra le risque politique de se jeter à l'eau en premier ?

Ajoutons à cela qu'une action unilatérale de la France paraît difficile dans le cadre de l'espace Schengen et de l'UE. Si nous agissions seuls en ce sens, nous verrions fleurir un narco-tourisme en provenance de toute l'Europe dont personne ne voudra, et les marchés noirs des pays voisins continueraient à faire prospérer des mafias aux méthodes répugnantes. Et si nous devons convaincre des partenaires de marcher à plusieurs dans cette voie, cela renforcera la difficulté politique de l'opération.

Pourtant, il me semble qu'il faut avoir le courage de diffuser de telles opinions, et de susciter un débat. Il faut aussi se donner les moyens de vérifier certaines des hypothèses sur lesquelles se fondent l'argumentaire des pro-légalisation, à savoir la baisse de prix escomptable des drogues vendues au détail. Pour cela, il faudrait qu'une enquête auprès de laboratoires pharmaceutiques, notamment ceux qui fabriquent de la cocaïne ou de l'héroïne légale pour usage médicinal, soit lancée et que ses résultats soient communiqués au public. S'il s'avère que les hypothèses ci avant énoncées sont trop optimistes, alors les pro-légalisation devraient revoir leur position. Mais tout porte à croire que notre hypothèse est bonne. Et alors avec de tels chiffres indiscutables en main, nous pourrions expliquer aux citoyens comment légaliser le commerce des drogues contribuerait à amoindrir dans de vastes proportions un grand nombre de problèmes de délinquance, de sécurité, de terrorisme, de pauvreté du tiers monde. Et qui sait si dans quelques plus ou moins longues années, alors les pro-dépénalisation ne seront pas majoritaires ?

Q. Un "grand débat" de plus ? soit , mais plus pragmatiquement, que pourrait-on faire dès à présent ?

R. Dès à présent, on pourrait sans risque majeur dépénaliser la vente du Cannabis, et réglementer de façon simple ce commerce (en définissant les dosages de THC admissibles, les circuits de distribution et les règles de packaging) sur la même base que celui du tabac ou de l'alcool, en en profitant pour réduire l'hyper-taxation de ces substances. Au vu des récentes décisions concernant les hausses du prix du tabac, dont les effets pervers sur la contrebande et la délinquance se dont déjà sentir, on n'en prend pas le chemin !

Mais cela permettrait d'apporter, l'expérience aidant, un début de réponse à l'opinion publique, à la question suivante:" vaut il mieux confier le commerce des substances "séduisantes mais nocives" à des mafias ou à des pharmaciens et autres commerçants civilisés et professionnels, dans le cadre de la loi ?"




Annexes :

Quelques sources pour vous faire votre propre opinion

Sources officielles

http://www.interieur.gouv.fr/rubriques/c/c1_le_ministre/c13_discours/2003_04_23_drogues (discours de N. Sarkozy au sénat)

La MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Toxicomanies) : http://www.drogues.gouv.fr/ (nombreux liens)

http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/losp/36toxicodep.pdf (rapport officiel sur la toxicomanie et les dépendances)

Informations générales

http://membres.lycos.fr/caat/ (association d'aide aux toxicomanes)

http://publications.lecrips.net/swaps/11_112.htm (mortalité lié aux drogues)

http://alsace.u-strasbg.fr/medecine/cours_en_ligne/e_cours/maturation-3a/toxicomanie-stupefiant.pdf (rapport médical complet sur les drogues et leurs effets)

http://www.anpa.asso.fr/html-fr/syntheses-pdf/synthese-statistiques.pdf (statistiques sur l'alcool en France)

Liens pro-légalisation

http://www.cato.org/current/drug-war/index.html (toutes les études du Cato sur la prohibition et ses effets néfastes)

http://www.johannhari.com/archive/index.php?subject=drugLegalisation (Nombreux textes de Johann Hari, Journaliste britannique, pro-légalisation)

http://www.liberalia.com/htm/cm_interdire_drogues.htm , par Christian Michel, auteur libertarien.

Liens anti-légalisation

http://www.drogue-danger-debat.org/index.php (association Française opposée à toute légalisation)

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______La droite est pourrie. Les socia-syndicalistes se nourrissent de la misère du peuple. Vous n'avez pas conscience de la xénophobie Anti-Noir et Anti-Arabe en france? disent bien que pour le KKK occidentale intoxiquer au nom du néolibéral..

1) Le déni.

Il y a dans cette phrase un déni total qui est resté inaperçu car secondaire, voire insignifiant. Mais il a son importance.

En effet, cette phrase dénie le fait que ces "noirs" et "arabes" sont en majorité Français. Nous aurions pu les présenter de différentes façons, mais ...x a choisi de les présenter comme des "noirs et des arabes" du bas de son troupillons.

Mr x est un zigotto en mal de publicité, qui dit des conneries à la Télé. Mais il n'en dit pas plus que les autres au bistrot. x sans télé n'est plus rien...alors?

  • "Le poète a dit la vérité, Il doit être exécuté". (Que cette réalité soit vrai-fausse, biaisée au vu des stats du ministère de l'intérieur ou de l'administration pénitentiaire, cela est un autre problème, ce n'est pas à x de le résoudre, ni à moi, ni à vous)

...J'ai une autre vérité à propos des trafiquants de fric.

Ils ne sont pas tous blancs, mais

  • C'est la grande majorité, en occident, et ils créent la misère, et la fin du monde dont ils font leur fortune.
  • Ces criminels là sont non seulement peu pourchassés, Très hautement bien placé dans la societé, mais surtout complimentés et récompensés.

...Au point que le grand escroc qui nous préside Mr x depuis 2007 a prétendu faire disparaître les Délits Financiers, et s'active à supprimer les juges D'INSTRUCTION pour les Remplacer par des PROCUREURS à ses ordres.

Ainsi, il (x président) est certain de ne pas se retrouver dans la situation de lui (x ancien président).

Les délinquants de la haute finance, condamnés à plusieurs dizaines d'années de prison, les escrocs des affaires, sont-ils aussi noirs ou arabes? les gangster de la mafia sont ils noirs ou arabes? merci de me prévenir, je n'ai pas la télé.

J'ai compris que tous les délinquants noirs ou arabes étaient soit noirs soit arabes, soit les deux.

mais les autres je ne sais pas.

Les cons, sont-ils aussi clairement répartis?

  • Dites: Vous n'avez pas conscience de la xénophobie anti-noir et anti-arabe en France ? Des partis empreints de cette haine-là et à l'impact grandissant ?

Certes d'autres minorités ont pu être des cibles, mais moins de la part d' institutions, et elles n'avaient pas les armes médiatiques ou culturelles pour se défendre, on ne les entendait donc pas.

Ne confondez pas des revendications territoriales ou de systèmes avec celles qui concernent l'intégrité des personnes concernées, dans ce qu'elles représentent d'humanités seules.

Mr x, en tant que journaliste, à une responsabilité face à ceux qui boivent ses paroles, il propage dans ces propos de la discrimination.

Ce débat sur l'identité nationale aura eu une seule et maigre utilité, faire transpirer la xénophobie de certains en légitimant leur pensées intimes.

A chacun selon ses peurs, ses capacités à aimer son prochain, ses soifs de haines, d'embrasser ou de réprouver sa haine de l'autre.

==> Ceci dénie le fait que x ne tenait pas une conférence mais répondait à un propos sur les arabes et les noirs et le contrôle dont ils sont l'objet. Ce n'est pas lui qui, en l'occurence, a commencé à en parler. Pour x aussi, ces personnes sont des français : dire arabe et noirs, ce n'est pas dire "non français" - sauf à sous entendre qu'il est impossible d'être arabe ou noir ET français.

Pourquoi personne ne pose la question à x: "ok, il y a x% de noirs en prison, et donc quelle est votre conclusion?"

Est-il pertinent d'étudier la couleur des cheveux, des yeux pour expliquer la violence?

Il aurait été en effet bien meilleur de poser cette question, plutôt que de lui dire simplement de se taire.

La couleur n'explique évidemment pas la violence et x, contrairement à ce que l'on veut faire croire, n'est pas raciste. Il défend une position assimilationniste - ce qui est l'exact opposé du fait de prétendre que certaines races ne pourront jamais être comme les autres. Seulement, il regrette que la politique d'assimilation fut abandonnée au profit d'une défense des différences, qui, selon lui, aboutit à une désintégration sociale : chacun revendique pour soi et défend sa culture, ses habitudes, ses normes (cf. le voile).

Et c'est cette désintégration sociale qui, selon lui, favorise la délinquence et explique que "la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes", parce que les dernières vagues d'immigration n'ont pas pu profiter de la politique assimilationniste d'autrefois.

C'est donc une explication sociale et culturelle que propose x.

Mais pour s'en rendre compte, il faut évidemment prendre la peine de chercher à le comprendre.

On peut être contre son explication. Mais pour le taxer de raciste, comme font beaucoup, il faut soit parler sans connaitre sa position (simplement réagir au buzz, par exemple), soit être de mauvaise foi.

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