C'est ce qui ressort d'un article publié par 'Les Afriques' de Juin 2009. Nous n'allons pas rentrer dans l'évaluation de ce chiffre mais juste en garder l'ordre de grandeur. Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne, certes et le cas de la RDC appelle à tempérer tout enthousiasme démesuré. Qu'à cela ne tienne, le continent est riche pour un certains temps encore. Cette richesse, tout le monde le sait et le dit depuis des lustres, il serait temps qu'elle joue enfin le seul rôle qui lui soit dédié: permettre le développement du continent. Ceux qui disent de l'Afrique qu'elle est pauvre, c'est pour mieux en soutirer les richesses incognito. Banco. Comment profiter enfin de cette richesse?

Volet politique : En espérant que tous les Bongo disparaissent les uns après les autres au plus vite –condoléances à ses proches - et que ceux qui leur succèdent - leurs fils?- soient de meilleurs dirigeants. Pour enfin jouir de ces richesses, les Etats africains ont besoin de réussir leur transition politique. Pour y parvenir, des sacrifices sont à faire, parmi lesquels la réconciliation nationale, afin que tous ne soient tentés de laisser le pouvoir à leurs fils ou d'y mourir afin d'assurer leurs arrières. A force d'avoir la cour pénale internationale sur le dos, quels intérêts ont-ils à quitter le pouvoir démocratiquement ? Feriez-vous cela si vous étiez à leur place? Non. Qu'a fait Mandela en Afrique du Sud ? Il a demandé aux noirs de pardonner les exactions commises par le régime de l'apartheid, des crimes parfois dix fois plus abominables que ceux commis ailleurs dans le continent, si tant est-il qu'on puisse évaluer les crimes! L'idée a-t-elle choquée ? Non. Surtout pas les occidentaux qui ont dès lors érigé Mandela en Homme du siècle. Pourquoi, aussi dur que cela paraisse, ne pouvons nous pas promettre l'armistice à tous ces dirigeants qui s'entêtent au pouvoir, promettre de protéger leurs biens dans la mesure du possible, tout en rendant justice au peuple par l'écriture d'une histoire vraisemblable ; en contrepartie de leur départ volontaire du pouvoir ? Il faut changer le plus tôt possible nos dirigeants pour changer les mentalités.

Economie : Le développement économique du continent peut se résumer à cette phrase de Kwame Nkrumah, en date de 1963 « L’Afrique doit s’unir » Thèse reprise par Cheikh Anta Diop et bien d’autres. Seule cette union permettra de s’affranchir du mécanisme de la dette, d’équilibrer la balance commerciale, de créer des pôles de compétitivité par régions, liées à des pôles de savoirs universitaires et scientifiques ; de sortir la zone dite francophone des menottes du franc CFA, d’inclure les pays les plus pauvres du continent et ceux en guerre dans une dynamique différente … Le rôle de tout un chacun est d’en être convaincu et de convaincre son entourage sur le caractère indispensable et crucial de cette union. C’est une condition nécessaire et suffisante pour le développement économique du continent. Voilà plus de quarante ans que l’idée circule sans en faire des émules. Il faut la divulguer encore et encore car il n’y aura pas de miracle économique. L'intégration sous régionale et régionale en sont, sans doute, des étapes. Mais le temps presse et au rythme des changements du monde, le continent ne peut se permettre d’attendre quarante années encore pour se décider. Exception faîte de quelques pays comme le Nigeria, la majorité des pays africains compte moins de 20 millions d'habitants, à peine la population de l'île de France, moins de la moitié de celle de New York, pour des pays aux richesses plus élevées. Cette population a en majorité moins de trente ans.

Pour ce faire, la société civile africaine a un rôle à jouer ; dans la diffusion des idées clés. Inutile de se fendre d’un cahier de charges de mille pages et tirets. Cinq à dix idées fondatrices doivent guider l’esprit et l’engagement de tous. Cinq à dix idées communes à chaque partie du continent à une ou deux variables près. Les mêmes idées répétées en boucle, remises sur la table, encore et encore. Il faut aller conquérir le peuple qui a souvent faim -mais de quoi? - avant de penser au pouvoir politique. C’est trivial de le dire, mais cela est rarement fait…