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La politique africaine de Chirac vu par Ségolaine Royal

 
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bundu
Grioonaute


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MessagePosté le: Mer 14 Fév 2007 16:08    Sujet du message: La politique africaine de Chirac vu par Ségolaine Royal Répondre en citant

Very Happy
Je viens de lire de lire cet extrait de la note de campagne de Madame Royal envoyée par erreur au journal témoignages chrétiens. Que pensez vous de cette affirmation venant des partisans de françois Mitterand lui même pancien parrain de la françafrique ?

"L'équipe de campagne de Ségolène Royal dit avoir envoyé par erreur au magazine Témoignage chrétien un texte sur l'Afrique qui accuse nommément Jacques Chirac d'avoir cultivé des "amitiés personnelles au détriment de l'intérêt général". C'est une erreur d'envoi et il n'a pas été "validé" par la candidate socialiste qui "s'est toujours gardée de toute attaque personnelle au cours de cette campagne", a expliqué mardi soir son directeur de cabinet, deux jours avant la publication de l'hebdomadaire. Le rédacteur en chef de ce dernier a affirmé mardi soir sur LCI qu'il n'avait eu personne du PS ce soir-là, au moment du déni, alors qu'un membre du PS avait accepté lundi que soit publiée la lettre.

Outre l'accusation contre Jacques Chirac, le texte affirme que Ségolène Royal dénonce une "coupable immobilité" de la politique africaine de la France. "Depuis bientôt cinq ans, la droite française est en effet à l'origine de désordres sans précédent sur le continent africain. La conception (...) de Jacques Chirac y est pour beaucoup", ce qui "a terni l'image de notre pays, qui se trouve associé dans l'esprit des Africaines et des Africains aux régimes les plus contestables du continent"Source le site internet de Lci tv
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 14 Fév 2007 16:27    Sujet du message: Répondre en citant

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Benny Da B'
Super Posteur


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MessagePosté le: Mer 14 Fév 2007 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

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Nkossi
Bon posteur


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MessagePosté le: Mer 14 Fév 2007 17:16    Sujet du message: Répondre en citant

Bundu, pour ce qui est de la politique africaine de la France, Droite-Gauche : même combat. Le salut ne viendra pas de là.
Rappelle toi le slogan de l'URFC à l'époque : "Seule la lutte libère"
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Nkossi
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MessagePosté le: Jeu 15 Fév 2007 14:14    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' a écrit:
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La candidate socialiste répond à la lettre ouverte de Jean-Marie Fardeau, secrétaire général du CCFD, publiée dans notre édition du 14 décembre. Elle propose des changements d’orientation.

Mon projet pour l’Afrique, par Ségolène Royal

L'Afrique, dans l'extrême diversité des situations qui la caractérise, est en pleine mutation. Le parallèle avec la politique africaine de la France, figée dans une coupable immobilité n'en est que plus cruel. Cela doit changer dès 2007. Depuis bientôt cinq ans, la droite française est en effet à l'origine de désordres sans précédent sur le continent africain. La conception de la Présidence de la République de Jacques Chirac y est pour beaucoup. En privilégiant systématiquement les amitiés personnelles au détriment de l'intérêt général, la pratique présidentielle a terni l'image de notre pays, qui se trouve associé dans l'esprit des Africaines et des Africains aux régimes les plus contestables du continent. La France doit à nouveau porter en Afrique un message de démocratie, de solidarité, de paix et de défense des droits de la personne humaine, sans qu'il soit possible d'opposer à cette ambition la réalité des interventions de notre pays. De ce point de vue, les récentes déclarations du candidat de l'UMP qui s'inscrivent sans retenue, dans les mêmes réseaux que le Président Jacques Chirac, ne sont pas de nature à rassurer nos concitoyens qui souhaitent que notre pays demeure fidèle à ses valeurs de solidarité internationale, de promotion de la démocratie et de consolidation de l'Etat de droit.
Les Africains sont malheureusement les premières victimes de cette politique de la « Françafrique ». La multiplication des interventions militaires improvisées au profit de régimes réputés amis au Tchad ou en Centrafrique, nous détourne des objectifs de développement qui devraient être prioritaires. Faute d'avoir incité les régimes les plus fermes à s'engager dans la voie de la démocratisation et du respect des droits humains, nous nous trouvons réduits à intervenir militairement dans la précipitation pour éviter des prises de pouvoir par la force. Mais c'est en amont que nous aurions dû agir pour favoriser le dialogue politique et la participation de l'opposition et de la société civile africaine au jeu démocratique. D'une part, les termes de nos accords de défense et de coopération militaire avec plusieurs pays africains devront être clarifiés et si besoin renégociés. Notre politique étrangère doit être conduite dans la transparence. Je propose donc que nos accords de coopération, et notamment nos accords de défense et de coopération militaire soient examinés par le Parlement. Il s'agit d'un engagement nouveau mais nécessaire. Les citoyens français ont le droit d'être informés des buts poursuivis par nos programmes de coopération et des raisons de l'engagement de nos forces armées sur le continent africain. Je propose qu'un débat à l'Assemblée nationale soit obligatoire en cas d'intervention armée dans un conflit sur le continent africain. Il faudra aller au-delà et je retiens votre proposition de mettre en place une délégation parlementaire aux négociations et à la coopération internationales. Cette délégation permettra non seulement de mettre en débat les grandes orientations de la politique de coopération, elle devra aussi contribuer à clarifier le rôle des différents acteurs engagés dans la coopération : services publics, collectivités locales, entreprises et ONG.

D'autre part, notre coopération devra faire des efforts particuliers pour consolider la société civile africaine et renforcer les mécanismes contribuant à l'émergence de la démocratie. À l'évidence, les ONG françaises et européennes ont un rôle particulier à jouer dans ce domaine. Je souhaite que nous développions une ligne de programme spécifique accessible aux ONG françaises et à la société civile africaine, en valorisant les enseignements du programme Démocratie et droits de l'Homme mis en œuvre par l'Union européenne, programme avec lequel nous gagnerions à développer des synergies. Cet aggiornamento politique me semble constituer la première étape de la rénovation de notre politique en direction de l’Afrique. Mais nous devons aussi innover pour accompagner le continent sur la voie d'un développement durable. La pauvreté reste endémique. L'espérance de vie régresse dans les pays frappés par le sida et le paludisme. La croissance urbaine crée de graves déséquilibres. La condition des femmes est trop souvent bafouée. Je voudrais suggérer ici plusieurs pistes d'action.

Nous devons veiller à préserver nos capacités des pays africains à vivre de l'exploitation durable des ressources dont ils bénéficient sur leur territoire. Il n'est pas acceptable que certaines entreprises. dont certaines ont leur siège en France, procèdent à un véritable pillage de ces ressources en privant les Africains des plus values qui permettraient le décollage économique. Il est encore plus préoccupant de constater que le pillage de ces ressources, en appauvrissant les populations, force certains à l'émigration vers l'Europe. Il serait plus intéressant d'éviter ces pillages et d'encourager l'économie locale au bénéfice de populations qui, dès lors, préféreraient vivre et prospérer dans leur propre pays.

Nous devons plus généralement encourager voire contraindre les entreprises à s'engager sur une éthique de responsabilité sociale et environnementale en veillant a minima qu'elles respectent les codes de conduites édictés par exemple par l'OCDE. A ce titre, je soutiens l'initiative « Publiez ce que vous payez » qui propose d'imposer aux industries extractives de rendre publiques les sommes versées aux Etats pour l`exploitation de leurs ressources naturelles. Les citoyens africains ont le droit de savoir ce que leurs gouvernements perçoivent des compagnies étrangères et les consommateurs français doivent pouvoir s'assurer que l'essence qu'ils achètent n'entretient pas un régime despotique. Nos pratiques doivent évoluer: la transparence, c'est la modernité, l'opacité actuelle l'archaïsme. La première condition du développement est de ne pas gâcher les atouts humains dont un pays dispose. Je constate que les pays qui investissent le plus dans l'éducation. en particulier celle des jeunes filles et qui respectent le plus les droits des femmes sont aussi ceux qui réussissent le mieux.

Pensons au rôle qu'ont pu jouer les femmes dans l'émergence de pays tels que le Cap Vert, la Tunisie ou l'Afrique du Sud… L'éducation joue aussi un rôle clé pour la prévention de la diffusion des pandémies. Enfin, l'amélioration de la condition des femmes africaines passe par le soutien aux mouvements qui luttent contre l'excision, pour le droit des femmes à maîtriser leur corps et leur fécondité, ainsi que par le renforcement de la participation des femmes à la représentation politique. Pour valoriser les atouts humains de l'Afrique il convient aussi de préserver la santé des populations africaines. Le sida entraîne de terribles régressions. Les exemples sont nombreux en Afrique australe: en Zambie, l'espérance de vie a ainsi régressé de dix ans dans les dix dernières années.

Les pays en développement ont obtenu à Doha le droit de copier ou d'importer des médicaments génériques pour leur politique de santé publique, mais, de facto, ils ne peuvent utiliser ce droit, en raison des mécanismes juridiques très contraignants qui ont été fixés sous la pression des laboratoires pharmaceutiques. Ces obstacles doivent être levés et la France doit s'engager à soutenir effectivement l'accès aux médicaments des pays pauvres. Mais les médicaments seuls ne peuvent suffire. Sans médecins pour les dispenser, sans réseaux de santé, ils n'atteindront pas les malades et l'on ne pourra endiguer l'épidémie de sida. De ce point de vue, comment ne pas être alarmé par l'extraordinaire proportion de médecins formés en Afrique qui exercent en Europe. Cette proportion atteint 30% dans certains pays. Le projet d'immigration choisie défendu par le candidat de l'UMP va aggraver cette tendance et, je le dis avec gravité, contribuer à affaiblir des systèmes de santé déjà fragiles.

Je propose pour ma part d'agir en responsabilité en ne pillant pas les ressources humaines qui sont vitales pour ces pays. Je propose, à l'inverse, de faciliter les allers et retours des médecins d'origine africaine afin qu'ils puissent exercer dans leur pays d'origine et participer à la formation de jeunes médecins tout en conservant des connections en France leur permettant de poursuivre l'approfondissement de leurs compétences. Plus largement, je proposerai de renforcer les moyens affectés à la santé en encourageant la constitution d'un fonds public mondial pour la santé de base.

Une deuxième condition au développement c'est de pouvoir valoriser ses atouts économiques. Cela suppose des moyens importants. Les budgets des États restent lourdement affectés par le remboursement de la dette accumulée dans les années 1980 malgré les premières vagues d'annulations. Il conviendra d'achever ce processus de désendettement.

S'il faut aider les Etats, il faut aussi soutenir les familles. Le micro-crédit est une voie pour permettre aux Africains de financer leurs projets de développement: l'extension des réseaux de micro-crédit dans les campagnes où ils sont encore peu présents doit permettre à de nombreuses familles de sortir de la pauvreté. L'Afrique possède de nombreuses richesses, mais celles-ci sont le plus souvent surexploitées par des groupes étrangers. Il s'agit donc de promouvoir en Afrique des filières d'excellence durable reposant davantage sur les populations. Je pense au coton dont l'Afrique est un producteur de qualité mais qui est déprécié sur les marchés internationaux en raison notamment des subventions américaines: il faudra porter cette question avec plus de force dans le cycle de négociations de l'OMC. Je pense aussi aux énergies renouvelables - et à l'énergie solaire en particulier - qui permettent notamment dans les zones rurales, d'apporter de l'énergie à des coûts raisonnables pour la fourniture de services essentiels. Je pense enfin à la promotion du commerce équitable dont nous devons valoriser les débouchés sur le marché français.

Pour financer ces nouvelles opérations de développement durable, il est avant toute chose nécessaire d'optimiser l'utilisation des moyens actuels disponibles, pour éviter les gaspillages et nous assurer que les ressources seront mises effectivement à disposition de ceux qui en ont le plus besoin. Comme je l'ai mentionné plus haut, cette optimisation de l'utilisation de l'aide publique passe par la clarification du rôle des différents acteurs et par la recherche de synergies avec les instruments européens.

Je souhaite que notre nouvelle politique de co-développement s'appuie plus directement sur les acteurs de terrains. Dans ce cadre, je propose de rénover nos méthodes de coopération notamment en valorisant davantage le travail des ONG en portant à 5% comme c'est le cas ailleurs en Europe le pourcentage de l’aide française qui sera mise en oeuvre par leur canal. Ne privatisons pas l'aide publique au développement, rationalisons le dispositif français de coopération encore trop éclaté ! Mobilisons davantage la coopération décentralisée, qui permet à des collectivités françaises de collaborer directement avec des collectivités africaines, car, au-delà des transferts d'argent, c'est aussi de capacités d’action autonomes dont les pays africains ont besoin. Mobilisons davantage les migrants et leurs compétences ! Mobilisons les jeunes qui souhaiteront effectuer un service civil à l'étranger ! Dans ce domaine de la coopération, comme dans bien d'autres secteurs, la France devra aussi contribuer à renforcer les politiques européennes pour une solidarité plus efficace et une contribution plus significative au développement durable du continent africain.

Enfin, au delà de cette optimisation des moyens et des politiques, je veux aussi que nous réfléchissions à une taxation des transactions financières pour accroître le financement du développement. Enfin, conformément au projet du PS, nous porterons progressivement le montant de l'aide publique à 0,7% du PlN, pour remplir les engagements internationaux qui ont été trop longtemps bafoués.

Je crois possible de mettre fin au désordre créé par des décennies de politique clientélistes en Afrique, des politiques bien peu responsables au regard des besoins des sociétés africaines et des volontés de solidarité des citoyennes et citoyens français. Pour cela, nous devons être fermes sur la défense des droits de la personne humaine, innovants en matière de développement. Nos objectifs doivent être explicités et nos méthodes transparentes. Ce sont les positions que je défendrai au cours de cette campagne pour rénover la politique de la France aux côtés de l’Afrique. Ce sont les orientations que je mettrai en oeuvre si je suis élue.

Le texte de Mme Royal répondait à un appel lancé, dans nos colonnes le 14 décembre dernier, par Jean-Marie Fardeau, Secrétaire général du CCFD (Comité catholique contre la Faim et our le Développement)..

Voici le commentaire de M. Fardeau au texte de Mme Royal

La réponse de Mme Royal à ma lettre ouverte sur la nécessité d’un changement radical de la politique de la France en Afrique est un signe encourageant d’engagement. Mme Royal se prononce en effet clairement sur plusieurs questions chères au CCFD, qui sont portées, en vue des élections, par la campagne « État d’urgence planétaire, votons pour une France solidaire » : examen par le Parlement des accords de défense liant la France et des pays africains, création d’une délégation parlementaire aux négociations et à la coopération internationales, engagement de faire transiter 5 % de l’aide publique au développement par les ONG, exigence, pour les entreprises exploitant des ressources en Afrique, de déclarer ce qu’elles versent aux autorités de ces pays… Je m’en réjouis bien entendu. Sur plusieurs questions - dette, taxation des transactions financières, règles commerciales mondiales… -, nous attendons des engagements plus précis. Le dialogue va donc se poursuivre, comme c’est le cas avec tous les candidats que nous avons interpellés. La France et tous ses citoyens sortiront grandis de ce débat démocratique sur ses relations avec l’Afrique.

TEMOIGNAGE CHRETIEN
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bundu
Grioonaute


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MessagePosté le: Jeu 15 Fév 2007 15:08    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi
Je confirme ce que tu viens de dire et je partage ton opinion qui est d'ailleurs la mienne. Je sais très bien que ni l'une ou l'autre ne changera la politique africaine de leur pays ce sont des discours creux et nous sommes victimes des deux camps.
Oui seule la lutte libère et je pense que nous devons suivre l'exemple du Président Bgabgo qui va être dans les prochains mois la tête de liste des acteurs du changement en Afrique.
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Didier_Daan
Bon posteur


Inscrit le: 16 Mai 2006
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MessagePosté le: Sam 17 Fév 2007 14:08    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Benny Da B' a écrit:
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La candidate socialiste répond à la lettre ouverte de Jean-Marie Fardeau, secrétaire général du CCFD, publiée dans notre édition du 14 décembre. Elle propose des changements d’orientation.

Mon projet pour l’Afrique, par Ségolène Royal

AFRIQUE / FORUM

Odile Biyidi ("Survie")
reçue par nouvelobs.com
Après le sommet France-Afrique des 15 et 16 février, à Cannes.
http://forums.nouvelobs.com/922/Odile_Biyidi.html
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Nkossi
Bon posteur


Inscrit le: 31 Mar 2005
Messages: 722

MessagePosté le: Mar 20 Fév 2007 18:12    Sujet du message: Répondre en citant

«La Françafrique ne mourra pas de sa propre mort, il faudra l’étrangler»
Le rideau vient de tomber sur le 24ème sommet France - Afrique, quels sentiments vous animent, vous qui êtes un des acteurs principaux de la ‘‘contre-Françafrique’’?


C’est un sommet du bla bla bla, qui ne sert en réalité à rien sinon qu’au chef d’Etat français de remercier ses «gouverneurs de colonies» et ses amis les dictateurs néocoloniaux comme Paul Biya, Bongo Sassou, Deby… pour «les innombrables services rendus à la métropole»; Il sert aussi à alimenter le narcissisme et le culte de l’autoglorification de la France sur le plan international…
Le sommet France–Afrique ne sert à rien ; pas plus qu’un sommet USA- Afrique, ou Chine – Afrique servirait à quelque chose. Par dignité et orgueil, les Africains doivent refuser ce type de mise en scène obscène!


Vous venez de participer au contre sommet France – Afrique organisé par des ONG françaises, dont «Survie». C’est quoi le contre- sommet?

Le contre-sommet Françafrique est le contrepoids du sommet officiel France-Afrique. Le contre-sommet ou sommet alternatif ou encore sommet citoyen regroupe les organisations de la société civile africaine et française pour discuter de la politique française en Afrique, du soutien des gouvernements français aux dictatures criminelles et corrompues, les responsabilités des entreprises françaises dans le pillage des pays africains, les crimes de la France en Afrique, etc. Le sommet fait en général le point de la situation et propose des alternatives. Mais le contre-sommet de cette année a revêtu un caractère particulier…


Pourquoi?

Le sommet citoyen France-Afrique avait cette année une importance particulière parce qu’il s’est tenu en pleine campagne pour l’élection présidentielle en France. L’occasion était donc très belle pour que l’opinion publique française soit sensibilisée sur les méfaits de la Françafrique et que les candidats à l’élection française soient interpellés sur la politique africaine de la France.
Il y a eu cet appel des sociétés civiles africaines aux candidats et un autre appel, celui des ONG françaises dont Survie, et ayant pour thème «Pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente» et contenant des revendications très précises à l’endroit des candidats à l’élection présidentielle en France.


Quelles sont ces revendications destinées aux présidentiables français ?

L’une des plus importantes est par exemple l’exigence du contrôle parlementaire de la politique de la France en Afrique. A ce jour, la politique africaine de la France est le domaine réservé de l’Élysée à travers sa «cellule africaine». Il n’y a jamais eu au parlement français un débat public sur une intervention d’un gouvernement français dans un pays africain. Cela a alimenté la Françafrique c’est-à-dire cette sorte de mafia et de lobbies de personnes et d’entreprises qui pillent, tuent et soutiennent les dictatures néocoloniales illégitimes en Afrique.
Vous savez certainement qu’après les massacres de l’armée française sur les Ivoiriens en Novembre 2004, des ONG françaises ont demandé une commission d’enquête parlementaire sur ces évènements, qui n’a jamais eu lieu…


Mais ce n’est pas première fois que des revendications allant dans le sens du démantèlement de la Françafrique sont posées par des organisations de la société civile aussi bien française qu’africaine. Pourquoi pensez-vous que vous serez plus écoutés aujourd’hui qu’hier?

Vous avez raison! Si ce pillage atroce de nos économies et ce soutien arrogant de la France aux dictatures antidémocratiques continue, il est fort à craindre que les résistances à la Françafrique prennent des formes moins pacifiques. Les Africains suivent avec attention ce qui se passe dans le Delta au Nigeria…et les formes de résistances qui y sont développées pourraient bien faire tâche d’huile. On peut effectivement se rendre à l’évidence que le sentiment antifrançais est très fort dans nos villes… C’est la conséquence de la politique d’exploitation hideuse de la France dans nos pays. C’est ce sentiment accumulé qui a explosé en novembre 2004 à Abidjan et la suite on la connaît.
Il y a une nette tendance à la radicalisation. Je vais vous raconter une scène qui s’est déroulée pendant le colloque. Il y avait un Ivoirien au contre-sommet qui venait d’Abidjan ; il représentait la FEDESI, je crois, le secteur informel. Cet Ivoirien a, dans son exposé, timidement critiqué le manque de neutralité de la France dans la crise en Côte d’Ivoire, et a demandé que la France finance davantage les Ong ivoiriennes en cette période de crise. C’est alors que l’universitaire Comi Toulabor, s’est emparé avec rage du micro pour trouver scandaleux que le frère ivoirien n’ait pas demandé le départ des troupes françaises de Cote d’ivoire. Tonnerre d’applaudissements dans la salle ! C’est ça la tendance à la radicalisation dont je parle et qui n’est plus seulement le fait d’activistes, mais également d’universitaires…


Revenons au contre-sommet. Vous dites que le sommet officiel des chefs d’Etat c’est du verbiage. Quel bilan faites-vous des trois jours de «contre-sommet» ?

Le bilan du contre-sommet est largement positif. Certains candidats ont déjà commencé à intégrer la problématique de la politique africaine de la France au cœur du débat politique en France, en dénonçant, par exemple, la perversité de la Françafrique et le pillage de l’Afrique par des société françaises. Cela est intéressant.
Les organisateurs du contre sommet se sont voulus très concrets et ont encouragé des propositions et des alternatives plutôt que les dénonciations habituelles. C’est ainsi que les participants ont proposé par exemple la fermeture des bases militaires françaises sur le continent, une enquête sur les crimes coloniaux et néocoloniaux de la France, la fin de l’impérialisme monétaire…
Les rencontres comme le contre- sommet permettent aussi aux résistances africaines contre la Françafrique de faire le point, d’échanger les expériences.
A titre d’exemple, la projection du film «Mascarade électorale au Togo» a permis de montrer comment fonctionnent les mécanismes de la fraude électorale qui permettent aux dictateurs néocoloniaux sans légitimité de s’agripper au pouvoir. A travers cette projection, les Togolais, les Tchadiens, les Camerounais, les Congolais… ont pu se rendre compte de l’urgente nécessité de développer des stratégies de résistances communes pour bouter l’impérialisme français hors d’Afrique
En plus, les échanges entre les organisations africaines et françaises lors du contre-sommet ont été très enrichissantes.


Un journaliste affirmait : «La Françafrique c’est toute l’Afrique autour de la France, les esclaves aux pieds de leur maître». Partagez-vous son point de vue ?

Oui, si on est amoureux des images et des formules lapidaires ! Mais je préfère la définition donnée par F.X. Verschave, qui est, elle, plus pédagogique, en ce sens qu’elle met en exergue non seulement les mécanismes mais aussi les acteurs de la Françafrique. Cela étant, FX Verschave définit (Dossier Noirs No 7, 1996) «la Françafrique comme une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée sur l’accaparement de deux rentes: les matières premières et l’aide publique au développement. La logique de cette ponction est d’interdire l’initiative hors du cercle des initiés. Le système (…) est naturellement hostile à la démocratie. Le terme évoque aussi la confusion, une familiarité domestique touchant vers la pauvreté». Voilà!
Cette définition de Verschave rend cette notion compréhensible par tout le monde et cela est très important car pour combattre un système, il faut le connaître et savoir comment il fonctionne !


Aujourd’hui quels types de coopérations l’Afrique doit-elle entreprendre vis-à-vis de l’Europe et/ou des grandes puissances? Doit-elle rejeter du revers de la main la coopération du type ‘’Une puissance plusieurs autres Etats’’. Si oui, est-ce que d’ici quelques temps l’on n’aura pas de sommet ‘‘sino-africain’’?

Il s’est déjà tenu, il y a quelques semaines, un sommet sino-africain à Pékin où la Chine a proclamé à grand renfort de publicité, son amour pour l’Afrique. Mais en fait, la Chine a énormément besoin de matières premières pour soutenir la productivité de ses industries et c’est pour cette raison qu’elle vient en Afrique. Nous avons besoin de transformer nos matières premières chez nous, pour créer des emplois et assurer notre développement industriel et non de les brader au premier venu.
Ce type de sommets où un pays, fût-il «puissant» convoque tous les Etats africains autour d’une table m’indispose par l’idée de supériorité, de domination et la condescendance qui sous-tendent de telles rencontres.
Que cela soit bien clair: les Africains ne luttent pas contre l’impérialisme français pour se laisser dévorer par l’impérialisme étasunien ou l’impérialisme Chinois! Un impérialisme est aussi pernicieux qu’un autre. Et je dirais même que l’impérialisme Chinois, quoique nouveau et en expansion, est déjà en train de causer d’énormes dégâts sur les économies de nos pays et menace même d’aggraver la désintégration de notre tissu social;


Trois chefs d’Etat (Laurent Gbagbo, Kagamé, Mugabe) n’ont pas participé pas à ce sommet de Cannes. Qu’est ce que cela suscite en vous comme réaction?

Je pense que c’était presque prévisible! Il font partie de «l’axe du mal» en Afrique. C’est plutôt l’invitation de Gbagbo au sommet qui m’a surpris! Et si le président Gbagbo s’y était rendu personne n’aurait compris!


A votre avis pourquoi le sommet a voulu faire du Président Gbagbo, un invité d’honneur. Que cache cette invitation?


Chirac a perdu sa guerre contre Gbagbo: il avait fait de la chute du Président Gbagbo, un défi personnel. Il faut certainement mettre cette invitation sur le compte d’une volonté de décrispation qui entre dans le même registre que la récente visite de Brigitte Girardin au Président Gbagbo. Mais Chirac n’est pas cohérent avec lui-même: vous vous souvenez qu’en Novembre 2004, il avait qualifié le régime de Gbagbo de «fasciste»; je ne comprends pas qu’il veuille inviter un «fasciste» à un rendez- vous comme le sommet France – Afrique !


Pensez-vous que si le pouvoir français passe à gauche, l’on peut dire adieu à la Françafrique sous sa forme actuelle?

Il est permis d’en douter. Tous les gouvernements qu’ils soient de droite ou de gauche ont entretenu et renforcé la Françafrique en soutenant des dictatures en Afrique francophone et des systèmes de gestion opaques au profit de la France. Il ne faut donc pas se faire d’illusions. Je suis un activiste politique, qui croit en la révolution au sens des résistants africains tels que Um Nyobe, Lumumba, Kwame Krumah etc… Il ne faut pas se leurrer, la Françafrique ne mourra pas de sa propre mort, il faudra l’étrangler.
Je pense donc que la fin de la Françafrique ne se fera que par une révolution qui sera soit violente soit pacifique en fonction des situations. Les nationalistes africains ne feront pas l’économie de cette révolution…
C’est pourquoi les évènements comme le Sommet citoyen France – Afrique que la presse a appelé le contre-sommet, sont extrêmement importants en ce sens qu’ils attirent l’attention des politiques et de l’opinion française sur les risques que font courir le néocolonialisme et l’impérialisme français en Afrique sur la sécurité des Français et des intérêts de la France á l’extérieur! En effet, l’arrogance de la Françafrique a conduit progressivement à un impressionnant sentiment anti-français dans plusieurs villes africaines, si bien qu’il suffit de la moindre étincelle pour que tout s’embrase. Malheureusement, ceux qui font souvent les frais de cette mauvaise politique des gouvernements français, ce sont d’innocentes personnes, qui sont venues «se chercher» en Afrique, et qui la plupart du temps, n’ont rien à voir avec la politique de leur gouvernement.

* Guillaume Tene Sop est écologue et environnementaliste de profession. Il est également Porte-parole du Collectif des Organisations démocratiques et Patriotiques des camerounais de la Diaspora (le CODE).
Il réside à Hambourg en Allemagne

Israël Yoroba (isyoroba@yahoo.fr )
COURRIER D ABIDJAN
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mar 20 Fév 2007 18:19    Sujet du message: Répondre en citant

Gbagbo n'était pas à Cannes en effet..mais il a quand même envoyé le président du Conseil Economique et Social pour la représenter (Fologo)...

Un espèce de demi Boycott....

Qui est fou ! Smile Smile

http://fr.allafrica.com/stories/200702120370.html

http://news.abidjan.net/article/?n=236334
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