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Le roi Abdallah d'Arabie saoudite s'est engagé sur la voie d'un "dialogue constructif" entre l'islam et les autres grandes religions en inaugurant mercredi à Madrid une conférence internationale sur le dialogue inter-religieux dont il est le promoteur.

"Nous tous croyons en un Dieu unique (...) nous nous réunissons aujourd'hui pour dire que les religions doivent être un moyen pour aplanir les différences et non pas mener à des querelles", a déclaré le souverain, d'une monarchie ultraconservatrice, guidée par le wahhabisme, doctrine rigoriste de la religion musulmane.

Le roi Abdallah a appelé à un "dialogue constructif pour ouvrir une nouveau chapitre de réconciliation après tant de querelles", dans un discours prononcé au palais du Pardo dans la périphérie de Madrid.

"La plupart des dialogues (entre religions, ndlr) ont connu un échec (...). Pour réussir nous devons souligner le point commun entre nous qui est la croyance en Dieu", a-t-il encore souligné, en présence du roi d'Espagne Juan Carlos.

Quelque 200 personnes participent à ce rendez-vous organisé par l'Arabie saoudite et intitulé "Conférence mondiale sur le dialogue", avec des représentants des principales religions : musulmans, chrétiens et juifs, mais aussi bouddhistes.

Le secrétaire général du Congrès juif mondial, Michael Schneider, et le cardinal Jean-Louis Tauran, responsable du dialogue avec l'islam pour le Vatican, participent aux débats qui se déroulent jusqu'à vendredi.

Le Congrès juif mondial a accueilli très favorablement l'initiative. "C'est un devoir des responsables religieux de travailler ensemble pour restaurer le respect pour les valeurs morales et pour éviter le +choc des civilisations+" a indiqué son président Ronald Lauder.

De même le Vatican s'est déclaré "très positivement" intéressé par l'initiative du roi Abdallah qui fait preuve avec cette conférence d'"un grand courage", selon le cardinal Tauran.

C'est en effet la première fois qu'un souverain saoudien s'engage sur la voie d'un tel dialogue avec des responsables catholiques et juifs.

Le souverain saoudien "appelle depuis trois ans à ce type d'échanges entre religions", a déclaré le vice-ministre saoudien de la Culture et de l'Information, Saleh Al-Namlah

Le roi, dont le titre officiel est "Serviteur des deux Saintes mosquées" de La Mecque et de Médine, cherche à améliorer l'image de l'islam, ternie par les accusations de terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001.

Abdullah Ibn Abdul Mohsin Al-Turki, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale --organisation musulmane dont le siège est à La Mecque qui organise le rendez-vous-- a indiqué que l'objectif était de traiter "de questions communes entre religions comme l'éthique, la famille, l'environnement", mais pas de parler de "religion" ou de "politique" au sens strict.

L'organisation de la conférence en Espagne plutôt qu'en Arabie saoudite a suscité des interrogations à Madrid.

L'Espagne est "un lieu naturel pour ce type de dialogue" après avoir accueilli pendant des siècles les trois grandes religions monothéistes, a estimé l'ambassadeur saoudien en Espagne, Saud bin Naif.

De plus, le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a mis l'accent sur le dialogue entre cultures et religions avec son initiative, reprise par l'Onu, d'Alliance des civilisations, a souligné l'ambassadeur.

Le journal El Pais a interprété le choix de Madrid comme "une tentative pour éviter un véritable débat dans le royaume saoudien où aucun (des intervenants non musulmans à la conférence, ndlr) n'aurait pu pratiquer sa religion".

L'Arabie saoudite est en effet le seul pays arabe à interdire sur son sol toute pratique religieuse autre que celles de l'islam.

Par Olivier THIBAULT

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080716/twl-espagne-arabie-religion-islam-dialog-c99dde2.html
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