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PETIT PRECIS DE REMISE A NIVEAU SUR L'HISTOIRE AFRICAINE...

 
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ARDIN
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MessagePosté le: Jeu 30 Oct 2008 18:14    Sujet du message: PETIT PRECIS DE REMISE A NIVEAU SUR L'HISTOIRE AFRICAINE... Répondre en citant



Salut,

Il vient de sortir, annoncé juste après le fameux discours de Dakar, puis attendu avant de se faire devancer par l'autre réponse à Sarkozy.
Je viens de me l'offrir, et j'aimerais en parler histoire d'apprécier de la qualité des contributions qui permettent toujours de mieux cerner les auteurs dont Adame Ba Konaré que je ne connais pas bien.
Avec presqu'autant de contributions que "L'AFRIQUE REPOND A SARKOZY", il est le troisième ouvrage de la serie des réponses au fameux discours de Dakar, après la collection dirigée par Gassama, suivi du très médiocre cru des Africanistes. Quelle sera le positionnement de celui-ci?
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 30 Oct 2008 23:32    Sujet du message: Répondre en citant

Je l'ai feuilleté il y a peu, et compte me le procurer incessamment : ça a l'air d'un très bon cru, de la trempe de la "Réponse" des amis de Gassama.

Il y a un article que j'ai particulièrement apprécié, dont le propos consistait à indiquer des pistes sur les apports socio-économiques multiples des captifs africains à la société esclavagiste américaine :

- linguistique
- gastronomie
- architecture
- riziculture
- élevage de bovin (pastoralisme)
- etc.

Il ne faut pas perdre de vue qu'une des raisons pour lesquelles les Blancs ont déporté des millions de Nègres, c'est pour profiter de leurs savoir-faire en contexte tropical ; car eux ne connaissaient pas grand chose aux plantes tropicales, méthodes de culture tropicales, etc. qui permettaient de mettre en valeur les terres qu'ils avaient volées aux autochtones d'Amérique...

Cet article m'a fait tilt, en résonnance au livre d'OPG, où l'auteur discute "fort" des "retombées positives" de la traite négrière en Afrique, notamment en matière agricole, tout en taisant les énormes contributions techniques et agricoles des Africains dans "l'univers concentrationnaire des Amériques" : macaqueries!!!

P.S.
A propos, Rosa Amélia Plumelle Uribé a également sorti un ouvrage qui devrai faire "mouche" comme le premier : si des grioonautes veulent se cotiser pour m'offrir un cadeau de kwanza, ils savent désormais quoi faire Laughing Shocked Wink
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 21 Nov 2008 07:09    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas encore vraiment commencé à lire cet ouvrage, mais j'ai eu le temps de regarder la contribution d'une ponte de l'africanisme français : affligeante!

Le texte de Catherine Coquery-Vidrovitch s'intitule "Un essai de périodisation de l'histoire africaine", qu'elle a pour ainsi dire glané dans sa bibliothèque d'articles déjà publiés ; en l'occurrence en 2004. A croire que le prétexte de l'ouvrage ne méritait pas un effort d'inédit. Que de paresse intellectuelle...

Pire, la relation du texte de la gourou CCV avec "le discours de Dakar" est très très implicite, car l'auteure n'évoque même pas ledit discours, pour dire expressément ce qu'elle pense du brouet de son Timonier-de-Neuilly : il revient donc au lecteur de comprendre que l'Afrique a évidemment une histoire, contrairement à ce ferait croire NabotLéon, puisque notre africaniste en propose une "périodisation". Ouf, quelle récusation cinglante et sans fioritures Exclamation Question

Bref, Coquery-Vidrovitch ne dit rien de Sarkozy et de son discours sur l'Afrique, dans un ouvrage pourtant consacré à ce sujet ; elle se contente juste d'encombrer la place avec un texte rechauffé dont on verra que l'intérêt heuristique même reste encore assez quelconque : tant de décennies d'africanisme poncifiant pour une fécondité heuristique proche de zéro ; quelle misère!!!

On comprend que sur le terreau d'une telle vacuité épistémique ne poussent que des discours à la Bernard Lugan, Stephen Smith, et maintenant Nicolas Sarkozy...
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ARDIN
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MessagePosté le: Ven 21 Nov 2008 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Je n'ai pas encore vraiment commencé à lire cet ouvrage, mais j'ai eu le temps de regarder la contribution d'une ponte de l'africanisme français : affligeante!

Le texte de Catherine Coquery-Vidrovitch s'intitule "Un essai de périodisation de l'histoire africaine", qu'elle a pour ainsi dire glané dans sa bibliothèque d'articles déjà publiés ; en l'occurrence en 2004. A croire que le prétexte de l'ouvrage ne méritait pas un effort d'inédit. Que de paresse intellectuelle...

Pire, la relation du texte de la gourou CCV avec "le discours de Dakar" est très très implicite, car l'auteure n'évoque même pas ledit discours, pour dire expressément ce qu'elle pense du brouet de son Timonier-de-Neuilly : il revient donc au lecteur de comprendre que l'Afrique a évidemment une histoire, contrairement à ce ferait croire NabotLéon, puisque notre africaniste en propose une "périodisation". Ouf, quelle récusation cinglante et sans fioritures Exclamation Question

Bref, Coquery-Vidrovitch ne dit rien de Sarkozy et de son discours sur l'Afrique, dans un ouvrage pourtant consacré à ce sujet ; elle se contente juste d'encombrer la place avec un texte rechauffé dont on verra que l'intérêt heuristique même reste encore assez quelconque : tant de décennies d'africanisme poncifiant pour une fécondité heuristique proche de zéro ; quelle misère!!!

On comprend que sur le terreau d'une telle vacuité épistémique ne poussent que des discours à la Bernard Lugan, Stephen Smith, et maintenant Nicolas Sarkozy...

Very Happy Very Happy Very Happy
Il faut lui recommander de lire Louis Sala-Molins ou Odile Tobner pour qu'elle comprenne d'où vient son regard sur l'Afrique ; parce que quand on commence son propos par :
Citation:
Une fausse périodisation de l’histoire africaine démarque l’histoire de l’Afrique de ses rapports coloniaux avec l’Occident : temps précolonial(ou temps long), temps colonial(ou temps moyen), temps des Indépendances(temps court, voire immédiat)…
en faisant comme si Hegel et les autres n'ont jamais existé... Elle a fini par s'égarer, malgré les efforts d'Elikia Mbokolo d'avoir pondu une belle préface...
Je crois que c’est plutôt elle qui a besoin d’une bonne remise à niveau sur l’histoire africaine en lui rappelant pour commençer que Joseph Ki-Zerbo n’est pas un historien francophone, mais un historien africain ! un historien Burkinabé ! Franchement ces spécialistes de l’Afrique "n'en finissent pas de nous faire voir de tous les leurres..." Shocked
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maatkmt
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MessagePosté le: Mar 25 Nov 2008 13:52    Sujet du message: PETIT PR2CIS DE REMISE A NIVEAU SUR L'HISTOIRE AFRICAINE Répondre en citant

Salut ARDIN
Adame Ba KONARE est enfin l'épouse de l'ex président du Mali. Elle a eu à revenir sur le sujet dans une émission sur RFI intitulée IDEES qui passe tous les dimanches.

Ps je ne rappelle pas la date il y a deux ou trois semaines je suis désolé je n'ai pas le lien mais si vous allez sur le rfi.fr et cherchez les émissions vous trouverez.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 28 Nov 2008 17:38    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le texte de Catherine Coquery-Vidrovitch s'intitule "Un essai de périodisation de l'histoire africaine", qu'elle a pour ainsi dire glané dans sa bibliothèque d'articles déjà publiés ; en l'occurrence en 2004. A croire que le prétexte de l'ouvrage ne méritait pas un effort d'inédit. Que de paresse intellectuelle...

En fait, CCV a proposé un second article, qui est intitulé "Le musée du quai Branly ou l'histoire oubliée" : ceux qui ont reproché à Gassama d'avoir pas donné la parole aux femmes africaines devraient s'étrangler de voir la gourou française de l'africanisme squatter cet ouvrage initié par une historienne africaine, Adame Ba Konaré, avec deux articles quasiment insipides...

Le dernier cité est une sorte de pleurnicherie sur le fait (gravissiiiimeuuu!!!) que les africanistes comme l'auteure n'aient pas été impliqués dans la conception du projet de musée du quai Branly.
Rolling Eyes
Madame Vidrovitch prétend même que faute de ce faire, le quai Branly aurait simplement reconduit une vision "eurocentriste" de l'art africain : comme si Catherine Coquery-Vidrovitch et ses pairs (Bernard Lugan, Jean-Pierre Chrétien, François-Xavier Fauvelle-Aymar, Jean-François Bayard, etc.) auraient été garants en quelque manière d'une esquisse de début de commencement d'une vision "afrocentrique" de cet art ; elle qui n'a cessé de baver sur l'afrocentricité, trvavaillant méticuleusement à exclure les oeuvres scientifiques afrocentriques de l'univers académique français...

Bref. Au fait, où exactement le rapport de ses bavardages avec le discours de Dakar : selon CCV, ce brouet de Sarkozy-Gaino serait la version politiquement "décomplexée" du discours muséologique du quai Branly. En revanche, deux siècles d'africanisme universitaire négrophobe n'y seraient pour rien ??? Que de branlette africaniste !!!
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ARDIN
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MessagePosté le: Ven 28 Nov 2008 20:19    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Citation:
Le texte de Catherine Coquery-Vidrovitch s'intitule "Un essai de périodisation de l'histoire africaine", qu'elle a pour ainsi dire glané dans sa bibliothèque d'articles déjà publiés ; en l'occurrence en 2004. A croire que le prétexte de l'ouvrage ne méritait pas un effort d'inédit. Que de paresse intellectuelle...

En fait, CCV a proposé un second article, qui est intitulé "Le musée du quai Branly ou l'histoire oubliée" : ceux qui ont reproché à Gassama d'avoir pas donné la parole aux femmes africaines devraient s'étrangler de voir la gourou française de l'africanisme squatter cet ouvrage initié par une historienne africaine, Adame Ba Konaré, avec deux articles quasiment insipides...

Le dernier cité est une sorte de pleurnicherie sur le fait (gravissiiiimeuuu!!!) que les africanistes comme l'auteure n'aient pas été impliqués dans la conception du projet de musée du quai Branly.
Rolling Eyes
Madame Vidrovitch prétend même que faute de ce faire, le quai Branly aurait simplement reconduit une vision "eurocentriste" de l'art africain : comme si Catherine Coquery-Vidrovitch et ses pairs (Bernard Lugan, Jean-Pierre Chrétien, François-Xavier Fauvelle-Aymar, Jean-François Bayard, etc.) auraient été garants en quelque manière d'une esquisse de début de commencement d'une vision "afrocentrique" de cet art ; elle qui n'a cessé de baver sur l'afrocentricité, trvavaillant méticuleusement à exclure les oeuvres scientifiques afrocentriques de l'univers académique français...

Bref. Au fait, où exactement le rapport de ses bavardages avec le discours de Dakar : selon CCV, ce brouet de Sarkozy-Gaino serait la version politiquement "décomplexée" du discours muséologique du quai Branly. En revanche, deux siècles d'africanisme universitaire négrophobe n'y seraient pour rien ??? Que de branlette africaniste !!!

On devrait plutôt poser cette question à Mme Konaré, Car rien qu’à lire Catherine Coquery-Vidrovitch, Sarkozy n’apprendra rien de nouveau à part renforcer des convictions établies depuis des siècles.
Adame Ba Konaré, si elle était vraiment dans une posture strictement scientifique comme elle l’a déclaré dans cette interview accordée à Jeune Afrique en septembre 2007, aurait du exiger la rigueur scientifique de la part des participants, du moins de celle de Catherine Coquery-Vidrovitch s’il faut s’en tenir à ses contributions dans cet ouvrage … Juste deux autres exemples à la page 52 :
Citation:
Comme dans toutes les sociétés, l’esclavage est sûrement très ancien en Afrique. Mais un mode de production esclavagiste se répandit au XIXè Siècle(…)

"Comme dans toutes les sociétés"…….. La formule désormais sacrée et consacrée qui insère l’Afrique dans le cercle des sociétés esclavagistes… sans méthode d’investigation historique…
Appréciez le "sûrement"» qui saupoudre la phrase pour créer l’évidence.
Citation:
Il s’agissait d’une «logique économique» : c’est l’organisation du marché mondial de l’époque, où tout se tenait déjà plus ou moins, qui permis à des systèmes disparates de s’organiser de façon complémentaire, chacun en fonction de ses intérêts propres : ceux de l’Occident industriel, ceux des sultanats arabes et ceux de chefferies et aventuriers esclavagistes africains.

En gros, tout le monde est responsable ; aucune responsabilité prépondérante, puisque "tout se tenait déjà plus ou moins". Quelle perspicacité !!!
Demain la même ou d’autres écriront que les Bongo, les Biya et les Sassou n’étaient que des aventuriers qui agissaient dans leur coin, et que comme "tout se tenait déjà plus ou moins", donc rien de grave quoi!
Adame Ba Konaré a-t-elle oublié que ce sont les simplifications de ce genre qui ont structuré le discours sur l’Afrique ?
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Merikama
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MessagePosté le: Ven 28 Nov 2008 23:55    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
On devrait plutôt poser cette question à Mme Konaré, Car rien qu’à lire Catherine Coquery-Vidrovitch, Sarkozy n’apprendra rien de nouveau à part renforcer des convictions établies depuis des siècles.
Adame Ba Konaré, si elle était vraiment dans une posture strictement scientifique comme elle l’a déclaré dans cette interview accordée à Jeune Afrique en septembre 2007, aurait du exiger la rigueur scientifique de la part des participants, du moins de celle de Catherine Coquery-Vidrovitch s’il faut s’en tenir à ses contributions dans cet ouvrage … Juste deux autres exemples à la page 52 :
Citation:
Comme dans toutes les sociétés, l’esclavage est sûrement très ancien en Afrique. Mais un mode de production esclavagiste se répandit au XIXè Siècle(…)

"Comme dans toutes les sociétés"…….. La formule désormais sacrée et consacrée qui insère l’Afrique dans le cercle des sociétés esclavagistes… sans méthode d’investigation historique…
Appréciez le "sûrement"» qui saupoudre la phrase pour créer l’évidence.
Citation:
Il s’agissait d’une «logique économique» : c’est l’organisation du marché mondial de l’époque, où tout se tenait déjà plus ou moins, qui permis à des systèmes disparates de s’organiser de façon complémentaire, chacun en fonction de ses intérêts propres : ceux de l’Occident industriel, ceux des sultanats arabes et ceux de chefferies et aventuriers esclavagistes africains.

En gros, tout le monde est responsable ; aucune responsabilité prépondérante, puisque "tout se tenait déjà plus ou moins". Quelle perspicacité !!!
Demain la même ou d’autres écriront que les Bongo, les Biya et les Sassou n’étaient que des aventuriers qui agissaient dans leur coin, et que comme "tout se tenait déjà plus ou moins", donc rien de grave quoi!
Adame Ba Konaré a-t-elle oublié que ce sont les simplifications de ce genre qui ont structuré le discours sur l’Afrique ?

Merci frère ARDIN. Cela m'a réellement horrifié. Twisted Evil Twisted Evil

Il fallait s'y attendre étant donné la signature d'Elikia M'Bokolo.

Non, je n'achèterai pas ce livre. Et je classerai désormais Adame Ba Konaré dans la catégorie : intellectuels africains eurocentristes africanisants.

C'est vraiment triste tout cela ... Sad
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"L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir". THOMAS SANKARA

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Sam 29 Nov 2008 06:12    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Je l'ai feuilleté il y a peu, et compte me le procurer incessamment : ça a l'air d'un très bon cru, de la trempe de la "Réponse" des amis de Gassama.

Je continue de penser cela, et crois que Merikama devrait nuancer son appréciation ; par exemple en accédant à cet ouvrage via une bibliothèque municipale, s'il ne veut pas y perdre un sou. En tout cas, il y a des choses qui m'ont vraiment plu dedans, mais je voulais d'abord évacuer ce qui m'a déplu ; en m'en prenant à la figure emblématique de ce qu'il y a de déplaisant dans ce livre.

Outre, CCV, j'essaierai également de discuter de l'article d'Ibrahima Thioub, un carriériste de l'Université Cheikh Anta Diop, qui ne dépareille pas tant aux côtés des plus invétérés africanistes de l'acabit de Coquery-Vidrovitch...

Citation:
Il y a un article que j'ai particulièrement apprécié, dont le propos consistait à indiquer des pistes sur les apports socio-économiques multiples des captifs africains à la société esclavagiste américaine :

L'article en question est celui d'Hassimi Oumarou Maïga ("Quelques aspects de la contribution de l'Afrique au développement du Nouveau Monde et de la France")...
Immédiatement après vient celui de Kinvi Logossah ("Aux origines de la traite négrière transatlantique : Introduction au débat sur la responsabilité africaine") : pardonnez mon immodestie, mais celui-là j'aurais pu l'écrire, tellement il est pile poil dans l'argumentaire que j'ai développé ici même (il y a quelques années) contre Pitre-La-Grenouille ; et suis plutôt fier de voir qu'un professeur de l'Université Antilles-Guyane vienne conforter aussi fermement ce qui me paraissait pourtant comme une innovation épistémique dans le vacarme (tout hexagonal) qu'a fait le pavé de Petré-Grenouilleau...

A la différence de "L'Afrique répond à Sarkozy" qui témoigne d'une grande cohérence idéologique, d'un net et ferme parti pris intellectuel face à une éruption médiatique de négrophobie dégoulinante, l'ouvrage coordonné par Adame Ba Konaré traduit une autre posture intellectuelle, qui se veut plutôt oecuménique, universaliste, "scientifique".

Or, c'est cette dernière (im)posture qui est la plus fréquente dans le milieu de l'intelligentsia africaine et afrodescendante, particulièrement francophone. L'étroite dépendance des carrières académiques africaines au fonctionnement des institutions académiques françaises induit une interdépendance épistémique étroite entre d'innombrables universitaires africains avec leurs maîtres métropolitains : cette connivence académique est l'autre de la collusion politico-affairiste dite "Françafrique". C'est elle qui produit des Adamé Ba Konaré, Achille Mbembé et autres Ibrahima Thioub (et je ne parle même pas de notre cher Elykia Mbokolo), dont l'autonomie épistémique est biaisée, n'est qu'apparente...

Bref, cela donne un ouvrage collectif qui, à force de vouloir être oecuménique, en devient cacophonique : où un Thioub dit presque rigoureusement le contraire de ce qu'écrit Kinvi Logossah juste auparavant ; et où une Coquery-Vidrovitch joue sa double-partition en solo, dont le lien avec l'objet du livre est trop élastique.
Le tout à l'image d'une intelligentsia africaine et afrodescendante déchirée, hétéroclite, face aux questions historiographiques fondamentales qui interpellent les Africains (au sens le plus large). C'est en cela que ce "Précis de remise à niveau sur l'histoire africaine..." est très instructif, par ses béances mêmes...
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ARDIN
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MessagePosté le: Sam 29 Nov 2008 10:15    Sujet du message: Répondre en citant

Merikama a écrit:
Merci frère ARDIN. Cela m'a réellement horrifié. Twisted Evil Twisted Evil

Il fallait s'y attendre étant donné la signature d'Elikia M'Bokolo.

Non, je n'achèterai pas ce livre. Et je classerai désormais Adame Ba Konaré dans la catégorie : intellectuels africains eurocentristes africanisants.

C'est vraiment triste tout cela ... Sad

Salut Merikama, comme l’a dit Ogo, l’ouvrage n’est pas à jeter; il faut juste opérer un petit lifting en arrachant les pages des contributions de Catherine Coquery-Vidrovitch, de Pierre Boilley et d’Ibrahima Thioub pour que l'ouvrage gagne en beauté... Wink
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Merikama
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MessagePosté le: Sam 29 Nov 2008 14:38    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Bref, cela donne un ouvrage collectif qui, à force de vouloir être oecuménique, en devient cacophonique : où un Thioub dit presque rigoureusement le contraire de ce qu'écrit Kinvi Logossah juste auparavant ; et où une Coquery-Vidrovitch joue sa double-partition en solo, dont le lien avec l'objet du livre est trop élastique.
Le tout à l'image d'une intelligentsia africaine et afrodescendante déchirée, hétéroclite, face aux questions historiographiques fondamentales qui interpellent les Africains (au sens le plus large). C'est en cela que ce "Précis de remise à niveau sur l'histoire africaine..." est très instructif, par ses béances mêmes...

Vu sous cet angle, en effet je ne peux qu'être d'accord avec toi. Cela permet en effet, de se faire une idée de "l'évolution" des frustrations africanistes en France. D'un point de vue strictement Afrocentrique, il peut nous permettre de mieux affiner nos argumentaires face aux énormités africanistes. Surtout lorsqu'on pense que certains de nos sœurs et frères y puisent des arguments pour nous affronter.

Je pense sincèrement que le tréfond de la problématique africaniste aujourd'hui, pour ce qui nous concerne. C'est-à-dire sa capacité à annihiler, l'avènement au sein de la communauté Africaine - Antillaise d'une réelle conscience panafricaine, c'est sa ruse à investir, à triturer, à dévoyer, à travestir, les concepts ("épouvantails") de la Race, du Racisme et du Racialisme. Je pense sérieusement que nous devons faire très attention à ce problème et y apporter une réelle réflexion.

Les extraits horrifiants ici pointés par le frère ARDIN à eux seuls résument le tour de passe africanistes pour nous embrouiller sur ces questions. Quel est le postulat de cette entreprise africaniste ? On peut le résumer comme ceci :

"Etant donné que les Races n'existent pas (c'est leur bastion conceptuel. Je me demande d'où ils tirent ce satanée théorème), l'homme est par essence un métisse. Par conséquent tous les peuples de la terre, partagent les mêmes tares (par exemple l'esclavage). Et lorsqu'il y a une réelle avancée civilisationnelle, elle n'est pas l'apanage d'une Race particulière (puisqu'il n'y a pas de Races humaines), mais plutôt le produit de la contribution à égal proportion de tous les peuples de la terre (les anciens Égyptiens représentent ce summum du métisse civilisateur). Mais étant donné le progrès technologique de l'Europe, il est indéniable que les Européens constituent un groupe humain à part, tout en évitant de sombrer dans le Gobinisme, bien entendu."

Il est urgent que nous traitions de cette problématique de la Race si nous ne voulons pas perdre en crédibilité face aux sœurs et frères pourtant sensibles aux thèses afrocentriques.

Pour ce qui est du livre, ayant déjà été vacciné, je vais peut être me le procurer. Wink
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 30 Nov 2008 09:03    Sujet du message: Répondre en citant

Merikama a écrit:
Vu sous cet angle, en effet je ne peux qu'être d'accord avec toi. Cela permet en effet, de se faire une idée de "l'évolution" des frustrations africanistes en France. D'un point de vue strictement Afrocentrique, il peut nous permettre de mieux affiner nos argumentaires face aux énormités africanistes. Surtout lorsqu'on pense que certains de nos sœurs et frères y puisent des arguments pour nous affronter.

Ayoka, Parent ! c’est ça même qui est la vrêté. Voici pourquoi je vais maintenant m'attaquer de manière circonstanciée au bavardage de CCV et consorts...
Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
[...]L’histoire africaine est par l’Egypte « mère » du monde ; Européens et Africains revendiquent avec passion l’héritage égyptien.

D'abord, l'Egypte n'est pas la mère du monde : en aucune façon !
La société politique la plus ancienne qui soit documentée par les archéologues (en l'occurrence, l'équipe de Bruce William) est celle de T3 Sti, "Le Pays de l'Arc", en Nubie ; c'est-à-dire au Sud de "l'Egypte" : dans une contrée dont la négrité des autochtones est encore plus indéniable. Serait-ce pour cela que cette occurrrence chronologique de T3 Sti est toujours omise/occultée par les africanistes et les égyptomanes Exclamation Question

Ensuite, dire que des Européens revendiquent encore aujourd'hui l'héritage de T3 Kmt, cela revient à accréditer subrepticement les fantasmes de quelques égyptomanes falsificateurs ; lesquels sont d'ailleurs de plus en plus rares depuis 1974 : en effet, dans leur grande majorité, les travaux les plus récents en égyptologie excluent que l'Egypte ait jamais pu être "européenne". Au contraire, ils confirment l'africanité fondamentale de la civilisation égypto-nubienne : depuis Serge Sauneron, Jean Vercoutter jusqu'à Jean Leclant, Cervelho Autuori, voire Damiano Appia. Notre gourou de l'africanisme obsolète devrait urgemment se mettre au diapason...

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
]Mais pourquoi les Africains ont-ils été les derniers à connaître une économie d’investissement et de production ? Pourquoi tant de grands commerces transcontinentaux (sel, or, ivoire, etc.) se sont-ils dissous au lieu de générer des activités productives ?

C'est faux que les Africains ont été les derniers à connaître une économie d'investissement ; sauf à ne pas savoir ce que cela signifie "économie d'investissement" : depuis T3 Kmt jusqu'à Ashanti, en passant par Koush, Axum, Wagadu, Mali, Kongo-Dyna-Nza, les Africains utilisent des instruments monétaires, aussi bien pour les transactions courantes qu'à titre de réserve de valeur. Or, l'épargne suppose nécessairement l'investissement, au moins comme projet à venir...

S'agissant de la production, certains ateliers africains des XVè, XVIIè siècles comportaient des centaines d'employés et apprentis (ainsi que le décrivent les fameux Tarikh) : à l'image des manufactures de l'époque ailleurs dans le monde. Des maisons de commerce de Djenné avaient leurs repésentants disséminés en Afrique jusqu'au Proche-Orient, voire probablement en Espagne musulmane.

Le monopole royal de l'exploitation des minerais et matières précieux (fer, cuivre, or, sel) en Afrique de l'Ouest depuis le dernier millénaire avant notre ère jusqu'au XVIIè siècle a permis de créer des "villages d'esclaves", c'est-à-dire souvent l'équivalent des "villes ouvrières" européennes de la fin du XIXè siècle au début du XXè siècle : où des centaines, voire des milliers d'employés africains travaillaient pour le souverain (Kaya Maghan, puis Mansa Mali), auquel revenait de droit une proportion conséquente des fruits de leur labeur : pire que de la "production", on pourrait parler de "productivisme", avec des conditions de travail parfois excécrables pour les catégories laborieuses (hâtivement décrites comme des catégories serviles à travers le terme consacré de "villages d'esclaves") dans les mines de sel, cuivre, ou or, mais aussi (plus tard) dans des plantations...

Toutes choses qui supposent sans conteste une "économie d'investissement et de production" n'ayant rien à envier à ce qui se faisait ailleurs, et certainement pas dans l'Europe ultra-méditerranéenne de l'époque...
Citation:
Pourquoi la situation actuelle est-elle aussi tragique, pourquoi l’avenir demeure-t-il si inquiétant ?

Pour la situation contemporaine, jamais CCV n'évoquera de manière explicite le pillage organisé des matières premières africaines par des pays comme le sien, à travers des contrats léonins extorqués à des dictateurs imposés aux populations africaines...

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
Les facteurs sont multiples. […] On peut en distinguer schématiquement deux groupes, interne et externe, en constante réaction l’un avec l’autre. Parmi les premiers, les conditions écologiques : des terres en général pauvres (sauf dans la vallée du Nil ou sur de rares terroirs volcaniques) ; des risques au moins séculaires de très longues sécheresses sur une part élevée du continent ; donc des sols souvent ou trop durs (latérite tropicale) ou trop lessivés (argiles latéritiques équatoriales) ; des maladies anciennes et jamais ou tardivement éradiquées (paludisme, maladie du sommeil disséminées par la pénétration coloniale, onchocercose, multiples parasitoses) ; structures sociales rurales davantage organisées pour la subsistance que pour le profit ; la priorité étant donnée à l’équilibre social plutôt qu’à l’affirmation de l’individu […]

Quant aux arguties écologiques, il aurait suffit à l'auteure de lire Louise-Marie Diop-Maes pour comprendre à quel point ils sont bidon : même que sous ce rapport (des conditions écologiques), l'Afrique s'en sort longtemps mieux que l'Asie du Sud-Est (au climat comparable) avec ses moussons, cyclones, tremblements de terre et autres tsunami ; sans parler de l'Europe qui a été ravagée par la Peste Noire, une pandémie d'une telle ampleur que l'on ne connaît pas dans les annales "séculaires" africaines...

Toutefois, je comprends qu'elle ignore le travail de LMDM, car celle-ci l'a affichée sévèrement : Diop-Maes reproche à CCV d'avoir promu des hypothèses farfelues en matière de démographie historique africaine, notamment en retenant un taux d'accroissement naturel de 1% de la population africaine en pleine Traite Transatlantique ; taux que même le Japon du XXè siècle atteignait à peine. La surpercherie visait à surestimer inconsidérément les capacités spontanées de croissance de la population africaine, afin de prétendre que la Traite Négrière n'a pas eu de très grave impact sur le niveau et le rythme de croissance de cette population...

Nonobstant, il aurait suffit de lire certains auteurs ayant contribué au même ouvrage que Catherine Coquery-Vidrovitch pour voir combien elle est complètement à côté des clous...


NOTA : Les extraits ci-dessus proviennent du chapitre intitulé "L'objectif d'un essai de périodisation" (pp45-46) : on verra que si "l'objectif" est bidon, alors la "périodisation" le sera encore plus...


COMING UP NEXT
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 30 Nov 2008 11:58    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ensuite, dire que des Européens revendiquent encore aujourd'hui l'héritage de T3 Kmt, cela revient à accréditer subrepticement les fantasmes de quelques égyptomanes falsificateurs ; lesquels sont d'ailleurs de plus en plus rares depuis 1974 : en effet, dans leur grande majorité, les travaux les plus récents en égyptologie excluent que l'Egypte ait jamais pu être "européenne". Au contraire, ils confirment l'africanité fondamentale de la civilisation égypto-nubienne : depuis Serge Sauneron, Jean Vercoutter jusqu'à Jean Leclant, Cervelho Autuori, voire Damiano Appia. Notre gourou de l'africanisme obsolète devrait urgemment se mettre au diapason...

La date de 1974 peut paraître énigmatique à ceux qui ne sont pas habitués au sujet. Je me permets donc d'en dire rapidement un mot :
1974 est l'année où a été organisé le (fameux) Colloque du Caire sur "L'origine du peuplement de l'Egypte ancienne, et le déchiffrement de l'écriture méroïtique".
C'est à cette occasion que Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga exposèrent pour la première à la communauté égyptologique internationale leurs travaux sur le caractère négro-africain de la civilisation égypto-nubienne. Avant ces travaux, toutes sortes de théories farfelues circulaient sur l'origine des anciens Egyptiens, notamment celle qui en faisait une "race blanche à peau brune" Rolling Eyes Laughing Embarassed ...

Depuis lors, d'autres rencontres scienfiques internationales ont eu lieu sur le même sujet ; en particulier le Colloque de Barcelone en 1996. Celui-ci était intitulé : Africa antigua - el antiguo Egipto, una civilizacion africana.
Noter qu'un colloque est une manifestation scientifique qui rassemble les spécialistes d'un sujet donné, lesquels confrontent les résultats de leurs travaux les plus récents. Ainsi, le fait que ce colloque de Barcelone annonce d'emblée dans son intitulé que "l'Egypte ancienne" est une "civilisation africaine" indique clairement que pour ses organisateurs (mais aussi ses participants) la question ne se pose plus vraiment de savoir si l'Egypte ancienne peut être autre chose qu'une civilisation africaine : leur propos consistait davantage à rassembler les différentes "evidences" pouvant attester scientifiquement de cette africanité de Kmt. Ce qui revient au fond à explorer la fécondité heuristique d'une thèse publiée par Cheikh Anta Diop et James Mona George, dès 1954 : respectivement dans Nations nègres et culture , et Stolen Legacy...

Bref, on invoque souvent le Caire 1974, mais pas assez (à mon goût) Barcelone 1996, qui a définitivement enfoncé le clou : depuis 1996, de nombreuses manifestations scientifiques (en Europe et aux EUA) n'ont cessé d'approfondir les recherches sur Kmt comme "una civilizacion africana". D'ailleurs, à ce propos, les publications en langues ibériques dans cette perspective d'une Egypte africaine se sont multipliées depuis les années 2000, reléguant notre vieille Gaule au rang de parent pauvre des nouvelles recherches égyptologiques : en Uruguay, en Colombie, à plus forte raison en Espagne et au Brésil, les choses bougent beaucoup plus vite qu'au Musée du Louvres...

On comprend alors à quel point les élucubrations de Coquery-Vidrovitch sur des Européens revendiquant l'héritage égyptien sont affligeantes : de mauvaise foi, ou d'ignorance ; d'ignorance et de mauvaise foi...
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Merikama
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MessagePosté le: Dim 30 Nov 2008 17:07    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Merikama a écrit:
Vu sous cet angle, en effet je ne peux qu'être d'accord avec toi. Cela permet en effet, de se faire une idée de "l'évolution" des frustrations africanistes en France. D'un point de vue strictement Afrocentrique, il peut nous permettre de mieux affiner nos argumentaires face aux énormités africanistes. Surtout lorsqu'on pense que certains de nos sœurs et frères y puisent des arguments pour nous affronter.

Ayoka, Parent ! c’est ça même qui est la vrêté. Voici pourquoi je vais maintenant m'attaquer de manière circonstanciée au bavardage de CCV et consorts...

Merci mon frère, de continuer de nous distiller ces extraits. On mesure à quel point on est face à une véritable crise des African Studies en France. Les paradigmes n'ont vraiment pas changés depuis la Coloniale. Un peu juste saupoudrés de "métissage".

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
[...]L’histoire africaine est par l’Egypte « mère » du monde ; Européens et Africains revendiquent avec passion l’héritage égyptien.

Dans cette phrase, le culte du métissage y est à profusion. Selon les Africanistes, comme les Anciens Égyptiens ont toujours été des Métisses, type Barack Obama (même si ce dernier se revendique Noir), il est tout à fait normal qu'Européens et Africains revendiquent cet héritage.

Le culte du métissage spectacle (parce qu'en réalité il n'est pas du tout sincère) est un élément important dans la superstructure idéologique française de lutte contre le Racisme. De sorte que ceux des Nègres qui combattent cette idée de l'Égypte berceau du "métissage des cultures" sont tous azimuts taxés de Racistes et d'être contre le "métissage", le "brassage des cultures", le "village planétaire".

Cette vision africaniste sur l'Égypte est en réalité, le pendant historiographique de l'idéologie républicaine française. Celle qui consiste à nier l'existence des Races humaines, à diluer les Identités dans un melting pot, dont la résultante serait bien évidemment blanco-judéo-chrétienne. C'est cela qui explique l'atrocité coloniale française sur les cultures négro-africaines, telle que traduite dans le fameux slogan : "vos ancêtres les gaulois" enseigné dans les écoles coloniales.

Ce problème est central. Parce qu'avec l'Obamania ambiante et la frénésie de vouloir absolument coller à Barack Obama l'étiquette de Métis (alors que ce dernier se définit entant que Noir, bien qu'étant "mélangé") par l'establishment française, dans un contexte où l'Afrocentricité est taxée d'idéologie Raciste et "Racialiste" sous le vocable d'Afrocentrisme(s), il sera de plus en plus difficile pour nous autres Afrocentriques de bien argumenter pour susciter le plus d'adhésion dans la communauté Africaine/Antillaise en France.

C'est à juste titre que Molefi Kete Asante prend toute la mesure de ce problème relevant du post-modernisme et particulièrement exacerbé en France :

Molefi Kete Asante a écrit:
The most destructive force in a heterogeneous multicultural industrial society is the doctrine of racial domination because it distorts relationships, undermines the authenticity of human communication, and complicates the intersections of class, gender, and sexuality. It wobbles the natural orbits of human communication and interaction, creating a chaotic vortex.
Race, Rhethoric, and Identity : The Architecton of Soul, P.10

Aujourd'hui, nous pouvons dire sans grand risque de nous tromper que les Nègres de France sont entraînés dans ce tourbillon erratique de ce "vortex chaotique", où la notion d'Identité a perdu toute sa substance. De sorte qu'ils ont peur des mots tels que Race ou Communauté, au risque de se faire taxer de Racistes ou de communautariste. Comme l'ont toujours dit Molefi Kete Asante et Mwéné Ndzalé Obenga, les symboles et les concepts ont des rôles extrêmement puissants chez l'homme.

Molefi Kete Asante a écrit:
Life as a random collage or free association of images may invoke an isolationist individuality, but it is never cohesive enough to deal with the reality of community and communities, that is, group of people who are bound together by common phenomenological responses.
Race, Rhethoric, and Identity : The Architecton of Soul, P.11

En effet, il serait absolument difficile voir impossible pour les Nègres de France de vivre pleinement leur identité (en somme leur humanité) en dehors de la communauté. Or les Africanistes dans leur astuce (car il s'agit plus d'une astuce que d'une réelle conviction) d'ériger le métissage en valeur universelle, c'est l'humanité Nègre qu'ils cherchent à détruire. D'où partant, la Renaissance Africaine qu'ils combattent de toute leur force.

Cela me fait toujours penser à ces épouvantails que l'on dresse dans les champs pour éviter les invasions d'oiseaux ravageurs. Ici, ces champs verdoyants qu'on jalouse, c'est l'Afrique prospère. Les épouvantails quant à eux, ce sont les termes et les concepts : Race, Communauté/Communautarisme, Racisme, Nation noire, etc. Mais nous ne devons pas avoir peur de ces mots si nous voulons notre Renaissance.

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
Les facteurs sont multiples. […] On peut en distinguer schématiquement deux groupes, interne et externe, en constante réaction l’un avec l’autre. Parmi les premiers, les conditions écologiques : des terres en général pauvres (sauf dans la vallée du Nil ou sur de rares terroirs volcaniques) ; des risques au moins séculaires de très longues sécheresses sur une part élevée du continent ; donc des sols souvent ou trop durs (latérite tropicale) ou trop lessivés (argiles latéritiques équatoriales) des maladies anciennes et jamais ou tardivement éradiquées (paludisme, maladie du sommeil disséminées par la pénétration coloniale, onchocercose, multiples parasitoses) ; structures sociales rurales davantage organisées pour la subsistance que pour le profit ; la priorité étant donnée à l’équilibre social plutôt qu’à l’affirmation de l’individu […]

Catherine Coquery-Vidrovitch, qui se veut défenseur de la cause des Africains au point de pondre un article dans un livre dénonçant un discours Raciste, celle du président de son pays, ne fait vraiment pas mieux que ce dernier.

Prétendre que l'écologie, les maladies parasitaires, la ruralité de l'agriculture africaine sont les seuls facteurs "internes" de ce retard de l'Afrique est pour le moins puéril. C'est ce genre d'arguments que l'on inculque aux concierges des immeubles en France lors des élections pour leur faire comprendre que l'on peut maintenir les immigrer chez eux en les aidant sur place. Ce qui est un mensonge.

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
les conditions écologiques : des terres en général pauvres (sauf dans la vallée du Nil ou sur de rares terroirs volcaniques) ; des risques au moins séculaires de très longues sécheresses sur une part élevée du continent ; donc des sols souvent ou trop durs (latérite tropicale) ou trop lessivés (argiles latéritiques équatoriales) ;

A lire l'Africaniste, l'Afrique est une terre pauvre pour l'Agriculture. Alors que ce continent qui est le berceau de l'Agriculture a des exportations essentiellement constituées de produits agricoles.

En supposant que l'Afrique Noire soit désertique comme veut nous le faire croire Mme Coquery-Vidrovitch. Qu'en est-il alors des pays désertiques tels que l'Arabie Saoudite ou les Émirats du Golfe Persique ? Malgré leur désert, ces pays sont aujourd'hui classés parmi les pays dit "émergents" comment cela se fait-il ? Tout simplement parce qu'ils ont la main mise sur les retombés financières découlant de l'exploitation de leur ressources minières. Ce qui n'est pas le cas des pays d'Afrique Noire. Ne pas le reconnaître est tout à fait malhonnête.

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
des maladies anciennes et jamais ou tardivement éradiquées (paludisme, maladie du sommeil disséminées par la pénétration coloniale, onchocercose, multiples parasitoses)

Je suis désolé, toutes ces maladies ne sont pas anciennes. Ces maladies sont une conséquence de l'appauvrissement de l'Afrique avec son cortège d'insalubrité et d'ignorance. Et cet appauvrissement est une conséquence directe du Yovodah (Esclavage + Colonisation + Néo-colonisation, toujours en vigueur de nos jours) qui est la cruauté des Blancs imposée à l'Afrique.

C'est cette manière étroite d'analyser les problèmes de l'Afrique qui a amené Stephen Smith le soi-disant "négrologue" à prétendre que remplacer les Africains d'un pays quelconque par des Européens, permettrait à ce pays de sortir du sous-développement. Il n'y a pas plus Raciste que cette manière de voir les choses.

On évite de pointer du doigt, les vrais problèmes, c'est-à-dire l'exploitation jusqu'à la moelle, de populations déjà affamés par des artifices monétaires et autres accords de dupes. .On refuse de dénoncer ces problèmes qui pourtant sautent aux yeux. On échafaude des théories Racistes ou écolo-sanitaires pour embrouiller les gens et on se permet de traiter de Racistes des Nationalistes Africains amoureux de leur continent et de leur communauté.

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
structures sociales rurales davantage organisées pour la subsistance que pour le profit ; la priorité étant donnée à l’équilibre social plutôt qu’à l’affirmation de l’individu […]

Là encore, il faut arrêter de dire des conneries. Pendant l'occupation allemande, qu'elle était la part de la mécanisation dans l'économie française pour le bien être des français ? D'ailleurs pour qui travaillait la France occupée ?

Nous savons tous que l'Afrique Noire Francophone est aujourd'hui sous occupation coloniale de la France. Cela est une évidence. Ne pas reconnaître cela, c'est réellement faire preuve de mauvaise foi. Comme voulez vous qu'un peuple mécanise sont agriculture, transforment ses matières premières lorsque qu'il est colonisé ? Ces évolutions économiques s'opèrent toujours dans des pays qui ont la pleine jouissance de leur souveraineté, qu'il soit politique, économique, monétaire et aussi culturelle. Qu'en est-il de l'Afrique ?

Lorsque des États Africains veulent véritablement faire le pas de l'industrialisation donc du bien être pour le grand nombre, notamment en tentant d'ôter le verrou monétaire qu'est le Franc CFA, vous leur créez des rebellions armées en profitant du niveau d'ignorance de la population du fait qu'elle est pauvre (une pauvreté que vous entretenez depuis 500 ans). Donnez nous le cas d'un seul État colonisé de part le monde qui a réussi à s'industrialiser .

Revenons un peu sur la définition du Racisme. Le Racisme au sens stricte = l'idéologie d'une prétendue inégalité des Races humaines. Non que ces Races humaines n'existent pas, mais on postule que ces Races, étant données les faits ("misère" africaine, "surdéveloppement" de l'Europe, "émergence" de l'Asie, etc.), sont nécessairement inégales au plan intellectuel.

Comme le berceau de la Race Nègre se trouve être l'Afrique Noire et que celle-ci est dans une situation de délabrement telle, il serait plausible de décréter que la Race Nègre ou Négro-africaine est une Race au bas de l'échelle de l'humanité au plan intellectuel. Du coup, on refuse des postes trop "prestigieux" aux Nègres parce qu'on adhère à cette idéologie (on aurait peur qu'ils fassent des bourdes). On refuse des logements aux Nègres parce qu'on adhère encore à cette idéologie (on aurait peur qu'ils saccagent les logements tellement ils sont bêtes), etc.

Il apparaît clairement que la contribution de Catherine Coquery-Vidrovitch dans ce livre va dans le sens ci-dessus explicité de ce qu'est le Racisme. Mme Coquery-Vidrovitch est véritablement une Raciste qui s'ignore.

En effet, à travers ce qu'elle écrit on en déduit qu'elle tente de nous montrer que les Nègres (qui doivent absolument être aidés), sont incapables de juguler "les causes écologiques" de leur sous-développement (pourtant cela est faisable, il suffit de voir les pays du Golfe par exemple), d'éradiquer "des maladies" pourtant "très anciennes" et facile à traiter, à mécaniser leur agriculture et la rendre plus productiviste.

Le lecteur européen qui en toute liberté, peut très bien adopter cette analyse et la confronter à la réalité européenne et celle des autres pays du monde, ne pourra que très facilement, voire même inconsciemment glisser vers cette idéologie de l'inégalité des Races humaines (qui existent bel et bien, même si les Africanistes tentent de nous faire croire le contraire. Puisque un Nègre n'est pas un Blanc, ce qui est une réalité bien palpable) et par conséquent devenir lui aussi Raciste. Ce dernier pourrait lui aussi écrire des pamphlets "négrologiques" de la même veine. Voilà en réalité ce qu'est l'Africanisme = un énorme foyer à générer des Racistes potentiels.
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"L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir". THOMAS SANKARA

[Sankara = S ˁnḫ Rˁ]


Dernière édition par Merikama le Dim 30 Nov 2008 22:57; édité 3 fois
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afrobeat
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MessagePosté le: Dim 30 Nov 2008 18:58    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
c'est l'humanité Nègre qu'ils cherchent à détruire. D'où partant, la Renaissance Africaine qu'ils combattent de toute leur force.


Merikama, je comprends bien que sur un plan purement universitaire, les théories de l'afrocentricité sont largement à l'opposée, du modèle de pensée des africanistes, qui à mon avis sont tous simplement inluencée par le regard raciste séculaire que leur société a sur l'afrique et les noirs en général, même s'il veulent faire semblant sous couvert de "réalité scientifique" de s'en démarquer!
Si je me contente de penser que l'opposition que montre les africanistes au courant afrocentrique est purement universitaire, je pourrai passer pour un faux naifs, parce-que appremment leur zèle dépasse largement le cadre universitaire.

Ma question est de savoir, exactement pourquoi eux universitaires de leur états combattent l'afrocentricité et cherchent à détruire l'humanité nègre?, pourquoi ils ont peur de la renaissance africaine?
En d'autres termes, qu'est-ce qu'un François Xavier Fauvelle Aymar ou une cathérine coquery-vedrovitch gagnerai à ce que l'humanité nègre ne se fasse pas?, ou alors que la renaissance africaine échoue?

NE SERAIT-IL PAS PAR SIMPLE IGNOrance de leur part, ou alors juste que leur raisonnement est conditionnée par la vision et les symbôles(qui depuis des siècles l'image de l'afrique et du nègre est biaisé, et celui sur qui on n'a pas cessé de jeter l'opprobre...) de leur société. D'ailleurs comme tu l'as rappelé plus haut que :

Citation:
Comme l'ont toujours dit Molefi Kete Asante et Mwéné Ndzalé Obenga, les symboles et les concepts ont des rôles extrêmement puissants chez l'homme


Y aurait-il une volonté délibéré de ces universitaires d'empêcher toute prise de conscience des africains dans ce sens, sachant bien que ces gens n'évoluent pas dans le cadre de relation politique afrique et France,

En gros qu'est-ce que deux ou trois universitaires français inconnu et anodin évolant dans le cadre "du parent pauvre de la recherche académique française" (comme l'a dit Ogotommeli récemment)ont à perdre si jamais il y avait une prise de conscience des africains et par la suite mise en place des bases pour une renaissance africaine?.

Merci
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 30 Nov 2008 21:17    Sujet du message: Répondre en citant

afrobeat a écrit:

Y aurait-il une volonté délibéré de ces universitaires d'empêcher toute prise de conscience des africains dans ce sens, sachant bien que ces gens n'évoluent pas dans le cadre de relation politique afrique et France,

Afrobeat, tu devrais lire Didier Gondola : "Africanisme, la crise d'une illusion"...
Il n'est pas juste de dire que ces gens n'évoluent pas dans le cadre des relations France-Afrique, d'autant qu'il s'agit de fonctionnaires français, appointés par l'Etat français, via l'Education Nationale, en vue de produire une "connaissance" scientifique de l'Afrique, cet objet géographique de domination ou de convoitises françaises...
La question serait donc de savoir quel rôle jouent les africanistes dans le dispositif général de domination de l'Afrique par leur pays. De nombreux auteurs africains y ont apporté des réponses intéressantes, entre autres : Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga, Marcel Amondji, Valerien Mudimbé et plus récemment Didier Gondola...

Afrobeat a écrit:
En gros qu'est-ce que deux ou trois universitaires français inconnu et anodin évolant dans le cadre "du parent pauvre de la recherche académique française" (comme l'a dit Ogotommeli récemment)ont à perdre si jamais il y avait une prise de conscience des africains et par la suite mise en place des bases pour une renaissance africaine?.

Ce n'est pas une question de nombre d'africanistes ; d'ailleurs ils ne sont pas que "deux ou trois", puisqu'ils représentent tous ensemble 80% de la recherche scientifique ayant l'Afrique pour objet...

C'est plutôt une question de tradition académique séculaire profondément négrophobe, dont les héritiers (qui se comptent par milliers, depuis tant de générations!!!) ont toujours louvoyé avec les racines racistes de leur discipline académique ; à de très rares exceptions près...

Bien entendu, à titre personnel, tous les africanistes ne sont pas des négrophobes (Coquery-Vidrovitch n'est pas Bernard Lugan), mais leur paradigme épistémique l'est incontestablement : et à force de s'arranger si malement avec cette négrophobie épistémique, ils perpétuent une tradition académique raciste, d'aucuns guerroyant pour le nier, en feignant de s'en extraire...

A ce propos, CCV récuse désormais la dénomination "d'africaniste" au profit de celle "d'historiens internationaux de l'Afrique" : tout pour se défaire de l'étiquette africaniste, depuis qu'elle a une si mauvaise presse (avec la montée en puissance de l'afrocentricité dans les milieux africains d'expression française), sans pour autant changer grand chose au rance contenu ainsi nommé "africanisme", ni encore moins à ses institutions quasi-exclusivement monopolisées en France par des non-Nègres...


Pourquoi cet immobilisme académique, qui est un conservatisme idéologique?

D'abord, CCV et ses collègues ont eu pour maîtres de véritables négrophobes enragés : par fidélité corporatiste, les plus audacieux parmi eux se sont quand même accommodés du racisme dégoulinant de ces maîtres, quoique en infléchissant légèrement leurs propres travaux, en rendant les "choses" plus subtiles, à travers des stratégies discursives onctueuses, voire oiseuses...

Ensuite, la recherche académique n'est surtout pas une activité scientifique pure et parfaite ; c'est aussi une activité sociale, avec ses complexes rapports de pouvoirs (Cf. Gondola...). Ainsi, ceux qui se font les meilleures carrières universitaires sont presque toujours les moins dissidents, les plus conformes au moule éducationnel dont ils procèdent : Louis-Sala Molins en a bavé dans sa carrière, tandis que CCV s'est confortablement installée dans une position institutionnelle de mandarin universitaire...

Bref, il est quasiment impossible (en France en tout cas) de mener victorieusement le combat contre l'africanisme au sein même des institutions africanistes : des centres de recherche, des revues universitaires, des maisons d'édition spécialisées, etc. qui n'accueillent que les protagonistes contribuant à les renforcer dans ce qu'ils sont, tels qu'ils le sont. Une thèse "dérangeante" comme celle de Cheikh Anta Diop a évidemment été malmenée, et n'a pu être soutenue. C'est quand même devenu l'un des livres les plus vendus sur l'hsitoire de l'Afrique ("Nations nègres et culture") : combien d'articles, de thèses, ou d'ouvrages de cette veine ont-ils été recalés par les institutions africanistes françaises (belges, italiennes, espagnoles, etc.)??? On flippe à l'idée que lesdites institutions contrôlent 80% de la production scientifique relative à l'Afrique...

Au total, l'un des intérêts majeurs qu'ont les africanistes à empêcher l'émergence d'un autre discours académiqsue sur l'Afrique réside dans le souci de préserver une position intellectuelle hégémonique qu'ils ont usurpée sur tout ce qui concerne l'Afrique : engrengeant des gratifications symboliques, universitaires, voire pécuniaires, à parler de l'Afrique à la place des Africains ; ces derniers étant ainsi relégués quasiment à l'extérieur (de la connaissance) d'eux-mêmes...

Le discours de l'autre sur soi imposé aux Africains comme étant le seul discours possible sur soi est l'une des armes "miraculeuses" de domination de l'Afrique : elle prive les Africains de quelque autonomie épistémique, les réduisant à ânonner ce que d'autres racontent sur eux-mêmes. Ce pouvoir de dire à l'autre ce qu'il DOIT penser de lui-même est inestimable dans le dispositif de domination de l'Afrique, car la premier effet radical de la liberté consiste dans la capacité de se dire soi-même, de nommer les choses et les êtres avec ses propres mots, selon son propre raisonnement, sa propre émotion, ses propres valeurs...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 05 Déc 2008 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Quant aux arguties écologiques, il aurait suffit à l'auteure de lire Louise-Marie Diop-Maes pour comprendre à quel point ils sont bidon : même que sous ce rapport (des conditions écologiques), l'Afrique s'en sort longtemps mieux que l'Asie du Sud-Est (au climat comparable) avec ses moussons, cyclones, tremblements de terre et autres tsunami ; sans parler de l'Europe qui a été ravagée par la Peste Noire, une pandémie d'une telle ampleur que l'on ne connaît pas dans les annales "séculaires" africaines...
[...] Nonobstant, il aurait suffit de lire certains auteurs ayant contribué au même ouvrage que Catherine Coquery-Vidrovitch pour voir combien elle est complètement à côté des clous...

L’africanisme a promu en Occident (et dans le monde) la vision d’une Afrique qui a toujours été une terre ingrate, « maudite » : de sécheresses, maladies, famines.

Des générations d’élites occidentales (médiatiques, économiques, politiques, etc.) ont été nourries au fiel africaniste sur l’Afrique, un monceau d’idées fausses devenues la doxa internationale, en guise de connaissance scientifique de l’histoire africaine. On ne comprendrait pas pourquoi les soi-disant spécialistes étrangers de l’Afrique soient ceux-là mêmes qui colportent depuis des siècles d’énormes mensonges sur ce continent, si l’on ne voit pas à quel point le lieu épistémique d’où ils appréhendent l’Afrique est radicalement négrophobe...

Entre le VIIè siècle et le XIè, le Kaya Maghan (« Maître de l’Or ») de Wagadu est le principal pourvoyeur d’or et de sel à l’économie transméditerranéenne : autant dire qu’un pays africain grand comme toute l’Europe était alors la principale "banque" du monde (méditerranéen), puisque les monnaies les plus demandées étaient frappées en or. Le Wagadu était un pays vaste, très peuplé et prospère, où dès le IIIè siècle avant notre ère on construisait en pierre des bâtiments à étages...

Le XIIè siècle jusqu’au premier tiers du XIIIè siècle ont été une « période intermédiaire » quelque peu délicate, de démembrement de la fédération du Wagadu, et de conflits militaires récurrents entre moyennes puissances s’affrontant pour hériter du leadership fédératif.

Au XIVè siècle, Ibn Battuta voyageant en Afrique de l’Ouest est frappé par la prospérité généralisée de cette vaste région, qui est plus étendue que toute l’Europe, y compris l’ex-URSS moins la Sibérie. Battuta explique qu’il n’est point besoin de se surcharger de provisions pour parcourir cette immense contrée africaine, car la densité de l’habitat est telle qu’on ne fait jamais plus d’une journée de marche sans trouver une agglomération (ville, village, hameau). Aussi dans chacune de ces agglomérations, trouve-t-on toujours largement de quoi s’approvisionner en vivres, pourvu que l’on ait de quoi payer ou échanger contre ces provisions, notamment sur les marchés achalandés avec faste.

Or, au cours de cette même période (XIIè- XIVè siècles), en Europe c’est la grande misère : des populations européennes sont tellement affamées que certaines familles vendent leurs propres enfants aux trafiquants d’esclaves contre des broutilles ; d’autres Européens en viennent à consommer la chair de leurs morts pour espérer survivre, etc. Famines et maladies caractérisent alors davantage l’histoire européenne que celle de l’Afrique des Mansa, où sur le trajet du pèlerinage à la Mecque Kankou Moussa déversait son or dans les pays arabes médusés…

Bouréima Alpha Gado a écrit:
Le XIIè siècle fut une période très obscure. En Espagne, la mortalité fut si grande qu’un quart de la population mourut. Entre 1315 et 1317, une terrible famine frappa une grande partie de l’Europe. Les populations de France, d’Angleterre, des Pays-Bas et d’Allemagne se trouvèrent pendant deux ans au bord de la catastrophe humanitaire. Pendant la période qui va de 1277 à 1343, on a recensé trente-quatre années de famine et de disette. Les pauvres en France, en Allemagne ou en Angleterre moururent par millions de faim et d’épidémies. On enregistra en Grande-Bretagne des faits de cannibalisme… Le XVIIIè siècle apparaît dans beaucoup de documents comme le « siècle de la faim ». Disettes et famines s’abattent sur l’Europe à intervalles réguliers. Celles de 1709-1710 furent tristement célèbres en Espagne, Italie, France et Allemagne. Celles des années 1771-1774 furent particulièrement graves dans le nord de l’Europe et particulièrement en France.
[Cf. La gestion et la prévention des crises de subsistance dans les sociétés précoloniales africaines : mythe ou réalité?, in Petit précis..., p.87


Quant à Ca Da Mosto, parcourant les côtes atlantiques africaines au XVè siècle, il est frappé par la très bonne santé des populations qu’il y rencontre. D’autres nombreux auteurs européens attestent de cette bonne santé générale des nations nègres qu’ils ont rencontrées.

En réalité, les bavardages de CCV se fondent essentiellement sur la situation de l’Afrique soudanienne, une fois qu’elle a été ravagée par le Yovodah, c’est-à-dire à partir de la fin du XVIIIè siècle, et surtout pendant tout le XIX siècle jusqu’aux années 1930 : où le continent a été transformé par les Européens en un vaste champ de batailles militaires inégales. Un continent jonché de victimes des campagnes de « pacification », viols, tortures, exécutions sommaires ; une Afrique parsemée de camps de concentration où les femmes, vieillards et enfants étaient retenus en otage pour obliger leurs conjoints, frères et autres parents valides à travailler gratuitement au profit des compagnies coloniales, des personnels de l’administration coloniale, ainsi que des élites militaires coloniales. Au regard de ces circonstances criminelles, famines, maladies et mortalité en Afrique étaient à un niveau de gravité jamais atteint, avec leurs cortèges de populations africaines déplacées ; fuyant les sévices coloniales, et autres impôts de capitation, pour se réfugier dans des régions difficiles d’accès et généralement impropres à l’expansion agricole, artisanale, commerciale, et donc aussi démographique.

En somme, CCV veut nous faire prendre les effets du crime européen contre l’humanité africaine pour ses causes endogènes ; une épistèmê révisionniste devenue la doxa des africanistes…
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Sam 13 Déc 2008 06:03    Sujet du message: Répondre en citant

Catherine Coquery-Vidrovitch a écrit:
Parmi les facteurs externes prégnants dominent les traites négrières et une histoire longue de colonisations.

Les envahisseurs ont commencé tôt à venir de loin : les Phéniciens à Carthage et en Cyrénaïque, les Grecs d’Alexandre en Egypte. […] Enfin, last but not least, l’impérialisme colonial stricto sensu à partir du XIXè siècle et les rapports de domination/dépendance Nord-Sud depuis les indépendances.

Depuis longtemps l’Afrique a fait partie intégrante de l’histoire du monde, mais chaque fois dominée par des centres stratégiques extérieurs ; l’expansion des grands empires de l’intérieur a souvent dépendu, indirectement ou non, de la demande de ces marchés internationaux (ivoire, or, esclaves, matières premières). [p.46]

Ce petit paragraphe est un chef d’œuvre d’embrouilles africanistes, de connaissances mal assurées, parfois impressionnistes, qui tiennent lieu de « science » :

1/ L’idée selon laquelle l’intégration au monde de l’Afrique s’est faite surtout par l’intrusion « d’envahisseurs » en Afrique est particulièrement mensongère. En effet, ce sont d’abord les Africains qui, en essaimant au monde pendant des dizaines de millénaires, ont littéralement « fait » le monde : c’est ainsi que, par exemple, les premiers homo sapiens d’Europe sont des Nègres (Cf. Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie), tout comme l’étaient les premiers habitants sud-est asiatiques (cf. Rashidi Runoko, Histoire millénaire des Africains en Asie).

En considérant strictement la période historique, les innombrables conquêtes asiatiques des XIIè et XVIIIè dynasties de Kmt sont très antérieures à Cambyse et Alexandre le Grand (cf. Martin Bernal, Black Athena – Les racines afroasiatiques de la civilisation classique). En fait, avant d’avoir été subjuguée, l’Afrique a assumé un leadership séculaire, voire millénaire, sur le monde…


2/ De quel pays appelé « loin » venaient les Phéniciens pour « envahir » Carthage ?
Une thèse consiste à placer l’origine des Phéniciens en Afrique même, au Sud de T3 Kmt. En effet, à partir du moment où les Heka Khasiout vont coloniser la Basse-Egypte, contrôlant l’accès au Delta et à l’Isthme de Suez, les contrées méridionales, notamment la Fédération de Nubê, vont intensifier leurs échanges extra-africains par voie maritime, en vue de contourner le « blocus nilotique » de ces « Hyksos », via la Mer Erythrée, appelée aussi Mer Rouge (cf. Alain Anselin, Le Mythe d’Europe). En tout cas, cette thèse est plus féconde que celle de gens sortis de nulle part appelé « loin »…

3/ L’impérialisme colonial « stricto sensu » ne date pas seulement du XIXè siècle, puisque les Portugais colonisèrent les îles atlantiques africaines dès le début du XVè siècle, dont certaines comme les Canaries et Madère sont demeurées européennes encore aujourd’hui. Aux XVIè et XVIIè sicèles, d’autres colonies, côtières cette fois, ont été installées par les Européens, notamment le Ndongo et le Luanda ; avant d’avoir été progressivement reconquises par des forces africaines, voire parfois eurafricaines, lorsqu'elles ont été délaissées par les métropoles au profit de la ruée vers le "far west", ou "l'eldorado"…

4/ L’expansion politique et économique du Wagadu, entre le IIIè siècle avant notre ère et le IXè siècle, ne dépend pas de « marchés internationaux » suscités par des « envahisseurs » étrangers ; même si elle a été ultérieurement nourrie par la conquête musulmane de la Méditerranée. Elle dépend davantage de phénomènes historiques africains endogènes, notamment du commerce avec les métropoles nubiennes de l’époque. Or, celles-ci étaient également de véritables plateformes africaines du commerce transérythréen, qui était l’un des principaux centres maritimes de « l’économie monde » antique. L’expansion commerciale du Kongo-Dyna-Nza, qui est contemporain du Wagadu, dépendait encore plus du dynamisme commercial nubien, notamment d’Edoli.

Toutefois, ces grandes fédérations africaines, dont la superficie maximale de chacune équivaut à celle de toute l’Europe (moins la Sibérie), étaient suffisamment vastes, riches en ressources naturelles et peuplées, pour que la croissance des seuls volumes d’échanges entre leurs multiples nations suffît à leur assurer un rythme d’expansion générale très considérable.

D’ailleurs, on peut observer que depuis le XVè sicèle, les échanges intra-européens sont l’un des principaux moteurs économiques du dynamisme de l’Europe ; avec plus de 60% du commerce extérieur des pays européens réalisés entre eux-mêmes, bien que les matières premières nécessaires à la production des bien et services ainsi échangés soient spoliées, entre autres, en Afrique...

En fait, Cheikh Anta Diop critiquait déjà ce vieux poncif africaniste qui consiste à trouver toujours des « facteurs externes » , même imaginaires, aux phénomènes historiques positifs, vertueux, observés en Afrique : comme ici où Catherine Coquery-Vidrovitch veut faire croire que des « marchés internationaux » ont « souvent » été à l’origine de l’expansion des « grands empires » africains ; sans voir que la taille même de ces vastes ensembles politiques, bâtis sur des terroirs si riches, suffisait à leur procurer un très fort potentiel endogène d’épanouissement économique.

En réalité, le bilan définitif des "facteurs externes" s'est presque toujours avéré négatif en Afrique, et particulièrement néfaste aux Africains...
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MessagePosté le: Sam 20 Déc 2008 12:10    Sujet du message: Répondre en citant

Sur le gros potentiel d'auto-expansion socio-économique des Etats africains anciens, voici un extrait de "Traite des Blancs, Traites des Noirs", où l'auteure décrit bien ce phénomène pour le Mali :
Rosa Amlia Plumelle-Uribe a écrit:
L'extraction d'or des mines du Bouré, Bmabouk et Galam a certainement beucoup contribué au prestige de l'empire du Mali. Mais, ses richesses provenaient surtout de l'efficacité de son organisation administrative et commerciale. Les richesses et les potentialités de chaque région étaient exploitées avec pragmatisme. L'ouest produisait surtout les denrées alimentaires, le fer provenait essentiellement du centre. Les pays du Nord fournissaient le sel. Au Sud dans les forêts, on s'approvisionnait en ignames, noix de kola et autres tubercules.

En plus du commece, la population du Mali avait une grande activité agricole et l'empire produisait du mil, du fonio, du sorgho ou du riz en grandes quantités. L'élevage aussi y était pratiqué et les gens étaient bien nourris.
[pp.50-51]


Or, dans leur contribution au "Petit précis...", Eric Huysecom et Kléna Sanogo (Innovations et dynamiques créatives dans la préhistoire africaine) nous donnent à comprendre que les phénomènes d'auto-expansion sont très anciens en Afrique (de l'Ouest) ; remontant jusqu'au Néolithique :

Eric Huysecom et Kléna Sanogo a écrit:
[...] de nombreux peuples africains, à la place d'une adoption globale du "kit néolithique" (élevage-sédentarisation-agriculture-céramique...), ont choisi la voie de la complémentarité des modes de subsistance, se spécialisant dans l'un ou l'autre des domaines de production des biens vivriers, et comptant sur leurs voisins pour les productions complémenatires.

De ceci naît une situation complexe de rapports d'interdépendance entre différentes populations aux activités variées qui, dans l'ensemble, présente toutes les facettes d'une société néolithique !
[p.63]


En somme, les pratiques de spécialisation géographique ("Pays de l'Arc", "Pays de l'Or", "Pays de l'Encens", "Pays de la Myrrhe", etc.), ou de division du travail (caste de pêcheurs, caste de griot, caste de chasseurs, caste de forgerons, etc.), ou encore de spécilaisation professionnelle des genres (ex : les femmes sont potières, et en principe prennent leurs époux parmi les hommes-forgerons ; ou bien les hommes sont tisserands et prennent pour épouses des spécialistes de la vannerie ; etc.), attestées de très longue date en Afrique sont des facteurs endogènes qui suffisent à expliquer un haut niveau d'organisation collective et de "développement des forces productives" ; sans qu'il n'y eût nécessairement besoin "d'envahisseurs" (terme hypocrite pour dire comme autrefois "civilisateurs") venus de "loin" pour favoriser l'expansion des "grands empires de l'intérieur"...
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