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TRAITE DES BLANCS, TRAITE DES NOIRS de Rosa Amélia Plumelle

 
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Auteur Message
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Dim 02 Nov 2008 14:19    Sujet du message: TRAITE DES BLANCS, TRAITE DES NOIRS de Rosa Amélia Plumelle Répondre en citant



Depuis quelques années, une production foisonnante de travaux, universitaires ou non, répète avec insistance que la traite négrière transatlantique eut lieu parce que les Africains pratiquant l'esclavage de longue date, avaient la fâcheuse habitude de se vendre les uns les autres.
Pour prouver la validité de ce postulat, on nous rappelle qu'à partir du VIIè siècle une certaine Afrique était devenue pourvoyeuse d'esclaves exportés vers les pays musulmans. Ce postulat a la vie longue parce qu'il sert à renforcer le sentiment d'une supériorité morale des Européens dont le corollaire est l'infériorité morale des Africains.

Mais une approche plus respectueuse de la vérité nous apprend que les Européens, loin d'avoir mis fin au commerce des esclaves après l'antiquité, ont continué à se vendre les uns les autres. A partir du VIIIè siècle, et jusqu'à la fin du Moyen Age, une certaine Europe était elle aussi, pourvoyeuse d'esclaves exportés vers les pays musulmans: des Européens étaient vendus par d'autres Européens aux marchands trafiquands d'esclaves. En Europe et en Afrique, à la même époque, fonctionnaient quelques centres de castration contrôlés par des commerçants spécialisés dans la «fabrication d'eunuques», une marchandise très prisée alors dans le monde arabo-musulman.
Ces faits et leurs conséquences sont généralement ignorés (sauf de quelques rares spécialistes), car aucune mention n'en est faite dans les manuels d'enseignement. Or, d'une histoire tronquée on ne peut tirer que des idées fausées. Cet Ouvrage comble une importante lacune.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
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LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE


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TjenbeRed
Super Posteur


Inscrit le: 10 Aoû 2004
Messages: 1214
Localisation: Paris-RP

MessagePosté le: Dim 02 Nov 2008 14:55    Sujet du message: Répondre en citant

Si cet ouvrage est de la même veine que 'LA FEROCITE BLANCHE", c'est évidemment un livre à lire et à relire.
_________________
"Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
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Pascal-Yannick
Grioonaute 1


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Messages: 204

MessagePosté le: Dim 02 Nov 2008 20:50    Sujet du message: Re: TRAITE DES BLANCS, TRAITE DES NOIRS de Rosa Amélia Plume Répondre en citant

ARDIN a écrit:


Depuis quelques années, une production foisonnante de travaux, universitaires ou non, répète avec insistance que la traite négrière transatlantique eut lieu parce que les Africains pratiquant l'esclavage de longue date, avaient la fâcheuse habitude de se vendre les uns les autres.
Pour prouver la validité de ce postulat, on nous rappelle qu'à partir du VIIè siècle une certaine Afrique était devenue pourvoyeuse d'esclaves exportés vers les pays musulmans. Ce postulat a la vie longue parce qu'il sert à renforcer le sentiment d'une supériorité morale des Européens dont le corollaire est l'infériorité morale des Africains.

Mais une approche plus respectueuse de la vérité nous apprend que les Européens, loin d'avoir mis fin au commerce des esclaves après l'antiquité, ont continué à se vendre les uns les autres. A partir du VIIIè siècle, et jusqu'à la fin du Moyen Age, une certaine Europe était elle aussi, pourvoyeuse d'esclaves exportés vers les pays musulmans: des Européens étaient vendus par d'autres Européens aux marchands trafiquands d'esclaves. En Europe et en Afrique, à la même époque, fonctionnaient quelques centres de castration contrôlés par des commerçants spécialisés dans la «fabrication d'eunuques», une marchandise très prisée alors dans le monde arabo-musulman.
Ces faits et leurs conséquences sont généralement ignorés (sauf de quelques rares spécialistes), car aucune mention n'en est faite dans les manuels d'enseignement. Or, d'une histoire tronquée on ne peut tirer que des idées fausées. Cet Ouvrage comble une importante lacune.


Tant et si bien, cher frere que le mot "esclave" viendrait de "slave". C’est également lui qui a donné le français esclave (latin médiéval slavus, sclavus), de nombreux Slaves des pays actuellement est-allemands, tchèques et polonais ayant été réduits en esclavage durant le haut Moyen Âge et notamment dans l’Empire carolingien.
cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Peuple_slave
A bien y penser esclave se traduit egalement en anglais par slave.
Est-ce une amnesie ou de la malhonnete intellectuelle de la part des peuples de lumiere bons donneurs de lecons?
_________________
Et la vérité vous rendra libre.
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Sam 29 Nov 2008 10:31    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que la qualité didactique principale de cet ouvrage réside dans le va-et-vient permanent que fait l'auteure entre la période dite de la "Traite transatlantique" et celle contemporaine dite "des Indépendances" : fondamentalement, les méthodes d'asservissement et de domination de l'Afrique par l'Europe n'ont pas changé au cours de ces cinq derniers siècles, même si leurs formes se sont adaptées au gré des circonstances.

Cet enseignement est crucial, notamment à l'adresse de ceux qui, comme Gaston Kelman, clament partout (en Navarre et en Bourgogne...) que la Traite négrière relève d'un passé entièrement révolu ; qu'il faudrait par conséquent cesser de "ressasser" (dixit le Timonier-de-Neuilly). Pendant que d'aucuns célèbrent encore Christophe Colomb, Louis XIV ou Napoléon Bonaparte, les Nègres sont sommés quant à eux d'oublier François Makandal, Amador de Sao Tomé, Nzumbi d'Angola Janga, Toussaint Louverture ou Adandozan...

Cette perspective historiographique résolument dynamique d'Amélia Plumelle-Uribé est trop rare pour ne pas être soulignée ici : c'est aussi la même démarche qui l'a conduite précédemment à pister les corrélations socio-historiques existant entre le Yovodah et la Shoah ; une corrélation que les historiographes occidentaux réchignent tant à constater, a fortiori à étudier...

L'autre conséquence heuristique de sa perspective (mise en exergue dans le titre) consiste dans l'interaction qu'elle établit entre la "Traite des Blancs" pratiquée depuis des millénaires entre les Blancs eux-mêmes (Européens, Ottomans, Arabes, etc.), et la "Traite des Noirs" conçue comme une métastase de la première ; d'abord en Méditerranée, puis en Atlantique...

Le seul hic, à mon goût, dans la thèse de Rosa Amélia Plumelle-Uribe, consiste dans sa croyance en une "Traite intra-africaine" qui aurait existé concomitamment avec la "Traite des Blancs". L'imbrication de ces deux "traites" sur les côtes atlantiques africaines et américaines aurait engendré un méga truc, sans précédent, encore plus mosntrueux par son ampleur et son intensité que jamais...

Au demeurant, je me demande si parfois l'auteure ne confond pas esclavage et traite ; sauf si pour elle l'esclavage suppose nécessairement la "traite" : l'existence de catégorie servile (rapidement estampillée "esclave") supposerait nécessairement l'échange marchand des membres de cette catégorie sociale entre les autres acteurs sociaux ; autochtones et/ou étrangers...

Sur ce point précis de son argumentation, j'invoquerais volontiers l'article de Kinvi Logossah dans le "Petit précis de remise à niveau sur l'histoire africaine...", ainsi que les deux tomes de Bwemba Bong "Quand l'Africain était l'or noir de l'Europe"...
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OGOTEMMELI
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Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Mar 23 Déc 2008 05:16    Sujet du message: Répondre en citant

[pp.138-139] :

La plupart des études et des manuels d'histoire concernant la traite des Noirs se sont toujours focalisés sur les 18ème et 19ème siècles, c'est-à-dire une époque où la traite des Noirs était devenue la principale activité économique en Afrique noire.

Ce choix, qui ne doit rien au hasard, permettait aux historiens occidentaux de mettre en évidence la participation active, dans le commerce négrier, de la plupart des potentats et roitelets africains. Cette approche historique a toujours fait l'économie d'une analyse des moyens, militaires et autres, déployés par les négriers européens aux 16ème et 17ème siècles afin d'abattre les rois africains et les élites qui résistaient, et mettre à leur place des chefs dociles ou corrompus.

Ainsi cette image d'une Afrique qui vendait, elle-même, ses propres enfants, a toujours reposé sur la méconnaissance des moyens particulièrement brutaux mis en place par les Européens pour démolir des empires qui étaient prospères, exterminer toute résistance aux envahisseurs et installer au pouvoir des féodalités dont la seule raison d'être était devenue le commerce d'esclaves. De là à imaginer que l'esclavage et le commerce d'esclaves seraient une exclusivité de l'Afrique, il n'y avait qu'un pas qui, l'ignorance aidant, fut vite franchi.

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