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"L'Afrique est la nouvelle frontière"

 
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samuel
Grioonaute régulier


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 459

MessagePosté le: Jeu 05 Avr 2012 03:49    Sujet du message: "L'Afrique est la nouvelle frontière" Répondre en citant

Pour les specialistes de l'african-bashing et de l'auto-flagellation qui voient toujours et partout du negatif dans tout (mais alors la tout) ce que nous faisons, je propose de lire ce monsieur, un type intelligent et cultive a qui on n'a pas offert des diplomes de complaisance pour satisfaire une dictature locale. L'Afrique avance, qu'on le veuile ou non. Et plus vite qu'on ne croit. Les tentatives deseperees de certaines puissances comme la France pour organiser la partition et confier les 3/4 d'un pays comme le Mali a une bande d'aventuriers alors que les populations dont ils se reclament ne constituent meme pas 10% des habitants de la region (et ce, au detriment des 90% des habitants de la meme region tout simplement parce qu'ils sont ''noirs''), n'y changeront rien.

http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2672p032-036.xml2/developpement-pauvrete-chine-nicolas-sarkozylionel-zinsou-l-afrique-est-la-nouvelle-frontiere.html

Citation:
Lionel Zinsou : "L'Afrique est la nouvelle frontière"

04/04/2012 à 16h:33 Par Philippe Perdrix

Ancien de chez Rothschild, le Franco-Béninois Lionel Zinsou est aujourd'hui à la tête d'un fonds d'investissement. Pour lui, l'Afrique est la Chine de demain. Interview.

Jeune Afrique : Dans son dernier livre, Axelle Kabou dresse un tableau plutôt sombre de l'Afrique, estimant que sa marginalisation trouve ses origines dans sept mille ans d'Histoire. Quelle est votre réponse à ce qui s'apparente à une vision ­afropessimiste ?

Lionel Zinsou : Au début de ma lecture, j'ai commencé à compter le nombre de fois où l'on parlait de « ratages », de « ratés », d'« échecs », de « systèmes foireux », de « changements rachitiques »... Lorsque j'ai dépassé les cinquante occurrences, j'ai arrêté. Quant au titre Comment l'Afrique en est arrivée là, il faut immédiatement comprendre : comment nous sommes tombés si bas. Or, si vous appliquez le même titre à la Chine ou à l'Inde, la perception sera tout autre. L'Inde est un bon exemple justement, puisque le revenu par habitant y est plus faible qu'en Afrique. Or, pour tout le monde, l'Inde est en avance sur nous. C'est faux, mais ce livre accentue cette erreur de jugement et cette dépréciation africaine.
Ce livre a toutefois un mérite, il plonge dans l'histoire du continent, propose des récits historiques et retrace l'évolution de royaumes. Mais ce travail de compilation ne rend absolument pas compte des changements radicaux actuellement en cours. C'est un nouveau continent. Il est inutile dans ces conditions de convoquer des historiens qui étudient les années 1930-1960 pour comprendre les trajectoires actuelles. Tout a changé.

Justement, à propos de population, l'Afrique comptera près de 2 milliards d'habitants en 2050. C'est un bonus démographique ou un péril économique ?

C'est une chance historique. Avec 2 milliards d'habitants, essentiellement jeunes, vous aurez en Afrique le quart de la population active mondiale, comme en Chine aujourd'hui. Avec le quart de la population active, la région deviendra forcément l'atelier et le grenier du monde. Avec à la clé une industrialisation et de la création de richesses, c'est mécanique.
Il y a vingt ans, on considérait la croissance démographique comme un fardeau et l'un des obstacles au développement. Aujourd'hui, le paradigme doit être totalement revu, car l'Afrique devient un marché et représente un potentiel pour créer de la valeur. On le voit déjà avec la forte émergence d'une classe moyenne.

Pour la première fois depuis 1981, moins de la moitié des Africains vit au-dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Est-ce la démonstration que la croissance économique profite aux populations ?

Oui, il est indubitable que la pauvreté régresse en Afrique. D'autres indicateurs le corroborent, comme la consommation de produits alimentaires et manufacturés, la baisse de la mortalité infantile, la hausse du taux d'alphabétisation, la progression du nombre de salariés dans le secteur formel, le développement des télécommunications...

Le Fonds monétaire international (FMI) a tout de même revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2012, avec un taux de 5,5 % au lieu des 5,8 % initialement prévus. L'Afrique subit donc bien un contrecoup de la crise, et nous sommes encore loin des 7 % indispensables pour éradiquer la pauvreté...

Oui, mais ces 5,5 % restent au-dessus de la moyenne sur la dernière décennie, et cette légère baisse est uniquement causée par la récession de l'Europe, qui est le premier partenaire commercial de l'Afrique avec 40 % de ses échanges, soit trois fois plus qu'avec la Chine. On aurait pu miser sur une transmission de la crise européenne au continent à travers la contraction du commerce et des transferts des migrants frappés par le chômage. Ce n'est pas le cas, et nous assistons seulement à une légère inflexion de la croissance. C'est en soi une bonne nouvelle. L'Afrique a été robuste en 2009. À présent, elle donne une deuxième preuve de résistance, sachant qu'entre ces deux périodes elle a également encaissé une baisse des prix des matières premières. Ces trois résistances semblent indiquer que l'on est parti pour une longue période de croissance.

Il y est aujourd'hui indubitable que la pauvreté régresse en Afrique.
Mais pour atteindre les 7 % de croissance, que faut-il faire ?

Il nous manque une intégration des marchés, qui sont trop fragmentés. Le commerce intra-africain progresse, mais il ne dépasse pas les 15 % du volume global. Dans ces conditions, il est difficile d'atteindre les économies d'échelle qui rendent la production compétitive. Si nous parvenions à mieux structurer nos marchés intérieurs, nous pourrions gagner un point de croissance. Deuxièmement, on a un problème avec les investissements dans les infrastructures régionales (grands corridors, réseaux électriques intégrés, gazoducs...).
Malgré ces deux réserves, il ne fait pas l'ombre d'un doute que l'Afrique est attractive. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de troubles sociaux, plus d'inégalités, plus de prédations... Je ne décris pas un monde idéal. Mais, à la question « est-ce que les Africains vont mieux vivre dans les prochaines années ? », la réponse est oui.

À ceci près que les Africains francophones semblent moins bien lotis que les anglophones.

Je suis plutôt fasciné par l'homogénéité des taux de croissance. 80 % des pays sont à moins de un point de la moyenne. Cela démontre que la croissance ne dépend pas uniquement du pétrole, du cuivre ou de l'or et qu'il n'y a pas de fatalité pour un pays qui ne disposerait que de noix de cajou, de riz ou de coton... Contrairement à ce que prétendent ceux qui estiment que l'économie africaine ne repose que sur les exportations, c'est la consommation intérieure, l'éducation et la création de capital qui sont les causes profondes et communes de la croissance africaine.
C'est vrai qu'il y a de bons et de moins bons élèves. Par exemple, le Ghana, le Kenya et le Rwanda ont mené des réformes structurelles [secteur privé, protection sociale, formalisation et financement de l'économie...]. Ils démontrent que les politiques publiques sont efficaces.Sur une décennie, cela fait la différence.

Axelle Kabou laisse entendre que rien de positif ne se passera si l'Afrique n'opère pas une sorte d'aggiornamento culturel et politique. De ce point de vue, elle semble parfois rejoindre Nicolas Sarkozy, qui estime que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire »...

Je ne suis pas certain que cette remarque lui fasse plaisir ! Mais il est vrai qu'elle tend à défendre des déterminismes qui seraient contraires au développement. Commençons par les déterminismes géographiques. Exemple avec l'acidité des sols : dans ce cas, comment expliquer la richesse économique concentrée autour des déserts de Californie et du Néguev ? Autre exemple, les montagnes : comment les Japonais ont-ils donc fait alors qu'ils ne disposent que de 20 % de terres utilisables ? Ce concept d'habitabilité n'a aucune valeur.

Vous ne pouvez pas nier quand même que certains facteurs culturels peuvent être un obstacle au développement. On peut par exemple évoquer le culte des morts, dont le coût économique est particulièrement lourd...

Non. C'est votre regard, et c'est celui d'Axelle Kabou. C'est une erreur de considérer que certaines coutumes ou traditions sont un frein au développement, au nom d'une certaine rationalité occidentale, au lieu d'en rechercher la cohérence. L'Afrique a sa propre cohérence. Quant au culte des morts, si vous le reprochez à l'Afrique, il faudra également le reprocher à la Chine, qui connaît pourtant une croissance forte. À propos des funérailles, qui sont considérées comme un coût en Occident au nom d'une certaine rationalité, il se trouve qu'en Inde les gens se ruinent pour enterrer leurs morts. Tout cela pour dire que l'Afrique respecte sa rationalité, sa civilisation. Si elle a envie de dépenser beaucoup en obsèques, elle le fait. Cela n'a rien à voir avec les performances économiques. Invoquer les racines africaines pour expliquer les problèmes du continent, c'est du culturalisme.

Vous estimez qu'Axelle Kabou fait du culturalisme...

Ce que je sais, c'est que les Ashantis, au Ghana, ont un culte des morts très fort et que le Ghana est à 15 % de croissance. Les déterminismes culturels font partie des clichés. L'Asie en a fait litière. Reproche-t-on aujourd'hui à la Thaïlande d'avoir trop de bonzes ? Dans ces conditions, pourquoi les prêtres vaudou dans les couvents, au Bénin, poseraient-ils problème ?

Et à propos de la traite négrière, qui, selon Axelle Kabou, « aurait structuré les comportements de prédation économique et d'accumulation de richesses », quelle est votre réponse ?

C'est aussi pertinent que de décrire l'économie de servage en Russie sous le tsar pour analyser la politique économique de Vladimir Poutine. Les prédations contemporaines s'expliquent par la rente minière, le défaut d'alternance politique, les régimes militaires sans contrôle... mais sûrement pas par des phénomènes qui remontent à plus de deux siècles. Ou alors la traite négrière serait dans les gènes !

Non, bien évidemment, mais chez certains dirigeants actuels on peut retrouver un profond cynisme vis-à-vis de leur population et un mépris pour l'intérêt général...

Peut-être, mais l'Afrique n'est pas le continent où les inégalités sont le plus fortes. C'est plutôt l'Asie. Et une fois citées une dizaine de familles de chefs d'État, il y a très peu d'immenses fortunes sur le continent. Quant à la corruption, c'est en Asie ou en Amérique latine qu'elle est le plus élevée. Franchement, remonter aux royaumes africains pour expliquer la situation d'aujourd'hui n'a aucun sens. Le monde est en évolution. L'Afrique aussi.
________
Propos recueillis à Paris par Philippe Perdrix


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samuel
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MessagePosté le: Jeu 05 Avr 2012 06:10    Sujet du message: Répondre en citant

Mais pour completer le tableau il ne faut pas oublier ceci:

Citation:
Déstabilisation de l’Afrique / Est de la RDC, Nord du Mali : des similitudes frappantes
(Le Potentiel 03/04/2012)


La situation au Mali soulève un certain nombre d’interrogations. Comme si l’on venait de sortir d’un long sommeil et l’on éprouve des craintes, des inquiétudes quant à l’avenir de l’Afrique avec toutes ces similitudes troublantes. De la RDC au Mali en passant par le Soudan, d’aucuns n’hésitent plus à parler d’une nouvelle balkanisation de l’Afrique mise en marche.

Balkanisation : voilà un concept qui suscite un débat houleux et intéressants, parfois même inutiles, selon certains. Ainsi, lorsqu’on évoque les dangers qui guettent la République démocratique du Congo, la balkanisation serait l’un des objectifs poursuivis par les commanditaires de ce complot machiavélique. Sinon, on ne peut s’expliquer pourquoi le Kivu, par où tout danger arrive, l’insécurité soit devenue récurrente et que depuis plus d’une dizaine d’années, le pouvoir de Kinshasa ait du mal à rétablir l’ordre et l’autorité de l’Etat. On y fait mention d’existence des administrations parallèles. Comme une épine sous le pied, l’Est de la RDC est devenu le ventre mou, une poudrière de la République. Malgré tous les appels à l’alerte qu’un Congo faible, divisé, est un danger pour toute l’Afrique, l’indifférence est totale au sein de la communauté internationale. L’on balaie même d’un revers de la main cette probabilité avec de initiatives qui se multiplient pour «étouffer» l’éveil de conscience et émousser l’ardeur des Congolais.

Mais la vérité historique est têtue. Comme une gangrène, la «nouvelle balkanisation de l’Afrique» est bel et bien en marche. Le Mali est aujourd’hui touché dans sa partie nord. Le même prétexte est brandi par ceux qui se croient lésés : comme en RDC avec la minorité rwandophone, les Touaregs se disent «marginalisés, excluent de la société malienne». D’où la création du Mouvement national pour la libération de l’Azawar, MNLA.

Aujourd’hui, les Touaregs, soutenus par des forces extérieures, ont pris les armes. Tout le Nord du Mali est occupé et le pays est divisé en deux. Mais le Nord est la partie la plus riche du pays avec la découverte des minerais, du gaz et un couloir propice au trafic d’armes et de drogue.

Dans la capitale, Bamako, tout se passe comme si l’on ne voyait pas venir le danger. Un groupe de soldats organise un putsch et déstabilise les institutions démocratiques. Cependant, 10 jours plus tard, la junte qui tâtonne est obligée de rétablir l’ordre constitutionnel sans réussir à mater la rébellion, motif pour lequel il avait évincé le pouvoir légitime. La junte a-t-elle été manipulée ? Tout laisse à le croire tant il est évident maintenant que cette junte ne disposait d’aucune stratégie, d’aucun programme. Par voie de conséquence, le Mali est divisé. Pour retrouver son unité, il faut recourir à la force, à de longues séances de négociations. L’Afrique et le Mali se trouvent devant une situation de fait accompli.

Fait accompli, c’était déjà le cas du Soudan du Sud. Pour mettre fin à la guerre au Soudan, il a fallu reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple. Le Soudan du Sud qui regorge du pétrole pour lequel les deux Soudan se battent ces dernières semaines.

Cela donne des idées, et si ce n’est pas encore fait, aux «sécessionnistes» du Nord du Mali désormais «libéré». Mais surtout à tous les pays voisins aux deux Soudan, au niveau de l’Afrique des Grands Lacs, et avec le Mali en ce qui concerne les pays de l’Afrique de l’Ouest.

DES POUDRIERES DU CONTINENT

La question de l’Est de la RDC et du Nord du Mali n’est pas un fait divers. C’est l’avenir de tout un continent qui est en train de se jouer en ces moments. Dans cette conquête des espaces économiques, de nombreux pays africains sont dans le collimateur des «faiseurs de guerre et des faiseurs de paix». Ils procèdent de plus en plus de la manière. Tenez.

Dans un premier temps, ils ciblent leur proie. Tel le cas de la RDC, du Mali, de la Côte d’Ivoire, et certainement déjà du Nigeria. Ensuite, ils s’emploient à trouver des «pays tremplins», apparemment moins nantis, donc facilement manipulables, avant de transformer en poudrière les Etats visés. La RDC a été agressée par le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, considérés comme des pays moins nantis. Curieusement, ils passent, par ces temps qui courent, pour des «Etats organisés», accusant une forte croissance économique, pendant que la RDC, riche, est devenue un Etat pauvre, moins organisé, affaiblie administrativement militairement, économiquement.

La Côte d’Ivoire n’est plus le «leader» de l’Afrique de l’Ouest. Ce pays a accusé à plusieurs reprises le Burina Faso de le déstabiliser, par où tout se «comploterait». Le Burkina Faso est aujourd’hui incontournable en Afrique de l’Ouest jusqu’à damner le pion à la Côte d’Ivoire, au Sénégal dans le règlement des questions sous-régionales.

Des similitudes troublantes qui ne sont rien d’autre que la mise en marche d’une nouvelle balkanisation de l’Afrique. Entre-temps, le silence dans la plupart des Etats africains. En effet, pendant que la RC est à feu et à sang, une bonne partie de son territoire est sous occupation par des forces étrangères et négatives, l’Afrique centrale et des Grands Lacs sont devenues de «grandes muettes». Tout s passe comme si la RDC était si loin. Fait plus grave, certains pays voisins se font complices de cette politique de balkanisation en vue de l’expansion de leur étendue géographique dans la perspective d’imposer leur souveraineté à la RDC.

Voilà qu’aujourd’hui, l’Afrique de l’Ouest est touchée à travers le Mali. Bientôt ce sera le Nigeria. Péril est dans le continent.

Par Freddy Monsa Iyaka Duku

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