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Si les informations parues dans le magazine Jeune Afrique n°2973 en vente du 1er au 7 avril 2012 sont fondées, le président de la commission de la Communauté Economique et Monaitaire des Etats d'Afrique Centrale (CEMAC), Antoine NTSIMI doit démissionner. Mieux, il doit être mis aux arrêts sans délai, ainsi que ses complices et le comptable de l'institution. Le scandale est trop gros.
Des parents nommés aux postes clés, des retraits de centaines de millions de francs répétés à quelques jours d'intervalle, s'additionnant en milliards au bout de quelques mois. Ceci pour financer des jets privés 5 fois leur prix, des repas inexistants dans des restaurants fantômes à 1800 euros par personne, des frais de missions supérieurs à ceux des chefs d'Etats, et tout ceci payé en liquide rubis l'ongle aux guichets de la Banque des Etats d'Afrique Centrale!

Cet homme qui fut vice-ministre puis ministre des finances de son pays qu'il a réussi à hisser au rang de pays le plus corrompu du monde a été expulsé il y'a 3 mois de Bangui, manu militarisiège de la CEMAC. Une première. Mais, sans honte, comme il est de coutume avec ce genre d'individu, là où un autre aurait démissionné, il s'est simplement installé à Yaoundé, décidé à ruiner l'institution communautaire sans qu'aucun mécanisme ne puisse l'arrêter.

Bozizé (dont les services ont certaines aiguillé la documentation de Jeune Afrique) est apparemment le seul à être choqué par les agissement de ce voyou. En effet, Sassou Nguesso, président de la CEMAC n'a pas jugé mieux que de proposer une sortie honorable à cet homme sans honneur, en lui fillant un parachute doré représentant 50 mois de son salaire, soit une valeur de d'un milliard de francs CFA (1,5 millions d'euros) pour solde de tout compte.
Ntsimi qui n'a décidément pas froid aux yeux, aurait touché la somme, mais refusé de partir, en annonçant même sa candidature à sa propre succession, en violation de tous les textes en vigueur qui veulent qu désormais la présidence de l'institution soit tournante par ordre alphabétique.
Encore plus surprenant, paul BIYA son président qui a proposé sa candidature, semble continuer à le soutenir, en exprimant sa désaprobation notamment de son expulsion, et de la demande de son départ par Sassou Nguesso. Pour un pays qui veut passer pour le héraut de la lutte contre la corruption par l'opération épervier (de plus en plus critiquée d'ailleurs pour son arbitraire), ce soutien est dévasteur ne serait ce que pour sa communication.

Dans ce bilan, je n'ose même pas évoquer le mandat médiocre (et là c'est un éphémisme) du fameux président de la commission qui n'a réussi à faire aboutir aucun projet du contrat qui lui avait été assigné. Dee toutes les communauté sous régionales du continent, la CEMAC est la dernière en tous points.

De tous les chefs d'Etats de cette sous région, aucun ne peut se targuer d'y être parvenu de manière indiscutable. Même si je félicite Bozizé qui semble être le seul à s'en plaindre, les autres étant dominés par le jeu diplomatique de l'apaisement pour s'en sortir sans salir personne. Sans doute parce qu'il est aussi le plus pauvre et donc le plus habitué à faire attention à chaque sous. Mais là n'est pas le problèmùe de fond parce que la démocratie n'est pas forcément obligatoire pour une gestion saine. Elle peut y contribuer, mais plusieurs pays se sont développés sans forcément promouvoir l'alternance ou le libre choix des dirigents.
Le problème de fond à mon avis est dans les normes de gestion.
Comment peut-on accepter des payements en liquide illimités à la BEAC?
Comment il n'existe pas de protocole pour encadrer et faire plafonner les frais de fonctionnement?
Comment l'ordonnateur peut-il être lui même le bénéficiaire d'une dépense?
Comment un président, si non une équipe (parce que tous les 6 commissaires semblent en cause) peuvent-ils ne pas remplir leur objectifs, et ne pas être évalué en cours de parcours, ni risquer par des textes rédigés d'avance, la radiation sans indemnités?

Les administrations d'Afrique souffrent avant tout d'un sous développement juridique. Le règlement intérieur qui encadre des activités de Barozo c'est pas loin de 1000 pages de textes. Enrichies chaque année. Celui de Ntsimi c'est trois ou quatre, ou pratiquement rien n'est dit. Ce qui est dit est si vague, si poreux, qu'on peut ne pas y faire attention. Barozo dans une telle configuration sera Ntsimi parce que tout le monde est tenté par l'accumulation des richesses, surtout quand c'est si facile. Mais là, nous avons affaire à une population pauvre. c'est ce qui est criminel.

Si Ntsimi résiste jusqu'au sommet des chefs d'Etat, c'est déjà un échec. Et si un révision de fond en comble n'est pas engagé pour que survive la CEMAC, nous aurions tout perdu.

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Ntsimi is out!

Il sera remplacé par Pierre MOUSSA du Congo Brazzaville. Je ne suis pas satisfait parce que je continue à croire que la gabegie de Ntsimi mérite un audit sérieux et une révision des statuts pour encrer la gouvernance de cette institution dans une gestion axée sur les résultats.
Puis, celui qui a été désigné à le remplacer n'est le profil idéal. Septuagénaire, ce ministre d'Etat, proche de Sassou Nguesso occupe le portefeuille du plan du Congo depuis 1979 presque sans discontinuer. Il aurait été l'homme de la situation s'il ne venait que pour assurer une transition, car ce personnage modéré ne manque pas de talents surtout dans la conciliation. Mais un mandat plein pour faire aboutir des projets essentiels comme Air Cemac, le passeport commun et bien d'autres, je suis sceptique.
En tout cas, Paul Biya qui a fait le déplacement du sommet de Brazzaville et qui a tout fait pour essayer de vendre les qualités exceptionnelles de Ntsimi (en vain) peut le récupérer et en faire son secrétaire général à la présidence par exemple. Il finira de nous convaincre de l'efficacité de l'opération épervier...