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DIEUDONNE DANS LA PRESSE ...

 
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Skank
Bon posteur


Inscrit le: 19 Aoû 2004
Messages: 532

MessagePosté le: Ven 25 Fév 2005 02:19    Sujet du message: DIEUDONNE DANS LA PRESSE ... Répondre en citant

Je vous propose de faire la revue de presse de dieudo : si vous tomber sur un article qui parle de lui, posez - le ici.



Dieudonné M'bala M'bala
20/22 Février 2005. Tentative d'incendie du "wagon témoin" de Drancy. L'ancien président de l'UEJF et vice-président de SoS-Racisme, Patrick Klugman : Dieudonné est un Le Pen-Bis, plus dangereux que Le Pen (Europe 1, 22/2/2005, 7h47, chez Stéphane Soumier ; "Il a, quelque part, armé la main du ou des jeunes". Ségolène Royal : Calmons le jeux. Dieudonné porte plainte.

16/18 Février 2005. Nouveau dérapage à Alger, ou Dieudonné fait salle comble. François Hollande appelle au boycottage. Le ministre de la justice ordonne une enquête.
Sa défense

Décembre 2004. Relaxe en appel, pour irrecevabilité, pour des propos qualifiés de racistes
Juin 2004. Dieudonné candidat aux Européennes
27 mai 2004. Dieudonné relaxé ... et ... condamné
5 mai 2004. Dieudonné s'excuse ... pour de faux

29 décembre 2003. Dieudonné se dit victime d'une manipulation
CE N'EST PAS demain la veille que Dieudonné et Marc-Olivier Fogiel partiront en vacances ensemble. Lundi 29 décembre (2003), l'humoriste a déposé plainte contre X pour injures publiques et incitation à la haine raciale devant les gendarmes de la brigade de recherches de Boulogne (Hauts-de-Seine). Durant l'émission « On ne peut pas plaire à tout le monde » du 6 décembre sur France 3, des SMS attribués à des téléspectateurs avaient été diffusés en bandeau.

Certains de ces messages faisaient référence au fameux sketch du 1 e r décembre où, sur le même plateau, Dieudonné avait disserté sur « l'axe américano-sioniste » déguisé en juif orthodoxe. Parmi ces SMS, on pouvait notamment lire : « Dieudo, ton cas relève de la psychiatrie », « T'es pas antisémite, t'es juste con », « Dieudo-Le Pen, même combat ? » ou « A force de fantasmer sur les complots, tu vas finir tout seul dans ta cave ». Plus grave encore, un message posait la question suivante : « Ça te ferait rire si on faisait des sketchs sur les odeurs des Blacks ? »

L'affaire est prise au sérieux

Outre la nature même des textes, Dieudonné soupçonne la société productrice Paf Prod, dirigée par Marc-Olivier Fogiel, d'avoir elle-même rédigé certains de ces messages. « Nous avons des éléments laissant présumer qu'il puisse s'agir de SMS fictifs », assurait hier M e François Roux, l'avocat de l'humoriste qui, pour sa part, jure « ne jamais avoir dit Heil Israël » dans son sketch, comme cela lui a été reproché. L'affaire est prise au sérieux, puisque le parquet de Nanterre a diligenté depuis une enquête préliminaire et ordonné aux gendarmes de procéder à diverses vérifications. Plusieurs salariés de Paf Prod ont déjà été entendus comme témoins. L'un d'eux aurait même fait des demi-aveux sur procès-verbal, hier matin, rejetant la responsabilité du problème sur la rédaction en chef de l'émission. « Certains des SMS diffusés ont été réécrits et/ou condensés, nous déclarait hier soir Marc-Olivier Fogiel. Et je tiens les quelque 20 000 messages que nous avons reçus sur Dieudonné à la disposition de la justice. Beaucoup étaient bien plus orduriers que ceux que nous avons passés. Je trouve pathétique qu'il veuille se faire de la pub sur ces SMS. » Quoi qu'il en soit, l'affaire Dieudonné n'a pas fini d'occuper la justice. Le 10 décembre, à la suite du sketch controversé de l'humoriste, le procureur de la République de Paris Yves Bot avait confié une enquête préliminaire pour incitation à la haine raciale à la PJ parisienne. Les résultats de l'enquête ne seront connus que dans quelques semaines, mais l'initiative du magistrat a déjà reçu l'aval de son supérieur, le procureur général Jean-Louis Nadal, ainsi que du ministère de la Justice.

L'affaire opposant Dieudonné à Marc-Olivier Fogiel a connu un nouveau rebondissement avec la plainte déposée contre X par l'humoriste après la diffusion de SMS offensants en bandeau lors de l'émission « On ne peut pas plaire à tout le monde » (AFP/STEPHANE DE SAKUTIN ET FRANCE 3/SYLVAIN LEGRAND.)
François Vignolle et Stéphane Bouchet, Le Parisien, mardi 06 janvier 2004, p. 14

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(5 mai 2004) Dieudonné s'excuse ... pour de faux
Le spectacle s'ouvre sur la voix de Marc-Olivier Fogiel dénonçant dans son émission le désastreux sketch du « rabbin nazi » dont la diffusion sur Franœ 3 avait fait scandale en décembre der nier. Puis Dieudonné apparaît dans un coin de la scène, courbant l'échine sous des coups de fouet imaginaires. « Je m'excuse, oh peuple élu! J'ai merdé... » L'humoriste relève la tête et rompt cette courte séance d'autoflagellation d'un vigoureux bras d'honneur. Le ton est donné.

Dans « Mes excuses », le one-man-show inspiré de la polémique qu'il a soulevée avec son sketch jugé antisémite, Dieudonné, devant un public acquis qui remplit chaque soir les 250 places du Théâtre de la Main-d'Or, revient sur l'affaire sans émettre de de vrais regrets.

Le sens de la formule

Il le fait avec talent, déployant les qualités de comédien, le sens de la formule, l'art des mimiques et l'efficacité dans l'humour qu'on lui connaît. Les spectateurs rient beaucoup. Il le fait aussi en allant très loin dans la dérision et la provocation, au risque de conforter ceux qui l'accusent de déraper. Par exemple, lorsqu'il voue aux gémonies ses bêtes noires: BHL, Patrick Bruel, le philosophe Alain Finkelkraut, son ex-compère Elie Semoun, qu'il dépeint comme alliés du sionisme et d'Israël. Ou encore quand il décrit (pour rire) son fameux sketch comme un coup de pub savamment orchestré : « Tu achètes un chapeau mou dans un magasin ~ farces et attrapes, tu sort trois petites vannes un peu pourries à la télé, et là, bingo!»

Dieudonné dénonce le climat de censure qu'il sent monter contre les humoristes et pointe du doigt le ra cisme contre les Noirs. II dit qu'il en a assez d'avoir « toutes les communautés sur le dos ». II crie son ras-le-bol des frontières et des civages religieux. Ceux qui approuvent son combat seront convaincus. Ceux qui s'en méfient resteront sur leur impression.
Hubert Lizé, Le Parisien, 5 mai 2004, p. 32

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26 mai 2004. Diffamation raciale : Dieudonné relaxé
Un sketch télévisé de l'humoriste présenté en juif orthodoxe avait entraîné une vive polémique et provoqué l'annulation de plusieurs de ses spectacles.

L'humoriste Dieudonné, poursuivi pour diffamation raciale à la suite d'un sketch le 1er décembre sur France 3, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Paris. Ce sketch, dans lequel il apparaissait déguisé en juif orthodoxe, avait provoqué de nombreuses condamnations et des annulations de spectacles, notamment à l'Olympia. "Le tribunal vient de reconnaître le droit pour un humoriste de critiquer la politique d'un Etat sans être taxé d'antisémitisme lorsque cet Etat est Israël", s'est félicité Dieudonné à la sortie de l'audience.

La présidente de la 17e chambre du tribunal correctionnel a déclaré que "le personnage incarné par le prévenu ne représente pas les personnes de confession juive dans leur ensemble mais une certaine catégorie de personnes uniquement dans l'expression de leurs idées politiques". "Dès lors qu'ils ne s'adressent pas à la communauté juive en général et ne visent pas un individu ou un groupe d'individus à raison de leur appartenance à la religion juive" les propos et le geste reprochés à Dieudonné ne peuvent relever de la diffamation raciale, a expliqué le tribunal.

"Les magistrats n'ont pas vu ce que tous les Français ont vu..."

Les associations comme la Licra et l'Union des étudiants juifs de France, ainsi que le consistoire israélite de France, qui s'étaient portés partie civile, ont annoncé qu'ils allaient faire appel. Leur avocat, Me Alain Jakubowicz, a déploré que "les magistrats n'aient pas vu ce que tous les Français ont vu, c'est-à-dire un sketch sur un Juif et non sur un colon israélien".

(26 mai 2004 Condamné)

Par un hasard de l'actualité, Dieudonné a été condamné mercredi à 5.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel d'Avignon pour des "propos racistes" et des "injures raciales" visant les juifs, rapportés dans Le Monde du 7 janvier. L'humoriste, qui a fait appel, devra en outre verser un euro symbolique de dommages et intérêts aux parties civiles.
tf1.fr, news, Mis en ligne le 27 mai 2004

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(Juin 2004) Dieudonné remet ça
Surprise en Ile-de-France avec l'entrée en lice d'une singulière liste baptisée Euro-Palestine où Dieudonné, spécialiste de la provoc, figure en seconde position. Les discours tenus provoquent pas mal de remous.

Dans le maquis des 28 listes présentes en Ile-de-France, celle d'Euro-Palestine se singularise : d'abord, parce que Dieudonné, l'humoriste très controversé (puisque ses interventions sont souvent jugées ouvertement ou insidieusement racistes), y figure en deuxième position. Ensuite, parce que cette liste prétend défendre, dans la campagne des européennes 2004, la Palestine, ou une certaine vision de la Palestine.

Partant du postulat, par ailleurs contesté, que « 60 % des Européens sont inquiets de la politique israélienne » vis-à-vis des Territoires occupés, Euro-Palestine milite, en guise de programme, pour « le retrait de l'armée israélienne », « l'envoi, à l'initiative de l'Europe, d'une force de protection de la population palestinienne », et demande aux gouvernements européens de refuser de « participer aux sales guerres de l'administration américaine, y compris sous prétexte de libération, pacification ou transition ».

La liste en question est conduite par Christophe Oberlin, chirurgien à l'hôpital Bichat, ex-militant socialiste, ex-conseiller du XIXe arrondissement (de 1995 à 2001), en rupture avec le PS depuis le refus socialiste de lui assurer un siège de conseiller de Paris et sensibilisé à la « cause » pour avoir effectué une quinzaine de missions chirurgicales en Palestine.
En quatrième position figure Olivia Zemor, présidente de la CAPJPO, association pro-palestinienne connue pour ses prises de position radicales contre le gouvernement Sharon. « Eux au moins n'ont pas peur de dire qu'Israël est un Etat raciste, qui mène une vraie politique d'apartheid », affirme Oberlin. Qui se défend néanmoins de vouloir mettre de... l'huile sur le feu : « Notre discours n'est pas violent, mais lucide. » CQFD.

Cette initiative électorale provoque des remous, y compris chez les pro-palestiniens. Ainsi l'historien et écrivain Maurice Rajsfus a-t-il annoncé, le 7 mai, qu'il se retirait de la liste (sur laquelle son nom figurait initialement) : « Au lieu de permettre de mieux faire connaître le problème palestinien, elle ne fera que diviser les divers comités qui luttent pour la reconnaissance des droits d'un peuple marginalisé », écrit Rajsfus.
Une explication qu'Oberlin attribue à des « menaces » dont l'historien aurait fait l'objet. « Rajsfus est à 100 % sur notre ligne, mais il a été soumis à une pression considérable pour ne pas être sur notre liste, et il a craqué », assure la tête de liste.

De dérapage en dérapage

En guise de campagne, Oberlin renvoie dos à dos Patrick Gaubert, tête de liste UMP, « qui se ridiculise à la tête de la Licra en intentant des procès à tous ceux qui critiquent Israël », et Harlem Désir, tête de liste PS, « qui s'est décrédibilisé au Parlement européen en refusant de voter des sanctions contre Israël ».

Soufflant sur les braises du conflit israélo-palestinien, les meetings d'Euro-Palestine dérapent immanquablement. Ainsi, le 19 mai, à la fac de Nanterre, une réunion en présence de Dieudonné a-t-elle donné lieu, selon des membres de l'UEJF (Union des étudiants juifs de France) présents dans la salle, à la stigmatisation du « lobby sioniste » et à des insultes du type « barre-toi, sale feujard ».
« Sionistes, fascistes, c'est vous les terroristes » : tel a été ce jour-là l'un des slogans entendus. Des « incidents » niés par Oberlin, qui réfute le « chantage à l'antisémitisme brandi par Israël ». Mardi soir, sa liste prévoit un grand meeting au palais des Sports de Paris, toujours en présence de Dieudonné. Officiellement pour la « paix au Proche-Orient ».
Nathalie Segaunes, Le Parisien, samedi 05 juin 2004, p. 11

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(Décembre 2004) Poursuivi pour propos racistes, l'humoriste Dieudonné a été relaxé en appel

Dieudonné, déjà relaxé en décembre 2003 pour son sketch controversé du colon sioniste sur France 3, s'est défendu au cours de son procès d'être antisémite, et son avocat a menacé de poursuites "ceux qui l'accuseront".

L'humoriste Dieudonné a été relaxé, vendredi 10 décembre, par la cour d'appel de Nîmes, après avoir été condamné en première instance à 5 000 euros d'amende pour "propos racistes" et "injures raciales" visant les juifs.

Les paroles incriminées étaient tirées d'un article du Monde reprenant des extraits d'une interview au magazine musical The Source, dans laquelle l'artiste dénonçait des "manipulations médiatiques" de la "population juive", ainsi qu'un "lobby très puissant" ayant fait "main basse sur tous les médias".

Dieudonné, qui avait fait appel du jugement prononcé le 26 mai par le tribunal correctionnel d'Avignon, avait été poursuivi sur citation directe de deux Avignonnais, avocats de métier mais agissant à titre personnel après avoir pris connaissance de l'article. La cour d'appel a déclaré irrecevable la constitution de partie civile engagée par les plaignants, qui n'étaient pas personnellement visés dans les propos de l'humoriste. Le juge souligne que, pour prospérer, l'action aurait dû être engagée par voie associative ou par mise en mouvement par le ministère public.

A propos de ces motifs d'irrecevabilité, Michel Dobkine, le procureur général, a exprimé le souhait que la "jurisprudence puisse évoluer". Le parquet général de la cour d'appel de Nîmes a annoncé qu'il formerait un pourvoi en cassation à la suite de cet arrêt afin qu'il "ne constitue pas l'épilogue judiciaire de l'affaire".

"NOUS ATTAQUERONS DÉSORMAIS CEUX QUI L'ACCUSERONT"

L'avocat de l'artiste, Me François Roux, a lancé quant à lui un "appel à l'apaisement", se félicitant que la cour ait "redonné la parole au droit". "Il faut arrêter de dire que Dieudonné est antisémite. D'ailleurs, c'est nous qui attaquerons désormais ceux qui l'accuseront", a-t-il ajouté. De son côté, la plaignante, Hélène Lévy-Leroy, a déclaré que "la justice n'a pas donné un blanc-seing à Dieudonné et ne s'est pas prononcée sur le fond", ironisant sur sa "victoire à la Pyrrhus".

A la barre, Dieudonné M'Bala M'Bala de son vrai nom, s'était défendu de tout antisémitisme, tout en se posant en "victime de lobbies". "Je n'ai aucun problème avec la communauté juive en général. Ces propos ont été sortis de leur contexte. Il n'y a pas d'amalgame dans mon esprit", avait-il notamment déclaré. L'humoriste avait souligné qu'il voulait surtout dénoncer les "groupes de pression" qui avaient contribué à le faire interdire de plusieurs salles de spectacles, après la polémique liée à son sketch controversé du colon sioniste dans l'émission de Marc-Olivier Fogiel sur France 3 en décembre 2003.

Le jugement en première instance d'Avignon constituait la seule condamnation de Dieudonné, qui avait déjà été relaxé cet été pour son sketch télévisé par la cour d'appel de Paris.
LEMONDE.FR : ARTICLE PUBLIÉ LE 10.12.04

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Dieudonné à Alger
L’humoriste fait salle comble

La salle affichait complet depuis plusieurs jours déjà. L’humoriste français Dieudonné était attendu de pied ferme à Alger et il a mené son spectacle « Mes excuses » devant un parterre déjà conquis. Précédé de « L’affaire Dieudonné » qui l’a mis au ban des salles de spectacle hexagonales, Dieudo est très apprécié par la majorité des Algérois pour ses prises de position et ses critiques à l’encontre de la politique du gouvernement israélien.
Avant même son entrée en scène, un extrait sonore déclenche les cris et les sifflets de la salle : ce sont les excuses, faites en direct à la télévision, par Marc-Olivier Fogiel. C’est dans l’émission de ce dernier, « On ne peut pas plaire à tout le monde », que Dieudonné, coiffé du chapeau noir et des papillotes des juifs ultras, a ponctué son sketch d’un « Heil Israel » qui a choqué la communauté juive de France.

Le public algérois a donc mis d’emblée l’humoriste à l’aise et s’est même permis quelques échanges avec lui pendant le spectacle. Un spectacle bien construit et rudement mené dans lequel Dieudonné fait quelques clins d’œil, comme un hommage à Nougaro ou une réflexion sur le « régime » des intermittents du spectacle. Ses ingénieurs du son et de la lumière travaillent sur scène en tenue de camouflage et en casques (bleus), barricadés derrière un grillage. Symbolisant la guerre livrée par les médias français à Dieudonné, ils s’érigent aussi en censeurs ou en mouches du coche...

Association des racistes anonymes

Le reste du spectacle tourne bien sûr autour du sketch par lequel le scandale est arrivé et du lynchage médiatique qui a suivi. « J’étais l’Axe du Mal à moi tout seul », explique Dieudo. Ou encore : « On m’a soupçonné d’être la branche humoristique d’Al Qaïda ». Ironisant : « Je suis obligé de venir en Afrique pour faire mon métier ! » On peut regretter certains relents de « complot sioniste mondial » qui affleurent dans son discours et Dieudonné se fait parfois un peu trop démago face à un public dont il connaît les codes.

Mais il sait aussi se montrer plus fin. Dans la scène de l’Association des racistes anonymes, ou dans la façon dont il parle de l’auto-censure et de ses personnages qui ont vie propre (« il faudrait les fouiller avant d’entrer sur scène »). Il démontre par le rire à quel point le déchaînement médiatique dont il a été victime a été exagéré. Et combien sa mise à l’écart des salles et les différentes annulations de ses spectacles ont été honteuses. « Moi l’humour, c’est fini, c’est trop dangereux ! Maintenant je vais faire de la musique. Un Noir qui fait du zouk, ça ne dérange personne ! », lance-t-il en préambule. Du zouk ? Pourquoi pas, mais alors aussi acide et grinçant que l’humour déployé dans ce spectacle !
« Mes excuses », Dieudonné, les 16 et 17 février, salle Ibn Khaldoun, Alger-centre.
http://www.afrik.com/article8131.html , jeudi 17 février 2005, par Olivia Marsaud

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PARIS - L'humoriste français Dieudonné a provoqué un nouveau tollé en comparant la Shoah à une «pornographie mémorielle». Des propos condamnés par le premier secrétaire du parti socialiste François Hollande.

Lors d'une conférence de presse donnée mercredi à Alger et dont des extraits sont diffusés sur le site Proche-Orient.info, Dieudonné a également reproché au premier ministre Jean-Pierre Raffarin d'être allé samedi dernier au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
«Raffarin en personne était au CRIF le week-end dernier et il m'accuse parce qu'il faut toujours leur lécher le cul à cette équipe de malfrats, de mafieux qui est en train d'entraîner la République française dans la guerre civile», a-t-il lancé. Il a également fustigé «la soumission totale des dirigeants et responsables français à la volonté du CRIF».
L'humoriste entendait ainsi répondre aux propos de M. Raffarin qui avait dénoncé devant le CRIF les artistes qui cherchent à «faire applaudir la haine et qui font du racisme un fonds de commerce».

Les déclarations de l'humoriste ont immédiatement suscité leur lot de réactions indignées. Ces propos «tombent sous le coup de la loi. Je considère qu'ils sont déshonorants pour celui qui les exprime et je considère qu'il ne peut pas y avoir une comptabilité des tragédies», a ainsi déclaré M. Hollande vendredi sur Europe 1.
Pour M. Hollande, les spectateurs doivent se sentir concernés par les propos de l'humoriste. «Assister aux spectacles de Dieudonné, c'est participer à cette dérive et à ce grave glissement dans des propos qui sont antisémites», affirme-t-il.
24heures.ch, 18.02.2005, 13:45

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François Hollande lance un appel au public de Dieudonné: "assister à ses spectacles, c'est participer à cette dérive et à ce grave glissement dans des propos antisémites"

AFP – Paris. Le premier secrétaire du PS, François Hollande, a lancé vendredi (18 février 2005) un appel au public de Dieudonné qui, en assistant à ses spectacles, "participe à cette dérive et à ce grave glissement dans des propos antisémites".

M. Hollande était invité à commenter, sur Europe 1, les propos tenus par Dieudonné jeudi à Alger qualifiant la Shoah de "pornographie mémorielle" (information révélée par Proche-Orient.info : lire). "Les propos de Dieudonné sur la Shoah tombent sous le coup de la loi. Ils sont déshonorants pour celui qui les exprime", a déclaré le numéro un du PS.

"Il y a une tragédie du peuple noir lié l'esclavage, elle doit être reconnue. Il y a une tragédie du peuple juif. La minorer, la sous-estimer, la disqualifier en parlant de pornographie mérite non pas simplement l'accusation judiciaire mais l'accusation politique", a-t-il ajouté.

François Hollande a souhaité "lancer un appel à tous ceux qui sont les spectateurs de Dieudonné". "Ils sont aussi concernés par les propos de Dieudonné. Assister aux spectacles de Dieudonné, c'est participer à cette dérive et à ce grave glissement dans des propos antisémites", a-t-il dit.
proche-orient.info, 18 février 2005 / 11 h 31

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Dieudonné: Perben demande une enquête
Le ministre de la Justice a demandé vendredi (18 février 2005) l'ouverture d'une enquête sur des propos controversés de l'humoriste

Dieudonné, qui avait comparé la mémoire de la Shoah à "une pornographie mémorielle" lors d'une conférence de presse à Alger mercredi dernier, est soupçonné de "contestation de crime contre l'humanité".
L'humoriste avait aussi fustigé Jean-Pierre Raffarin pour sa "soumission totale à la volonté du Crif", lui-même qualifié "d'organisation sectaire".

Selon Proche-Orient.info, qui a diffusé la conférence de presse de donnée en marge d'un spectacle à Alger, Dieudonné a notamment reproché au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin d'être allé samedi dernier au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France.
"Raffarin en personne était au Crif le week-end dernier et il m'accuse parce qu'il faut toujours leur lécher le cul à cette équipe de malfrats, de mafieux qui est en train d'entraîner la République française dans la guerre civile", a-t-il lancé.
Dieudonné a fustigé "la soumission totale des dirigeants et responsables français à la volonté du Crif", qu'il a qualifié "d'organisation anticonstitutionnelle et sectaire".
L'humoriste voulait répondre aux propos de Jean-Pierre Raffarin qui avait dénoncé devant le Crif les artistes qui cherchent à "faire applaudir la haine et qui font du racisme un fonds de commerce".

L'enquête préliminaire vise à établir les propos précis de Dieudonné mais aussi à déterminer dans quelle mesure ils peuvent être poursuivis puisqu'ils ont été prononcés à l'étranger.
Dieudonné a déjà fait plusieurs fois l'objet de poursuites pour propos antisémites.
Le tribunal correctionnel de Paris lui a reconnu en mai dernier le droit de critiquer la politique du gouvernement d'Ariel Sharon en Israël sans être accusé d'antisémitisme.
Quelques jours plus tôt, le tribunal correctionnel d'Avignon l'avait condamné à 5.000 euros d'amende pour "des propos racistes" et des "injures raciales" visant les juifs.
Dieudonné a été relaxé en appel en juin 2004 après avoir dit préférer le "charisme de Ben Laden à celui de George W.Bush".
france2.fr, Publié le 18/02 2005 à 18:38

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(19 février 2005) Dieudonné s'enlise dans la confusion
Entouré d'antisionistes radicaux, l'humoriste a tenté d'expliquer ses propos tenus à Alger.

«Je n'ai jamais associé le drame de la Shoah à de la pornographie mémorielle.» Samedi, l'humoriste Dieudonné a tenté de se défendre. Accusé d'avoir tenu de tels propos mercredi à Alger où il se produisait, il risque de un à cinq ans de prison et une forte amende : le garde des Sceaux a demandé, vendredi au parquet de Paris, l'ouverture d'une enquête préliminaire pour contestation de crimes contre l'humanité. Le même jour, Dieudonné affirmait sur LCI n'avoir jamais «qualifié la Shoah de pornographie mémorielle», et convoquait la presse, samedi, au théâtre de La Main-d'Or, pour écouter l'enregistrement de son intervention à Alger.

A l'entrée, les journalistes sont priés, comme souvent, de laisser leurs coordonnées. Mais, surprise, c'est Ginette Skandrani qui tient la liste. Militante propalestinienne et antisioniste radicale, elle est proche des négationnistes Serge Thion et Mondher Sfar. Une trentaine de supporteurs de l'humoriste sont également présents. «Un comité de soutien spontané», lâche une femme. Dieudonné prend la parole : «Je conteste formellement cette phrase, je ne l'ai jamais prononcée.» La Shoah est «un drame que je n'ai jamais remis en cause, qui appartient à l'histoire de l'humanité, qui est terrible», ajoute-t-il. Pour prouver sa bonne foi, l'humoriste lance la cassette vidéo enregistrée à Alger. Le son est difficilement audible, mais on l'entend prononcer distinctement les mots «pornographie mémorielle».

S'il ne parle pas de la Shoah, à quoi fait-il allusion ? Dieudonné botte en touche. L'expression ne vient pas de lui mais d'Idith Zertal, historienne israélienne (1) dont il brandit le livre. Mais quand il reprend l'expression à son compte, que veut-il dire ? La question lui est posée, reposée cent fois. Le débat s'enlise. Dieudonné se dit victime «d'une affaire bis du RER D». Le journal en ligne Proche-Orient Info a médiatisé l'affaire, l'humoriste s'en prend à lui. «Tout est faux», affirme-t-il. Ses supporteurs s'énervent de l'insistance des journalistes. Ambiance tendue. Dans la salle, d'autres antisionistes radicaux : Nouari Khiari, proche du Front national, et Bagdad Maati, dirigeant de la Ligue internationale de défense de l'islam et des musulmans. Dieudonné ne répond toujours pas, une perche lui est tendue : «Est-ce que vous voulez dire qu'on en fait trop sur la Shoah ?» L'humoriste embraie : «Je pense qu'il y a une hypertrophie dans la communication sur la commémoration de la Shoah. Cela devient effectivement pornographique.» Puis, joue l'indigné : «Comment se fait-il qu'il n'y ait pas de commémoration aussi importante des 400 ans d'esclavage ? Pourquoi cette classification, cette différence de traitement dans la mémoire ?»
(1) La Nation et la mort : la Shoah dans le discours et la politique d'Israël, La Découverte (2004).
Par Catherine COROLLER, lundi 21 février 2005 (Liberation - 06:00)

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(20 février 2005) Début d'incendie criminel sur le wagon témoin du camp de Drancy

DRANCY (Seine-Saint-Denis) (AFP) - Une cannette incendiaire a été dimanche soir (20 février 2005) à l'origine d'un début d'incendie du wagon témoin du camp de Drancy (banlieue nord de Paris), suscitant une vive indignation de la communauté juive, qui a participé a un rassemblement lundi soir sur place.

Quelque 300 personnes, descendants de déportés, représentants religieux, élus et habitants se sont réunis lundi soir devant le wagon témoin du mémorial de Drancy pour exprimer leur indignation face à cette "profanation" et un acte qualifié d'"odieux", a constaté une journaliste de l'AFP.

Ce début d'incendie criminel, commis avec une cannette de Coca-Cola remplie d'un liquide inflammable, a été maîtrisé dimanche soir par les pompiers. Les enquêteurs ont mis la main sur ce récipient pour analyse et ont aussi récupéré un tract signé "Ben Laden" sur lequel figure une croix gammée renversée, a-t-on précisé de source judiciaire.

Cet unique wagon témoin trône au milieu de la cité de la Muette, formée de trois barres d'immeubles en forme de fer à cheval. Cet ensemble a servi de camp de concentration durant la guerre pour 70.000 à 80.000 juifs qui furent ensuite déportés à Auschwitz.

Installé entre la statue du mémorial et le parking de la cité, le wagon peut être visité sur rendez-vous.

Jean-Christophe Lagarde, député-maire (UDF) de Drancy affirmait lundi matin à la presse avoir vu la cannette incendiaire et le tract. Pour lui, "c'est le fait de jeunes car il n'y avait pas d'écriture d'adulte sur ce tract".

Ce document aurait été installé à côté de la cannette en haut des marches, contre la porte. Il comporterait une autre phrase, en plus du nom "Ben Laden": "groupe d'extrême droite pour la libération de la Palestine", selon M. Lagarde.

De nombreuses organisations et personnalités politiques ont condamné lundi la tentative d'incendie du wagon-témoin.

Le député-maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis) Eric Raoult a ainsi dénoncé un acte "imbécile et odieux". Les associations antiracistes comme la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) parlent d'"attentat raciste à l'encontre de la mémoire de la Shoah". SOS Racisme et le Mrap ont eux aussi condamné l'incendie, de même que plusieurs hommes politiques de droite et de gauche.

L'Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis s'est également déclarée "profondément choquée". La Fédération des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP) estime pour sa part que "la tentative d'incendier le wagon-musée s'inscrit dans la succession des actes antisémites (...) Les déclarations de Le Pen, Gollnisch et autres Dieudonné, écrit-elle, ne peuvent qu'inciter des esprits faibles ou criminels à commettre de tels forfaits".

Une enquête de flagrance a été ouverte et confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.

Par ailleurs, une douzaine de croix gammées tracées à l'encre noire, assorties des mots "dégagez" et "SS" ont été découvertes lundi (21 février 2005) sur le mur d'enceinte de la Mosquée de Paris, dans le 5ème arrondissement. Le recteur de la Mosquée Dalil Boubakeur, également président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a précisé qu'une "plainte a été déposée au commissariat du Vème arrondissement et à la préfecture de police de Paris".

M. Boubakeur a dénoncé "cet acte intolérable d'islamophobie (...) touchant particulièrement la Mosquée de Paris. Ni son discours ni sa tolérance bien connue ne pouvaient justifier pareille haine et pareille intolérance raciste et islamophobe".

Le PS a exprimé, dans un même communiqué, sa réprobation après les profanations de la mosquée de Paris et du wagon commémorant la déportation à Drancy.

Il a fait part de son "profond dégoût" après l'incription de croix gammées sur les murs de la mosquée de la capitale, et "témoigné de sa solidarité à l'égard des responsables et des fidèles" de ce lieu de culte. Il marque aussi sa "profonde indignation" après la tentative d'incendie contre le wagon témoin de Drancy.
yahoo.fr, actualités, mardi 22 février 2005, 8h03

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(22 février 2005) Mme Royal: "Ne pas donner un écho disproportionné" aux propos racistes

PARIS (AFP) - Ségolène Royal, députée PS des Deux-Sèvres, a estimé mardi que les déclarations racistes ou antisémites méritaient "des sanctions exemplaires", tout en invitant médias, responsables politiques et intellectuels à ne pas leur donner "un écho disproportionné".

Interrogée sur l'enquête préliminaire après les propos controversés de Dieudonné concernant la mémoire de la Shoah, Mme Royal a indiqué sur Europe 1 qu'"il fallait des sanctions exemplaires". "En même temps, a-t-elle ajouté, je crois qu'il ne faut pas donner à de tels propos un écho disproportionné".

"Chaque fois que de l'audience a été donnée à Jean-Marie Le Pen, chaque fois il a fait des voix. Il faut garder de l'équilibre dans la façon dont sont repris les propos racistes et antisémites", a-t-elle fait valoir.

Evoquant les actes de xénophobie, l'ancienne ministre a jugé "l'ambiance détestable" et déploré "l'obscurantisme". "On ne peut pas faire de hiérarchie dans les horreurs. On ne peut pas sous prétexte du drame du peuple noir et de l'esclavge occulter les autres abominations de l'Histoire", a-t-elle dit.
yahoo, fr, actualités, mardi 22 février 2005, 12h42

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(22 février 2005) Dieudonné porte plainte contre le site Internet qui l'accuse

PARIS (AP) - L'humoriste Dieudonné a annoncé mardi avoir porté plainte "pour diffusion de fausse nouvelle" contre le site Web Proche-orient.info (fondé par Élisabeth Schemla du Nouvel Observateur), qui affirme qu'il a publiquement parlé de "pornographie mémorielle" à propos de la mémoire de la Shoah.

"Nous avons porté plainte avec mon avocat aujourd'hui contre le site proche-orient.info qui a mis en scène cette phrase pour provoquer une vague d'indignation dont je suis victime", a-t-il déclaré sur Europe-1.

L'humoriste a de nouveau nié avoir parlé de "pornographie mémorielle" au sujet de la Shoah, affirmant qu'il avait évoqué "l'instrumentalisation politique de crimes contre l'humanité comme la Shoah" pour dire qu'il trouve ça "obscène", lors d'une conférence de presse la semaine dernière à Alger. Il a accusé le site d'avoir sorti ses déclarations de leur contexte pour en déformer le sens.

Sur son site, proche-orient.info dit attendre "avec sérénité la convocation de la justice" et affirme disposer des enregistrements justifiant de ses accusations conte Dieudonné.

Selon le site Internet, qui a retranscrit des extraits de la conférence de presse de mercredi dernier, Dieudonné avait par ailleurs accusé le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin de "lécher le cul" du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), une "équipe de malfrats, de mafieux, qui est en train d'entraîner la République française dans la guerre civile".

Le parquet de Paris a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête préliminaire afin de déterminer à quel délit se rapportent les propos de l'humoriste. AP
yahoo.fr, actualités, mardi 22 février 2005, 19h56
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MessagePosté le: Ven 25 Fév 2005 02:26    Sujet du message: Répondre en citant

Lettre ouverte à Dieudonné.

lundi 7 février 2005, par WebGenerAction (copID)



Bonjour, Monsieur Dieudonné,

Je me décide à vous écrire aujourd'hui parce que j'ai suivi de loin la polémique concernant votre soi-disant « antisémitisme » et que j'apprécie l'humour en tant que décapant du consensus mou et de la pensée unique. Vous m'avez quelquefois fait rire et je vous en remercie.

Cependant, il m'a été donné de voir votre dernier spectacle donné à Montréal et intitulé « Mes Excuses », et là, j'ai fortement tiqué à certaines de vos affirmations concernant les Droits de l'Homme et le Siècle des Lumières. Plus précisément, je fais référence à une citation extraite de L'Esprit des Lois de Montesquieu (livre XV, chapitre V, 1748), article plus connu sous le titre « De l'esclavage des nègres ». Vous citez la phrase exactement : « On ne peut se mettre dans l'idée que Dieu, qui est un être sage, ait mi sune âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. ».

Permettez au professeur de lettres que je suis de faire quelques remarques à propos de ce texte que j'ai maintes fois fait étudier à mes élèves. Il est bien souvent hasardeux d'extraire une phrase de son contexte. Dans le cas présent, c'est commettre un contresens total sur la pensée de Montesquieu. En effet, dans le premier paragraphe il écrit : « Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais : », (remarquez le « Si » et l'emploi du conditionnel), s'ensuit une série de pseudo arguments attribués malicieusement aux esclavagistes et qui sont systématiquement démolis de l'intérieur par leur absurdité et/ou leur immoralité. La figure de style qui sous-tend le texte est, je n'en doute pas, fort connue de vous en tant qu'humoriste, c'est l'ironie.

Pour illustration voici le neuvième paragraphe du texte : « Il est impossible que nous supposions que ces gens-là (les nègres) soient des hommes ; parce que si nous supposions qu'ils sont des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens. » C'est-à-dire, en clair, que « nous ne nous comportons pas en vrais chrétiens en mettant les noirs en esclavage, puisqu'ils sont des hommes ; pour avoir bonne conscience, « nous » décrétons alors qu'ils ne sont pas des hommes. Ce décryptage est valable pour l'ensemble du texte. Les autres écrits de Montesquieu confirment qu'il était très nettement anti-esclavagiste.

Quant à Rousseau, on peut s'interroger sur le sens de l'adjectif « singulier » qu'il emploie dans le Discours sur l'origine des inégalités (note X, passage situé p. 43, Ed de la Pléiade) : « L'Afrique entière et ses nombreux habitants, aussi singuliers par leur caractère que par leur couleur, sont encore à examiner. ».Il me semble que l'on peut faire crédit à ce philosophe de son honnêteté intellectuelle : le droit à le différence, à la « singularité » n'est pas en contradiction avec le droit à l'égalité, vous en conviendrez, j'en suis sûre…

Quant à Voltaire et Diderot que vous qualifiez de « pères la morale », je pense que vous leur faites également un faux procès. En lisant ou relisant Candide (chapitre XIX, « Le Nègre de Surinam ») et le Supplément au voyage de Bougainville (Dialogue entre A et B, II, « Les Adieux du vieillard ») vous constaterez que ces auteurs ont pris des positions claires contre l'esclavage et la colonisation.

Je vous remercie de m'avoir lue et me déclare solidaire de votre lutte contre la bêtise, l'intolérance et…l'ignorance.

Cordialement.

Jeanne Dupuy

e-mail : jeannedupuy@hotmail.com
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MessagePosté le: Ven 25 Fév 2005 11:53    Sujet du message: Répondre en citant

Semaine du jeudi 24 février 2005 - n°2103 - France

De la cause noire à la haine des juifs

Dieudonné : Enquête sur un antisémite

L’affaire Dieudonné qui scandalise aujourd’hui la France est un double drame. Celui de la chute tragique d’un humoriste de talent et celui de la naissance troublante d’un antisémitisme sur le terreau progressiste

Dieudonné est donc le diable, il doit être content. Il y a une jouissance de la chute chez ce comique, désormais incarnation du «nouvel antisémitisme», lâché par ses amis, conspué par la totalité de la presse et du monde politique. Un acharnement à dévoyer son talent, comme s’il fallait prouver l’existence de l’ennemi par son propre martyre. «Si Dieudonné est exécuté, c’est bien que les juifs sont intouchables», suggère un ancien compagnon de l’artiste, pas encore échaudé. La transgression a bon goût: des mots hideux que l’on se met en bouche, que l’on prend plaisir à proférer, à suggérer, à instiller. Lobby, puissance occulte, pouvoir juif. Les juifs contre les Noirs. Auschwitz contre l’esclavage.
Le souvenir de la Shoah est une «pornographie mémorielle», a expliqué Dieudonné la semaine dernière à des journalistes algériens, ravis d’entendre un expert décrire la France en «territoire occupé par le sionisme». En matière d’antisémitisme, le comique fait preuve de répétition. Son thème, obsessionnel, depuis plus d’un an? Les juifs – ou les sionistes – tiennent les médias. Ils imposent le culte de leur martyre à l’opinion. Ils exploitent la Shoah à des fins mercantiles et politiques. Abrités derrière Auschwitz, ils occultent leur participation à la traite des Noirs, étouffent la mémoire de l’esclavage et massacrent les Palestiniens. Et auraient peut-être même inventé le sida... Dieudonné ressasse ses thèmes jusqu’à la nausée (voir encadré).
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Son dérapage algérois, révélé par le journal internet Proche-Orient.info, n’est qu’une redite. Mais il survient après plusieurs mois de tolérance molle. Dieudonné était l’ami de trop de monde, tant de gens l’avaient aimé. Comique métis, ancien partenaire d’un juif, Elie Semoun, dans un duo de potaches antiracistes. Militant de gauche, candidat anti-lepéniste aux élections, sur une ligne basiste, façon «motivé-e-s». Dieudonné, en dépit de ses délires, était aussi l’ardent défenseur d’un projet de film sur l’esclavage aux Antilles, «le Code noir». Pour financer ce rêve, il avait même rencontré l’été dernier le président de la République du Bénin, Mathieu Kérékou. Aujourd’hui, la croisade antijuive du comique a tout balayé. Jusqu’à ce film. Ses amis rompent et s’interrogent sur ce suicide moral. Folie? Persécution? Conflits récurrents avec des animateurs de télévision juifs? Influence d’amis extrémistes? Dans les milieux noirs, on pointe le soutien de Dieudonné à un groupe radical et mystique, le Parti kémite, profondément anti-Blanc, à qui il a offert son théâtre, la Main d’Or, pour organiser un congrès. D’autres se souviennent de son amitié passée avec un représentant français de la Nation de l’Islam de Louis Farrakhan. On pointe sa prise en main par des pro-Palestiniens radicaux. On évoque ses liens avec l’écrivain antisémite Alain Soral. On cherche une explication. On ne découvre qu’un gâchis humain. Et plus encore: une horreur politique.
Dieudonné est aussi un révélateur. Sa transformation inquiète moins que sa permanence. Le comédien reprend en les exacerbant des fantasmes courants dans une gauche tiers-mondiste ayant pignon sur rue: l’idée d’une «injustice» dans le traitement des racismes ou d’une exagération de l’antisémitisme, ou d’une exploitation de la Shoah par Israël. Dieudonné le bouffon hurle ce que d’autres murmurent. Il n’est pas convenable. Il emploie une rhétorique violente et populiste, mais fabriquée à l’usage des foules de gauche. Il est un alchimiste de la transgression. Il joue de son passé. Il culpabilise ses potes, les prend en otage. Le 29 décembre dernier, on voit ainsi Jamel Debbouze, comique préféré des Français, monter sur scène au Zénith pour applaudir Dieudonné. «Il a les couilles de dire ce qu’on pense», lance Jamel, après que Dieudonné se fut payé les juifs, les sionistes «qui frappent toujours dans le dos».
Dire tout haut ce que l’on pense tout bas? Une rhétorique typiquement «lepénienne» dans la bouche du gentil Jamel? Cela en dit long sur la légèreté politique de Debbouze, qui reniera d’ailleurs Dieudonné quelque jours plus tard. Mais aussi sur l’effet pervers du personnage «Dieudo». Un joueur de flûte, qui conduit ses amis sur un chemin périlleux. Ce qui trouble dans l’affaire Dieudonné? Son succès. Les applaudissements aujourd’hui de la presse algérienne. Ce rappel de la popularité de l’antisémitisme dans les médias arabo-musulmans. Les réticences de militants de la cause noire n’osant pas attaquer Dieudonné de peur d’être assimilés à ses ennemis, de hurler avec les loups. «J’ai défendu Dieudonné dans un premier temps, et j’avais tort, constate l’écrivain Calixte Beyala. Il veut nous faire croire à nous les Noirs que les juifs sont responsables de nos malheurs. Il travestit l’histoire, invente une haine qui n’a pas lieu d’être. Et cela peut marcher auprès de jeunes ignorants si on ne se met pas en travers.»
Mais les Noirs ne sont pas la seule cible. Témoin cette confidence d’un humoriste parisien, bien blanc, très à la mode, et éminemment progressiste: «Au fond, on peut comprendre sa colère, quand on voit Finkielkraut ou Bernard-Henri Lévy abriter leurs positions acquises en brandissant l’antisémitisme.»
Dieudonné n’est pas un penseur, mais il capte l’air du temps. Son duo avec Elie Semoun témoignait de la fraternité naïve née des années 1980. Son néo-antisémitisme porte la marque de notre époque perturbée. Marquée par la seconde Intifada, le 11-Septembre et l’invention d’une «nouvelle judéophobie» théorisée par le chercheur Pierre-André Taguieff («Prêcheurs de haine», Mille et Une Nuits): une détestation des juifs nourrie du progressisme, grandie entre les sociétés arabo-musulmanes et certaines gauches radicales, validée par la souffrance palestinienne; une nazification d’Israël, élargie aux juifs dans leur ensemble... Au nom de l’amour de l’humanité.
Qui a soutenu Dieudonné depuis un an? Des saltimbanques, par solidarité corporatiste. Des activistes de gauche. Des militants ultras de la Palestine, qui avaient fait de Dieudonné la figure de proue de leur liste Europalestine aux élections européennes. Qui le défend encore aujourd’hui? Un progressiste, inscrit au barreau de Montpellier, ami intime et défenseur de José Bové, ancien avocat du Larzac et de Jean-Marie Tjibaou! Me François Roux a connu Dieudonné en 2001, quand l’humoriste ne chargeait pas encore les juifs, mais les Blancs en général, et les catholiques en particulier, responsables collectivement de l’esclavage. L’Agrif – association d’extrême-droite fondée par le catholique intégriste et FN Bernard Antony – avait attaqué l’artiste. Roux l’avait défendu. Dieudonné était alors une bonne cause. Un métis. Anti-Le Pen. Pro-Kanak.
Puis «Dieudo» est devenu douteux, mais Me Roux est resté. Il a défendu Dieudonné, avec talent, de procès en procès. Malgré le sketch du rabbin nazi qui a provoqué le premier scandale, en décembre 2003, dans l’émission de Fogiel. Malgré l’accumulation de dérapages de son client. Habitude et solidarité? Incapacité à rompre? Incapacité à voir? Refus de trahir un homme qu’on a aimé? Espoir de le voir sortir de son enfermement? L’affaire Dieudonné, depuis quatorze mois, vient illustrer la myopie d’une partie de la gauche quand le mal naît de ses rangs.
En février 2004, quand son spectacle à l’Olympia est annulé, le comité de soutien à Dieudonné organise un rassemblement de protestation. Mouloud Aounit, secrétaire général du Mrap, fait partie des manifestants. Il insiste pour monter à la tribune. A ce moment, Dieudonné a déjà joué les rabbins nazis sur France 3. Il a déjà expliqué au «Journal du Dimanche» que ses adversaires sont des «anciens négriers reconvertis dans la banque». Il a déjà confié au site noir BlackMap que les juifs sont un peuple «qui a bradé l’Holocauste, qui a vendu la mort et la souffrance pour monter un pays et gagner de l’argent». Le patron du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples ne l’en soutient pas moins. Choix tactique? Aounit se prépare alors à entrer en politique, voulant capter des suffrages «banlieusards»; il pousse son organisation à se solidariser avec des courants pro-islamistes.
Les violences de nervis juifs d’extrême-droite, qui ne se contentent pas de huer Dieudonné mais agressent physiquement ses spectateurs, offrent une raison pour ne pas condamner le comique. Mais aujourd’hui, on ne peut plus louvoyer. Aounit explique gravement – et en se trompant – que Dieudonné pratique le «négationnisme». Tardif retournement. Le comique est devenu médiatiquement infréquentable. Il a pourtant été longtemps fréquenté.
Lors de son procès en première instance, pour le sketch de France 3, Dieudonné a été défendu par Robert Ménard, président de Reporters sans Frontières, par l’ex-auteur des Guignols Benoît Delépine et le comique Moustic. Témoignages de moralité. Mais dans le prétoire, fervent soutien également, était présente Ginette Skandrani, personnage sulfureux. Cette sexagénaire, environnementaliste alsacienne, anti-israélienne extrémiste, travaille couramment avec des négationnistes. Et elle est toujours membre du parti Vert. «J’ai même voté oui à la consultation pour l’Europe. On dit que je suis d’extrême-droite alors que j’ai défendu les sans-papiers! Quand j’ai vu François Roux au procès, on s’est salués.» Skandrani assiste toujours Dieudonné. Elle assurait l’accueil des journalistes lors de la conférence de presse organisée samedi au théâtre de la Main d’Or. Dans la salle, venu également soutenir Dieudonné, un militant islamiste, Nouari Khiari, animateur des manifestations dures des pro-voiles l’an dernier, mais également militant pro-Le Pen, qui fêtait la victoire du «Menhir» le 21 avril 2002, au siège du Front national!
Roux l’ami de Bové et Khiari le supporter de Le Pen? Dieudonné ou la confusion inévitable. Le bateleur populiste vend une camelote idéologique que d’autres ont inventée. En 1987, l’avocat Jacques Vergès, chargé de défendre Barbie, recrute un confrère algérien, Nabil Bouaïta, et un Congolais, Jean-Martin M’Bemba. Défendre un nazi tueur de juifs en s’abritant derrière la souffrance des peuples colonisés. Le Congolais plaide en évoquant les Noirs massacrés aux colonies. L’Algérien explique que les Israéliens sont les nazis d’aujourd’hui. CQFD. Me Vergès, autoproclamé «salaud lumineux», a inventé une rhétorique. Quatorze ans plus tard, en septembre 2001, en Afrique du Sud, à Durban, une conférence antiraciste placée sous l’égide de l’ONU tourne à l’hystérie antisémite. «Kill, kill, kill the Jews», scandent des manifestants «pro-Palestiniens». Pour beaucoup, Durban est une prise de conscience. Celle d’un délire antisémite qui s’abrite derrière la cause palestinienne. Mais c’est aussi un gâchis. Car la conférence, originellement, aurait dû marquer la reconnaissance mondiale de l’esclavage, et mettre à l’ordre du jour la réparation de ce crime contre l’humanité. La tempête anti-juive est telle que ce débat est occulté. Certains militants noirs en déduiront que la question juive, décidément, oblitère bien la cause noire! Aujourd’hui, Dieudonné nous joue Durban au cabaret.


Dieudonné dans le texte :

«Je pense que le lobby juif déteste les Noirs! Etant donné que le Noir dans l’inconscient collectif porte la souffrance, le lobby juif ne le supporte pas, parce que c’est leur business! Maintenant, il suffit de relever sa manche pour montrer son numéro et avoir droit à la reconnaissance…»
Interview au site Blackmap.com, 2003.


«La population juive n’aime pas que je dénonce certaines de leurs manipulations médiatiques. Quand ils se plaignent de racisme, il faut arrêter. Il n’y a pas d’antisémitisme en France.(...) D’où viennent ces pressions, si ce n’est de ces gens que j’accuse d’avoir organisé un lobby puissant et d’avoir la main basse sur tous les médias?»
The Source, janvier 2004.


«Aujourd’hui, ce sont les sionistes qui tiennent les commandes. [Bernard-Henri Lévy] soutient comme beaucoup de "penseurs" un mensonge politique monstre, assis sur une escroquerie qui se sert du drame de la Shoah. En France, la domination des sionistes est objective: ils possèdent des réseaux extrêmement puissants.»
Interview à «24 heures», décembre 2004.


«C’est quand même amusant de voir à quel point le pouvoir sioniste en France va jusqu’à priver une partie de la population du devoir de la mémoire. Les juifs ont souffert moins que les Noirs. On ne parle que des chambres à gaz, mais les Noirs ont été jetés vivants à la mer.»
Interview à «l’Echo d’Oran», février 2005.


«Ce sont tous des négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d’Ariel Sharon. C’est Israël qui a financé l’apartheid et ses projets de solution finale.»
Interview au «Journal du Dimanche», 8 février 2004.

« Nous sommes des sous-citoyens. Nous n’avons pas les mêmes droits que les sionistes. Eux, dans une école, il suffit qu’un petit soit traité de sale juif pour que tout le monde se lève. Pour moi, le sionisme c’est le sida du judaïsme. »
Interview à « l’Expression », février 2005.







Claude Askolovitch


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De Malcolm X à Farrakhan

Etats-Unis : les Noirs antijuifs



De notre correspondant aux Etats-Unis

«Iam a jew.» Venant d’une Noire, la célèbre chanteuse Beyoncé Knowles, le message fera sursauter. C’est voulu. Beyoncé, avec quelques autres stars non-juives, a accepté de prêter son joli minois à une campagne de spots qui devraient être bientôt diffusés en Europe, aux Etats-Unis et en Israël. Mais comme toujours dans les relations entre Noirs et juifs américains, l’histoire est un peu plus compliquée. La campagne est le fruit d’une collaboration entre Marc Schneier, un rabbin orthodoxe new-yorkais, et Russell Simmons, fondateur du label de disques Def Jam. Pour le rabbin, Simmons «est un passionné des relations entre Noirs et juifs», mais d’autres relèvent qu’il a toujours refusé de prendre ses distances avec Louis Farrakhan, le leader ouvertement antisémite de la Nation de l’Islam.
Les Noirs américains n’ont pas attendu Dieudonné pour entonner le vieux refrain du juif trop puissant. Dans les années 1920, le leader noir Marcus Garvey avait lancé une campagne «Achetez noir» visant explicitement les juifs. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’écrivain James Baldwin accusait les juifs de «faire le sale boulot des Blancs». Et la quasi-canonisation de Malcolm X ne saurait faire oublier son antisémitisme virulent. Mais Farrakhan, avec sa Nation de l’Islam, a véritablement donné une nouvelle dimension à l’antisémitisme noir. Tout y est: le judaïsme «religion d’égout», le juif esclavagiste – une accusation fausse, car en 1830 on ne comptait que 120 juifs parmi les 45000 propriétaires d’esclaves sudistes –, le «juif suceur de sang»...
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Les tensions culminent en 1991 dans le quartier new-yorkais de Brooklyn Heights, quand une foule noire se livre pendant trois jours à une «chasse au juif», puis en 1995 à Harlem, quand un Noir met le feu à un magasin de la 125e Rue appartenant à un juif (huit morts). Il n’y a pas eu, depuis, d’incident majeur et les sondages montrent une certaine stabilité dans le black antisemitism, mais à un niveau élevé: 35% affichent des opinions antisémites, selon une étude de l’Anti-Defamation League de 2002.
L’antisémitisme noir, tout comme le racisme de certains juifs envers les shvartsers, un mot yiddish terriblement péjoratif pour désigner les blacks, est complexe. Voilà deux communautés qui forment deux des derniers bastions du Parti démocrate, malgré les efforts considérables – et largement infructueux – de George Bush pour séduire l’électorat juif. Deux communautés qui ont fait front commun dans le mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960, années pendant lesquelles les juifs ont largement soutenu et financé la lutte pour l’émancipation des Noirs. Deux communautés, enfin, qui partagent bien des réticences face aux wasps, ces blancs anglo-saxons protestants qui tiennent encore le haut du pavé. Pourquoi, dans ces conditions, les leaders noirs sont-ils si peu nombreux à prendre ouvertement leurs distances avec un Farrakhan ou un Al Sharpton, le politicien de Harlem qui cherche aujourd’hui à se faire passer pour un modéré? Le Moyen-Orient peut jouer un rôle à l’occasion, comme lorsque les Comités d’action politiques juifs font battre des élus noirs trop critiques envers Israël.
Mais les vraies raisons sont ailleurs. La première est tout simplement historique: quand les Noirs migrent vers le Nord, dans les années 1920, ils peuplent des quartiers dont les propriétaires et les commerçants sont souvent juifs; les juifs sont depuis partis habiter d’autres quartiers ou d’autres villes, à tel point qu’il existe aujourd’hui très peu d’endroits où les deux communautés coexistent. Mais le mythe du juif exploiteur, accapareur, a la vie dure. Une deuxième raison est d’ordre économique: il y a chez les Noirs «une forme de ressentiment et d’envie» à l’égard des juifs, selon les mots de Cornell West, le célèbre prof de Princeton. Parmi les minorités américaines, les Noirs occupent largement le bas de l’échelle sociale, même si la classe moyenne noire grandit vite, tandis que les juifs sont depuis longtemps l’une des plus riches.
Selon Julius Lester, un écrivain noir qui s’est converti au judaïsme, la véritable explication à l’antisémitisme noir est à chercher plus loin, dans la psyché: les Noirs tireraient de leur antisémitisme un plus grand sentiment de puissance que s’ils s’en prenaient aux Gentils, du simple fait que les juifs restent une minorité vulnérable, tandis que les Blancs non-juifs, de par leur masse, restent largement invulnérables. CQFD.

Philippe Boulet-Gercourt



Philippe Boulet-Gercourt
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MessagePosté le: Sam 26 Fév 2005 15:57    Sujet du message: Répondre en citant

Duduche19 a ecrit:
Citation:

Aujourd’hui, les rapport entre Noirs et Blancs ont radicalement changé. Il y a dans chaque école française des enfants qui ont des parents de couleurs de peau différentes. La population française est maintenant multicouleure et elle apprend à vivre ensemble. Il y a des difficultés aujourd’hui qu'il faut régler (d'ordre économique et social : discrimination à l’embauche et aux promotions, discrimination à l’accès à un logement)(d'ordre historique : rétablir la vérité sur l'histoire de la traite des Noirs. Ce n'est qu'en 2001, de mémoire, que la France a reconnu que la traite des Noirs était un crime contre l'humanité). Mais ces difficultés n’ont rien à voir avec les souffrances qu’ont enduré les Noirs d’avant la décolonisation et d ‘avant 1848.


Les rapports entre Noirs et Blancs n’ont change que sur la forme; la domination est toujours presente, plus que active, l’exploitation, toujours presente, plus performante aussi.
Les discriminations a l’embauche et aux promotions, au logement sont aujourd'hui des difficultes qu’il faut regler? En tout cas, j’apprecie l’euphemisme!
Retablir la verite sur l’histoire de la traite des Noirs: Bravo et Merci a la France d’avoir reconnu la traite des Noirs comme un crime contre l’humanite……..Mais pourquoi diable Dieudonne ne peut il pas faire son film? Je ne me limiterai qu’a cette question….
Avant un Negre a Paris, ou a Lyon declenchait une curiosite amusee, des elans de sympathie chez les blancs, aujourd’hui quelques milliers de Negres dans la region parisienne suscitent la mefiance, l’antipathie.
Il ya 60 ans, on avait cree les banlieues uniquement pour les Noirs et les arabes, bons travailleurs (l’apartheid, ca n’etait pas qu’en Afrique du Sud), aujourd’hui, on les prefere toujours dans ces banlieues car ils sont trop bruyants, puants, n’est ce pas?
Avant on exposait les Negres dans des Zoos humains, aujourd’hui, on nous expose Kelman sur un plateau du JT, en INTELLECTUEL NOIR, on nous precise… Voilà le changement radical.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
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LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
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