Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

POEME AFRICAIN
Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Littérature Négro-africaine
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Bahia
Grioonaute 1


Inscrit le: 09 Fév 2005
Messages: 122
Localisation: Somewhere over the rainbow

MessagePosté le: Mer 02 Mar 2005 21:34    Sujet du message: Etranger Répondre en citant

Etranger

On sait que ce mot n'est pas africain. Il y est aussi
impossible qu'impossible n'est pas français
puisque tu es chez toi chez moi
et moi chez moi chez toi
chacun est chez lui partout sur la TERRE africaine...
chacun est chez lui partout sous le CIEL africain
personne n'est nulle part tout le monde est partout
Aucune pancarte ne jette sur le voisin le soupçon de vol
"Défense d'entrer chien méchant"
La formule poétique étant "Défense d'entrer Homme enragé"

Vaccinez-vous contre l'homme
Frères de sang l'homme est ma demeure dernière contre la Terre
au Ciel et le Ciel à la Terre. L'homme est mon dernier repos
mon dernier sommeil. L'homme est ma mort et ma naissance...
L'homme est mon cimetière ma douleur mes larmes... Je t'invite
donc homme frère de sang à un voyage qui ne mène nulle part
sinon au coeur d'un homme malade de l'homme. Vois, l'ambition
n'est pas démesurée. Modeste bien modeste est mon voeu.
Il ne relève d'aucune pérégrination qui mène au pays fastueux
de légendes au pays qui comble tous les rêves lointains qui
caresse toutes les illusions qui flatte la passion des grandes
explorations des espaces arides.

Jean-Maris ADIAFFI
"D'éclairs et de foudres", Ceda, Abidjan, 1980.
_________________
Andu, saa andi, andinn !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
BM
Grioonaute régulier


Inscrit le: 02 Mar 2004
Messages: 323

MessagePosté le: Jeu 03 Mar 2005 11:25    Sujet du message: Répondre en citant

Yom a écrit:
Gaə̂ bó câŋ nəsiŋ ò
Gaə̂ bó câŋ nəghò ǒ zhyə̂

To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pa lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pɔ pu lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ jwî Tâla lə́ ?

Hmuŋ nʉa búŋ púŋ
Tə o fin nəwì bíŋ dɔ lɔ̀

To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pa lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pɔ pu lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ jwî Tâla lə́ ?

To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pa lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pɔ pu lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ ma Tâla lə́ ?

Ǒ bə jwî Tâla
Pə jyə gaə o bə́ jwí Tâla
Ǒ bə́ ŋkama jwî

To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pa lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ má pǒ pɔ pu lə́ ?
To zhyə́ gaə̂ ǒ bə́ jwî Tâla lə́ ?


Le titre est "Djui Tala", si je ne me trompe pas.
Ce texte est très beau, je l'aime beaucoup.
En fait, c'est un homme qui demand à sa femme de le pardonner: dans les temps ancien, ça se faisait de cette manière assez poétique.
Many thanks, Yom.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Yom
Grioonaute régulier


Inscrit le: 14 Mai 2004
Messages: 347

MessagePosté le: Jeu 03 Mar 2005 12:50    Sujet du message: Répondre en citant

BMW a écrit:


Le titre est "Djui Tala", si je ne me trompe pas.
Ce texte est très beau, je l'aime beaucoup.
En fait, c'est un homme qui demand à sa femme de le pardonner: dans les temps ancien, ça se faisait de cette manière assez poétique.
Many thanks, Yom.


Oui, ce devrait être ça "Jwî Tâla", pour rester cohérent avec l'orthographe que j'ai utilisé, "la femme de Tala".
De ce qu'on m'a dit, Tala a écrit cette chanson après que sa femme l'ait quitté. Mais apparemment, ça n'a pas marché Confused
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Jeu 03 Mar 2005 17:26    Sujet du message: Benjamin Zephaniah Répondre en citant

Salut!

Je vais vous presenter ce Poete afro, il s’appelle Benjamin Zephaniah.
Pour la petite histoire, il fit parler de lui il en Novembre 2003 lorsqu’il declina la proposition qui lui fut faite par le Premier Ministre Anglais Tony Blair de recevoir un O.B.E (Officer of the British Empire), un peu l’equivalent de la medaille de l’Officier de l’Ordre de Merite ou quelque chose de genre en France.

Ce lien donne les details de l’affaire:
http://books.guardian.co.uk/poetry/features/0%2C12887%2C1094009%2C00.html

Et pour en savoir un peu plus sur lui, voici son site, vouu y trouverez aussi ses poemes:

www.benjaminzephaniah.com

Bien a vous.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Ma-Lembe
Grioonaute 1


Inscrit le: 23 Aoû 2004
Messages: 142
Localisation: LILLE

MessagePosté le: Sam 05 Mar 2005 12:47    Sujet du message: Répondre en citant

Blues

Un bruit de métal brut
De cliquetis amplifiés
Symphonies de pleurs spontanés
Impétueuse rivière d'indignations universelles,
Événement capital:
Ma Race renaît
Dignité Nouvelle!

Nègre d'Alabama
Dont la cuisse
Fait le délice
De chiens en laisse,

Nègre de Harlem
Dont la plainte
Est un folklore
Pour patrons blasés,

Malcom et Tom
Sans nom, sans tribu
Sans racine et sans race,

Il y a en votre souvenir
Frères
L'ombre du fouet savant et prompt
Il y a en votre souvenir
Les marchés
Les cales
Les carcans et les cordes

Blues...
Un maillon lentement se brise
Éclatant de LIBERTE.

d'Assane Diallo


Remords

Afrique Mère Aimée
Ton enfant prodige
Trop tôt entêté s'enlise dans la boue des mares sournoises
Vole à mon secours.
J'ai voulu te fuir
T'abandonner
Te laisser SEULE à ton destin.
J'ai préféré l'étreinte doucereuse de l'inconnue
A l'étreinte énergique de tes fesses musclées,
J'ai préféré un sourire ensorceleur
A ton sourire sombre
De l'ombre de la souffrance.
J'ai préféré une beauté hypocrite
A la laideur naturelle de ton corps
J'ai fui
Comme un LACHE
La chaleur vivante de ce corps tout Nu
Et couvert de sa houppelande de deuil.
J'ai voulu me soustraire
A l'attrait de ta tête crépue
De tes lèvres gonflées et grossies par l'Amour
De ta peau au contact rude et fort
De la force de l'Esclave
De tes mains noueuses et caleuses
Écorchées
Rendues informes par le labeur
De tes bras de muscles raidis
et puissants de la puissance éternelle
De ton dos vouté sous le poids des siècles sans pitié
De tes pieds meurtris et gercés
Par la rocaille
du sentier abrupt
de la Liberté!
Ne me laisse pas engloutir sans retour
Et prends moi
Entre tes ailes neuves
Qui ont vu le Jour hier.
Je jure par les Ancêtres
A toi
Je resterai fidèle jusqu'à la fin des jours!

d' Assane Diallo
_________________
"Emancipate yourself from mental slavery
No one but OURSELVES can FREE OUR minds..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
Ma-Lembe
Grioonaute 1


Inscrit le: 23 Aoû 2004
Messages: 142
Localisation: LILLE

MessagePosté le: Sam 05 Mar 2005 12:48    Sujet du message: Répondre en citant

Blues

Un bruit de métal brut
De cliquetis amplifiés
Symphonies de pleurs spontanés
Impétueuse rivière d'indignations universelles,
Événement capital:
Ma Race renaît
Dignité Nouvelle!

Nègre d'Alabama
Dont la cuisse
Fait le délice
De chiens en laisse,

Nègre de Harlem
Dont la plainte
Est un folklore
Pour patrons blasés,

Malcom et Tom
Sans nom, sans tribu
Sans racine et sans race,

Il y a en votre souvenir
Frères
L'ombre du fouet savant et prompt
Il y a en votre souvenir
Les marchés
Les cales
Les carcans et les cordes

Blues...
Un maillon lentement se brise
Éclatant de LIBERTE.

d'Assane Diallo


Remords

Afrique Mère Aimée
Ton enfant prodige
Trop tôt entêté s'enlise dans la boue des mares sournoises
Vole à mon secours.
J'ai voulu te fuir
T'abandonner
Te laisser SEULE à ton destin.
J'ai préféré l'étreinte doucereuse de l'inconnue
A l'étreinte énergique de tes fesses musclées,
J'ai préféré un sourire ensorceleur
A ton sourire sombre
De l'ombre de la souffrance.
J'ai préféré une beauté hypocrite
A la laideur naturelle de ton corps
J'ai fui
Comme un LACHE
La chaleur vivante de ce corps tout Nu
Et couvert de sa houppelande de deuil.
J'ai voulu me soustraire
A l'attrait de ta tête crépue
De tes lèvres gonflées et grossies par l'Amour
De ta peau au contact rude et fort
De la force de l'Esclave
De tes mains noueuses et caleuses
Écorchées
Rendues informes par le labeur
De tes bras de muscles raidis
et puissants de la puissance éternelle
De ton dos vouté sous le poids des siècles sans pitié
De tes pieds meurtris et gercés
Par la rocaille
du sentier abrupt
de la Liberté!
Ne me laisse pas engloutir sans retour
Et prends moi
Entre tes ailes neuves
Qui ont vu le Jour hier.
Je jure par les Ancêtres
A toi
Je resterai fidèle jusqu'à la fin des jours!

d' Assane Diallo
_________________
"Emancipate yourself from mental slavery
No one but OURSELVES can FREE OUR minds..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Mar 08 Mar 2005 09:13    Sujet du message: Répondre en citant

C’était donc cela sortir de la « vie
brute » pour aller croire en tous ces
cœurs qui font chœur en nous !
Cela donc, la preuve qu’il n’y a pas
De néant. Toute ma chair penche
en toi : nous avons fondé l’anti –
trou ; l’âme c’est nous sans les
mots.

Sony Lab’ou Tansi
(dédicace à « La parenthèse de Sang »)
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Mar 08 Mar 2005 09:14    Sujet du message: Racontes-moi… Répondre en citant

Racontes-moi… (extrait)

Racontes-moi
La parole du griot
Qui chante l’Afrique
Des temps immémoriaux
Il dit
Ces rois patients
Sur les cimes du silence
Et la beauté des vieux
Aux sourires fanés
Mon passé revenu
Du fond de ma mémoire
Comme un serpent totem
A mes chevilles lié
Ma solitude
Et mes espoirs brisés
Qu’apporterais-je
A mes enfants
Si j’ai perdu leur âme ?

Véronique Tadjo
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...


Dernière édition par Farao le Jeu 26 Jan 2006 10:38; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Dyra
Grioonaute


Inscrit le: 24 Jan 2005
Messages: 86
Localisation: Somewhere in the middle of nowhere

MessagePosté le: Mar 12 Avr 2005 11:22    Sujet du message: SECHE TES PLEURS AFRIQUE! Répondre en citant

Dry Your Tears Afrika from the Motion Picture "Amistad" in Mende, language spoken in Liberia & in Sierra-Leone

Bee ya ma yee ah,
Bee len geisia bee gammah.
Bee ya ma yee ah,
Bee len geisia tee yamanga.

Baa wo, kah ung biah woie yaa.
Baa wo, kah ung biah woie yah, yah.
Oo be ya ma yee ah,
Bee len geisia tee yamanga.

Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh, Afrika.

Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh, Afrika.

Bee ya ma yee ah,
Bee len geisia tee yamanga.
Mu ya mah mu yeh,
Bee len geisia bee gammah.

Oo bee ya mah yee ah
Bee len geisia tee yamanga.
Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh, Afrika.

Mu ya mah mu yah,
Mu ya mah mu yah,
Mu ya mah mu yeh, Afrika.

Be ya mah yee ah,
Bee len geisia tee yamanga.
Be ya mah yee ah,
Bee len geisia bee gammah.

Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh, Afrika.

Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh, Afrika.

Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh,
Mu ya mah mu yeh, Afrika.

Texte original de Bernard Dadié, poète Ivoirien

Sèche tes larmes, Afrique


Tes enfants te reviennent

Leurs sens se sont ouverts

A la splendeur de ta beauté

A la senteur de tes forêts

A l'enchantement de tes eaux

A la limpidité de ton ciel

Et au charme de ta verdure emperlée de rosée



Sèche tes pleurs, Afrique!

Tes enfants te reviennent

Les mains pleines de jouets

Et le coeur plein d'amour

Ils reviennent te vêtir

De leurs rêves et de leurs espoirs.



D'après Bernard Dadié, La ronde des jours.



[/i]


Dernière édition par Dyra le Mar 12 Avr 2005 11:28; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Dyra
Grioonaute


Inscrit le: 24 Jan 2005
Messages: 86
Localisation: Somewhere in the middle of nowhere

MessagePosté le: Mar 12 Avr 2005 11:27    Sujet du message: DE REESOM HAILE, POETE ERYTHREEN Répondre en citant

YOUR SISTER

Daughter sister
Your own sweet daughter
Your mother's
Daughter
Her sister's and brother's
Daughter
Your father's daughter
His brother's and sister's
Daughter
Your brother's and sister's
Daughter
Your older brother's
Daughter
Your older sister's
Daughter
Whoever that may be

Daughter of this town
Daughter of your neighbor
Daughter and sister
Of our nation
Your sister
Your daughter
Your grandmother and mother
Your fiancee and your wife
Every daughter
Part of you
Your own sweet daughter
Sister to sister to sister

Respect their rights



THE NEXT GENERATION

Well traveled and knowing many languages,
The next generation arrives.
Let's rise to the occasion.
"Welcome, Vielkomen, Bien Venue, Ben Venuto!
Let's bathe your tired feet with hot water
And serve the best injera, vegetables, meat and drink.
Take this warm, white gabi to wrap yourself in.
Let's walk the mountains and valleys.
Given to us, we give them to you --
History and culture to read,
A legacy to satisfy your needs
And to share, even with strangers --
On one condition:
Don't give it all away.


(injera: traditional bread
gabi: traditional blanket-cloak)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Makaveli
Bon posteur


Inscrit le: 15 Mar 2004
Messages: 674

MessagePosté le: Ven 13 Mai 2005 00:50    Sujet du message: Répondre en citant

Un poème d’Ernest Pépin :

Je me souviens
Oui je me souviens bien
De l’arbre des esprits
Beau fromager déraciné
Malgré la force des forêts
Malgré la foi des initiés
Je suis bien de la famille
Même si je ne sais plus mon nom
Je répondrai toujours
A l’aimant des tambours
A l’orée des retrouvailles
Ils ont jeté mon nom par dessus bord
Ils ont jeté mon père sans sépulture
Mais les chacals gris de l’oubli
N’ont point emporté ma dépouille
Me voilà de retour
_________________
The african holocaust continues...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Ven 13 Mai 2005 10:09    Sujet du message: Espaces Nilotiques Répondre en citant

J'ai recopié les poèmes suivants chez un ami qui lui-même les avait pris dans un livre de Théophile Obenga qu'il ne possèdait plus. Je ne saurais donc vous confirmer si le bon professeur a jamais vraiment flirté avec la poésie.
En attendant confirmation (ou infirmation) par un grioonaute plus familier de son oeuvre, je ne puis que lui en laisser la paternité.


Espaces Nilotiques

Loin des signes transis dans l’air sec
Je remonte le fleuve ardent
Et loue cette terre ouverte à la pluie
Ces non-lieux-d’avant-Mémoire
Où s’écroulent tant d’apparences
Sur le portail du Nil.
Me voici balbutiant
Dans la Forêt-des-Colonnes de Karnak
Tout ce silence sur les pierres
Ici a vécu le dieu Amon
Quand l’enfance du monde était d’eau.
Toi Kemit
Terre noire née de Kouch
Ton sang a gagné le combat
Une nouvelle fois tu es née d’une autre naissance
Et nos yeux s’éveillent déjà
A d’autres marges de la vie
Il y a un enfant à présent debout
Une fleur à la main
ISIS.


T. Obenga
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Ven 13 Mai 2005 10:11    Sujet du message: L'Aimée d'Horus Répondre en citant

L’Aimée d’Horus


Les écrits anciens
Embrassent mon regard
Et d’une voix d’homme je lis :
Depuis la Nubie depuis la Libye
Depuis l’Egypte et les Déserts
Jusqu’au bord de l’Oronte
Les étoiles offrent ton nom au ciel
Gloire à toi
Dame de la danse et de l’amour
Dame noire aux cheveux tressés
Dame toujours nouvelle d’encens nouveau
Toi Dame de Dendérah
Les amulettes de ta couche
Fortifient le sang du désir
Salut à toi
Femme d’Afrique
Femme noire née de la lune
Parmi les fêtes de Haute-Egypte
Les Filles du pays de Pount
Riches de vie
Rayonnent autour de toi
Sistres en mains
Quel beau jour ouvert
Sur la joie invulnérable !


T. Obenga
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...


Dernière édition par Farao le Ven 13 Mai 2005 10:15; édité 1 fois
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Ven 13 Mai 2005 10:15    Sujet du message: A la Glorieuse Mémoire de Cheikh Anta Diop Répondre en citant

A la Glorieuse Mémoire de Cheikh Anta Diop


Son ennemi fut l’imprudence
Ses armes, la volonté et la droiture
Son palais l’Afrique réhabilitée et laborieuse dans le
Concert des nations
Il avait fait de son corps le sanctuaire de la bonté
De son cerveau le sabre de la justice

CHEIKH

Ta mère Nout t’a accueilli en paix ;
Elle étend ses bras autour de toi, chaque jour
Tu ne cesses d’être vivant
Ô Osiris Diop

Dans la lumière des étoiles impérissables
Tu veilles, et nous arrivons…


T. Obenga
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Ven 13 Mai 2005 10:41    Sujet du message: Re: Espaces Nilotiques Répondre en citant

Farao a ecrit:
Citation:
J'ai recopié les poèmes suivants chez un ami qui lui-même les avait pris dans un livre de Théophile Obenga qu'il ne possèdait plus. Je ne saurais donc vous confirmer si le bon professeur a jamais vraiment flirté avec la poésie.
En attendant confirmation (ou infirmation) par un grioonaute plus familier de son oeuvre, je ne puis que lui en laisser la paternité.


En effet Farao, Theophile Obenga a flirte avec la Poesie, les poemes que tu viennes de nous livrer viennent de son oeuvre intitulee: "Steles pour l'avenir" editee par PRESENCE AFRICAINE.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Mar 17 Mai 2005 10:48    Sujet du message: C'est bien ce que je pensais Répondre en citant

Merci Ardin.
Cool
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ma-Lembe
Grioonaute 1


Inscrit le: 23 Aoû 2004
Messages: 142
Localisation: LILLE

MessagePosté le: Mar 26 Juil 2005 12:10    Sujet du message: Répondre en citant

Blues

Un bruit de métal brut
De cliquetis amplifiés
Symphonies de pleurs spontanés
Impétueuse rivière d'indignations universelles,
Événement capital:
Ma Race renaît
Dignité Nouvelle!

Nègre d'Alabama
Dont la cuisse
Fait le délice
De chiens en laisse,

Nègre de Harlem
Dont la plainte
Est un folklore
pour patrons blasés,

Malcolm et Tom
Sans nom
Sans tribu
Sans racine et sans race

Il y a eu en votre souvenir
Frères
L'ombre du fouet savant et prompt
Il y a en votre souvenir
Les marchés
Les cales
Les carcans et les cordes.

Blues...
Un maillon lentement se brise
Éclatant de LIBERTÉ.

d'Assane Diallo


Remords

Afrique Mère Aimée
Ton enfant prodige
Trop tôt entété s'enlise dans la boue des mares sournoises
Vole à mon secours.
J'ai voulu te fuir
T'abandonner
Te laisser SEULE à ton destin.
J'ai préféré l'étreinte doucereuse de l'inconnue
À l'étreinte énergique de tes cuisses musclées,
J'ai préféré un sourire ensorceleur
À ton sourire sombre
De l'ombre de la souffrance.
J'ai préféré une beauté hypocrite
À la laideur maternelle de ton corps
J'ai fui
Comme un LACHE
La chaleur vivante de ce corps tout Nu
Et couvert de sa houppelande de deuil.
J'ai voulu me soustraire
À l'attrait de ta tête crépue
De tes lèvres gonflées et grossies par l'Amour
De ta peau au contact rude et fort
De la force de l'Esclave
de tes mains noueuses et caleuses
Écorchées
Rendues informes par le labeur
De tes bras de muscles raidis
et puissants de la puissance éternelle
De ton dos voûté sous le poids de siècles sans pitié
De tes pieds meurtris et gercés
Par la rocaille
du sentier abrupte
de la Liberté!
Ne me laisse pas engloutir sans retour
Et prends-moi
Entre tes ailes neuves
Qui ont vu le jour hier.
Je jure par les Ancètres
À toi
Je resterai fidèle jusqu'à la fin des jours!

d'Assane Diallo
_________________
"Emancipate yourself from mental slavery
No one but OURSELVES can FREE OUR minds..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
Ma-Lembe
Grioonaute 1


Inscrit le: 23 Aoû 2004
Messages: 142
Localisation: LILLE

MessagePosté le: Mar 26 Juil 2005 12:35    Sujet du message: Répondre en citant

RED OUR COULOUR

Let's have poems
blood-red in coulour
ringing like damn bells.

Poems
That tear at the oppressors face
and smash his grip.

Poems that awaken man:

Life not death
Hope not despair
Dawn not dusk
New not old
Struggle noy submission.

Poet
Let the people know
that dreams can become reality.

Talk of freedom
and let the plutocrat
decorate his parlour walls
with the perfumed scrawls of dilettantes.

Talk of freedom
ans touch people's eyes
with the knowledge of the power
of multitudes
that twists prison bars like grass
and flattens granite like putty.

Poet
find the people
help forge the key
before the decade
eats the decade
eats the decade.

A.N.C. Kumalo (Poets to the People - South African Freedom Poems)
_________________
"Emancipate yourself from mental slavery
No one but OURSELVES can FREE OUR minds..."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Adresse AIM
Yedidia
Grioonaute 1


Inscrit le: 28 Juil 2004
Messages: 183

MessagePosté le: Dim 31 Juil 2005 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Une enigme pour sûr
De toutes, un tourment
Le clair-obscur...

_________________
" Vitam impendere vero "
... si possible!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Yedidia
Grioonaute 1


Inscrit le: 28 Juil 2004
Messages: 183

MessagePosté le: Ven 09 Sep 2005 17:40    Sujet du message: Répondre en citant

" J'agrandis
mon coeur
jusqu'à ton ventre
chaudement
chaque jour est pour nous jour lisible d'âme
et ce monde pourtant tordu condamne mon coeur à la vacance éternelle.
Je sens que l'hiver n'a plus de puissance sur ton endroit
où l'âme brûle tant de petits copinages.
Le temps halète sur les berges de ton grand ventre
comme du velours
Demain
nous ferons l'amour avec l'insomnie et la lumière.
Seulement sache demain un trèfle boira l'orchidée
et le ciel en sera rempli de sommeil.
Tous ces gens goulus délivrés de ta lèvre
demain
viendront boire tes dents
en feux
et ta bouche
et ton front.
Toi Shimonne
tu seras perpendiculaire aux petits matins
chantant d'amour, nue et livrée.
Tu seras perpendiculaire aux petits matins uniques
j'attendrai
la vague
et ta voix et tes yeux et le corail et ton odeur dure
de femme férie
et ensemble
nous allons fustiger le grand complot où je te laisse
Pleurer d'amour.
Où je te laisse pleurer de baisers fumants.
Demain, comme tu sais sera le jour du déluge.
"
(Sony Labou Tansi)

_________________
" Vitam impendere vero "
... si possible!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Mer 14 Sep 2005 20:25    Sujet du message: Répondre en citant

excellent topic Abess .


Birago diop :

Souffles

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des ancêtres.


Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans l’Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.


Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des Ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la Terre
Qui ne sont pas morts.


Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l’Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s’enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans le Feu qui s’éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.



Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.


Il redit chaque jour le Pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre Sort,
Aux Actes des Souffles plus forts
Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
La lourde Loi qui nous lie aux Actes
Des Souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des Souffles qui se meuvent
Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure.
Des Souffles qui demeurent
Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit,
Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit
Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort,
Des Souffles plus forts qui ont pris
Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,
Des Morts qui ne sont pas partis,
Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.


Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.


BIRAGO DIOP
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Mer 14 Sep 2005 20:29    Sujet du message: Répondre en citant

Celui qui a tout perdu.


Le soleil brillait dans ma case
Et mes femmes étaient belles et souples
Comme les palmiers sous la brise des soirs.
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune, maternelle, accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam,
Tam-tam de la joie, tam-tam de l'insouciance
Au milieu des feux de liberté.

Puis un jour, le Silence...
Les rayons du soleil semblèrent s'éteindre
Dans ma case vide de sens.
Mes femmes écrasèrent leurs bouches rougies
Sur les lèvres minces et dures des conquérants aux yeux d'acier
Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible
Pour l'uniforme de fer et de sang.
Votre voix s'est éteinte aussi
Les fers de l'esclavage ont déchiré mon coeur
Tams-tams de mes nuits, tam-tams de mes pères.

David Diop (1927 - 1960)
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Mer 14 Sep 2005 20:31    Sujet du message: Répondre en citant

à Alioune Diop


Certitude

A ceux qui s'engraissent de meurtres
Et mesurent en cadavres les étapes de leur règne
Que le soleil et les étoiles
Dessinent le rythme fraternel des peuples
Je dis que le coeur et la tête
Se rejoignent dans la ligne droite du combat
Et qu'il n'est pas de jour
Où quelque part ne naisse l'été
Je dis que les tempêtes viriles
Ecraseront les marchands de patience
Et que les saisons sur les corps accordés
Verront se reformer les gestes du bonheur.


DAVID DIOP
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Sam 17 Sep 2005 09:52    Sujet du message: Répondre en citant

« Et caetera » dans Pigments (1937

Aux Anciens Combattants Sénégalais
Aux futurs Combattants Sénégalais
A tout ce que le Sénégal peut accoucher
De Combattants sénégalais futurs anciens
De quoi-je-me-mêle futurs anciens
De mercenaires futurs anciens
De pensionnés
De galonnés
De décorés
De décavés
De grands blessés
De mutilés
De calcinés
De gangrenés
De gueules cassées
De bras coupés
D'intoxiqués
Et patati et patata
Et caetera futurs anciens
Moi
Je leur dis merde
Et d'autres choses encore
..................
Moi je leur demande
De commencer par envahir le Sénégal
Moi je leur demande
de foutre aux "Boches" la paix.

_________________________
Trahison
Ce coeur obsédant, qui ne correspond
Pas à mon langage ou à mes costumes,
Et sur lequel mordent, comme un crampon,
Des sentiments d’emprunt et des coutumes
D’Europe, sentez-vous cette souffrance
Et ce désespoir à nul autre égal
D’apprivoiser, avec des mots de France,
Ce coeur qui m’est venu du Sénégal?
—Léon Laleau (1892-?)
poète haïtien
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Nkossi
Bon posteur


Inscrit le: 31 Mar 2005
Messages: 722

MessagePosté le: Lun 19 Sep 2005 19:20    Sujet du message: Répondre en citant

Le Troisième bureau

Julie, c'était mon deuxième bureau
Dans toute la ville il y avait pas plus jolie qu'elle
Mais elle avait quand même un petit défaut : elle était trop distraite
L’autre jour, elle a oublié son foulard chez moi
Alors, imaginez le drame avec ma régulière !

Les femmes d'aujourd'hui tapent sur les hommes
Et on continue de les appeler le sexe faible
Ah ! quelle pénurie de mots
Ma régulière donne des coups de poing, on dirait un marteau
Elle m'a cogné, cogné, bien bien - elle m'a bien arrangé hein
Regardez mon oeil au beurre noir : c'est elle !

Elle a tenté de m'assassiner, alors moi j'ai fui en courant
Et je suis allé chercher ma sécurité personnelle chez Julie
Je croyais bien faire, or ce que je ne savais pas,
C'est que pour Julie, moi-même je n'étais qu'un deuxième bureau
Et alors, devinez qui était mon rival inconnu !

Mon rival, c'était mon propre patron ! Aïe aïe aïe
Vous voyez sa fureur le jour où il m'a rencontré chez Julie
Ce jour-là, j'ai perdu à la fois mon deuxième bureau et mon emploi.
Et depuis, je traîne dans la ville, sans ma régulière, sans travail,
Sans argent : alors je ne peux même pas me construire un troisième bureau.

Je vous dis, ça va mal, ça va même très mal

Ah, les amis, soyez prudents, ne faites pas comme moi
Quand les choses vont bien, ménagez-vous un troisième bureau quelque part tout de suite
Ça pourra toujours vous dépanner en cas de malheur
Soyez prudents, les amis
Dans la vie, il faut toujours avoir un troisième bureau
C'est très utile quand les temps sont mauvais.

PAROLES DE FRANÇOIS DAVERTIN - MUSIQUE DE FRANCIS BEBEY

Francis Bebey, La Condition Masculine, Ozileka 13903, Distribution Sonodisc.
_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

Visitez le blog de Théo http://kouamouo.ivoire-blog.com/
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Mer 21 Sep 2005 14:06    Sujet du message: Répondre en citant

Vous pouvez lire quelques uns de mes poèmes à ces liens :

http://blogs.nouvelobs.com/DJIBRIL_CHIMERE_DIAW/


http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Sam 24 Sep 2005 20:57    Sujet du message: Répondre en citant

NEIGE SUR PARIS
Seigneur, vous avez visité Paris par ce jour de votre naissance
Parce qu'il devenait mesquin et mauvais
Vous l'avez purifié par le froid incorruptible
Par la mort blanche.
Ce matin, jusqu'aux cheminées d'usine qui chantent à l'unisson
Arborant des draps blancs
- " Paix aux Hommes de bonne volonté ! "
Seigneur, vous avez proposé la neige de votre Paix au monde divisé à l'Europe divisée
A l'Espagne déchirée
Et le Rebelle juif et catholique a tiré ses mille quatre cents canons contre les montagnes de votre Paix.
Seigneur, j'ai accepté votre froid blanc qui brûle plus que le sel.
Voici que mon cœur fond comme neige sous le soleil .
J'oublie
les mains blanches qui tirèrent les coups de fusils qui croulèrent les empires
Les mains qui flagellèrent les esclaves , qui vous flagellèrent
Les mains blanches poudreuses qui vous giflèrent, les mains peintes poudrées qui m'ont giflé
Les mains sûres qui m'ont livré à la solitude à la haine
Les mains blanches qui abattirent la forêt des rôniers qui dominait l'Afrique, au centre de l'Afrique
Droits et durs, les Saras beaux comme les premiers hommes qui sortirent de vos mains brunes.
Elles abattirent la forêt noire pour en faire des traverses de chemin de fer
Elles abattirent les forêts d'Afrique pour sauver la Civilisation, parce qu'on manquait de matière première humaine.

Seigneur, je ne sortirai pas ma réserve de haine, je le sais, pour les diplomates qui montrent leurs canines longues
Et qui demain troqueront la chair noire.
Mon cœur, Seigneur, s'est fondu comme neige sur les toits de Paris
Au soleil de votre douceur.
Il est doux à mes ennemis, à mes frères aux mains blanches sans neige
A cause aussi des mains de rosée, le soir, le long de mes joues brûlantes.

Leopold Sedar SENGHOR
Extrait de Poèmes
" Chants d'Ombre "
Éditions du Seuil

_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Sam 24 Sep 2005 20:58    Sujet du message: Répondre en citant

Ce poème nous permet d'avoir un aperçu de ses sentiments profonds .

NDESSE
Mère, on m'écrit que tu blanchis comme la brousse à l'extrême hivernage
Quand je devais être ta fête, la fête gymnique de tes moissons
Ta saison belle avec sept fois neuf ans sans nuages et les greniers pleins à craquer de fin mil
Ton champion Kor-Sanou ! Tel le palmier de Katamague Il domine tous ses rivaux de sa tête au mouvant panache d'argent
Et les cheveux des femmes s'agitent sur leurs épaules, et les cœurs des vierges dans le tumulte de leur poitrine.
Voici que je suis devant toi Mère, soldat aux manches nues
Et je suis vêtu de mots étrangers , où tes yeux ne voient qu'un assemblage de bâtons et de haillons .
Si je te pouvais parler Mère !
Mais tu n'entendrais q'un gazouillis précieux et tu n'entendrais pas
Comme lorsque, bonnes femmes de sérères, vous déridiez le dieu aux troupeaux de nuages
Pétaradant des coups de fusil par-dessus le cliquetis des mots paragnessés.
Mère , parle-moi. Ma langue glisse sur nos mots sonores et durs.
Tu les sais faire doux et moelleux comme à ton fils chéri autrefois.
Ah! me pèse le fardeau pieux de mon mensonge
Je me suis plus le fonctionnaire qui a autorité, le marabout aux disciples charmés.
L'Europe m'a broyé comme le plat guerrier sous les pattes pachydermes des tanks
Mon cœur est plus meurtri que mon corps jadis, au retour des lointaines escapades aux bords enchantés des Esprits.
Je devais être, Mère, le palmier florissant de ta vieillesse, je te voudrais rendre l'ivresse de tes jeunes années.
Je ne suis plus que ton enfant endolori, et il se tourne et retourne sur ses flancs douloureux je ne suis plus qu'un enfant qui se souvient de ton sein maternel et qui pleure .
Reçois-moi dans la nuit qu'éclaire l'assurance de ton regard
Redis-moi les vieux contes des veillées noires, que je me perde par les routes sans mémoire.
Mère, je suis un soldat humilié qu'on nourrit de gros mil.
Dis-moi donc l'orgueil de mes pères !
Leopold Sedar SENGHOR
Extrait de Poèmes
" Hosties Noires"
Éditions du Seuil

_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Sam 24 Sep 2005 20:59    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà que le serpent de la haine lève la tête dans mon coeur, ce serpent que j'avais cru mort...
Tue-le, Seigneur, car il me faut poursuivre mon chemin, et je veux prier singulièrement pour la France.
Seigneur, parmi les nations blanches, place la France à la droite du Père.
Oh ! je sais bien qu'elle est aussi l'Europe, qu'elle m'a ravi mes enfants comme un brigand du Nord des boeufs, pour engraisser ses terres à cannes et coton, car la sueur nègre est fumier.
Qu'elle aussi a porté la mort et le canon dans mes villages bleus, qu'elle a dressé les miens les uns contre les autres comme des chiens se disputant un os
Qu'elle a traité les résistants de bandits, et craché sur les têtes-aux-vastes-desseins.
Oui, Seigneur, pardonne à la France qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques
Qui m'invite à sa table et me dit d'apporter mon pain, qui me donne de la main droite et de la main gauche enlève la moitié.
Oui, Seigneur, pardonne à la France qui hait les occupants et m'impose l'occupation si gravement
Qui ouvre des voies triomphales aux héros et traite ses Sénégalais en mercenaires, faisant d'eux les dogues noirs de l'Empire
Qui est la République et livre les pays aux Grands Concessionnaires
Et de ma Mésopotamie, de mon Congo, ils ont fait un grand cimetière sous le soleil blanc.
L.S. SENGHOR, Hosties Noires, 1948

_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Sam 24 Sep 2005 21:01    Sujet du message: Répondre en citant

Prière de paix (extrait de Hosties Noires) SENGHOR

Seigneur Dieu, pardonne à l'Europe blanche !
Et il est vrai, Seigneur, que pendant quatre siècles de lumières elle a jeté la bave et les abois de ses molosses sur mes terres
Et les chrétiens, abjurant Ta lumière et la mansuétude de Ton cœur
Ont éclairé leurs bivouac avec mes parchemins, torturé mes talbés, déporté mes docteurs et mes maîtres-de-science.
Leur poudre a croulé dans l'éclair la fierté des tatas et des collines
Et leurs boulets ont traversé les reins d'empires vastes comme le jour clair, de la Corne de l'Occident jusqu'à l'Horizon oriental
Et comme des terrains de chasse, ils ont incendiés les bois intangibles, tirant Ancêtres et génies par leur barbe paisible.
Et ils ont fait de leur mystère la distraction dominicale de bourgeois somnambules.
Seigneur, pardonne à ceux qui ont fait des Askia des maquisards, de mes princes des adjudants
De mes domestiques de boys et de mes paysans des salariés, de mon peuple un peuple de prolétaires.
Car il faut bien que Tu pardonnes à ceux qui ont donné la chasse à mes enfants comme à des éléphants sauvages.
Et ils les ont dressés à coup de chicotte, et ils ont fait d'eux les mains noires de ceux dont les mains étaient blanches.
Car il faut bien que tu oublies ceux qui ont exporté dix millions de mes fils dans les maladreries de leurs navires
Qui en ont supprimé deux cent millions.
Et ils m'ont fait une vieillesse solitaire parmi la forêt de mes nuits et la savane de mes jours.
Seigneur la glace de mes yeux s'embue
Et voilà que le serpent de la haine lève la tête dans mon cœur, ce serpent que j'avais cru mort…
_________________

_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
gilvert
Grioonaute


Inscrit le: 08 Juil 2005
Messages: 15

MessagePosté le: Ven 07 Oct 2005 14:54    Sujet du message: Répondre en citant

je suis a la recherche d'un poeme que jái beacoup aime quand j'etais au lycee il a ete ecrit par un poetre africain ( j'ai oublie le nom).
pouvez vous m'aider a retrouver l'integralite du poeme et le nom de l'auteur.

ce peome commencait par:

-pense
- pense qu'il faut mourir seul mon amour me fait peur
- pense que le temps nous effrite de jour en jour m'emplis de terreur
.....

merci Very Happy
_________________
qui sommes -nous?
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ramses
Grioonaute


Inscrit le: 30 Aoû 2004
Messages: 34

MessagePosté le: Dim 16 Oct 2005 08:35    Sujet du message: Répondre en citant

REMEMBER ALEXANDRE BIYIDI AWALA (Mongo Beti)

Regardez !
Alexandrie brûle, brûle
Là haut, là, au profond de nous
Son feu a tatoué le milieu du ciel,
En une gigantesque encre de soleil.

Alexandrie brûle,
Les ténors leurs voix,
Ont inclinées sous tes doigts ;
Comptez moins une, peuples dits nocturnes,
Les étoiles à plumes, aux feux diurnes.
Tes mots furent pour Eux du venin
Pour Nous de la sève
Un muezzin, sur les collines de demain ;
La "libre-prairie des peuples noirs".
Oui ta main grasse,
Ta "main basse sur" les dictatures.
"Perpétue", perpétuons.

Quoique tu trépasses,
Riche "Christ" de Tanga,
Les livres sont des momies,
Qui rendent à jamais gloire
Aux pharaons de l’écrit.

Alexandre meurt.
Alexandrie brûle.
Que tes cendres brûlent en nous
Dans nos cœurs au gardez-vous
Pour que "trop de soleil tue" le mal amour
d’une Afrique qui saigne de la tête aux pieds,
Nourrissant de lait de sang ses enfants.

Un vent pieu, aligne une pierre en plus,
Une gerbe, tel un diamant de san-kara
Sur la pyramide des martyrs
Et dans laquelle est écrit, en ébène
L’injustice "contre l’Afrique"

"Remember" Mongo.



A SANKARA

Sankara,

Etoile aux cents carats,
Jamais ta palabre ne quittera le ciel
D’une Afrique privatisée de soleil.

Et ce quinze opprobre quatre vingt sept,
On n’a pas tué Sankara
Mais baptisé de ton sang,
La frondeur des destins ébènes.

« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l’eau qui coule
Ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts. » Dit le poète

Un jour viendra
Où cette vague de Nil bleu
qui déferlait de tes lèvres
Inondera la verdeur des cœurs
Pour semer une Afrique débout, libre

Et les peuples ébènes diront « hourrah, hourrah »
Et toutes les races humaines pointeront là haut dans les cieux
L’étoile aux cents carats.
_________________
"Donnez-moi la foi sauvage du sorcier, donnez à mes mains puissance de modeler, donnez à mon âme la trempe de l'épée [...] Faîtes-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie, comme le poing à l'allongée du bras!" Césaire
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ramses
Grioonaute


Inscrit le: 30 Aoû 2004
Messages: 34

MessagePosté le: Dim 16 Oct 2005 09:01    Sujet du message: Répondre en citant

La prière virile de Césaire:

Et voici au bout de ce petit matin ma prière virile
Que je n'entende ni les rires ni les cris, les yeux fixés sur cette ville que je prophétise, belle,
Donnez-moi la foi sauvage du sorcier
donnez à mes mains puissance de modeler
Donner à mon âme la trempe de l'épée
Je ne me dérobe point. Faîtes de ma tête une tête de proue
Et de moi même, mon coeur, ne faîtes ni un père, ni un frère,
ni un fils, mais le père, mais le frère, mais le fils,
ni un mari, mais l'amant de cet unique peuple.

Faites-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie
comme le poing à l'allongée du bras!
Faites-moi commissaire de son sang
faites-moi dépositaire de son ressentiment
faites de moi un homme de terminaison
faites de moi un homme d'initiation
faites de moi un homme de recueillement
mais faites aussi de moi un homme d'ensemencement

faites de moi l'exécuteur de ces oeuvres hautes
voici le temps de se ceindre les reins comme un vaillant homme -

Mais les faisant mon coeur, préservez-moi de toute haine
ne faites pas de moi cet homme de haine pour qui je n'ai que haine [...]
vous savez que ce n'est point par haine des autres races
que je m'exige bêcheur de cette unique race
que ce que je veux
c'est pour la faim universelle
pour la soif universelle...




Autre extrait de 'Cahier d'un retour au pays natal'

Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi,
les cheveux dans le vent, ma main petite dans son poing énorme
et la force n'est pas en nous, mais au-dessus de nous [...]
Et la voix prononce que l'Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences,
car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme soit finie
que nous n'avions rien à faire au monde -sinon la danse, le sport et la guerre-
que nous parasitons le monde
qu'il suffit que nous nous mettions au pas du monde -que nous nous démocratisions, que nous nous civilisions au pas du monde-
mais l'oeuvre de l'homme vient seulemnt de commencer
et li reste à l'homme à conquérir toute interdiction immmobilisée aux coins de sa ferveur
et aucune racene possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force - ni le monopole de la pauvreté, de l'incompétence et des inondations de sang-
et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons
maitenant que le soleil tourne autour de notre terre - et des pyramides-
éclairant la parcelle qu'à fixée notre volonté seule et que toute étoile
chute de ciel en terre à notre commandement sans limite.....
_________________
"Donnez-moi la foi sauvage du sorcier, donnez à mes mains puissance de modeler, donnez à mon âme la trempe de l'épée [...] Faîtes-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie, comme le poing à l'allongée du bras!" Césaire
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Yedidia
Grioonaute 1


Inscrit le: 28 Juil 2004
Messages: 183

MessagePosté le: Dim 16 Oct 2005 22:32    Sujet du message: Répondre en citant

Souffle noué
Souffle trente-neuf fois noué
Je viens au coin de ton regard
Boire tes larmes
Gouttes de nuit

Chut
De sucre et de sel
De grace
Creuse mon âme...


_________________
" Vitam impendere vero "
... si possible!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Crépue Gwada
Grioonaute 1


Inscrit le: 16 Mai 2005
Messages: 125

MessagePosté le: Mer 19 Oct 2005 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

Poète haïtien: Jacques Roumain (1907-1944)

"Afrique j'ai gardé ta mémoire Afrique
tu es en moi -
Comme l'écharde dans la blessure
comme un fétiche tutélaire au centre du village
fais de moi la pierre de ta fronde
de ma bouche les lèvres de ta plaie
mes genoux les colonnes brisées de ton abaisse-
ment

POURTANT

je ne veux être que de votre race
ouvriers paysans de tous les pays...
ouvrier blanc de Detroit péon noir d'Alabama
peuple innombrable des galères capitalistes
le destin nous dresse épaule contre épaule
et reniant l'antique maléfice des tabous du sang
nous foulons les décombres de nos solitudes
Si le torrent est frontière
nous arracherons au ravin sa chevelure
intarissable
Si la Sierra est frontière
nous briserons la mâchoire des volcans,,
affirmant les Cordillères
et la plaine sera l'esplanade d'aurore
où rassembler nos forces écartelées
par la ruse de nos maîtres
Comme la contradiction des traits
se résout en l'harmonie du visage
nous proclamons l'unité de la souffrance
et de la révolte
de tous les peuples sur toute la surface de la terre
et nous brassons le mortier des temps fraternels
dans la poussière des idoles ."
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Yedidia
Grioonaute 1


Inscrit le: 28 Juil 2004
Messages: 183

MessagePosté le: Ven 21 Oct 2005 23:20    Sujet du message: Répondre en citant

AFIN QUE NUL NE MEURE…

De nos âmes versées dans les rues
De l’éternité assoupie aux portes
De l’absurdité stagnante
De l’autre côté de la lagune
De l’ignominie nue, que plus nul tromperie n’habille
De la parole de bouche qui se meurt…
Des ailes liées qui battent saccade l’élan nié

Du silence, clos en dehors
Quand les bêtes sauvages, lâchées,
dans la plus grande des grandes absences,
nous punirent d’aimer

Du vide aussi et de la nuit enfin
Qui bourre nos ventres et nos yeux et nos cœurs
Qui habite nos rêveries éternelles

La nuit qui visite le grand fleuve morne penché à nos pieds
Où dorment ces tessons de grande Etoile
Danse de lumière dans l’incarna sirupeux de l’obscur
La nuit qui ne rassasie pas et dont nous avons encore faim.

Oui
Le soir de la voix est là.
Où sont convoquées nos humanités en d’horizons lancinants
Où s’ouvrent, la mesure en vacance, nos visibilités confuses
Qu’est-ce cela?
La paume de la main donne le sein au front qui
mange le grand œil gauche du dos qui s’écoule
Lentement

Et ceci?
De Rouge, le Blanc et le Bleu entachés.
De rouge, nos cœurs vêtus.
Aînée de l’Église au visage du diable
Soûlée de l’amer lapée sur les larges berges de nos yeux
Titube, titube, titube…
Écoute, nous te baptisons:
Indicible
Pénultième bouche du discours errant.
Case puante de lois abortives de foi

TITUBE donc, sépulcre du cri retenu
Titube vampire de mille vies flétries
Titube.
Au banquet des si hautes convictions révulsées
Dis notre hilarité triste
Et si baguenaudant, l’amertume en trophée, tu trébuches
Milles dents noirs pour applaudir
Assurément.

«… Laissez nous tranquilles…»
«... Laissez nous tranquilles…»
«…»

Que nous voici réveillés de notre éveil
Tirés, enfin, de cette turbulente insomnie

Espoir! Soleil menteur
Edifice raidi au vent traître du dedans

Sartre! Sartre!
Ne viens pas, cette nuit encore,
Jouer de notre salive et de notre sueur.
Musique sans amarre, en l’épaisse chair des cœurs absents.
Nous ne bâtirons plus, entends-tu?
De verbe et de feu.
De verbe et de feu seulement, fugaces zombies.
Nous rentrons la crécelle et le bois
Nous sommes las

Bourgeonne, sur le fil tendu de chaque unique,
belle et pure, l’ivraie aigre-doux
Fuligineuse.
A fleur du grand blanc lit d’immondice
immense
naissent nos envers

Nous avons l’amnésie du rire
Nous ne dansons plus que la mort
Nous regards arides
Nous Nègres noirs.

Voici
Yao dit
Oui
Yao dit
Mais, entendez vous cela?
Yao dit.
A longueur de journée, Yao dis
Et tous les autres enfants «non accompagnés»
réfugiés dans le ventre du serpent disent
DEMAIN, TOUT DE SUITE

Et ils peignent votre monde en poussières muettes
aux senteurs ténues de leurs petits matins en feu.

"Je t’offre ce dossier afin que nul ne meure, ni les morts d’hier, ni les ressuscités d’aujourd’hui.

Je veux ma voix brutale, je ne la veux pas belle, je ne la veux pas pure, je ne la veux pas de toutes les dimensions. Je la veux de part en part déchirée, je ne veux qu’elle s’amuse car enfin, je parle de l’homme et de son refus, de la quotidienne pourriture de l’homme, de son épouvantable démission. Je veux que tu racontes
." (Frantz Fanon)

Demain…


(A la mémoire de François-Xavier Verschave et pour que la Grande Mort reste rêvée, rêvée seulement..)

France, 15 octobre 2005
SKA
_________________
" Vitam impendere vero "
... si possible!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Jeu 26 Jan 2006 10:34    Sujet du message: Reconnaissance Répondre en citant

Reconnaissance

Ô vous qui avez inventé
Fer à repasser
Bouton de col
Epingle à nourrice
Lunettes de soleil
Eau courante
Bidet
Préservatif
Bordel
Pédéraste
Traite des Noirs
Commerces de blanches
Chaise électrique
Guillotine
Lynchage
Canon
Avion
Bombe atomique
Ma race vous crie : « Merci ! »
Au nom de la ci-vi-li-sa-tion !


David Diop
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Léopard
Grioonaute


Inscrit le: 07 Jan 2006
Messages: 32

MessagePosté le: Jeu 26 Jan 2006 19:53    Sujet du message: Répondre en citant

Hommage aux naufragés du Joola

Le Joola était un bateau de liaison entre Dakar et la Casamance.
Il a chaviré dans la nuit du 26 septembre 2002, au large des côtes gambiennes, faisant plus de 1800 victimes
Oh Casamance

Je n'oublierai jamais.
Non, jamais
Aux naufragés du Joola qui nous a coûté très cher
Casamance
Toi dont les fils aimaient jouer et chanter au clair de lune
Toi qui ne connaissait que l'unité, le bonheur, la solidarité et la prospérité
Toi qui a été toujours défendu par tes braves et courageux enfants
Des enfants comme Aline Sitoé Diatta, Moussa Molo Baldé, Fodé Kaba Doumbouya, Younouss Aïdara
Tes enfants qui, tôt le matin, se précipitent pour toute la journée dans les champs,
les vergers et les rizières
Les enfants ont confié leur vie à la mer pour échapper à la mine enterrée et éviter les coupeurs de route
Non, je n'oublierai jamais
Je pleure quotidiennement sur ces jeunes et hommes anéantis
Oh Casamance
Te voilà aujourd'hui dans un gouffre infernal
Car tes champs et tes rizières sont abandonnés
Ton kandjandou instrument de base pour ta prospérité est aussi abandonné pour la mitraille qui ne cesse de répandre l'angoisse et le deuil ; en désemplissant les greniers sans cesse.
Frères du Sud, du Nord, de l'Est et de l'Ouest
Unissons-nous et luttons pour la paix
Faisons retentir nos chants d'espoir
En souvenir du Joola et de ses Martyrs
Oh ! Dieu, le tout puissant, nous vous demandons à cœur ouvert, à genoux
Que la paix nous revienne et quelle règne définitivement dans cette verdoyante Casamance

Collette Tendeng
EJT Ziguinchor, Sénégal
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Nkossi
Bon posteur


Inscrit le: 31 Mar 2005
Messages: 722

MessagePosté le: Mer 01 Fév 2006 14:19    Sujet du message: Répondre en citant

Malaïka,

Malaika, nakupenda Malaika Mon ange, je t'aime
Nami nifanyeje ? kijana mwenzio Que dois-je faire, moi, ton prétendant ?
Nashindwa na mali sina wee Je suis sans argent
Ningekuowa malaika Je voudrais t'épouser, ange
Nashindwa na mali sina wee Je suis sans argent
Ningekuowa malaika Je voudrais t épouser, ange
Pesa zasumbuwa roho yangu L'argent trouble mon âme (bis)
Nami nifanyeje ? kijana mwenzio Que dois-je faire, moi, ton prétendant ?
Kidege, ukuwaza kidege Petit oiseau, je rêve en permanence de toi (bis)
Nami nifanyeje ? kijana mwenzio Et moi, ton prétendant, que dois-je faire

Fadhili William
_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

Visitez le blog de Théo http://kouamouo.ivoire-blog.com/
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Farao
Grioonaute régulier


Inscrit le: 11 Fév 2005
Messages: 441
Localisation: Mêwigbédji

MessagePosté le: Mer 01 Fév 2006 15:30    Sujet du message: Malaïka? Répondre en citant

Salut Nkossi
Nkossi a écrit:
Malaïka,

Malaika, nakupenda Malaika Mon ange, je t'aime
Nami nifanyeje ? kijana mwenzio Que dois-je faire, moi, ton prétendant ?
Nashindwa na mali sina wee Je suis sans argent
Ningekuowa malaika Je voudrais t'épouser, ange
Nashindwa na mali sina wee Je suis sans argent
Ningekuowa malaika Je voudrais t épouser, ange
Pesa zasumbuwa roho yangu L'argent trouble mon âme (bis)
Nami nifanyeje ? kijana mwenzio Que dois-je faire, moi, ton prétendant ?
Kidege, ukuwaza kidege Petit oiseau, je rêve en permanence de toi (bis)
Nami nifanyeje ? kijana mwenzio Et moi, ton prétendant, que dois-je faire

Fadhili William


S'agit-il du même Malaïka immortalisé par Myriam Makeba?
_________________
Les Vrais savent. Préviens les autres...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Littérature Négro-africaine Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante
Page 2 sur 3

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group